Ailleurs...

- Bonjour, quelles sont les nouvelles?
- Elles ne sont des meilleurs Perkins. Ca va faire presque 12h qu'il est comme ça... et son état empir malgré les soins mit en place... on comprends pas ce qu'il se passe...
- Bon, refaites-moi une batterie de test, il faut au moins stabiliser l'état. Je veux un rapport toutes les heures.

Le docteur Perkins se détourna de la porte blindée en soupirant, se passant la main dans le cou. Ce patient était des plus particulier. Son cas avait toujours été à part et malgré ses compétences acquises grâce à une malédiction clémente, il ne parvenait pas à comprendre comment son état avait pu se dégrader aussi soudainement. 6 ans auparavant, la malédiction avait été brisée etnombre de personnes avaient retrouvés leurs esprits : certains s'étaient juste souvenus de qui ils étaient, d'autres étaient sortis du coma et à l'asile psychiatrique de Storybrooke, beaucoup avaient fini par sortir de ce lieu prison, totalement maître de leur esprit après l’événement. Mais pas le patient de la chambre 113. Lui était resté dans son état délirant, agité par un mal qu'il ne pouvait contrôle, débitant un flot de parole ahurissant, sans compter les étranges paroles qu'il racontait. C'était à croire qu'il avait été fou même avant la malédiction, dans son monde d'origine.

Il avait d'abord beaucoup bougé, beaucoup parlé, puis les anxiolytique et autres drogues l'avaient de plus en plus plongé dans un état somnolent, proche du légume, duquel il ne se réveillait que très rarement. Cela faisait d'ailleurs des mois qu'il n'avait rien fait d'autre que de rester allongé à fixer le plafond. Il avait fallu lui donner à manger par intraveineuse. Et puis il y avait eu cette nuit sordide où il s'était mit à rire comme un fou, sans aucun moyen de s'arrêter. L'infirmier avait dit l'avoir entendu dire "j'ai gagné" et puis plus rien. 12h de silence, de sommeil, de douleur interne aussi puisque son état s'était dégradé. D'abord le mutisme, puis la fièvre, le pouls qui baisse. Il risquait de mourir et pourtant... il ne se départissait pas de son souvenir.


Ici...

Depuis combien de temps était-elle enfermée dans cette machine à laver ? Elle n'en avait aucune idée. Elle avait l'impression que c'était depuis des heures entières voire une journée et elle espérait juste que ses amis étaient en sécurité et désormais loin. Peut-être même avaient-il trouvé le moyen de retourner à Storybrooke, qui sait?

Seul un bruit sourd l'avait brusquement sortie de ses pensées. Se redressant, assise en tailleurs, elle avait levé les yeux vers le haut du tambour ar il lui semblait que quelqu'un marchait sur le haut de la machine. Il y eu des voix étouffés et puis plus rien... le silence. Le calme avant la tempête ou plutôt le silence avant vrombissement. Le tambour s'était mis à trembler et Jessie avait ouvert ses grands yeux vert dans une expression de panique et de terreur. Quelqu'un venait d'allumer la machine. Elle n'était pas un doudou. Les doudous avaient la capacité à vivre dans l'eau et survivre à la machine à laver, pas elle. Jessie s'était levée d'un bond tandis que l'eau commençait à s'infiltrer dans sa cellule derrière elle et sur la porte en plastique dedans elle. Sans plus attendre, elle tambourina à la porte en hurlant :

- HEEEEEEE ! SORTEZ MOI DE LA !!!!

Elle n'arrivait pas à croire ce qu'on lui faisait subir. C'étaient ses amis. Tous ses jouets avaient toujours été ses amis. Ils pouvaient croire qu'elle les avait abandonner mais de tenter de la tuer comme cela, c'était sordide, cruel et démoniaque. Ca ne leur ressemblait pas. Pourtant la machine continuait son cible et son pantalon commençait à être trempée. Horrifiée, elle s'état déplacée vers le fond du tambour avant de courir aussi vite que l'eau le lui permettait pour foncer droit sur la porte, espérant la faire céder. Mais en vain et sans succès...

- PITIEEEEE !!! LAISSEZ MOI VOUS EXPLIQUER, C'EST UNE TERRIBLE ERREUR QUE VOUS COMMETTEZ !!!

Et comme par miracle, la machine s'était brusquement arrêtée. Essoufflée et toujours aussi effrayée par ce qu'elle était en train de vivre, elle colla sa tête contre la vitre de plastique, espérant trouver une explication à cet étrange revirement de situation. Pour toute réponse, la porte s'ouvrit et Jessie tomba à la renverse, droit sur Sherlock qui la réceptionna tant bien que mal. Laissant exploser sa joie et ses larmes, elle le serra dans ses bras en ui embrassant sa tête de plastique avant de sauter au cou d'Angelika, de prendre Zach dans les bras puis de réceptionner Viktor et Marcy qui pendaient à la porte et qui étaient apparemment ceux qui l'avait délivré. Elle les prit à leur tour dans les bras et elle termina par Bo.

- Oooh les amis !! J'ai eu si peur ! Merci merci merci !!

Mais un rapide regard en direction du mur d'en face lui annonça qu'elle n'était pas au bout de ses peines...

