La journée s'annonçait merveilleuse, et oui ceci était un sarcasme. La rouquine, semblait avoir totalement disparu de la circulation, impossible de remettre la main dessus. J'avais bien tenté de chercher chez le sale gosse, mais mes nerfs m'avaient convaincu de ne pas le faire. Frost, était l'être le plus agaçant que la terre ai jamais portée, et pourtant...Je devais admettre qu'aussi tordu que soit notre relation, basé sur le cherchage mutuel de poux dans la tête -rien à foutre que ça existe pas comme mot- je l'appréciais. Il, était un bon gardien, et même si ça m'écorcherait la bouche de le dire -faut pas déconner non plus- ça ne m'empêchait en rien de le penser.

En fait, Frost était aussi, le seule avec Tooth que j'avais retrouvé, même si cette dernière avait plus ou moins laissé entendre que Sab était là aussi. Je savais que je devrais allé voir, je l'avais activement, cherché pendant presque toute une année. Mais, je ne sais pas quelque chose me bloquait, une peur débile de reproche, pour ne pas l'avoir aidé, comme Frost l'avait fait, alors que nous, nous connaissions, depuis très longtemps. Et aussi, les reproches que nous avions fait à l'esprit de l'hiver, qui s'était en réalité fait manipulé par Pitch.

Je poussais un profond soupir de lassitude, j'me prenais trop la tête en ce moment. Fallait, que j'arrête, sinon mon job allait en patir, et j'avais comme qui dirais une réputation à tenir. J'étais le lapin de pâques bon sang ! Le chocolat c'était toute ma vie ! Il fallait que je me reprenne en main, et illico.

Me coupant, littéralement du « monde extérieur » je m'attelais aux dernières créations, l'automne était arrivé, et bientôt, Halloween serait mit à l'honneur, nous devions, assurer cette partie, nous les artisans. Particulièrement, les boulangers, pâtissiers, chocolatiers et j'en passe. Ce qui m'agaçait, c'était que la rouquine, commençait à sérieusement, s'améliorer et qu'elle choisissait, ce moment pour faire l'école buissonnière. Parfois je me demandais ce qu'il lui passait par la tête.

J'avais je crois bien avancé, au niveau des créations, quand du bruit, se fit entendre, dans la boutique. Je soupirais, laissant, mon travail de côté, afin d'aller voir, les potentiels clients, et éventuellement les aider. La communication, n'avait jamais vraiment été mon fort, sauf peut-être avec les enfants, mais ça c'était encore à part. J'étais le gardien de l'espoir, le lapin de pâques, il était donc « normal » quelque part, que j'ai plus le « feeling » avec ces derniers, qu'avec les adultes.

Enfin, ce n'était pas le moment de penser à cela, j'avais bien d'autres choses à faire, et tandis que, que ma silhouette se profilait, derrière une potentiel, cliente...Cette dernière se mit à hurler : allons-bon, c'était une rousse elle aussi, pourquoi ça ne m'étonnait même pas tiens ? Je devais avoir le ticket avec elles pour les terroriser. Je comprenais, pas pourquoi d'ailleurs. J'étais pas Pitch, c'était pas moi, qui effrayait les gens, ça c'était son job à lui. Nous, notre job, c'était justement, de l'en empêcher.

Elle s'excusa, disant que je l'avais effrayé -sans blague, j'avais pas remarqué tiens-, retenant, le soupir agacé qui pointait le bout de son nez, je croisais les bras, j'étais là pour aider pas vrai ? Et plus rapidement, c'était fait, plus rapidement, je pourrais retourner à la création du chocolat. Bien, commençons donc :

- J'peux vous aider ? Lâchais-je d'un ton bourru

Une amie de la rouquine ? Tiens donc, voilà qui expliquait pas mal de choses. Non, qu'il lui connaisses de relations particulière -hormis Frost peut-être-, mais, elles partageaient, apparemment, pas mal de traits en communs, dont cette particularité, à être totalement effrayée en sa présence -chose qu'il ne comprenait évidemment pas, mais passons. Ce qui retins tout particulièrement, son attention fut lorsqu'elle parla du chocolat, et pas n'importe quel chocolat s'il vous plaît. Celui avec les éclats de cacahuète dedans. Autrement dit, l'une de ses nombreuses créations. Ah, il était fier le bougre, même s'il n'en montrait rien extérieurement. Il, fallait dire, que le chocolat, c'était toute sa vie. N'est pas lapin de pâques qui veut. Il, apportait une attention, toute particulière, à chaque petit détails, des tablettes -et autres créations- qu'il façonnait. On pouvait même dire, qu'il y mettait, tout son cœur et toute son âme à les réaliser. N'était-il pas là pour ça après tout ? Son rôle, était d'être le gardien de l'espoir. De plus, depuis son « réveil », et le fait qu'il sache qui il était réellement, cela avait prit un tout autre tournant. Ce, n'était plus seulement, celui des enfants, qu'il se devait d'entretenir. Non, c'était celui, de toute la ville. De chaque habitant de Storybrooke. Du nourrisson, à la sexagénaire, de l'enfant à l'adulte...Bref, il faisait tout ce qui était en son pouvoir, pour faire de Storybrooke une ville heureuse. Et, évidemment, cela passait, par ses chocolats.

