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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 I see Fire } ft Rémi LePetit

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Alejandro De La Vega
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Alejandro De La Vega

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| Conte : Le Chat Potté & Shrek
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I see Fire } ft Rémi LePetit _



________________________________________ 2020-01-12, 23:01



Alejandro & Rémi



I See Fire !



Coucher avec Rémi s’avérait finalement beaucoup mieux que prévu. Pas qu’il eut douté des prouesses sexuelles de l’ancien rat, mais d’habitude ce n’était pas comme ça. En généralité, Alejandro ne recouchait pas plusieurs fois avec la même personne. Il y avait eu une exception, en la personne de Carmen, mais c’était de l’ordre du médical, comme il l’avait dit une fois à Claude. Il lui avait promis de lui dire la différence, vu qu’elle avait engagé le processus pour devenir une vraie femme. C’était bien là, en plus de l’aide psychologique, ce qu’il pouvait lui apporter. Donc, retourner dans le lit d’une personne n’était vraiment pas dans ses habitudes. Pourquoi avait il accepté alors de le refaire avec Rémi ? La question n’avait pour le moment pas de réponse, et elle tournoyait sans arrêt dans sa tête. Certes, il appréciait vraiment sa compagnie, la recherchant même dès qu’il avait un moment de libre, mais ce n’était quand même pas la seule raison qu’il avait. En vérité, il commençait à avoir des doutes sur lui même. Depuis que tout son être lui avait hurlé de sauver Rémi et de le protéger au péril de sa vie, face aux zombies prêt à tous pour goûter un peu de leurs chaires fermes. Sauf qu’il chassait au loin toutes les idées de réalisme sur le pourquoi du comment de la chose. Rémi était son ami, comme il le lui avait si bien dit, et c’était tout. Enfin, son plan cul aussi, attribution non négligeable. Pas de prise de tête. Juste de l’amusement. Qu’est ce que le peuple pouvait demander de mieux ? Il lui avait expliqué doucement et avec tous les arguments possibles les avantages de cette situation, et Rémi avait été d’accord. Alors il chassait à chaque fois les petits tiraillements que son esprit pouvait lui faire en sa présence, pour faire comme d’habitude -même si ce n’était pas comme d’habitude et que ce contexte était déja inédit pour lui-.

C’était pour cela, qu’en cette maussade après midi d’un dimanche de Décembre, Alejandro avait décidé de ne pas réfléchir. Il avait passé un très bon repas, ayant bien entendu accepté avec un plaisir non dissimulé et non feint l’invitation que Rémi lui avait fait en début de semaine. Comment refuser une proposition de repas du chef ? Franchement il fallait être fou pour dire non. Bien avant qu’il eut goûté à son corps il raffolait déja de ses plats, ayant élu domicile dans son restaurant, quand il avait la flemme de cuisiner, ce qui revenait à régulièrement. Là, ils n’étaient pas au resto mais bel et bien chez Rémi. Depuis qu’il avait apprit que là où il lui avait montré de nouvelles expériences -pour son ami imaginaire- comme s’amuser à dire l’espagnol, n’était pas chez lui du tout mais chez Helios, il pouvait sentir une certaine réticence en Rémi pour y aller. Sans aucune honte, il lui avait expliqué, en ricanant à moitié, que contrairement à Sloan -qui aurait pu vu l’argent qu’il avait- Helios avait la gratitude et la gentillesse de l’héberger parce qu’il n’avait tout simplement pas de chez lui. Il n’en avait jamais eu et cela ne le dérangeait pas plus que ça. Il était un chat errant après tout, même s’il préférait l’appellation chat sauvage. Et comble de tout, Helios lui faisait même les courses ! Il remplissait le grand réfrigérateur et le congélateur pour au moins quinze jours. C’était le pied. Lui n’avait plus qu’à cuisiner. Bon, il n’était pas vraiment un as, et ce n’était pas pour rien si le major achetait que des plats tout préparé, des pizzas ou des plats de chez le traiteur. Il le connaissait bien. Dans tous les cas, Alejandro avait hoché comme à son habitude les épaules. Cela dérangeait Rémi ? Tant pis, ils iraient ailleurs. Même s’il ne comprenait pas vraiment pourquoi. Helios n’était jamais là, et quand il était là, il le prévenait au moins deux heures à l’avance. Il n’y avait aucun risque de tomber au mauvais moment. Ce n’était pas comme Emile, par exemple, qu’il avait croisé une fois en serviette en sortant de la douche et qui avait hurlé, ne s’attendant absolument pas à ce que quelqu’un d’autre que son frère sorte de cet endroit. Aujourd’hui, il n’était point là, ce qui n’était pas pour déplaire à l’ancien chat, qui s’était vautré dans le canapé, digérant tranquillement le succulent repas qu’il avait dégusté. La chaleur de l’appartement, les odeurs tranquillisantes et le silence qui régnait -vu que Rémi faisait la vaiselle- lui donnait envie de dormir. C’était vrai: il était bien. Cela faisait un moment mine de rien qu’il n’avait pas senti ce sentiment de bien être et il en profita, calé, allongé, les bras sous sa tête. Il ne manqua pas d’ouvrir un oeil quand il sentit le courant typique d’une personne marchant non loin de lui, observant avec attention le postérieur de Rémi. Pas que en vérité, il l’observait entièrement.

“Qué ?”

Il n’avait pas vraiment écouté ce qu’il disait, trop absorbé dans sa contemplation. Il se redressa sur ses coudes, plantant son regard émeraude dans celui de Rémi.

“Un film ? Bien sur ! J’aime bien le cinéma !”

C’était vrai que même s’il n’avait pas vraiment le temps d’y aller, il adorait se mettre devant la grande télévision de l’appartement d’Helios et d’y regarder autant des films, que des séries, que des programmes de télévision banal.

“Oh mais attend …”

Se redressant entièrement pour se lever, son regard fut attiré par une pochette de film et un sourire goguenard lui barra le visage immédiatement.

“Celui là ! Il faut qu’on regarde celui là !”

Son ricanement ressemblait fortement à une sorte de grincement pas très agréable, mais l’on pouvait clairement y reconnaître de la moquerie tandis qu’il secoua le coffret de dvd devant Rémi.

“Tu te souviens de mon ami Sloan ? Sa forme originelle est celle d’un dragon. Il vient d’un univers ancien et légendaire. De ce que j’ai retenu, une partie de son histoire est compté là dedans. Va vraiment falloir que j’offre un beau cadeau de Noël à Sally pour me l’avoir dit !”

Allumant la télévision, il inséra le dvd avant de retourner s'asseoir dans le canapé, et de le tapoter pour que Rémi vienne à ses côtés.

“L’égo de Sloan est aussi grand que sa fortune, mais bizarrement, il élude toujours quelques détails concernant ce film. Je suis persuadé qu’il y a quelque chose de pas vraiment glorieux pour lui mais c’est vrai que bon … j’avais pas vraiment le temps de chercher. Je m’en fous un peu mais là c’est le moment !”


Aussi sournois que le chat qu’il était, Alejandro continua de ricaner tout en se positionnant bien dans le canapé, c’est à dire sur Rémi. Il allait enfin savoir pourquoi Sloan était plus qu’évasif sur ces dernières aventures.

“On met le second ?”

Ce premier film était vraiment sympathique. Alejandro avait vraiment beaucoup aimé la musique, et l’univers en lui même. Il reconnaissait bien là ce que Sloan lui avait dit. Pour le moment tout collait à la vérité. Il avait rigolé quand le magicien l’avait appelé calamité. Il allait vraiment lui ressortir et l'appeler comme ça, même si connaissant son ami, ce dernier le prendrait pour un compliment. S’étirant de tout son saoul alors qu’il revenait de la cuisine, ne renversant pas son verre de lait par la magie de la gravité que les chats maîtrisaient, il papillonna des yeux. C’était bizarre, lui qui était frileux d’ordinaire avait trop chaud. Pourtant son t-shirt, tricot de peau même était très fin. Mais c’était surtout cette migraine qui tambourinait à ses tempes qu’il n’appréciait pas. Faisant comme si de rien n’était, il se remit à sa place, tout en remarquant les petits yeux de Rémi, ceux qu’il avait quand il travaillait trop au restaurant et que ses collègues l’obligeaient à rentrer chez lui. Préférant ne rien dire, il enclencha à nouveau le film. Puis ce fut le noir, quelques minutes après. Le noir complet.

“Hiro de Puta”

Quand il se réveilla, Alejandro sentit de suite que quelque chose n’allait pas. Il n’était pas sur la terre ferme. Il était sur l’eau. Rien que de savoir cette information le fit sursauter, bougeant encore plus la barque dans laquelle il se trouvait. Il faillit passer par dessus bord mais ses réflexes félins lui sauvèrent la mise, s’accrochant à en faire des traces sur le bois. Ok qu’est ce qui se passait encore … Observant son environ, il fronça encore plus les sourcils. Que faisait il au beau milieu d’un lac ? Dans une barque ?

“Je pourrais te demander qui es tu et comment tu es arrivé dans mon esprit ?”

Il écarquilla des yeux quand il entendit une voix dans sa tête répondre à ces questions, où plutôt lui en poser d’autres.

“Moi ? Je suis Alejandro et … je crois que j’ai vraiment trop consommé d’herbes à chat … pourtant j’aurais juré que j’en avais pas pris chez Rémi …”
“Enchanté Alejandro, je suis Bard et il semblerait que personnellement j’ai abusé du vin des elfes vu que je suis entrain de me parler à moi même.”


Il eut une sorte de silence, seul le bruit des clapotis de l’eau sur la barque avant que l’homme n’éclate de rire.

“Nous sommes où ?”
“Sur le Long Lac. À la sortie Est, étant donné que je reviens de chez les Elfes de la forêt de Mirkwood.”
“Mirkwood … ça me dit quelque chose …”


Alejandro jura en espagnol dans la tête de Bard, qui cligna plusieurs fois des yeux face à cette langue qui lui était inconnu.

“J’y crois pas … je suis dans la terre du milieu … mais j’en peux plus de Storybrook … j’en peux plus vraiment …”

Comment avait il réussi ce tour de passe passe ? Il n’en savait strictement rien mais il était bel et bien dans le monde de Sloan. Était de la fiction ? De l’illusion ? De la rêverie ? Il ne savait pas mais dans tous les cas il était coincé dans cet homme qui lui ressemblait physiquement -et sans doute mentalement-.