Le bruit. C’est le bruit de la porcelaine en train de crisser dans ses derniers instants de mouvements qui fit sursauter Viktor et Marcy. Ils n’étaient pas reliés mais pourtant … pourtant ils étaient encore synchronisés. Ils se retournèrent ensemble, au moment où Jessie se mit à hurler aussi fort qu’une sirène de pompier. Bo. Bo venait de se figer comme si elle avait croisé le regard de Méduse. Viktor baissa instinctivement la tête tandis que Marcy mit la main sur sa bouche qui prit une expression totalement choquée, voir horrifiée. Que c’était il passé pour que Bo finisse comme ça ? Certes, ils avaient compris que le vieux jouet avait une importance capitale mais quand même. Elle leur avait paru si forte quand elle était sortie de sa moufette ! Comment cela s’était il produit ? Viktor s’aperçut que malgré l’air catastrophé de Marceline, cette dernière était à deux doigts de vouloir poser la question, alors que les gros sanglots de Jessie étaient le seul bruit qui résonnait dans la pièce. Tirant son bras, il l’empêcha de parler en croisant son regard et en lui faisant les gros yeux. Woody, qui serrait la cowgirl se décala un peu pour passer sa main sur le visage inanimé de la poupée de porcelaine. "C'est fini..." Jessie se tourna brusquement vers lui, criant fortement toute sa rage et sa frustration. "Non ! C'est pas fini !! On va trouver un moyen ! On va l'envoyer à Storybrooke, elle va devenir une maman et tout ira mieux !" Viktor poussa un soupir presque invisible. Des situations de ce genre, il en voyait souvent, pour ne pas dire tous les jours à l'hôpital. Des personnes ayant perdu des proches et n’acceptant pas ce destin tragique. S’approchant sans un bruit, il posa sa main sur son épaule, et d’un ton grave, très calme, et apaisant. "... Je pense qu'il a raison ... Malheureusement il y a une fin pour tout et ici, surtout dans le climat actuel, le route de Bo s'est terminée. Mais nous n'allons pas la laisser comme ça ! Tant pis si ça nous retarde mais on va lui donner une sépulture digne de la Poupée héroïque qu'elle était !" Elle se releva, toujours aussi en panique, à la limite de l’hystérie. "NON !! NON ! Jessie trouve toujours un moyen ! On va trouver !" Woody, qui avait certainement moins de patience que Viktor haussa le ton de sa voix. "C'est trop TARD Jessie. C'est ta première, moi... c'est peut-être mon 20e, mon 30e jouet ? A chaque fois c'est la même chose, on espère jusqu'au prochain mort mais la vérité c'est qu'il n'y a rien à faire !" Viktor secoua la tête en regardant Woody. Ce n’était certainement pas comme ça qu’il fallait agir. Toujours aussi proche de Jessie, il se tourna vers elle, tendant même sa main abîmé dans sa direction. "Jessie. Même pour les jouets, la mort est inéluctable. C'était son heure. On ne peut rien y faire à part honorer sa mémoire."

La rouquine ne répondit rien sur le moment, se contentant de faire les cents pas dans la pièce à travers les membres silencieux de cette aventure qui n’était pas des plus agréables. Elle tira même sur ses cheveux qui sortait de son chapeau, continuant de se parler seule avant de se stopper net devant Woody, pointant son doigt vers ses pieds. "Où sont tes chaussures ?" Viktor fronça les sourcils, baissant la tête, suivit rapidement par Marcy qui se pencha devant Angie pour regarder, surprise elle aussi. "Ah oui tiens, c'est vrai ça ? Comment t'as fait pour les enlever ? Nous c'est impossible !" Woody baissa aussi la tête, regardant ses pieds qui étaient devenu intérêt national. "A vrai dire... j'ai perdu l'une de mes bottes sans savoir comment... alors j'ai retiré la seconde..." Il était détaché, comme s’il disait la chose la plus simple du monde avant de croiser le regard avec Jessie qui le perturba beaucoup plus que prévue. Quand à la cowgirl, elle ne se calma pas pour autant, pointant encore et encore son pied avant de suivre sa tête qui se relevait. "Et elle est où celle que t'a retirée ?!" Woody hésita quelques secondes avant de se diriger vers le lit d’Andy, de se baisser et de la chercher sous le lit. Il en ressorti avec, la secouant devant le petit groupe. Marcy observa Woody pendant que Jessie regardait la botte avec attention, voulant la toucher mais retirant sa main par précaution. "Le truc c'est que nous on ne peut pas .... on a essayé et .. et non … gros fail … elles sont comme soudés à nos corps ... en plus du fait que quelqu'un s'amuse à nous graver des trucs au fer rouge dessus .. TROP GÉNIAL" Jessie attrapa rapidement la botte des mains de Woody pour la retourner avant de se mettre à nouveau à crier comme un cochon allant à l'abattoir. "C'EST CA !!!!" Après le cochon, le clown maléfique. Jessie explosa de rire. Un rire non loin de la démence mais que Viktor pensa plutôt libérateur. Enfin espéra à vrai dire. "Andy… Andy avait gravé son nom sous notre chaussure gauche !! C'est celle-ci que tu as perdu puisque c'est la droite ! et Moi... moi ! " Elle se laissa tomber au sol pour lever sa botte et la montrer à tout le monde. "Plus de Andy non plus ! Juste "n'oublie pas qui tu es ! et et..." Libérateur … ou pas. Sans rien dire, Viktor traversa la pièce pour aller se mettre à ses côtés, se plaçant juste devant elle et posa ses deux petites mains sur ses épaules pour s’occuper d’elle. Pendant ce temps, Marcy, les bras croisés, observait Woody en réfléchissant. "Oui mais ça n'explique pas POURQUOI on ne peut pas les enlever ? Ok … allez votre enfant est mort ou embarqué dans la malédiction mais quand même ... perso' cette histoire de chaussures me botte pas trop ..." Elle tapa son menton de son doigt avant de reprendre. "Ou alors Andy est toujours là ! Oui c'est ça ! Jessie ! Jessie Ecoute moi ! Andy est toujours là, quelque part, à votre recherche et c'est lui qui nous guide pour rétablir l'ordre ! Il a toujours eu confiance en vous !" Elle s’était précipitée vers la cowgirl dont la crise de larmes et de folie c’était arrêté grâce à Viktor. Or, inexplicablement, ses grands yeux se mirent à briller de larmes de tristesse et le vieux jouet eut la même réaction, laissant le groupe dans l’incompréhension. "On ne peut pas enlever nos chaussures parce qu'elles nous relient à Storybrooke... si on les perds, on ne pourra plus jamais revenir... et pour faire venir Woody, il faut qu'on lui retrouve sa botte... mais où ?"

