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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
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 Votre Icy Coconut est servi, messieurs ! (Julian aka Queue Rayée)

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Skylar T. McMillan
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Skylar T. McMillan

| Avatar : Jake Gyllenhaal

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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."

"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"

"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."

Votre Icy Coconut est servi, messieurs ! (Julian aka Queue Rayée) - Page 2 W2j9

"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."

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| Conte : Madagascar
| Dans le monde des contes, je suis : : Le commandant Skipper

| Cadavres : 1024



Votre Icy Coconut est servi, messieurs ! (Julian aka Queue Rayée) - Page 2 _



________________________________________ 2020-07-12, 20:00


Pass the point of no return
It's like a dream to me. I'll take you there !


Cette soirée était tout simplement délicieuse. Je goûtais à chaque instant passé aux côtés de Julian comme le plus doux des rêves éveillés. Cette soirée c’était la nôtre et le lémurien ne faisait que la sublimer à chaque instant par des paroles aguichantes et des initiatives courageuses. Je me sentais joyeux, amusé et prêt à me consacrer entièrement aux besoins et envies de mon cavalier pour la soirée. Je désirais plus que tout que ces instants soient aussi inoubliables pour lui qu’ils l’étaient pour moi. Je tenais à ce qu’elle reste à jamais gravée dans nos mémoires pour qu’on puisse se souvenir des années plus tard de notre soirée passée ensemble et parler avec tendresse de ce temps d’insouciance que l’on avait vécu ensemble. C’était ces instants fugaces qui donnaient tout le sel de la vie et ils étaient d’autant plus essentiels dans un choix de profession aussi dangereuse que la mienne. C’est pour cette raison que si pendant des années je m’étais privé de vivre une belle relation amoureuse, j’avais cultivé ce genre de petites amourettes et multiplié le nombre de mes maîtresses et de me amants. Après tout qui n’a pas besoin d’un peu de douceur dans ce monde de brutes ?

Intérieurement, je me sentais fier comme un paon à l’idée que ce soir celui que je tenais dans mes bras n’était autre que mon Queue Rayée. Depuis notre première rencontre sur l’île de Madagascar il était devenu si essentiel dans ma vie. Il représentait beaucoup de choses pour moi et même si l’idée qu’il puisse être l’homme de ma vie ne me traverserait pas l’esprit une seconde, j’étais réellement mû par cette volonté de lui prouver à quel point il était important à mes yeux. Je ne désirais rien d’autre que pouvoir le chérir et lui faire part de toutes ces petites vérités qui vagabondaient depuis des siècles dans ma tête. J’aimais l’effet grisant que ces confessions provoquaient en lui et j’adorais le sentir frissonner avec envie sous la chaleur du passage de mes mains sur son beau corps divin. Mais ce qui m’enchantait et m’excitait le plus c’était de fait de savoir que d’un seul mot de ma part, il était prêt à se consacrer entièrement à moi.

Notre danse avait sans doute duré très longtemps mais dans ma tête le temps avait filé à toute vitesse. Entre ses bras, j’avais perdu toute notion du temps et j’avais été surpris lorsque j’avais vu les ballons se déverser dans la salle, remplis de jolis cadeaux dédiés à tous les clubeurs. Cela dit, le cœur généreux de Julian m’avait dédié le plus beau de tous sans même qu’il en ait conscience. Je lui avais adressé un magnifique sourire lorsqu’il m’avait proposé de quitter le club Moite. Je connaissais suffisamment bien mon ami pour savoir qu’il avait une forte tendance à n’écouter que ses envies personnelles. Savoir qu’il se préoccupait assez de moi pour comprendre que je ne supportais plus d’évoluer au milieu de cette foule compacte me touchait véritablement. Je restais cependant interdit quelques secondes, le fixant sans véritablement savoir quoi lui répondre. Si j’avais su être raisonnable, je lui aurais probablement dit qu’il valait mieux pour lui de rester ici. Après tout, c’était lui le directeur du Moite Club et c’était son devoir d’être présent en une soirée si importante. Pourtant, la partie beaucoup plus égoïste de moi n’arrêtait pas de faire entendre sa voix et les magnifiques émeraudes étincelantes qui me dévoraient des yeux ne faisaient que lui donner raison. Je décidais finalement de l’écouter. Après tout cette nuit était l’unique opportunité qui nous était donnée d’être véritablement ensemble et je voulais en profiter un maximum. Entrelaçant mes doigts aux siens, je me penchais à son oreille pour lui glisser malicieusement.

« C’est une excellente idée… mais j’espère que tes sujets ne viendront pas à croire que j’ai kidnappé leur roi adoré. Ils seraient désespérés d’autant qu’il n’y a aucune rançon au monde qui pourrait me convaincre de te relâcher… pas ce soir. »


Pour appuyer ces dernières paroles, je l’embrassais tendrement sur la joue avant de le laisser m’emporter tout en éclatant d’un rire franc et joyeux. Un dernier regard porté à mes hommes qui se trouvaient au bar en excellente compagnie, je quittais sans regret l’établissement trop bondé et bruyant du Moite. Le trajet jusqu’à la voiture se déroula sans encombre, si ce n’est une rencontre fortuite avec Œil de Merlan. Le petit lémurien jaloux me fit alors bien comprendre que je n’en tirerais pas aussi facilement. Il allait très certainement me faire regretter d’être parvenu à accomplir un exploit dont il serait à jamais incapable. Peu importe ! Il en fallait plus pour effrayer un soldat de ma trempe. Une fois arrivé à la voiture de Julian, j’observais avec une grande admiration la voiture de ce dernier. Elle était tout bonnement magnifique et je crus tomber à la renverse au moment où Queue Rayée me proposa d’en prendre le contrôle. Je le regardais alors bouchée bé durant quelques secondes. Bien sûr que c’était un privilège. N’importe qui au monde rêverait de pouvoir se retrouver au volant d’une voiture de luxe pareille. Bien sûr, si Julian avait su que je ne possédais pas de permis cela l’aurait sans doute rendu plus méfiant. Mais au fond qu’importe. Je n’avais jamais eu besoin de permis pour conduire aussi bien que Kowalski. La conduite était inscrite dans nos veines de pingouins et j’avais passé des années à conduire sans jamais avoir eu ou provoqué le moindre accident. J’étais un excellent conducteur et j’étais prêt à le lui prouver.

« Avec un grand plaisir, votre majesté des Queue Rayées. Cela dit tu devrais faire gaffe… au volant d’un bolide pareil je serais capable de t’entraîner jusqu’au bout du monde. »


Je m’assis alors, prenant le temps d’observer chacun des contrôles de la voiture. Je voulais pouvoir la prendre en main rapidement et sans provoquer la moindre casse. C’était une question de principe et je ne voulais pas manquer à la confiance que Julian avait placée en moi. Regardant mon compagnon éphémère prendre ses aises à mes côtés, j’hésitais quelques secondes avant de reprendre la parole.

« Tu sais je te trouve un peu cruel avec toi-même… »


Posant alors ma main sur sa joue, je retournais son visage dans ma direction avec une expression charmeuse sur le visage.

« Tu prétends que n’ai pas eu de cadeaux au club ? C’est pas vrai. Après tout, c’est pas donné à tout le monde de pouvoir quitter le club au bras du roi de la fête. Le plus beau cadeau que j’aurais reçu ce soir, c’est toi. »


Je lui souris alors à pleine dents avant de m’approcher de lui pour déposer sur ses lèvres un baiser à la fois tendre et passionné. C’est que le goût de ses lèvres m’avait terriblement manqué et je n’avais aucune envie de m’en priver une seconde de plus. Cependant, une petite hésitation me prit soudainement. Est-ce que c’était bien raisonnable de partir ainsi ? Ne prenais-je pas le risque d’aller trop loin avec lui ? Depuis notre premier baiser j’avais cru comprendre que ses intentions à mon encontre étaient bien plus poussées que les miennes. Était-il dès lors capable d’accepter le fait que notre liaison ne durerait qu’une nuit ? Reprenant un air sérieux, je lui adressais alors une question cruciale pour la suite des évènements.

« Est-ce que tu es sûr que c’est ce que tu veux ? »

"Bien entendu que c'est ce que je veux ! King Julian a toujours voulu ça"


Je hochais la tête alors, rassuré de savoir que nous étions sur la même longueur d’ondes. Je reprenais alors bien vite ma place de conducteur.

« Allez, accroche-toi. »


Je démarrais alors la voiture, faisant un peu vrombir le moteur pour le simple plaisir d’entendre ce qu’elle avait dans le ventre. Je suivis alors les instructions de mon compagnon du soir en me rendant à son palace avec confiance mais une prudence nécessaire. Il avait raison, je connaissais bien la route tout comme j’avais très souvent eu l’occasion de fréquenter les lieux. Je me sentais un peu comme chez moi et je suivais sans hésitation le maître de maison jusqu’au cœur de son palais.

Je le regardais en souriant tandis qu’il mettait l’ambiance dans le salon. Au fond cela ne changeait pas tant du Moite. Un bon verre du rhum à la main, je regardais toujours avec autant d’envie Julian se dandiner dans la pièce en s’approchant de moi. La seule différence c’est que nous étions seuls et donc contraints à aucune limite sociale. Je me sentais grisé à l’idée que je pourrais le toucher et l’embrasser sans devoir sentir les regards de la foule qui nous jugeaient. Nous étions enfin libres et ce sentiment libérateur me donnait envie de croquer la vie à pleine dents. D’ailleurs, je me mis même à rire à la proposition de Queue Rayée lorsqu’il lança l’idée de faire un bain de minuit. En réalité, ce ne fut pas réellement une proposition. A peine avait-il eu le temps de me poser la question qu’il était déjà sorti rejoindre sa plage privatisée.
Buvant à grande gorgée mon verre, je déposais mon veston, ma cravate et mes chaussures dans le salon avant de le rejoindre à l’extérieur avec empressement. Je découvrais alors le décor féérique que mon hôte avait fait installé. Un sourire éclaira alors mon visage tandis que mes yeux pétillaient d’admiration.

« Je constate ça effectivement… c’est comme au bon vieux temps. »

Le bon vieux temps, c’était le cas de le dire. Cette idée de prendre des bains de minuit ça datait déjà l’époque où nous étions à Madagascar. L’image d’un Julian barbotant joyeusement dans l’eau à mes côtés, cela ne m’avait jamais quitté. Peut-être que c’était également son cas à lui. Sinon pourquoi me proposer de venir ici avant toute chose. Je ne crus cependant pas la peine d’en rajouter. Le roi fêlé était suffisamment expert en autocongratulation pour que je ne lui en adresse pas moi-même en plus. Et puis, pour être honnête j’avais à présent bien mieux à faire. Julian avait commencé à retirer ses vêtements en une espère de strip-tease improvisé qui absorbait absolument toutes mes pensées. Je me mordis la lèvre inférieure alors que j’admirais avec délice son corps svelte et élancé qui réveillait peu à peu tous mes fantasmes. Ne parvenant pas à détacher mon regard de cette vision enchanteresse, je finis néanmoins par retirer ce qui me restait de vêtements avant de le rejoindre. Je me retins alors difficilement de rire au moment où Julian poussa un cri aigu, me faisant comprendre que son idée n’avait pas été l’idée du siècle. Il est vrai que l’eau devait sembler bien froide pour un lémurien habitué aux eaux chaudes de son île. C’est une sensation douloureuse que je n’avais personnellement jamais connue et ce n’était peut-être pas plus mal.

