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 La princesse et la Bête

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Ben Ranger
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Ben Ranger
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Ben Ranger

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La princesse et la Bête - Page 8 _



________________________________________ 2020-12-14, 23:40

La princesse et la bête
Lila trouvait cela très intéressant… Elle était une petite commère elle seule. Intéressé toujours par les autres … les histoires des autres, l’amour, l’amitié, le bonheur, tout cela elle pouvait le lire, mais le voir …. Elle adorait voir des histoires qui bougent, la transportent … et si elle pouvait être la petite fée marraine, si elle pouvait être une aide quelconque alors, elle ne pouvait qu’en être la plus heureuse du monde… Lila avait toujours voulu, désiré, être quelqu’un pour quelqu’un. Ce n’était pas arrivé comme elle l’espérait.

Elle n’avait jamais eu d’enfant, et ça qu’importe si elle priait. A une époque, elle en avait énormément voulu à l’arbre sacré de ne pas lui avoir donné un enfant … de ne pas avoir accepté de lui offrir ce don. Elle lui en avait tellement voulu, qu’on aurait pu dire qu’à l’époque de l’ancien roi elle faisait parti des opposants à la royauté …. À l’époque … une autre vie, une autre histoire, mais ce qui était sur, c’était qu’elle avait trouvé une famille avec le prince, nouvellement roi, et Anubis … et toutes les personnes qui venaient dans ce château.

Son destin n’avait pas été d’être une mère ordinaire. Elle avait été une mère pour des enfants qui en avait besoin et qui avait déjà perdu leur mère. Le roi, Anubis, et maintenant Lulu, elle se sentait si proche d’eux. De leur vie. Qu’elle ne pouvait qu’aimer être la commère, la petite moutonne voyant le bonheur se former pour des enfants qu’elle n’avait pas porté, et pas élevé. Elle voulait être cette personne, et elle l’était devenu grâce à ce lieu….

Alors la peur de sa jeune reine, sa tristesse, sa joie, ses désirs, elle pouvait tout entendre pour essayer de la guider au mieux, pour lui donner à elle ce qu’elle avait sur le coeur. Alors elle sourit la petite Lila. Celle qui faisait partit d’un royaume éloigné et venu ici pour quelque chose de très peu légale. Elle sourit et elle fit un oui de la tête. Elle savait qu’Anubis et Baku faisaient en sorte d’être droit et respectueux devant elle pour que personne ne sache qu’elle était importante pour eux… Mais si sa reine désirait qu’elle le soit devant tout le monde.

Parce qu’elle en avait envie elle, que tout le monde sache qu’elle aimait le roi comme un fripon toujours en train de sourire et de courir partout, ou de dire à tout le monde qu’elle aimait Anubis le petit timide qui voulait être comme son meilleur ami. Elle voulait le dire à tout le monde; maintenant, qu’elle aimait la petit Lulu, la fille ne pouvant gérer ses émotions.

- Avec plaisir ! Je ferais en sorte que tout le monde soit au courant alors.

Elle s’était redressé… il n’y avait pas meilleure commère qu’elle même donc elle connaissait toutes les rumeurs, de partout, faire circuler le bruit qu’elle était la favorite de la nouvelle reine ça serait très simple pour elle, et elle le ferait avec plaisir.

- Les autres je m’en fiche comme de l’an 40 ma petite ! Je ne me suis jamais fait dicter ma vie par l’avis des autres sur moi ça ne va pas commencer maintenant. Parlons plutôt d’Anubis, tu comptes lui faire la tête longtemps ? Aurait tu préféré qu’il te mente ?

Lila aurait voulu faire cela … que le mensonge dure plus longtemps, qu’on la laisse dans son insouciance le temps qu’elle se fasse déjà à l’idée qu’elle était en vie… mais Anubis n’avait pas voulu… n’avait il pas au final empêcher des moments de troubles pour la jeune femme ? Lila ne pouvait pas le dire. Anubis réfléchissait comme un second du roi des fois, c’était déroutant. Lila eu un rire quand la jeune femme cria et bugua sur le fait d’arracher les vêtements ou non.

- D’accord c’accord.

Elle n’y croyait pas une seule petite seconde, mais elle pouvait faire l’effort d’y croire juste pour le bien de cette discussion. Lila sourit et observa l’extérieur. Il lui manquait un membre à cause des humains, elle sourit.

- On en déteste pas vraiment les humains… C’est plus … qu’ils nous font peur. Même le plus innocent des humains pourrait nous faire beaucoup de mal, et ça se traduit, après des siècles par une haine fictive. Le roi ne déteste pas tous les humains, toi il t’aimes. Et moi aussi je t’aime bien.

Elle n’était pas gênée pour deux sous sur ce qu’elle disait, elle le pensait vraiment. Et elle pensait réellement que la haine qu’elle pouvait sentir pour les humains … de la part de presque tous les monstres, c’était de la peur, et un système d’auto défense. « Si on attaque en premier, ils ne pourront pas nous attaquer » quelque chose comme ça.

- Exactement. Personne ne l’a forcé à t’épouser s’il ne le voulait pas. Donc c’est que logiquement, il voulait le faire n’est ce pas ?

Logique. On ne pouvait pas l’enlever. Le roi ne pouvait donc pas avoir fait quelque chose qu’il ne voulait pas … c’était qu’il le voulait … et c’était ainsi que va la vie.

- le trou dans le mur est … une expression de sa frustration très certainement mais en aucun cas une colère envers toi, de plus l’arbre aurait pu se réparer, mais il la laissait certainement pour le montrer à Baku et ne pas être contant.

La surprise avait été remit dans un coin de sa tête… Ainsi que l’arbre qui boudait un peu que son propriétaire ose le frapper pour éviter de faire un fondu en noir avec sa reine … Non… Cadeau, Arbre pas content, ça avait été éclipsé par le fait que la reine, SA reine, SON amie … elle aimait SES robes… et si on lui avait déjà vanté son talent, il était incroyable pour elle d’avoir un compliment fait par …. Par une personne qui ne la connaissait pas depuis longtemps. Elle ne disait donc pas cela pour lui faire plaisir. Elle était excité comme une puce à lui montrer tout ce qu’elle pouvait posséder.

- je te ferais des centaines de robes, que dis je des milliers je vais te faire une robe par jour pour tous les jours et pleins de robes pour les occasions !

Elle avait lancé une usine d’idée à robe. Elle devait en faire de temps en temps pour les … personnes de la cours … parce qu’il arrivait que le roi, OK OK plus Anubis, ne demande un cadeau diplomatique… et une robe était ce qui avait de mieux à offrir pour une famille … donc elle faisait des robes, mais ne les voyait jamais … et là elle pourrait avoir un modèle, une inspiration et un mannequin rien que pour elle.

- et bien sur que tu as le droit. Il y a peu de chose que la reine n’a pas le droit de faire. Et tes idées sont incroyables, il faut vite aller les noter, vite vite vite avant de tout oublier et de passer des heures à réfléchir à ce qu’on avait imaginer. Vite vite.

Elle était survolté la petite moutonne alors que des centaines d’idées étaient en train d’arriver dans sa tête et ne voulait pas s’arrêter. Bougeant comme une grande marée, ou même un tsunami bien que Lila n’en avait jamais vu.

- Le cadeau n’est pas pour le roi, il est pour toi. Ce soir avant de te coucher tu pourras l’ouvrir, et j’espère qu’il te fera sourire. Et personne non. Personne ne peut venir dans cette chambre sans y avoir été magiquement autorisé. Il y a moi, Anubis, le roi et toi. Bien sur ce n’était que pour le temps que tu te réveilles, à la fin il ne restera plus que toi.

C’était magique … un peu difficile à expliquer. Les chambres royales ne pouvaient pas être visités par tout le monde. Baku avait fait cela pour protéger son sommeil des intrus, ainsi que d’autres personnes venus ici. Seuls les personnes autorisés au début avait le droit de venir, et c’est tout. On pouvait changer cela, mais personne ne pouvait le percer. En tout cas personne ne l’avait encore percer.

Lila sourit. L’atelier de couture était forcément plus intéressant que le théâtre, elle, elle n’en doutait pas. Sautant du lit, elle revient vers la reine pour lui prendre la main alors qu’elle chantonnait gaiement en sortant de la chambre.

Devant la chambre, plus loin dans le couloir, un garde était là. Un grand homme à la peau de pierre et à la posture droite… Lila s’approcha dans cette direction, la même que son atelier … et elle s’arrête devant le garde qui se tendit encore plus.

- Allons Chen, tu n’avais pas quelque chose à dire à la reine ?

Le soldat se tendit encore encore plus … s’il allait continuer la pression sur ses os allaient le briser. Puis, d’un coup, il se courba dans un bruit de pierre que l’on plie, et qui n’a pas l’habitude de se plier.

- Je suis désolée votre majesté pour le comportement que j’ai eu lors de votre arrivé, je vous pris de m’excuser.

Avoir le roi à dos était quelque chose que personne ne voulait … et tout le monde avait vu Chen prêt à gifler la reine dans un élan de haine pour elle avant que le roi ne l’arrête… tout le monde l’avait vu, surtout le roi et la reine. Il se pencha alors en espérant le pardon… la reine pouvait tout aussi bien demander au roi de le renvoyer chez lui, ou pire…. Et Chen ne pouvait pas rentrer chez lui…..



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La princesse et la Bête - Page 8 _



________________________________________ 2020-12-15, 14:23

La princesse et la bête
Lulu avait très envie que tout le monde sache qu’elle aimait Lila, qu’elle aimait Anubis, qu’elle aimait… oui, bon, elle préférait s’arrêter là pour l’instant. Mais elle voulait que les habitants du château se rendent très vite compte que Lulu n’était capable que d’amour, dans sa vie, et n’avait jamais eu aucun mauvais sentiment pour personne. Elle n’avait pas, non plus, frappé un Être Vivant depuis qu’elle était née. Pas qu’elle se souvienne, en tout cas. Même les fleurs, la sacrifiée ne les arrachait pas. Elle les regardait, les touchait un peu s’il fallait les débarrasser d’une chose qui ne devrait pas être là ou d’une poussière, mais elle ne les coupait pas pour en faire des bouquets. Les bouquets fanent, c’est triste, laid et cruel. Point.

En gros, oui, Lulu voulait que tout le monde sache qu’elle était peut-être une humaine, mais qu’elle était quelqu’un de bien, qu’elle s’était toujours échinée à être quelqu’un de bien et que ça ne changerait jamais. Elle, elle était typiquement le genre à punir les enfants en câlins et rien d’autre, à à peine lever un index pour se donner de l’autorité et froncer les sourcils sur ses yeux noirs pour indiquer qu’elle était contrariée. Si ses émotions se voyaient parfaitement sur son visage, une chose ne l’avait jamais touchée : la colère lui était étrangère, la violence aussi. Elle n’était que sourires et douceur.

Une chose que, semblait-il, Lila avait dû voir en elle, puisqu’elle ne criait plus en regardant la petite Lulu. Elle acceptait même de dire à tout le monde qu’elles étaient amies et cela fit naître un sourire immense sur les lèvres de la reine. Elle avait une amie ! Et elle aurait presque pu pleurer, une nouvelle fois, tant elle était heureuse de cela. Pour tout avouer, elle croyait bien que Lila était la première amie que Lulu ait eue. Elle ne savait pas vraiment ce que cela impliquait, mais Lulu avait très envie de faire toutes sortes de choses que l’on fait avec ses amis, avec la moutonne.

Ce qui ne passait sûrement pas par faire une moue triste et s’inquiéter pour Lila, mais Lulu ne put s’en empêcher à l’entendre dire qu’elle se fichait de l’avis des autres. La sacrifiée pouvait le comprendre, en un sens, mais elle ne voulait tout de même pas risquer que les autres deviennent méchants avec la jolie Lila seulement parce qu’elle avait accepté de convenir à un ordre de sa reine. Oh ! C’était, sûrement, la meilleure excuse qu’elle pourrait donner ! S’il arrivait un petit malheur à son amie, elle dirait à tout le monde que Lila le faisait contrainte et forcée, parce que Lulu exigeait et prenait. Oui, voilà. Il ne manquait plus qu’à trouver comment convaincre tout le monde que ce n’était pas un gros mensonge, mais comme elle était humaine, cela devrait aller tout seul.