Le regard des deux peluches symbiotiques se croisèrent, au moment où cette fois, se fut Zach, qui poussa des cris de douleurs intenses. Toutes les têtes se tournèrent vers la pâte à modeler qui … se liquéfia et dégoulina sur le sol tout en pétant les tympans -pour une fois que ce n’était pas autre chose- du groupe. Viktor fit un petit geste de la main à Marcy, qui alla directement vers lui, chose qu’elle aurait faite même si la petite peluche vampire ne lui aurait rien dit, vu que personne ne semblait cette fois vouloir venir l’aider. Lui resta avec Jessie, où cas où cette dernière referait une petite crise d'angoisse. Elle s’était à nouveau relever pour s’avancer vers Zach, dont Marcy, essayait de le rassembler pour lui redonner forme ‘humaine’, après lui avoir dit une aimable “chacun son tour”. Une fois fait, Jessie se saisit de ses petites chaussures, prononçant à chaque fois les lettres qui apparaissent les une après les autres. “G.R.E.N.I.E.R.” Viktor, avec son légendaire ton blasé, regarda l’équipe de cowboys en disant tout simplement, ses dents claquants à la fin de la phrase. "Le meilleur moyen pour aller au grenier sans se faire agresser, déchiqueter ou séparer c'est par où ?" Marcy ajouta en ricanant. "T'as oublié le s'il vous plait ! " Woody sembla en pleine reflexion, partant sur un sujet qui laissa un peu circonspect les deux peluches "Aucun jouet n'est devenu véritablement démoniaque ici, ils ont parfois reçu un coup sur la tête mais c'est tout... les autres se contente de... "mourir" " Il était clairement amer, mais il ne s’arrêta pas pour autant. "Les singes ? Je vais avoir besoin de vous !" L’un d’eux sortit immédiatement la tête de son pot. "Entendu Woody ! On est ravi que t'es fait la paix avec Jessie parce que t'étais vraiment con !" Et aussi rapidement qu’ils étaient apparu, ils disparurent par la trappe, laissant un moment de gêne s’installer dans la pièce. Après quelques minutes à se regarder dans le blanc des yeux, Cowboy et Cowgirl tombèrent dans les bras l’un de l’autre. Ils commencèrent à chuchoter sans que personne ne puisse entendre, mais Viktor dont l’oreille traînait non loin de là, -ayant été créé mine de rien pour des missions d’espionnage- entendit des mots d’excuses mutuelles et de pardon. Puis d’un coup, Woody se détacha de son ami, levant le poing pour prendre le lead. "Suivez-moi !"

Sortant dans le couloir, la trappe du grenier s’ouvrit dans un grincement et une échelle tomba juste devant eux. La voix de Gérard se fit entendre. "Le carrosse est avancé !" Le groupe s’avança mais Marcy attrapa le poignet de Jessie pour la retenir, lui murmurant alors pour qu’elle soit la seule à entendre. "T'es sur qu'on peut vraiment lui faire confiance ? Non parce qu'il t'as quand même enfermé dans un tambour de machine à laver ... fin à part un psychopathe j'vois pas qui d'autres pourrait le faire ... et niveau psychopathe je m'y connais très bien" Elle regarda Viktor qui s’était placé à côté de Sherlock. Jessie eut un grand sourire, dodelinant de la tête avant de prendre ses mains comme pour la remercier de sa sollicitude. "Oui j'en suis sûre. Woody est un shérif, il est un peu rigide mais c'est un bon jouet. Il était juste désespéré par la situation et je pense que je serai devenue bien plus folle que lui durant ces 6 dernières années si j'avais perdu tous mes amis les uns après les autres sans rien pouvoir faire. déjà Bo elle..." Sa voix se cassa, et elle se tourna pour regarder une dernière fois son amie la poupée de porcelaine, totalement immobile."Enfin bref... il avait juste besoin d'une lueur d'espoir. Il l'a maintenant... et il fera tout pour nous aider, surtout s'il y a une possibilité de ramener Bo... il... je crois qu'ils ont eu un truc ensemble" Marceline hôcha la tête, comprenant parfaitement cette douleur que la rouquine avait, de perdre une amie chère, mais elle se méfiait toujours de Woody. Même si sa moue de suspicion se transforma plutôt en un sourire goguenard quand elle eut finit de parler. "Oooh .... ça alors ! Et toi … avec lui ? Y a eu des trucs ?" Viktor qui s’était tourné à ce moment là pour leur faire signe d’avancer leva les yeux au ciel, préférant clairement suivre le détective. Jessie éclata d’un rire beaucoup plus normal cette fois, une expression de surprise dans ses yeux. "QUOI ?! Non mais tu rigoles ?! Jamais de la vie ! Woody, c'est un très bon ami, un peu comme un frère en somme... on vient de la même série de jouet... Non... moi je m'entends plus avec Buzz... un jouet intergalactique..." Forcément … il avait fallu qu’elle mette les pieds dans le plat. Elle eut immédiatement qu’elle avait fait une boulette quand Jessie baissa la tête, son grand chapeau se mettant devant ses yeux pour que l’on ne remarque pas de nouveau cet éclat de tristesse. Elle soupira, décidant de lui remonter le moral par la théorie du pire. "Ah ... désolée ... si ça peut te rassurer, j'ai eu aussi un jour un amoureux mais ... mais il a essayé de trafiquer mes souvenirs avant de me tuer parce que je voulais le quitter étant donné qu’il avait fait un truc de mal donc je compatis grandement à ton chagrin !" Et elle lui donna une tape dans le dos, très amicale avant d’ajouter. "Mais on est des femmes fortes ! Alors ça va aller !" Jessie eut son sourire qui s’agrandit, le regard d’une battante quand elle leva la tête vers l’échelle. "Et on va s'en sortir aussi ! Quand tout sera fini, je t'aiderai à trouver un amoureux digne de ce nom parce que là ça va pas du tout.” Marceline n’eut même pas le temps de la remercier pour cette attention qu’elle trouva fort touchante que Zach ajouta en roulant à leur coté, d’un air mesquin . “Ah bah bon courage …”

Viktor et Marcy allaient de moins en moins bien, c'était un risque à prendre mais elle le prenait. La vampire lui avait dit qu'ils n'avaient jamais été séparé et elle ignorait ce que cette séparation pouvait leur faire si jamais ils osaient retourner dans leur monde comme ça... il valait mieux ne pas tenter de le diable, il y avait une chance sur deux qu'ils y passent et vu la situation actuelle, la chance semblait rarement au rendez-vous.