« Attends Queue Rayée, j’arrive à la rescousse. »

Je me précipitais alors vers lui, plongeant tête la première dans cette eau que j’aimais par-dessus tout. A peine étais-je arrivé à sa hauteur qu’il m’attira vers lui. De prime abord, je fus terriblement surpris par cette sensation étrange de sentir pour la première fois mon corps dénudé contre le sien. C’était la fois électrisant et très agréable et cela le fut d’autant plus lorsque mon beau monarque frigorifié attacha ses jambes autour de ma taille. Moi qui m’apprêtais à lui proposer se sortir de l’eau, je me trouvais à présent à la merci de mes pulsions. L’embrassant avec la même fougue que la sienne, je remontais mes mains le long de ses cuisses pour les glisses jusqu’à ses fesses pour faciliter sa prise. J’aimais cette sensation de sentir nos deux bas-ventres si proches l’un de l’autre et je le rapprochais de moi pour le simple plaisir de faire grimper la température.

C’est alors que Julian s’écarta en un éclat de rire, me ramenant à une réalité beaucoup trop froide pour lui. Je le laissais alors me filer entre les mains et ris à mon tour en le regardant d’un air moqueur.

« T’es vraiment désespérant, tu le sais ça ? Mais très bien, allons retenter notre chance ailleurs. Si vous permettez, votre majesté. »

Amusé, je le soulevais pour le ramener à moi, le portant comme une princesse entre mes bras. Une fois sur le rivage, réalisant que je ne pouvais plus enfiler mes vêtements sans les mouiller, je partis chercher des peignoirs pour nous deux dans la paillotte alors que Julian était resté assis sur un transat. Enfilant le mien, j’allais m’asseoir à ses côtés pour passer le sien par-dessus ses épaules. Je passais alors une main derrière son dos, le frictionnant d’une brusquerie toute martiale involontaire pour l’aider à se réchauffer tandis que l’eau sur sa peau séchait lentement. Je ne pouvais alors détacher mon regard de lui. Il était tellement beau, sa jolie frimousse éclairée par la lumière tamisée qui nous entourait. J’aurais pu l’observer durant des heures ainsi, aussi fragile et dépendant des autres que je l’avais toujours connu.

« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, hein ? »


Je l’avais dit avec toute la tendresse du monde. C’est vrai que Julian était un bouffon de première catégorie. Il était impulsif, imprudent et ne prenait jamais la mesure de la gravité de ses actes avant d’en subir les conséquences. C’est vrai que cela avait le don de m’agacer à chaque fois et je lui faisais clairement comprendre dès que j’en avais l’occasion. Ce que je lui faisais en revanche moins souvent remarqué c’était que j’aimais le voir se mettre en danger pour le simple plaisir de jouer les chevaliers servant à la rescousse de sa belle demoiselle en détresse. Si c’était un bouffon c’était avant tout le mien et jamais je n’aurais voulu qu’il renonce à cette part de sa personnalité pour rien au monde.

Ne désirant pas rentrer tant que je ne serais pas sec, je voulais rester ici et profiter un peu de la vue de ce beau clair de lune en sa compagnie. Passant une jambe de l’autre côté du transat, je tendis mes bras en direction de Julian pour qu’il vienne de blottir dans mes bras. Je l’embrassais alors sur son front et le serrais tendrement pour profiter de ce bel instant de plénitude. Après tout, la chaleur de mon corps valait bien celle du jacuzzi, non ?

« C’est vrai que ce que tu as fait de cet endroit est tout bonnement magnifique. On se croirait revenus à Madagascar… ça réveille tellement de bons souvenirs. »


Je regardais alors le toboggan avant d’éclater de rire et de déposer un baiser dans le cou de mon amant.

« Tu te rappelle de la fois où on s’est organisé une compétition de descente de toboggan pingouins contre lémuriens ? J’ai bien cru que Rico et Pancho allaient finir par se rompre le cou à se défier sans arrêt dans des sauts plus improbables les uns que les autres. Quant à toi tu étais… »

Je m’arrêtais un instant, prenant conscience du fait que je devrais veiller aux mots que j’allais lui dire. Ce n’était pas rien comme déclaration et il fallait que je choisisse mes mots avec soin.

« Tu sais que j’ai toujours été un peu jaloux de toi. Tu as toujours été meilleur que moi en descente de toboggan alors que j’étais un zéro pointé en danse. Et pourtant même si j’étais grognon je n’arrivais pas à détacher mon regard de tes sauts acrobatiques. Tu étais tellement agile et gracieux, tellement plein de joie et de vie… je crois que la vérité c’est que je t’ai toujours trouvé terriblement sexy. »


Je ris alors légèrement, tandis que je ramenais son visage vers moi et que je l’embrassais passionnément. J’aurais pu continuer ça pendant des heures et des heures et je crois que si je m’étais écouté j’aurais pu lui faire l’amour ici, sur notre petite plage abandonnée. Mais l’entreprise était un peu périlleuse et c’était sans compte que l’homme que je tenais dans mes bras était roi et qu’en conséquence il méritait d’être aimé comme tel… avec toute la classe et l’élégance digne de son rang.

C’est pourquoi je finis par le pousser légèrement pour lui permettre de se relever et que j’en fis de même.

« Tu m’as bien dit que tu voulais aller dans le jacuzzi, non ? Où est-ce qu’il se trouve ? »


Glissant ma main dans la sienne, emportant mes vêtements laissé pêle-mêle sur la plage je le laissais m’entraîner jusqu’à la fameuse terrasse dont il me parlait sans cesse avec fierté mais que je n’avais jamais eu l’honneur d’explorer. Un sourire espiègle apparut alors sur mes lèvres tandis que nous traversions les appartements du roi pour aller la rejoindre. Je m’arrêtais alors un instant devant son lit king size, me demandant si le coup du sort l’avait placé là exprès. Je sentis alors mon envie prendre le dessus sur celle de rejoindre d’aller faire un bain de minuit. En réalité, la seule chose que je désirais en cet instant c’était de pouvoir enfin laisser libre court à tous mes fantasmes qui s’éveillaient régulièrement dans mon esprit lorsque je pensais à lui. Tenant toujours la main de Queue Rayée, je l’arrêtais alors dans sa course et le ramenait à moi.

« Attends une seconde… je crois que… je crois que j’ai une meilleure idée… »

Je sentis alors une certaine nervosité s’emparer de tout mon être. C’était étrange ! Au fond je n’avais ressenti ça que très peu de fois dans ma vie et maintenant que c’était au tour de Julian j’étais hanté par cette peur de ne pas savoir me montrer à la hauteur, de ne pas être digne d’avoir été un sujet de fantasme pour lui durant toutes ces années. Pourtant, je savais que le moment était venu et que même s’il ne s’était encore rien passé, je ne pouvais plus reculer. Tentant de faire taire cette appréhension, je m’approchais de lui un sourire aux lèvres.

« Tu sais que j’ai toujours espéré voir arriver le soir où je pourrais enfin te tenir dans mes bras jusqu’à l’aube. »


Posant mes mains sur ses joues, je m’approchais pour déposer un baiser langoureux sur ses lèvres.

« Tu n’imagines même pas à quel point je te désire, à quel point j’ai envie de toi… »


Tout en continuant de déposer des baisers brûlants sur sa bouche, j’abaissais mes mains pour dénouer la ceinture de son peignoir et le délivrer de tout vêtement. Mes baisers dépassaient à présent sur sa gorge et ses épaules tandis qu’avec une infinie douceur, je l’entraînais vers notre nid d’amour, les mains appuyées sur son torse. Je le forçais à s’asseoir et le regardais se reculer pour me laisser la place sur le lit tandis que je retirais mon peignoir à mon tour.


acidbrain


K. Julian Andrianamady
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K. Julian Andrianamady

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| Conte : Le plus beau, le plus grand, le plus génialissime des rois de Madagascar
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Votre Icy Coconut est servi, messieurs ! (Julian aka Queue Rayée) - Page 2 _



________________________________________ 2020-08-19, 22:08

Julian & Skylar

Votre Icy Coconut est servi Messiers!



Julian avait eu la meilleure idée et la pire idée en l’espace de même pas une dizaine de minutes. La meilleure des idées bien entendu était d’avoir exfiltré son ancien chef de la sécurité, son commandant de pingouin pour l’amener chez lui. Il avait vu qu’il avait prit un pied pas possible à conduire sa voiture, et rien que ça, l’avait rendu heureux. En vérité, voir Skylar heureux le comblait d’une joie infinie. Jamais il ne s’était senti aussi bien que ce soir. Aucune drogue, aucun alcool ne lui procurait ces sensations, à part les mots que le brun lui disait. Je t’emmenerai au bout du monde à bord de cette voiture ! En voilà une merveilleuse idée. Et en plus il enchaînait sur le fait qu’il était son cadeau. Par tous les dieux ananas ! Il avait papillonner des yeux comme une midinette à son premier rendez vous et il avait totalement assumé. Puis ils étaient rentrés dans la superbe villa au son de Madonna. La génialissime idée de son altesse était arrivée ! Faire un bain de minuit. Après tout, il faisait chaud en ce début de mois de juin. Il s’était déshabillé langoureusement avant d’aller bondir comme il avait l’habitude pour se jeter dans l’eau … et c’était là que le drame était arrivé. La bonne idée s’était révélée très mauvaise car l’eau était très froide. Le petit vent qui venait du nord n’arrangeait en rien la sensation qui avait recroquevillé l’ancien roi des lémuriens sur lui même. Bon sang, il aurait vraiment du aller d’abord dans son jacuzzi ! Heureusement que son sauveur légendaire arriva.

Julian s’accrocha à Skylar comme une moule à son rocher, essayant de grappiller quelques degrés de température sur son corps qu’il sentait si musclé sous ses doigts, profitant honteusement pour le tripoter. Même s’il mourrait de froid, il n’allait pas se gêner quand même ! Surtout que l’ancien pingouin, lui, ne se gênait pas. Il avait une excuse ! Il se devait de le réchauffer. Toujours tremblant, les bras autour de son cou, Julian dévorait ses lèvres avec une fougue passionnelle. Depuis quand avait il rêvé de ce moment ? Où il sentirait les mains calleuses de son militaire parcourir son corps parfait ? Néanmoins, la partie n’était pas encore gagné ! Julian savait parfaitement faire tourner et tomber les têtes. Skylar ne devait pas penser que c’était gagné, même si en vérité, c’était plus que gagné. C’était acquis. Il essaya de s'échapper un peu de ses bras. Encore une mauvaise idée. Il fut saisit par la froideur des eaux et Skylar n’eut aucun mal à l’attraper. Se laissant porter comme le roi qui l’était, sans aucune gêne pour sa nudité, il s’accrocha à son cou. C’était grisant, et il savait qu’il allait s’y habituer, d’être dans ces bras forts et musclés qui pourraient le protéger de n’importe quoi et le monter au pinacle.

“Il y a des vêtements accrochés au porte manteau !”

Si la nudité ne le dérangeait pas, le courant d’air froid qui faisait dresser tous les poils de son corps et de sa longue queue qu’il avait enroulé autour de son cou le dérangeait. Il remercia d’un geste de la tête Skylar qui le frictionner après lui avoir passé son peignoir aux initiales royales.

“La question est bien trop intellectuelle pour que je puisse y répondre mais je dirais en somme de merveilleuses choses.”