“Storybrook ? C’est de là d'où tu viens ?”
“En quelque sorte … l’histoire est très très longue mais pour te résumer, de base je suis un chat en quelque sorte magique, un justicier connu des légendes. Une méchante sorcière d’un autre royaume a jeté une malédiction et elle m’a changé en humain dans un autre monde. Je n’ai pas été le seul touché mais depuis environ une trentaine d’années je vis à Storybrook. Sauf que cette ville est vraiment réputé pour attirer des ennuis à cause des créatures et des magiciens qui font juste n’importe quoi … La preuve, je me retrouve encore une fois dans un autre univers et cette fois dans le corps de quelqu’un …”


Bard était resté silencieux, ramant tout en faisant une moue. Il sentait bien qu’il y avait quelque chose en lui de différent. Il n’était quand même pas fou au point d’inventer tout ça, où il allait vraiment croire que les effluves des tonneaux de vins lui avaient abîmés le cerveau.

“Il faudrait trouver l’un des Istari pour régler ton problème… mais ils sont très volatiles.”
“Du genre de Gandalf ?”
“Tu … le connais ?”
“Longue histoire … peut être que si on demande aux elfes, je sais qu’il est souvent avec eux.”
“Les elfes de Mirkwood ne sont pas vraiment commodes … même en travaillant pour eux ils ne m’ont jamais adressés la parole. Rentrons à Lakeville, et on cherchera dans des grimoires. Qui sait, peut être que la chance sera avec nous.”


Il disait ça pour rassurer cette voix qu’il avait dans la tête sans vraiment être convaincu. Voix qui lui fit part qu’elle avait entendu bien entendu. Or Bard disait vrai, la chance était avec eux, en quelque sorte, vu qu’au détour de l'îlot de terre ils tombèrent sur Thorin, sa compagnie de nain et Bilbo, le fameux Hobbit.




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________________________________________ 2020-02-12, 10:55

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YOU OKAY BABE?

Les choses étaient devenues… étranges. Même… très étranges. Pas étrange comme ‘atroce’ mais étrange comme… Bizarres. Depuis qu’il avait couché avec Alejandro, tout… Etait devenu différent. D’abord bien sûr, il avait du se faire à l’idée qu’il avait couché avec lui, un homme, et qu’il avait clairement aimer ça -malgré les quelques jours de réfutations qui avait suivi et qui lui avait fait monter le rouge aux joues à chaque fois qu’il avait croiser son reflet nu dans la salle de bain, qu’il était donc, apparemment, au minimum bisexuelle, chose qu’il n’avait jamais même envisagé, mais surtout, surtout il avait du apprendre à gérer le fait qu’il était clairement amoureux de lui…. Et pas l’inverse. Alejandro avait été très clair : il n’y avait rien de plus entre eux qu’un échange agréable et positif au creux d’un lit. Lit qui d’ailleurs n’était pas le sien, et Rémi avait cru s’étouffer en l’apprenant, virant au pourpre puis au blanc fenouil -tirant vaguement vers le vert donc. Pour lui qui était toujours très prévenant et prudent, le simple fait d’avoir coucher dans le lit de quelqu’un d’autre le mettait horriblement mal à l’aise, et il avait déjà prévu de faire livrer un cadeau au propriétaire du lieu -Helios donc, qui plus est, majore dans l’armée, donc capable de le tuer à mains nues si il le décidait (Alejandro lui avait jurer que non, mais Rémi préférait prévenir que guérir…. Surtout qu’on ne guérissait pas d’une nuque brisée).

Bref, les choses étaient devenues bizarres, et bien sûr, il avait accepté son sort. Il savait que parler sentiment avec le chat était impossible. Ce n’était pas son genre, pas son mode de vie. Lui était libre comme l’air, se baladant de décolleté en décolleté, et lui…. Lui était un rat de cuisine. Et il n’avait pas de seins. Même si Alejandro lui avait jurer qu’il était clairement des deux bords. Ce qui perturbait autant Rémi que cela le rassurait. Et le rendait vert de jalousie quand il le voyait au bras de Carmen. Il appréciait Carment, vraiment, mais la voir assise sur lui, sa jambe presque au niveau de son épaule lui avait retourner le coeur et confirmer ses sentiments, malgré sa nouvelle crise existentielle. Pourquoi était-il soudain devenu gay, et pourquoi était-il tombé amoureux d’un homme aussi… Dragueur ? Il serait tombé amoureux de n’importe qui d’autres, cela aurait été beaucoup plus simple, mais là… Là, son coeur se faisait dévorer à chaque fois qu’il le voyait au bras de quelqu’un d’autre -à peu près 3 fois par jour. C’était aussi pour ça qu’il avait préféré l’inviter chez lui. Pour être sûr d’être…. Tranquille. Pour l’avoir juste pour lui. C’était stupide, certes, mais Rémi n’avait pas trouvé mieux, et comme il avait payé à Emile trois heures de bowling, il savait qu’ils seraient tranquilles un petit moment. Pas qu’il espéra qu’ils fassent quoi que ce soit de sexuels -du moins, ce n’était pas obligatoire- mais au moins… Il serait avec lui. Juste avec lui…

Il proposa donc rapidement de mettre un film, Alejandro s’étant affalé dans le canapé et commençant à ronronner doucement. Si Rémi avait encore des frissons quand il l’entendait faire, c’était devenu un son habituel, un son qu’il identifiait simplement comme indicateur du bien être que ressentait le chat. Il le laissa choisir parmi la -vaste- collection d’Emile, l’écoutant raconter l’histoire de son ami -qui, il était certain, ne l’avait pas en haute estime- avant de sourire, rougissant un peu, en le voyant lui indiquer la place à côté de lui. Cela n’aurait été que lui, il aurait probablement choisi le fauteuil, mais là, il s’y installa doucement, surprit et ravi de voir Alejandro se décaler pour venir prendre appui sur son épaule. Pour être honnête, dans ces moments là, Rémi avait presque l’impression qu’ils pourraient être un couple… Mais c’était impossible, il le savait, et il devait se faire une raison. Il ne put cependant s’empêcher de regarder vers le chat, résistant à l’envie de lui ébouriffer les cheveux, gardant sagement sa main sur sa cuisse mais bien vite, avant même que le générique ne commence, Rémi… perdit connaissance. Il faut dire qu’il était tout de même moins bien constitué qu’Alejandro, dont le corps résista un peu avant de sombrer. Rémi, non. Le corps de Rémi avait plutôt mit au point une tactique de défense : si cela faisait peur, si cela était trop lourd émotionnellement, ou si c’était de la magie, autant tout couper d’un coup !

Quand Rémi reprit connaissance, ce fut à peu près en même temps que son ‘hôte’ qui, non content d’avoir terminer sa coupe de vin, l’avait également fait tomber dans le bassin dans lequel il se trouvait, et ce fut la première chose que vit Rémi. Une coupe, ciselé d’or et de saphirs, au fond de l’eau, près de sa jambe, nue. Aussitôt, Rémi cligna des yeux, plusieurs fois, avant de se redresser, d’un coup sec, faisant aussitôt grogner son hôte, qui porta sa main à son front, avec toute la grâce du monde, poussant un léger gémissement.

-Ed' i'ear ar' elenea...
Pardon?!

Aussitôt, son corps se crispa, la main porté à sa tempe s’écarta, et pendant quelques secondes, un immense silence se fit.

Plait-il ? demanda la voix, cristalline, dans son esprit, et Rémi mit plusieurs secondes avant de répondre -déjà parce qu’il ne comprit pas qu’il le pouvait, mais surtout parce qu’il avait arrêter de respirer.
Pardon, je… Je ne comprends pas ce qu’il se passe...

Il eut un soupir, très étrange, car si Rémi sentit bien l’air s’extirper de ses poumons, ce n’était en aucun cas lui qui avait choisit de soupirer.

-Qu’est-ce encore que cela ? soupira l’homme (?) Mani naa essa en lle ?  Une voix dans la tête pour avoir abuser de notre vin ?

Si Rémi n’avait jamais encore entendu une telle langue, il fut très surpris de la comprendre sans aucun problème.

Je… Je m’appelle Rémi, je suis… Je suis cuisinier.
-Plait-il ?! répéta la voix, ce son cristallin se répercutant sur les murs qui l’entourait. Qui êtes-vous ? Je vous somme de vous faire connaître !

Ivre ou non, jamais je ne saurais tolérer qu’un piètre cuisinier n’occupe mon esprit !
… Je vous entends.


Il y eut un léger silence, une crispation dans le corps, et l’homme serra le poing, le ramenant à sa bouche.

-Qu’est-ce là ? Un sortilège ? Une malédiction de ce maudit magicien pour avoir refuser mon aide à ces nains maudits ? C’est bien là la marque de ce maudit Gadalf !
Je…. Quoi ?!

D’un geste leste, l’homme se redressa, et Rémi constata-du moins, prit conscience- qu’il était entièrement nu, et sortant d’un bassin de marbre emplit d’une eau plus transparente que la normale. Il eue un léger mal de mer, subissant les actions de ce grand corps, et brutalement, Rémi se sentit rougir, alors que l’homme tournait son visage vers l’un des sept miroirs qui ornaient les murs de la salle. Il… était bel et bien nu. Grand, peut-être même plus que lui même. La peau étrangement blanche et légèrement brillante. Mais surtout, une cascade de cheveux blancs et soyeux glissa soudain de sa nuque à ses reins, libérés de leurs liens, et Rémi ne put s’empêcher d’être bouche bée… Tout comme son reflet. D’un geste sec, l’homme mit son index et son majeur sous sa mâchoire pour la refermer, jetant un regard sévère à son miroir.

-Comment oses-tu, esprit impur ? siffla-t-il, s’approchant du miroir pour s’observer, cherchant la moindre trace d’imperfection.

Ce ne fut qu’à ce moment que Rémi réalisa qu’il avait des oreilles pointues. Ses yeux s’écarquillèrent d’un coup, et ses sourcils se froncèrent, tandis que l’elfe posait sa main sur la surface du miroir.

-T…. commença-t-il, mais Rémi le prit de vitesse. Vous êtes un elfe ?!

Cette fois, l’expression de l’elfe fut loin de la sévérité. Une grande incompréhension se peignit sur son visage, et il recula, fixant son reflet dans les yeux.

-Évidemment. Ignores-tu donc qui je suis ?

Aussitôt, Rémi se sentit rougir, et l’elfe porta sa main à sa joue, comme surprit de la voir rosir.

Je suis désolé, je… Je crois que je ne viens pas du même univers que vous.

A nouveau, la plus grande incompréhension se peignit sur le visage de l’elfe, avant de légèrement pencher la tête.

-D’où viens-tu ?
De… La Terre. D’une ville qui s’appelle Storybrooke. On est 2019 ?

Rien qu’à l’expression que fit l’elfe -et aux pensées assez insultantes quant au capacité mentale qu’il lui attribuait- Rémi su qu’il parlait une langue inconnue pour lui.

-Aucunement. Vous êtes ici à Mirkwood. Mon domaine.
Ah...

A nouveau, le manque totale de réaction de la part de Rémi agaça l’Elfe, qui leva les yeux au ciel.