– Je ne veux pas qu’il me mente, bougonna-t-elle, au sujet d’Anubis. Mais ce n’était pas à lui de me dire toutes ces choses-là… (Une pensée qui amena un peu de rose à ses joues.) Puis, tu l’as vu, il s’en fiche ! Je lui ai dit que je boudais et il m’a juste regardée comme si je n’étais rien du tout ! C’est vilain ! Je suis désolée, Lila, je m’en veux tellement… Je ne voulais pas lui dire toutes ces mauvaises choses… C’est peut-être mieux s’il ne me pardonne pas.

Lulu boudait, en vérité, plus au sujet de toutes les mauvaises choses qu’elle avait pu dire à son guide, qu’à son guide lui-même. Elle s’en voulait énormément et ne savait pas de quelle manière elle pourrait se faire pardonner d’avoir été si méchante avec lui. Ce qui ne l’empêchait pas d’être triste, en vérité, de savoir qu’il n’était même pas un peu touché par sa méchanceté. Il avait juste regardé la reine lui dire de vilaines choses et s’était détourné sans être touché. Parce que lui aussi, il détestait les humains et qu’elle était humaine et le resterait. Elle aurait préféré qu’il lui dise, droit dans les yeux, qu’elle étai méchante, vilaine, et qu’il ne voulait pas d’une reine comme elle. Mais non, il était juste parti et elle ne savait plus ce qu’elle devait en penser. Lulu n’avait pas l’habitude de toutes choses-là.

Pas plus qu’elle n’avait l’habitude des envies étranges qu’elle avait eues, avec Baku, et que Lila lui balançait en pleine tête avec une facilité déconcertante. Alors, pour le bien des pensées qu’elle avait cachées sous les meubles et de son petit cœur malmené depuis le début de la journée, elle rejeta tout cela très loin et se persuada, un peu maladroitement, que Lila la croyait bel et bien. Personne ne voulait arracher les vêtements de personne, non, non. De toute façon, Lulu avait trop de respect pour le monde, pour laisser qui que ce soit lui arracher ses vêtements. Même Baku n’avait pas ce droit et c’était tout.

– Je pourrais vous faire beaucoup de mal ?

Les yeux noirs de Lulu étaient, cette fois, pleins de tristesse et il ne lui en faudrait pas beaucoup plus pour bientôt exploser en larmes et se réfugier à nouveau contre la moutonne. Mais pour le moment elle tenait le coup, maintenue hors de l’eau par l’amour de Lila pour sa personne. Forcément, même pour Lulu, le plus innocent des humains était soit un enfant (et encore) soit elle-même, et elle ne voulait pas croire qu’elle pourrait faire beaucoup de mal à Lila ou à Baku ou à n’importe quel autre monstre. Elle ne voulait pas, non plus, inspirer la peur, ce qui était presque pire que la haine, selon elle. En tout cas, elle repoussa très loin le fait qu’elle était, peut-être, avec un gros peut-être très sceptique, l’exception qui confirmait la règle pour le roi.

Tout comme elle repoussa le fait que Baku l’avait épousée parce qu’il l’avait voulu. Elle, personne ne lui avait demandé son avis, déjà. Elle ne put, néanmoins, s’empêcher de marmonner un petit « non, c’est pas logique » comme la reine têtue qu’elle risquait d’être à jamais. Mais elle préférait ne pas revenir sur cette histoire, puisque le simple souvenir du roi faisait naître des picotements étranges sur ses joues et qu’elle aimerait bien, Lulu, avoir l’air normal si elle se promenait en dehors de sa chambre.

– Comment on fait pour parler à l’arbre ? Je peux m’excuser ! Je veux m’excuser. Parce que c’est de ma faute et qu’il ne doit pas être mécontent, ni faire la tête à B-… au roi.

La reine papillonna des cils pour dissimuler le prénom qui avait failli lui échapper et insister, tout en même temps, sur une logique qui n’était logique que pour elle. Lulu ne voyait pas comment ce pourrait être de la faute de quelqu’un d’autre et elle ne voulait pas que les deux… entités se brouillent à cause d’elle. Puis Baku semblait tant aimer l’arbre qu’elle ne voulait pas imaginer à quel point il devait être triste de s’être attiré ses foudres. Il valait mieux qu’ils se réconcilient. Oui, dans la tête de Lulu, ça ne changeait absolument rien que l’un soit roi et l’autre un arbre-château.

– Non, c’est trop, beaucoup trop, Lila… (Lulu baissa un peu la tête, perturbée par tant d’envie de lui faire des habits.) Je n’ai pas besoin de beaucoup d’habits, moi, tu sais. Et puis, ce serait vilain pour ceux qui n’ont rien. On peut… on peut… Hmmm… On peut prendre tes jolies robes et les donner à celles qui n’en ont pas ? Je suis sûre qu’elles seront toutes ravies de pouvoir avoir une de tes créations et ce sera utile à tout le monde. Tu gagneras en renom et tout le monde t’aimera !

Lulu voulait montrer au monde entier la beauté des robes de Lila et elle ne comprenait pas, en vérité, que son travail ne soit pas plus apprécié dans le château. Tant pis pour les habitantes du château ! Lulu les distribuerait dans le pays tout entier et elles finiront par regretter de ne pas les avoir acceptées avant et puis c’était tout. Les femmes qui avaient trop, tout le temps, ne savaient pas reconnaître les bonnes choses. Alors que celles qui n’avaient rien, comme Lulu, seraient reconnaissantes. Ce qui était, soit dit en passant, une bonne excuse pour que Lulu ne soit pas trop gênée d’accepter tant de choses alors qu’elle ne méritait rien.

– Anubis a pourtant dit que je ne faisais pas ce que je voulais, ronchonna-t-elle, en déformant à peine ses propos. Je n’oublierai pas, tu sais. Mais on peut se dépêcher si tu veux, ça me dérange pas ! Je peux garder le pantalon quand même ?

Elle ne voulut pas dire pourquoi elle voulait le garder, mais le rouge à ses joues devrait donner une petite idée à la couturière. En attendant, Lulu était, elle aussi, très excitée à l’idée d’aller dans l’atelier de Lila. Elle aimait regarder les gens travailler, ce n’était jamais pareil que de les côtoyer dans leur vie quotidienne. Au travail, on pouvait découvrir des choses que l’on ne voyait jamais ailleurs. Elle passait, parfois, du temps à regarder les fermiers dans les champs, les bûcherons ou les artisans en tout genre. Une couturière, ce serait la première fois que Lulu pourrait en voir une à l’œuvre.

– Ah bon ? Pour moi ? Mais pourquoi ?

La sacrifiée pencha un peu la tête sur le côté, sans comprendre ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter un cadeau. Elle n’était personne. Elle était une intruse en territoire inconnue, une humaine qui s’incrustait dans la vie des monstres. Elle ne méritait pas de cadeau. En revanche, elle était presque sûre que c’était plutôt elle qui devrait faire des cadeaux à tout le monde pour qu’on accepte qu’elle reste un peu dans le coin. D’ailleurs, à bien y penser, ce serait sûrement le premier cadeau que Lulu ouvrirait de toute sa vie.

Et ce n’était sûrement pas elle qui dirait qu’elle ne sourirait pas devant le cadeau. Lulu souriait bien assez, à longueur de journée, pour savoir que même une chose qui passerait pour « nulle » pour une autre femme, serait magnifique à ses yeux à elle. Il n’y avait bien qu’une fleur ou un animal mort qui risquerait de la faire pleurer.

– Personne du tout ? Mais… Non, toi, tu as le droit d’entrer quand tu veux ! Tu es mon amie. Comment on fait pour changer ça ?

Elle ne voulut pas dire qu’Anubis aurait sûrement le droit aussi (et on ne parlerait pas du roi) mais elle n’en pensait pas moins. En vérité, Lulu aurait pu laisser entrer n’importe qui dans sa chambre sans s’en inquiéter. Elle avait le sommeil léger, elle savait qu’elle se réveillerait au moindre bruit et qu’elle serait, du coup, prête à accueillir ses visiteurs, même au beau milieu de la nuit. Les accueillir avec des grands sourires, évidemment. Lulu n’était clairement pas le genre de femme à dormir avec un couteau sous l’oreiller.

Toutes ces réflexions furent jetées loin à l’instant où Lila vint lui prendre la main pour l’accompagner dehors. Ce qui n’était pas une mauvaise idée pour que Lulu arrête, enfin, de jeter des coups d’œil au trou dans le mur et qu’elle se concentre sur quelque chose d’autre. Quelque chose qu’elle pouvait résoudre ou vivre à sa manière à elle, sans s’inquiéter des conséquences, ou presque. Heureusement qu’elle avait la couturière pour la surveiller, même si cela ne suffirait sûrement pas à l’empêcher d’agir comme elle le souhaitait.

Au bout du couloir, le garde de Lulu se tenait droit comme un i et les yeux de la reine s’emplirent de petites étoiles d’admiration. Elle était toujours aussi fascinée par la peau de pierre du grand monstre et se demandait ce que cela faisait de toucher cette peau dure. Était-elle rugueuse ou douce ? Chaude ou froide ? Avait-il un petit cœur qui battait doucement au fond de sa poitrine ? Évidemment, Lulu crut qu’il se tenait là pour l’escorter, comme il avait escorté la sacrifiée. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il vienne s’excuser.

Lulu fut fascinée par le bruit étrange qu’il produisit en se penchant et cette façon toute à lui de se tendre comme un ressort prêt à craquer. Sa voix avait la profondeur d’un éboulement et elle amusait Lulu comme il ne devait même pas s’en douter. Puis elle comprit, soudain, que c’était à elle qu’il venait s’excuser et que ce devait être à cause de la main qu’il avait levée pour la gifler. Une main arrêtée en plein vol par la voix autoritaire de son roi.

– Excuser quoi ? demanda-t-elle, en se penchant de sorte à pouvoir voir ce visage obstinément tourné vers le sol. Ce n’est pas grave, c’est normal. J’ai été impertinente et vous vouliez protéger votre roi. Je comprends tout à fait.

En vérité, Lulu aurait même été prête à tendre la joue, consciente que les gifles étaient, bien souvent, tout ce qu’elle méritait. Peu importait ce qu’elle faisait. Les gifles, les cris, les insultes. Elle était une sacrifiée et elle devait savoir rester à sa place. Ce qu’elle ne savait pas vraiment faire, même si elle essayait de se persuader du contraire.

– Mais je peux te punir si tu veux, ajouta-t-elle, avec un gloussement qui n’annonçait rien de bon. Je suis la reine, alors tu dois écouter mes ordres. (Elle fronça, à peine, les sourcils, pour se donner un petit air autoritaire.) Debout ! Bien droit, immobile. C’est… euh… mon premier ordre.

Lulu avait, depuis longtemps, lâché la main de Lila pour qu’elle n’essaie pas de la retenir et de l’empêcher de faire une bêtise. Mais bon, Lulu étant Lulu, les bêtises étaient vite arrivées et faisaient, bien souvent, des dégâts imprévus.

– Puis… Je m’appelle Lulu, enchantée Chen, tutoie-moi, c’est mon deuxième ordre ! Et le dernier : tu es pardonné, alors câlin !

La sacrifiée n’attendit aucune résistance pour sautiller et se frayer un passage contre le grand homme qu’elle décida être son troisième ami. Elle referma ses bras dans le dos de pierre et toucha à peine le garde, aussi doucement que Lulu était… Lulu, de toute façon. Ses contacts n’étaient jamais plus violents qu’une caresse, même quand elle faisait mine de s’énerver un peu. Quand elle se recula, contente d’avoir constaté température et présence d’un cœur battant, elle souriait à pleines dents.

– Chen peut nous accompagner à l’atelier ? demanda-t-elle, à Lila. Son habit est plein de trous, il lui en faut un autre, il doit avoir froid. (Elle tourna la tête vers le garde.) Si tu le souhaites bien sûr, tu n’es pas obligé, je ne donne pas d’ordres, moi. C’était le dernier, promis.