Se calant contre l’homme de ses rêves, Julian poussa un petit soupir de bien être. Vraiment, cela faisait des années qu’il n’avait pas ressenti ce sentiment de pleinitude. Enfin si, il y arrivait en prenant toutes sortes de substances qu’Athénaïs lui fournissait. Mais là …

“C’est pour ça que le roi l’a fait ! Pour pouvoir se remémorer le passé où il était heureux avec ses sujets et ses amis.”

Il leva légèrement la tête vers le regard de Skylar, qui avait perdu le sien vers la lune. Julian put déceler une vague ombre nostalgique, qu’il comprenait parfaitement. Certes, c’était très amusant d’être un humain. Il avait des possibilités infinis pour accroître son royaume, mais il était un animal. Un lémurien, et parfois cette vie simple, sans soucis (même si les soucis étaient légions chez lui comme ses tentatives d'assassinats par jour) que lui apportait d’être ce qu’il était dans son île fabuleuse. Oh oui, qu’elle lui manquait son île de Madagascar.

“C’est vrai ! Clover n’arrêtait pas de crier qu’il fallait arrêter, que cela donnait un mauvais exemple pour les petits. Mais c’était vraiment très marrant.”

Julian pouffa comme un gamin, tout en tortillant son cou, réclamant silencieusement d’autres baisers. Quand Skylar s’arrêta dans sa phrase, il se redressa légèrement pour le regarder, penchant la tête sur le coté, attendant avec impatience ce qu’il allait dire. Il fronça un instant les sourcils avant d’arborer un sourire triomphant. Bien sur qu’il était le meilleur en descente de toboggan ! C’était lui qui avait inventé la discipline et personne ne pouvait le détrôner. Il était bien trop souple, bien trop agile, bien trop sans sens de la survie pour que quelqu’un puisse prendre sa place.

“Ahaaan, mais tu es vraiment trop mignon toi !”

Il s’avança pour lui déposer un baiser fugace, vraiment attendri par ce qu’il lui disait. Skylar en profita pour approfondir et continuer, le coupant dans l’élan du compliment qu’il allait lui dire. Il fallait dire que quand il avait débarqué sur l’île avec ses frères, Julian avait été choqué et ébahi de le rencontrer. Il était le premier pingouin qu’il voyait, et c’était bien connu que le roi voulait tout ce qui était nouveau et qui sortait de l’ordinaire. Puis le temps avait fait son oeuvre, Julian avait vraiment fait la connaissance de Skipper et ce qu’il voyait le faisait entièrement fondre. Il lui faisait des petites attentions qu’aucun autre sujet n’avait pu se targer d’avoir droit. Il espérait peut être quelque chose … puis il s’était rendu compte que son nouveau commandant était tombé amoureux de l’hawaïenne qui se trouvait dans son bureau. Bizarrement, cette fois Julian n’avait pas crisé. Il n’avait rien dit. Il avait prit sur lui, et avait fait comme si de rien n’était. Après tout, il était un étranger, il ne pouvait pas finir avec lui ...même si … au fond, il était persuadé qu’il était le signe qu’il attendait du destin. Ce n’était pas pour rien s’il n’arrivait pas à trouver chaussure à son pied à Madagascar ! Mais pour une rare fois, Julian avait été raisonnable. S’il avait su … il aurait peut être du faire comme d’habitude et ne pas l’être ! Raisonnable.

“Sur la terrasse des sublimes appartements privés du propriétaire !”

Se levant presque à contre coeur, il caressa le menton de Skylar avec sa queue rayée avant de le guider dans le labyrinthe qu’était la villa. D’un pas bien décidé à se prélasser dans le jacuzzi, il poussa un petit couinement quand Skylar le stoppa net dans sa chambre. Il allait le houspiller, les mains sur les hanches et la queue fouettant l’air, mais il ne le fit pas en voyant l’expression de son futur amant qui avait l’air d’avoir fait une découverte immense. S’approchant de lui, il gloussa encore une fois, comprenant là ou il voulait en venir. Enfin ! Tout son être vibrait à chacune de ses paroles, qu’il prenait soin de graver dans sa mémoire.

“Bien entendu que je sais ! Déja parce que le roi sait beaucoup de choses … mais surtout …”

Il s’arrêta, passant ses bras autour de son cou tandis que sa queue caressait délicieusement ses cotes.

“Parce que j’ai la même envie depuis des décennies !”




(c) ANAPHORE


Skylar T. McMillan
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Skylar T. McMillan

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"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"

"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."

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"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."

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Votre Icy Coconut est servi, messieurs ! (Julian aka Queue Rayée) - Page 2 _



________________________________________ 2020-08-20, 13:00


Pass the point of no return
It's like a dream to me. I'll take you there !




J’étais alors épuisé, le corps en sueur je me libérais de mon emprise pour venir m’écrouler aux côtés de Julian, profitant encore des quelques braises qui crépitaient encore au fond de moi. Jamais encore je n’avais atteint un tel degré d’extase. Je me sentais tellement bien, repu par cette passion indescriptible que j’avais vécue dans ses bras. Je devais bien reconnaître que jamais je ne m’étais aussi en phase avec l’un de mes partenaires. Jamais je ne m’étais douté qu’il était possible d’aller aussi loin dans le plaisir sexuel. J’avais juste l’impression d’avoir toucher du doigt le paradis lui-même et bon sang ce que c’était bon ! Après quelques minutes de repos, je reprenais enfin la parole. J’avais envie de partager avec lui ce que je ressentais en cet instant.

« Je crois que tu avais raison, j’aurais vraiment regretté de passer ma vie sans avoir expérimenter ça au moins une fois. Tu étais parfait… c’était absolument divin, ta majesté. »

Je tournais alors son visage dans ma direction, l’embrassant encore une fois avec passion pour qu’il saisisse à quel point j’avais pu être transporté dans ses bras. Je le regardais alors tendrement, attendant une réponse de sa part, ravi de le voir aussi exténuer que moi. D'une certaine manière, cela me confortait dans l'idée que je n'avais pas été le seul à penser que cette partie de jambes en l'air avait été l'une des plus satisfaisante de ma vie. Puis, une fois remis de mes émotions, je partis d'un léger éclat de rire et rajoutais.

" Finalement, nous n'aurons toujours pas eu l'occasion de le prendre ton bain de minuit. Et si nous le faisions maintenant ? Histoire de finir cette nuit en beauté ? "

Déposant un tendre baiser sur ses lèvres, je finis par me relever l'invitant à en faire de même. Mes doigts glissés dans les siens, je l'entraînais avec moi sur la terrasse. C'est ainsi que notre nuit se termina, tout en douceur. Tenant Queue Rayée lové entre mes jambes, je lui offrais des caresses tendres alors que nos yeux se tournaient vers les étoiles étincelantes du ciel. Un cocktail rhum coco à la main, je le sirotais tranquillement alors que je refaisais le monde avec lui. Puis, lorsque le sommeil devint inévitable, nous rentrions tous les deux dans sa chambre pour aller nous coucher. A ne pas en douter, cette nuit fut véritablement l'une des meilleures de mon existence.

Lorsque je me réveillais le lendemain matin, je trouvais Julian à moitié allongé sur moi, la tête posée sur mon torse et sa queue rayée entourant mon corps. Dans un geste mécanique, je l’avais sûrement caressée durant de longues heures dans mon sommeil, profitant de son incomparable douceur. J’avais l’impression fugace d’être un enfant dormant tout en serrant très fort dans ses bras le doudou auquel il étai tellement attaché. Je trouvais cette situation plutôt amusante. Observant mon Queue Rayée en train de dormir, il me semblait que je ne l’avais jamais vu plus détendu et serein qu’en cet instant. En un sens, je m’en sentais très fier. J’avais toujours eu l’ambition de pouvoir le protéger de tous les dangers. Je voulais qu’il se raccroche à cette conviction que rien ne pouvait lui arriver tant que je me trouvais à ses côtés. Or lorsque je le regardais c’était tout à fait l’image qu’il me renvoyait. J’aurais souhaité pouvoir rester à ses côtés jusqu’à son réveil mais je me doutais qu’après une soirée et une nuit pareille il ne se lèverait pas de si tôt. La patience n’étant pas vraiment mon fort, je préférais alors me lever une dizaine de minutes après mon réveil.

Je craignais de quitter la chambre, ne sachant pas réellement ce que je ferais si jamais je venais à croiser l’un des lémuriens dans les couloirs de la villa. Oh bien sûr, je ne me faisais aucune illusion. J’imaginais bien que Morty n’avait pas été capable de tenir sa langue. Agacé comme il l’avait été de nous voir quitter les lieux ensemble, il avait très certainement laissé échapper cette information à tous ses amis lémuriens. Je n’aurais dès lors par d’autre choix que de les affronter. Même si cette nuit demeurait la seule que nous avions passée ensemble, il faudrait forcément que je me justifie ou tout du moins que j’assume cette folie qui nous avait prise tout les deux. Je me préparais à y faire face et poussais un léger soupir tandis que j’enfilais mon peignoir. Je ne devais pas oublier de passer par la plage où j’avais laissé mes habits la veille. Curieusement, au moment-même où je sortis de la chambre, je remarquais qu’ils avaient soigneusement été déposé devant la porte. Par qui ? Maurice qui avait eu tout à loisir d’assister à la scène depuis sa chambre de convalescent ? A moins que cela ne soit Clover qui avec ses yeux de lynx avait percé le mystère en rentrant ? La réponse ne tarda pas à m’être apportée lorsque je croisais la jeune femme, un plateau de petit-déjeuner dans les bras. Elle ne manqua alors pas d’être surprise de me voir.

« Tiens t’es encore là ? Moi qui pensais que tu aurais filé dès l’aube pour éviter de croiser qui que ce soit dans la villa. »


Je ne répondis alors pas que c’était bien mon attention. Je rabaissais alors simplement mon regard vers le plateau préparé pour son roi. D’un sourire malicieux, elle me tendit alors le fardeau qu’elle tenait dans ses bras.

« Puisque tu es là, profite-en pour le lui apporter. Je suis persuadée qu’il serait encore plus flatté en imaginant que l’attention venait de son chevalier servant. De ton côté, si tu veux grignoter quelque chose tu trouveras tout ce qu’il faut dans la salle à manger. »

« Je te remercie Feu Follette, mais je ne compte pas rester ici. Je vais le déposer dans la chambre. »


Je fis alors quelques pas en arrière avant de m’arrêter brusquement dans ma course.

« En fait, est-ce que tu aurais une feuille de papier et un stylo ? »


Je ne comptais pas laisser Queue Rayée sans un petit mot. Un officier se devait de se comporter avec honneur et dignité en toutes circonstances. De plus, cela me permettait de mettre les choses au point avec lui afin d’être sûr qu’il ne se fasse pas des idées à notre sujet. Après m’être habillé, je finir par griffonner quelques mots.

Mon cher Queue Rayée, je te remercie pour cette soirée exceptionnelle qu’on a passée ensemble. On se recroisera tout bientôt. En attendant, tâche de ne pas hurler sur tous les toits de ce qui s’est passé entre nous. Ton ami, Skylar.

J’aurais pu souligner le mot « ami » une bonne dizaine de fois afin qu’il comprenne réellement la relation que je voulais tisser avec lui. Je finis cependant par y renoncer, préférant lui faire confiance. Si seulement j’avais imaginer ce qui se produirait par la suite. Me rapprochant une dernière fois de mon amant éphémère, j'hésitais quelques secondes à déposer une dernier baiser sur son front avant de me raviser. Il fallait que je reste au moins un minimum cohérent dans ma résolution. Néanmoins, je pris tout de même le temps de le border afin de m'assurer qu'il ne prenne pas froid. Je finis alors par quitter sa chambre et retourner au Clos bleu très satisfait de ma nuit.

