« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Mes chers Sandman, je pars ! ♥ LILY & MORE

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Apolline Méléon
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Apolline Méléon

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Mes chers Sandman, je pars ! ♥ LILY & MORE _



________________________________________ 2017-03-28, 19:13

Mes chers Sandman je pars
Je vous aime, mais je pars !

Apple, Lily and more.

Le premier jour, je rassemblai mes économies que je gardais précieusement dans un nounours en peluche -de base, c'était un range-pyjama mais j'aimais bien employer les objets à des fins inappropriées. J'avais juste assez pour ce que je projetais de faire. Ca serait juste, mais je n'avais pas d'autre alternative. C'était le bon moment. Tout le monde donnait un sens à sa vie et il était temps que je me lance, à mon tour.

Le deuxième jour, je préparai un sac à dos dans lequel je plaçai mes vêtements préférés -mon tee-shirt porte-bonheur The Beatles, notamment- ainsi que les choses importantes qui pouvaient s'avérer utiles lors du voyage (une boîte d'allumettes, une bouteille d'eau, des biscuits sans arachides ou fruits à coques, une batterie portable pour téléphone, mes écouteurs, mon smartphone...). J'avais également mis la lampe de Zoltan dans mon sac, avant de me raviser. Je ne pouvais pas l'obliger à quitter la ville, tout de même ! Je l'avais donc laissé dans ma chambre, avec un mot juste à côté de la lampe magique, dans lequel je précisais la raison de mon départ. J'espérais qu'il ne m'en voudrait pas. De toutes façons, il pouvait se téléporter jusqu'à moi s'il souhaitait des précisions. En plus, peut-être qu'une fois là-bas, je ressentirais le besoin de parler à quelqu'un ? C'est bizarre comme on peut se sentir incroyablement courageuse et en même temps, terriblement trouillarde face à l'inconnu.

Le troisième jour, j'avais pris discrètement des pommes dans la cuisine pour les glisser dans mon sac.

Le quatrième jour, je fus assaillie de doutes.

Le cinquième jour, je décidai d'abandonner mon projet.

Le sixième jour, je me sentis totalement déprimée d'échouer avant même d'échouer. Cette nuit-là, je passai des heures à fixer le plafond. Au réveil, j'avais pris ma décision.

Le septième jour,
après avoir effleuré la lampe du bout des doigts comme signe d'au revoir -un véritable contact aurait fait sortir Zoltan et je détestais les adieux- je plaçai mon sac sur mon épaule, hissai la housse de ma guitare sur mon autre épaule, et embrassai ma chambre dérangée du regard. Je sortis de la maison. J'avais profité d'un moment où il n'y avait personne (de toutes façons, j'avais l'impression que ces derniers temps, il y avait de moins en moins de monde chez moi. Les gens étaient sûrement trop occupés... Les plus grandes conversations que j'avais tenues ces derniers temps, c'était avec Eddie, le monsieur farceur qui aboyait de temps en temps. Il était très gentil. J'avais également passé beaucoup de moments avec Bodhi, que je considérais comme un véritable modèle. Il m'avait donnée beaucoup de conseils pour "réussir" dans la chanson, et je comptais les suivre.

Je me rendis à pieds jusqu'à la gare de Storybrooke. Là-bas, je pris un ticket de bus jusqu'à New York. J'attendis l'arrivée du véhicule et montai à l'intérieur. Mon coeur sembla enfler à mesure que le bus m'emmenait loin de ma ville. Je me sentais déjà abandonnée... même si c'était ce que je souhaitais. L'indépendance. La liberté. La vie, tout simplement.

Elliot, Lily, Ellie et les autres allaient peut-être pensé que j'agissais sur un coup de tête, comme une adolescente écervelée, mais j'avais médité ma décision des semaines durant. En réfléchissant, cette volonté de me produire sur la scène de Broadway avait toujours été en moi. Il était temps de laisser l'oiseau s'envoler, comme disait Bodhi.

Je posai le front contre la vitre du bus, observant le paysage d'un air à la fois pensif et anxieux. Le sang battait à mes tempes. Je tenais ma guitare et mon sac par les anses, entre mes jambes, comme si je craignais qu'on ne me les arrache.

Il y eut plusieurs arrêts. A l'un d'entre eux, quelqu'un s'installa à côté de moi. Je ne tournai pas la tête de suite. Je sentis tout d'abord un parfum. Nina Ricci. Odeur que j'associai instantanément à...

"Lily."
fis-je en ouvrant de grands yeux ronds.

Je pivotai vers elle, interdite. Avait-elle déjà lue le message que j'avais laissé sur le frigo ? J'aurais espéré avoir parcouru davantage de route avant que l'on vienne me chercher. Je m'imaginais que la distance me rendrait plus déterminée et inébranlable. Je m'aperçus avec une agréable surprise que je me sentais toujours aussi téméraire.

"Je pars. Je vous aime mais je pars."

Ca me rappelait une chanson que j'avais entendue depuis la chambre de Jules. Il n'écoutait que de vieilles musiques qui sentaient le moisi, mais celle-là me semblait jolie malgré tout, et appropriée. Je repris en chantant à voix basse :

"Je n' m'enfuis pas je vole
Comprenez bien je vole
Sans fumée sans alcool
Je vole je vole
C'est jeudi il est 5 heures 5
J'ai bouclé une petite valise
Et je traverse doucement l'appartement endormi
J'ouvre la porte d'entrée
En retenant mon souffle
Et je marche sur la pointe des pieds."


"C'est des foutaises, ce que tu racontes." maugréa Melody en s'affalant sur le siège juste devant moi (elle se retourna et m'observa à travers ses lunettes de soleil rondes). "Tu t'es pas barrée la nuit mais en plein après-midi. Dans le genre discret, t'es championne."

Je croisai les bras et m'enfonçai sur mon propre siège tout en lui lançant un regard exaspéré.

"Je n'ai rien voulu cacher. J'ai pris ma décision. Je pars."

J'ajoutai en posant la main sur celle de Lily, d'une voix plus douce :

"Ce n'est pas à cause de vous, ou pour vous faire de la peine. C'est juste que... j'ai besoin de vivre ma vie, maintenant. Je crois que... c'est important."

Je n'étais pas hésitante parce que je doutais. Au contraire, je prenais des pincettes pour ne faire faire souffrir Lily. Rien ne m'aurait fait plus de mal que de blesser l'un de mes proches avec ma décision.

"Donc tu t'es dit : 'je plaque tout et je recommence ailleurs !'"
fit Melody d'un ton grinçant.

"Melo, je t'adore mais... tu n'es pas trop la mieux placée pour me faire la morale là-dessus."

"Je cherchais pas à te faire la morale. J'ai dit la vérité. Tu as tout plaqué pour recommencer ailleurs. J'approuve." dit-elle en haussant les épaules. "Il était temps que tu te remues. Je suis pas venue pour te ramener par la crinière à Storybrooke. J'avais rien de mieux à faire alors je me suis dit que si ça te tentait, on pouvait faire le voyage ensemble. Je sais me débrouiller dans les grandes villes ou les lieux que je ne connais pas. Seule, tu ne tiendras pas deux secondes."

Elle mâchouilla son chewing-gum et m'observa à nouveau par-dessus ses lunettes noires, toujours dressée devant le dossier du siège. Je lui répondis par un large sourire reconnaissant. Ca me faisait vraiment trop plaisir qu'elle ait fait le déplacement juste pour moi. La sirène roula des yeux. Une bulle rose s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne la fasse claquer entre ses dents. Après quoi elle s'affala de nouveau sur son siège et je ne la vis plus, puisqu'elle était devant moi. Je tournai la tête vers Lily en souriant toujours. Etait-elle venue pour m'accompagner, elle aussi ?

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Et je divague, j'ai peur du vide. Mais mon dieu de quoi j'ai l'air ? Je sers à rien du tout. Et qui peut dire dans cet enfer ce qu'on attend de nous ?
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Elliot Sandman
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________________________________________ 2017-03-28, 19:25


« Nos actes ont toujours des conséquences...
mais il faut qu'on vive avec. »

Pendant ce temps-là, à Storybrooke...

Voilà ce qui arrive quand on transpose quelques personnes dans un rêve qui copie la réalité : on perd tout.