Et le pire de tous, sans aucun doute, vu qu’une humaine venait de toucher un monstre sans lui demander son autorisation, mais Lulu ne pensait pas à mal. Elle ne pensait jamais à mal.




Bran Uaike
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Bran Uaike

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La princesse et la Bête - Page 8 _



________________________________________ 2021-01-08, 23:08

La princesse et la bête
Lila avait aussi très envie que tout le monde sache qu’elle aimait sa reine. Bien sur, elle ne s’en priverait pas déjà … et qu’elle pourrait le crier était aussi une possibilité. Elle lui avait fait un cadeau, bien caché pour le moment … et elle comptait bien lui en faire plein d’autres. Lila ne pouvait pas savoir ce que la jeune femme avait en tête pour le moment… sinon elle lui dirait de ne plus le penser. Déjà Lila n’était pas le genre à se laisser marcher sur les pieds, et en plus … non… C’est tout.

- Il ne t’a pas regardé ainsi. Anubis ne sait pas parlé aux gens. La plupart du temps il a le nez dans ses livres et ne les quitte pas. Il te pardonnera, et il réfléchira aussi à comment faire pour que tu lui pardonnes. Il n’est pas si compliqué à cerner tu sais.

Anubis savait qu’il n’aurait pas dû être celui qui lui disait tout cela, mais il pensait que c’était mieux pour protéger la vie de son roi que de dire la vérité tout de suite … Et c’était ce qu’il avait fait, il ne pouvait pas changer cela… et il recommencerait certainement si c’était à refaire. Lila savait qu’Anubis avait tellement souvent été … moqué, qu’il ne laissait plus rien ne le toucher, on avait l’impression de voir un gros bloc de glace qu’il n’était pas. Lila savait que tout irait bien pour eux aussi. Ainsi que pour la jeune humaine qui était maintenant sa reine.

- Je ne pense pas que tu puisses me faire le moindre mal, Lulu.

Elle lui tapota la main dans une délicatesse tout à elle. Elle ne pensait pas Lulu capable de faire du mal … ou pas de manière consciente, et c’était ce qui lui faisait le plus peur dans l’histoire. Lullaby pourrait vouloir la paix dans le monde, mais les humains ne voulaient pas la paix … amenait à faire confiance aux autres…. Lila cacha au plus profond d’elle cette peur et ne la laissa pas se traduire sur son visage. Lila observa les écorces.

- Parler à l’arbre ? Il te suffit de mettre ta main contre son écorce et de vouloir sentir. Quand tu sentiras sa chaleur alors c’est que tu seras connecté à sa magie, et à lui-même. Mais ne t’en fais pas, il est bien plus serein que n’importe qui ici.

Lila voyait l’arbre comme une divinité bienveillante, une entité sans cœur, sans paroles, mais avec cette chaleur n’appartenant qu’à elle. Lila ignorait si une humaine pouvait sentir la chaleur de l’arbre … si elle pouvait se connecter avec … mais ça ne l’étonnerait pas. L’arbre était une entité calme … il n’était pas … réel. Lila le voyait plus comme un plaid, une chose rassurante et magique. En tout cas, l’arbre ne semblait pas vouloir changer son destin. Lila réfléchit un instant à la proposition de la reine.

- Tu m’autoriserais à le faire ? A donner des robes aussi à d’autres personnes ? En réalité …. Je n’ai jamais osé demander à Baku si j’en avais le droit… je ne pense pas qu’il me dirait non, mais normalement la couturière du roi n’a pas ce genre de droit tu sais … mais si la reine m’autorise je pourrais lui faire des centaines de robes pour elle et pour toutes les femmes du monde, et les hommes qui veulent en porter.

Elle avait à nouveau des étoiles dans les yeux. Elle n’avait jamais demandé à Baku parce que normalement ça ne se fait pas… parce que le monde lui dirait non … La coutière du roi habille le roi et ses dames … pas le monde … mais si la reine acceptait, si la reine le voulait bien … Lila savait que le roi ne lui dirait pas non, qu’il ne lui aurait jamais dit non … alors elle pourrait faire encore plus de bien autour d’elle ? Ses robes étaient pour la royauté, pour les femmes de seigneurs… mais la plupart n’en voulait pas … alors si elle pouvait étendre son savoir et en offrir toujours plus … elle pourrait même faire des échanges pour que personnes ne disent qu’elle donne de l’argent aux pauvres, toutes les chutes de tissus on lui offre et elle peut en faire plein de robes. Lila ne revient pas sur Anubis, une discussion entre eux s’impose. Elle lui dit qu’elle pouvait garder le pantalon alors qu’elle sortait par la porte. Le cadeau laissait sur la table de nuit.

- Parce que j’en avais envie.

C’était aussi simple que ça pour notre moutonne, elle avait eu envie, l’idée et le moyen … trois ingrédients pour faire un cadeau. Bien souvent les gens n’avaient pas les moyens, comme un petit muse derrière son écran, alors que les idées et les envies étaient à leur paroxysme … et donc les cadeaux n’étaient pas faite… et aussi parce que le recevant ne voudrait pas qu’elle oblige le moyen à venir avec mais c’était autre chose. Lila avait prit sa main et sourit.

- Nous le dirons au roi, il changera les sorts autour de ta chambre pour que je sois une des invités alors.

Lila ne le montrait pas … ou si carrément en faite, mais ça la flattait de pouvoir être une autorisé dans la chambre de la jeune femme … d’avoir le droit de venir et d’être à ses côtés. Elle était toute heureuse, et dans la plupart des jeux des petits cœurs sortiraient de sa tête. Les cœurs s’étaient arrêtés pour parler de Chen.

Le garde se tendit encore… il était prêt à avouer tous ses péchés si cela pouvait lui éviter le renvoie, mais la suite le prit au dépourvu. Il se releva juste à peine dans ce bruit si étrange pour regarder vers Lila. Son regard voulait dire clairement « elle est sérieuse ou pas ? ». Lila sourit à l’intéresser le temps que cela arrive à son cerveau de pierre. Il n’eut pas le temps de répondre qu’elle parla de punition, et la pierre devient du marbre. C’était la définition même de « blanchir » « ternier » ou tout simplement « blemir » devant l’ordre.

Chen fit ce qu’elle disait alors que Lila ricanait de son côté, sans la moindre méchanceté bien sur. Chen observait la reine … il ne voulait pas la regarder de haut … mais s’il devait rester droit et immobile, il n’en avait alors pas le choix … droit comme un I il attendait que la suite sorte alors qu’il dit un simple « bien votre majesté » pour le premier ordre énonçait. Chen était de ceux qui savait que le roi ne reviendrait pas sur sa décision, jamais … et il savait qu’avoir la reine a dos serait sa perte. Il était un homme pierre, mais il était un homme pierre d’un village qui n’existe plus. Il avait été le seul survivant. Puis le second ordre tomba.

- Vous …

Il était choqué alors que ses yeux ressemblèrent à des gros ronds noir … la tutoyer allait être quelque chose de bien plus difficile pour les autres soldats de l’arbre que pour Lila…. Il n’eut pas le temps cependant de le dire que la reine finit dans ses bras. Il observa rapidement de chaque côté paniqué qu’on puisse le trouver ainsi enlaçant la reine. Une rumeur sur la reine qui n’ait pas fidèle serait le pire en ce temps troublé … Il ne savait pas quoi faire pour ne pas que cette idée, qui risquerait de faire des rumeurs, disparaisse. Quand elle recula, il se sentit respirer à nouveau alors qu’il était toujours aussi rigide que la pierre.

- Câlin ?

C’était donc ça, un câlin pour les humains ? Il se demandait si elle en faisait souvent … peut être que la reine était le genre à faire des câlins … mais pas tout le monde accepterait cela sans sourciller. Il observa la demande de Lila … Lila qui fit simplement un sourire pour dire qu’il faisait bien ce qu’il voulait. Chen était le genre à ne pas vouloir d’aide, ni de charité… il avait fallu un long débat avec Anubis pour qu’il accepte une petite chambre dans l’arbre… être le seul survivant de son village lui avait donné l’impression qu’il n’avait sa place nulle part … Baku et Anubis lui ont rentré dans le crâne que là où une personne n’a pas sa place, c’est qu’il ne l’avait pas encore trouvé à leur côté.

- Je … je veux bien … Mais … je suis en service.

Il n’avait jamais demandé à Lila un autre habit…. Jamais il n’aurait osé alors que les nobles d’ici pouvaient lui demander. Les seuls qui s’habillaient vraiment chez elle était Anubis, le roi, et certaines d’autres personnes mais qui ne venaient pas souvent. Lila reprit tout sourire.

- Nous alors te confectionné un nouveau vêtement la reine et moi, et nous te l’apporterons ensuite, cela peut il convenir à tout le monde ?

Lila était heureuse qu’on lui demande de l’aide… La jeune reine était là depuis à peine quelques jours, deux, qu’elle avait déjà réussi à la rendre heureuse, et à faire en sorte qu’une nouvelle personne accepte ses créations … Et elle ne pouvait imaginer meilleure monde en ce jour. Elle reprit la main de la reine dans la sienne pour regarder.

- Tu vas rencontré beaucoup de monde ici, je ne pense pas que toutes seront … contente de recevoir un câlin, il te faudra faire attention d’accord ?




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La princesse et la Bête - Page 8 _



________________________________________ 2021-01-14, 19:25

La princesse et la bête
CChen était pour le moins fascinant et Lulu jurait qu’il deviendrait son ami, au même titre que tous les autres, s’il en avait l’envie, évidemment. Elle, elle aimerait bien pouvoir en découvrir plus sur lui, ce qu’il était, d’où il venait, pourquoi il s’appelait Chen, pourquoi il était devenu soldat, à quel point il aimait son roi. Et elle ne doutait pas qu’il devait aimer son roi. Même si, à cause d’elle, le pauvre homme avait été grondé comme il ne devait s’y attendre. Oui, grondé. Lulu n’était qu’une nouvelle arrivante, dans ce monde étrange, mais elle avait bien compris que l’ordre de Baku avait résonné, dans toute la salle, comme un grondement de tonnerre qu’il ne fallait pas titiller, au risque de prendre la foudre. Et Chen avait failli prendre cette foudre parce qu’elle avait souri, comme la grosse idiote qu’elle était.

Oh, elle ne loupa pas, Lulu, le regard que Chen lança à Lila, alors qu’elle ne comprenait pas, elle-même, pourquoi il venait s’excuser à elle. En vérité, à la place du soldat, elle serait allée s’excuser au roi, ou se serait elle-même infligée une punition un peu au hasard, pour dire qu’elle avait fait une bêtise, mais qu’elle faisait tout son possible pour se racheter. Lulu n’avait rien à pardonner, en tout cas, puisqu’elle ne lui en voulait pas. Ce regard, la jeune reine l’intercepta, ne dit rien mais n’en pensa pas moins. S’il croyait qu’elle n’était pas sérieuse, c’était simplement parce qu’il ne la connaissait pas et, maintenant, ils avaient tout le temps du monde pour se connaître convenablement.

Tiens. Elle était reine. Elle pourrait demander au roi (ou exiger dans un caprice de gros bébé, à voir) d’obtenir un garde personnel. Bon, clairement, il ne ferait pas office de garde, plus d’ami qu’elle pourrait tirer derrière elle à longueur de temps, mais ce n’était pas si mal, non ? C’était, tout de même, moins risqué que de partir en guerre, et la demoiselle de Chen en serait contente, ou son damoiseau, Lulu ne jugeait pas. Mais pour cela, il lui faudrait imposer sa proximité au garde de pierre et elle savait qu’il ne l’aimait pas… Un dilemme qui s’imposa à elle comme une évidence et la perturba un peu, mais pas assez pour ne pas punir Chen.

Avec son autorité qui ressemblait plus à une boule de coton lancée au visage de quelqu’un, Lulu exigea qu’il se redresse, pour qu’elle puisse le voir correctement et préparer son attaque. Une attaque qu’il ne devait pas attendre, que personne n’attendait et que Lulu ne pouvait pas voir comme une agression, mais il était, peut-être, temps de se faire une raison. Dans ce monde, elle ne côtoyait plus des enfants un peu délaissés, mais des monstres qui la détestaient. Pour l’instant, elle n’avait pas encore compris qu’elle devait se retenir, mais bientôt, elle comprendrait.

