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 Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox]

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] _



________________________________________ 2020-04-12, 12:02











Forget-me-not
Une inspiration qui gratte sa gorge et siffle entre ses lèvres. L’air se love au fond de ses poumons, ressort aussi lentement qu’il est entré, et recommence. Encore et encore. Sans que Liliann n’ait bougé, pas même d’un millimètre, les yeux fixés sur le plafond, au-dessus du lit. Elle fixe les taches, les fissures subtiles dans la moulure, autour du plafonnier. Elle découvre, ou redécouvre, les imperfections d’une vision qui a été, pendant longtemps, la seule qu’elle regardait vraiment. Les choses n’ont pas changé. Elle trouve un air de constellation à quelques petits trous, dans le plafond. Une constellation sans nom pour des étoiles qui ne brillent pas, qui disparaissent dans le noir, comme disparaît le monde.

Lili inspire, expire. Sur son ventre, les doigts d’un autre qui se soulèvent au rythme de sa respiration. Elle sent le renflement de son ventre plat, la vie qui bouge, mais qui s’éteint au moindre faux pas. Alors, elle ne bouge pas. Immobile, comme une statue de cire qui attend les premiers rayons du soleil, sur sa joue, pour fondre, couler, glisser sur les draps et ne plus exister. Les ongles accrochent sa peau. Elle retient sa respiration, évince le souvenir de la douleur en remuant un peu. L’illusion explose et il ne reste plus qu’elle, seule, allongée sur le lit de son enfance, à attendre que le temps passe, comme il passait, avant.

Une sonnerie la tire de ses rêveries, de mondes imaginaires dans lesquels elle n’existe pas. Liliann retrouve son souffle, inspire un grand coup et se lève. Le petit téléphone, sur la table de chevet, émet un autre appel. La note traîne, résonne dans la chambre comme une touche de piano enfoncée sans y penser. Elle s’empare de l’appareil, désactive le réveil et s’échappe de la pièce, d’un pas lent et silencieux, tel le fantôme d’une dame sombre qui hante ces lieux. L’image est belle, tentante, entêtante. C’est un peu ce qu’elle est, ni tout à fait là, ni tout à fait ailleurs, coincée dans un monde qu’elle est incapable de quitter.

Lili s’empare d’un vieux biscuit ramolli, dans la cuisine, et s’échappe de cette grande maison. Elle ne veut pas passer plus de temps dans cet endroit. Elle a besoin de sortir, de respirer un air qui ne sent pas le renfermé, qui ne renferme pas le passé. La nuit n’a été que somnolence, sans dormir vraiment, bercée par les souvenirs de vies qu’elle ne peut pas oublier. Elle aurait aimé ne plus y penser, ne pas sentir, sur ses bras, l’étreinte de doigts qui n’existent pas. Néanmoins, la Princesse n’y peut rien. Son passé est aussi vif que son présent et les deux s’imbriquent subtilement, trop souvent. Elle ne sait, parfois, plus distinguer l’un de l’autre et doit forcer pour se rappeler quelle époque est la sienne et laquelle ne l’a jamais été.

La ville n’a pas beaucoup changé, depuis le temps. Quelques enseignes ont été remplacées par d’autres ; des coiffeurs ont fermé au profit de restaurants, et inversement. Liliann évolue au milieu de tout ça, sans y penser. Ses yeux noirs glissent sur les visages des passants, retiennent les formes, les rides, le moindre détail. Elle reconnaît quelques regards, des gestes qu’elle a déjà vus, en traversant la rue. Elle ne croise, néanmoins, aucune connaissance, personne qui ne puisse, en retour, lui adresser un geste, un sourire, un mot. Lili soupire. Elle ne veut pas être reconnue.

La brune s’arrête devant une affiche, sans savoir, elle-même, ce qui motive son geste. Elle ne cherche pas à comprendre. Elle se contente de lire les mots, sur la feuille, et de chercher, dans un coin de sa mémoire, où se trouve l’adresse, indiquée tout en bas. Punch & Purge. Une salle de boxe dont elle n’a jamais entendu parler. Un lieu nouveau. Nouveau. Un détail pour d’autres, mais pas pour elle. Peu importe où elle traîne, Lili ne cesse de voir le passé, les choses d’autrefois. Pour une fois, Peau d’âne peut sortir la tête de sa capuche touffue sans risquer de croiser des yeux qui n’existent pas, ou plus, au coin d’une rue.

Naturellement, elle change de direction. Ses pas la traînent jusqu’à la salle de boxe inconnue. L’affiche est une annonce d’emploi, pour devenir secrétaire des lieux. Liliann est riche, mais elle refuse d’utiliser l’argent de son père pour ses dépenses personnelles. Elle ne veut rien avoir affaire avec lui. Pas pour sa vie. Alors, elle a besoin d’argent. D’un salaire, même petit, pour couvrir ses maigres dépenses. Et s’occuper l’esprit. Surtout s’occuper l’esprit. Lili n’a aucun diplôme. Elle a, en vérité, arrêté l’école très tôt. Néanmoins, elle possède une mémoire à l’épreuve de tous les noms, de tous les visages, de toutes les situations. Elle n’oublie rien. Ce doit être, sans le moindre doute, une compétence importante pour devenir secrétaire. Elle ne sait pas vraiment. Elle s’en fiche, au fond.