Ais-je donc hérité d’un esprit du bas peuple gobelin?
… Je vous entends toujours.

Sèchement, il fit claquer sa langue, avant de se détourner du miroir, saisissant un long tissu d’un blanc immaculé. Si Rémi sentit que ses gestes étaient secs et vifs, il ne put s’empêcher de les trouver emplis d’une grâce et d’une délicatesse inouïe. Il sentit son hôte sourire légèrement, avant de se pencher pour saisir une cloche, qu’il fit sonner, une seule fois. En moins d’une minute, deux autres elfes vinrent, portant une sorte de robe rouge et argenté, qu’ils déposèrent sur une table, avant de disparaître, sans avoir relever les yeux. Ce qui choqua Rémi, et fut à nouveau rouler des yeux son hôte.

N’avez-vous donc jamais connu de roi ?
UN ROI ?!
http://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t73283-avec-un-peu-de-chance http://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t89854-le-ratatouille-centre-ville#1290891


Alejandro De La Vega
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Alejandro De La Vega

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________________________________________ 2020-02-16, 00:47



Alejandro & Rémi



I See Fire !



“Lud…”
“Tu le connais ?”

Alejandro failli parler mais Bard l’en empêcha, ouvrant et fermant juste la bouche silencieusement, son arc toujours tendu vers la compagnie des nains.

“C’est … on peut dire en quelque sorte.”

Il avait déja eu du mal à lui expliquer le fait qu’il venait d’une autre dimension, il se voyait mal lui raconter qu’il connaissait assez bien le nain qu’ils avaient en face d’eux. Bard avait assez bien prit la chose, et consentait même à l’aider. Il aurait pu piquer une crise, ne pas y croire mais la magie ici aussi était source de maléfices étranges. Il avait évoqué une malédiction mais là c’était bien trop compliqué.

“Excusez moi, mais vous êtes de Lacville ?”

Bard baissa son arc quand le nain avec les cheveux blancs commença à lui parler. Alejandro lui était concentré. Il avait l’impression de l’avoir déja vu. C’était certain même. Berthlod ! Il était le directeur financier ! C’était avec lui qu’il avait traité pour une affaire assez délicate il y a quelques années. Tout comme il reconnaissait le plus petit d’entre eux. C’était Akihiro ! Néanmoins il trouvait ça étrange, très étrange même. Gaby’ lui avait pourtant dit qu’il était un panda roux dans sa vraie vie, pas un hobbit.

“Ce bateau là … il ne serait pas à louer par hasard ?”
“Je pense que tu devrais accepter …”

Il le reconnaissait bien là, le sens des affaires dans le sang.

“Et si c’était un piège ?”
“Hum vraiment ? Regarde les, ils ont l’air plutôt de fugitif que d’autres choses.”
“Ce n’est pas censé me rassurer.”
“Oh je l’ai été, pendant de nombreuses années. Ma tête était mise à prix alors que j’étais innocent !”


Tout en rangeant les tonneaux qui se trouvaient à coté d’eux, tonneaux qu’il avait livré la veille même chez les elfes, il lança un regard en coin au nain.

“Qui a dit que je vous aiderais ?”
“Moi !”
“Tu es dans ma tête pour le moment …”
“Ce qui signifie que je peux aussi avoir le contrôle de ton corps…”

“Ces bottes sont bien fatiguées. Ce manteau aussi. Vous avez des bouches à nourrir ! Combien de marmots ?”
“Il est rusé ! Mais je le suis bien plus encore !”
“Un garçon et deux filles.”
“Allez … ça suffit les politesses …”

Bard lança un regard surpris en direction du grand nain costaud qui venait de parler, et d’interrompre l’autre.

“Qu’est ce qui vous presse ?”
“Ça vous regarde ?”
“J’aimerai savoir qui vous êtes ..”


Alejandro eut un ricanement dans son esprit, préférant taire ce qu’il savait. Après tout, s’il avait bien appris une chose ces dernières années à Storybrook, c’est qu’il fallait éviter de trop en dire quand on connaissait la situation d’avance. Là c’était pire, il connaissait les protagonistes alors que la personne avec qui, il partageait le corps non. Qu’allait il se passer s’il lui disait toutes les informations ? Y aurait il une sorte de paradoxe ?

“On est des simples marchands des Montagnes Bleues. On va voir des parents dans les Monts de Fer.”
“De simples marchands ?”


Cette fois, c’était Alejandro qui répondit, l’ironie était trop forte pour être retenue.

“Même toi tu l’as pensé si fort que je n’ai pas pu me retenir.”
“Qui sont ils ?”
“Hé bien … on va dire que ce sont des gens importants …”
“Tu les connais, je le savais …”


Il eut un petit silence alors que Bard ne reprenne dans sa tête, tandis que Thorin parlait.

“Tu m’as dis que tu étais un ...chat magique … c’est lié à ça ?”
“Pas tout à fait … mais pour le moment je ne peux rien te dire. J’aimerai éviter de créer d’autres catastrophes. La situation actuelle est assez compliquée … Promis je ne reprends plus la parole.”


Et Alejandro tient sa parole jusqu’au moment où Balin parla de payer le double.

“Tu serais fou de ne pas accepter. C’est un honnête, il paie toujours rubis sur ongle.”
“Je te fais confiance pour cette fois. L’on verra où cela nous mène.”


Il faisait presque nuit et Alejandro avait l’impression qu’ils n’allaient jamais sortir de ce fichu lac. Il n’était pas à l’aise avec l’eau, sur l’eau, et même s’il voyait et sentait bien que son hôte maîtrisait parfaitement la situation, il ne pouvait s’empêcher d’être légèrement anxieux.

“Vous essayez de nous noyer ?”
“Je suis né et j’ai grandi sur ses eaux Mister Nain. Si j’avais voulu le faire ce n’est pas ici que je l’aurais fait.”


Bard s’étonna presque de la rudesse de sa réponse, ayant presque entendu une sorte de feulement à la fin de sa phrase. Il pouvait clairement sentir que le fameux Alejandro n’était pas très rassuré, et se fut à son tour de ricaner.

“Je suis mieux avec un cheval…”
“Pardon ? Un chat sur un cheval …”
“Oui mon ami ! Je galopais avec mon fidèle destrier dans les terres arides du Sud pour sauver la veuve et l’orphelin !”


Bard ne savait pas vraiment quoi penser de cette chose, puis il n’avait surtout pas le temps d’y penser étant donné qu’ils arrivaient déja au niveau des premières frontières humaines.

“Tu te donnes un air bourru mais tu ne l’es pas.”

Alejandro était agréablement surpris de voir qu’en réalité, l’argent que Bard avait demandé si rapidement n’était pas pour lui, pour s’enfuir comme il l’avait fugacement pensé mais pour acheter du poisson -qu’il aurait aimé que Rémi soit là pour le lui cuisiner- pour remplir les tonneaux et cacher les nains à la vue de tous.

“Je me suis gardé une petite marge ne t’en fait pas.”

Bard sourit, mais c’était plutôt Alejandro.

“L’on se ressemble beaucoup je trouve.”

Il aurait fait la même chose en vérité. C’est ce qu’il faisait déja à San Ricardo. Certes il parlait beaucoup de la veuve et l’orphelin mais en réalité, il aidait tout le monde. Il aidait les plus démuni sans faire de distinction. Il volait les riches pour donner aux pauvres, et pour s’en garder aussi un peu. Il s’était fait une réputation. On avait dit qu’il était un délinquant ? Alors il était devenu le meilleur des délinquants, mais avec une âme, une éthique, un criminel grandiose qui servait la paix publique ! Et il sentait que Bard était fait du même bois que lui. Surtout quand il remarqua la colère qu’il avait à la douane. Qui était ce homme malingre qui osait l’embêter ?

“Voyons Alfride … un peu de coeur, il faut bien manger !”
“Ces poissons sont illégaux !”

“Mais quel petit hiro de puta … je lui ferais manger sa propre bosse …”
“Oui Alfride est une vermine de la pire espèce … qu’allons nous faire …”


Les gardes, à la solde du valet du Maître, montèrent sur le bateau, prêt à décharger les tonneaux.

“Tu étais parti sur la bonne voie, continue comme ça ! Il m’est arrivé la même chose.”

Bard fronça les sourcils en entendant la voix dans sa tête mais compris immédiatement de quoi il s’en retournait.

“Les gens sont aux abois … Les temps sont durs, la nourriture est rare.”
“Pas mon problème.”
“Quand on saura que le Maître rejette des poissons à l’eau … et que les émeutes éclateront … je pense que ça le deviendra …”

“Bien envoyé !”

Alejandro se régalait de la situation. Il avait l’impression de revivre totalement sa vie quand il avait établi son QG à San Antonio. Le Maître des lieux était un tyran infini et il sa battait chaque jours pour que la population souffre moins.

“Stop !”

Les mots que Bard avait prononcé, avec le regard persistant d’Alejandro avait eu raison de l’affreux jojo.

“Toujours à défendre le peuple Bard … À protéger les petits gens. Ils t’apprécient mais ça ne durera pas.”

Alfrid parti avec ses troupes, laissant Bard reprendre son souffle.

“Il ne sait pas de quoi il parle. Les gens apprécieront toujours ce que tu fais. Du moment que tu te soucis de leurs misères.”

À San Antonio, Alejandro en sa qualité de chat potté avait pu souffler pendant quelques années. Tout le monde connaissait son statut de fugitif mais ils le protégeaient, parce qu’ils s’occupaient d’eux.

“Levez la herse !”


Au moment de passer, Alfride revint le voir, encore plus haineux qu’avant.

“Le Maître t’a à l’oeil, tache de t’en souvenir ! On sait où tu habites !”
“Crève lui, ça lui fera les pieds.”

Bard dut se retenir de pouffer à la réflexion d’Alejandro, restant sérieux et manoeuvrant son bateau, mais balançant quand même dans les gencives du bossu.

“C’est une petite ville Alfride … Chacun sait où chacun habite.”

Ils rentrèrent enfin dans la ville et les habitants le saluèrent d’un geste chaleureux, l’aidant même quand les gardes commencèrent à le poursuivre, c’est à dire, dès qu’il avait mit pied à terre.