J'avais créé cette nouvelle histoire dans l'espoir que Lily ne souffre plus et obtienne envie la vie qu'elle méritait d'avoir : un mari aimant sans aucun pouvoir, vivre à l'abri du besoin et surtout loin de moi. Tout s'était achevé par un fiasco monumental : ma bien-aimée avait fini dans un hôpital psychiatrique car son esprit mélangeait les deux versions de son existence. Cela avait bien failli la rendre folle. J'avais failli la rendre folle. Je ne pourrais sans doute jamais me faire pardonner.

Forcément, elle m'en voulait. Elle avait voulu que je quitte le domicile conjugal et je n'avais pas lutté.

Du coup, je vivais dans mon lasergame pour le moment. J'espérais que les choses allaient s'arranger. Il fallait que je reste optimiste coûte que coûte, sinon j'allais devenir dingue.

J'avais laissé passer quelques jours, histoire que tout se tasse. J'espérais que Lily serait de bonne humeur pour accepter mes excuses. A cette heure de la journée, elle était sûrement à la maison. Un bouquet de roses à la main, je me téléportai juste devant la porte et sonnai pour m'annoncer. J'avais enfilé un costume super classe, histoire de mettre le paquet, mais j'avais gardé mes Converse rouges pour le côté détente.

Un type court sur pattes ouvrit la porte. Eddie, le pote de Bodhi. Génial... j'avais appris qu'ils vivaient tous les deux chez Lily, pour le moment. L'idée m'avait parue un peu culottée étant donné que Bodhi avait été le mari de ma femme dans une réalité inventée par mes soins, mais bon... je ne discutais pas les décisions de ma bien-aimée. Sans doute qu'elle faisait ça pour se venger.

En me reconnaissant, Eddie se mit à grogner comme un chien de garde. C'était assez impressionnant. Déstabilisé, je passai une main dans mes cheveux, considérant l'homme avec prudence. Je n'avais pas peur de lui, mais je craignais plutôt pour ses crocs s'il essayait de me mordre les fesses. Elles n'étaient pas en adamantium mais il se serait cassé les dents dessus quand même.

"Eddie, je t'ai déjà dit qu'on ne grogne pas sur les gens." fit une voix d'homme depuis la maison. "Et ne course pas le facteur, cette fois ! Si ça continue, la Poste ne va plus distribuer notre courrier !"

La porte s'ouvrit davantage, révélant Bodhi Blu Butler dans toute sa splendeur. Pourquoi était-il classe même avec un jean et une chemise ? Si j'avais fait autant d'efforts vestimentaires, c'était parce qu'il avait placé la barre très haut avec ses costumes trois pièces sur mesure. Je n'avais pas cherché à le copier, mais plutôt à rejoindre le niveau d'excellence que recherchait Lily.

Bodhi m'observa avant de croiser le regard d'Eddie, puis il l'incita à rentrer.

"Je m'en occupe." lui précisa-t-il.

Aussitôt, je pris la mouche, me redressant en crispant la main autour du bouquet de roses. Je n'étais pas un indésirable que l'on chasse ! J'étais Elliot Sandman et j'habitais ici... en principe. D'ailleurs, je voulus faire valoir mes droits de propriétaire en entrant sans invitation. A ma grande surprise, Bodhi me laissa faire et me suivit même jusqu'au salon.

"Lily n'est pas là."
m'informa-t-il au bout de quelques secondes.

Ah, tout s'expliquait. Voilà pourquoi il m'avait laissé faire comme chez moi. Je me tournai vers lui et le découvris nonchalamment appuyé contre le mur. Eddie était pelotonné dans le canapé et... mordillait un coussin, sans doute pour se détendre. Il me fixait toujours d'un air menaçant. Ce type avait un sérieux problème.

"Je vais l'attendre."
décidai-je en m'installant dans le fauteuil près de la cheminée.

"Elle risque... de mettre un peu de temps à revenir."
poursuivit Bodhi d'un ton incertain tout en lançant un regard à son ami.

Je fronçai les sourcils. Que me cachaient-ils ?

"Ok les mecs. Qu'est-ce qui se passe ?"
demandai-je sans détour.

Tout ça commençait à m'angoisser sérieusement. S'il était arrivé quelque chose à Lily, je me promettais de les hacher menu pour ne pas m'avoir informé de suite. Je plantai un regard féroce dans celui du petit oiseau, lui faisant bien signifier par là que ce n'était pas parce qu'il vivait chez ma femme qu'il devait se prendre pour le maître de maison. Tout ça n'avait été qu'un rêve orchestré par mes soins. Ils n'étaient même pas censés se connaître.

"Elle est partie chercher Apple."
dit-il dans un soupir.

Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines.

"Comment ça ?" fis-je en me levant d'un bond.

Il était arrivé quelque chose à ma petite soeur et personne n'avait jugé utile de me prévenir ?
Bodhi avança les mains dans ma direction comme pour me calmer, ce qui m'agaça davantage.

"Elle a pris un aller simple pour New York, mais Lily et Melody sont sur le coup. Elles vont la ramener." déclara-t-il, contracté. "Je pense... que ça serait une très mauvaise idée que tu les rejoignes. Mieux vaut les laisser gérer cette affaire."

"Donc, ton plan c'est que je les attende sagement ici, c'est ça ?"

Il se fichait de moi ou quoi ?
L'oiseau chanteur haussa les épaules avec une expression contrite, avant de proposer :

"On peut faire un jeu de société en attendant."

J'émis une exclamation désabusée. Petit joueur ! Je réfléchis rapidement puis allumai la télévision à distance, ainsi que la Play Station 4.

"Uncharted 4." décidai-je tout en posant le bouquet de fleurs sur la table basse pour attraper la manette. "On va voir ce que t'as dans le ventre."

"Bouffe-le, vas-y !" l'encouragea Eddie qui se redressa aussitôt dans le canapé.

Bodhi nous toisa l'un après l'autre puis consentis à rejoindre son ami sur le canapé et à prendre une manette.

"Je suis un peu rouillé, je te préviens."

Pas de problème, j'avais juste besoin de me défouler sur quelqu'un. J'avais l'envie dévorante d'aller chercher les filles afin de m'assurer qu'elles allaient bien, mais après tout, récupérer Apple, ce n'était pas aller au bout du monde. Lily était capable de le faire. Quant à Melody... si elles la perdaient en route, ça ne serait pas grave. Il fallait juste prendre son mal en patience.

En attendant, j'allais exploser le petit oiseau. Ca allait me faire un bien fou.

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mais ça fait mal... »


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________________________________________ 2017-04-08, 19:29


Tu es mon plus beau rêve..
...même la mort ne pourrait pas le briser.



    Je tenais dans mes mains un pendentif que m'avait offert Diane lors du précédent Noël. J'avais reçu beaucoup de cadeaux de la part de mes divins préférés. Aphrodite, ma seconde maman m'avait offert un bracelet il y avait trois ans de cela, avec diverses breloques représentant mon petit bébé, mon Elliot et me représentant moi. Le plus beau des cadeaux, c'était Elliot qui me l'avait fait. Et encore, je ne parlais même pas du palais dans les nuages ou même du zoo. J'avais beaucoup apprécié le poème qu'il m'avait écrit à Noël. Mais le plus beau de tous les cadeaux, c'était son sourire, sa présence à mes côtés, la fois où nos regards s'étaient croisés pour la toute première fois chez Granny, alors que je tenais d'échapper à Merida. C'était ça mon plus beau des cadeaux : mon homme. Ou plus précisément ma nouvelle vie que je vivais chaque jour du mieux que je pouvais.

    Je n'aimais pas quand on s'embrouillait, quand il perdait un peu trop le nord et se comportait tel un imbécile. Ce qu'il avait fait, de vouloir se supprimer de ma vie pour être remplacé par le premier venu - même si c'était ce chers et tendre Bodhi - était tout bonnement impardonnable ! Je n'avais aucune idée de ce qu'il avait dans la tête, des raisons qui l'avait poussé à se comporter de la sorte. Il pensait véritablement que si j'avais pu choisir entre une vie tranquille sans lui, au lieu d'une vie avec lui, qu'elle soit tranquille ou non, que je l'aurai effacé ? Je ne pouvais pas me passer de sa présence, de la chaleur de son corps tout contre le miens, de tout ce qu'était ma vie aujourd'hui. Je savais ce qu'il allait devenir - ou plutôt ce qu'il risquait de devenir. Mais je n'ignorais pas non plus qu'une personne pouvait changer, que le futur n'était écrit.