Elle avait vu Maman recoudre les affaires d'Andy et de Molly un nombre de fois incalculable et elle savait qu'elle gardait précieusement une jolie boîte à couture dans une armoire qui faisait aussi office de porte-manteau. Malheureusement, c'était sans compter les trois horribles monstre-jouets qui bloquaient toujours la porte, pire ! Qui tentaient toujours d'entrer en frappant régulièrement contre le bois.

- Bon... Pas de panique ! Je sais où maman garde sa boîte à couture, il me suffit de me glisser de nouveau derrière le mur par les aérations et aller chercher ce qu'il nous faut, ni vu, ni connu !

Elle avait le sourire victorieux mais Woody restait concentré :

- Il faut que je reste avec les autres, ils ne sont pas complètement en sécurité avec ces monstres qui nous courent après. Comme je disais tout à l'heure, ce sont des dégénérés... plus vous vous approcherez de votre but, plus ils tenteront de nous arrêter. Ce n'est pas dans leur plan que nous parvenons à tout remettre en ordre, cela signifierait leur disparition... Mais c'est beaucoup trop dangereux de te laisser y aller seule aussi...
- Je suis bien d'accord ! On ne peut pas te laisser aller toute seule... je viens avec toi !

Angelika avait décidé d'intervenir et soutenait à présent le cow boy d'un hochement de tête et elle précisa avec un léger sourire :

- C'est bien le moins que je puisse faire, je te promets de bien veiller sur elle !

Son regard se détourna ensuite vers Sherlock, bien qu'elle semblait toujours parler à Woody :

- Tâche d'en faire de même avec lui !

Pendant ce temps, Jessie s'était approchée de Viktor, Marcy et Zach pour pas qu'ils se sentent oubliés :

- Ne vous en faîtes pas les petits gars, on revient vite et on va tous se barrer d'ici. Faîtes attention à vous surtout !

Après un dernier regard pour les uns et les autres Jessie se dirigea vers la grille d'aeration, en retira les vis et plongea à l'intérieur, suivie d'Angelika. Aussi rapidement qu'elle le pouvait, elle remontait le chemin en direction du placard. Un bruit sur le côté droit attira son regard et elle constata à travers une des grilles que les monstres semblient s'être multipliés et qu'ils envahissaient désormais la maison. Woody avait raison, il fallait faire vite, ils ne tarderaient pas à lancer leur offensive. Avec des yeux ronds, la cow girl montra la scène du doigt à la Barbie avant de reprendre le chemin encore plus rapidement, mais avec une grande précaution pour éviter de se faire repér...

BAM !
- AAAAAAh !

L'un des monstres s'était jeté sur l'une des bouches d'aération et commençait désormais à gratter les lamelles pour espérer la faire céder.

- Bon et bien je crois que pour l'effet de surprise c'est un peu raté, mais ils ne peuvent pas nous attraper ! Il va falloir qu'on court... passe devant tu connais la maison !

Sans se faire prier, la rouquine hocha la tête et se mit à courir. Elles remontèrent le long d'un tuyau et continuèrent de courir sur un autre couloir, plus élevé que le premier. Puis, avec un soupir surexcité, Jessie chuchota :

- C'est lààààà !!

Les deux jeunes femmes se dépêchèrent de faire sauter la griller et entrèrent dans une pièce absolument sombre, beaucoup trop sombre pour qu'on y voit quelque chose.

- Il y a une chaînette pas loin pour allumer la lumière. Faudrait que tu me tienne par la taille pour m'éviter de tomber dans le vide le temps que je la trouve...
- Te tenir par la taille... mais bien sûr !

Elle sentit les mains de la barbie se poser sur elle et Jessie prit une grande inspiration avant de se pencher dans le vide. C'était moins le sol à plusieurs mètres de là qui l'inquiétait que l’angoisse d'une pièce sombre qui lui donnait des montés de claustrophobies. Après plusieurs minutes de tâtonnement où elle sentait qu'Angelika commençait à fatiguer des bras, elle parvint enfin à atteindre sa cible et risqua même un petit cri de victoire. Malheureusement, l'instant d'après elle se sentit basculer dans le vide et a médecin eu le bon réflexe de la lâcher à temps. Pendouillant le long de la cordelette dans le vide, Jessie chuchota à Angelika :

- La boîte avec la calèche dessinée dessus ! C'est là-dedans ! Ouvre-là !
- C'est génial Jessie ! Je l'ai... on forme vraiment une bonne équipe !

Elle s'était dirigée droit vers la boîte et lui montrait à présent du fil et une aiguille tandis que Jessie se tenait toujours à deux mains à la cordelette. Elle aurait bien voulu lever un pouce mais elle préférait encore éviter de tomber et se contenta d'un sourire. Un sourire qui disparut aussi vite qu'il était arrivé lorsque des nouveaux bruits se firent entendre à la porte... apparemment les monstres les avaient trouvés. La lumière qui filtrait sous la porte les avait forcément trahit...

- Ohoh...
- C'est pas vrai... mais il y en a combien dans cette baraque ?

Prise de panique, la rouquine se mit à se balancer à l'aide de la cordelette de plus en plus fort. Lorsqu'elle eu assez d'élan, elle lâcha tout pour se jeter dans le vite et atterrir sur la petite étagère où l'attendait Angelika, qui l'avait d'ailleurs aider à atterrir en l;ui tendant la main. Le bruit était devenu différent comme si les monstres s'empilaient et les filles ne tardèrent pas a voir avec horreur la poignée se tourner et la porte s'ouvrir...