Alors qu’elle venait de lui donner son nom et de lui ordonner de la tutoyer, Chen se permit de la vouvoyer. Si Lulu eut, l’espace de quelques secondes, une mine tout à fait outrée, elle ne se laissa pas perturber et attendit qu’il soit tout à fait déconcentré (parce qu’il restait un garde, et qu’elle ne voulait pas perdre la tête en le câlinant) pour se jeter contre lui. Là, contre le torse de pierre du grand garde, Lulu ferma les yeux un instant et tendit l’oreille aux bruits qui remuaient, à l’intérieur de lui. Elle aimait les bruits de la vie, les battements, bruissements et autres grouillements que l’on pouvait entendre partout, tout le temps. Ce qui différenciait la mort de la vie, pour elle, c’était le bruit.

Quand elle se recula, bien contente d’avoir pu tout écouter de lui (ce qui, dit comme cela, était assez étrange, mais lui passait tout à fait au-dessus de la tête), Lulu remarqua bien que la chose ne lui avait pas tant plu. Il restait de marbre (presque littéralement, pour le coup) et ne souriait pas. Le seul mot qui sortit de sa bouche fut une interrogation au sujet du mot câlin. La reine battit des cils, sans comprendre. N’avait-il jamais fait de câlin à personne ? Les monstres ne faisaient-ils jamais de câlins ? Devrait-elle s’arrêter d’en faire parce qu’elle devenait leur reine ? Ou peut-être devait-elle arrêter parce qu’elle était une humaine et que les humains ne méritaient pas de toucher le moindre monstre…

En plus de ne pas apprécier son câlin (ce qui, d’ailleurs, lui donnait maintenant l’envie de lui arracher un sourire quoi qu’il lui en coûte) Chen refusait de venir avec elles dans l’atelier de Lila ! Évidemment, loin d’être une reine imperturbable, Lulu gonfla les joues et fronça un peu les sourcils, boudeuse. Elle avait pourtant l’habitude qu’on lui dise non, mais elle n’aimait pas l’entendre pour autant. Elle voulait s’amuser un peu, essayer de ne pas penser à certaines choses et, surtout, trouver une excuse de taille (Chen) pour empêcher Lila de revenir sur le sujet de Baku. Sa tentative avait lamentablement échoué.

– Oui, oui…

Déçue, Lulu baissa la tête et se demanda ce que pouvait bien être son travail, à Chen, pour avoir l’autorisation de s’excuser pour rien, en plein service, mais ne pas avoir le droit de suivre sa reine quand elle le lui demandait. En tout cas, l’alternative, trouvée par Lila, ne plaisait pas tellement à Lulu, mais elle ne pouvait pas dire non, elle qui n’avait toujours su que dire oui. Alors, elle releva finalement la tête, se para d’un petit sourire et toucha, doucement, le dos de la main de Chen, sans trop insister pour ne pas le perturber davantage.

– Tant pis, ce sera la prochaine fois ! Et ne t’en fais pas, je vais laisser Lila faire ton vêtement, pour que ce soit tout bien joli comme il faut et que tu sois tout beau ! Prends soin de toi, Chen, ajouta-t-elle, avec un petit rire, avant de se détourner de lui.

Dans sa main, celle de Lila s’était à nouveau fait sa place et Lulu s’inquiéta alors de ce qu’elle voulait lui dire. En tant qu’amie de Lulu, Lila avait, désormais, le droit à toute son attention, qu’importe ce qu’elle fut en train de faire. C’était ainsi qu’elle croyait être l’amitié, en tout cas, et elle ferait de son mieux pour ne pas être une mauvaise amie.

Sauf que les mots de la moutonne ne lui plurent pas le moins du monde et Lulu le fit savoir d’une mine triste. Elle ne comprenait que petit à petit qu’elle devait rester à sa place, malgré l’estrade sur laquelle l’avait posée le roi, qu’elle ne pouvait pas faire comme avant, et qu’elle devait se retenir, maintenant. Avant, Lulu n’était personne. Elle pouvait tendre les mains à un enfant, sans risquer de lui faire mal, de le dégoûter ou de l’énerver. Désormais, elle faisait face à des monstres qui la détestaient et elle ne savait pas où elle avait rangé cette information, jusqu’à cet instant. Peut-être s’était-elle laissée trop emporter par les mots de Baku, par ceux de Lila.

Revenir sur terre, si brutalement, lui fit un peu mal, mais Lulu sourit.

– Tu as raison. Je ne dois plus toucher personne. Tu es si gentille avec moi, Lila, que j’oublie un peu que vous ne m’aimez pas. Ce n’est pas grave ! Je vais rester à ma place. (Elle virevolta vers Chen, avant qu’il ne s’en aille.) Je suis désolée, je ne voulais pas te faire du mal. Je ne recommencerai plus, c’est promis. Mais tu es mon ami, alors si tu as besoin d’un câlin, tu peux me le demander, hihi !

Oui, bon, Lulu restait Lulu et si elle pouvait gruger un peu, au passage, elle n’allait pas se gêner. En attendant, la sacrifiée tourna les talons et, la main refermée sur celle de Lila, l’emporta derrière elle dans un couloir, pour ne pas déranger plus que nécessaire le grand garde. Bien évidemment, Lulu n’avait toujours pas la moindre idée de l’endroit où elle allait, mais elle y allait avec beaucoup d’entrain, en tout cas.

– Je suis désolée, Lila, si je fais des choses que je ne devrais pas. Tu as le droit de me disputer, ça ne me dérange pas. Je n’ai toujours côtoyé que des enfants, alors je ne sais pas bien ces choses-là.

Lulu s’arrêta, finalement, à un croisement, et zieuta de chaque côté, sans même réussir à se souvenir de l’allée qu’elles venaient d’emprunter. Ce n’était franchement pas une bonne idée de laisser la sacrifiée les mener. Elle n’était pas un bon guide, elle, et elle avait perdu le sien quelque part ailleurs, dans le grand arbre. Il la boudait, elle le boudait, et il n’était pas là pour l’aider à se sortir de sa galère ! En tournant à nouveau la tête vers un couloir, elle crut apercevoir une peau très sombre, et de petites cornes adorables, mais l’image disparut aussitôt et Lulu revint à Lila.

– Je nous ai perdues ! Je ne sais pas où nous sommes ! Je ne l’ai pas fait exprès, je le jure…

Elle baissa un peu la tête, pour cacher la honte qui la gagnait. Lulu n’avait jamais été douée, dans les bâtiments, pour se repérer. Au grand air, en revanche, elle ne se perdait jamais. Paradoxal, peut-être, mais pas moins vrai. Là, elle le promettait silencieusement : elle ne prendrait plus jamais les devants.




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La princesse et la Bête - Page 8 _



________________________________________ 2021-02-25, 20:02

La princesse et la bête
Chen comme Lila ne comprenait pas la reine. Si la deuxième commença à en prendre l’habitude, le premier n’était pas du tout proche de l’accepter. Il n’était qu’un garde. La reine ne pouvait pas être gentille avec lui. De plus, il était un garde qui avait été grondé, un garde solitaire, il ne pouvait pas tout simplement être apprécié. C’était en tout cas ce qu’il se dit à ce moment là. Chen observa la reine. D’un faible sourire, il lâcha un tout aussi faible « merci » en direction de la jeune femme. Lila elle s’était redressée comme un paon alors qu’elle lâche simplement un :

- Bien sur qu’il sera joli, je suis la plus douée dans mon domaine et c’est tout.

Les épaules en arrière, la tête relevait, elle était même prête à se trouver des plumes pour les montrer au monde entier. Madame ne faisait jamais rien de moche, sauf pour la princesse Vivianne, mais c’était une autre histoire, et même le roi le savait déjà. Sinon, elle mettait un point d’honneur à faire en sorte que toutes ses créations soient la perfection. Souriant comme une bien heureuse, elle continua d’avancer.

- Oh ma petite je ne dis pas que tu dois toucher personne. La plupart des gens de ce monde ne connaisse pas les câlins. Chen est le dernier survivant de son village. Ce n’est pas qu’il ne t’aime pas, toi, c’est qu’il n’a jamais réellement connu l’affection qu’amène un câlin. Le roi n’est pas câlin avec ses sujets tu sais.

Chen lui avait rougit alors qu’il entendait et la parole de sa reine, et les paroles de Lila. Un câlin c’était étrange comme … concept. Il fit juste un signe de tête. Courbant son visage pour observer quelque chose sur le sol, et ainsi acquisser à la jeune femme. Il ne lui demanderait pas un câlin, pour la bonne raison que c’était le dernier, et qu’il ne voyait pas du tout dans quel contexte il pourrait en demander un nouveau. Il releva la tête alors qu’il ne voyait déjà plus la jeune femme et Lila dans le couloir. Alors il éleva un peu la voix, espérant qu’elle l’entende.

- Je veux bien être ton ami.

Lila avait entendu la phrase, et un doux sourire naquit sur son visage. Elle pressa la main de Lulu. Elle ne savait pas si elle avait entendu ou non. Mais elle le répéterait si jamais.

- Ne t’excuses pas, tu es la reine, les règles sont écrites par toi, pas l’inverse. Si tu décides que les câlins sont une chose que tu veux instaurer, alors instaure les.

Elle se demanda un instant si la reine serait pour visiter l’orphelinat … peut être qu’elle pourrait donner de l’amour déjà enfant, à des monstres qui n’ont pour le moment de la peur des humains que les histoires que l’on raconte le soir ? C’était une idée qu’elle nota. Mais chaque chose en son temps. Alors qu’elle se laissa guider, Lila sourit à la jeune femme.

- Allons, allons. Ne t’en fais pas. Je connais bien cette arbre, nous ne sommes pas perdus, nous visitons juste un peu plus que nécessaire. Profites-en.

Elle sourit alors que l’arbre était un véritable dédale de couloir. Et tous avait un endroit, une zone, d’où la lumière s’échappait toujours. Alors qu’elle souriait à la princesse, Lila vit une ombre au loin … Elle finit par avancer pour ouvrir une porte et lui montrer son antre qu’elle avait pourtant déjà visité. Peut être était elle un brin moins bien rangé que la dernière fois ? Mais au vue de la quantité de tissus entassés de ça de là, Lila ne voyait elle, plus de différence.

Dans l’atelier, la discussion se porta plutôt sur comment apporter des robes, de comment les faire, des couleurs préférés de l’une et de l’autres. C’était un temps agréable entre deux amies, dont une qui voulait absolument que l’autre essaie tout ce qu’elle avait, et qu’elle comprenne son amour du tissu. Lila mettait tout en œuvre pour lui transmettre cela, et surtout que la reine s’ouvre plus sur ses désirs, ses choix, les choses qu’elle voulait. Le temps pensa rapidement et il était déjà temps de la laisser.

Lila la ramener à sa chambre en faisant un chemin beaucoup plus court que précédemment. Alors qu’elle allait la laisser, elle se retourna, entra dans la chambre et prit le cadeau qui trônait là, oublié pour le moment. Lila lui tendit le paquet alors qu’elle trépignait d’impatience, passant d’une jambe à l’autre.

- je l’ai fait en pensant à une solution. Tu sais le soir où tu devais être sacrifié, j’ai prié le dieu-arbre en faisant ce présent, et tu es en vie. Je sais que ça n’a rien à voir, mais je me dis que ce cadeau te revenait, que tu étais la seule à pouvoir l’avoir et l’utilisait, si tu en as envie.

A l’intérieur du paquet se trouvait un attrape-rêve. Il se composait d’un rond bleu principal, avec rien à l’intérieur. Il semblait manquer quelque chose. Sur les côtés tombés des cordes bleus nuit aussi, et au bout se trouvait des plumes. Toutes les plumes étaient bleues, sauf celle du milieu, qui attirait plus le regard. C’était la plume que Lulu avait offert à Lila alors qu’elle pensait ne pas survivre une nuit de plus. La particularité de ce présent ? Dès qu’elle le sortira de son paquetage, un oiseau ou un papillon, ou qu’importe la créature qui décidera de manger ses rêves à ce moment là, se calera dans le cerceau et deviendra aussi d’un bleu nuit. Bien sur cela ne leur fera rien, et ce sont les animaux qui le désirent. Lila se demandait bien quels animaux ne voudraient pas une gratouille derrière l’oreille d’une reine aussi douce. Lila finit par laisser la reine à ses rêves. Elle précisa que Chen était devant la porte et protégerait l’entrée de la chambre et de dormir tranquille.