Le bâtiment paraît immense, imposant. Il l’écrase de sa hauteur, de toutes ces plaques en métal qui composent sa façade. Elle se demande s’il dégage de la chaleur, en été, gorgé de soleil au point de ne plus savoir qu’en faire. Puis elle abandonne le questionnement et se contente d’entrer. Passé le SAS, Peau d’âne fait tomber sa capuche, sur ses épaules. Son gros manteau jure avec les tenues des sportifs qui, déjà, s’échinent à frapper, bouger, suer. Elle ne le retire pas pour autant et se cale dans un coin, là où elle peut regarder toute la pièce sans avoir à bouger. Des visages et des noms fusent de tous côtés, des sourires, des horaires, des informations que son cerveau stocke sans y penser. Elle, c’est à peine si elle respire, insensible aux regards curieux qu’on lui lance.

Elle attend.

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] _



________________________________________ 2020-04-16, 21:00










Forget-me-not
Gajeel se réveilla tranquillement … pendant qu’un de ses chats était en train de jouer avec ses cheveux … Accrocher avec ses griffes …il ne pouvait pas réellement comprendre ce qu’il se passait dans la tête de l’animal … il ne voulait pas le savoir. Il entendait le battement de son cœur … se faisant echo avec ceui de sa sœur quelque part … elle finit elle aussi par l’attaquer. Soupirant. Il se leva pour prendre un bout de métal sur sa table de chevet et la manger sans attendre. Il avait mit une annonce pour être secrétaire … et au vue de la paperasse qui trainait et des post it jetés sans avoir été regarder.. il en avait bien besoin … plus que ce qu’il ne pourrait l’avouer.

Lui, il était tellement contre tous les rendez-vous, les connaissances ou même la sociabilité qui pourrait en oublier de venir à un évènement hyper important … Cela serait tout à fait le genre. Genre, quand tête de nœud et tête de con allaient enfin se marier, pour sûr qu’il allait oublier… Le ferait il même un peu exprès ? Oui. Il se leva et finit par préparer tout … Il finit par être coucher, sur les poûtres en métal, en espérant que cette journée passe vite.

Il n’avait pas du tout envie de faire quoi que ce soit … alors qu’il était en train de se le dire, il observa les boxeurs et les inconnus… il y avait une femme au loin qui n’avait pas bougé depuis un petit moment … assez longtemps en tout cas pour entendre un homme dire avoir rendez vous avec Gajeel…. Bien sûr le post it était en train de pourrir au fond de la poubelle depuis un moment. Il soupira à nouveau alors qu’il sauta sur le sol. La plupart des boxeurs le regarda. L’un d’entre eux s’approcha pour lui parler.

- Bonjour Monsieur Redfox, je voulais vous demander, est ce que votre partenaire fait des gants de boxe pour enfants ?

Gajeel en avait absolument aucune idée … et il posa sur l’innoportun un regard qui répondait à sa question …. En plus des quelques gros qui l’accompagnait.

- Je demanderais.

Mais ça aussi, bien sûr, il allait oublier très vite … Gajeel ne manquait pas non plus d’argent.. C’est pour cela qu’il n’avait pas hésité à embaucher Samuel quand il avait compris qu’il était fiable pour ouvrir le punch & purge et pour faire ce que lui ne faisait que quand il en avait envie. Il se mit alors à passer à côté de la femme qui n’avait pas bougé. Elle sentait étrange mais ne dit rien.

- Moi je me casse, si on me cherche, je ne suis pas là !

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] _



________________________________________ 2020-04-22, 08:52










Forget-me-not
Attendre dans un coin n’est peut-être pas agréable pour d’autres, mais Liliann s’en fout. Elle profite d’un lieu qui lui donne un goût d’inédit, un répit dans l’effervescence de ses souvenirs. Elle sait, qu’ici, elle ne verra apparaître aucune tête brune, aucune main maléfique, personne pour la tirer du présent et la ramener dans le passé. Il n’y a que des visages inconnus, des corps seulement croisés dans la rue. Des prénoms qui ne lui disent rien, mais qu’elle retient, auxquels elle associe des gestes, des regards, des voix. Tout lui semble nouveau et elle se perd dans ces flots méconnus, se laisse bercer sans y penser.

La violence des lieux n’est pas une chose qui intéresse Peau d’âne, ni une chose qu’elle peut comprendre. La Princesse n’a toujours été que douceur, dans une vie comme dans l’autre. Elle a appris à dire oui, seulement oui, à ployer l’échine pour offrir plus d’emprise aux autres, sur son corps. Au fond d’elle, dans ce cœur détruit, elle n’a jamais senti la moindre envie de riposter. Ses veines sont une mer calme qui ne connaît aucun remous, aucun ras-de-marée dévastateur. Il n’y a que la pluie, délicate, fébrile, à peine une bruine qui clapote à la surface.

Aurait-elle pu se défendre ? Anahis a bien essayé de dire non, à l’époque. De ses yeux noirs levés vers son bourreau, de ses mains serrées sur ses bras pour se protéger. Elle n’a jamais eu la force d’en faire plus. Quelque part, elle a toujours accepté son sort, comme un destin inévitable, une fatalité à laquelle personne ne peut échapper. Liliann ne se fait pas d’illusion. Aujourd’hui, comme hier et demain, elle n’a pas la force de se battre, d’apprendre à protéger son corps du mal qui rôde dans ce monde ou dans l’autre. Elle n’en a jamais été capable, plus docile qu’un punching-ball qui, sous la puissance des coups adverses, continue de revenir, sans cesse, dans l’espoir de frapper son adversaire. Elle, elle reste immobile. Elle laisse faire.

Comme maintenant.