XXX

Il avait tué le dragon. Lui. Bard. Avait réussi à tuer Smaug après une manœuvre difficile. C’était incroyable. Alejandro n’en revenait pas. Il était silencieux depuis qu’il avait vu la flèche toucher l’immense créature. C’était étrange. Il avait vu les dégâts, les morts innocentes mais il était quand même triste. Après tout, Smaug était Sloan. Sloan était Smaug, et il venait de voir périr sous ses yeux celui qui se rapprochait le plus de meilleur ami. Mais voir aussi ce qu’il avait fait, ce qu’il aurait fait si la malédiction ne l’avait pas emporté le chamboulait fortement. Certes, il savait qu’il n’était pas un enfant de coeur. Il n’était pas stupide mais il s’appuyer aussi sur le dragon qu’il connaissait. Si elle avait été une meurtrière sans coeur, jamais l’ ne ne l’aurait épousé. Dragonne n’était pas comme ça, et pourtant, Sally était la soeur de Sloan. Est ce que cela remettait en cause son amitié ? Non, bien sur que non, ce n’était pas la même époque, pas la même chose. Puis juger sur ces faits là ? Sur le passé ? Shrek avait il jugeait de son passé ? Non ! Alors même qu’il avait été engagé pour le tuer, il avait fait table rase pour devenir son ami. Alejandro se dit que c’était sans doute la même chose avec Sloan. Néanmoins, ce n’était pas vraiment le moment de penser à ça. Tout avait été si vite, qu’au final, ils n’avaient pu se faire ce qu’ils avaient pensé la nuit avant le drame, trouver le magicien. Et maintenant … il voyait ça mal partit. Le peuple avait clairement désigné Bard comme chef, et ils marchaient dans l’ancienne ville de Dale. Même la neige ne recouvrait pas l’odeur des cadavres qui s’y trouvaient, pourtant putréfié depuis des années.

“Messire ! Messire ! Regardez là haut !”

Bizarrement, Alfride s’était rapidement plié à la volonté collective, mais que ce soit Bard ou Alejandro, aucuns des deux ne croyaient en son repenti. Or quand il l'appela, il n’hésita pas à aller le voir, grimpa les marches pour voir ce qu’il avait vu, espérant que ça ne soit pas une autre combine pour n’avoir rien à faire.

“Regardez ! Les braseros sont allumés !”
“Donc … la compagnie de Thorin Oakenshield a survécu !”


Cela n’étonna guère Alejandro. Pour connaître le tempérament de Ludwig, il avait vite compris que s’il voulait, il aurait, de gré ou de force.

“Survécu ? Il y a des Nains avec tout cet or ?”

Ils furent dégoûté par le ton qu’avait pris ce serpent. Pourtant Alejandro aimait l’or. Certes pas autant que les nains mais il appréciait le son d’une bourse remplie, mais il était consterné par cette attitude.

“Rassure toi Alfride … il y aura de l’or pour tout le monde.”

Ce n’était pas la priorité de Bard car ce n’était pas l’or qui allait pouvoir les aider.

“Trouvez un abri, allumez les feux et essayez de vous reposer !”

Les gens qui se massaient dans les rues hochèrent de la tête, faisant ce qu’il venait de dire. Bard se retourna vers Alfride, hésitant quelques secondes.

“Il va faire tout foirer, il n’est pas digne de confiance.”
“On peut essayer ! Il n’est peut être pas si mauvais que ça.”

“Tu es de garde cette nuit !”

Dire que Bard avait dormi était faux. Il n’y arrivait tout simplement pas. Il avait essayé mais de drôles d’images étaient apparus après celle du dragon. Des images d’un autre monde, d’un autre temps, de choses dont il ne connaissait rien. D’une langue étrange aux accents chantants et en se réveillant, il avait compris que c’était tout simplement l’esprit endormi d’Alejandro qui s’était mélangé à son propre subconscient. Le chat n’avait pas eu une vie facile non plus et il comprenait mieux cette histoire de malédiction. Se faire changer en une autre chose, c’était d’une manière terrible. Puis finalement, réveillé, il avait discuté avec lui le reste de la nuit. Alejandro avait eu raison, les jours d’avant, quand il lui avait dit qu’ils se ressemblaient. Maintenant il commençait à le sentir aussi.

“Au moins il ne neige pas, c’est déja ça.”
“Mais beaucoup sont blessés … nos vivres ne nous permettront pas de tenir longtemps.”
“Deux jours comme l’a dit Erik.”


Bard était très inquiet. Qu’allaient ils devenir ? Il avait fait le tour, beaucoup était blessé, et les survivants avaient besoin de force. Il se disait de plus en plus qu’il allait demander de l’aide aux nains. Après tout, Thorin avait vécu ça, il l’aiderait certainement. Mais avant, il se dirigea vers Alfride, qui était bien entendu endormi.

“Alors cette nuit de garde ?”
“Rien ne m’a échappé !”
“Hormis une armée d’elfe …”


Il lui répondit du tac o tac alors qu’il sortait sur le perron de la porte principale de l’entrée de la ville. Effectivement, devant lui, s’étendait des dizaines et des dizaines de gardes, rangés en rang d’oignons, qui bougeaient avec une synchronisation parfaite.

“Génial … il ne manquait plus que ça …”
“On peut se battre ! Je peux en prendre une dizaine à moi tout seul !”


Restant silencieux, il observa son propre ‘peuple’ arriver, murmurer doucement, avoir encore plus de craintes. Il descendit les quelques marches et les soldats bougèrent, créant une allée pour le laisser passer, qui se referma sur dès qu’il s’avança. C’est ainsi qu’il remarqua qu’il n’y avait pas une dizaine, mais plutôt des centaines de soldats qui avaient envahi toute la ville.

“Aïe … c’est pas très bon signe là … c’est peut être un peu beaucoup …”

Qu’est ce que cela signifiait ? Pourquoi les elfes voudraient les attaquer ? Ils n’avaient rien fait ! Ce n’était pas eux qui avaient réveillé le dragon. Arrivant tout en bas de la ville de Dale, ses yeux s’écarquillèrent de surprise et ce n’était pas Bard qui avait commandé cette réaction à son corps.

“Rémi !
“Qu’est ce que tu fais, c’est le roi des elfes ! Laisse moi parler !”
“Mon seigneur … Thranduil … nous n’attendions pas votre venue...”


Alejandro avait bien retenu qui était Thranduil, ce n’était pas la première fois que Bard lui en parlait. Il lui avait expliqué qu’il l’avait croisé deux fois ces dernières années. La première quand il avait été embauché pour travailler avec les elfes, dans un cadre très rigoureuse. La deuxième, alors qu’il se baladait en forêt, après être revenu de la pêche. Il pensait toujours qu’il avait rêvé ce moment qui avait été si … surréaliste, comme un songe vaporeux. Sauf que c’était Rémi ! Il le savait. Il le sentait. Il le voyait. Bon, d’accord, avec un look très différent mais non dénué de charme. D’ailleurs, le fameux roi des elfes, sur son élan, lui fit un signe de tête pour l’amener loin du capharnaüm qui régnait après l’arrivée des provisions.

“Rémi ! Je sais que tu es là ! Enfin quelque part dans son esprit ! Je ne sais pas ce qui …”
“Je suis vraiment désolé O Roi Thranduil … je suis victime d’une magie qui m’a doté de …”
“Laisse moi parler, au lieu de t’excuser … Je sais que vous avez la même chose que nous …”


Le subconscient de Bard lui hurlait dessus. Ce n’était pas comme ça que l’on parlait au grand roi des elfes, sauf qu’Alejandro s’en fichait. Des rois, il en avait vu passer et actuellement leur soucis était beaucoup plus grand. Il ne pouvait s’empêcher de prendre la parole, et dans sa voix ressortait quelques pointes de son accent.

“Ce n’est pas le moment nous sommes d’accord mais nous voulons juste rentrer chez nous. Vous n’êtes pas les seuls à être des victimes. Nous aussi ! D’ailleurs …”


Alejandro prit cette fois entièrement le contrôle du corps de Bard, se rapprochant de Thranduil en le scrutant tout particulièrement, ses pupilles devant aussi fine que celle d’un chat.

“J’espère que vous n’avez pas maltraité Rémi … Roi ou pas roi je me fiche de votre statut dans ce cas là.”

Il voyait bien à quel genre de personnages il avait affaire, tout comme avec Alfride, l’ayant analysé en quelques minutes. Bard se recula, secouant la tête et ses longs cheveux.

“Excusez Alejandro mon seigneur … il est juste inquiet pour son ami !”
“Les Rois ne me font pas peur !”
“Arrête de faire ton rebelle … sinon on va finir la tête tranché tous les deux … et au moins le problème sera réglé.”


Bard avait l’impression qu’Alejandro ne comprenait pas à qui, il s’adressait. Non, il avait la mauvaise impression qu’il savait parfaitement, il sentait en lui cette arrogance, ce concours d’égocentrisme, de qui serait le meilleur. Cela le fatiguait par avance, lui qui avait mis des années à essayer d’obtenir un minimum de confiance de la part des elfes.

“J’avais pensé à trouver Gandalf le gris … avant tout ça … mais le dragon est arrivé et les priorités ont changé.”
“Je suis d’accord. Même si cela me coûte, la vie d’innocent passe largement avant la mienne.”


S’il y avait bien une chose qu’Alejandro savait maîtrisait en toute circonstance, c’était aussi son charme. Bard avait le même physique que lui. Le sort qui les touchait n’était certainement pas dû au hasard, mais cela voulait dire aussi, qu’il allait avoir plusieurs avantages.

“Dans mon monde originel, les elfes ne sont pas comme vous. Ils étaient vils, soumis à Marraine la fée mais ils pratiquaient la magie. Vous qui êtes le roi des elfes, des créatures merveilleuses dans ce monde ci, je dirais même un très grand roi selon les dires de mon hôte Bard, avait le pouvoir de régler cette question ?”

Alejandro n’était pas que ce guerrier impitoyable. Il était La Leyanda et il n’avait pas acquis ce statut uniquement grâce à son épée. Son bagou, ses beaux yeux et son sourire charmeur avaient fait aussi une partie. Il espérait que cela allait marcher. Bard lui avait vanté les qualités et les mérites de Thranduil. Si comme il disait les elfes possédaient une magie ancienne, il n’avait pas de soucis à se faire.



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________________________________________ 2020-03-17, 15:05


Et si...?
Bardejandro & Thrémi


YOU OKAY BABE??
If this is to end in fire, then we should all burn together...


