Amelia soupira de soulagement, une main apaisée sur son coeur. Ce genre de bonnes nouvelles comptait parmi ls choses qu'elles préférait entendre.
- Ah ! Le chocolat ! commenta-t-elle avec enthousiasme. S'il y a bien un truc pour lequel je m'y connais, c'est celui-là. Enfin… ce n'est pas vraiment exact, en fait, il y a plusieurs trucs mais… tu es une fille intelligente, je pense que tu as saisi ce que je voulais dire.
La pâtissière aimait à croire que ce qu'elle disait n'était pas si nébuleux que ça, même si elle se perdait volontiers dans les détails et les digressions hors de propos.
- Ca me fait penser que j'en ai toujours sur moi. Tu sais, au cas où. On sait jamais si on va avoir un ptit coup de mou ou de dépression. Tiens, vas y, sers toi !
Tout en parlant, la quadragénaire avait attrapé son sac à main pour y farfouiller et tirer une demi-douzaine de barres chocolatées ainsi qu'une tablette de Crunch. Comme pour les repas, elle aimait voir large. Et puis, dans la famille, tout le monde avait un appétit de loup.
Amelia se rassit sur le lit de son mari et continua d'écouter Even d'une oreille attentive. Son regard coula en direction de Wyatt à l'évocation des scénaristes friands de drama qui contrôlaient peut-être leur vie et elle sourit tristement l'espace d'un moment avant de se reprendre :
- Je vois où tu veux en venir et… disons qu'on peut dire que je possède de sérieux arguments qui tendent à abonder dans ce sens aussi. Mais, si on admet que c'est le cas, tu es une héroïne, une vraie de vraie alors ne t'en fais pas, tout finira par s'arranger.
Sur ces bonnes paroles Amelia se leva brutalement et entraina Even à sa suite :
- Allez jeune fille. C'est pas bon pour toi de rester trop dans une chambre d'hôpital, ça va finir par te miner le moral. Sortons faire des trucs de jeunes ! D'ailleurs, ils font quoi les jeunes ces temps-ci ? Velma lit et Declan sort avec des amis, je ne sais pas ce qui est le plus représentatif.
Bras dessus bras dessous, les deux femmes commencèrent à arpenter le couloir. Wyatt était sans doute content d'entendre que sa petite femme s'occupait d'Even et continuait de vivre sa vie avec énergie.

Là clairement, Tante Deku est la meilleure tante au monde. Ce qui fait clairement ses défauts, fait aussi sa force, car elle est très franche sans pour autant être sans cervelle. Après, je la crois si elle me dit qu'un scénariste pourri a prit en charge sa vie, car là, elle aurait un énorme palmarès derrière elle. Le drama, en ce moment, ce n'est rien comparé à ce qu'elle aurait vécu. On est tous des foutues victimes en un sens. Par exemple, j'ai entendu parler d'un mec en prison le jour où sa femme a accouché. Si c'est vraiment pas de bol ça ? Je ne sais même plus où j'avais entendu tout ça mais bref... les gens de Storybrooke sont des victimes. Je saisis une des barres de chocolats qu'Amélia avait sortie sur la table, et je dois dire que oui : le chocolat aide bien.

Je la laisse continuer de parler. Il faut dire que je suis pas du genre à prendre la parole tous le temps. D'abord j'observe, et ensuite seulement j'agis quand je le juge nécessaire. Le moment où une tante te demande au calme ce que les jeunes font de nos jours est un exemple. A vrai dire, à part sortir dans les bars, mes camarades de promo ne se sont pas montré très créatifs. Je ne sais pas trop quoi dire :

"A dire vrai, à part faire la tournée des bars, mes camarades de promo sont plutôt des loques. Il y a une fille du Rabbit Hole qui a tenté de m'embrasser, je te raconte pas la gêne, c'était dégueulasse."

Il y a les moments où on passe du temps à faire la tournée des livres que l'on devrait acheter, autant pour le master que pour mon plaisir personnel. Mon dernier achat a été la série des Harry Potter -uniquement pour rabattre le caquet des fans qui jugent l'oeuvre parfaite (même si, avouons-le, il ne faut pas chercher loin quant aux incohérences. Je ne sais pas du tout si Tante Deku est branchée littéraire mais bon...

"Avec des potes, on sort dans les librairies. Je sais pas si tu es très littéraire, mais si ça te branche, on peut sortir là bas ?"