Le temps passe sur elle, sans l’inquiéter. Lili peut attendre des heures, dans son coin. Ça ne la dérange pas, elle ne le voit même pas. Ses yeux noirs glissent dans la salle, accrochent des coups, des gestes précis, des feintes. Ses oreilles captent des mots, des heures, des rendez-vous, des questions laissées sans réponse. Poussés par l’inconscient, ses doigts pianotent sur sa cuisse, discrètement. Quand elle prend une nouvelle inspiration, un visage inconnu apparaît dans la salle de boxe.

Monsieur Redfox. Les mots sont coupés par les coups de poings, les sacs qui encaissent la violence du monde. Lili bat des cils, observe la scène. L’homme est grand, visiblement soûlé, incapable de répondre à son client. Apprendre la boxe à des enfants. Une idée qui ne l’aurait pas effleurée, elle, bercée par la peur des blessures, du mal, de la violence. Mais ce n’est pas elle que ça concerne, alors elle ne s’y intéresse pas vraiment.

Le grand brun se désintéresse de son client. Liliann connaît son nom, inscrit sur la recherche de secrétaire. Il est sur toutes les langues, dans l’établissement, depuis que Peau d’âne s’est calée dans son coin. Elle se souvient d’un homme, trapu, blond, au regard sombre qui cache, pourtant, une douceur qu’elle est, peut-être, la seule à deviner derrière ses allures de mauvais garçon, se vanter d’un rendez-vous avec le maître des lieux. Monsieur Redfox passe devant elle et Lili sait que s’il passe la porte du Punch & Purge, l’homme ne reviendra pas. Le blond pourra tirer une croix sur son rendez-vous.

Alors, Liliann se décale. Un pas, deux pas. Elle s’interpose entre la porte et le propriétaire, lève ses yeux noirs sur lui, si grand devant elle. Elle sait que le blond, Joe, tient à cette entrevue, qu’il a d’autres plans pour l’après-midi, qu’il ne peut pas rater ce rendez-vous. Lili glisse son regard sur une horloge, dans la salle de boxe. Une minute, deux minutes. Pas une de plus. C’est tout ce dont elle a besoin, bien campée devant le brun.

Puis l’aiguille vient taper la trentaine.

« Ah ! Monsieur Redfox ! Je suis désolé, j’espère que je ne vous ai pas fait attendre… »

Le temps de la diversion, Lili s’est recalée contre son mur, l’air détachée, innocente. À quelques secondes près, il loupait son rendez-vous et la brune n’a pas pu faire autrement que l'empêcher. Tout ça sous le regard de Joe, persuadé d’être en retard, alors qu’il est arrivé pile à l’heure de son rendez-vous. Un regard qui traîne sur Peau d’âne, qui a très envie de remettre sa capuche pour disparaître du monde. Elle se contente d’un sourire forcé, pour le saluer.

« Je ne vous ai pas interrompus ? demande-t-il, plus bas, visiblement persuadé de gêner.

– Non, non, ne vous inquiétez pas. Monsieur Redfox est tout à vous. »

Une information qui semble ravir Joe qui se pare d’un grand sourire et tend la main au propriétaire. Liliann, elle, se désintéresse des deux hommes.

Elle attendra son tour.

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] _



________________________________________ 2020-05-21, 20:56










Forget-me-not
Gajeel était le genre à ne pas vouloir attendre …il voudrait être une personne qui gère bien son entreprise, mais il en avait juste une flemme monumentale … et ça … il ne pouvait lutter contre … Il laissait les autres faire pour lui, c’était mieux. Il voulait partir, faire quelque chose de mieux … peut être aller casser la croûte ? C’était une idée … On ne pourrait pas dire de lui qu’il n’était pas le genre gourmand …il avait juste un régime alimentaire déments … mais bon.

Il allait donc partir voir ailleurs comme il n’y était pas … mais une femme se mit entre elle et la porte … elle resta silencieuse. Elle le regardait. Il la regarda … il avait envie de la cogner pour la pousser, mais il y avai trop de témoin pour que cela ne soit pas vue comme une aggression gratuite ….Ce que cela aurait été, mais Gajeel se fiche bien de ce que les autres peuvent penser ou non. Se toiser était une idée …. Et il passa le temps qu’il fallait pour se retenir de ne pas frapper… Puis…. On l’appela …

Non … Il n’avait clairement pas envie de se taper un rendez vous maintenant…. Est-ce qu’il l’avait fait attendre ? Non. Gajeel aurait préféré oublier. Il soupira. Ecoutant l’échange entre les deux … Gajeel observa la jeune femme en fronçant les sourcils … elle avait vraiment fait ça pour qu’il ne loupe pas son rendez vous ? Mince. Il montra de la tête le bureau à l’homme et le fit entrer …

Bien sur je passerais le temps que cela passa pour parler de partenariat entre Joe et Gajeel … en gros, il voulait être le partenaire de Gajeel sur les evenements caritatives que Gajeel faisait en secret (comme les noëls solidaires). Gajeel n’avait jamais pensé à avoir de l’aide pour ce genre de chose, mais pourquoi pas. Mais bon. Le temps passa et il sortit avec un Gajeel au bord de la dépression d’avoir faim, et un Joe super enjoué d’avoir eu l’occasion de faire son partenariat… Surtout qu’il avait appris que Gajeel était assez chiant sur ça … En faite … il avait juste le nez pour sentir la merde.

Il s’approcha de Liliann alors que Joe partit en trombe pour un autre rendez vous. Il la toisa à nouveau de toute sa hauteur avant de prendre la parole.