Rémi… N’aimait pas trop Thranduil. Ce n’était pas vraiment son pire ennemi non plus, mais il n’appréciait vraiment pas sa façon d’être de d’agir, et surtout de le considérer comme le membre d’une caste inférieure ayant eue l’audace de s’infiltrer dans son esprit, sans doute pour obtenir des informations destinées à lui nuire. Rémi eue beau lui expliquer moult fois qu’il n’en était rien, le Roi des Elfes refusait de l’entendre et le reléguait dans un coin obscur de son esprit, sans possibilité d’échanger. Pire, il se montrait sec et injuste envers ses ‘sujets’ par sa faute, et Rémi en était profondément désolé. Plusieurs fois, il fut tenter de s’excuser auprès d’eux, ses yeux se plissant plus que d’ordinaire, mais le Roi des Elfes lui refusa catégoriquement la parole, et Rémi fut vouer au mutisme durant toutes les préparations guerrières. Car oui, depuis que le Roi était sorti de son bain, beaucoup de choses s’étaient enchaînées…

Tout d’abord, Rémi avait assister à une dispute étrange, entre le Roi -il insistait pour que Rémi le nomme ainsi et non pas par son prénom, ‘Thranduil’, comme il avait finit par le comprendre- et son fils, Legolas, qui fit sincèrement de la peine à Rémi. Il n’aimait pas du tout la manière qu’il avait de lui parler, très impérieuse et autoritaire, alors que l’elfe en face de lui semblait juste en quête de son approbation ! D’une certaine manière, il se retrouvait beaucoup en lui, en sa relation avec son propre père, et il eue envie de le rassurer, de lui dire à quel point son père était fier de lui. Mauvaise idée. Car sans s’en rendre compte, Rémi tendit le bras vers le jeune elfe, posant sa main sur son épaule. Ce geste eu l’air si inapproprié que le Roi lui même l’insulta -du moins, il eue l’impression, vu qu’il ne comprenait pas encore tout à fait l’elfique- dans son esprit, et Legolas parut sincèrement choqué d’un tel geste, si déplacé. Les adieux furent écourtés, et le Roi fit jurer au cuisiner de ne plus jamais intervenir de la sorte, sous peine de grave sanctions. Lesquelles, Rémi l’ignorait totalement -ou plutôt Rémi et Thranduil l’ignoraient totalement- mais il obtempéra, se sentant désolé pour le fils du Roi, qui semblait terriblement perturbé de ce simple geste.

Vous lui témoignez si peu d’amour ?
Silence ! Vous n’avez pas droit à la parole !
C’est votre fils ! Il a besoin de savoir que vous l’aimez et que vous...
Et depuis quand un cuisinier sait-il mieux qu'un Roi ce qu'il doit dire à son fils? Avez-vous seulement un fils, une descendance?
Non mais j’ai un père aussi buté que vous, et c’est insupportable à vivre, répliqua Rémi, exaspéré, à tel point qu’il parvient même à prendre le contrôle de ses bras, venant les croiser sur sa poitrine, avant de soupirer d’exaspération.

Le grand corps se raidit immédiatement, interrompant sa marche au milieu d’un grand couloir sombre.

-Je croyais vous avoir interdit de prendre le dessus, siffla le Roi, à voix basse. Je suis un Roi, le moindre faux pas pourrait avoir des conséquences désastreuses !
Je ferais attention, mais arrêtez d’être aussi borné, sérieusement.

Rémi leva les yeux au ciel pour faire bonne mesure, avant de relâcher son emprise, au grand soulagement de Thranduil, qui s’empressa de faire se mouvoir ses doigts, comme pour s’assurer de sa bonne maîtrise. Rémi était une personne plutôt calme et avenante, l’énerver relevait souvent de l’exploit, mais à cet instant, il aurait donner très cher pour pouvoir s’extirper du corps de cet imbécile -certes, magnifique- notoire. Il y eut un silence, comme si chacun se ‘jaugeait’ en esprit, puis finalement, le Roi des Elfes se dirigea vers la salle du trône, où ses gardes et ses généraux l’attendaient. La réunion fut brève, sommaire, la décision ayant en réalité été déjà prise. Les Elfes de Mirkwood marcheraient vers Erebor pour récolté les joyaux qui leur revenaient de droit, et si ces maudits nains se dressaient sur leur route, ils périraient sous les flèches et les glaives de l’armée elfiques ! Il ne s’agissait plus désormais simplement de joyaux, mais d’honneur et de gloire !

D’ego, selon Rémi, qui se catastrophait de la situation, argumentant sans relâche avec son hôte alors même qu’il revêtait son armure dans les appartements royaux. Mais rien n’y faisait, le Haut Roi des elfes refusait de l’entendre. Il se mit même à fredonner une mélodie elfique pour couvrir le bruit des pensées de Rémi, qui ne cessa cependant de parler, tâchant de lui faire comprendre combien cette guerre était ridicule ! Risible, une simple guerre d’ego, de jalousie et de…

Sans qu’il ne le voit venir, Thranduil s’approcha alors brutalement de l’un de ses miroirs. Rapidement, il murmura des mots elfiques, et la surface du miroir se mit à luire, comme une opale. La seconde suivante, Thranduil plongeait sa main à l’intérieur du miroir, étranglant son propre reflet. Aussitôt, Rémi sentit sa propre gorge se serrer, et ses pensées s’emballer.

-Silence, humain. Ou je te ferais taire à jamais, siffla l’Elfe, dont les traits s’étaient changer en marbre, dur et froid, plongeant son regard dans celui de son reflet -et de Rémi.

Une peur infinie envahit les sens de Rémi, le figeant, pétrifié, sa gorge toujours étouffée, et ses pensées commençant à papillonner en tout sens. Le Roi le méprisa du regard une nouvelle fois, avant de relâcher son reflet, passant le plat de sa main sur le miroir pour le rendre à nouveau froid et lisse. Ce ne fut qu’à partir de cet instant que Rémi parvint à nouveau à respirer, totalement paniqué.

De la… Magie ?! ne put s’empêcher de penser Rémi, s’attirant un autre regard noir.
-Les elfes ont acquis de nombreux pouvoirs, répliqua-t-il, suffisant, enfilant ses gants de mitril.
Alors… Pourquoi vous ne me libérez pas ?
Si je pouvais te retirer de mon esprit, ne crois-tu pas que je l’aurais déjà fais, imbécile ?

La pensée était sèche, clairement exaspérée, et Rémi préféra ne pas répliquer, craignant de s’attirer une autre attaque magique incompréhensible. Ce qui satisfaisait beaucoup le Roi, qui eut un sourire moqueur, achevant de se parer avant de se rendre aux écuries. Si Rémi se retint du moindre commentaire, il ne put cependant que s’extasier de la beauté de l’animal qui servait de monture au Roi. Un élan, immense, aux bois surdimensionnés. Il était à la fois massif et élégant, fin et puissant, et Rémi ressentit aussitôt l’amour qu’éprouvait le Roi des Elfes pour cette créature, dont il flatta l’encolure avec délicatesse. Sans mot dire, il monta l’animal, qui semblait savoir exactement où elle devait aller. Tout comme l’armée qui la suivait…

La route jusqu’à Dale fut silencieuse, bien que les pensées du Roi s’éparpillaient en toute part. Beaucoup de stratégies, de plans, et de ruse. Rémi lui se contenta d’admirer un paysage jamais encore aperçu, à la fois rocheux et touffu, très différent de tout ce qu’il avait pu voir. Le plus impressionnant cependant demeurait les elfes qui les suivaient. Ils avaient beau être des centaines, ils ne faisaient pas le moindre bruit. Leur pas étaient aussi silencieux que la brise, à peine parfois pouvait-on entendre un craquement de brindille. Rémi était franchement impressionné, et il le fut d’autant plus lorsqu’ils arrivèrent à la ville, où il pu admirer plus encore la coordination parfaite des elfes, digne des plus belles chorégraphie. C’était juste à couper le souffle ! Presque autant que la rencontre qu’ils y firent.

Bard, songea Thranduil, d’un ton rêveur, que Rémi coupa aussitôt.
Alejandro !
Plaît-il ?
Je… Je connais cet homme ! C’est mon… Ami ! Alejandro.
Ridicule. Il s’agit de Bard, notre… Emissaire humain.

Rien qu’à la manière qu’il eut de le songer, Rémi sentit une pointe de concupiscence naître dans leurs entrailles, quelque chose de tenu et de rauque, qu’il connaissait fort bien… Si bien qu’il ne put s’empêcher de penser à sa propre concupiscence, et quelques images firent flotter à l’esprit du Roi, qui fut, pour la première fois, fort intrigué des pensées de son ‘invité’.

Eh bien ! Qu’est-ce cela ? Appelle-t-on dans ton monde ‘ami’ ce qu’ici nous nommons un ‘amant’ ?
C’est… Compliqué...

La gêne commençait à l’envahir, mais elle fut vite balayé par les mots que prononça Bard. Parce qu’il était clair et net qu’il ne s’agissait pas de l’humain paisible auquel Thranduil avait l’habitude… Mais de l’espagnol sans vergogne de Rémi. D’un geste sec de la tête, il lui fit signe de le suivre, se retirant de ses troupes. Il était hors de question que quiconque sache qu’il était victime d’une telle malédiction ! Même si cela prenait soudain une tournure des plus… Intriguante.

-… Voilà un humain bien insolent, siffla-t-il simplement, lorsque le dénommé Alejandro sembla prendre le dessus, allant jusqu’à le menacer.

Cela fit sourire le Roi, sincèrement intrigué de la fougue du jeune humain. Mais il fallait avouer qu’au vu des images que son ‘invité’ lui avait transmit, cela semblait presque… Naturel. L’arrogance était autant son attribut que la modestie semblait être celle de Bard.

-Je m’adresse à Bard, et non à… Alejandro, dit-il, d’un ton un peu las. Je vous remercie d’avoir tuer le Dragon Smaug. Cette menace pesait sur toute la Terre du Milieu. Mon peuple, et moi même, vous présentons toute notre gratitude.

Il inclina légèrement la tête, sans réellement s’incliner, ce qui représentait déjà beaucoup pour le Roi.

-Quant à… L’autre humain… Votre ami va… Bien. Etes-vous responsable de cette magie ridicule ? Ou n’êtes-vous qu’un voleur en quête d’aventure ?

Aussitôt, Rémi se mit à rougir, détestant la manière qu’il avait de parler à Alejandro, ce qui agaça profondément Thranduil, et choqua visiblement Bard. Les elfes ne connaissaient ni le rougissement ni tout autre altération du teint, si bien que Thranduil finit par poser sa main sur sa joue.

-Par Galadriel, il nous faut trouver une solution ! persifla-t-il, sincèrement agacé.

Il eut un soupir, bref, avant de regarder à nouveau Bard. Les images proposés par son invité se superposait à sa vision, et il du se sermonner pour revenir au champs de bataille.

-Mon peuple connaît la magie, mais cette magie est autre. Je dois contacté le Seigneur Elrond et Dame Galadriel, mais j’ignore de quoi il s’agit. Et concernant Gandalf… Ce fieffé magicien serait bien capable d’être le responsable, lui et ses idées saugrenues !

A nouveau, il soupira, d’agacement, avant de se tourner vers Bard.

-Suivez-moi, indiqua-t-il, se tournant sans même attendre d’être sur qu’il le suivrait.

Le campement du Roi était déjà monté, et il ne leur fallut que quelques instants de marches pour s’y rendre. Par chance, le Haut Roi des Elfes avait fait mander quelques livres de sa bibliothèque personnelle, et il comptait bien les étudier une fois le camps monter. Peut-être que ces humains pourrait l’aider d’une quelconque manière ?
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Alejandro De La Vega
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________________________________________ 2020-03-27, 19:02



Alejandro & Rémi



I See Fire !