Dans la chambre de Baku, après une douche froide, il avait fini par mettre un simple caleçon et un peignoir, en soie rouge s’il vous plait, qu’il laissa ouvert pour la simple et bonne raison qu’il ne retrouva plus la ceinture pour le fermer. Il se posa, se relevait, bougeait. Il ne comprenait pas tout Baku. Il observait la carte de son domaine et pouvait voir le rouge bariolé de la zone humaine. Il toucha du doigt la distance entre l’arbre et les humains qui ne pourront jamais l’accepter.

Pourtant, il y avait Lulu. Il y avait cette petite femme qui le rendait dingue depuis qu’elle avait sourit. Cette jeune femme qui avait demandé son prénom, qui avait demandé de visiter son monde, qui avait voulu sauver un enfant d’une bosse. Cette femme. Une partie de lui ne voulait pas croire qu’elle puisse être humaine. Une autre partie savait qu’elle était la partie des humains qu’il ne connaissait pas. Les armées humaines, la politique, les connards humains, il connaissait cela. Et il savait qu’il en avait aussi de son côté qui n’était pas mieux ….

Il ne voulait pas mettre Lullaby dans la même case que tout le monde. Il voulait la mettre à part… et il avait réussi, elle était sa reine après tout maintenant … Ce qui était … Incroyablement déstabilisant. Il ne voulait pas la trahir, il voulait qu’elle accepte son statut… mais une personne capable de sauver la personne qui allait la tuer pourrait elle prendre les décisions nécessaires à la protection de son peuple ? Il se demandait si elle n’acceptera jamais l’exécution d’un traître comme dans la pièce de théâtre qu’ils avaient à peine regardé…

Il soupira alors que l’arbre fit un bruit. Non. Pas un bruit. L’arbre lui renvoya une sensation qu’il ne comprenait pas réellement et laissa passer sous un caprice. Il se déplaça vers sa fenêtre, prêt à la fermer. Comment pouvait il savoir que l’arbre avait fait en sorte que, qu’importe comment Lullaby saute, ou laquelle fenêtre elle vise, elle tomberait toujours dans la bonne ? Il ne pouvait pas le savoir.




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La princesse et la Bête - Page 8 _



________________________________________ 2021-03-03, 09:33

La princesse et la bête
Si Lila pensait que lui indiquer le passé de Chen forcerait Lulu à ne plus le toucher, alors elle n’avait pas encore bien compris de quelle façon fonctionnait le cerveau un peu défaillant de sa reine. Tout au contraire, ses mots la firent jurer, au plus profond d’elle, que le garde méritait tout l’amour du monde et que les câlins étaient la première étape pour le soigner et remettre un sourire sur son doux visage. Oui, doux. La pierre était douce, pour Lulu, et elle refusait de le voir autrement. Il méritait d’être poli avec la même douceur, plutôt que taillé à grands coups de burin, comme devait le faire Baku et tous les autres. Ils ne comprenaient rien au monde, eux, c’était tout. Et elle jurait sur la vie qu’on lui avait donnée, qu’elle leur ferait comprendre qu’ils se trompaient. La violence, les visages durs, les mots claquants, ne forgeaient pas les gentils, mais les méchants. Et elle avait décidé que tous les monstres du château étaient les gentils de l’histoire. Alors, il leur fallait de l’amour et de la tendresse. Point. C’était non-négociable.

Évoquer le roi de cette manière n’était pas, non plus, la meilleure idée du monde. Les joues de la reine rougirent instantanément et elle se demanda bien ce qu’il était, alors, le roi, s’il n’était pas très câlin avec ses sujets. Parce qu’il lui en avait fait un ou deux, tout de même, et qu’il n’avait pas eu l’air de déprécier cela. Mais c’était, surtout, le soulagement qui fit rosir ses joues. Parce qu’elle osa, alors, se dire que, peut-être, Baku n’était câlin qu’avec elle et son petit cœur de romantique ne pouvait trouver cela que très mignon. Ce qui, inévitablement, lui donnait envie de sauter au cou du roi pour réclamer les câlins qu’il ne donnait qu’à elle. D’un autre côté, c’était tout de même triste de savoir qu’un homme comme lui était avare de câlins et elle se demanda bien pourquoi personne n’avait eu le droit de profiter de la chaleur du roi. Alors, oui, entre sa possessivité et son envie de partager, Lulu était un peu perdue.

Pas assez perdue pour ne pas entrer Chen élever la voix, derrière elle, et lui assurer qu’il voulait bien être son ami. Bien. Parfait. Un nom de plus à la liste de ses conquêtes amicales. Lulu jurait de faire le nécessaire pour que lui aussi, il ait le droit d’entrer dans sa chambre quand il le voudrait. Oui, à ce rythme, sa chambre serait aussi publique qu’une gare, mais bon. Lulu n’avait jamais eu de vrais amis et elle espérait pouvoir rattraper le temps perdu, maintenant que le roi lui avait donné une seconde vie. Une pensée qui, inévitablement, força la reine à glisser les doigts sur son épaule, le regard un peu perdu dans le vague, à imaginer les crocs de Baku plantés dans sa chair. Elle aurait pu imaginer des choses un peu moins habillées que ses joues n’en auraient pas été plus rouges, à cet instant, alors qu’elle essaya, tant bien que mal, de reprendre le fil de la conversation avec Lila.

Elle ne voulait forcer personne à lui faire de câlins, Lulu, mais elle ne voyait rien de mieux au monde, elle, qu’un peu de chaleur, de tendresse et beaucoup de bruits. Écouter ou faire écouter aux autres les palpitations de la vie, dans un corps bien vivant, elle trouvait cela d’une beauté qu’elle n’osait pas dire, pour que personne n’ose se moquer d’elle. Et elle devait bien avouer, dans la foulée, qu’elle n’avait connu aucun bruit plus beau, jusqu’à aujourd’hui, que les battements de cœur précipités de son roi. S’il pensait pouvoir échapper à ses câlins, à l’avenir, il pouvait se mettre le doigt dans l’œil. Maintenant que Lulu avait eu un aperçu de la vie qui battait au fond de lui, elle comptait bien en profiter au maximum.

Dans l’atelier, Lulu fit de son mieux pour être une bonne amie. Elle écouta Lila avec beaucoup d’attention, ne manqua pas de la couvrir d’éloges et, peut-être, de petits câlins de temps en temps. Parler de ses envies, à elle, la sacrifiée, ne la mettait pas bien à l’aise et elle éluda la plupart des questions pour demander, plutôt, ce que Lila aimait, elle. C’était bien plus intéressant ! Surtout que Lulu ne saurait pas dire, elle-même, ce qu’elle préférait entre telle ou telle couleur, telle ou telle forme. On ne lui demandait jamais son avis, avant, et elle ne se posait pas plus de questions que cela. En vérité, elle pensait aimer tout. Même s’il semblait que ses goûts avaient, un peu, évolués, pour se diriger vers un marron sombre, comme l’écorce d’un arbre ou du chocolat noir.

De retour dans sa chambre, Lulu avait, évidemment, oublié cette histoire de cadeau. Heureusement pour elle, Lila le lui rappela en entrant dans sa chambre avec elle. La petite moutonne s’empara du paquet et le lui tendit. Lulu le réceptionna sans être tout à fait sûre de ce qu’elle devait en faire. Était-ce vraiment pour elle ou devait-elle le donner au roi ? Elle ne savait plus et elle se pinça les lèvres, le paquet entre les doigts, un peu perdue. Évidemment, les mots de Lila ne l’aidèrent pas du tout à trouver une logique à tout ceci. Elle ne comprenait pas, elle, pourquoi la couturière aurait prié pour elle. Lulu était une sacrifiée, elle aurait dû mourir ce soir-là. Il n’y avait eu que Baku pour jouer les égoïstes et la sauver de la mort en lui donnant ce qu’il n’aurait jamais dû partager avec elle sans son avis. Oui, si elle avait pu dire non, alors elle l’aurait dit. Parce que malgré tout ce qu’ils s’étaient dit, Lulu continuait de croire que quelque chose n’allait pas, dans cette histoire, et que le roi aurait mieux fait de la manger, point.

Au moins, elle n’aurait plus à rougir chaque fois qu’elle pensait à lui !

Lulu repoussa tout cela loin dans son esprit et offrit un grand sourire à Lila, en la remerciant. C’était la première fois qu’elle recevait un cadeau, la reine, et elle se sentit soudain… méchante, pour tout avouer, alors qu’une pointe de déception lui crevait le cœur. Oui, elle aurait préféré que son premier cadeau vienne du roi, mais elle ne pouvait pas l’avouer cela, et elle se sentait… sale, de penser ainsi. Lila était son amie, elle avait le droit de lui offrir quelque chose et Lulu avait le droit d’en être heureuse !

Alors, le plus délicatement possible, Lulu s’empara du papier qui recouvrait le paquet et l’ouvrit sans le déchirer. Dans la petite boîte, elle trouva un attrape-rêve. Elle trouva le bleu du rond très joli, comme un ciel d’été alors que le soleil commençait tout juste à se lever. Du bout des doigts pour ne rien casser, ne rien froisser, Lulu caressa les plumes bleues et s’arrêta sur celle du milieu, plus jolie que les autres, qu’elle reconnut sans mal : la plume de l’oiseau prophétie, offerte à Lila pour qu’elle en fasse ce qu’elle avait envie. La voir, ainsi, accrochée à un cadeau pour elle, fit, au fond, un peu de mal à Lulu. Elle se demanda si c’était bien juste de lui retourner son présent, de se débarrasser de son cadeau pour qu’il lui revienne. Elle aurait préféré que Lila la garde pour elle, puisqu’elle la lui avait donnée. Donner, c’était donner.

Évidemment, la reine ne put rien en dire et se para d’un sourire ravi, qu’elle pensait vraiment, alors que ses yeux tombaient dans le cercle vide de l’attrape-rêve. Elle faillit demander s’il manquait une pièce, si elle l’avait cassé, si quelque était tombé parce qu’elle n’avait pas fait attention, quand la place vide fut, soudain, pleine d’étincelles bleu nuit. Les particules scintillantes furent, très vite, remplacées par un petit animal que Lulu ne connaissait pas : il ressemblait à un petit oiseau comme elle n’en avait jamais vu. La vouivre se posa lourdement sur l’anneau avec ses pattes arrière, tandis que ses grandes ailes bleues, membraneuses, venaient s’accrocher plus haut. Sa petite tête, plus foncée, présentait un regard dur et lumineux, azur, ainsi que de petits crocs adorables. Immédiatement, Lulu le trouva absolument mignon et ne put s’empêcher de lui gratter le menton, loin de se douter que la vouivre avait, normalement, cent fois la taille de celle-ci et qu’elle ne faisait pas partie des animaux les plus gentils du monde.

De nouveau seule, Lulu accrocha l’attrape-rêve tout près de son lit, pour pouvoir le caresser quand elle le voulait. Tâche accomplie, elle se demanda si elle devait aller embêter Chen, puisqu’il osait se planter devant sa porte sans entrer, mais un regard sur le pantalon, posé sur le lit, lui redonna une autre idée. Une idée qu’elle avait tant gardé dans un coin de sa tête, qu’elle ne pouvait plus s’empêcher d’y penser, désormais. Alors Lulu se défit de sa robe en vitesse, enfila le vêtement, ainsi qu’un haut lâche amené par Lila tout en même temps (il ne manquerait plus qu’elle se trimballe sein nu…) et ouvrit grand la fenêtre de sa chambre.