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Votre Icy Coconut est servi, messieurs ! (Julian aka Queue Rayée) - Page 2 _



________________________________________ 2020-10-17, 12:48

Julian & Skylar

Votre Icy Coconut est servi Messiers!


{La partie olé olé est en message privé}

Ils avaient manqué de nombreuses années mais c'était sur et certains qu'ils allaient se rattraper ! Foi de Julian ! Et ils allaient commencer ou plutôt continuer ce soir. Se relevant dans un bond, il l'entraîna dans le fameux jacuzzi sur la terrasse qui donnait sur une vue magnifique. Tout était parfait, comme le reste de la nuit qui se termina sans encombre, Julian s'endormant finalement dans les bras de son amant. Son sommeil fut lourd et apaisé. Aucuns cauchemars ou songes pénibles ne vint l'embêter. Il dormit à point fermé pendant de nombreuses heures et il eut même du mal à reemerger. S'étirant dans le grand lit, il remarqua alors qu'il était tout seul. Une angoisse lui etrilla la poitrine et il se leva rapidement, cherchant Skylar avec grande peur. Il finit par pousser un grand soupir ,mettant sa main sur son cœur qui battait fort quand il remarqua le plateau de petit déjeuner posé sur le buffet à côté de la porte d'entrée. Il eut un sourire niais en lisant le mot, qu'il glissa dans la poche du peignoir blanc qu'il venait d'enfiler. Il allait revenir bientôt, il l'avait écrit ! Il était sans doute très occupée à aller sauver le monde. En pensant à ça, Julian souria encore plus fortement. Son compagnon était un héros et il en était extrêmement fier. Prenant son verre de jus de papaye, il sortit de la chambre, rayonnant. Il n'y avait pas beaucoup de bruits ,les lemuriens devant sans doute se remettre de la grosse fête. Tout en sifflotant une musique de Rihanna, il se rendit sur la terrasse lui se trouvait Maurice, enroulé dans un plaid, profitant du soleil.

"Je ne veux aucuns commentaires sur ta soirée… j'ai encore mal à la tête."

Julian s'assit sur le transat à gauche de lui, haussant les épaules. Comme s'il allait écouter ce que lui disait Maurice. Il rentra alors dans une éloge de Skylar, et sur le fait qu'il allait devenir son compagnon. Au bout d'une quinzaine de minutes et ce grand soupir de la part de Maurice, ce dernier pris quand même la parole tout en se tournant vers lui, ouvrant enfin les yeux pour lui lancer un regard blasé.

"Vraiment King Julian ? Tu crois que Skylar aka Skipper le commandant taré voyageant comme un oiseau qu'il est va se mettre en couple avec toi ?"

Julian fit une expression totalement choquée, sa bouche formant un o parfait alors qu'il fit en même temps un geste condescendant de la main.

"Bien sur que oui ! Et tu veux que je te dise pourquoi, outre le fait que je suis le plus grand monarque de ces derniers temps et le meilleur parti de cette ville ?"
"Allez, j'ai hâte d'entendre ça…"
"Parce qu'il me l'a dit ! Je cite pour être plus précis Je veux t’offrir ce qu’il y a de meilleur. Te faire l'amour avec tout le respect et le dévouement que tu mérites ta majesté… et je peux continuer de te dire tous les mots d'amour hein !"
"Il … à vraiment dit ça ? "

Julian donna un coup de pied dans le transat de Maurice, nappreciant pas qu'il remette ses paroles en doute. Il lui fit même les gros yeux, se rapprochant de lui, sans l'aider à se relever ,ce qu'il venait aussi pourtant de demander.

"Dans ce cas… je suis vraiment content pour toi Julian ! "

Maurice posa sa main sur son épaule en lui faisant un petit sourire avant de rentrer sans doute aller se recoucher. Julian ne lui avait pas demandé s'il allait mieux mais c'était Julian. Qu'il se soucier déjà de quelqu'un d'autre que lui en la personne de Skylar était grandiose, il n'allait pas lui en demander plus. Il l'observa finir son verre pour le suivre à l'intérieur.

"Que vas tu faire aujourd'hui ?"
"Certainement du shopping ! Et après je verrais !"

Remontant dans ses appartements pour prendre une bonne douche et s'habiller ,il checka enfin ses messages. Passant sur le fait qu'il en avait une bonne trentaine pour le remercier de la soirée, il sautilla en voyant celui de sa grande amie Gigi qui lui proposait de faire une interview à la radio. Répondant fébrilement et à toute vitesse, c'était certain qu'il allait dire oui. Il adorait les interview qui répondaient bien à son problème d'attention. Vêtu d'un haut transparent que Maurice avait surnommé le filet de pêcheur et d'un sarouel aux couleurs chatoyantes, Julian se depecha de filer à l'un de ses voitures de luxe après avoir passé plus de deux heures a se préparer. En chemin il croisa Morty, qui malgré sa tête des mauvais jours courut vers Julian pour l'enlacer. Il le repoussa et lui expliqua qu'il avait fort à faire mais l'ancien petit lemurien s'accrocha et Julian le prit avec lui uniquement parce qu'il s'était proposé de le conduire à son rdv. Encore une fois, Julian s'extasia sur la nuit qu'il avait passé sans se rendre compte que Morty avait accéléré, furieux de ne pas être celui qui avait eu la chance de pouvoir toucher ce corps divin. Au moins ils arrivèrent rapidement au siège de la radio où Gigi bossait. Cette dernière les attendait en bas de l'immeuble, Julian l'avait prévenu de son arrivée imminente. Sortant de la voiture comme le roi qu'il était, il fit une bise volage à son amie qui elle aussi trepignait d'impatience, acceptant volontiers de lui porter son sac à main.

Julian fit quelques caprices lors de la séance maquillage, reprochant à la pauvre jeune femme qu'elle faisait mal son boulot et qu'elle aurait du laisser le travail d'artiste que lui avait fait. Puis on l'amèna dans le studio où se trouvait Gigi qui avait griffoné des tas de feuilles.

"Bienvenue dans l'émission Popactu, l'émission pop qui vous raconte toute l'actualité de la planète People. Aujourd'hui nous avons un invité exceptionnel… le grand King Julian ! "
"Merci merci de m'inviter dans cette super émission ! Mais c'est normal le grand roi se trouve toujours là où il y a du super !"
"Hier était l'anniversaire de votre club réputé le Moite, racontez aux auditeurs comment cela c'est passé ! J'y étais en temps que reporter et je peux vous assurer que c'était chauuuuuuud bouillant !"

Ainsi, pendant une vingtaine de minutes, Julian raconta la soirée dans les moindres détails ,faisant aussi la promotion pour les futurs soirées à venir. Il fallait dire qu'il n'était pas du tout mauvais en marketing et communication. C'était bien là des compliments que Maurice lui faisait sincèrement sur sa gestion de la boîte.

"Et d'ailleurs… mon petit doigt me dit que le roi célibataire aurait trouvé chaussure à son pied ?"

Gigi gloussa comme une adolescente tandis que Julian se redressa sur son siège, se mettant à se pavaner comme lui seul savait le faire.

"Oui ! Le roi n'est pas rentré seul hier soir … mais pour l'instant c'est encore un petit secret …"
"Alleeeeez, les auditeurs ont le droit de savoir ! De nombreuses rumeurs courent et l'une semble être fondé. D'après un témoin qui reste souhaiter anonyme ,on vous aurait vu sortir du Moite par la porte arrière de sécurité… avec votre ancien chef de la sécurité ! "

Julian fixa Gigi tout en secouant la tête. Mettant une main sur son micro, il lui répondit un peu brutalement.

"Tu crois Morty maintenant ? "
"Il faut dire qu'en ce qui te concerne… c'est la source la plus fiable que j'ai."

Chtipant avec la bouche, légèrement agacé, il prit une posture altière pour répondre.

"Rien n'est officiel pour le moment mais si cela le devient vous en serez les premiers avertis."

Il essaya de faire le mystérieux pendant quelques minutes avant d'être lui même quand Gigi continua de lui poser des questions.

"Skylar est contre tout attente un excellent danseur et au fond c'est normal vu que Julian est le maître incontesté de la danse ! Il ne pouvait trouver qu'un partenaire à sa hauteur !"

Gigi avait un grand sourire, heureuse d'avoir pu obtenir ce qu'elle voulait. L'interview se termina une dizaine de minutes plus tard dans la joie et l'allégresse. Satisfait de lui même, comme toujours, Julian ordonna à Morty de l'amener faire les magasins. Pendant qu'il marchait dans les allées, il reçut un coup de fil de Skylar et il sentit son cœur firent des bonds dans la poitrine. Il voulait lui annoncer quelque chose. Oooh il avait du écouter l'interview et il voulait officialiser, vu qu'il avait bien dit à Gigi que pour l'instant leur idylle était secrète. Julian lui donna alors rendez vous à la villa et se mit en tête de lui organiser une belle soirée romantique. Avant de faire les courses, il passa à la bijouterie d'Erebor, appréciant le travail d'orfèvre qu'ils faisaient. Il eut ainsi le temps de tout acheter, des bougies, aux ingrédients que son cuisinier qui n'était rien d'autre que Pancho ferait. Il ne prit que déprécier choix et une fois tout terminé, il retourna a la bijouterie prendre le cadeau qu'il avait choisi pour Skylar. Sur le trajet du retour, il se mit à imaginer sa réaction de joie, lui procurait une sensation de bonheur intense et de bien-être.

Il avait le temps avant que Skylar n'arrive et il vaqua à différentes occupations. Faire des cocktails au bord de la piscine. Danser au bord de la piscine. Raconter son histoire avec Skylar sur le lama gonflable tout en sirotant un cocktail. En somme une après midi bien rempli qui fila à toute vitesse. Il vira tous les lemuriens de la villa, sauf Maurice qui était toujours dans sa chambre en convalescence. Quand même il avait pitié de lui, le pauvre. Pancho commença à dresser une table romantique tout en surveillant le repas qu'il cuisinait tandis que Julian était parti encore une fois se changer. Il mit l'un de ses nombreux costards de créateurs, avec une chemise noire rempli de fleurs colorés qui rappelait fortement l'île d'où il venait. Mettant aussi une flopée de bijoux ,il mit en avant le collier avec le lemurien que skylar lui avait offert. Tout beau pour lui, encore plus que d'ordinaire ,il allait l'attendre dans le salon tout buvant un cocktail. Quelques minutes après, la sonnette résonna dans toute la maison. Comme un enfant voulant voir le père Noël, il se précipita pour ouvrir, sourire jusqu'aux oreilles. Presque timidement, contrastant avec les minutes d'avant , il embrassa doucement Skylar avant de lui prendre la main pour l'amener à l'intérieur.

"J'espère que tu as passé une bonne journée ! Et même si c'est le cas tu vas avoir droit à une grande soirée de la part de King Julian ! Pancho est entrain de cuisinier une dorade royale pour toi, et pour l'entrée il a fait des sashimi de thons et de saumons ! Maiiiiis avant ! Tiens c'est pour toi !"

Il lui tendit un élégant paquet aux initiales de la bijouterie de luxe de Ludwig, attendant qu'il l'ouvre avec une certaine fébrilité.