Il attendait patiemment que Thranduill lui répond, mais la patience n’était pas vraiment le fort de l’ancien chat. Surtout quand il commença à complimenter Bard pour avoir tuer Smaug. Instinctivement il ne put s’empêcher de rouler des yeux alors que Bard tentait de reprendre péniblement le contrôle de son corps en secouant la tête, qu’il baissa d’ailleurs dans un signe de grande modestie avant qu’Alejandro se s’énerve à nouveau.

“L’autre humain comme vous le dites si bien à un nom ! Je ne vous le répéterez pas des dizaines de fois ... Et bien sur que non … croyez moi, nous avons assez à faire dans notre monde pour ne pas nous mêler des problèmes des autres.”

Il se rapprocha encore de lui, sentant que Bard essayait de le retenir, raidissant tous ses muscles.

“Je ne suis pas un simple voleur … je suis LE voleur le plus connu de tous les temps ! LE justicier qui sauve les pauvres de la misère !”

Il avait bombé le torse et il aurait bien surelevé son genou si cela était possible comme il le faisait avant. Or après avoir rétabli la vérité, ils avaient effectivement d’autres chats à fouetter. Visiblement Monsieur le grand roi des elfes était tout aussi dépourvu qu’eux, ce qui fit bien ricaner Alejandro dans son esprit.

“Arrête un peu .. s’il ne sait pas c’est parce que cette magie est bien trop puissante …”
“Ouais ouais on va dire ça …”


Sans rien dire, il obtempéra et suivit le grand elfe dans sa tente, qui en vérité ne l’avait même pas attendu. Bon, il fallait dire que son campement était quand même très bien fait, néanmoins, l’heure n’était pas à la lecture. Il le voyait, chercher dans les livres avant d’aller s’installer sur son trône comme si de rien n’était.

“Je sais que tu penses comme moi alors dis lui !”
“Bien sur que non …”
“Très bien je le ferais …”

“Mon seigneur je …”
“On s’en va ! Si vous pensez que nous avons le temps de lire alors vous vous trompez. Ce n’est pas vraiment le moment …”
“Ce qu’Alejandro veut dire … c’est que les gens de Dale ont besoin de moi … alors si jamais vous trouvez quelque chose …”
“Appelez nous !”


Alejandro n’appréciait pas comment Bard se soumettait à cette position. Il l’avait bien vu, il n’était pas comme ça ! Mais Thranduil avait un tel pouvoir sur lui que ça en était même indécent. Néanmoins, il ne fit aucuns commentaires, essayant de garder pour lui même ce qu’il pensait. Il retourna auprès des gens, qui s’inquiétaient de voir une armée d’elfes, même si ces derniers leurs avaient apportés de la nourriture. Le peuple était inquiet et Alejandro pouvait totalement le comprendre. Cela lui rappelait le peuple caché des montagnes, qu’il avait rencontré suite à sa mésaventure avec Carlita et le sphinx.

La journée passa sans qu’il ne la voit passer. Bard et lui étaient tombés d’accord, très rapidement sur le fait que leur place était auprès des gens. Il avait aidé à distribuer les vivres avant de se mettre à entraîner les troupes capables de défendre la citadelle qu’ils avaient réinvestis. Même si Bard savait se battre, il était bien content qu’Alejandro finalement soit là, l’aidant à montrer les meilleures techniques. Il était en train de ranger les armes avec lesquelles il s’était entrainé quand il entendit la voix nasillarde d’Alfrid engueuler quelqu’un.

“Je t’ai dis … tue le … il ne nous apportera que des emmerdements.”
“Qui commande ici ?”

Quand Alejandro remarqua qui était la personne, il en fut plus que surpris, l’estime qu’il avait pour Alfrid atteignant des sommets de négativité.

“C’est lui … c’est Gandalf !”
“Qui le demande ?”
“Bon sang Bard ! Fais moi confiance !”
“Et de où tu le reconnaîtrais ?”


Alejandro poussa un soupir. Il lui avait déja expliqué beaucoup de chose … mais lui faire comprendre le concept de technologie et de télévision n’étaient vraiment pas sa tasse de thé. Il ne s'appelait pas Kowalski ! Alors il se tût, le laissant faire ce qu’il lui sembla la meilleure des solutions, l’amener au grand Thranduil, qui s’était changé. Pire qu’une gonzesse pensa t’il. Mais il fallait bien avouer que cette sorte de grande robe argenté bordé de rouge lui seyait à merveille, peut être parce qu’il y visualisait Rémi dedans. Bon, Bard avait bien fait d’amener Gandalf au roi des elfes car ce dernier semblait bien le connaître.

“Alors je sais qu’on a une guerre sur le feu … mais on a un autre soucis.”

Thranduil et Gandalf se retournèrent vers Bard, ou plutôt Alejandro, qui avait enfin pris la parole. Il était resté silencieux quand Gandalf avait annoncé que des centaines de milliers d’orcques allaient débarquer. Il n’avait même pas haussé les sourcils quand Thranduil lui avait répondu avec orange qu’il n’était rien de plus qu’un orage, une sorte d’oiseau de malheur. C’était bien beau et il était d’accord, sur le fait que les gens d’ici passaient avant mais tout de même !

“Ah oui et lequel ?”
“Le fait que vous n’avez même pas remarqué que nous ne sommes pas seuls.”


À nouveau, Alejandro pointa Thranduil du doigt avant de continuer.

“Laissez Rémi prendre le contrôle quelques minutes le temps que Gandalf puisse comprendre ce qui nous arrive.”


Les yeux de Bard s’illuminèrent de la lueur caractéristique du chat, devenant encore plus brillante que la plus belle des emeraudes. Gandalf s’avança vers lui, penchant la tête pour l’examiner tandis que la voix de Rémi retentissait, faisant sourire l’ancien chat.

“Hum … je vois … je vois … cela va être fort compliqué … ils sembleraient que vous soyez devenu des réceptacles pour ces deux âmes, sans doute parce que vous êtes similaires d’un monde à l’autre.”
“Attendez … ça veut dire quoi là … que nous sommes morts et que … Rémi respire !”


Lui aussi fut prit à la poitrine par une angoisse et il ne voulait pas vraiment croire à ce que le magicien venait de dire. Ce n’était pas possible … comment auraient ils pu mourir tous les deux ? Ils étaient dans le canapé, tranquillement en train de regarder la télévision. Ils n’avaient pas pu avoir une crise cardiaque ensemble … il devait forcément y avoir une autre explication. Sauf que Rémi n’en voyait pas d’autre, et il voyait le corps de géant de Thranduil avoir arrêté de respirer. Alors instinctivement il alla le rejoindre, posant son bras sur le sien, se fichant que le roi des elfes n’aimait pas les contacts ou que Bard le maudisse sur des générations.

“Je suis persuadé qu’il y a une autre raison ! Ce n’est tout simplement pas possible.”
“C’est ce que je pense mais Dame Galadrielle aura peut être un autre avis … sauf que …”


En voyant la tête contri, Alejandro et Bard surent qu’elle n’allait pas pouvoir être là. Une sorte de pressentiment …

“Elle a utilisé beaucoup de pouvoirs pour exiler Sauron à l’est … Elle est dans Lorien pour récupérer ses forces …”

Pour une fois, ce ne fut pas lui qui émit une sorte de bruit exaspéré, même si clairement, la situation lui tapait sur le système.

“Alors que faisons nous ?”
“On règle d’abord cette guerre et après on s’occupe de vous.”


Bard et Alejandro regardèrent Thranduil faire un mouvement de cape pour retourner s'asseoir sur son trône.

“Si tu es mort j’en suis fort désolé.”
“Ne le sois pas car je t’assure que ce n’est pas le cas …”
“ Mais si Gandalf le dit ….”
“De là où je viens, il y a des sorciers et des mages beaucoup plus puissants que lui. Si ça se trouve, c’est juste qu’il ne sait pas quel type de magie a été utilisé, pas que nous sommes morts.”
“Oui mais comment vous venir en aide ?”
“Si je le savais … attend il s’énerve … je crois qu’ils ont repris le sujet d’avant …”


Mais avant de retourner s'intéresser à ça, Bard, sous l’impulsion de son hôte, attrapa la coupe de vin que Thranduil lui avait servi un peu plus tôt et l’a bu d’une seule traite. Il avait bien besoin de se remonter le moral en ces temps troubles. Sortant à l’extérieur de la tente, il prit une grande respiration. Pourquoi cela lui arrivait il à lui ? Il n’avait rien demandé … il voulait juste vivre une vie tranquille à élever dans la dignité ses enfants. Et voilà qu’en plus d’une guerre, il servait de … de réceptacle à une âme. C’était du délire pur.

“Tout va bien au camp ?”

Il avait remarqué que des paysans, qui étaient présent à la formation express de l’après midi le cherchait, n’osant pas rentrer dans la tente des Elfes.

“Oui ! On vous cherchez juste pour savoir si vous, vous alliez bien … même si les elfes sont plutôt gentils avec nous on sait ce qu’ils font quand on ne leur obéit pas.”

“Finalement même s’ils ont plus la classe que ceux de mon monde d’origine ce sont aussi de bons gros batard …”
“Archer !”

Bard ne put répondre à ce qu’Alejandro lui transmit en paroles car Gandalf sorti de la tente de Thranduil encore plus énervé que quelques minutes auparavant.

“L’or est il si important pour vous ?”

Les yeux de Bard regardèrent avec mystère le magicien qui semblait à la fois énervé, triste, et déçu.

“L’acheteriez vous avec le sang des nains ?”
“On en arrivera pas jusque là !”
“Quoi que Bard dise sur le grand roi des elfes, moi non plus je ne laisserai pas faire et pourtant comme je le répète j’aime l’or. On m’a payé des montagnes d’or pour que j'assassine des rois mais une guerre ...”
“Pardon ? Tu étais un assassin ? Et tes principes ?”
“Hum pas seulement … mais s’il y avait une grosse récompense … et …”
“Stop vous deux ! Ils ne peuvent gagner !”
“Et les nains ne se rendront pas ! Ils défendront leurs biens jusqu’à la mort !”


Une petite voix se fit entendre, et Alejandro ouvrit la bouche de Bard. De près … la ressemblance entre Bilbo et Akihiro était encore plus frappante. S’occupant plutôt de le détailler que de l’écouter, il sursauta quand Gandalf l’appela depuis l’intérieur de la tente où Thranduil s’appliquait déja à juger le hobbit qui expliquait que oui, c’était bien lui qui avait volé les clefs de la prison sous le nez des gardes. Alejandro ricana, souriant en l’attention de Bilbo. Comment était il appelé dans le premier dvd ? Ah oui le cambrioleur ! Ce n’était pas pour rien qui l’appréciait ! Encore plus quand il dévoila la fameuse Arkenstone. Il put sentir que même Bard était irrémédiablement attiré par elle et c’est là qu’il eut une idée ! Posant ses deux mains sur la table, il tourna la tête vers Thranduil, un sourire arrogant se plaquant sur son visage, qu’il n’était sans doute pas donné à tout le monde de voir. Il connaissait Ludwig, et même si la malédiction changeait légèrement les gens, il savait que ce n’était pas en montrant son bien qu’il allait enterrer la hache de guerre, bien au contraire.