Le vide, sous le petit balcon, ne lui fit pas peur. Lulu se pencha au-dessus de la balustrade et regarda vers le bas, puis vers le haut, à la recherche d’un signe de la direction qu’elle devait prendre. Elle se souvenait de la branche, loin au-dessus, sur laquelle elle avait osé faire des demandes indécentes qui lui brûlaient encore les joues. Lentement, la sacrifiée passa les jambes par-dessus le muret. Le vent frais de la soirée jouait avec ses boucles brunes et lui faisait du bien, comme un souffle chaud au creux du cœur qui lui disait qu’elle ne devait pas hésiter, qu’elle devait y aller, s’échapper pour lui faire regretter de bouder. Il n’y avait qu’elle qui avait le droit de bouder. Baku n’avait pas le droit, lui, de faire un gros trou dans le mur et de s’enfuir. Cela n’était pas permis et la reine se devait de l’indiquer au roi.

Décidée, elle jeta un coup d’œil en arrière, chuchota à son nouvel animal de compagnie de ne pas faire de bruit et de ne pas s’inquiéter, pour que personne n’ait la mauvaise idée de venir la chercher dans sa chambre quand elle n’y serait plus. Il serait, franchement, fâcheux que l’on ose venir déranger le roi pour lui indiquer que la reine avait disparu. Avec un dernier sourire, elle crocheta une prise, sur le tronc de l’arbre, et échappa au balcon. Dans la forêt, dans la nature toute entière, Lulu était à sa place. Plus agile que son innocence extrême pouvait le laisser supposer, elle était la meilleure grimpeuse de son village. D’une vitesse et un professionnalisme insoupçonnés, la brune se hissa le long de l’arbre, toujours plus haut, ses yeux noirs rivés sur son but.

Elle ne sut pas elle-même comment elle sut quelle fenêtre viser, à quelle hauteur monter, mais quelque chose, au fond de son cœur, lui indiquait que cela ne pouvait être que la haut, juste un peu plus haut, si près de sa propre chambre qu’elle trouva cela franchement abusé. Comme si, au fond, tout était fait pour la tenter à faire des bêtises auxquelles Baku ne s’attendraient, certainement, jamais. Mais il ferait bien s’y habituer. S’il ne voulait pas d’imprévu, dans sa petite vie, il fallait épouser quelqu’un d’autre. Lulu avait sa propre vision des choses et elle refusait, pour une raison obscure, de venir toquer à la porte de ses appartements en attendant que le roi accepte de lui ouvrir. Non. Il avait fait d’elle une reine, alors elle prenait ce qu’elle voulait, voilà.

Ce qui commençait par, soudain, se hisser souplement par-dessus le balcon de la chambre de Baku. Les pieds à terre, la reine se dressa de toute sa petite hauteur, fière dans son pantalon serré et son t-shirt lâche, quelques feuilles dans les cheveux. Au fond de son regard brillait une détermination sans faille. Elle ne reculerait pas. C’était mort. Elle savait bien, pourtant, Lulu, cette histoire de barrière impénétrable, autour de la chambre de son mari. Ce qui était nul. Vraiment nul. Alors, même si elle en avait parfaitement conscience, même si Lulu lui avait bien signifier que, sur ordre du propriétaire des lieux, l’accès à la chambre pourrait tout aussi bien lui être refusé, Lulu fit un pas en avant, de cette manière qui indiquait, sans trop se cacher, qu’elle était chez elle et qu’elle faisait ce qu’elle voulait.

Et ce qu’elle voulait, c’était plonger dans les bras de Baku et se serrer tout contre lui. Elle glissa les bras dans son dos, sous son peignoir, et colla son oreille à son torse pour écouter les battements de son cœur qui, déjà, lui avaient manqué. Il lui fallut quelques secondes, qui lui parurent une éternité, pour se rendre compte que le roi, contre elle, n’était plus vraiment habillé… voire pas du tout. Alors, les mots de Lila retombèrent sur le nez de Lulu qui s’écarta doucement de lui, en se demandant bien ce qu’elle pourrait lui arracher, maintenant qu’il n’avait plus rien sur les épaules. Évidemment, elle eut le visage plus rouge qu’une tomate rien qu’à y penser.

– Tu es parti d’un coup ! Comme un voleur ! s’énerva-t-elle, un peu, les sourcils froncés sur ses yeux noirs. Ça… ça ne se fait pas !

Elle essaya de se donner un peu d’autorité, la petite reine, mais ses yeux avaient bien du mal à rester accrochés aux siens. Elle dut se forcer à tourner les talons, dans une envolée de boucles brunes, pour marcher un peu dans la chambre. Son regard glissa dans le moindre recoin, sans plus laisser aucune intimité à Baku. Tant pis pour lui, il l’avait bien cherché. Et Lulu avait très envie de savoir dans quel genre d’endroit il aimait se réfugier, quand il ne voulait plus lui parler. Inconsciemment, elle passa les doigts sur l’un des murs, en le longeant, et s’imagina le trou béant qu’il avait fait dans celui de sa chambre.

– Je ne voulais pas t’énerver, je le jure. Je suis vraiment désolée…

Elle baissa la tête, honteuse, coupable d’avoir fait naître de mauvais sentiments, en lui, puis elle revint se planter droit devant Baku. Cette fois-ci, elle le regarda bien dans les yeux, oublia qu’il était à moitié nu, et tendit la main pour s’emparer de la sienne, de cette main qui avait frappé le mur, défiguré sa chambre et l’arbre qui, pourtant, était censé être l’ami de Baku depuis longtemps, très longtemps. Il fallait avoir une âme véritablement laide, comme celle de Lulu, pour forcer deux amis de longue date à se taper dessus. C’était, du moins, ce qu’elle pensait, à l’instant où elle caressa les doigts du roi, avant de le forcer à les poser sur sa joue et fermer les yeux à son contact.

– Il ne faut pas s’énerver, ce n’est pas bien. Je préfère quand tu es doux.

La brune s’écarta de lui, sans lui laisser le temps de la retenir. Elle préférait s’écarter que de sentir, si près de lui, la chaleur qu’il dégageait et qui l’appelait à lui. Elle sautilla donc dans la chambre, bien plus à l’aise dans son pantalon que dans les robes qu’elle avait portées, jusqu’ici. D’ailleurs, à bien y penser, c’était la première fois que Baku devait la voir dans ce genre de vêtements et elle se retourna, très fière, en relevant un peu le t-shirt, sur son ventre, pour lui montrer le pantalon. Elle était loin de se douter, Lulu, qu’il la moulait un peu trop pour le bien de son roi.

– Lila a accepté de me donner ça ! Qu’est-ce que tu en penses ? C’est bien plus pratique qu’une robe, je préfère ça. Mais elle avait l’air triste… Sauf que les robes sont pour les dames.

D’un haussement d’épaules, elle chassa cette idée qu’elle n’était pas vraiment une dame et qu’elle ne méritait pas les robes qu’on lui donnait. Lulu n’en avait jamais mis, avant la veille, alors qu’elle se devait d’avoir l’air… l’air quoi ? Elle avait eu l’air nulle et laide, dans sa robe de sacrifiée, elle le savait pertinemment. Et c’était peut-être juste pour cela que Baku ne l’avait pas mangée. Elle n’était pas du tout appétissante, voilà.

Ses yeux glissèrent à nouveau dans la chambre (partout était mieux que le corps de Baku) et tombèrent soudain sur le lit. Lulu battit des cils, une fois, deux fois, trois fois, et se détourna tout à fait du gros meuble pour se concentrer, soudain, sur une imperfection, sur le mur, qu’elle toucha du bout du doigt sans oser la gratter. Elle n’eut pas l’air bien maligne, comme mise au coin, face à son pan de mur, mais cela lui permit, au moins, de cacher tout le feu qui lui grimpa au visage.

– Tu… hmm… tu as revu Anubis ? Je crois qu’il me boude et je ne sais pas comment m’excuser. Je lui ai dit des choses vraiment méchantes… Je devrais peut-être aller le chercher.

Moui, voilà. Parler d’un autre homme, cela ne pouvait être que la meilleure idée du siècle pour ne plus se concentrer ni sur Baku à l’aise dans sa chambre, ni sur son lit, ni sur rien du tout. Et encore, elle était à deux doigts de lui parler, aussi, de Chen et sa non-envie d’avoir des câlins.




Chiara De Brunehilde
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La princesse et la Bête - Page 8 _



________________________________________ 2021-03-05, 19:37

La princesse et la bête
La tête dans le vague, Baku était obligé d’avouer qu’il slalomait entre divers pensées. Tantôt elle, et tantôt lui. Il se demandait si les humains et les démons étaient compatibles … ils l’étaient n’est ce pas ? Dans une époque révolue, les démons avaient eu du sang d’humain, et les humains aussi. Les humains n’étaient qu’une race parmi tant d’autres des monstres … ou l’inverse. Il ne pouvait pas le dire alors qu’il pensait à Lulu… Cette petite femme qui allait lui faire perdre la raison avec ses sourires et sa manière de pensée si … chaleureuse et réconfortante….

Alors qu’il avait abandonné l’idée de reprendre ses esprits aujourd’hui, il entendit un bruit qui le fit se retourner vers la porte. Une odeur aussi. Une sensation. Il ne réfléchit pas plus et se retourna pour fermer la porte. C'était pile le temps qu'il avait fallu à Lulu pour apparaitre devant lui. Quand Lulu l’enlaça alors, il n’eut pas un sursaut de surprise. Parce qu’il savait qu’elle était là. Quelque part. Et que sa délicatesse et sa douceur le seraient aussi. Même s'il ne l'avait pas vu venir, il l'avait senti.

Cependant, il sursaut un peu de sentir les mains de la jeune femme sur son corps nu. Oui, il avait un caleçon et un peignoir… mais elle avait glissé ses mains dessous, et son torse était totalement libre. Elle ne bougea pas au début. Elle écoutait. Et Baku savait que son cœur battait plus fort pour diverses raisons qui, il l’espérait, ne serait pas identifier par la douce femme contre lui. Il se permit de se pencher alors vers elle quand elle le lâcha… et il ne pu que sourire devant l’adorable femme qu’il avait devant lui.

Les joues rouges et les feuilles dans les cheveux, ça donnait à Lulu une apparence de sauvageonne, de petite fille de la nature … et ça plaisait bien à Baku qui se rapprocha pour pencher la tête. Les joues rouges étaient elles du à la maladie ou à quelque chose de plus commun à eux deux ?

- Je ne suis pas parti comme un voleur, je me suis hâté à partir. Et je suis désolée si cela t’a blessé.

Il ne pouvait pas dire que s’il était resté une minute de plus avec elle, il aurait appris à d’autres manières d’être sauvage à sa femme … et avec la conscience de quelqu’un qui attendait au pas de la porte … il ne pouvait pas lui faire ça. Elle ne s’en serait peut être pas remise …. Alors il était parti aussi vite que possible pour prendre une douche froide et calmer les hormones qui ne désiraient qu’une chose. Alors qu’il la voyait se déplacer dans la chambre, une chambre tout en bois, du sol au plafond, et avec quelques livres sur le bureau, une chaise, et, donc, le grand lit, il se demandait ce qu’elle fait là. Quand elle parla, il mit sa main contre son visage et le frotta doucement. Complètement gêné par ce qu’il pourrait dire pour lui expliquer.

- Tu ne m’as pas énervé Lullaby. Même pas une seule seconde. Tu n’as donc rien à te faire pardonner, crois moi.

Il était plus celui à demander pardon… De ne pas pouvoir calmer sa libido et vouloir des choses qu’on ne demande pas après seulement quelques heures de rencontre … Peut être que Baku avait plus de principe que Vanille … oui, mais c’était une autre histoire. Quand elle s’approcha, une alarme s’alluma dans sa tête lui disant de penser à autre chose.

Mais le contact de sa main contre la sienne, et puis de sa joue lui fit comprendre quelque chose. Ce n’était pas de son attirance sexuelle que les alarmes hurlaient… C’était de savoir comment être un bon mari avec elle … Il n’avait jamais été un mari, ni même un petit ami, ni même le début d’un crush de n’importe qui…. Il n’avait jamais été … proche d’une personne du sexe opposé avec qui il avait eu des caresses maladroites … et il avait peur.

Le grand roi des monstres avait peur des sentiments que faisait naître Lulu en lui. Ça lui faisait peur parce qu’il en avait jamais eu, et qu’il n’avait jamais trouvé aucun livre pour lui parler de ça. Ce n’était même pas parce qu’elle était une humaine. Juste parce qu’il ne voulait pas faire d’erreur avec sa peur de tout détruire. Il la laissa partir alors qu’il continuait à sentir sa propre inquiétude pulser dans le bout de ses doigts.