"Ce n'est pas grand chose, c'est juste un petit cadeau de la part du roi ! Si jamais la couleur ne te plaît pas, Dorian m'a dit que tu pouvais changer. Puis sinon j'irais voir le patron et je ferais un scandale si tu ne peux pas ! Soit… tu veux boire quelque chose ?"


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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."

"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"

"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."

Votre Icy Coconut est servi, messieurs ! (Julian aka Queue Rayée) - Page 2 W2j9

"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."

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________________________________________ 2020-10-18, 21:35


Now the dream is over
Le plus dur avec les rêves c'est de savoir qu'on finira toujours par se réveiller


La matinée c’était superbement bien passée. Après avoir quitté la villa de Julian, j’étais rentré chez moi pour prendre training et basket. Notre nuit passée ensemble m’avait donné un bon coup de fouet et mon désir le plus cher avait été d’aller courir sur la plage pour dépenser toute cette énergie nouvelle. Très honnêtement, je venais de passer l’une des meilleures nuits de ma vie. Loin d’être décevante, j’avais laissé la personnalité entreprenante et attachante de Julian marqué mon cœur d’une empreinte indélébile. Oh bien sûr, ça aurait été mentir que de prétendre qu’il ne possédait déjà pas une petite partie de mon cœur avant la fête. Mais cette soirée magnifique n’avait fait qu’élargir le territoire que le monarque avait conquis sur lui. Je ne serais pas aller jusqu’à dire que j’étais tombé amoureux du lémurien, mais notre coucherie avait renforcé des liens qui désormais ne pourraient plus jamais être déliés.

M’arrêtant après une heure de course, je jetais un œil sur ce qui m’entourait. Un petit galet attira mon attention. C’était un joli caillou en forme de cœur qui devait reposer là à l’abri des regards indiscrets. Un sourire s’élargir mécaniquement sur mon visage. Saisissant l’objet, je le débarrassais du sable qui l’encombrait. Ce qui n’était qu’un morceau de roche pour la plupart des gens revêtait d’une grande importance pour nous autres manchots. Je connaissais très bien la tradition maritale de notre espèce. Lorsque l’on rencontrait l’oiseau avec lequel on voulait passer le restant de notre vie, on offrait ce petit présent qui devait être la base de la fondation de notre vie à deux et de notre nid douillet. Je sentis mon cœur battre un peu plus fort en m’imaginant en offrir un à mon amant que j’avais quitté ce matin. C’était une idée furtive qui traversait mon esprit, sûrement inspirée par le tout jeune pingouin que j’étais, tout tremblant de peur et d’amour pour le roi des lémuriens.

Cette toute petite voix se fit alors entendre. Elle me disait que le quitter si tôt avait été une erreur, que je ferais mieux de profiter de ma journée de repos pour passer plus de temps avec lui. Je me rendrais chez la fleuriste pour lui acheter un magnifique bouquet d’oiseau de paradis. Je le rejoindrais à la villa où je l’enlèverais pour l’enlever à dos de moto. Nous irions déguster un magnifique pique-nique dans la forêt à base de champagne et petits plats végétariens. J’en profiterais alors pour lui offrir ce petit caillou gage de mon amour éternel et de ma volonté de bâtir un avenir à deux. Nous finirions notre après-midi au Clos bleu où j’annoncerais à ma famille et à tous nos amis qu’il était l’homme de mes rêves et mon compagnon de vie. Nous finirions par passer la nuit dans mon appartement, partageant avec lui mon charmant petit nid d’amour.

Mais cette toute petite voix n’était pas suffisamment forte pour couvrir l’écho qui grondait dans mon esprit, proclamant que c’était une très mauvaise idée. Je regardais alors de manière plus nostalgique le petit caillou que je serrais bien fort dans ma main. Hésitant à le jeter, je le rangeais finalement dans ma poche. Après tout, on ne savait jamais. Il pourrait toujours servir un jour où l’autre. Finissant ma course, je rentrais à mon appartement. Bien décidé à manger, je trouvais des restes de sushis dans mon frigo. Il y en avait énormément et je décidais de manger en bonne compagnie. Mon frère Kowalski me rejoignit alors et le repas débuta à merveille.

Lorsque nous nous approchions de la fin, je décidais de faire une petite pause, me reposant contre le dossier de ma chaise.

"Il y a pas à dire, je ne connais rien de meilleur que les sushis de Rico. En fait c'est ça ce qu'on aurait dû faire jeunes. Ouvrir un restaurant de cuisine japonaise ! Ca nous aurait éviter de nous retrouver à devoir bosser avec ces agents de seconde zone du Vent du Nord !"

Et voilà ! Lorsque nous nous retrouvions ensemble, il fallait forcément que le sujet revienne sur la table. A croire que je pensais encore qu’à force d’en parler il finirait par tomber d’accord avec moi. Notre avenir n’était pas de travailler sous les ordres d’un sale clébard. On méritait tellement plus. On méritait d’être reconnus comme les meilleurs agents secrets que nous étions. Mais bien à faire, la tête de Kowalski était aussi solide que du diamant et n’avait d’égal que sa détermination. Tout en mangeant ces petites merveilles japonaises il partit en calcul de bénéfices.

" Eh bien tout dépend du prix de vente. En partant du principe qu'un kilo de saumon vaut 30 dollars, qu'il faut 1 kilo pour faire 20 sushis étant donné que l'on ne prend que le filet. Il faudrait mettre le prix de vente à 6 dollars le lot de 2 sushis au saumon pour que cela nous rapporte le double de l'investissement et ..."

Bien sûr, je ne pouvais m’empêcher d’ouvrir de grands yeux devant ces calculs scientifiques. Son immense intelligence était tout autant un atout qu’elle avait le don parfois de me casser les pattes.

"Pour faire court en vérité même si je sais que cela t'es pénible, crois-moi tu gagnes beaucoup mieux ta vie que si tu avais dû gérer un restaurant surtout que tu n'apprécies pas le contact clientèle, moi non plus et que Stoyan n'aurait pas pu gérer tout seul l'accueil et le service."

Dévorant un sushi, il reprit après quelques secondes de mastications.

" Puis là au moins nous mangeons gratuitement dans un appartement et pas dans une arrière-cuisine en attendant le service de midi."

Levant les yeux au ciel devant l’absurdité de ses propos, je bus une gorgée d’un excellent thé vert bien glacé.

"Mouais t'as peut-être pas tort. Mais je maintiens que notre salaire ne compense largement pas les humiliations quotidiennes ne nous inflige ce sale médor à nous regarder de haut comme si on était condamné à lui devoir éternellement quelque chose."

Je reposais alors mon verre sur la table bien plus fort que je l’aurais voulu. Le son émis raisonna dans tout l’appartement.

"Désolé mais il a tendance à me taper sur le système."

"Si tu mettais un peu d'eau dans ton vin tout se passerait bien et je t'ai déjà expliqué la situation de cette expression. Y a qu'avec toi que tout se passe mal à un moment donné faut prendre conscience du problème."

"Le problème c'est que j'estime ne pas avoir sans d'ordre à recevoir d'un chef qui est cent fois moins doué que moi c'est tout !"


J’éclatais alors d’un petit rire moqueur avant d’ajouter sur un même ton.

"Je ne pensais d'ailleurs pas que le jour viendrait où je trouverais quelqu'un qui m'agacerait encore plus que Julian !"


"Ah ? Pourtant tu n'arrêtes pas de dire que Julian est un être débile. Malgré tous les griefs que tu peux avoir, Cain est largement supérieur à lui intellectuellement."

Il était sérieux ? J’avais beau beaucoup tenir à Julian s’il y avait bien une qualité qu’il n’avait pas c’était la jugeotte et l’intelligence.

"Ouais mais être plus intelligent que lui c'est pas très compliqué. Il suffit d'avoir 3 neurones d'actif et une maturité assortie à son âge."

"Je ne comprends pas pourquoi on utilise cette expression car elle est totalement fausse. Même les êtres les plus idiots ont environ 100000 neurones. Leur stupidité vient surtout de leur capacité à réfléchir. Ce n'est pas vraiment physiologique."

Je laissais Kowalski à ses divagations scientifiques pour manger un délicieux sushi fourré au thon. Je ne m’attendais cependant pas à la question qu’allait à présent me poser Kowalski.

"Est ce qu'il y aurait des nouvelles données dans le paradigme de ta relation avec Julian ?"

J’ouvrais alors de grands yeux et tandis que je portais un nigiri à la crevette à ma bouche, je manquais de le faire tomber sur la table. Hésitant quelques instants, je préférais jouer les idiots histoires de gagner du temps de réflexion. Je savais que ce serait efficace, après tout s’il y avait bien une chose au monde que Kowalski aimait faire c’était bien étaler sa science.

"Euh tu pourrais... tu pourrais redéfinir "paradygme" je te rappelle que je ne parle pas crâne d'œuf."

Ma nageoire droite allongea alors le bras pour prendre une tranche de sashimi. Comme je m’y attendais, il m’adressa une moue très désapprobatrice.

"Vraiment Skylar ? Tu illustres ce que tu viens de dire ... mais passons.... un paradigme est une représentation, une vision du monde, un modèle, un courant de pensées’ un point de vue pour faire simple. Par exemple, selon le paradigme de Darwin, la religion catholique n'est pas compatible avec la théorie de l'évolution des espèces. Donc en somme ... quelle est ta représentation actuelle de ton lien avec Julian ? "

Tout au long de son discours, je commençais à m’agiter sur ma chaise. Pourquoi ne pouvait-il jamais se contenter de tous m’expliquer en trois mots ? Posant mon coude sur la table et ma tête au-dessus, je l’écoutais reprendre avant quelques instants de silence.

"Je t'ai pris le sens premier car le mot paradigme a techniquement 5 définitions, mais elles n'en correspondent pas à la situation actuelle d'où le fait que je ne te le dise pas même si cela ne pourrait te faire que du bien de les savoir."

"Non je t'en prie, épargne-les-moi. Je ne sais même pas pourquoi je t'ai posé la question."

J’adoptais alors une autre tactique, feignant un sourire tout naïf.

"Pourquoi voudrais-tu qu'il y ait la moindre chose qui change dans notre relation ? C'est pas comme s'il s'était réellement passé..."

"Je n'en sais rien. Il paraît que c'est socialement bien de demander comment va une relation."


Il mangea un peu de son riz en silence avant de froncer les sourcils. Il releva son visage vers moi tout en semblant plongé en plein réflexion.

"D'autant plus ... que c'est parce que tu as sous-entendu que Julian t’agaçait moins que d'ordinaire que j’ai posé la question sur le pourquoi de la chose... enfin du pourquoi il t’agace moins "

Ne répondant rien, j’entendis alors les voix de Gigi et de Julian s’élever du poste de radio. Une boule grandit alors dans mon ventre. Pourquoi donnait-il cet interview ? Allait-il réellement faire ce que je lui avais expressément demandé de ne pas faire ? Me levant d’un bond de ma chaise, j’augmentais le volume pour les entendre discuter.

"Oh mais pourquoi est-ce qu’on ne lui a pas cloué le bec à ce toucan ?"

Julian allait faire une bévue c’était sûr. Même s’il se montrait plein de bonne volonté, il me paraissait évident qu’il ne pourrait pas s’empêcher de parler devant son amie. Je finis cet interview en me facepalmant au moment où Julian évoqua le fait que nous avions dansé ensemble. Ca y est j’étais foutu ! Je ne pourrais plus me cacher. Je me tournais alors vers mon meilleur ami tout en soupirant lourdement.