“J’ai une idée… qui va nous faire éviter une guerre ! Du moins entre nous juste pour de l’or.”

Tout le monde se tourna vers lui et il se redressa, aussi fier que quand il avait tué le dragon -RipSmaug-.

“Vous, Roi des Elfes, je sais que vous convoitez des gemes particulièrement précieuse à vos yeux.”

Voir cet air étonné le fit d’autant plus sourire. Il avait vraiment l’impression de voir Rémi et cela réchauffez un peu son coeur, qui n’était certes pas le sien mais qui était tout aussi réceptif que lui en vérité.

“Montrer à Lud … à Thorin que nous avons son joyau n’est absolument pas la meilleure des idées. Alors je vous propose de faire une pierre deux coups. Je vais chercher les bijoux de Thranduil, je prends la part qui revient aux habitants de Dale et je vous sauve la vie au passage.”
“Moi ? Comment … comment ça ?”
“Vous l’avez dit vous même, les nains sont loyaux, même au delà. Si Thorin apprend l’acte de trahison que vous venez de faire croyez moi bien que plus jamais vous n’aurez de chance d’assouvir vos plus profonds désirs avec lui.”


Bilbo rougit de la tête au pied, balbutiant que c’était totalement faux mais on ne l’a faisait pas à Alejandro ! Il avait bien vu les regards qu’ils avaient et si la vérité était différente de ce qu’ils vivaient là, il se souvenait que Gabrielle lui avait raconté la violente dispute à sens unique que Ludwig avait eu à la levée de la malédiction, le mot “trahison” ayant été prononcé.

“Et après ? Vous pensez que les nains vont accepter de vous voir piller leur trésor ?”
“Oui, si je leur présente ça, dans la mesure où j’aurais de quoi faire pression et puis … j’ai beaucoup plus de ressources que ce que je peux laisser imaginer. J’aurais beaucoup plus de poids seul pour pouvoir le manipuler que si j’arrive avec une armée d’elfes et leur roi qu’il ne peut pas blairer. Mine de rien, ils ont une dette envers moi, enfin envers Bard et couplé au fait que j’aurais retrouvé l’Arkenstone …”
“C’est … c’est totalement insensé ! Même si votre plan tient la route ils vous remarqueront arriver à moins d’un kilomètre ! Bilbo est passé car c’est un hobbit.”


“Tu devrais peut être leur dire .. mais c’est clairement une mission suicide.”
“T’as une meilleure idée ? Si c’est pour éviter une guerre … et j’ai l’habitude des missions suicides.”


Bard soupira avant de laisser à nouveau Alejandro parler, jouant avec la pierre sous le regard inquisiteur des autres.

“C’est un hobbit mais moi je suis un chat ! Un chat magique et j’ai volé des créatures beaucoup plus redoutables que des nains. Faites moi confiance ! Oh et puis Bard a tué le dragon pour vous je vous signale … personne dans cette pièce tout aussi fort qu’il soit ne l’a fait !”
“Je dois dire qu’il a raison. Son plan ne m’enchante guère car après tout c’est mon corps et pas le sien mais à nous deux nous devrions y arriver ! Cette guerre est stupide et inutile, surtout comme si Gandalf le dit, une autre beaucoup plus terrible se prépare. La division ne fera qu’arranger l’ennemi ! Une fois que nous aurons arrangé ça, il faudra mettre les griefs du passé de côté pour combattre ensemble. Nous n’avons pas le choix de toute façon.”


Alejandro était content de faire ressortir la fougue du batelier. Il savait bien qu’au fond de lui brûler le même feu ardent !

“Et puis même si vous n’êtes pas d’accord, on le fera, car c’est la seule solution. Quitte à être prisonnier de votre monde et de ce corps, je préfère vous être utile!”
“Même si je peux vous assurer que parfois la cohabitation n’est pas toujours facile !”
“Alors c’est pas parce que je te contredis sur la bienséance trop appuyé que tu as par rapport au grand magnifique roi des elfes que ça se passe mal !”
“Alejandro … cette fois tu parlais à haute voix …”


L’espagnol eut un petit rire gêné avant que Bard ne reprenne le contrôle, toussant pour cacher sa gêne face au regard que lui portait la personne incriminée avant de changer de sujet, reposant l’Arkenstone qu’il avait toujours dans les mains.

“Je vous demanderai juste … de veiller sur le peuple de Dale et sur mes enfants ! Je les laisse déja assez seul comme ça … je n’aimerai pas qu’il leur arrive malheur.”
“Ouais et surveillez Alfrid aussi … je le sens pas ! Une belle vermine de première !”





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________________________________________ 2020-04-12, 18:17


I see fire
Bardejandro & Thrémi


YOU OKAY BABE??
If this is to end in fire, then we should all burn together...


Thranduil… N’aimait pas Alejandro. C’était une évidence, et il ne fallait pas être dans sa tête pour le savoir. Si les expressions du Haut Roi des Elfes étaient souvent emprunt de grandeur, il n’en demeurait pas moins que ses ressentis pouvaient s’y lire aisément, pour peu que l’on soit éclairé. En somme, le regard qu’il posa sur Bard lorsque celui-ci lui parla au nom de ce maraud fut… Glacial. Et hautain. Reflétant l’entièreté de ses pensées à l’encontre de ce voleur de bas étage. Cependant son ressenti trouva en son hôte une résistance qu’il ne pensait pas possible de la part du vermisseau qu’il était.

Ce n’est pas un simple voleur ! C’est un voleur talentueux, et il a de l’honneur, plus que vous ne le pensez !
Ne t’ais-je pas dis de te taire ?
Alejandro n’est pas mauvais, ou insignifiant, vous ne le connaissez pas !
Silence ! ordonna-t-il, en elfique, renvoyant Rémi aux confins de son esprit, avant de recentrer son attention sur ‘les hommes’ qui lui faisaient face, et qui leur annonçaient leur départ, pour aller prendre soin de leur peuple.

Soit, qu’ils fassent. Après tout, Thranduil connaissait le grand coeur de Bard. Maintenant qu’il était devenu le Roi à son tour, il avait des responsabilités, et il savait qu’il saurait s’en acquitter avec justice et droiture. Bard faisait parti des rares humains à véritablement valoir quelque chose. Et c’était sans compter sur son sens commerce, des plus agréables, et qui faisait régner depuis des décennies une relation prospère entre les elfes et les hommes en matière de vin. Tout en lisant, Thranduil laissa ses pensées vagabonder, songeant aux quelques échanges qu’ils avaient eue, de part le passé, au sujet du vin et de la chasse. Bard était éclairé pour un homme, et Thranduil chérissait étrangement leur échange, exigeant de mener lui même ces transactions. Et c’était sans compté ce fameux soir où il l’avait suivi, dans une clairière de Mirkwood...

Est-ce ce que l’on nomme ‘juste un émissaire’ chez vous ? souligna Rémi, d’une voix véritablement douce.

Aussitôt, le Roi se crispa, refermant son livre d’un coup sec. Portant sa main à sa joue, il constata qu’il rougissait, trait affreusement embarrassant que cet humain lui donnait, avant de soupirer.

Je ne cache pas ma concupiscence à l’égard de cet humain, finit-il par accepter de partager, avec une froideur étrange, presque… Méditative. Bien que je ne la montre pas non plus de manière éhontée. Je demeure un Roi. Je dois me montrer prudent. Nombreux sont ceux qui désireraient prendre ma couronne.
Et vous pensez vraiment que c’est le cas de Bard ?

Il y eu un silence, contemplatif, pendant lequel, Rémi pu apercevoir le visage d’une elfe, ancienne et majestueuse, flottée dans l’esprit du Roi, avec mélancolie.

Je ne pense pas qu’elle vous en voudrait de ressentir à nouveau quelque chose.
Que connaissent donc les humains à la véritable nature des sentiments ? releva Thranduil, acide. Pour vous tout est éphémère, passager, votre vie défile en un battement de cils, vous ne pouvez concevoir la profondeur d’un sentiment, sa véritable nature, sa profondeur ! Vous ne ressentez que la surface, l’effleurement d’un pétale sur l’eau, rien de plus...
Vous culpabilisez de passer à autre chose.

La phrase de Rémi résonna dans l’esprit de Thranduil et en une seconde, une vague de tristesse et de mélancolie les envahit. Rémi en fut submergé, la gorge serrée, tant celle-ci était profonde. Jamais encore il n’avait ressenti de douleur aussi vive et froide à la fois. Pendant un instant, il eue la sensation de ne plus jamais pouvoir être heureux un jour, pas même soulagé de cette immense peine. Le corps du Roi s’affaissa légèrement, et il passa une main, surprise, sur son visage, curieux de voir des larmes mouiller sa main. Il y eut des instants de silence, avant que le Roi ne soupire, fermant les yeux. Depuis combien de temps n’avait-il pas pleurer, physiquement ou psychiquement ? Certes, il avait pleurer son épouse, des siècles durant, mais avait-il vraiment prit le temps de lui dire adieu ? De faire son deuil ?

Pendant de longues minutes, le Roi s’autorisa une chose furieusement humaine. Il s’autorisa à pleurer, le corps droit comme une statue, dans un silence absolu. Les larmes roulèrent sur ses joues, cristallines, se perdant dans sa chevelure blanche comme l’écume. Il pleura son épouse, son immortalité, son fils qu’il aimait par-dessus tout sans parvenir à lui montrer, sa douleur, ses blessures. Il pleura en silence, et Rémi l’y aida, ses propres blessures remontant elles-aussi à la surface, mais lui semblant infiniment moins importantes que celles du grand Roi.

-Hannon le, murmura-t-il, simplement, se relevant pour aller laver son visage, dans un coin de la tente.
Je n’ai rien fais, répondit Rémi, surpris.
Les elfes ne pleurent pas, ou très peu. Nous oublions dans l’immortalité beaucoup de ces choses que vous apprenez dans la mortalité. Le pouvoir du corps, par exemple.

Il inclina la tête, et un profond sentiment de respect se propagea dans son esprit, surprenant beaucoup Rémi.

Ne te leurre pas, répliqua cependant Thranduil, dans quelques heures, tu m’irriteras à nouveau comme au premier instant.