Et Lulu releva son t-shirt. Parce que ? Parce que quoi. Il déglutit un peu en voyant sa peau caché… et son pantalon qui ne laissait pas de doute à l’imaginaire.

- Tu …. Tu es une dame. Tu es ma dame. Si tu aimes les robes profites en. Et je trouve que ce pantalon te va peut être une peu trop serré.

Il avait essayé comme il avait pu d’être le plus honnête possible. Oui, elle était sa dame, et elle pouvait mettre autant de robe qu’elle voulait, ou de jupe… ou des shorts. Baku n’était pas le genre à obliger une femme à mettre le même type de vêtement tant qu’elle se sentait bien dans son corps….Mais ce pantalon là … il était trop serré pour elle … et il pouvait voir la forme de son corps par-dessous…. Et …. Ça le gêné un peu. Pas qu’il pense que les membres de son royaume seront assez bête pour toucher à sa femme … Ni que la reine fasse quoi que ce soit, à cause d’un pantalon. Non. Les autres, il les avait oublié… S’il s’était senti obligé de lui dire pour son pantalon un poil tout petit, c’était que maintenant qu’il l’avait vu, il avait du mal à ne pas juste s’imaginer ce qu’il ne cachait pas. Et ça … ça ça le gêné parce qu’il n’était pas un homme comme ça …

Sa femme n’était pas un bout de viande qu’il avait le « droit » de reluquer … Sa femme était une femme magnifique qu’il avait envie de regarder sans jamais sans lasser … mais qui méritait qu’on ne la regarde pas avec des yeux lubriques au cours de la journée. Voilà.

Puis Lullaby fit l’erreur de trop. Naturel comme elle était, Baku avait fini par voir son regard se posait sur le lit, et son rouge aux lèvres. Rougissement qui avait été suivit par Baku qui comprenait un peu que leurs pensées étaient en lien…

Sauf qu’elle parla d’un autre homme. Dans sa chambre… Parler d’Anubis maintenant … Il n’en avait pas envie… Il avait envie de grogner, et alors même qu’il sentait son grognement vibrait en lui, il arriva à ne pas le faire entendre.

- Il va bien.

Pas question qu’elle ne sorte de cette chambre pour aller chercher un autre homme … mais dans quel monde elle vivait pour penser qu’il allait la laisser partir comme ça ? Surtout pour chercher Anubis. Même s’il faisait confiance au deux, il n’avait juste pas envie de partager sa femme avec qui que ce soit… surtout pas avec son meilleur ami, ça serait trop chelou. Alors il se déplaça doucement…

Il mit sa main sur la main de la jeune femme qui grattait le mur, et il plongea ses yeux dans les siens quand il pu les avoir. Il essayait de voir dans le rougissement de sa peau un signe, quelque chose qui répond à la question qu’il allait poser avant de finir de la poser.

- Dit moi ma reine, j’espère que tu n’es pas venu dans ma chambre pour parler d’un autre homme. Ce n’est pas forcément une bonne idée. Et si tu me disais plutôt ce que tu voulais ?

La voir lui suffisait. La sentir, l’entendre… et là … il pouvait la toucher ? Il avait envie de la toucher en tout cas, il reprit sa main alors qu’il fit craquer son dos. Ses ailes avaient envie d’aller voler encore… mais il savait que pour ça il lui faudrait enlever son peignoir … et quitter la jeune femme … et ça ce n’était pas possible …





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La princesse et la Bête - Page 8 _



________________________________________ 2021-04-02, 14:34

La princesse et la bête
La petite reine, elle-même, ne savait pas ce qu’elle faisait dans la chambre du roi, mais elle y était et maintenant, il était trop tard pour en sortir. De toute façon, elle ne voulait pas en sortir. Elle aimait bien être là, à découvrir la chambre du roi, essayer de comprendre dans quel environnement il aimait vivre, remuer, dans quel genre d’endroit il se sentait bien. Lulu, elle, aimait la forêt, respirer dans la nature, s’allonger sous les arbres et regarder le balancement des feuilles, sur le ciel bleu. Juste rester là, à ne plus bouger, jusqu’à ce que les animaux la prennent pour une partie du paysage et acceptent d’approcher, parfois très près. Lulu avait, de toute façon, toujours été proche des animaux. Même si elle ne connaissait pas la moitié des animaux de la planète et qu’elle voyait, en Lila, le premier mouton de sa vie.

Elle était venue… pour s’excuser, d’abord, même si on lui avait dit de ne pas le faire. Elle faisait ce qu’elle voulait, de toute façon, puisqu’elle était la reine, désormais. Son but était bien de proférer des excuses, à la base, mais la première chose qu’elle fit, sans pouvoir s’en empêcher, fut d’accuser Baku de l’avoir laissée tomber comme une merde, dans sa propre chambre. Cela ne se faisait pas ! Ce n’était pas civilisé ! C’était vilain ! Lulu ne comprenait même pas pourquoi il était parti en courant, sans se douter que la présence de Lila avait empêché un drame d’arriver. Un drame, peut-être pas… mais que serait Lulu si elle perdait une partie de son innocence ? Sûrement impossible à gérer, pour tout avouer.

Ce qui voulait pas dire qu’elle n’en avait pas envie, bien au contraire. Mais elle préférait ne pas se pencher sur ces questions-là pour le moment et faire semblant de ne rien comprendre au problème.

Évidemment, Baku ne semblait pas du même avis et jura qu’il n’était pas parti comme un voleur. Ben voyons ! Elle n’y croyait pas une seconde, la petite Lulu, et le lui fit savoir d’une moue déçue. Se hâter et partir comme un voleur, cela ne faisait aucune différence. Elle n’en comprenait pas la nuance, elle. Dans tous les cas, il avait osé faire un trou dans le mur et s’enfuir aussi sec ! En laissant, derrière lui, une sacrifiée plus perdue que jamais, incapable de comprendre si elle avait fait quelque chose de mal ou non.

– Je ne suis pas blessée, précisa-t-elle, tout de même, un peu bas.

Dans son envie de bouder, Lulu restait incapable d’ignorer son roi et elle ne voulait pas le laisser croire qu’il lui avait fait du mal. Elle n’était pas vraiment en colère et il ne devait pas se sentir coupable. Enfin… un tout petit peu quand même, histoire qu’il ne recommence pas la manœuvre une autre fois. Elle préférait qu’il lui dise au revoir en bonne et due forme, plutôt que de l’abandonner toute seule. D’ailleurs, si elle n’était pas venue squatter la chambre du roi, serait-il revenu la voir ? Ou l’aurait-il simplement laissée tomber comme une chaussette trouée ? Elle sentit son petit cœur se serrer à cette pensée. Peut-être qu’il n’avait pas vraiment envie de rester avec elle, en vérité.

– Mais ! lâcha-t-elle, soudain, en battant de ses petits poings dans l’air. Ne dis pas mon nom ! Et puis d’abord, on ne fait pas des trous dans les murs quand on n’est pas énervé. Même quand on est énervé, on ne devrait pas en avoir le droit.

Les sourcils froncés, Lulu se détourna du roi. Elle ne voulait pas l’entendre l’appeler Lullaby alors qu’elle lui avait bien dit de ne pas le faire. Elle s’appelait Lulu. Lulu. Lu. Lu. Ce n’était pourtant pas compliqué à retenir. Il ne faisait pas beaucoup d’effort, le grand roi… Sauf s’il cherchait, en vérité, à l’énerver un peu ou la provoquer. Tant pis pour lui ! Lulu n’était pas le genre à frapper les murs avec ses poings, ni même à se laisser emporter par ses colères. Généralement, c’était à peine si elle était contrariée, rarement plus fort qu’un beau boudin à offrir à ceux qui la dérangeaient. La panique et le stress lui donnaient parfois envie de crier, mais là encore, ce n’était pas vraiment des colères. Plus… de la folie, sans doute.

Tout ceci était un peu compliqué, tout de même, et Lulu n’avait pas bien envie d’y réfléchir, alors qu’il lui était donné (ou qu’elle s’était donnée) l’occasion de visiter la chambre du roi. Ses yeux noirs se posaient dans tous les recoins et elle admirait, sans retenue, tout le bois du mobilier. Elle vint même jusqu’aux livres, sur le bureau, qu’elle tapota du bout des doigts, incapable d’en lire les couvertures. Est-ce que Baku, lui aussi, était féru de lecture comme Anubis ? Elle eut une moue déçue, à ce sujet. Elle aurait préféré qu’ils partagent une passion pour la nature ou les spectacles de marionnettes, plutôt que de savoir que le roi aimait se mettre dans un coin, dans sa petite bulle à lui, et lire sans être dérangé. Elle avait envie de le déranger, elle.

– Trop serré ? Tu trouves ? (Lulu se contorsionna un peu pour regarder ses jambes, dans le pantalon.) C’est pratique pour grimper et je suis plus libre de mes mouvements. Moins de risques de le déchirer aussi. Les robes sont jolies, elles volent de partout ! Mais j’aime mieux les voir sur les autres que sur moi. Je n’ai pas l’habitude d’en porter. (Ses yeux noirs revinrent à Baku et elle pencha la tête sur le côté.) Tu préfères quoi, toi ? Je mettrai ce que tu préfères.

Parce qu’elle voulait qu’il la trouve jolie, quand il la regarde, ce qu’elle ne put pas lui dire, évidemment. Elle se devait de garder cela pour elle, même si ses joues rouges parlaient un peu à sa place. Lulu était prête à mettre toutes les robes de Lila, si Baku la préférait ainsi. Elle était même prête à enfiler un sac, si c’était son délire. Même si elle n’était pas certaine de bien comprendre pourquoi elle devrait faire ça. Mais elle n’était pas là pour juger, elle. Elle faisait seulement ce qu’on lui demandait.

– Tu lis des livres, toi aussi ? ne put-elle s’empêcher de demander. Il y a des images, dans les tiens ? J’aime bien regarder les images.

Elle s’était empêchée, de justesse, de dire au roi que c’était nul, de lire. Seulement parce qu’elle boudait encore de voir que le roi et son ami partageaient la même passion, alors qu’elle était, elle, incapable de lire ou d’écrire son propre prénom. Et pourtant, comme elle le disait plus haut, Lulu, ce n’était pas bien compliqué comme nom. Mais s’imaginer, soudain, regarder par-dessus l’épaule de Baku les images, ou l’un à côté de l’autre, ou allongés en travers du lit comme elle l’avait fait, avec un enfant, le jour où ils avaient trouvé une encyclopédie… elle aurait bien aimé se laisser tenter. Juste pour voir ce que cela faisait.

Ce qui précipita, peut-être, cette discussion soudain très intéressante sur un homme totalement différent de celui qui était son mari et qu’elle avait très envie de retrouver pour aller s’excuser du mal qu’elle avait fait. En vérité, tout était mieux que de se retrouver seule dans la chambre du roi (oui, elle l’avait voulu, mais elle n’avait pas compris le danger au début), avec un si grand lit juste à côté. Lulu était peut-être innocente et naïve, un peu, peut-être un peu beaucoup, mais il y avait certaines choses, tout de même, qu’elle connaissait. Au moins de réputation, dirons-nous.

Quand la grande main de Baku se posa sur la sienne, la petite Lulu sursauta, perturbée par la proximité de son roi, si près de son bout de mur qu’elle avait décrété être à elle. Là, c’était sa place, presque au coin pour avoir des pensées bizarres alors, qu’au fond, ils se connaissaient à peine. Ce n’était pas très romantique, tout cela ! Où étaient passés les beaux discours des spectacles ? Les contes que lui racontait le conteur, en passant au village ? Tout ceci était bien trop différent de ce qu’on lui avait dit ! Même son mariage d’amour n’était pas là. Ce qui la força à relever les yeux vers ceux de Baku et se laisser prendre au piège par le regard qu’il lui adressa.

– Je… euh… euh… quoi ? Ce n’est pas une bonne idée ? J’ai fait quelque chose de mal ? Un autre homme… mais c’est Anubis.