    D'accord, dans un futur il avait été ce Surt cagoulé, masqué ou je ne sais quoi qui avait effrayé ma nouvelle maman. Mais tant que je serai là, jamais je le laisserai devenir ce monstre. Et puis, peut-être que dans la première version je n'avais pas été là. Je m'étais souvent posé la question de ce qui aurait pu le pousser à devenir cette chose. Mais à chaque fois la réponse ne me convenait pas. Je ne voulais pas être responsable de cela. Je ne voulais pas qu'il change, qu'il devienne quelqu'un d'autre que je finirai par ne plus reconnaître. J'avais serré un peu plus fort le pendentif dans ma main.

    « Un ex ? »

    Sursautant, j'avais failli en faire tomber le pendentif. Au lieu de ça, je m'étais retrouvé à devoir m'appuyer sur la commode pour ne pas tomber.

    « Eddie ! Ne m'effraye pas comme ça. J'ai bien failli faire une attaque ! »

    Voilà ce qui allait se passer. Eddie finirait par me faire avoir une véritable attaque et Elliot ferait tout pour venger ma mort, devenant le méchant et dark Surt. Bodhi s'interposerait et ils se livreraient un combat sans fin. C'était un scénario plausible, mais totalement débile aussi. Secouant la tête, je m'étais tourné vers le canidé qui était entré.

    « C'est un cadeau qu'on m'a fait. Regarde. » dis-je en lui montrant.

    « Pas de prob, bob. Ce qui compte pour moi c'est que tu sois heureuse et bien vivante. Ca va ? Tu récupères ? On dirait que t'as pleuré ou je ne sais quoi. Si c'est encore Elliot qui a fait quelque chose, je vais direct chez lui et je le mords aux fesses ! Qu'il soit prévenu ! »

    Je n'avais pas pu m'empêcher de sourire. Eddie était quelqu'un de vraiment très surprenant.

    « Ne t'inquiète pas, ça va. »

    « T'es prête ? » demanda une autre voix en passant sa tête à travers la porte.

    C'était Melody cette fois ci, et j'avais hoché la tête d'un air très convaincu. On allait mettre notre plan à contribution. Et le plan était tout simple : empêcher Apple de faire une énorme bêtise. Car les bêtises chez les Sandman, c'était de famille. Et quand ce n'était pas Elliot, c'était Apple. Elle s'était mise en tête de quitter la maison pour partir dans la grande ville. Je ne voulais pas l'en empêcher, mais je ne pouvais pas non plus la laisser toute seule là bas. Du coup, avec Melody on avait pris la décision

    | euh excuse moi...
    | quoi ?
    | on a pris la décision ? Tu veux pas plutôt dire que tu m'as forcé ?
    | chut... il écrit... de toute façon t'étais d'accord.
    | ah ouais, ok... non mais allo quoi ! Non seulement l'autre poisson clown m'écrit mes répliques mais en plus je n'ai même pas le droit de dire ce que j'en pense ? On est où là ? J'ai l'impression d'être enfermé dans une boite parfois.
    | qu'est ce qu'on est serré au fond de cette boîte !
    | non mais seb, tu ferme ta coquille !
    | on peut retourner à mon rp s'il vous plaît ?
    | ça vous dérange si je situe l'action au moment où on est dans le bus ?
    | ça me va. Tu mets un truc en italique et en grand ? J'aime bien quand c'est en italique et en grand.
    | non mais elle a un grain cette meuf...


    Aujourd'hui, dans un bus en direction de la grande ville...

    « Tu sais que tu chantes trop bien ? »

    C'était ce que j'avais retenu de notre conversation à toutes les trois. Mais ce n'était pas ma faute. Il faisait grandement chaud pour un hiver et en plus le soleil tapait bien sur la tête. C'était ça d'avoir attendu sans chapeau dehors que le bus passe. On n'était pas très sûr duquel elle prendrait, ni de l'horaire exacte. En tout cas, on avait fini par la trouver.

    « On ne veut pas t'empêcher d'y aller. Mel te l'a dit. On veut juste s'assurer qu'il ne t'arrivera rien et que tu trouveras tout ce qu'il te faut. Tu sais que ce n'est pas facile d'aller dans une grande ville ? Crois en la globe trotter que j'étais. J'ai pas mal voyagé. Mais cette fois ci on ne se fera pas agresser par des demi dieux ou créatures, voir un Kraken géant. »

    J'avais dit cela tout en me rappelant petit à petit que ceux qui nous avaient infligés ça étaient ceux qu'on appelait, le Fish Twins. Egéon d'un côté, mais surtout Melody de l'autre. Et la jeune femme se trouvait sur le siège devant nous et me fixait.

    « Hum... Et c'est aussi pour être sûr que tu as bien pris tout ce qu'il fallait. Parce que c'est un long trajet et il te faut à manger, à boire, de l'argent. Faut tout prévoir. Je me souviens que quand Mel m'a kidnappée, on avait à peine eu des frittes et encore. Du coup on est là pour ça. Pour être sûr que toi tu manques de rien. »

    Pourquoi dès qu'il m'arrivait un truc lors de mes voyages, c'était Mel la responsable ? J'avais l'impression que tout la pointait du doigt. L'observant quelques instants, je m'étais mordu les lèvres intriguée, avant de regarder une nouvelle fois Apple.

    « Alors tu as prévu quoi ? On va où exactement et on commence par quoi ? » lui demandais-je avec un grand sourire aux coins des lèvres.


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Oui, il a un côté charmant...
MAIS T'ES complétement FOLLE !
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________________________________________ 2017-04-27, 12:53


« La nuit nous appartient ! »

Mea Culpa.

Ca aurait pu devenir ma devise, tiens. D'après tout le monde, j'étais à l'origine de beaucoup de problèmes à Storybrooke et ailleurs, et je n'allais pas remettre cela en cause. Je me sentais responsable d'énormément de soucis. Ce n'était pas simple d'être en possession de tant de pouvoirs. Je n'avais rien demandé, de base. Quand j'essayais d'arranger les choses, ça les faisait empirer. Lorsque je décidais de ne rien faire, ça me retombait au coin du nez. Au final, je n'y pouvais rien.

Cette fois encore, peut-être étais-je allé trop loin ? Je ne savais pas. En tous cas, ce qui était sûr, c'est que je m'ennuyais à mourir à mettre la raclée au petit oiseau par jeu vidéo interposé. En plus, son pote sentait beaucoup trop le chien. J'avais du mal à respirer. Je sentais mes vieilles allergies recommencer à me chatouiller le nez. Il fallait que je prenne l'air.

Toutes mes cellules m'entraînaient vers Lily et Apple. Je voulais les rejoindre. J'avais promis de les laisser seules mais la vérité, c'était que ma femme me manquait, ma soeur me manquait. J'avais besoin d'elle. Vivre à l'autre bout de Storybrooke, c'était déjà trop. Les savoir à New York, c'était encore pire.

Aussi avais-je confié la manette de jeux à Eddie pour me téléporter dans la ville qui ne dormait jamais. Leur trajet en bus était fini depuis longtemps -comme quoi, j'avais réussi à tenir parole pendant plusieurs heures, je m'épatais.

Elles se promenaient dans Broadway quand j'apparus devant elle avec un grand sourire. Mes deux trésors sursautèrent et ma cousine sardine eut le super réflexe de me coller un coup de poing en plein visage.

"Aïe ! Mais ça va pas ?" fis-je, révolté en plaquant les mains sur mon nez.

"On n'apparaît pas devant les gens comme ça !" grommela-t-elle, les poings toujours levés, prête à en découdre. "Ca aurait pu être n'importe qui !"

"Tu te prends pour leur garde du corps ou quoi ?"
fis-je en me plantant devant elle pour la toiser de toute ma hauteur.

Elle me fixa avec intensité avant d'écraser mon pied avec le talon de sa chaussure. Je me mis à sautiller sur place en la dévisageant d'un air indigné.

"Espèce de tortionnaire !"

"Dieu au rabais." cracha-t-elle, satisfaite de m'avoir fait mal.

"Merci, Melody. C'est bon, le périmètre est sécurisé."
dit Apple tout en posant sa main sur le bras de la sirène enragée. "Qu'est-ce que tu fais là, Elliot ?"