- Il faut qu'on reparte d'ici...

Oui et au triple galop ! Sans se faire prier, la cow girl la poussa dans le trou laissé par l'aération et se lança à sa suite tandis que les araignées de jouaient les rejoignaient à une vitesse hallucinante en grimpant aux mur. Courant comme des dératées sans se retourner, Jessie accéléra encore la cadence, poussant Angelika qui tenait le fil et l'aiguille, quand elle entendit les monstres arriver dans le conduit.

- LES GARS TENEZ VOUS PRÊTS !! IL VA FALLOIR REFERMER VITE DERRIÈRE NOUS !!

Elle avait hurlé en espérant qu'ils les entendent et comme par miracle, elle aperçu la petite tête de Woody qui passait dans le conduit rapidement avant d'hurler des paroles inaudibles. A bout de souffle, les filles repassèrent la trappe dans le bureau et Jessie, aidée de Sherlock et de Zach refermèrent directement la trappe avec leur dos tandis que la pâte à modeler faisait son possible pour revisser les boulons. Les monstres étaient déjà là et frappaient si fort dans le fer que Jessie et Sherlock ne tiendraient sans doute pas longtemps.

- Angelika, vite, COUDS !!!

Sans prendre le temps de répondre, la médecin se dirigea droit sur les deux blessés :

- Cette fois-ci ce sera la bonne... pardonnez-moi de devoir à nouveau vous infliger ça !

A genoux, extrêmement concentrée, elle se mit à coudre le plus vite possible, tentant de placer au mieux les deux poupées qui ne semblaient plus contenir grand souffle de vie. De son côté, Woody s'était précipité vers sa botte, prêt à donner son go tout en observant avec terreur la fenêtre qui menait vers l'extérieur et qui se remplissait à son tour de jouets dégénérés.

- Je crois que c'est le bon moment shériff, non ?

Sans plus attendre, il enfila alors sa botte. Il y eut une lumière blanche éclatante, Jessie eu l'impression que ses tympans avaient explosés, le bruit de l'acouphène se faisant entendre en arrière plan. Lentement, les coups dans son dos cessèrent et se fut le noir complet.

Que s’était il passé ? Leurs souvenirs étaient encore flous … ils n’arrivaient pas vraiment à tout remettre dans l’ordre. Ils se souvenaient qu’ils étaient montés au grenier à la suite de l’apparition de l’indication sur le pied de Zach. Qu’ils avaient commencé à chercher la fameuse botte qui était au coeur de l’affaire mais qu’au lieu de trouver la chaussure ils avaient trouvés des cadavres. Ça ne les dérangeaient pas vraiment, ils étaient habitués à côtoyer la mort, surtout qu’ils avaient l’impression de s’en rapprocher de plus en plus. Ils n’avaient jamais été aussi mal, à un moment aussi crucial. Ils essayaient de le cacher mais tout le monde voyait que leurs couleurs se fanaient à la vitesse d’un tgv. Si, ils se souvenaient du cri de Sherlock, encore de la souffrance, et de l’indice qui ne parlait qu’aux cowboys. Des yeux humides de Jessie en retrouvant celui qu’elle avait aimé. C’est là, ou il y avait le premier blanc. Comme s’ils avaient sauté des épisodes d’une série. Ils s’étaient retrouvé ensuite à nouveau dans le hall avant de courir, encore courir, toujours courir, pour ne pas servir de casse croûte à des monstres pouvant faire concurrence à des zombies. Mais l’effort avait été celui de trop. Plus qu’une amnésie partielle comme une bonne gueule de bois, ils sentaient tous les deux la vie partir. Ce n’était pas la première fois. L’un comme l’autre, avaient déja connu des situations périlleuses, où ils n’étaient accrochés que par un fil à l’existence. Même dans le monde normal, même dans les souvenirs que Régina leur avait donné, Viktor avait frôlé la mort un nombre incalculable de fois. Mais là…ils avaient l’impression tous les deux, de ne pas s’en sortir. L’espoir était parti. Ce n’était pas que pour eux, qu’ils pensaient à la tombe, mais aussi pour les autres. Tout empestait la mort et le désespoir, et ils étaient bien placés pour le sentir de part leurs natures respectives. Il y avait encore un black out. Ils ne savaient pas. Ils ne savaient plus. Ils avaient entendu la voix d’Angelika mais c’était trop tard. La lumière blanche au fond du tunnel, ils la voyaient déja. Le bruit sourd termina de les achever et c’est avec d’immenses regrets qu’ils s’évanouirent à nouveau.