- Tu es qui toi ? Pourquoi tu as fait ça ? Et comment tu le savais aussi ? Pourquoi tu es là d’ailleurs ?

Sa voix portait et certainement personne se retourna pour regarder vers la direction de Gajeel … Hou ce que ça pouvait l’agacer ça … il soupira et proposa à la jeune femme d’aller dans son bureau avant qu’elle ne réponde ….

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] _



________________________________________ 2020-05-27, 10:57










Forget-me-not
Méfait accompli, Liliann retrouve sa place, contre son bout de mur. Elle n’a pas peur d’attendre encore, même si elle devait attendre plusieurs heures ou revenir demain. Elle n’a, de toute façon, rien à faire de sa journée, ni de celle du lendemain. Ce n’est que le week-end, pour le moment, que Peau d’âne a des obligations, des cours à donner à une jeune enfant. Mais sa maison n’est toujours pas rénovée et les cours sont, pour le moment, laissés en suspens. Alors, non, Lili n’a rien de mieux à faire de ses journées. Surtout que personne ne lui donne l’impression de gêner, bien calée dans son coin. Depuis le temps, les regards ont cessé de se tourner vers elle. Ils ont oublié sa présence ou s’y sont habitués. Il n’y a que les nouveaux arrivants qui lui jettent un regard désintéressé et les sortants qui la salue discrètement, d’un petit sourire ou d’un signe de tête.

Bloquer la route du propriétaire, même si cela ne paraît pas être la meilleure chose à faire, face au physique impressionnant de Gajeel Redfox, a été une bonne idée. Il aurait pu frapper Lili qu’elle n’en aurait rien eu à faire. Elle ne pensait, de toute façon, pas qu’il soit capable de le faire devant tant de témoins, sans la moindre raison. En tout cas, elle a réussi à retenir le propriétaire de la salle de boxe assez longtemps pour permettre à Joe de ne pas louper son rendez-vous. Liliann est contente que ce soit le cas. Le blond, malgré ses allures d’homme bourru, cache une délicatesse qui n’aurait, sûrement, pas aimé se prendre un lapin du propriétaire. Son projet, quel qu’il puisse être, lui tient à cœur et il se fait une joie de pouvoir l’exposer à Gajeel. Ce qui conforte Lili dans l’idée qu’attendre son tour, dans son coin, n’est pas une mauvaise idée.

Le temps du rendez-vous du blond avec le brun passe sur Liliann sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle continue d’observer la salle, de suivre les mouvements des sportifs, d’écouter les bribes de conversation qui volent jusqu’à elle. Elle intercepte quelques mots lancés sur elle, des questions qui sont chassées, sans réponse, par deux hommes qui ont vite fait de ne plus s’inquiéter de l’étrange énergumène, calé dans un coin, son gros manteau sur les épaules malgré la chaleur du bâtiment. Lili répond gentiment au sourire d’une femme qui s’en va et se recale contre son mur, sans y penser, pour changer de jambe d’appui, comme une bête de somme qui attend docilement qu’on lui demande de travailler.

Du coin de l’œil, Lili aperçoit du mouvement, dans le bureau de monsieur Redfox. Les deux hommes sortent et le blond, Joe, semble heureux de leur conversation. Il file à toute vitesse à son prochain rendez-vous, non sans manquer d’adresser un signe de tête à Liliann en passant devant elle. Elle n’a pas le temps de lui répondre et se contente de le regarder sortir, sans y penser vraiment. Une diversion qui laisse le temps à Gajeel de s’approcher de la brune. L’homme est imposant, face à elle, et elle relève ses yeux sombres vers lui, en se demandant s’il est, enfin, venu le temps pour elle de se proposer pour le poste de secrétaire ou s’il va se contenter de la réprimander et de lui dire de ne plus recommencer.

Le flot de questions s’écrase sur Liliann sans la perturber. Elle fixe le propriétaire, en retour, sans savoir s’il essaie, ou non, de l’impressionner, de l’intimider, peut-être. Lili ne montre, en tout cas, pas le moindre signe de peur ou d’inquiétude. Elle se contente de le regarder, en attendant qu’il finisse ses questions pour pouvoir répondre à chacune d’elles, dans l’ordre. L’empressement de Gajeel s’écrase sur la lenteur de Peau d’âne qui se contente d’un hochement de tête discret alors que l’homme soupire et l’invite à rejoindre son bureau.

La brune le suit en silence. Elle préfère faire ce qu’il lui demande avant de répondre à ses questions. Elle ne les oublie pas, de toute façon, et prépare déjà les réponses qu’elle devra lui donner, une fois qu’ils seront isolés, loin des oreilles indiscrètes. Lili s’engouffre dans le bureau et attend, à côté des chaises, qu’on l’invite à s’asseoir. S’il ne le fait pas, elle restera debout, ce n’est pas elle que ça va déranger, au final. Ses yeux sombres parcourent la pièce, en retiennent les détails, les noms semés dans les coins, les dates, les horaires, toutes ces informations disséminées dans tous les sens et laissées à disposition du premier venu. Elle sait que les autres ne retiennent rien, mais elle n’est pas les autres. Quand, enfin, Gajeel paraît prêt à recevoir ses réponses, Liliann tourne le regard vers lui.

« Je suis Liliann Poe, se présente-t-elle, sobrement. Vous ne me connaissez pas et je n’avais pas rendez-vous. »

Elle sent qu’il est utile, avec lui, de préciser cela. Monsieur Redfox n’a pas l’air très au courant des choses qui se passent dans son propre établissement. Ou plutôt lui donne-t-il l’impression de n’en avoir rien à faire et d’être soûlé par les responsabilités que cela demande, de s’occuper d’un établissement de ce genre. Ce n’est sûrement pas volontaire mais, de ce fait, il en oublie les choses prévues.