Elle m'observait avec une joie mêlée de méfiance. Croyait-elle que j'étais venu pour la ramener à la maison ? Bien sûr que non, je n'avais qu'une parole ! Mon coeur fondit en la voyant si petite et ingénue, au milieu des lumières criardes de Broadway. Elle allait se faire dévorer toute crue par la Grande Pomme, si elle restait ici plus longtemps.

"Je suis venu... faire du tourisme."
dis-je d'un ton décidé.

"Et comme par hasard, tu es tombé sur nous." lança Melody d'un ton agressif.

"Je peux faire du tourisme en votre compagnie, non ?"
répliquai-je, acerbe.

"On passe un moment entre filles." grogna-t-elle entre ses dents.

"Ah bon ? Qu'est-ce que tu fais là, alors ?" fis-je, sarcastique.

"STOP !" s'écria Apple en se plaçant entre nous et en étendant les bras pour nous empêcher de nous taper dessus. "Je refuse d'être la cause d'une dispute alors soit vous prenez sur vous, soit vous partez TOUS LES DEUX, c'est compris ?"

Elle nous fixa tour à tour en tournant la tête vers l'un, puis l'autre, avant de respirer par saccades, car parler de cette façon la mettait dans un état proche de la convulsion. Elle était bien trop adorable pour se mettre en colère. Je plissai les yeux en direction de Melody. Tout était de sa faute, de toutes façons. Elle était incapable de se contrôler.

"Ca me fait plaisir que tu sois venu, vraiment."
me dit Apple avec un sourire.

Je croisai les bras en arborant une moue supérieure, mais ma soeur ajouta :

"Mais j'aime Melody aussi. Je ne veux pas qu'on me force à choisir entre vous. Vous pensez que vous allez réussir à vous entendre, juste pour une soirée ?"

Je jetai un coup d'oeil à la sardine qui me renvoya un regard incendiaire, puis nous hochâmes la tête de concert.

"Super ! On va chercher un hôtel, alors !"
fit ma petite soeur, ravie.

Elle sautilla jusqu'à moi et passa son bras sous le mien, avant de faire pareil avec Melody et d'avancer vers Lily. En passant près d'elle, je m'écartai de ma soeur et me stoppai. J'aurais aimé lui dire tant de choses mais je ne savais par laquelle commencer.

"Je... je voulais t'offrir des fleurs mais... je pense pas que ça te ferait plaisir de les trimballer pendant qu'on marche..." dis-je en passant une main dans ma nuque, embarrassé.

Tu me manques. C'est horrible à quel point tu me manques.

"On fait ce que tu veux. Ici. Ou ailleurs."
repris-je en plongeant mon regard dans le sien.

Je me mordillai le coin des lèvres, le corps agité de tremblements nerveux. Je me sentais électrique. J'avais l'impression que la ville qui ne dort jamais gonflait mes circuits au lieu de s'en alimenter.

Comment faire pour que Lily me pardonne ? A présent que je me tenais devant elle, j'avais l'impression d'être encore plus démuni. Aucune idée ne me traversait l'esprit. Je n'étais plus qu'un homme. Amoureux. Dérouté. Perdu.

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________________________________________ 2017-05-05, 14:38


Tu es mon plus beau rêve..
...même la mort ne pourrait pas le briser.



    « A quoi tu joues, Elliot ? » murmurai-je à mon homme que je n'arrivai plus à cerner.

    Il était électrique, tel le courant. Il bougeait constamment, incapable de tenir sur place. J'ai toujours cru que son agitation était normale et qu'il n'y avait rien d'inquiétant. La plupart des hommes bougeaient sans cesse, voulant remodeler le monde en continue. C'était surement une façon de s'imposer, de se libérer du stress et de ses émotions. On demandait beaucoup à mon Elliot, tout en le mettant à l'écart de tout ce qui était important, de peur qu'il n'en ferait qu'à sa tête. C'était un leader, quelqu'un qui prenait des décisions, mais il était encore bien trop jeune et inexpérimenté pour se comporter comme eux, les dieux.

    Je n'avais jamais su si il vivait dans l'angoisse, l'insécurité de changements à venir, ou si ça lui passait par dessus la tête. Comme il ne savait sans doute pas exprimer son malaise et qu'il était incapable de me parler quand ça n'allait pas, de me confier ce qui lui faisait mal, de peur sans doute que je le juge, il évacuait sans doute son stress et son angoisse de cette façon, en bougeant tout le temps. Il avait surement du mal à trouver sa place dans ce monde, maintenant qu'il était plus puissant que la plupart d'entre eux. Et il manquait cruellement de sommeil. Comment les dieux supportaient le fait de ne pas dormir ?

    « Tu dis qu'on est ensemble, mais on ne l'est pas vraiment. » murmurai-je à nouveau en entendant le monde bouger autour de moi. « Tu me mets toujours à l'écart de tout ce qui te touche. Tu ne me confies jamais ce que tu gardes au fond de toi. Tu souffres seul, et ça me fait du mal. »

    « Hééé ! » s'était exclamée Apple que Melody venait de tirer par le bras pour l'éloigner de nous.

    J'avais ramené mes bras tout contre moi. Je ne voulais pas discuter de tout ça dans la rue, mais je n'avais pas envie de poursuivre mon chemin sans qu'on en ait fini avec cette discussion. Pour une fois que ça sortait, que j'avais l'occasion de lui dire ce que j'avais sur le coeur sans qu'il m'interrompt ou que je me mette à pleurer. Peut-être que c'était ça dont il avait besoin. Un face à face avec moi, dans un endroit où on nous observait, où on nous écoutait, où on ne pouvait pas fuir, même si c'était le lieu le moins approprié.

    « On a construit quelque chose. D'accord, ce n'est pas toujours facile, mais on a une fille, Elliot. On a une maison, des amis, des gens qui compte pour nous. On s'est construit une famille. Elle n'est peut-être pas composée que de membres parfaits, mais on peut compter sur eux et ils peuvent compter sur nous. »

    J'avais tourné la tête dans la direction de Melody qui venait d’ébouriffer les cheveux d'Apple, tout en la poussant un peu. Elles attendaient devant un stand de fish and chips et de là où elles étaient, elles ne pouvaient pas nous entendre. En les regardant, je n'avais pas pu m'empêcher de laisser échapper un petit rire.

    « Regarde les ! Tu sais que c'est Melody qui est avec elle ? La Melody qui a tentée de tous nous tuer ? » dis-je en marquant une pause. « Je sais que tu me considères parfois comme une inconsciente. Que tu te demandes si je n'ai pas des pertes de mémoire. Si je me souviens bien que Melody nous a fait du mal, qu'elle est la fille de Poséidon, qu'elle m'a kidnappé et a tenté de me tuer ! Mais je n'ai pas oublié tout ça. C'est pour ça que je fais tout pour qu'elle reste avec nous. Qu'elle se rende compte qu'on est des gens biens et qu'elle aussi elle est quelqu'un de bien. Qu'elle ait envie de faire partit de notre famille. Je l'aime beaucoup, je tiens énormément à elle. Pas à celle qui nous a fait du mal, mais à la jeune femme qui est en train de piquer une fritte dans le paquet d'Apple. »

    Je les avais observés une nouvelle fois et quand nos regards s'étaient croisés avec Mel, je lui avais adressé un petit sourire. Elle devait sentir que j'en avais pas fini avec Elliot et qu'il ne fallait pas venir nous déranger de suite. J'avais besoin de ces minutes en tête à tête avec mon homme, car si je continuais à ne pas lui dire ce que je ressentais, je finirai par craquer. Il devait savoir pourquoi j'étais comme ça. Pourquoi j'agissais de la sorte. Et ce qu'on avait tous à y gagner. Je m'étais approché d'Elliot, décroissant les bras et posant mes mains sur ses avant bras.

    « Certains te considèrent comme un monstre ou pensent que tu vas en devenir un. Mais comment on peut te juger pour quelque chose que tu n'as pas fait ? Comment tu peux te juger pour ça ? »

    Je sentais que ça montait, mais je n'avais pas envie de fondre une nouvelle fois. Je m'étais contenté de le regarder, d'admirer ses yeux, de me rappeler tous les bons souvenirs qu'on avait passé ensemble. Que ce soit cette batterie de cuisine que je m'étais prise sur la tête la première fois où on s'était vue, où ce jour magique dans un rêve, où Cassandre était arrivée sous sa forme la plus pur possible...