Le silence. Puis un cri. Un hurlement strident que Viktor connaissait bien vu qu’il s’agissait celui de Marcy. Émergent avec un mal de crâne puissant, il sut immédiatement que quelque chose clochait. Il ne se sentait pas comme avant. Il se sentait différent. Et pour cause. Marceline apparut dans l'encadrement de la porte de sa chambre. Se redressant avec difficulté, il regarda ses mains, puis leva la tête vers le corps en face de lui. “Je …” Il n’arrivait pas à parler, il n’arrivait pas à comprendre. Fermant les yeux, se prenant la tête entre les mains, il sentit le lit bouger quand elle vint s'asseoir à ses côtés, bizarrement silencieuse. “Ce n’était pas un rêve.” Elle avait raison. Ce n’était pas un rêve, mais bel et bien des souvenirs. Ce que son cerveau venait de lui cracher à une vitesse folle c’était passée. Tout était réel. Ils avaient été des peluches séparés, puis véritablement séparés, recousus, encore séparés, et maintenant, ils étaient comme ça. “Ça va ? Moi pour le moment ça va … enfin j’ai envie de vomir et on dirait vraiment que j’ai fais un coma éthylique mais … mais on est séparé …” Il hocha doucement la tête. Effectivement, sur un plan purement physique ça n’allait pas. Il avait mal partout, sa gorge le brûlait avec une force quasiment jamais atteinte, l’obligeant à se contrôler pour ne pas sortir en trombe dehors et massacrer la première personne sur laquelle il tomberait. Mais psychiquement. Oui ça allait, même s’il ne réalisait toujours pas très bien encore, qu’ils étaient deux corps distincts. Qu’ils n’avaient pas besoin de switcher pour apparaître aux yeux du monde. Il avait même du mal à y croire, ayant l’impression qu’on lui faisait une blague, ou qu’il rêvait probablement encore. Or non … car tandis qu’ils se regardaient toujours comme les deux faces d’une même pièce s’observant -si cela était possible-, ils entendirent d’autres cris et des bruits de pierre contre leurs vitres. Se levant comme un même homme pour aller à la fenêtre de la chambre, ils s'aperçurent qu’un groupe de trois personnes leur faisaient des grands signes depuis le trottoir. S’étaient les jouets. Enfin les ex jouets pour le coup ! Sans perdre une seconde, malgré le fait qu’ils étaient toujours flagellants, et que la soif brûlaient leurs gorges, ils se ruèrent dans la rue. Mais ils avaient oubliés une chose. Ils n’étaient plus des peluches. Ils étaient bien vivants -aussi vivants qu’un vampire pouvait l’être- et les rayons du soleil n’étaient toujours pas leurs amis. Si Viktor avait plus de résistance que Marcy, il plissa quand même les yeux. La jeune femme elle, chercha immédiatement un coin d’ombre. Jessie, qui remarqua qu’ils n’étaient pas au meilleur de leurs formes, leurs teints pâles se rapprochant de cadavres et leurs cernes faisant concurrences à n’importe quel employé dominé par un patron sadique, s’approcha d’eux. "Vous voulez peut être aller à l'hôpital pour un check up ?" Immédiatement, ils secouèrent la tête négativement. Ils étaient toujours synchronisés comme du papier à musique. Marceline eut un énorme sourire, comblant l’espace entre elle et Jessie. "On ne s'est jamais mieux porté qu'en ce jour !" Elle l’enlaça fortement, les yeux brillants d’une émotion contenue. "Tu ne peux pas savoir comment je suis heureuse ! Depuis combien de temps j'attends ça !" C’était tellement magique. Elle se fichait de la douleur. Elle se fichait de la fatigue, de la faim, de la soif, de tout. Elle avait son propre corps. Jessie avait réussi à faire ce que des dizaines et des dizaines de sorciers et autres fées n’avaient jamais réussi à faire. Viktor aussi, avec un grand sourire, lui qui d’ordinaire affichait un air plus que blasé. "On est prêt à faire ce que tu veux pour t'aider !" C’était tellement étrange pour lui d’être tout seul, mais il savait à quel point cela était important pour sa moitié. Et c’était sans doute pas plus mal ainsi, qu’il se sentait vraiment très redevable envers Jessie. "Je suis heureuse de voir que vous allez bien mieux !" Il leva la main, signe d’encouragement. Contrairement à la brune, il n’était pas vraiment tactile. Enfin … surtout pour éviter d’être tenter par la chaire tendre du cou qui passait à proximité de ses dents. Il n’avait pas du tout le même contrôle que Marceline sur sa soif, à cause de son jeune âge. Jessie se détacha justement de cette dernière et se mit à secouer la poupée qu’elle tenait dans ses mains. Woody. Malheureusement ce dernier n’avait pas été transformé en humain. "il faut que nous rendions ceci à Andy mais j'ai aucune idée d'où il se trouve !" “Faut chercher Zach aussi ! Même si ça serait excellent que Luci le trouve en pâte à modeler …” Viktor entendit bien dans les intonations de Marcy’ qu’elle était aussi inquiète pour l’adolescent. “Il doit être dans sa chambre à la fac ! On y va en éclaireurs, vu qu’on peut se téléporter et vous nous rejoignez en taxi !”