L’évidence qu’elle lui donna comme elle lui venait. Anubis n’était pas un homme. C’était Anubis. Point. La logique de Lulu n’allait jamais chercher très loin. Surtout quand Baku réussissait à faire crasher son petit cerveau. Elle était bien incapable, la brune, de lui donner une réponse à sa question. Que venait-elle faire ici, en vérité ? Certainement pas pour parler d’Anubis, ça c’était certain ! Pourquoi avait-elle parlé de lui, alors ? Elle n’en avait pas la moindre idée… Elle était trop perdue, Lulu, quand le roi était à côté.

– Je voulais te voir. Je voulais m’excuser. Je voulais te dire que ça ne se faisait pas. Je crois que j’ai tout fait, je peux retourner en bas si tu ne veux plus de moi.

Elle ne fit, pourtant, pas le moindre écart. Lulu resta bien sagement à côté de son bout de mur, les yeux levés vers Baku, jusqu’à ce qu’il la lâche pour s’étirer et faire craquer les os de son dos. Il était peut-être fatigué et elle le gênait ? Ou il avait mal quelque part et il n’osait pas le dire ? Peut-être bien que le sang humain, au fond, était un peu du poison et que le roi assouvissait son règne, sur les autres monstres, en leur prouvant qu’il pouvait survivre à son ingestion ? L’esprit de la sacrifiée partait un peu loin, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Même ses sourcils sombres finirent par se froncer d’inquiétude pour le roi.

– Tu as mal quelque part ? Tu as froid ? Tu es fatigué ? Empoisonné ? Souffrant ? Énervé ? Non, tu as dit non déjà. Hmmm… Tu es malade ! Tu es malade ? Je te gêne peut-être. Tu attendais quelqu’un ? (Un éclair de compréhension passa son regard et Lulu ouvrit grand la bouche, sous le coup de l’illumination qui la prenait soudain.) Tu attendais quelqu’un et je dérange ! Je m’en vais !

Avant qu’il n’ait pu la retenir (ou pas la retenir), Lulu se faufila hors de son périmètre et traversa la chambre pour revenir jusqu’à la fenêtre fermée. Juste avant d’ouvrir les battants, elle s’arrêta net, les sourcils froncés et se retourna lentement. Ses yeux noirs glissèrent de la tête aux pieds du roi, pour revenir à sa tête. Elle fit, alors, une moue et posa les mains sur les hanches, dans un faux air autoritaire comme elle avait du mal à en faire.

– Ce n’est pas dans cette tenue que l’on reçoit des invités dans ses appartements. Tu attendais une autre femme ? (D’un pas décidé et un peu plus lourd qu’à son habitude, elle vint se caler dans un coin, comme un pot de fleur, et croisa les bras sur le ventre, l’air de dire qu’elle ne bougerait plus d’ici.) Et si je ne pars pas, il se passe quoi ?

Lulu découvrait un drôle de sentiment, face à la jalousie qu’elle était la seule à nourrir, alors que Baku n’avait absolument rien dit pour aller dans ce sens, mais le cerveau de la reine fourmillait de centaines de pensées qui allaient à vive allure. Maintenant, elle était persuadée qu’il ne lui disait pas toute la vérité et qu’il attendait une vraie femme. Sauf qu’elle n’avait pas bien envie de les laisser tous les deux. Pas tant qu’il n’aurait pas avoué qu’il s’intéressait à une autre et qu’il avait, donc, déjà quelqu’un en tête pour ce mariage forcé entre eux. Et Lulu était plutôt têtue, quand elle s’y mettait…




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La princesse et la Bête - Page 8 _



________________________________________ 2021-04-04, 17:19

La princesse et la bête
Baku observait sa reine et essayait de comprendre. Il n’avait jamais été aussi souvent dans le flou qu’avec elle, et ça depuis son sourire pendant la cérémonie … qui sourit à une cérémonie où on lui présente la personne qui va le manger … qui accepte son sort aussi simplement mais gardant l’envie de connaître le monde et le reste … qui demande à visiter un château qui sera sa dernière demeure… qui sauve la personne qui est en train de la tuer …. Elle. Baku pouvait voir toutes les possibilités possibles, Lulu était le genre de personne qui le surprenait par ses réactions depuis la toute première seconde, et elle ne semblait pas vouloir être plus stable, plus logique, pour qu’il puisse la comprendre. Baku avait bien sur entendu sa phrase, sur le fait de l’avoir blessé … Et il savait qu’au contraire il l’avait réellement fait.

- Je suis désolé.

Dit il tout aussi doucement qu’elle. C’était une promesse qu’il faisait à la jeune femme dans ses trois mots chuchotés… Il ne la blesserait plus en partant ainsi …il ne partirait plus jamais ainsi … en lui faisant peur …Mais alors la jeune femme demandait elle d’être honnête ? De lui dire ce qui s’était passé dans sa tête et dans ses vêtements ? Oui… C’était plus honnête si Baku ne voulait pas recommencer à s’enfuir comme un lâche. Fuir… Fuir les sentiments comme fuir la situation… Fuir la jeune femme le plus vite possible pour ne pas faire quelque chose qu’il ne fallait pas faire. Quand elle « s’énerva », grand mot tout de même, sur son nom… Baku fit un sourire.

- J’aime ton prénom… et j’aime le fait que je puisse être le seul à t’appeler ainsi. J’essayerai de ne plus le faire, mais je ne peux rien te promettre.

Elle était tellement trop adorable quand elle le regardait ainsi, avec la détermination qui n’appartenait qu’à elle. Il lui sourit et observa à peine une demi-seconde le mur derrière la jeune femme.

- En effet, je n’aurais pas du faire de tour, mais c’était pour me … punir … Pour concentrer mon corps sur autre chose que sur toi, et la douleur peut aider à cela. Je n’apprécie pas non plus ce que j’ai fait, et je ferais en sorte de ne plus le faire.

Il ne réagissait, jamais, comme ça normalement … C’était la seule méthode que son cerveau en vrac avait trouvé pour ne pas demander à la jeune femme des choses qu’il ne devait pas lui demander sans une cours en bonne et due forme. Il la laissa regarder sa chambre… il n’avait rien à cacher de toute façon … et tout ce qui était ici était à elle maintenant aussi. Détail qu’il ne dit pas pour le moment, de peur qu’elle ne panique.

- Je demanderais à Lila de te faire des pantalons un peu plus … grand. Mais je comprends je suis souvent en pantalon aussi. Je …

Quand elle lui demanda ce que lui préfère, il ne savait pas quoi dire. Lui il préférait les pantalons, mais parce qu’il en porte et qu’il se voyait mal en robe pour tout avouer … Il ne préféra même pas y penser alors qu’il réfléchit à la meilleure réponse à donner … à ce que donnerait un mari comme réponse à sa femme.

- Je trouve que tu es belle dans tout ce que tu portes. Les robes comme les pantalons, alors juste mets tout ce qui te plait.

Il failli lui dire qu’il lui fournirait toutes les robes, les vestes, les jupes, les pantalons qu’elle désire, mais il se tut. Il ne voulait pas non plus dire tout cela, parce qu’il imaginait bien des tenues qui ne pourront être que privé, entre eux … et il n’avait pas du tout envie d’y penser. Il la préférait c’est tout. Pas en robe, pas en jupe, pas en rien … mais il était sur qu’un sac poubelle lui irait encore à ravir, et il n’avait pas envie de chercher à la logique de cette certitude. Il savait pourtant qu’elle voulait peut être une réponse … alors il reprit en mettant ses mains sur sa tête en rougissant, il toucha ses cornes.

- J’aimais bien quand tu avais tes petites cornes, c’était mignon.

Il rougit et regarda ailleurs … C’était vrai qu’il l’avait trouvé adorable avec ses fausses petites cornes sur sa tête … elle était adorable … et quand il y pensait, il avait encore plus envie de l’embrasser … peut être était ce pas une bonne idée de lui dire de remettre sa capuche en vrai surtout qu’il aimait ses cheveux aussi. Il continua à rougir. Quand elle parla des livres, il fit un signe de main.

- Regarde donc. Ce sont des livres d’histoire. Nous avons quelques livres d’images, nous iront en chercher si cela t’intéresse.

Parler de livre, bien, un sujet biiiien neutre. Rien de bien affolant à imaginer la jeune femme en train de lire n’est ce pas ? Cette idée était même … calme, comme si le monde était tranquille parce que la jeune femme était tranquille. Et c’était peut être le mixte de discussion qui fit que Baky n’appréciait pas qu’on parle d’Anubis. Il fit un sourire. Oui ce n’était qu’Anubis… mais non.

Baku lui avait demandé ce qu’elle faisait là, parce que la question était importante à ses yeux. Il avait bien l’intention d’aller la voir bientôt, une fois qu’il se serait calmé de sa dernière rencontre avec elle … de lui proposait de voir quelque chose, de manger peut être ? Ou simplement de s’amuser tous les deux … de danser aussi…. Les femmes aimaient danser non ? En tout cas c’était l’idée qu’avait eu Baku alors qu’il écouta sa femme lui expliquer ce qu’elle faisait là.

Quand elle lui dit ce qu’elle était venu faire. Il sourit, parce qu’elle voulait le voir. Il était triste, qu’elle veuille s’excuser alors qu’elle n’avait rien fait. Il se sentait coupable quand dit qu’il avait fait ce qu’il ne fallait pas …. Mais le coup de grâce fut quand elle dit qu’IL ne voulait plus d’elle. Il avait envie de lui dire avec une telle force qu’il voulait d’elle qu’il resta dans le silence. Son silence avait plombé l’ambiance, même si l’ambiance n’était pas folle avant, et Baku avait étiré ses muscles par … envie ? La réaction de Lullaby pourtant lui donner envie de mentir.

Elle commença d’abord à paniquer, réellement à lui poser un million de question à la suite… pour ensuite faire une déduction qui sortait de nulle part… Il attendait quelqu’un ? Depuis quand ? Il ne savait pas. Il allait lui dire, répondre à toutes ses questions mais avant qu’il eu le temps de dire ouf, sa petite tornade personnelle était déjà en train de partir. Puis, elle changea de discours et changea aussi de trajectoire se mettant dans un coin de la pièce pour attendre que rien ne se passe.

Il l’observa. Et une seconde passa. Un sourire naquit sur son visage. Deux secondes passèrent. Et un rire commença à sortir de ses lèvres pour emplir la chambre. Trois secondes passèrent. Et il fit les quelques pas qui la séparer de sa femme pour se mettre en face d’elle. Il ne pouvait pas la coincer contre le mur, ça se faisait pas, alors il s’assit juste en tailleur en face d’elle.

- Je n’ai mal nulle part. Je n’ai pas froid, bien au contraire, j’ai chaud très très chaud. Je ne suis pas empoissé, peut être ensorcelé ça je ne dis pas. Je ne suis pas souffrant, encore moins énervé mais tu l’as dit je l’ai déjà dit. Tu ne me gêne pas, et je n’attendais une personne en effet….

Doucement, il attrapa la main de la jeune femme pour la faire tomber sur lui alors qu’il avait un sourire. Il mit son nez contre le sien et sourit alors de toutes ses dents.

- et elle est venue par la fenêtre alors que ma porte lui était grande ouverte.

Il l’attendait sans l’attendre. En réalité, au fond de son cœur il avait attendu qu’elle ouvre la porte et vienne le voir … mais il n’avait pas osé l’espérer … ni y penser réellement. Il s’était dit au fond de lui qu’il avait envie de rencontrer la jeune femme ce soir … et malgré la tornade qui naissait dans son esprit.

- Dit moi Lulu … est ce que cela te dérangerais si j’essaie de … de te courtiser ? De … faire semblant que je ne t’ai pas marié de force avec moi ? Pour que tu puisses m’apprécier un peu plus et être heureuse d’être … ma femme …

Il ne savait même pas si ça se demandait. Il l’avait fait tomber sur elle, mais il avait vite fait de cacher son visage là où Lulu ne pourrait pas le voir … parce qu’il ne voulait pas montrer un visage aussi … aussi …il ne savait même pas lui-même ce qu’était son visage, mais il l’était trop. C’est tout.




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La princesse et la Bête - Page 8 _



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La princesse et la Bête





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