"Ouais bon OK on a peut-être dans un moment d'égarement passé la nuit ensemble. Mais ça ne veut rien dire... on est amis et c'est tout !"

Kowalski écouta avec attention mes propos et bien loin de me tourner en dérision, il reprit dans une analyse sociologique.

"Oui je comprends. Tu es donc rentré dans ce que la société appelle une relation d'amitié avec bénéfice. C'est tout à fait sain ! J'ai entrenu une relation de ce genre avec Akihiro avant qu'il se mette en couple avec Ludwig. Le principe est très simple. C'est une amitié avec le bénéfice d'avoir des relations sexuelles quand le corps en a envie. Pas de prises de tête."

Il me soumit alors gentiment avant de prendre une gorgée d’eau.

"Et c'est bien que tu le fasses avec Julian. Malgré tout ce que tu peux dire ton cortex pré frontal l'avait déjà associé à ce genre de relations."

Bien sûr, je ne pouvais pas oublier ce qui s’était passé à Magrathéa. Le film avait prouvé à lui seul que j’avais des intentions bien plus que platoniques envers le lémurien. Il était donc normal que cela ne surprenne en rien mon frangin toujours aussi analytique dans ses discours. Posant sa bouteille d’eau, il reprit.

"Par contre il te serait gré de ne pas me raconter les détails outre le fait que c’est ta vie privée et que comme son nom l'indique c'est privé, je me fiche un peu de savoir qui a pénétré qui."


Cela tombait très bien parce que je n’avais absolument aucune intention de lui en parler. Il était hors de question qu’il vienne à noircir les pages de ces cahiers douteux avec mes expériences sexuelles. En revanche je devais bien admettre que son discours m’arrangeait un peu. Parler de notre relation comme un contact purement amical me plaisait beaucoup plus qu’une liaison amoureuse.

"Ouais ben voilà... on a une relation d'amitié avec bénéfice et c'est tout aussi bien ! De toutes manières je ne m'imagine pas entretenir une relation amoureuse avec lui. Je deviendrais rapidement cinglé à devoir le supporter tous les jours. Ouais une amitié avec bénéfice c'est bien... c'est très bien même !"

"Très bien"

Le problème c’est que ce n’est pas avec Kowalski qui je devais négocier cette relation. Qui sait si Julian partageait ce point de vue. Soupirant à nouveau, je revins m’asseoir sur ma chaise. Mon regard se perdit alors dans le vide.

"Sauf que je ne suis pas sûr que Julian voie les choses comme ça... je crois qu'il espère plus. Il a dit certaines phrases qui me font croire qu'il espèrerait plus !"

Kowalski avait dû entendre une certaine nervosité dans ma voix. Au moment où il se releva pour débarrasser la table, il me proposa gentiment

"Tu veux un thé ? Non plutôt une tisane, cela a des vertus relaxantes."

Je lui adressai avec un large sourire, reconnaissant de son geste compatissant et altruiste.

"Oh ben si tu insistes. Un thé alors ça nous aidera à digérer tout ça !"

Je finis alors par réclamer l’analyse fine et intelligente de mon lieutenant.

"Kowalski j'ai besoin d'un décryptage. Si ton partenaire te dit qu'il a toujours rêvé de passer la nuit avec toi, qu'il est complètement tombé sous le charme et qu'il t'offre des faveurs qu'il n’a jamais offert à personne... est-ce que j'ai raison d'avoir des doutes ?"

Je suivais alors des yeux mon frère qui revint s’asseoir après avoir allumé la bouilloire. Une de ces mains vint gratter son menton.

"Hum ... ce genre de phrases se dit plutôt dans un contexte romantique. Cela m'étonne de Julian. Il sait très bien ce que sont les amitiés avec bénéfice aka sexfriend comme dit Aki. Il n'y a aucune notion de romantisme là-dedans. C'est vraiment bizarre."

"Tu m'étonnes... il a dû s'envoyer en l'air avec pratiquement toutes les personnes qui fréquentent son club douteux !"


Détournant quelques instants le sujet, il s’arrêta sur mes derniers propos.

"Sa boîte de nuit est très bien. Il passe des bonnes musiques et les gens sont plutôt agréables. Plus qu'au Rabbit Hole. D'ailleurs si tu ne l’aimes pas ce club pourquoi est-ce que tu y vas ? "

"Je te rappelle que j'y allais uniquement pour le travail. Et si je suis allé hier soir c'est que je voulais me faire pardonner du mauvais comportement que j'ai eu avec lui. Tiens d'ailleurs si tu veux tout savoir, il a beaucoup aimé la statuette de Magrathéa. En même temps narcissique comme il est ça ne devrait surprendre personne. "


"Qu’est-ce que j'en sais si tu n'y vas pas le soir. Chacun ses activités."

Il retourna ensuite dans la cuisine pour préparer les deux tasses de thé. Il en profita alors pour revenir sur le sujet principal de notre discussion.

"Vous avez été clair dès le départ non ? Tu lui as bien dit que c'était juste du sexe pour tes besoins biologiques ? Rien d'autres qui aurait pu lui faire croire que non ? Même si cela impliquerait le fait que Julian avait déjà des sentiments pour toi avant que vous ne passiez à l'acte."


Me redressant fièrement sur ma chaise, j’en profitais pour rappeler à Kowalski que j’avais tout de même un code d’honneur que je tâchais toujours de mettre en pratique.

"Ben oui tu penses bien. Je lui ai répété une bonne dizaine de fois que c'était que pour une nuit !"

Puis, réfléchissant à la soirée, je commençais à me décomposer petit à petit. Au fond peut-être que mon comportement n’avait pas été aussi exemplaire que je l’aurais souhaité.

"Sauf que je lui ai dit aussi dit que pour moi c'était un grand copain, que ça me manquait de plus le voir aussi souvent, que j'avais depuis longtemps envie de danser avec lui et de passer une nuit avec lui que... que..."

En fait, cela ne me surprenait pas du tout que Julian ait pu se méprendre sur mes sentiments. J’avais laissé s’exprimer la petite voix du tout jeune pingouin que j’étais à l’époque où j’étais dingue de lui et cela avait eu des conséquences sur notre soirées… de très lourdes conséquences. Appuyé contre le mur de la cuisine il hocha la tête dans un signe négatif.

"Mon pauvre frère... tu as fait une erreur de débutant. C'est mélanger les mots d'amitié avec ceux du sexe, surtout pour un esprit aussi faible que Julian."



"Ouais, c'est que je suis pas un habitué de l'amitié et + si affinités... et c'est sûr que j'aurais pas dû agir ainsi."


Tâchant de retrouver contenance, je lançais à Kowalski.

"Bon ben j'ai peut-être un peu trop forcé sur le rhum coco hier soir ! Tu en as où avec ton thé ?"


Retournant à la cuisine, il jeta un œil à la bouilloire toujours en train de chauffer.

"Il est bientôt près mais il faut attendre 4 min que les arômes du thé sature l'eau chaude."


Il posa alors les deux tasses devant la bouilloire avant de reprendre.

"Tant que tu es lui as pas dit des mots de possession je pense que tout est rattrapable."


Aie nouvelle boulette ! Repensant à ce que lui avait dit sur la piste de danse, je repris.

"Ben en même temps, c'est possible que je lui ai glissé dans la conversation qu'il avait pas intérêt à aller voir ailleurs durant la soirée... si ça se trouve il a mal compris et cru que je parlais en général."


Kowalski servit alors les boissons chaudes sur la table avant de s’asseoir à nouveau à me côtés.

"Ah... oui c'est normal alors qu'il ait cru qu'il y ait une possibilité de mise en couple si tu lui a fait comprendre que tu pourrais être jaloux si une autre personne venait à s'approcher de lui."

Je m’affalais alors sur ma chaise, me prenant la tête dans les deux mains. Mais comment j’avais pu m’emporter à ce point ? Pourquoi est-ce que je lui avais dit tout ça ?

"Oh non je voulais pas en arriver là... qu'est-ce que je vais faire ?"

Mon frère tout à son affaire tourna la cuillère trois fois dans sa tasse dans le sens des aiguilles d’une montre avant de la poser sur la tasse, avec toute la méticulosité qu’il employait pour faire tout le reste.

« Hum ... la franchise me semble la meilleure des choses. Dis-lui tout simplement ce que tu ressens ou non en l'occurrence. Explique-lui que tu veux garder son amitié tout en réalisant de temps à autre comme deux fois par mois par exemple une relation sexuelle."

Il trempa alors ses lèvres dans son thé avant de reprendre.

"Ou plus tout cela dépend de ton appétit sexuel."


Je secouais la tête, refusant d’aborder le thème de ma vie sexuelle avec mon frère. Je me contentais alors de soupirer et de me frotter le front.

"Ouais tu as sans doute raison... c'est ce qu'il faut que je fasse ! Ça veut dire que je n’aurais pas d'autres choix que d'aller lui briser le coeur en espérant qu'il me pardonnera et qu'il veuille bien qu'on reste amis !"


"Tu n'es pas obligé de lui briser le cœur. Tu peux juste le présenter autrement. Tu peux lui dire qu'à cause de vos travaux vous avez une incompatibilité à être en couple de manière sociétale mais que tu lui proposes une autre vision. Une sorte de couple libre. Je lisais un article très intéressant d'un chercheur néo-zélandais sur le sujet. Tu veux que je te le passe ?"

Il commença à chercher l’article et je ne pus m’empêcher de sourire en pensant qu’il avait dû apprendre tout cela en lisant ses articles scientifiques de scientifiques coincés pas si coincés que ça. Décidemment, il faudrait peut-être que je m’y mette moi aussi un jour. Ça m’aurait évité de faire une énorme boulette comme celle que j’avais fait la veille.

"C'est vrai que ça serait une solution. Mais je ne veux pas lui faire ça. J'ai... j'ai vraiment envie de me mettre en couple et d'avoir ma propre famille pendant que je suis dans la fleur de l'âge. Entretenir une relation de sexfriends avec Julian c'est incompatible avec mes projets. Mais je pourrais toujours lui promettre d'être à jamais son ami."

Puis me prenant une nouvelle fois la tête dans les mains, je finis par la relever. Il semblait alors que j’avais eu une illumination.

"Quoi que j'ai peut-être une meilleure idée ! Kowalski tu as toujours ton spray d'amnésie ? Je pourrais l'utiliser sur lui pour lui faire oublier la soirée de hier soir. Comme ça il n’aura pas à apprendre la vérité. Il n’aura pas le cœur brisé et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. Tu en penses quoi ?"


J’avais demandé cela tout fièrement en trempant une nouvelle fois mes lèvres dans ma boisson.

" Hum ... il ne me reste que le sérum expérimental étant donné que je suis en train d'en refaire. Il prend du temps. Si tu en veux un il sera certainement prêt dans trois jours."

Portant une nouvelle fois sa tasse à ses lèvres, il m’adressa un des petit sourire de savant fou qui n’annonçait jamais rien de bon.

"Après si tu prends l'experimental je pourrais être là ? En vérité Cain n'a jamais voulu que je teste celui qui n'était pas au point sur des innocents ce que je ne conçois pas vraiment étant donné que si on suit son raisonnement les prisonniers coupables sont quand même des humains. Comment je fais moi pour vérifier la faisabilité hein ! Il a bien fallu que je le teste ... néanmoins Julian a encore une partie animale et il serait fort intéressant d'analyser les moindres des réactions ou si tu veux pour être sûr qu'il ne se souvienne pas je peux lui enlever l'hippocampe."