Mais, l'heure n'était à au gonflage d'égo -et dieu merci, il n'était pas de ce genre là-, la nouvelle rouquine -il aimait bien ce surnom- avait demandé, à tester des nouveautés, preuve que son apprentie faisait bien son job. Il, savait parfaitement, qu'il n'était pas très facile à vivre. Les mauvais langues, diraient sûrement, qu'il avait un caractère d'ours mal léché, et lui même devait admettre, qu'il était du genre bourru. Pourtant, Aster avait un cœur gros comme ça, et mine de rien, il l'aimait bien sa petite apprentie. D'accord, elle était le genre à faire des gaffes à tout va, mais ça la rendait attachante. Il, ne savait juste pas trop comment s'y prendre avec elle, il avait l'impression que quoi qu'il dirait, elle finirait encore plus terrorisée qu'elle ne l'était déjà à la base.

Mais toujours est-il, qu'elle faisait son job, et qu'elle le faisait bien. Proposer, de voir, et tester les nouveautés, aux clients en faisait d'ailleurs partis. Aussi, décida-t-il d'accéder à la demande de la jeune femme en face de lui. A vrai dire, il était exceptionnellement, dans un bon jour, et était même prêt à lui monter, son travail -les initiés sauront qu'il s'agissait de quelque chose d'extrêmement rare- :

- Le chocolat que vous cherchez se trouve, de l'autre côté du magasin, répondit-il simplement en indiquant le fond de la boutique

Oui, ils avaient un peu modifié les étalages, une idée de la rouquine, qui trouvait que ça faisait plus « accueillant », l'idée avait été soumise à Willy, et au final, le réaménagement, avait été fait. C'était pas plus mal, d'ailleurs, elle avait de bonnes idées la gamine quand elle voulait bien. Nul doute, que si elle ouvrait sa propre boutique plus tard, elle saurait très vite, se faire une clientèle fidèle.

Enfin, toujours est-il, qu'il devait montrer, à la jeune femme devant lui, où se trouvait le dit, chocolat. Tournant, les talons, il se dirigea, vers le fond du magasin, pour prendre la tablette, soigneusement, enveloppé dans son emballage, transparent :

- Tenez dit-il, pour les nouveautés suivez moi.

Une, petite visite de l'envers du décors pour la demoiselle. Elle lui était sympathique, et puis comme ça, on ne pourrait plus dire qu'il était bourru

Aster se contenta d'un hochement de la main nonchalant aux remerciements, de la jeune femme. Pas de quoi, en faire tout un plas. Certes, ce n'était pas dans ses habitudes de faire visiter les locaux de la boutiques -et Frost pourrait plus que largement en témoigner- mais ça pouvait éventuellement, lui arriver une fois de temps en temps. Il, n'était pas si grognon qu'il en avait l'air. Ça, c'était réservé, à un certain blondinet un peu trop agaçant sur les bords. D'ailleurs, elle faisait comment la rouquine pour être pote avec lui ?

Il laissa la question de côté, il s'en occuperait plus tard, ou bien s'en informerait directement au près de la concernée. Lui, ça lui avait fréquemment, d'avoir envie d'étrangler Jack Frost, et pourtant, il était très patient comme type. Alors, elle qui était tout son contraire...Non, vraiment il faudrait qu'il lui demande un jour à son apprentie.

C'est silencieusement, qu'il ouvrit la porte de l'atelier qu'il occupait généralement, avec Anna. Laissant, la cliente pénétrer à l'intérieur. Elle voulait des nouveautés non ? Eh bien il allait lui en donner. Toujours dans le silence -il n'était pas franchement un type très bavard- il se dirigea tranquillement, vers l'endroit où ils entreposaient le chocolat sous ses diverses formes, une fois finit, et tendit un échantillon, à la jeune femme. Ce n'était pas de lui, mais de la rouquine, l'une de ses dernières idées. Elle s'était grandement, amélioré depuis ses débuts, et c'était pour ça, que c'était une de ses créations à elle qu'il faisait goûter. Ça lui arrivait de plus en plus, en ce moment, d'en mettre dans les échantillons, du présentoir, dans la boutique. Les goûtaient, s'extasiaient sur le travail, des pros, et lui s'amusait intérieurement, quand il les rectifiait :

- Tenez dit-il c'est aux agrumes

Aux agrumes certes, mais parfaitement dosé, c'était lui qui lui avait apprit, comment réaliser un bon dosage.

Ah, elle posait la question, ça lui plaisait, et puis ça lui permettait, de mettre un peu en valeur, son apprentie, il ne l'admettrait jamais à voix haute -réputation d'ours mal léché à entretenir- mais, elle était doué la gamine. Ce qui l'énervait encore plus, quand elle gaffait. Si, elle prenait le temps de réfléchir au lieu de foncer tête bessé aussi...

