« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
"On les appelle des Garra Rufa, des poissons-docteurs ou des poissons-chirurgiens."
Je venais de répondre à sa question par une autre, mais il avait l'habitude que j'élude ses interrogations. Je souris en l'entendant me comparer au psychiatre de la ville. Non, je n'avais pas la prétention de m'élever à son niveau. C'est juste que grâce à mon attribution, je pouvais deviner quand quelqu'un était en mal d'amour. Il passa un bras autour de la taille et m'assura que son coeur n'appartenait qu'à moi. J'esquissai un sourire avant de lever les yeux au ciel. Il était tellement enfant lorsqu'il précisait des évidences ! Malgré tout, j'étais touchée qu'il le formule à haute voix. Il ne m'avait dit qu'une seule fois qu'il m'aimait, ce fameux jour... Je le serrais dans mes bras, tout contre moi. Il avait murmuré ces mots à mon oreille et l'univers en avait été bouleversé à jamais. Je ne regrettais pas l'existence d'Elliot, malgré tout ce qu'il était appelé à devenir. S'il était voué à mettre fin à mes jours, je l'acceptais. Mais je mettrai tout en oeuvre pour le sauver de lui-même.
Judah précisa une fois de plus que Pascal et Hope n'étaient que des bribes dans nos vies immortelles, et je fis la sourde oreille. Je n'avais pas envie que les bonnes choses cessent, je ne voulais pas le voir malheureux... car il le serait dès que le coeur de sa princesse rebelle cesserait de battre. C'était inévitable, et pourtant je souhaitais retarder l'échéance le plus possible. Nous ne serions jamais heureux ensemble, puisque trop différents. Trop éternels. Trop chaotiques.
"Crois-tu vraiment que je t'apprécie au-delà de tes performances ?" répliquai-je en haussant un sourcil.
Il venait de piquer un baiser sur le bout de mon nez. Ce comportement me perturba fortement et je le fixai d'un air anxieux. La tornade rousse avait fait beaucoup plus de dégâts que je ne croyais. Voilà qu'il devenait sentimental.
"D'ailleurs, je n'ai pas tellement aimé notre nuit passée ensemble, puisque je n'ai pas voulu renouvelé l'expérience." poursuivis-je d'un ton un peu vif. "Sans doute me suis-je sentie un peu trop... pommée."
Il n'avait pas entendu mon dernier mot plein d'amertume, ou alors il avait fait la sourde oreille, car il nous fit apparaître à l'intérieur d'une attraction. Je n'aimais pas trop la tournure de ce jeu... Pourquoi était-on assis dans un ascenseur ? Ce n'était pas logique. Judah serra un peu plus sa main dans la mienne. Il mentionna un grand saut et je haussai davantage le sourcil. Tout ceci ne me disait rien qui vaille. Juste avant que le pire ne se produise, il m'assura qu'il me l'offrait. Le Tartare était à moi.
Un frisson d'excitation me parcourut et alors, la chute se produisit. Judah poussa un hurlement et je me joignis à lui, à la fois perplexe et terrifiée.
Quelques minutes plus tard, nous étions en bas de cette Tour de la Terreur. J'avais une main posée sur mon ventre et une expression nauséeuse sur le visage.
"Merci de me faire me rappeler les premiers mois de ma grossesse." maugréai-je. "C'est une chose que j'avais TELLEMENT envie de revivre."
Je lui lançai un regard sombre. Il aurait au moins pu me prévenir au lieu de m'emmener directement dans l'attraction juste avant que nous soyons lâchés dans le vide. C'était tellement lui. Toujours exubérant. Imprévisible. Je me retrouvais tant en lui. C'en était presque troublant.
Je titubai jusqu'à un banc, juste en face d'un stand de nourriture qui s'appelait "The Cool Zone". Malgré mon envie de vomir, j'observai avec envie les friandises et les beignets qui s'étalaient à seulement quelques mètres de moi. Puis je me tournai vers Judah qui était planté à côté du banc.
"Tu vas te faire pardonner, et tout de suite. Je veux des bonbons, parce que les fleurs c'est périssable. Puis les bonbons, c'est tellement bon... Bien que les fleurs soient plus présentables !"
Je venais de chantonner mes paroles sur un air de Jacques Brel. Il ne connaissait peut-être pas, auquel cas, il n'allait pas comprendre l'allusion. Tant pis.
Je souris un peu tout en coinçant la langue entre mes lèvres, et de tapoter le banc afin qu'il vienne s'asseoir.
"Tu ne souhaites pas parler de tes soucis, donc autant s'amuser. Que veux-tu faire ? Et surtout... Disneyland ? Tu ne trouves pas ça un peu étrange ? C'est comme se promener dans Storybrooke, mais en moins magique..."
Je posai les mains sur mes genoux et remuai des épaules au rythme de la petite musique qui passait dans la rue du parc. Puis, je me mis à fredonner du bout des lèvres :
"Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux. Il faut se satisfaire du nécessaire. Un peu d'Judah et de Merida même s'ils ne sont pas toujours sympas. Un gentil caméléon et c'est tout bon !"
Mon regard mutin croisa celui de Judah et j'éclatai de rire. Je ne savais plus à qui profitait ce rendez-vous inopiné, tout compte fait. En tous cas, il fallait profiter des bons moments. C'était le plus important.
Et ne pas oublier de détacher Hope quand nous aurions fini de nous amuser.
Je prévoyais de grandes choses pour le Tartare. Une refonte totale du lieu, avec beaucoup plus d'éclairages et de cygnes, car c'était bien trop sinistre à mon goût. En tous les cas, je l'imaginais ainsi, car je n'y avais jamais mis les pieds. Il me tardait de le faire, même si j'étais suffisamment respectueuse pour attendre que Judah m'en donne les accès. C'était la moindre des choses. J'étais quelqu'un de bien élevé.
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Evil is a point of view
Arpenter à jamais le royaume des cauchemars n'est pas sans une certaine ténébreuse splendeur.