Malgré lui, cela fit rire Rémi, rire qui échappa au Roi des Elfes, qui plaqua aussitôt sa main sur ses lèvres, véritablement surpris. Cela aussi était si profondément humain… Pour peu, Thranduil en aurait probablement lever les yeux au ciel, mais à la place, il se contenta de retourner à ses lectures, tentant, avec l’aide de son hôte, d’y trouver une quelconque solution à leur problème. Jusqu’à ce qu’il fut déranger par l’intrusion du magicien gris, que tous connaissait sous le nom de Gandalf. Cette fois, Thranduil ne leva pas non plus les yeux au ciel, mais il se versa du vin à la seconde où il entra, accompagné de Bard. Les magiciens avaient une forte tendance à l’agacer, n’appréciant pas qu’ils s’immiscent dans les affaires des Hauts Elfes sans la moindre gêne. Surtout Gandalf.

-Il faut laisser de côté vos petits griefs avec les nains ! commença-t-il, presque aussitôt, avec le ton de celui qui annonçait la pire des prophéties. La guerre est proche ! Cette fosse d’aisance qu’est Dol Guldur a été vidée ! Vous êtes tous en danger de mort !
-De quoi parlez-vous ? intervint Bard, ce qui eue le don de faire ricaner le haut Roi.
-Je vois que vous ne connaissez pas les Magiciens dit-il, servant un verre de vin à l’émissaire. Ils sont comme le tonnerre d’hiver, qui gronde au loin, porté par un vent furieux. Et dont le fracas nous alarme…. Mais parfois, un orage n’est qu’un orage, rien d’autre...

Gandalf ouvrit la bouche, prêt à répliquer, mais contre toute attente, ce fut Alejandro qui l’interrompit, expliquant au magicien qu’ils avaient un léger problème. Avant de tout simplement exiger de lui de se laisser submerger par l’humain ! Il lui adressa un regard courroucé, avant de fixer le Magicien, qui lui, attendait avec une certaine lueur de malice dans le regard. Le gredin savourait le spectacle ! Pendant quelques instants, il pensa refuser, mais la douce voix de son hôte lui demanda son autorisation, en jurant de ne pas faire de faux pas, et après quelques minutes, le grand corps du Roi des Elfes s’affaissa, rentrant sa tête dans ses épaules, et Rémi regarda tout autour de lui, surprit et légèrement angoissé.

-Alejandro a raison, nous avons… Un problème de… Possession, j’en sais rien ? proposa-t-il, cependant que Gandalf s’approchait, visiblement très intrigué.
-A qui ais-je l’honneur ? demanda-t-il, légèrement malicieux.
-Je…. Je m’appelle Rémi, enchanté de vous rencontrez ? répondit-il, sans pouvoir s’empêcher de chercher l’approbation de Bard/Alejandro du regard.

S’en fut cependant trop pour Thranduil, qui reprit aussitôt le dessus, ne supportant plus de voir son corps affaissé de la sorte.

-Redresse toi, pour l’amour des cieux ! pesta-t-il en elfique, avant de fixer son regard sur le magicien. Une idée brillante vous traverse-t-elle l’esprit, Magicien ? railla-t-il, cependant que Gandalf se frottait les tempes.
-Hum … je vois … je vois … cela va être fort compliqué … ils sembleraient que vous soyez devenu des réceptacles pour ces deux âmes, sans doute parce que vous êtes similaires d’un monde à l’autre.

Aussitôt, les yeux de Rémi s’écarquillèrent, traverser par une onde de panique. Ils étaient.. Morts ?! Mort, mort ?! Mort tous les deux ?! Mais… Non ! Ils étaient dans son appartement ! Ils regardaient un film !! Est-ce qu’il avait oublié de couper le gaz ?! Est-ce qu’ils étaient morts à cause de lui ?! Sans qu’il ne s’en rende compte, il cessa totalement de respirer, provoquant un grand inconfort dans celui de Thranduil, qui suivi le mouvement. Fort heureusement, Alejandro vint lui porter secours, et Thranduil lui adressa un regard courroucé, même si il s’agrippait à son bras. Il entendit à peine le Magicien et le Voleur tenter de trouver des explications, se redressant cependant en entendant la mention de Dame Galadriel, mais après un court débat, il s’avéra qu’ils n’étaient pas plus avancés qu’avant l’arrivé de ce dernier… Ce qui courrouça encore d’avantage le Roi, qui se détourna d’eux, repartant vers son trône.

-Je vois que vous êtes tel que l’on vous présente. Utile lorsque l’on a plus besoin de vous, railla-t-il, malgré les plaidoiries de son hôte.
Silence ! Je t’ai laisser plus que de la place pour aujourd’hui ! le congédia-t-il, sa colère et sa rancoeur enfla dans sa poitrine.

Tout était de la faute des nains, il en était sûr. Si cela était possible, ils auraient trouvé un moyen quelconque de semer zizanie et chaos sur eux afin de s’accaparer la montagne sans crainte. Qu’ils se trompaient lourdement…

-Il suffit, interrompit-il Gandalf, qu’il n’écoutait guère. Je suis venu dans un seul but, conclut-il acide.
-Depuis quand mes conseils comptent-ils si peu ? Quelles intentions me prêtez vous ?! s’agaça le Magicien, sous l’oeil agacé et railleur du Roi.
-Je crois que vous essayez de sauver vos amis nains. Et j’admire votre loyauté envers eux. Mais cela ne me détourne pas de ma route.

Froidement, il se releva de son trône, s’approchant de Gandalf, menaçant.

-Vous avez provoquer cela, Mithrandir. Vous me pardonnerez si j’y mets un terme.

Sans même attendre le moindre regard, il se détourna de lui, approchant l’un de ses soldats elfiques.

-Les archers sont-ils en place ?
-Oui Seigneur !
-Voici mes ordres. Si quoi que ce soit bouge sur la montagne… Tuez le, compléta-t-il froidement, affolant totalement Rémi qu’il eu bien du mal à museler. Les nains n’ont plus de temps.

Du coin de l’oeil, il vit Gandalf tenter de plaider sa cause auprès de Bard, qui resta évasif quand à son ressenti et soudain, contre toute attente, un semi-homme, haut comme un enfant, surgit soudain de nul part. Et pas n’importe quel semi-homme. Le semi-homme qui…

-…. A volé les clefs de mes gaules au nez et à la barbe de mes gardes, dit-il froidement, fixant un regard polaire sur ledit semi-homme, qui provoqua une curieuse réaction chez son hôte.

Qui a-t-il encore ?
Dans mon monde, un de mes amis ressemble trait pour trait à cette personne !
Vivez-vous dans une réalité alternative à la notre ? demanda Thanduil, sincère, mais trop agacé pour s’y attarder.

-Moui. J'en suis navré, répondit le semi-homme, ce qui n’adoucit en rien le regard de Thranduil. Mais je suis venu vous donnez ceci, ajouta-t-il, après une hésitation, avant de poser un curieux chiffon sur la table.

Il attendit quelques secondes, avant de dévoiler le plus beaux bijoux que Rémi eu jamais vu. Il cru que le Roi des Elfes s’était levé par sa faute, mais cette fois, il n’était pour rien dans cette réaction spontanée. Non. Le Roi des Elfes lui même était fasciné par cette pierre et pour cause !

-Le coeur de la montagne, murmura-t-il, d’une voix emprunte de respect. Le joyau du Roi.

Il s’avança de quelques pas, s’apprêtant à le saisir quand soudain Alejandro se posta entre eux, un grand sourire aux lèvres.

Oh oh, il a une idée...

Et quelle idée ! Une mission suicide, ni plus ni moins !! Voilà tout ce que cela était ! Et pour une fois, Rémi comme Thranduil était d’accord ! Cependant, le Haut Roi des Elfes voyait plus que Rémi les potentiels aboutissements d’une telle entreprise… Contrairement à Rémi qui lui paniquait totalement !

MAIS IL VA SE FAIRE TUER !! Je vous en prie, empêchez le de faire ça, il va mourir, et Bard va mourir, vous ne pouvez pas le laisser mourir, vous ne voulez pas le laisser mourir, il peut, il va, il faut faire quelque...
-Bard ? interrogea doucement Thranduil, sortant de sa tente, à la suite de l’humain, alors même qu’il était sur le départ.

Bard s’interrompit, se tournant vers lui avec une lueur curieuse dans le regard. Thranduil hésita, quelques secondes, avant de finalement s’approcher de lui.

-L’humain… Rémi, dit-il, légèrement hésitant, malgré son port de tête, est en train de devenir fou.

Il eu un mouvement de tête, avant que tout son corps ne s’affaisse et qu’il ne saisisse brutalement Bard aux épaules.

-Mais qu’est-ce que tu fais ! hurla-t-il à demi, et Thranduil remercia le ciel que le campement soit vide du fait de l’heure du repas. Tu es fou ! Fou à lié ! Tu vas mourir si tu fais ça ! On ne sait même pas comment rentrer chez nous ! Et si tu meurs ici, qu’est-ce qu’il se passera ?! Tu y as pensés ?! Tu ne peux pas faire ça !

Malgré lui, il le secoua comme un prunier, véritablement fou d’angoisse.

-Tu ne peux pas faire ça ! Tu ne peux pas prendre de tels risques ! Arrête ça ! Arrête de faire ça !

Cette fois, des larmes d’angoisse emplirent les yeux du Roi, et son regard redevint froid, l’espace d’une seconde.

-Contrôle toi, siffla-t-il, laissant le temps à Alejandro d’agir pour le calmer.

Le geste fut simple, doux, une simple caresse sur la joue, mais elle suffit à faire revenir Thranduil en une fraction de seconde, reculant légèrement, les yeux écarquillés. Il y eu un silence entre eux, lourd de tension, cependant que Thranduil et Alejandro se jaugeaient, sans pour autant se séparer.

-Soyez prudent, finit-il par prononcer, d’une voix froide, mais curieusement douce. Que l’Etoile de la Lorien veille sur vous.

Il inclina la tête, signe de profonde bénédiction, avant de retourner dans sa tente, espérant y trouver la paix. Mais à la place, il eue la désagréable surprise de trouver Gandalf entouré de petits humains.

-De quoi s’agit-il ? demanda-t-il, relevant un sourcil.
-Je vois présente les enfants de Bard, annonça simplement, Gandalf, posant sa main sur l’épaule de la fillette. Voici Tilda, ainsi que Sigrid et Bain, conclut-il, en désignant le jeune garçon, qui l’observait avec un regard méfiant.

-Et que font-ils dans ma tente à cette heure de la nuit ? releva-t-il, las, avant de se servir une coupe de vin.
-Etant donné que vous avez donner votre parole à Bard de veillez sur eux, et comme ils étaient à la recherche de leur père, je me suis dis qu’il serait une bonne idée de vous réunir tous ensemble en attendant son retour ! conclut joyeusement le vieillard, ce qui provoqua une quinte de toux au haut Roi des Elfes.
(c) DΛNDELION
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