    « Melody représente l'espoir à mes yeux. Tu la vois comme quelqu'un qu'elle n'est plus, alors qu'elle, elle n'a jamais portée de jugement sur toi. Elle ne regarde qu'Elliot, parce qu'elle sait aujourd'hui qu'elle est juste Melody. » dis-je en marquant une nouvelle pause. « Je pense que c'est une erreur de dire que Surt n'existera pas, que tu ne deviendras jamais lui. Parce que je pense que tu l'as déjà été. Surement dans un futur qu'on ne verra plus, mais un futur qui pour certains est réel. »

    Elle tenait beaucoup de son père ma Cassie. Elle aussi elle ne me parlait pas de ces choses là. Mais je me doutais que ce Surt dont tout le monde parle, était quelqu'un de bien présent dans son futur. Je n'avais aucune idée de comment qu'elle vivait ça. D'à quel point ça l'affectait. Elle me souriait toujours, mais je savais qu'au fond d'elle, elle ressentait de la peur. Sans doute la crainte de me perdre, ou que ce qu'elle avait vécu se produise une nouvelle fois. Elle ne pouvait pas me cacher ses sentiments. Je l'avais porté, elle avait fait partie de moi. On était lié pour l'éternité toutes les deux.

    « Tu es comme Melody. C'est comme si une partie de toi que tu ne connais pas, que tu n'acceptes pas, a fait des choses mauvaises et qu’aujourd’hui il faut faire avec, tout en faisant tout pour qu'elles ne se reproduisent plus. Il est une part de toi, et tu es obligé de vivre avec lui, mais tu n'es pas obligé de lui laisser avoir le dessus. Tu peux faire le même choix qu'elle et choisir ta famille. Mais pour ça tu dois te montrer fort et faible à la fois. Tu dois me parler, me considérer comme ce que je suis, ta femme. Celle à qui on peut tout confier, qui ne te jugeras pas, et qui est folle au point de t'aimer toujours plus fort, même avec tout ce que tu lui imposes parfois. »

    Cette réalité qu'il avait tenté de réécrire... toutes ces choses qu'il avait faite parce qu'il m'aimait...

    « Je ne veux pas d'une vie parfaite avec Bodhi. Je ne veux pas d'une vie de rêve que tu auras planifié pour moi dans un monde utopique. Tu l'as vue... j'étais malheureuse dans ce monde là. Et tu ne comprends toujours pas pourquoi. »
    dis-je en remontant mes mains le long de ses bras. « Tu ne peux pas m'offrir une vie de rêve, car je l'ai déjà. Je t'ai toi. »

    C'était difficile de l'aimer. Il n'acceptait pas l'échec ni le fait que tout n'était pas parfait. Mais tout ne pouvait pas l'être. Je m'étais faite à la raison il y a longtemps de cela, bien avant lui. La seule certitude que j'avais, c'était qu'il était mon plus beau rêve. Un rêve que même la mort ne pourrait briser. Il fallait juste qu'il accepte que nous deux c'était ce qui pouvait nous arriver de mieux.

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________________________________________ 2017-05-05, 18:21

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EXORDIUM.
Nous nous tenions à quelques mètres du charmant petit couple que formaient Lily et Elliot. Quand je les voyais ensemble, je me sentais heureuse. J'avais l'impression qu'une masse se soulevait de mes épaules et que je respirais mieux. Il y a des gens comme ça qui vous émerveillent juste avec la force de leur amour partagé. Mon frère et sa femme avaient la chance de connaître cet amour. Il grandissait avec eux et se propageait tout autour.

Melody avait piqué ma barquette de frites et elle fixait le couple avec un mélange de réflexion et de dédain. Ce regard chez elle signifiait qu'elle essayait de comprendre pour quelle raison elle les trouvait aussi adorables, mais aussi qu'elle les méprisait pour ne pas trouver de réponse idéale. Elle se donnait une image de femme forte et sûre d'elle, mais je savais qu'au fond, elle était un petit poisson effrayé. Elle avait peur d'être rejetée, de finir toute seule. Je me souvenais de ses pleurs silencieux quand j'entrais dans sa chambre à l'improviste, lorsqu'elle habitait encore avec nous. C'était pour cela que je lui avais fait partager ma passion pour les séries TV, afin qu'elle se rende compte que les personnages de Teen Wolf par exemple ont une vie encore plus abracadabrante que la nôtre (parfois).

Je pris une frite tout en continuant d'observer pensivement Lily et Elliot. Mon frère semblait ému alors que la jeune femme venait de finir de parler. Il finit par hocher la tête tout en baissant les yeux. Puis il passa ses bras autour d'elle et la serra avec chaleur tout en la berçant doucement. Ils formaient une image si romantique au milieu de Broadway que je sortis mon téléphone et les pris en photo.

"Tu comprends pas quand c'est privé, toi, hein ?"
fit Melody en cherchant à récupérer le portable.

Je fus plus rapide et le plaquai contre mon coeur avant de le reculer légèrement afin de regarder : la photo était floue en raison de la sirène qui m'avait fait bouger, mais cela rendait le cliché encore plus artistique. Les lumières des affiches publicitaires se fondaient en un flou artistique et multicolore alors que le couple enlacé se tenait au centre, entouré par quelques passants qui restaient aveugles à ce bel amour. Je montrai la photo à Melody avec un grand sourire attendri.

"Je vais la faire développer et l'accrocher au mur de ma chambre."
annonçai-je.

"Ah, sur ton fameux mur des mochetés, là où tu épingles des clichés de toute ta famille et amis ?" ricana-t-elle.

"Tu es dessus, je te signale."
répliquai-je en rangeant mon téléphone.

"T'as aucun droit d'utiliser mon image sans ma permission !"

Elle se planta devant moi, une frite au coin des lèvres, me fixant d'un oeil menaçant. J'affichai un grand sourire, attrapai une autre frite dans la barquette qu'elle tenait en main, et la coinçai de l'autre côté de sa bouche.

"On dirait un morse comme ça." commentai-je tout en croisant les bras. "Attends, ne bouge pas !"

Je voulus ressortir mon portable mais la sirène mâchonna vite fait les frites, tout en laissant échapper un rire sincère. Elle était jolie quand elle riait. C'était dommage que ça n'arrivait pas souvent. Elle me jeta un regard noir, comme si elle m'en voulait d'avoir réussi à la décrisper deux secondes, puis à ma grande surprise, elle prit deux frites qu'elle coinça de nouveau à chaque extrémité de sa bouche.

"Vas-chy. Prends ta phochto mais chais vite !"
grommela-t-elle.

Il ne fallait pas me le dire deux fois. Je dégainai le téléphone à la vitesse de la lumière et pris le cliché.

"Alors ?" fit-elle en mâchonnant de nouveau les frites.

Je lui montrai la photo et elle manqua de s'étouffer. Nous partîmes dans un fou rire qu'Elliot interrompit en venant vers nous. Il tenait Lily par la main. Cela voulait-il dire que tout était arrangé entre eux ? Je mourrais d'envie de demander mais je craignais de briser l'instant magique. L'amour, c'était délicat. Même si je n'avais jamais eu de petit copain, je savais à quel point on pouvait souffrir pour une occasion manquée ou prématurée.

"On fait un truc de dingue ?" proposa-t-il.

"Euh... ça dépend du degré de dinguitude..." dis-je prudemment tout en le considérant d'un air anxieux.

Quand mon frère était un peu trop emballé, il pouvait très bien décider d'inventer un lézard géant qui finirait par détruire New York. Tout ça en partant sur une bonne intention.

Un sourire mystérieux fendit son visage.

"Vous avez confiance en moi ?"

"Pas du tout." soupira Melody.

Il l'ignora et nous tendit sa main libre, ses doigts s'agitant malicieusement dans l'air. Je lui faisais aveuglément confiance. Après tout sans lui, je n'existerais pas. Je pris la main de Melody et attrapai celle de mon frère.

Nous apparûmes dans une allée latérale de ce qui semblait être...

"Un musée ?" fis-je, incrédule. "Elliot, t'es sérieux, là ? Tu peux tout faire à New York, et tu nous emmènes dans un musée ? Avec des gens qui... ont l'air constipé."