Marceline, ne laissa pas vraiment le choix, et Jessie hocha la tête en signe d’accord. Viktor lança un petit regard à Sherlock avant de saisir la main de Marcy -ce qui lui fit une étrange sensation étant donné que c’était la première fois- et disparut dans l’ombre du poteau électrique, ayant la même capacité que tous les Marban. Sortant non loin des appartements des étudiants, essoufflé d’un tel effort, il ne lâcha pas la main de la jeune femme. “On a réussi Vik’ ! On a réussi !” C’est Marcy qui le fit en première, s’élançant dans les allées bien propres du campus. Il y avait le silence dans sa tête -pour l’instant- et c’était à la fois tout aussi étrange que reposant. C’était la première fois en une trentaine d’années d’existence qu’il était seul. Entièrement seul. Même si bien entendu les cris de joies de Marceline lui rappelaient qu’elle était juste à coté. “Tu t’en rends compte ? Il faut absolument qu’on aille le dire à Evangeline ! Elle qui n’était pas arrivée !” Il hocha la tête, silencieux avant d’ajouter. “Surtout à Livio et Sheitan. Je crois que ce dernier s’en est toujours voulu. Quand il a su, il avait l’impression d’avoir raté.” Marceline leva les yeux au ciel alors qu’elle marchait en reculant, observant Viktor dans le détail. “Roooh ça va ! Il m’a juste sauvé la vie dans un sens ! Ok il me considère comme un parasite parce que j’ai interféré dans son rituel et que oh malheur il a fait une bonne action … mais c’est juste parce qu’en vrai on est des sortes de … je sais pas comment on pourrait dire ça … vu qu’on a le même rôle dans nos mondes respectifs ?” Même si Marcy parlait, Viktor avait la paix. Elle parlait dehors, il pouvait cloisonner, comme quand Aguistin s’emballait en racontant des choses dont il se fichait. S’en se rendre compte, il souriait, son visage en temps normal crispé, totalement détendu, malgré les stigmates de souffrances qu’il avait encore. “ZAAAAAAAACH T’ES OUUUUUUU ZZAAAAAACH PETIT PETIT PETIT CAMELOOOOON !” Marceline chantait juste, mais elle chantait fort, trop fort. Ne se focalisant pas sur le regard des étudiants, - qui arrivaient à être encore étonnés- , il préféra lui, se focaliser sur l’odeur du jeune homme. Pour une fois que sa faim pouvait lui servir. “Par là.” Il pointa le chemin gauche d’une intersection, que Marcy prit en courant, continuant de hurler et de chanter à tue tête. C’était gagnant, car Zach apparut devant l’entrée d’un bâtiment, toujours aussi ronchon. “Ça va gueule pas.... maintenant au cas où Luci savait pas que j’étais revenu, grâce à toi tout le campus le sait. » Marceline éclata d’un rire sonore tout en se jetant sur lui pour l'enlacer. "Bon ça fait du bien de te retrouver en chaire et en os !"Pendant ce temps, Viktor l'observa de loin le scannant juste pour voir s’il avait tous ses membres, lui demanda d’une voix neutre et presque fatigué. "Comment te sens tu ?" Zach, qui se laissa câliner un peu, lui tapota l’épaule pour la faire reculer avant de regarder le petit vampire. « Ça va ça va... je suis plus en gomme ! » “Dommage ça avait quand même des possibilités.” Toujours de bonne humeur, elle lui fit un clin d’oeil amusé. “Les autres vont pas tarder à arriver.” Et Viktor va rajouta, toujours porteur de bonne nouvelle et légèrement briseur d’ambiance. “Ce n’est pas fini … Woody n’a pas été transformé en humain et Jessie cherche toujours Andy;” Zach fit la moue. « Et moi qui espérait être enfin un peu tranquille.... » Avant de percuter que quelque chose était différent de d’habitude. Il se recula tout en pointant son doigt vers eux. « ..... attendez..... POURQUOI VOUS ÊTES DEUX ? » Il venait d’hurler, Viktor levant les yeux au ciel avant de lui répondre tout en tendant la main vers lui. “C’est une bonne question … on s’est réveillé comme ça …” “C’est trop génial tu ne trouves pas !” “Je pense qu’en vérité, même si Angie a essayé de nous recoudre, ça n’a rien changé. Cela est du à la première séparation … quand ils m’ont embarqués dans leur labo de force … tout à du se jouer à ce moment là … et les autres séparations n’ont fait que confirmer le processus…” “Mais au moins ça a marché ! On est séparé et tout vas bien !” “Génial, je sais pas....” Bizarrement Zach était moins rassuré que Marcy, sans doute pensant qu’il allait avoir deux fois plus d’emmerdes, sans penser que Viktor était bien trop blasé pour se préoccuper de sa personne. “Luci va être ravi...!” Viktor ricana, alors que c’est Marcy qui fit une petite moue, sachant très bien ce que le démon pouvait penser de lui, qui résistait à sa corruption et sa perversion. Il s’était plaint à Aguistin, et Viktor avait trouvé ça fortement marrant, une sorte de petit jeu pour voir qui craquerait en premier.

Tout en parlant, ils avaient repris le chemin, marchant à un rythme soutenu dans le campus, Marcy fit de grand signe quand elle aperçut au loin la chevelure flamboyante de Jessie. Le groupe enfin au complet, la cowgirl, les regarda tous, tenant Woody droitement. "J'ai le nom de famille d'Andy je sais pas si ça peut aider parce que c'est son vrai nom, pas celui de la malédiction ..." Marceline rebondit immédiatement en sortant son téléphone. "Donne ! On va checker sur Facebook ! Il doit bien avoir un profil avec des publi et des storys" Jessie eut de l’espoir autant dans son regard que sur son visage en se tournant vers la brune pulpeuse. “D’accord ! Il s’appelle Andy James !” Les doigts de Marcy tapèrent rapidement sur le clavier tactile plusieurs possibilités de pseudos. Mais il n’y avait rien. Même dans des pseudos un peu farfelus qui auraient pu coller, de ce qu’elle avait retenu de son passage dans ce monde étrange. Elle était plus que surprise, et cela s’entendait dans sa voix. "Non mais allô quoi ... 2019 et un ado n'est pas sur facebook ? Mais c'est quoi ça..." Jessie, dont la joie était un peu retombée, lui dit tristement. "Je ne sais pas... peut être que ce n'est pas un ado ? Après tout moi je ne suis plus un jouet..." Mais ce n’était pas vraiment une raison, cette malédiction semblant ne pas en avoir. Viktor, qui réfléchissait à toutes les solutions possibles, parla de sa voix d’ordinaire blasé, qu’il était bien content de retrouver. "Il avait quel âge quand la malédiction a frappé ?" “Il avait 8 ans” “Il est donc théoriquement censée en avoir 14 aujourd’hui …” “Il doit avoir facebook ! Non mais c’est quoi cet ado …” "J'ai dit théoriquement ... cela veut dire qu'il peut avoir plus ... ou moins ..." Viktor lança un regard qui voulait tout dire à Marcy. Depuis le temps qu’il voulait le faire ! C’était beaucoup mieux que de soupirer dans son esprit quand c’était à lui d’y être. Se tournant vers Jessie, “Je peux avoir accès à certains fichiers classifiés … il suffit juste que je passe un coup de téléphone.” Faisant un pas sur le côté, il se saisit lui aussi de son téléphone pour composer le numéro de Douglas, qui répondit à la deuxième sonnerie. “J’ai besoin de toi !” “Vous êtes pas possible tous les deux … À chaque fois que vous m’appelez c’est pour le boulot … je ne suis vraiment que le MI6 à vos yeux ….?” “Doug … t’es sur haut parleur …” Viktor avait levé les yeux au ciel tout en ayant un petit sourire. Il avait raison d’un certain coté. Il savait que Queenie l’avait appelé au mois de Juin pour une mission spéciale avec le Shérif Brooke, l’armée américaine et anglaise. Forcément, elle avait appelé Douglas. Quand à lui … mais ce n’était pas le moment d’en parler. “Qu’est ce que tu veux ?” “Trouve moi un certain Andy James.” “Tu sais qu’il va y en avoir un paquet c’est un nom assez banal …” On pouvait entendre le bruit des touches du clavier. “Comme je le pensais j’en ai bien trop … mais pas dans ta zone … par contre … je peux pirater la base de données de la ville !” “Non … Queen’ y travaille ! Si elle l’apprend j’ai pas envie de passer un sale quart d’heure mais tu m’as donné une idée !” “Ravi de faire travailler tes méninges ! Tu me tiendras au courant de la suite !” “Merci pour le sous entendu de Viktor appel moi vous me manquez …” Très ironique, utilisant un ton qu’il n’avait que légèrement dévoiler, il raccrocha avant de regarder Jessie.