- C'est la rou...Anna qui l'a fait

Oui la force de l'habitude, il avait plus tendance à l’appeler « rouquine » qu'autre chose. Bon au départ, c'était surtout, parce qu'il faisait semblant de ne pas faire l'effort de retenir son prénom -Anna, c'était pas très compliqué- mais après, c'était parce que c'était drôle, de la faire un peu tourner en bourrique. Elle avait tendance à gonfler ses joues comme un hamster, quant elle était contrarié. Et s'il ne le montrait pas, au fond ça le faisait quand même bien marrer.

Mais...Quelque chose d'autre retint son attention, l'amie de la rouquine, demandait du chocolat de Pâques. Avait-elle la moindre idée d'à qui elle avait à faire ? Probablement, pas, il fallait dire, que son apparence était légèrement...Différente de celle qu'il avait avant. Oh, il ne s'en plaignait pas. Même si...Quand même, ça lui manquait un peu, au fond, tout au fond, bien caché, derrière cette carapace. C'est vrai qu'il n'en avait pas l'air, mais c'est qu'il avait un cœur gros comme ça, le lapin.

Eh bien...Ça se pourrait que j'en ai dit-il sur un ton mystérieux

Ce qu'il fallait savoir, c'était que pour Pâques, tout, absolument tout, devait être parfait. Alors, certes, ce n'était plus au monde entier, mais à une seule ville uniquement, qu'il distribuait les chocolats, mais tout de même. Rien, ne devait être laissé au hasard, aussi, travaillait-il à l'avance, pour sélectionner ce qui devait être fait pour Pâques. Généralement, son apprentie lui servait de cobaye. Mais, vu qu'il ne l'avait pas sous la main, et que la jeune femme enceinte devant lui, en demandait...Autant faire d'une pierre deux coups.

Sans un mot, il se dirigea droit vers l'un des endroits de stockage de l'atelier, et en ressortie un œuf de bonne dimension, qu'il plaça devant la jeune femme :

Vous vouliez un œuf de pâques, en voilà un dit-il

En revanche, il garda secret, le fait qu'il était fourré d'un caramel coulant à l'intérieur, ça gâcherait vraiment tout le plaisir de la dégustation.

Ah il était fier Aster, même s'il ne le montrait pas. Il fallait dire, qu'il y passait un temps fou, sur ses œufs, chaque détail, jusqu'au moindre petit milimetre, était soigneusement travailler. Encore, une fois, Pâques n'est qu'une fois l'an, et tout absolument tout, devait être pareil pour la meilleure fête du calendrier -quoi que puisse en dire North. Les jouets, les gamins pouvaient en avoir toute l'année. Tandis-que des œufs de Pâques, ses œufs de Pâques, c'était quelque chose d'unique. Alors, forcément, voir qu'une création même en tant que test plaisait, laissait envisager, que oui ses œufs seraient encore apprécié pendant de longues, très longues années encore.

S'il avait encore eu ses deux oreilles de lapin, ou plutôt s'il avait encore eu sa véritable forme. Nul doute, que les oreilles d'Aster se seraient dressés, aux paroles de la jeune femme. Indéniablement, elle ignorait à qui elle avait à faire. Mais, le compliment sur Pâques le fit se rengorger intérieurement. Bien, sur que c'était mieux que Noël, n'était-ce pas ce qu'il venait de dire à l'instant ? D'accord North distribuait des jouets, et ça faisait plaisir aux gamins. Mais...Le chocolat, ça c'était autre chose. Quoi de mieux que d'apporter de l'espoir à tous ces enfants, avec ses œufs. Non, vraiment, elle avaient entièrement raison. Pâques était mieux point barre.

Pour autant, il ne pu s'empêcher d'avoir un pincement au cœur. A force, des siècles passant, Pâques, n'avait plus tout à fait eu la même signification pour lui. C'était son « job », les œufs étaient préparé pour le Jour J, de manière presque mécanique. Dire, qu'il avait fallut l'intervention du sale gosse, pour lui faire ouvrir les yeux. Oh, il remerciait bien sur. Mais, plutôt mourir que de le lui avouer en face. Ah ça, jamais, il serait bien trop fier, le gamin. Et se pavanerait comme un paon pendant très longtemps encore. Mais au fond, oui. Il le remerciait, car il lui avait fait re découvrir ce pourquoi il était devenu gardien, ce pourquoi il se battait chaque jour. Sauf qu'il le garderait pour lui.

Mais voilà, sous ses airs de grosse brute bourru au caractère d'ours mal lêché, se cachait encore une fois, un cœur gros comme ça. Et, la futur maman, avait réussit à toucher ça, avec sa manière de parler des fêtes de Pâques, et de l'orphelinat. Il, ne pouvait que la comprendre. Combien, d'Orphelinat, n'avait-il pas « visité » à Pâques, juste le temps de rendre de l'espoir aux enfants, privé de leurs parents. Juste le temps d'une journée, et d'une bonne dégustation de chocolat.

- Croyez moi dit-il le lapin de pâques, n'oublie jamais personne

Il lui accorda même son premier vrai sourire, de la journée. Et même énigmatique, un sourire, restait un sourire. D'ailleurs, il sortie un second œufs, cette fois-ci fourré avec un praliné fait maison, conçu avec l'aide de la rouquine.