« Je vous ai retardé pour que vous ne loupiez pas votre rendez-vous, avoue-t-elle, sans honte. »

La brune ne rougit pas de son comportement. Elle sait qu’elle a agi pour le bien de tout le monde. Vu la joie du blond, au moment de sortir du bureau de Gajeel, elle ne doute pas que ce rendez-vous a été une bonne chose pour les deux hommes. Elle n’en connaît pas la teneur exacte, mais elle est capable d’assembler les morceaux du peu qu’elle a entendu, par-ci par-là, pour comprendre qu’une cause noble se cache derrière ce rendez-vous.

« Je l’ai entendu parler de ce rendez-vous et de l’heure à laquelle il était prévu. (Elle se contente, pour le moment, de la vérité, sans ajouter qu’elle se souvient, aussi, de tout ce qu’elle a entendu et vu dans la salle de sports.) J’ai vu une affiche, en ville, indiquant que vous recherchiez une secrétaire, alors je suis venue. C’est un bel établissement, mais… vous n’avez aucune organisation. Je comprends mieux pourquoi vous avez besoin d’une secrétaire. »

La franchise de Lili n’est plus à prouver, un peu brutale, mais la brune ne pense pas à mal. Ce n’est qu’un fait, la vérité, et elle ne s’inquiète pas que Gajeel s’en énerve. Il n’y a que la vérité qui blesse, de toute façon, et Liliann ne comprend pas pourquoi il devrait se mettre en colère pour si peu. Elle ne l’a pas insulté, elle ne fait qu’énoncer une chose qu’il doit savoir depuis longtemps : il ne retient rien et a besoin de quelqu’un qui le fasse à sa place. Elle ou une autre personne, c’est pareil. À ceci près que Lili n’oublie rien.

« Je peux être votre secrétaire, affirme-t-elle, finalement. »

Même si elle n’a prévu aucun CV à montrer à son potentiel futur patron, ni lettre de motivation, d’ailleurs. Liliann ne compte, de toute façon, pas lui mentir. Elle avouera qu’elle n’a aucun diplôme et s’il le faut, elle lui prouvera qu’elle sait déjà beaucoup de choses sur une salle de sport qu’elle n’a jamais visitée avant aujourd’hui. Et au pire… tant pis.

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________________________________________ 2020-06-15, 15:19










Forget-me-not

Gajeel en avait vraiment ras le casque … Il était fatigué de devoir …. Enfaite juste rien faire le fatigue alors il avait la flemme … Là, les réunions … Samuel n’était pas assez mature pour prendre les décisions qu’il faut … et même si c’était son bras droit, la confiance ça se gagne …. Dommage … Gajeel lui aurait bien tout mis sur le dos pour ne plus rien avoir à faire …. Il revient dans le présent après la réunion avec Joe pour observer Liliann … et essayait de comprendre qui elle est … et pourquoi elle est là … On a pas besoin de l’attendre pour se mettre à faire de la boxe … et elle n’avait clairement pas la gueule d’une meuf prête à faire du sport … Les sourcils fronçaient, il attendait de savoir pourquoi elle était là alors …. Et selon sa réponse, elle se prendre ou non un coup de pied au cul. Il l’amena alors dans son bureau.

- Ok.

Dit-il en lui montrant de la main le siège pour qu’elle s’asseye. Lui, il se mit assit sur le bureau, sans passer de l’autre côté … de toute façon de l’autre côté un chat était en train de ronronner dans un sommeil des plus profonds alors. Depuis peu fatigante avait le droit de sortir et de passer par la salle de boxe, ce qui n’était pas le cas pour tout le monde… on pouvait entendre Kitty dans la pièce a côté qui gratter la porte pour venir aussi.

- Merci pour ça.

Il était bourru, il était brute, il était imposant et menançant sans le vouloir la plupart du temps. Mais il savait avouer ses tords. Il avait rendez vous, et il a oublié …. Et la jeune femme a réussi à lui souvenir, et à éviter qu’il ne reporte ce rendrez vous à plus tard …. Alors il pouvait la remercier parce qu’elle le méritait … Surtout qu’il était absolument ravi quand il avait des représentants comme Joe en face de lui.

- J’ai de l’organisation, mais SB est plus compliqué que New York. Il faut même un partenariat avec la Mairie pour aider à vider la décharge, si ce n’est pas fou ça ! Tu commences tout de suite. Je vais te présenter les trois zones de la structure, dont une qui a un rapport avec ces monstres là…

Il montra le chat roux d’un main avant de la regarder. Les contrats avec Gajeel n’étaient jamais completement ce qu’il parait … Surtout avec lui en faite … par exemple, dans le contrat de Samuel, il est écrit que s’il ne vient pas, Gajeel peut vendre ses organes … C’est tout c’est signé.

- Et si tu valides les termes du contrat, alors je te le ferais signer … ok ?