J'observai les personnes autour de moi, étrangement immobiles. Elles me disaient toutes quelque chose en plus, comme si je les connaissais. Elliot lâcha ma main et tout en gardant celle de Lily, il annonça d'un ton grandiloquent :

"Bienvenue au Madame Tussaud Museum !"

Je haussai un sourcil et croisai les bras.

"Tu crois que c'est plus clair ? Je m'en fiche que ce soit le musée d'une madame Tussaud !"

Je n'aimais pas les musées. Non vraiment, pour mon arrivée à New York, j'espérais mieux.

"Je suis pas fan des musées non plus." intervint Melody d'un ton bougon.

"Vous vous moquez de moi ?" fit Elliot, déçu. "Mais... c'est un musée avec toutes les stars de la chanson ! Regarde, y a Prince, y a Witney Houston, y a même... OH NOM D'UN ZOMBIE ! Y A TAYLOR SWIFT !"

Il se précipita vers la statue de cire de la chanteuse, entraînant Lily avec lui.

"D'accord, maintenant je comprends mieux... c'est le musée des selfies !" m'écriai-je en sautillant sur place.

"Téléphone exigé."
approuva Elliot avec un clin d'oeil.

Nous nous renvoyâmes un regard complice avant qu'il ne laisse échapper une exclamation stupéfaite. Il laissa Lily le temps de se précipiter vers moi et de me chuchoter rapidement :

"Je vais tenir Lily éloignée de la statue de Jennifer Lawrence, elle est juste derrière nous ! Au début, j'ai cru que Robyn nous avait suivis ! Elle a le même regard de bouledogue..."

"Elliot..."
le grondai-je.

"Si jamais Lily s'en approche, tu fais n'importe quoi pour ne pas qu'elle la voit, okay ? J'ai l'impression que ça va mieux entre nous alors que je veux pas que... tu vois ? Enfin, je crois que ça va mieux. J'espère."

Il passa nerveusement une main dans ses cheveux.

"Je l'espère aussi pour vous."
lui dis-je avec un sourire.

Il y répondit et m’ébouriffa les cheveux. Je grimaçai mais il ne s'en rendit pas compte. Il retournait déjà vers sa dulcinée. Pourquoi tout le monde m’ébouriffait tout le temps les cheveux ? C'était pénible. Je n'étais plus un bébé. En plus, je mettais de la laque dessus afin de fixer les ondulations que je passais des heures à faire avec le fer. Personne ne voyait donc tous les efforts capilaires que je faisais ? Je pivotai vers Melody qui secoua la tête.

"C'est un mec, laisse tomber." fit-elle, désabusée.

C'était censé tout expliquer ? J'aimais beaucoup mon frère, mais j'espérais que tous les garçons n'étaient pas comme lui. Ils semblaient être bâtis sur le même modèle au lycée. Le seul qui sortait du lot, c'était Anatole... Je laissai échapper un profond soupir et me composai une expression enjouée pour prendre des photos avec des stars figées dans de la cire. Ca me faisait plaisir, évidemment ! C'était tellement fun !

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Poussière vivante, je cherche en vain ma voie lactée.
Et je divague, j'ai peur du vide. Mais mon dieu de quoi j'ai l'air ? Je sers à rien du tout. Et qui peut dire dans cet enfer ce qu'on attend de nous ?
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________________________________________ 2017-05-12, 11:13


Tu es mon plus beau rêve..
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    « Un musée... » murmurai-je tout en entendant les autres membres de notre petit groupe se plaindre pour les même raisons que moi.

    On avait New York à porté de main et voilà que maintenant on se retrouvait face à Clint Eastwood, Leonardo Di Caprio - plutôt pas mal - et une actrice aux cheveux blonds qui ressemblait pas mal à quelqu'un que je connaissais, mais dont je n'arrivai pas à voir de qui il s'agissait. Pourtant, y'avait un air de déjà vue. J'aurai pu observer plus attentivement la jeune femme, si Elliot ne m'avait pas mis dos à elle en me parlant de tout et de rien.

    « Hum ? Oui, oui, je suis contente d'être ici. » dis-je en tentant de me tourner une nouvelle fois, mais c'était sans compté Elliot qui jouait encore le mec en manque d'attention. « Bon ok, on fait quelques Selfie et ensuite on retourne à New York. Faut que tu comprennes que si on agis de cette manière là, on n'arrivera jamais à faire comprendre que New York est dangereux. »

    J'avais dit cela d'un air entendu. Car on n'était pas ici pour rien. On devait accompagner Apple pour lui montrer qu'on était de son côté, mais je m'étais imaginé qu'à un moment ou à un autre, Melody pourrait faire appel à l'un de ses anciennes amies créatures, afin de nous attaquer en pleine rue, histoire de montrer que Storybrooke était bien plus cool pour une fille comme Apple, que New York. Cela dit, avec l'arrivée d'Elliot, mon plan tombait un peu à l'eau. De toute façon, je n'en avais pas encore parlé à Melody...

    « Tu veux faire un Selfie devant qui ? »

    Sur notre gauche se trouvait Cameron Diaz, mais j'en étais pas fan du tout. Quant à droite, il y avait une actrice plutôt âgée que j'avais déjà vue quelque part également... mais aucune idée d'où. Sur la petite étiquette était noté "Judi Dench". C'était dingue ces impressions de déjà vue quand on se trouvait ici.

    « Ohhhhhh ! Attends ! Je sais ! Là ! Viens ! »

    J'avais entrainé Elliot avec moi pour me retrouver face à une statue. Sans laisser le temps à Elliot de dire quoi que ce soit, je l'avais tiré vers moi, et on avait pris la pause devant Alexander Skarsgard. Lui je l'avais reconnu de suite, il ressemblait trait pour trait au beau Apollon !

    « Attends, c'est trop cool ! On a une photo avec un sosie d'Apollon ! » m'exclamai-je, en regardant le résultat sur mon portable.

    Tiens, j'avais mal pris la photo, si bien qu'Elliot était un peu coupé dessus. Mais ça ferait tout de même un magnifique fond d'écran. Penchant la tête vers l'étiquette, j'avais vue le nom de l'acteur : "Alexander Skarsgard". Faudrait que je regarde dans quels films il avait joué, histoire de me faire sa filmographie. D'ailleurs, j'avais pris son nom en photo pour m'en souvenir. En me tournant, au loin, j'avais vue Melody se laissait entraîner par Apple devant une statue qu'on voyait de dos, afin de faire un Selfie.

    « Robyn ! » m'écriai-je en voyant cette fois ci bien de face la statue au loin qui me rappelait quelqu'un. « Tu ne trouves pas qu'elle a un air à Robyn ? Regarde ses cheveux et ses yeux envoûtant. Viens voir ! »

    J'avais entraîné une nouvelle fois Elliot vers la statue et une fois à proximité je l'avais détaillé davantage.

    « Faudrait que je ramène une photo à Robyn, elle sera trop heureuse de voir ça ! C'était une trop bonne idée de nous amener ici, car ça fait un petit moment que je n'ai pas vue Robyn et là j'aurai un bon prétexte pour aller la voir ! »

    J'avais fait une bise sur la joue d'Elliot avant de me précipiter vers la statue et de faire un Selfie. Soit c'était mes souvenirs qui refaisaient surface et trafiquaient mon odorat, soit cette statue avait une odeur de friandise.

    « Apple ? Apple ?? » m'exclamai-je en faisant de grands gestes à la jeune femme qui m'avait rejoins. « Tu ne trouves pas qu'elle ressemble beaucoup à Robyn ? Tu veux être sur la photo avec ? J'en ai déjà fait une, mais comme ça on pourra même la faire encadrer ! Tu viens aussi Mel ?? »

    Ca allait être un moment unique ! Et comme je ne voulais pas louper la photo, j'avais donné l'appareil à Elliot.

    « Tu nous prends toutes en photo devant Robyn de cire ? » lui dis-je avec un très grand sourire.

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________________________________________ 2017-05-13, 22:00

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EXORDIUM.
Soudain, Elliot ne me sembla pas aller bien du tout, comme s'il faisait une indigestion ou quelque chose du genre. Pourtant, il ne pouvait pas tomber malade. C'était sans doute dû à tout ce que Lily venait de dire sans s'en rendre compte. Ne savait-elle toujours pas que Robyn était un sujet tabou ?