J’ouvrais alors de grands yeux. Il était hors de question qu’il touche au cerveau de mon Queue Rayée. Bon ce n’était pas comme si son cerveau lui servait réellement à quelque chose mais quand même c’était de la cruauté gratuite. Croyant que mon silence était dû à mon incompréhension il reprit.

"La zone du cerveau qui s'occupe de la mémoire."

"Non laisse tomber, on remettra à un autre jour tes recherches. Et tu les feras sur quelqu’un d’autre je te prie. Il est hors de question que tu touches à son cerveau, c’est clair ? »

Je me relevais alors d’un bond pour aller prendre mon téléphone.

« Je suis toujours un marin et je veux respecter mon code d'honneur. J'ai fait une bêtise, c'est à moi de la réparer. Et puis tu peux me dire quel exemple je donnerais à Stoyan si je lui disais qu'il suffisait d'un sérum pour régler tous ses problèmes."

"C'est sûr qu'il n'y a que toi qui puisse juger ce qui est bon pour ta vie étant donné que l'on est seul maître de son destin et de ses choix."

"Je vais appeler Julian pour qu'on mette les choses au clair. À toute de suite. »

Lorsque je contactais Julian, je lui fis comprendre que j’avais quelque chose d’important à lui dire et que l’on devait se voir le plus rapidement possible. Perché bien haut sur son nuage rose, il répondit avec bonheur et excitation qu’il serait heureux de me voir dans sa villa pour un dîner. N’ayant guère eut le temps de rétorque quoique ce soit, il raccrocha son téléphone. Je poussais alors un grand soupir, sentant déjà une boule se former au fond de mon estomac. Tout ceci ne présageait vraiment rien de bon. A n’en pas douter, il allait me sortir le grand jeu tout persuadé qu’il était que je lui ferais réellement ma demande pour qu’il devienne mon compagnon. La soirée s’annonçait donc très difficile et pleine de rebondissements dramatiques. Voilà pourquoi après avoir terminé notre tasse de thé, je priais Kowalski de s’en aller afin de préparer mon discours pour être le plus honnête et le moins blessant avec lui. Bien sûr, j’aurais pu demander l’aide de mon meilleur ami pour le faire. Mais il a des choses si personnelles qu’il vaut mieux les garder entre les principales personnes concernées.

L’après-midi me semblait passé une éternité et quand enfin vint l’heure des retrouvailles, j’enfilais en vitesse les vêtements que j’avais prévus de porter. Une simple chemise de couleur blanche sur un jean noir avec des motifs de treillis militaire tirant sur le blanc. C’était à la fois humble, discret et respectueux tous les qualificatifs que j’aurais souhaité pour notre rencontre. J’enfilais par-dessus le blouson de cuir de motard qui me protègerait des conséquences dues à une chute éventuelle. J’avais l’impression de devoir partir au combat et je tâchais au mieux de calmer cette peur qui me tiraillait l’estomac dans tous les sens. Puis soupirant une dernière fois, je pris mon courage à deux mains ainsi que mon casque pour le rendre à la villa du roi lémurien.

Pour être honnête, et bien que je n’en sois pas vraiment fier, il me fallut quelques instants pour trouver la force d’appuyer sur la sonnette. Prenant une posture droite et fière, j’attendis que la porte s’ouvre. Lorsqu’enfin ce fut le cas, mon cœur manqua un battement lorsque j’aperçus Queue Rayée. Il était vraiment magnifique, vêtu d’un costard classique qui pourtant s’ouvrait sur une chemise à fleurs tellement caractéristique de l’excentricité du lémurien. Une certaine fierté s’empara de moi au moment où je songeais que s’il s’était fait aussi beau, ce n’était rien que pour moi… pour son chéri qui n’existait pas.

Une légère culpabilité s’empara de moi et la situation ne s’arrangea pas au moment où il posa ses lèvres sur les miennes. Comment pouvait-il d’un simple baiser raviver ces braises qui crépitaient tout au fond de moi depuis la nuit dernière ? Ecoutant attentivement ses propos, je repris un peu balbutiant.

« Bonsoir Queue Rayée ! Je… je suis touché par l’attention mais vous ne deviez pas vous donner tout ce mal. »


S’était-il aperçu que quelque chose ne jouait pas ? J’imaginais que non puisqu’il glissa simplement sa main dans la mienne pour m’entraîner à l’intérieur. Cette main, je n’avais pus m’empêcher de la serrer très fort dans la mienne. J’avais tellement peur de le perdre, tellement peur que ma déclaration brise à jamais tout ce qu’il y avait entre nous. Cette belle amitié que nous avions eu tant de mal à construire.

Une fois arrivés dans le salon, Queue Rayée tout heureux me tendit une boîte à bijou. Je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine. Entre sa tenue magnifique, le dîner de rêve du pingouin et son cadeau, je me sentais de plus en plus mal à l’aise. Je restais quelques instants sombre et interdit, n’osant même pas le toucher ou l’ouvrir. C’était trop pour moi, vraiment beaucoup trop et l’espace d’un instant je repensais aux mots qu’il avait prononcé la veille dans sa chambre.

« Tu es si parfait ! »

Non, non je ne l’étais pas. Si j’étais aussi parfait qu’il le disait, je ne m’apprêterais pas à lui briser le cœur. Je ne ferais pas éclater son palpitant en mille morceaux. Qui sait comment il pourrait s’en remettre ? Combien de temps il lui faudrait pour réparer les morceaux éclatés de son cœur pour avoir de nouveau la force d’aimer ? J’allais réduire tous ses espoirs en cendre alors comment avait-il pu prétendre que j’étais parfait ? Ne parvenant pas à jouer la comédie plus longtemps, je refusais de l’ouvrir pour découvrir son cadeau. Je me contentais de le déposer sur la table et d’adresser une mine grave à l’adresse de mon amant.

« Je l’ouvrirais plus tard si tu le veux bien. Mais là je… je ne peux pas. Je ne le mérite pas. »


En prononçant cette phrase, je sentais ma gorge se serrer. Paniquant intérieurement, j’avais du mal à conserver mon self-control. Je m’approchais de lui alors qu’il se dirigeait vers le bar. Je plaçais mes mains dans les siennes et lui adressais un sourire compatissant.

« Je… il faut que je te parle de quelque chose de très important. Mais on sera certainement plus à notre aise dans un coin où personne ne pourra nous déranger. »

Je ne tenais pas à ce qui que se soit puisse nous entendre. Je savais à quel point cela allait être une épreuve difficile pour nous deux et je ne voulais voir aucun fouineur y assister. Gardant précieusement sa main dans la mienne, je l’entraînais jusqu’au salon que je connaissais si bien. Je fus d’ailleurs soulagé en m’apercevoir que personne d’autre n’avait eu cette idée. Je me dirigeais vers le canapé du salon, poussant Julian à en faire de même. Les mains toujours bien ancrées dans les miennes, je demeurais silencieux un instant. J’avais envie de graver en moi cette image de mon amant, cette magnifique lueur amoureuse qui brillait encore dans son regard. Puis une fois prêt, je poussais un long soupir avant de reprendre.

« Ce que j’ai à te dire ce n’est vraiment pas évident. J’ai besoin que tu m’écoutes jusqu’au bout et sans intervenir. Tu crois que tu peux faire ça pour moi ? »

Personnellement j’en doutais grandement. Je le connaissais mon Queue Rayée. C’était un sanguin et lorsqu’on le cherchait on pouvait être certain de le trouver. Les mots qu’il allait entendre serait d’une grande violence pour lui et il allait certainement exploser. Cela ne me dérangeait pas et je m’y étais longuement préparé. Je souhaitais juste qu’il m’écoute avec autant d’attention que je l’écouterais par la suite.

« Voilà je… Queue Rayée il faut tout d’abord que tu gardes en tête une chose. Je tiens énormément à toi et je t’aime beaucoup. Tu es la personne la plus riche que je connaisse. Je ne parle bien évidemment pas de ta fortune mais de l’organe plaqué or qui te sert de palpitant. Tu es quelqu’un d’avenant, gentil et très généreux et quand tu ne pousses pas le bouchon trop loin à faire ton gros bouffon tu arrives même à me faire beaucoup rire. Ton amitié est extrêmement précieuse à mes yeux et j’ai pas envie de perdre ça. »

Je me tus quelques instants, tentant de trouver les bons mots. Il fallait que je fasse taire cette toute petite voix en moi qui voulait m’empêcher de prononcer mes prochains mots. Cette voix qui me hurlait intérieurement de pas tout faire foirer, de lui déclarer ma flamme, de l’embrasser et de le serrer dans mes bras pour ne plus jamais le lâcher. Mais ce murmure était encore trop léger pour que j’y prête la moindre attention. La raison primait sur tout et ma décision était prise. Je ne sortirais jamais avec lui. Prenant à nouveau une grande inspiration et je lui fis part de ma sentence irrévocable.

« Je sais que tu espérais très fort que je devienne ton petit ami mais ça ne se fera pas. Ca n’aurait aucun sens. Je… j’ai passé avec toi un des plus belles nuits de ma vie mais tu sais tout aussi bien que moi que ces bons jours sont rares… on a toujours passé notre temps à nous disputer et ça ne s’arrangera certainement pas si on sort ensemble. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’on est beaucoup trop différents pour qu’on puisse un jour espérer former un couple heureux et harmonieux. »

Ne supportant pas son regard dépité, je rabaissais le regard tout en relâchant ses mains. J’en avais besoin pour trouver le courage de continuer à parler. Je me sentais si mal à l’aise.

« On appartient pas du tout au même univers… on fait même partie de mondes qui sont en total contradiction. C’est pour ça que j’ai quitté le Moite. Parce que j’ai compris que faire la fête tous les soirs jusqu’à 3 heures du mat, passer mon temps à m’amuser et à rigoler ce n’était pas fait pour moi. Envisager une vie avec toi à la sauce lémurienne me rendrait totalement cinglé après même pas une semaine. »

Puis, finalement, je relevais mon regard vers lui pour le mettre face à la réalité que lui-même devrait affronter si nous nous mettions en couple.

« Et toi… tu crois que tu pourras supporter la vie aux côtés d’un soldat ? Je mène tellement une vie droite et rigoureuse que tu finiras par t’ennuyer au possible. Et si un jour je décidais de repartir au front. Tu crois que tu serais capable de m’appuyer sans chercher à me retenir… toi qui nous bassines nuit et jour avec tes discours d’hippy pacifiste ? Et même si tu acceptais, la vie à mes côtés ne sera pas facile. Je ne pourrais jamais t’apporter la sécurité dont tu as besoin dans une relation. Je ne pourrais jamais te donner la garantie d’être là à chaque fois que tu en auras besoin. C’est ça de faire un boulot comme le mien. On ne peut jamais être sûr de rien. »


Je finis par laisser trainer un temps de silence, persuadé que j’étais qu’il avait lui-même fini par ouvrir les yeux.

« Enfin bref, tout ça pour te dire qu’on n’a rien en commun et que l’un comme l’autre on finirait forcément par être malheureux. Alors pourquoi se bercer d’illusions et perdre notre temps à construire une relation amoureuse qui n’a aucune chance de perdurer ? »

Je posais une dernière fois ma main sur la sienne, mes yeux étaient humides et j’avais de plus en plus de mal à trouver mes mots. Je me rendais compte que la sentence que j’adressais à Julian était également une sentence que je m’adressais à moi-même.