Amelia fronça les sourcils, perplexe. Ce n'était pas tellement par rapport aux bars car de son temps aussi c'était une activité à laquelle une large proportion de jeunes adultes aimait s'adonner. D'ailleurs, il y avait aussi des adultes moins jeunes qui appréciaient cela. Et Storybrooke n'était, en fin de compte, pas si petite que ça quand on s'intéressait au nombre de bars dont elle regorgeait !
Il y avait celui de Regina (qui avait bien fait de changer de profession) et celui de Hadès qui avait peut-être été revendu depuis, ça, Amelia ne le savait pas. Elle n'y avait jamais mis les pieds mais concluait que manifestement la mairie aimait les bars. Plus qu'elle, en tout cas.
Enfin, pour en revenir aux sourcils froncés de la pâtissière, ils ne l'étaient pas à cause des bars mais de la suite des propos d'Even. Cette affaire de bisou dégueulasse la perturbait grandement, déjà parce que, de son point de vue, rien n'était véritablement dégueulasse. Il y avait juste des choses qui ne seyaient pas aux goûts des uns et des autres.
Heureusement, Amelia l'optimiste savait qu'Even ne pensait pas à mal et c'est avec un sourire bienveillant qu'elle reprit :
- Je pense que tu t'es trompée de mot mais ne t'en fais pas, ça arrive à tout le monde. Moi je fais plein de lapsus tout le temps et personne ne m'en veut… Ce que je veux dire c'est que c'est normal que cette tentative t'ait gênée et surprise. Moi aussi j'aurais été surprise dans ce contexte, olala, oui, j'ai jamais fait l'expérience d'un baiser lesbien, je ne sais pas du tout quel effet ça aurait sur moi. Mais je m'égare, commenta la pâtissière en modulant sa voix pour la calmer. Ce que je veux dire c'est que même si ce n'est pas ton truc il ne faut pas que tu dires dégueulasse. C'est pas un joli mot et les gens pourraient se méprendre.
Amelia ponctua ces mots d'un sourire encourageant et d'une caresse dans les cheveux d'Even. Elle considérait déjà l'affaire conclue, c'est pourquoi elle était prête à s'enthousiasmer pour une nouvelle aventure.
- La librairie ! Excellente idée ! Je vais pouvoir trouver un truc sympa à lire à Wyatt pour mes prochaines visites ! C'est très très bien vu, Even ! la félicita Amelia.
Et tout en marchant vers le lieu dit, elle poursuivit :
- Velma, ma fille, est une fervente lectrice, mais je dois dire que je n'ai pas tellement le temps de lire autant qu'elle. En dehors des livres et magazines de cuisine mais tu ne lis pas ce genre de choses avant de dormir… Tu imagines, ça pourrait te donner faim ! Wyatt, mon mari, précisa inutilement Amelia, a commencé à écrire des polars, tu savais ? Il est vraiment très, très doué. La publicité ça commençait à ne plus lui plaire et je pense qu'il a bien fait de tenter de changer de voie. Il faut énormément de courage pour ça, je pense. Mais assez parler de moi. Ca lit quoi les jeunes filles de ton âge ? Velma lit énormément de livres théoriques sur les sciences mais je ne crois pas qu'elle soit représentative de la masse. Non que tu le sois, évidemment, tu es autant unique que ma Velma, bien sûr.

(désolé du temps, je pense que je vais finir ce RP et celui avec Debbie. On exploitera les liens plus tard -> Avec Picsou pour Donnie, et Evie pour Amelia )

Wah, Tante Diku m'a pas, mais alors pas du tout comprise ! Pas grave, faut dire que ma phrase était assez ambiguë. Mais bon, elle est assez intelligente pour comprendre que je pensais pas à mal en disant dégueulasse donc au moins je suis bien tombée. Oh que tu peux être géniale tante Diku !

"Pour te remettre dans le contexte, imagine que la femme soit totalement bourrée. Si encore sa bouche sentait pas le vin et le vomi, à la limite, j'aurais pu apprécier mais là..."

Et je lui ai pas précisé que dans mes faux souvenirs de malédiction, j'avais testé "pour rigoler" d'embrasser une de mes amies pour voir ce que ça faisait. Même si je n'avais pas de sentiments et d'attirances pour les filles en général, je me rappelais très le goût de fraise dans ma bouche et qui était restée longtemps. Mieux que le goût de la piquette avec... du vomi. Mais bref, son sourire m'indique qu'elle en a déjà terminé avec le sujet.

"Euh... En ce moment, c'est surtout de la science-fiction, mais je me suis laissé tenter par des classiques comme Frankenstein. Une amie m'a conseillé "La Troisième Humanité" de Bernard Werber. Mais je pense que ce serait mieux si je te montre." ajouté-je avec un sourire.

Je remets ma veste et l'invite à me suivre. Je peux enfin passer du temps tranquille. Même si je sens que ça va pas durer dans les prochains jours.

(kein Problem, je te laisse conclure ou alors on laisse ainsi : tu me diras)

Amelia avait grimacé. Comme tout bon gastronome, elle n'avait absolument rien contre un bon verre de vin, savamment choisi pour accompagner un plat succulent et le sublimer. Mais mélangé au goût acre du vomi, ça devait être vraiment répugnant. Point positif : les explicitations d'Even avaient eu le mérite de rendre la situation plus claire pour la pâtissière, en témoignant sa grimace de dégoût, suivi d'un hochement de tête qui témoignait de son éclaircissement.
Dans tous les cas, c'était beaucoup plus safe de parler littérature, même si Even avait rapidement évoqué Frankenstein, qui n'était pas le classique le plus conseillé si on voulait faire de beaux rêves - au moins, les livres de cuisine ne faisaient pas cet effet ! Amelia ne lisait pas tellement de science-fiction. Elle préférait Nicholas Sparks et Sophie Kinsella. Mais elle reconnaissait volontiers le talent d'invention des auteurs de ce genre. Bernard Werber avait l'air particulièrement inspiré. C'était un auteur français qu'elle voyait réapparaitre en tête de gondole environ tous les six mois. Pour l'heure, elle ne s'était pourtant pas laissé tenter.
- D'accord, je te suis ! accepta la pâtissière avec un entrain qui donnait l'impression qu'elle partait à l'aventure. Si ça te dit je peux te montrer ce que moi je lis en dehors des livres de cuisine mais c'est un genre très très différent. Ou pas. Je suis sûre que ce sont des romans épais que tu veux lire et ça prend du temps. En comparaison, la littérature de gare se lit plus vite mais peu importe.
Amelia préférait ne pas trop s'étendre sur un sujet qui n'intéressait, comme souvent, sans doute qu'elle. Elle se tut et suivit Even, c'était plus sage ainsi.