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Forget-me-not [pv — Gajeel Redfox] _



________________________________________ 2020-06-17, 10:41










Forget-me-not
Debout au milieu du bureau, Liliann se gorge de toutes les informations que ses yeux peuvent trouver dans la pièce, sans même qu’elle ait besoin d’y penser. Elle ne jette qu’un coup d’œil, à peine plus lent qu’un coup de vent, mais cela lui suffit amplement. Elle n’a pas besoin de plus pour retenir les moindres informations qui sont disséminées un peu partout autour d’eux. Ce n’est même pas voulu. Elle le fait d’elle-même, comme respirer, sans avoir besoin d’y penser. C’est ainsi que son cerveau marche et a toujours marché. Aura-t-elle, un jour, atteint sa limite de stockage ? Comme un vieil ordinateur qui rend l’âme, incapable d’en supporter davantage ? Elle ne le sait pas et, au fond, elle s’en fiche. Les choses qui devront arriver, arriveront. Elle ne s’en inquiète pas.

Gajeel lui indique la chaise, à côté d’elle, et Lili s’y glisse doucement, alors que lui-même prend place directement sur le bureau. Elle avise, sur le siège de l’autre côté, un beau chat roux qui dort paisiblement. La présence de l’animal ne l’étonne pas vraiment. Elle ne sait, néanmoins, pas comment réagir face à celui-ci. Liliann a, en tête, un vieux traumatisme, un animal sacrifié par sa faute, sur le conseil de sa Marraine. Elle regrette amèrement cette partie de sa vie. Le pauvre âne n’aurait jamais dû mourir, par sa faute, pour échapper à un père qui ne comptait pas la laisser lui échapper. Elle se sent comme une meurtrière, pointée du doigt par les innocents. Depuis, Peau d’âne se tient loin des animaux. De tous les animaux. Elle a trop peur de recommencer ses méfaits et, une fois encore, de sacrifier inutilement l’un d’eux pour essayer, en vain, de se sortir d’un mauvais pas. Aujourd’hui, elle préfère largement se sacrifier elle-même que de revivre une chose comme celle-là.

Le chat est paisible, sur sa chaise, et Lili préfère s’en détourner pour se concentrer sur Gajeel. Elle répond à chacune de ses questions, sans en oublier une seule, et attend de voir ce qu’il en pensera. Il ne lui donne pas l’impression d’un homme qui s’embête des détails et des normes. Il fait ce qu’il a envie, quand il en a envie. Malheureusement, en tant que propriétaire de la salle de sport, il a des responsabilités dont, apparemment, il ne veut pas. Il lui faut quelqu’un pour lui rappeler qu’il n’a plus le droit d’être n’importe qui, qu’il doit se plier à certaines règles. Ne pas louper un rendez-vous, par exemple. Lili n’a pas peur de faire ce travail-là. La prestance de Gajeel passe sur elle comme la bruine. Il peut bien s’énerver, qu’est-ce que ça changerait, pour elle ? Elle fera son travail sans rechigner.

« Ce n’est rien, répond-elle, poliment. »

Liliann l’a plus fait pour Joe que pour Gajeel, mais elle comprend que le rendez-vous a été fructueux pour les deux. Tant mieux. Au moins, Lili n’est pas venue se perdre dans cette salle de sport pour rien. Elle aura, au moins, permis à quelqu’un d’être content, pour quelques heures ou quelques jours. Cela lui suffit. Elle a, aussi, trouvé un endroit dans lequel elle peut patienter quelques temps sans s’inquiéter du passé qui surgit, d’un coup, devant elle. Mais cela, elle ne peut pas l’avouer à Gajeel. Il ne comprendrait pas. Qui pourrait comprendre ? Elle-même n’est pas sûre d’y arriver.

Comme elle s’en doute, le brun n’est pas le genre à se plier aux normes et aux habitudes des autres. Elle relève ses yeux noirs sur lui, à l’instant où il se remet à parler. Il nie ce qu’elle a cru deviner chez lui et cela lui arrache un petit sourire, gentil. Elle n’essaie pas de se moquer de lui. S’il pense être organisé, elle l’accepte. Elle s'est peut-être trompée. Elle sait, en tout cas, qu’il ne sera plus perdu dans ses rendez-vous et ses obligations de propriétaire, s’il l’embauche. Tout sera clair, précis et rappelé à lui juste avant qu’il n’oublie. Liliann a passé trop de temps à observer le monde entier pour ne pas deviner quand le brun aura besoin d’une piqûre de rappel. C’est, après tout, ce qu’elle vient juste de faire avec Joe.

« Je vous suis. »

Liliann ne se formalise pas de ce drôle d’entretien. Cela lui va. Si Gajeel ne s’inquiète pas plus de savoir qui elle est, ce qu’elle a fait de sa vie et ce dont elle est capable, alors elle ne le forcera pas à poser la question. Même si son comportement peut prêter à confusion, éveiller la suspicion, Lili s’en fiche. Elle n’a pas peur d’avoir affaire à un criminel qui la découpera en rondelles, à l’instant où il en aura marre de la voir traîner dans ses pattes et ses occupations pour le moins obscures. Elle croit discerner, dans le regard sombre de Gajeel, quelque chose de plus gentil que ne le laisse présager ses allures de chien méchant. Et, même si ce n’est pas le cas, ce n’est pas Lili que ça va inquiéter.

« C’est d’accord pour moi. Nous pouvons signer dès maintenant, si vous le voulez. »

La brune n’a, de toute façon, besoin que d’un coup d’œil au contrat pour se souvenir de chaque clause. Elle n’est pas, non plus, du genre à s’inquiéter des clauses étranges qu’il pourrait ajouter. Ce n’est pas elle que ça va gêner, de vendre ses organes, si cela peut aider quelqu’un d’autre. Liliann a juste besoin d’un travail, pour s’occuper l’esprit et s’offrir un petit salaire qui lui permettra de vivre normalement. Le reste n’a pas la moindre importance.