A l'instant où elle lui tendit le téléphone afin qu'il prenne la photo, un rugissement se fit entendre dehors, si profond qu'il fit trembler le sol et les murs.

"Qu'est-ce qui se passe ?" m'écriai-je en me cramponnant à Lily.

La jeune femme semblait aussi inquiète que moi. Je fixai Elliot qui haussa les épaules, l'air profondément innocent. Le silence revint, vite troublé par un nouveau rugissement. Lily me serra très fort et je passai les bras autour d'elle, anxieuse.

Melody, qui avait les nerfs à toute épreuve, se précipita vers une fenêtre, força l'ouverture verrouillée et l'ouvrit en grand. Le rugissement résonna dans le musée, me faisant trembler de la tête aux pieds. Au dehors des hurlements et des bruits de toutes sortes nous parvenaient. Rassemblant mon courage, je m'écartai de Lily pour aller regarder à mon tour. Melody me fit un peu de place pour mieux voir. En contrebas, un reptile géant qui n'était pas sans rappeler Godzilla déambulait dans la rue, donnant de grands coups de pattes dans le vide et mâchouillant des voitures de temps à autres. La foule criait et courait en tous sens.

Melody me lança un regard désabusé que je lui rendis, avant de pivoter vers Elliot, les mains sur les hanches.

"C'est toi ça, n'est-ce pas ?"

"Qu'est-ce que tu vas imaginer ?" fit-il, outré. "J'en ai fini avec tout ça ! Je ne crée plus n'importe quoi !"

"Pourquoi tu as fait ça ? Pour que je me rende compte que New York, c'est dangereux ? Je n'ai pas peur ! Je sais très bien qu'il faut être prudent ! Bon sang, je ne suis plus un bébé !"

Nouveau rugissement, mais cette fois, je ne tremblai pas. Je me contentai de fixer Elliot qui nous rejoignit pour regarder au dehors à son tour. Godzilla avait entrepris de mâchouiller un bus, après avoir sagement et délicatement fait sorti tout les occupants. Les gens étaient si terrifiés qu'ils ne se rendaient pas compte à quel point le gros reptile était étrangement prévenant. Hormis les dégâts matériels, il n'y avait aucun blessé à déplorer, apparemment.

"On voit très bien que c'est du fake !"
insistai-je en croisant les bras.

Les yeux d'Elliot lancèrent des éclairs, puis il esquissa une moue contrariée.

"Ok, c'est mon Godzilla, mais je l'ai configuré juste pour faire peur. Il va disparaître de lui-même dans deux minutes. Je pensais que ça serait le temps qu'il te faudrait pour... flipper et m'implorer de te ramener à la maison."

"Elliot, j'avais une bande de momies sous mon commandement. Je n'ai plus peur de grand-chose, tu sais." dis-je, agacée.

Je m'adoucis en le voyant si désemparée et me contentai de rouler des yeux.

"Tu grandis trop vite." soupira-t-il.

"La faute à qui ?" répliquai-je, mutine. "Si tu ne m'avais pas donnée l'apparence d'une fille de seize ans, on n'en serait pas là."

"Pas faux."

Il finit par sourire et voulut m'ébourriffer les cheveux, mais il se retint au dernier moment, ce dont je lui fus reconnaissante.

"T'es un grand malade."
dit Melody d'un ton glacial.

Il ne la calcula pas et se tourna vers Lily, le doigt levé :

"Si tu me parles encore une seule fois de la Robyn de cire, je la donne à manger à Godzilla !"

A cet instant, il eut un flottement dans l'air et lorsque je me penchai vers la fenêtre, je compris que le reptile géant avait disparu. Les deux minutes s'étaient écoulées. Les gens regardaient la rue dévastée, l'air hagard.

"Et qui va payer les dégâts ?"
fit Melody.

"J'enverrai un chèque à la ville de New York. Pas de souci."

La sirène grommela un juron. Quant à moi, je jetai des coups d'oeil vers Lily, puis Elliot.

"Bon... peut-être que je peux reporter mon grand départ, si vous y tenez tant. Mais dans ce cas, je veux qu'on le prépare ensemble. Je veux que vous me promettiez que vous m'aiderez."

C'était une façon d'adoucir l'heure des aurevoir. En plus, je venais de me rendre compte que ce joyeux délire allait me manquer. Basculer trop rapidement dans une vie normale ? Je risquais de devenir folle !

Mon frère ouvrit la bouche mais se ravisa et attendit d'abord que Lily réponde. C'était mignon à quel point il tenait compte de son avis.

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Poussière vivante, je cherche en vain ma voie lactée.
Et je divague, j'ai peur du vide. Mais mon dieu de quoi j'ai l'air ? Je sers à rien du tout. Et qui peut dire dans cet enfer ce qu'on attend de nous ?
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Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »

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« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »



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________________________________________ 2017-06-12, 14:46 « Maîïîtreuuuh !!! »


Un magnifique rayon de soleil...
...même la mort ne pourrait pas le briser.



    Quelques jours plus tard...

    « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Lily. »
    dis-je à la jeune femme qui était passée me voir à la tombée de la nuit, emmitouflée dans une cape.

    Quand je lui avais demandé pourquoi, elle m'avait répondu que c'était pour être discrète. Je n'avais pas relevé, me contentant de sourire.

    « Je pense que ça lui ferait du bien, pourtant. Entre le départ de Ellie, puis de Jules... ca fait beaucoup. »

    D'un geste de la main, j'avais remonté mes lunettes sur mon nez, avant de poser le livre que je tenais dans les mains sur la commode de l'entrée.

    « Tu es sûre que tu ne veux pas entrer ? »

    « Non, non, faut pas qu'on sache que je suis ici. C'est un passage incognito et discret. »

    J'avais baissé les yeux sur le paquet qu'elle tenait dans les mains. Puis, je l'avais regardé comme pour lui faire comprendre que ce n'était pas très discret ça.

    « Le gâteau ? Ah non mais Robyn sait que je passe de temps en temps pour en récupérer un dans le frigo. Mais ça va quoi... Elle ne saura pas que c'était ce soir. Même si il est encore un peu chaud. »

    « Je ne reviendrai pas vivre à la maison, Lily. »

    « Elle irait pourtant beaucoup mieux si quelqu'un qu'elle connaissait et qu'elle aimait beaucoup, venait vivre chez nous. Y'a une chambre de libre juste à côté de la sienne ! » s'exclama t'elle.

    Tout ceci n'était pas une bonne idée. Apple avait juste envie de prendre le large, de faire sa vie. Ce n'était pas une bonne idée non plus de s'y prendre de cette manière. Quoi qu'il en soit, même si j'avais bien fait comprendre à Lily que je ne pouvais pas déménager maintenant, ça ne m'empêchait pas, peut-être même le soir en question, de me rendre chez la jeune femme, de grimper les marches de l'escalier et de passer à proximité de la chambre d'Apple.

    Un petit coup, deux petits coups... discrets, même si je n'étais pas encapuchoné, moi, et la porte s'était délicatement ouverte, laissant entrevoir la jeune fille assise sur le lit avec sa guitare. Elle n'en jouait pas, sinon je l'aurai entendu du couloir. Je m'étais risqué à entrer. Elle n'avait pas entendu les coups contre la porte ? Sans doute trop concentrée sur ses pensées.

    « Oh, Anatole ! »
    dit-elle d'une petite voix surprise, tout en passant une de ses mains sur sa joue.

    Sans répondre quoi que ce soit, je m'étais approché, j'avais observé quelques instants la guitare, avant de m'asseoir sur le lit à côté de la jeune fille. Puis, je lui avais prise délicatement des mains, m'installant confortablement avec la guitare et me mettant à gratouiller quelques accords. Ca ne ressemblait à rien de particulier, c'était juste des notes comme ça. Au bout d'un moment, je m'étais arrêté, posant la guitare à côté de moi, sur le lit.

    « Qu'est ce que tu veux ? »

    « Une boule vanille, une boule chocolat et de la chantilly avec un coulis de chocolat chaud. Et peut-être aussi un Oreo sur le dessus. » dis-je après une petite hésitation, me demandant ce que je voulais réellement.

    Elle laissa échapper un petit sourire.

    « Rien que ça ? »

    « J'ai très faim. » affirmai-je. « Mais il est peut-être un peu tard. »

    La montre indiquait près de vingt deux heures.