“Allons à la mairie !” Sans attendre, le groupe prit la direction de l’institution, mais Marcy se stoppa net. “On va prendre un raccourci.” Elle fit un clin d’oeil à Viktor qui soupira fortement. “Ce n’est pas vraiment une bonne idée … on est pas encore remis … et j'ai pas ...” “On ira plus vite !” De toute façon, elle ne lui laissait pas le choix. Marcy était comme ça. Elle avait attrapé la main de Jessie et d’Angie, et les trois femmes disparurent dans un nuage de fumée noir. Viktor se tourna vers Zach et Sherlock avec une moue contrit. “Nous, on se téléporte par les ombres.” Et comme la jeune femme, il saisit le bras des deux hommes avant de sauter dans l’ombre d’un grand saule pleureur. Une fois arrivée devant la Mairie, tout le monde mit quelques instants à reprendre ses esprits, Viktor fusillant Marcy du regard. Déja qu’il n’allait pas très bien, là c’était pire. Il avait clairement la tête qui tournait, et il devait se faire violence pour ne pas sauter sur l’une des personnes du groupe. Il grogna même en passant sa main sur sa visage vraiment blafard avant de suivre tout le monde dans le hall de la mairie. Bien entendu … il eut fallu que ce soit le jour où Queenie était présente, cette dernière parlant vivement avec l’une des secrétaires de l'accueil. Quand elle aperçut le groupe, et plus particulièrement les deux vampires, sa bouche fit un jolie o de surprise, se précipitant vers eux. “Vik… mais … comment .. et … tu n’as pas l’air bien ! Que …” Mais elle se reprit bien vite en voyant que Viktor lui faisait non de la tête. Déglutissant, elle demanda de sa voix forte. “Quel est le problème ?” Jessie qui était à coté de Marceline, s’avança rapidement vers la grande blonde, d’un air hyperactif. “Bonjour ! Jessie James ! On cherche Andy James, vous auriez ça dans les archives de Storybrooke ? C'est hyyyyyper important !" Elle parlait avec la rapidité d’un robot. Queenie dont le regard glissa vers les autres membres de ce groupe atypique, notamment sur Zach, avant de revenir vers Viktor poussa un petit soupir. "Normalement nous devrions l'avoir. On peut regarder ça effectivement dans les fichiers d'états civils. Suivez moi !" Ses talons résonnèrent tandis qu’elle montait les marches avec une posture altière. "Nous avons commencé à numériser les fichiers, notamment pour faciliter les inscriptions dans les écoles. Si jamais on ne trouve pas, on montera au service des archives. En temps normal je vous aurais demandé une pièce d'identité mais ... je vois qu'il s'agit d'une urgence ... " Elle disait ça à Jessie, qui montait les marches deux par deux, hochant la tête à ses propos. Le couloir où se trouvait le bureau des adjoints était beaucoup plus calme et feutré que le hall. La moquette amortissait les pas, et l’on pouvait entendre quelques bruits de voix derrière les portes fermés. Queenie invita tout le monde à rentrer dans son bureau, allant immédiatement à son ordinateur pour regarder. Or visiblement le fichier n’était pas numérisé car … bien trop vieux. “La seule chose à laquelle j’ai accès, est sa date de naissance. Monsieur Andy James est né le 22 Mai 1944. Est ce que c’est lui ?” Jessie eut l’air, comme tous ses camarades, très étonnée par la date. Viktor étant d’ailleurs passé derrière Queenie pour vérifier - même s’il ne l’aurait jamais dit à haute voix que Titania puisse commettre une erreur. “Venez. Si certains veulent rester dans mon bureau n’hésitez pas.” Repartant à toute allure, elle prit la direction de la salle des archives. Saluant d’un geste de la main le secrétaire qui regardait ébahi tous ses gens qui suivaient l’adjointe, il ne prononça cependant aucun mot. Queenie partit en direction de l’étagère contenant les J, cherchant avec rapidité et efficacité le dossier, qu’elle trouva en quelques minutes. “Tiens c’est étrange mais … son dossier est vide …” Elle put entendre les soupirs de déception, mais ajouta rapidement en lisant en diagonale. “Il y a une adresse … celle de l’asile de Storybrook. Visiblement il y est enfermé depuis un bon nombre d’années.” La nouvelle jeta un froid, ce qui n’eut pas l’air de déranger la jeune femme qui tendit la pochette à Viktor, tout en regardant Jessie. “Vous avez peut être de la chance dans votre malheur, mais sachez que ce jeune homme est psychologue. Il travaille à l'hôpital de Storybrook en temps partiel dans l’aile psychiatrique, alors il pourra facilement vous aider à y rentrer…. N’est ce pas Viktory ?” Viktor grimaça à l'entente de son prénom entier. C’était toujours la même chose avec Queenie. Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Or vu dans l’état où il se trouvait, sa patience venait d’atteindre la limite et sa raison partait à tire d’aile. “Merci ma chère Queenie de nous montrer ta si grande intelligence et ton utilité à tes concitoyens qui contribuent à ton salaire chaque mois.” Se retournant, il fit un geste à Marcy qui tapota le bras en Queenie en lui murmurant imperceptiblement un, il a faim. “Si vous voulez bien refaire la même chose en vous accrochant, le retour étant compris dans le prix du billet de la téléportation .... Puis là où nous allons, il y aura peut être un wagon bar.”