« M’occuper de ces… monstres-là, dit-elle, en pointant le chat d’un doigt fin, fera partie de mes fonctions ? Je préfère vous prévenir tout de suite : Je peux vous lister tous les noms écrits dans cette pièce et vous dire qui a utilisé quel équipement depuis que j’attends dans l’établissement, mais je ne suis pas certaine de savoir m’occuper d’un chat. Je ne voudrais pas leur faire du mal par erreur. »

Face à son nouveau patron, Lili préfère être honnête. Elle a plus peur du mal qu’elle pourrait faire au chat, que du mal que Gajeel pourrait lui faire en s’énervant. Chacun ses priorités, dans la vie. Mais Liliann vient postuler pour un poste de secrétaire, pas de vétérinaire. Sinon, elle ne serait jamais venue, sans le moindre doute.

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________________________________________ 2020-07-03, 17:08










Forget-me-not
Gajeel n’avait qu’une envie … partir de là pour retrouver son oreiller … à défaut de pouvoir aller taper dans de l’humain comme avant. Mais il ne dit rien … attends de comprendre ce qu’il se passait réellement ici … La jeune femme devant lui … elle était … étrange … Il vu qu’elle avait remarqué le chat … mais comme elle ne faisait pas de commentaire … Gajeel n’en fit pas plus qu’elle. Gajeel l’observait … quelque chose lui donner envie de … de travailler avec elle …et comme il était le genre à suivre ses envies … il le faisait.

Gajeel soupira face à la jeune femme et comprit que si elle était apte à l’aider en tout cas, il n’avait pas trop à se faire de soucis pour la confidentialité … C’était même plutôt l’inverse … Peut être qu’elle appréciait de ne pas savoir qui il était ? Avait il le même regard qu’elle ? Il ne savait pas … il ne voulait pas savoir. Il préférait continuer ainsi. Il eu un sourire.

- On va d’abord tout vérifier.

Il ne voulait pas qu’elle accepte le travail sans avoir toutes les clauses en tête. L sourit alors que la jeune femme observa les monstres et il eu un sourire franc pour une fois.

- Leur faire mal ? Il y a plus de chance que l’inverse se passe. Si vous vous souvenez de tout, alors je ne doute pas que vous allez savoir comment approcher ces monstres là.

Il prit le chat sous les aisselles et le mit sur ses jambes. Le petit chat roux ronronna et observa la jeune inconnue… puis se replaça comme si de rien n’était. Pas déranger par le changement de location de son sommeil.

- J’ai besoin d’une secrétaire apte à s’occuper aussi des documents pour les chats que je récupère. J’en ai que deux, mais j’en ramène souvent des décharges alors il n’est pas rare que je fasse vaccin et stérilisation…. Et que j’oublie les rendez vous … aimez vous les chats Mademoiselle …. Poe ?

Gajeel avait en réalité une bonne mémoire … juste que la flemme était maître de ses émotions et que s’il avait la flemme … il ne faisait pas c’est tout …

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________________________________________ 2020-07-17, 10:21










Forget-me-not
Liliann est prête à beaucoup de choses, dans la vie. Elle n’a pas peur pour son corps, pour son esprit, pour quoi que ce soit qui la définisse, aujourd’hui. Si elle peut sauver quelqu’un, en sacrifiant sa propre tête, la brune n’hésitera pas un instant. Il n’y a plus personne, dans ce monde, dans cette ville, qui ait vraiment besoin d’elle, qui attend qu’elle revienne, qu’elle le regarde, lui parle, l’étreigne. Alors, elle s’en fiche. Elle préfère faire ce qui convient le mieux aux autres, ce qui les aide, les décharge d’un poids qu’ils ne veulent pas porter. Peau d’âne est une bête de somme qui accepte toutes ces charges sans se plaindre.

Tout, sauf ce qu’il lui demande de faire, bien loin des obligations d’une véritable secrétaire. La brune ne sait plus si elle doit accepter ce travail. Elle en a besoin pour vivre correctement, pour payer ses maigres dépenses, glisser à Ben un loyer dont il ne voudra sûrement pas mais… elle ne lui laisse pas le choix, en vérité. Lili a besoin d’un salaire pour s’extirper de l’argent sale de son père, cesser de l’utiliser pour elle et, enfin, réussir à avancer. Ou, du moins, est-ce ce qu’elle croit pouvoir faire. Pour réussir, elle est prête à plonger les mains dans la merde, littéralement. Le travail physique ne lui fait pas peur, les déchets non plus. Rien ne lui fait peur tant qu’elle travaille pour mériter sa paie.

Rien, sauf ça.
Un petit chat roux qui ronronne sous les caresses de son propriétaire.

Lili n’a pas peur qu’il l’attaque, qu’il s’énerve soudain, sans trop de raison. Elle ne pense pas non plus que les chats veulent dominer le monde, ni qu’ils soient des bêtes maléfiques qui n’aiment qu’eux-mêmes. Elle sait ce qu’il en est vraiment, ce qu’ils cachent derrière leurs grands yeux intelligents. Sa peur ne vient ni de la race, ni de l’espèce. Il aurait pu s’agir d’un chien, d’un lapin, d’une vache, que rien n’aurait changé.

Liliann ne veut pas travailler avec des animaux.

