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 Life is strange [pv — Honey Lemon]

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Life is strange [pv — Honey Lemon] - Page 4 _



________________________________________ 2020-04-08, 09:10



Lundi - Fin

Si Raven n’avait, encore, jamais évoqué le cas de sa mort, c’était en partie parce qu’elle ne trouvait pas les humains dignes de son histoire et, surtout, qu’elle n’avait toujours pas avalé sa propre histoire. La maladie, le mensonge imposé à elle pour sortir de la vie de sa famille, les souvenirs effacés de toute cette famille… La taxidermiste n’arrivait pas à y faire face. Elle ne voulait pas accepter ce passé, mais on ne lui donnait pas le choix, et Raven n’aimait pas ça. Sa mort était, en tout cas, dans toutes les têtes qui pouvaient encore s’en rappeler (celle de son mari, en somme) et la brune n’avait pas la moindre idée de la manière dont elle pourrait justifier ces faux souvenirs. Elle ne voulait même pas les justifier ! Ce n’était pas vraiment elle, à cette époque. Sans nul doute, sinon, se serait-elle arrangée pour tuer tout le monde. Même au prix de sa vie. Raven n’était pas corbeau qui se laissait faire.

En parler à Honey, sur un ton si léger, lui fit un bien qu’elle ne soupçonnait pas. L’oiseau noir savait que la scientifique pouvait comprendre certaines choses mieux que les autres. Toute cette histoire d’aile brisée, par exemple, faisait plus de sens pour elle que pour n’importe quel autre humain. De ça non plus, d’ailleurs, Raven ne parlait pas souvent. Il ne devait y avoir, en ce monde, que son démon-chat pour être au courant. Et ce n’était pas par choix. Il avait juste été là, au plus mauvais moment, alors que le corbeau se faisait caillasser par un marmot.
Life is strange
La vie, c'est comme un bon poisson. On a beau trier, trier et trier encore, on tombe toujours sur une arête. Une toute petite arête, minuscule, qui vous reste en travers de la gorge et vous empêche de continuer.

Honey Lemon
et Raven O'Neill
Il aurait pu mourir, ce jour, tombé directement dans les griffes du félin, mais les choses avaient tourné autrement et la suite de cette histoire, Raven n’était pas encore prête à la raconter. Honey, elle, n’était sûrement pas prête à l’entendre.

La taxidermiste nota la nouvelle définition du mot « marrant », sans être certaine de pouvoir comprendre vraiment ce qu’il y avait de marrant, dans une chose étonnante ou curieuse. Elle pourrait sûrement le comprendre si elle se concentrait un peu, mais elle n’en avait pas envie. Elle se contenta donc de hocher plusieurs la tête, alors que Honey lui donnait raison. Raven aimait avoir raison. Même si, derrière ses premiers mots, la blonde laissait sous-entendre que la brune n’avait pas raison sur toute la ligne. Elle préféra laisser ça de côté et ne pas renchérir. Décidément, la jeune femme tirait le meilleur de Raven, pour le moment.

L’idée de perdre une aile fit grimacer la taxidermiste. Elle croqua dans les restes de son gâteau et détourna les yeux vers sa plume noire, sur le mur. La survie des plus forts au détriment des plus faibles, ça, elle connaissait parfaitement. Un autre passage de sa vie que Raven ne voulait pas encore dévoiler, sans se douter que, de toute évidence, toute la planète était déjà au courant. La fable du Corbeau et du Renard continuait, encore aujourd’hui, de se moquer de l’oiseau noir et il aurait pu tuer n’importe qui, le premier qui osait croiser sa route, s’il était mis au courant de cette histoire. Ce que la fable ne disait pas, c’était ce qui était arrivé après le départ du renard. À cette pensée, Raven eut un sourire mauvais et la langue qu’elle passa sur ses lèvres se rappela, soudain, du goût exquis de la chair fraîche du menteur.

» Je mourrais, répondit-elle, un sourcil haussé sur un tabou qui n’existait pas pour elle. Disons les choses comme elles sont. Ce n’est pas le cas, de toute façon.

Les remerciements (elle ne savait pas trop si elle pouvait appeler ça comme ça, mais elle ne voyait pas d’autres mots et, de toute façon, celui-ci la mettait en valeur) de Honey la laissèrent pensive. Raven ne prit conscience du lien étrange, entre elle et la blonde, qu’à ce moment précis. Elle savait, avant, qu’elle appréciait les réponses de l’humaine, ses compliments et ses gâteaux, mais elle s’était persuadée que ça n’allait pas plus loin. Maintenant, elle comprenait qu’il y avait autre chose, sans arriver à mettre, tout à fait, le doigt dessus – une expression qui lui vint de ses faux souvenirs et qu’elle ne fut pas sûre de comprendre, en glissant un regard en biais à Honey.

» Merci.

Le mot qui sortit de sa bouche, unique, posé sur la table d’une voix douce, la choqua un peu, mais Raven sourit. Quelque part, en elle, quelqu’un ou quelque chose, comprenait ce que voulait dire Honey. La notion d’amitié n’était pas une chose que l’oiseau arrivait à piger, pour le moment, mais les briques commençaient à s’imbriquer les unes dans les autres et, tôt ou tard, elle finirait par en saisir le concept. En attendant, elle comptait bien revenir embêter l’humaine avec ses questions et, peut-être, lui offrir quelques cadeaux sur le paillasson. Raven avait beau être un oiseau et pas un chat, elle se comportait parfois comme son démon. Allez savoir pourquoi.

» C’est réciproque, ajouta-t-elle, avec un sourire amical. En attendant, il est temps de retourner à nos occupations, je crois. Donne-moi le contact de ta dame émotions. (Ce qui n’était qu’un raccourci que Raven prenait pour désigner Deborah, sans se douter que c’était plus ou moins la vérité.) J’irai la voir.

La taxidermiste tendit la main pour s’emparer de la petite carte que lui tendit Honey. Elle ne lut même pas les caractères, sur le bout de carton, persuadée que, de toute façon, elle aurait oublié les informations le temps de rentrer au Fur Ever. Elle se contenta de la poser en bout de table, à moitié dans le vide, et de faire un « coucou » de la main, à Honey (oui, alors qu’elle est juste en face), avant de reprendre sa forme d’oiseau. Sur le fauteuil, le corbeau n’eut plus qu’à tendre le bec pour s’emparer de la carte et prendre son envol. Il lui fallut attendre qu’on daigne lui ouvrir la fenêtre, puis Raven retourna chez elle à tire d’ailes. Le cœur plus léger qu’à son arrivée au laboratoire, elle devait bien l’avouer.



(c) Jules
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