    « Il n'y a pas d'heures pour les glaces. »

    « Tu veux qu'on en aille en prendre une ? » demandai-je le plus sérieusement possible.

    « En Italie alors. Autant faire les choses bien. »

    Je lui tendis la main, attendant qu'elle la prenne, puis, je fermai les yeux.

    « Ah oui, faudrait peut-être qu'on demande à quelqu'un de nous déposer. Non, laisse tomber tout compte fait... »
    ajouta t'il d'une petite voix triste.

    Je me mis à sifflote la Bella Note, tout en gardant les yeux fermés.

    « Tu peux aller en Italie avec Ellie si tu veux. Elle pourra peut-être manger une glace. »

    J'ouvris enfin les yeux, en regardant la jeune fille, et en m'arrêtant de siffloter.

    « J'y étais déjà, mais avec toi. Fallait fermer les yeux et venir avec. »
    affirmai-je avec un petit sourire, avant de poser ma main sur la sienne.

    « J'ai pas trop envie de faire semblant en ce moment. »

    « Qu'est ce qui ne va pas ? » murmurai-je.

    Elle détourna le regard comme si de rien était.

    « Rien, tout va bien. »

    « Parfait. Dans ce cas... je vais m'en aller. » dis-je en me levant et en lâchant sa main.

    « Si tu veux. » murmura t'elle d'une petite voix.

    « C'est dommage n'empêche. En seulement une petite minute on a mangé une glace et on s'est retrouvé en Italie. Je me demande à quoi aurait ressemblé les minutes suivantes. »

    Elle baissa les yeux, se mordant les lèvres. J'hésitai entre rester, ou la laisser seule. C'était peut-être ce qu'elle souhaitait.

    « Ca ne doit pas être facile de vouloir quitter un endroit et de se rendre compte qu'on en a encore un peu besoin. Mais tu ne dois pas regretter ton choix. C'était une bonne initiative, juste un peu prématurée. Qui plus est, tu ne m'en as même pas parlé. J'aurai pu me vexer. »


    « T'avais l'air très occupé en ce moment. »


    J’eus un petit rictus.

    « J'aurai toujours du temps pour toi. » répondis-je, en me décidant à m'accroupir face à elle et à lui prendre les mains à nouveau. « A quoi ça servirait les amis, sinon ? »

    Elle fixait toujours le sol.

    « Je ne veux pas t'embêter. »
    dit-elle d'une voix faible, les lèvres tremblantes.

    « Ca m'embête que tu ne me parles pas. » affirmai-je.

    Elle se mordit les lèvres.

    « On peut aller faire un tour ? »

    Sans répondre quoi que ce soit, ni perdre un instant, je lui avais laché les mains et je m'étais relevé. Puis, je lui avais tendu ma main droite avec un petit sourire. Elle l'avait prise sans se faire prier, mais sans joie non plus. Puis, on était sortit marcher en pleine nuit dans les rues de Storybrooke.




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Dans la Nature, rien n'est parfait et tout est parfait. Les Arbres peuvent être déformés, pliés de façon bizarre, et ils sont toujours beaux.

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________________________________________ 2017-06-13, 22:59

I love walking in the rain
because no one knows I'm crying.
EXORDIUM.
J'avais pris une veste au hasard et j'étais sortie dehors, en compagnie d'Anatole. Au bout de quelques secondes, je m'aperçus qu'elle appartenait à Elliot et qu'elle était en cuir. Je haussai les épaules et poursuivis ma marche, sans regarder le jeune homme, le visage à demi caché par ma chevelure volumineuse. Je fixai le bout de mes pieds sur le trottoir humide de rosée. Le temps était humide. Sans doute qu'il avait plu et qu'il allait pleuvoir de nouveau. J'avais vu un film dans lequel quand l'un des personnages pleurait, le ciel était aussi triste que lui. Le coeur gros, j'imaginais qu'il s'agissait de moi, que c'était de ma faute si la météo était aussi mauvaise depuis quelques jours. Quand on va mal, on a l'impression que le monde entier se noircit.

Pourtant, je faisais de mon mieux pour ne rien montrer à personne. Je devenais simplement plus silencieuse et réservée. Je chantais moins dans ma chambre, je n'écrivais plus aucune musique. J'avais perdu l'inspiration, ou l'envie de composer. Tout me semblait futile et ridicule. Où était donc passée la jeune fille rêveuse qui voulait illuminer Broadway ? Je craignais que Lily ne pense que c'était à cause d'elle que j'étais malheureuse, en m'empêchant de rester à New York. Il faudrait que je lui fasse comprendre qu'elle n'y était pour rien, même si pour cela, il faudrait que je lui explique la véritable raison... A cette pensée, mon coeur se serra davantage et je me mordis les lèvres pour qu'elles cessent de trembler. Non, je ne voulais pas le dire. Ca ferait bien trop mal, encore plus que si je gardais la douleur à l'intérieur...

Anatole respectait mon silence en ne prononçant aucun mot, ce qui rendait la marche un peu gênante. C'était si gentil à lui de ne pas insister. A mesure que nous avancions côte à côte, le vent de la nuit allégeait légèrement ma peine. Je l'imaginais être emportée au loin, même si elle cherchait à s'accrocher.

Pourtant, au bout d'une bonne demi-heure, une violente douleur m'atteignit en plein coeur lorsque je me rendis compte où nous nous trouvions. Devant un petit immeuble dont les trois fenêtres donnant sur la rue étaient dépourvues de rideaux, contrairement à celles des autres étages.

Interdite, je croisai le regard d'Anatole. Etait-ce lui qui m'avait conduite jusqu'ici, ou avais-je fait le chemin machinalement ? Avait-il compris ? C'était sûrement mes pieds qui m'avaient portés jusqu'ici. Cela semblait évident. Tout me ramenait toujours ici. A cet endroit qui n'avait jamais vraiment été chez moi et qui ne le serait plus du tout.

Une boule enfla dans ma gorge à mesure que je fixais les trois fenêtres qui m'observaient comme des yeux vides. Il s'écoula une longue minute avant que je prononce dans un filet de voix, sans lâcher du regard le petit immeuble :

"Je me demande... pourquoi je n'ai pas réussi à partir, alors que ça a été facile pour lui."

Mes lèvres tremblèrent de façon incontrôlable, malgré toute la bonne volonté à rester impassible. Bientôt, un sanglot m'échappa et je plaquai une main devant ma bouche.

"Il... s'en est allé sans rien dire et... moi... je suis toujours là !" fis-je d'un ton hoquetant. "Il m'a oubliée, Anatole. Il est parti et m'a oubliée !"

Je pivotai vers le jeune homme et m'agrippai à lui pour cacher mon visage ruisselant de larmes contre son torse. Je ne cherchais même pas de proximité pour tenter de le séduire. C'était fini tout ça. J'avais compris maintenant que je n'avais aucune importance. Je savais que ma mère faisait comme si je n'existais pas, j'avais appris à m'y faire mais... me remettre du départ de mon père, qui était survenu sans crier gare, c'était bien trop dur.

"Je... je sais même pas où il est !" ajoutai-je en sanglotant, la voix à demi étouffée par le manteau du jeune homme. "Il a rendu les clés de son appartement, c'est... tout."

Tout ce qu'il me restait de mon père, c'était de rares photos et de trop nombreux souvenirs implantés, tous faux. Ma vie entière était un mensonge. Je craignais d'être un fardeau pour tout le monde, mais personne n'osait le dire.

"C'est... c'est à cause de moi qu'il est parti, hein ?" fis-je en m'éloignant un tout petit peu, mais sans lâcher Anatole pour autant. "C'est ma faute si mes parents se sont séparés et... et si ça se trouve, il m'en veut. Il a plié bagages pour ça. J'en suis sûre."

Je n'arrivais presque plus à respirer tant je pleurais. Ca faisait si mal... Pourquoi avais-je dit ce que j'avais sur le coeur ? Je savais pourtant que ça serait pire. A présent, Anatole allait sûrement penser que je l'ennuyais, car je perdais le peu d'intérêt que j'avais dès que je ne souriais plus. Il voulait passer du temps avec moi parce que je rendais les gens heureux ; ça allait l'agacer que ce soit tout le contraire, pour une fois. Et sans doute qu'il ne voudrait plus me voir, lui non plus. A cette pensée, je le serrai davantage dans mes bras.

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