Comme un traumatisme qui appuie sur ses épaules, fait chauffer sa nuque et recouvre ses cheveux noirs. L’ombre d’un autre manteau, loin du synthétisme des poils de sa capuche. Une cachette sous laquelle elle s’est réfugiée si longtemps, Peau d’âne, qu’elle en sent toujours l’odeur, la texture sous ses doigts fins. La peau de l’âne sacrifié pour la sauver, sans y arriver, darde ses poils gris dans le moindre de ses souvenirs. Qui peut lui jurer qu’elle ne recommencera pas ? Poussée par une voix qui veut l’aider, mais n’y arrive pas, ou de son propre chef… Qui peut lui jurer qu’elle ne tuera pas à nouveau pour s’extirper de ses problèmes et ne faire, en vérité, que s’y embourber un peu plus ?

Gajeel essaie de la rassurer. Il lui assure qu’elle a plus de chance d’être blessée par le chat que l’inverse, mais Peau d’âne n’arrive pas à le croire. Elle pince ses lèvres sombres et fixe ses yeux noirs sur le félin. Elle n’a pas envie de lui faire de mal. D’ailleurs, elle ne voit pas le rapport entre le chat et sa mémoire. Au contraire de ce qu’il a l’air de penser, Liliann croit que sa mémoire n’est pas une aide dans cette histoire. Chaque fois qu’elle devra tendre les doigts vers l’un des chats, elle sait qu’elle repensera, immédiatement, à son âne d’or et la peau sous laquelle elle s’est cachée pendant si longtemps.

« J’aime les animaux, avoue-t-elle, d’une petite voix. Mais je ne suis pas la mieux placée pour m’en occuper. Je peux gérer les papiers des vaccins, des stérilisations et les rendez-vous pour que vous n’oubliez rien. Mais je vous laisse les… manipuler. Même si j’essayais de le faire, ils sentiraient que j’ai peur et ce n’est pas sain pour eux, n’est-ce pas ? »

Les yeux noirs de Liliann ne quittent plus le chat roux. Elle apprécie de voir de quelle manière Gajeel s’occupe de celui-ci, sans que ni l’un, ni l’autre, ne montre véritablement le lien qui les unit. La brune échappe un petit sourire, à cette pensée. Le chat n’est pas si différent de son maître, au final. Même s’ils n’en donnent peut-être pas l’air, ainsi, elle ne veut pas imaginer ce qu’il arriverait à celui ou celle qui oserait s’en prendre à l’un ou l’autre.

« Vous les sortez de la rue pour leur trouver une famille ? »


Dit ainsi, la question lui arrache un affreux frisson qui glisse le long de sa colonne et qu’elle essaie de cacher, en ployant les épaules, sous son gros manteau. Cela ressemble à cette drôle de vie que Peau d’âne a vécu. Arrachée deux fois à la rue (ou à ce qui n’était guère mieux que la rue, dans le monde des contes) pour être mariée à une autre famille, changer à nouveau de nom, de parents. Comme un chat errant, un peu cabossé par la vie, qui inspire la pitié au premier venu.

« Comment vous assurez-vous qu’ils trouveront la bonne famille ? »

Liliann, elle, s’est trompée trois fois, déjà. Si elle peut prendre des coups et relever le menton, donner l’air de n’avoir rien subi, elle ne veut pas imaginer qu’il arrive la même chose à des chats qui n’ont, au final, rien demandé. Aucun d’eux ne mérite d’être maltraité.

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________________________________________ 2020-08-04, 23:59










Forget-me-not
Gajeel observa la jeune femme et pencha la tête sur le côté en essayant de comprendre ce qui la dérange …Il observait Fatigante sous ses doigts, qui ronronnait… il pouvait sentir que quelque chose n’allait pas … mais il n’arrivait pas à comprendre quoi. La peur n’avait pas cette odeur ….la peur des chats en tout cas… et il ne pouvait voir, de toute façon, en ses chats que des monstres chiants, mais rien de bien méchants … Juste des chats quoi. Quand elle se remit à parler, Gajeel l’écouta attentivement.

- Il suffit de commencer. Et est ce que tu l’impression que mon chat en a quelque chose à faire de ta peur ? Ils vont vouloir des câlins. J’ai mes chats, mais sinon je suis souvent famille d’acceuil, je fais qu’en recueillir pour leur donner une nouvelle maison ensuite. Je ne garde que ceux que personne ne veux …

Un chat à un œil, un autre avec une déformation cardiaque… Gajeel pouvait se permettre de les garder avec lui et de leur payer les soins dont ils avaient besoins. Gajeel décida alors qu’un petit aparté sur les chats, et la manière dont il les recueille était important.

- Pas tous les chats peuvent sortir. Fatigante ici présente est mon chat, elle peut sortir. Sa sœur, Kitty pas encore à cause d’une déformation. Je fais en sorte que les chats soient en état pour leur trouver une famille, sinon je les laisse chez moi. Et aucun chat ne sort d’ici sans une famille. Je m’assure que la famille est gentille en leur parlant, je peux le sentir. Et en plus j’ai souvent des nouvelles des chats que je donne.

Que cette famille soit lui, ou une connaissance… il était déjà arrivé, plusieurs fois, qu’un boxeur ou un client du Purge désire voir un chat et finisse par en adopter un… Il était arrivé qu’une fois qu’un chat qu’il avait donné meurt, mais après une petite vérification, il s’était avéré qu’il avait une maladie… Il fait toujours attention à ça… et s’il n’a pas de mémoire, il se souvient de toutes les personnes a qui il a confié un chat. Gajeel observa la jeune femme encore et tendit la main.

- Caresser la, elle ne va pas vous faire de mal…. Et vous ne lui en ferez pas non plus. Votre odeur me dit que vous avez trop peur de lui faire mal pour le faire en effet.


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