« Je te souhaite de tout cœur de rencontrer un jour quelqu’un qui soit réellement fait pour toi. Une personne qui serait toujours à tes côtés pour prendre soin de toi et veiller à ce que tu ne fasses pas trop de bêtises. Quelqu’un qui partagerait tes délires et qui serait tout content de passer ses nuits à faire la fête avec toi. Mais ça ne sera jamais moi l’homme de ta vie. »

Plantant alors mon regard dans le sien, je finis par lui adresser un sourire rempli de compassion.

« Mais ça ne veut pas dire… enfin je ne t’abandonne pas, hein. Je ne serais jamais bien loin et tu sais qu’en cas de besoin tu pourras toujours compter sur moi. Seulement c’est… c’est ton grand ami le commandant des pingouins qui répondra présent et non pas ton petit copain. Tu comprends ? »
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K. Julian Andrianamady
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

K. Julian Andrianamady

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Votre Icy Coconut est servi, messieurs ! (Julian aka Queue Rayée) - Page 2 _



________________________________________ 2020-11-04, 16:46

Julian & Skylar

Votre Icy Coconut est servi Messiers!


Sa journée s’était merveilleusement bien passée et Julian était toujours sur le petit nuage où Skylar l’avait déposé la nuit dernière. Même s’il lui avait promis de ne rien dire, chose qu’il avait faite, il voulait le crier au monde entier, qu’il était la personne la plus heureuse du monde. Même son idylle avec Sonia n’était pas aussi puissante qu’à cet instant, alors que pourtant, il avait déja atteint des sommets à cette époque. Alors quand la sonnette de la porte retentit, il sentit son coeur faire des bonds dans sa poitrine, à un tel point qu’il sauta lui aussi pour aller ouvrir. Il enlaça Skylar, respirant son odeur à pleins poumons avant de l’entraîner dans le salon pour lui proposer un verre et surtout pour lui offrir le bijou qu’il avait mit du temps à choisir cet après midi. Certes c’était peut être un peu tôt mais il voulait lui montrer à quel point il pouvait compter pour lui, et quoi de mieux qu’une gourmette gravée.

“Tss, voyons Commandant, ne dis pas de bêtises ! Bien entendu que tu le mérites ! Et pas seulement parce que tu as protégé King Julian pendant toutes ses années mais parce que tu protèges aussi des innocents !”

Julian secoua la tête comme s’il voulait faire partir aussi les doutes que Skylar pouvait avoir. C’était sur qu’un être normal avait des scrupules mais Julian les trouvait juste infondés. Quand il lui saisit les mains, il se laissa faire, son pouce caressant les mains calleuses de son partenaire. Il lui offrit son plus beau sourire, comme pour le rassurer encore plus que ses mots. Skylar parla et Julian pencha la tête sur le coté. Qu’est ce qui pouvait bien le tracasser à ce point là. Se mordant la lèvre, il opina positivement.

“Le roi va essayer, mais ce n’est pas dit qu’il ne t’interrompt pas en plein milieu !”

Julian n’était pas quelqu’un de sage et raisonné. Il était impulsif, égocentrique et n’en faisait qu’à sa tête. Forcément, on lui avait inculqué depuis le plus jeune âge qu’il avait le droit car il serait un jour souverain, et qu’un souverain pouvait absolument faire tout ce qu’il voulait. Il s’était construit de cette manière là, avec tous ces gens faisant gonfler chaque jour un peu plus son égo. Objectivement, il était de cette nature là parce qu’on l’avait façonné ainsi. On ne l’avait quasiment jamais contredit. On lui avait toujours tout accepté. On lui avait bien fait comprendre qu’il était décisionnaire et que tout lui appartenait. Même Maurice, parfois, se maudissait d’avoir été trop laxiste mais le mal était fait et ce que Skylar était entrain de faire n’allait rien arranger les choses en le brossant dans le sens du poil. Il avait bombé le torse, étant déja au courant de tout ce qu’il lui disait, mais l’entendre lui faisait énormément plaisir.

“Ooooh Skylar ! J’aime quand tu me parles comme ça !”

Il se rapprocha même un peu de lui en lui lançant une oeillade de braise comme il en avait le secret, ne remarquant même pas que Skylar venait, lui, de se reculer. C’était ainsi que Julian était et il ne pourrait changer. Il s’attendait encore à un déluge de compliments. Il s’attendait à ce qu’il lui dise oh combien il était beau, que sa tenue était magnifique, qu’il était l’être le plus merveilleux de la terre et le compagnon idéal qu’il avait pu trouver dans tous les univers possibles. Qu’il lui avouait enfin les sentiments qu’il gardait en lui depuis des décennies parce que c’était trop. King Julian était trop de tout et il ne pouvait plus le laisser à d’autres gens. Or non … ce n’est pas du tout ce qui se passait et Julian ne comprit pas de suite. Sa bouche s’ouvrit en grand et pour toutes réactions, il éclata de rire.

“Skylar, qu’est ce que tu peux être drôle !”

Sauf que ce n’était pas une blague. Skylar ne disait pas ça pour le faire rire … il était on peut plus que sérieux quand il lui avoua qu’ils étaient trop différents pour former un couple. Le sourire de Julian se fana et il fronça les sourcils, ne comprenant pas vraiment ce revirement de situations. Pour une fois, il resta muet, laissant l’ancien pingouin terminer sa tirade. Il fixait Skylar qui continuait d’égrainer les raisons pour lesquelles, selon lui, rien n’était possible. Julian était tout simplement perdu. Est ce qu’il était condamné à se faire rejeter par les gens qu’il aimait ? Visiblement le destin venait de lui prouver que oui. Skylar l'abandonnait tout comme ses parents l’avait fait, pour les même raisons. Bon pas tout à fait, mais Julian se fichait. Il voulait le laisser parce qu’il était … juste lui même. Parce que malgré tous les défauts qu’il pouvait avoir, il voulait juste croquer la vie à pleine dent.

“Je …”

Si Julian utilisait souvent la troisième personne du singulier, ce n’était pas que pour faire classe. Un peu quand même, mais surtout parce qu’il se détachait totalement de ce qu’il pouvait dire ou faire. C’était une forme de protection, un recul qu’il avait pour ne pas être touché par ce qu’on disait. Là, il se prenait de pleins fouets un discours auquel il ne s’était pas préparé. Comment aurait il pu le faire ! Comment aurait il pu envisager une seule seconde que Skylar le repousserait de cette manière aussi brutale alors qu’il lui avait donné tous les signaux inverses. Cette fois, c’est lui qui se recula quand il voulu poser sa main sur la sienne. Non ! Qu’est ce que c’était que ces histoires. C’était tout simplement n’importe quoi et Julian commençait à sentir monter en lui une colère sourde après tout ce blabla. Il y avait même des phrases qu’il n’avait pas écouté, trop plongé dans sa stupeur pour les entendre.

“Stop ! Tout ce que tu dis est faux !”

Papillonnant de ses grands cils, son cerveau se mit à chauffer plus que d’ordinaire. Bien sur que tout était faux. Skylar n’avait pas pu changer d’avis aussi vite … quelque chose clochait, il en était persuadé. Il se jeta sur lui, commençant à le palper sans faire attention au regard incompréhensif.

“J’étais persuadé que c’était une blague, ça reste dans mon top trois, penchant plutôt pour une caméra caché.”

Oui ! Il devait y avoir des caméras quelques part ! C’était Gigi qui devait avoir organisé ça pour le piéger vu qu’il n’avait pas avoué clairement qu’il était avec lui. C’était bien son style. L’espace d’un instant, il poussa un petit soupir rassuré.

“Tout est faux ! Allez les caméramans, vous pouvez sortir de vos trous ! Voila vous l’avez eu votre scoop que le grand King Julian est tombé amoureux du Commandant et que si ce dernier lui disait une chose pareille il serait dévasté.”

Tout en parlant, il s’était élancé dans le salon pour chercher les fameuses caméras, n’écoutant pas Skylar qui l’appelait.

“Hahaha alleeeez trèèès drôle ! Gigi ! Le roi sait que tu as fais ça parce qu’il n’a rien dit à l’interview de cet aprem’ ! Mais il ne pouvait pas ! Bon Pancho ! Trouve moi ces fichus caméras !”

Sauf que Pancho n’était plus là. Julian se stoppa devant le bar, tout en se grattant la tête. Où était il passé celui là ? Haussant les épaules, il s’en fichait, ce n’était pas le problème actuel. Il cherchait ces caméras et plus les secondes passaient sans qu’il ne les trouve et plus son coeur battait fortement dans sa poitrine. Il se tourna vers Skylar, qui était au sommet de la genance et du malaise.

“Allez ! Dis moi où sont les caméras ! C’était drôle au début … maintenant non !”

Il voulait se persuader que tout ceci n’était qu’une blague monumentale. Qu’un gag géant. Il préférait passer pour un gros bouffon comme Skylar aurait si bien dit, devant des milliers de spectateurs, plutôt que ce soit la vérité. Ça ne pouvait pas l’être … Julian fut pris d’un vertige en pensant un instant que cela pouvait l’être. Il se rattrapa de justesse au canapé, se tenant la tête.

“Tchut tchut tchut.”

Il fit craquer sa nuque, gardant les yeux fermés pour essayer de ravaler ses sanglots. Il ne devait pas pleurer. Il ne le devait pas … ou Skylar en prendrait l’avantage car la deuxième option qu’il avait pour éviter de penser que cela pouvait être la vérité était que le commandant n’était plus lui même. Il avait du être drogué avant de venir. Quelqu’un de jaloux …

“Je sais !”

Il releva rapidement la tête tout en pointant son doigt et sa queue devant lui.

“J’aurais du y penser plutôt ! Morty t’as drogué ! Alalalal … qu’est ce qu’il ne ferait pas celui là par jalousie ! C’est tout simplement évident, bien plus que la caméra caché à vrai dire !”

Il poussa encore une fois un soupir rassuré. Une fois que la drogue serait évacuée, Skylar redeviendrait l’adorable compagnon qu’il avait été la veille. Qu’il était intelligent quand même. Lui faisant un grand sourire, il alla tranquillement vers le bar pour se servir un verre du cocktail que Pancho avait préparé quelques heures auparavant. Sauf qu’il n’eut pas le temps de se servir son verre que Skylar lui répéta ce qu’il avait dit un peu plus tôt.

“Non mais .. tu es bête petit pingouin ! Tu ne peux pas savoir si tu es drogué car c’est le principe même de la drogue c’est que tu ne le sais pas qu’elle est cachée dans ton verre.”

Est ce que Julian était dans le déni ? Totalement. Il ne voulait pas y croire, parce que ce n’était pas possible que Skylar pense ça. Il finit même pas se boucher les oreilles tout en chantant.

“Lalalalala je n’écoute pas ce que les gens drogués disent ! Lalalalal”

Il sentit la main de Skylar l’attrapait au vol et il essaya de se dégager mais son étreinte était trop forte. Sa voix couvrait celle du pingouin, continuant de faire comme s’il chantait fort et faux en plus. Plus il faisait ça et plus les larmes qu’il contenait depuis quelques minutes se mirent à s’échapper de ses grands yeux verts.

“Mais … pourquoi ….”

Sa voix partit dans les aigus et il s’accrocha un peu plus au bras musclé de Skylar. Il releva la tête vers lui, ses yeux remplis de larmes mais surtout d’incompréhension.

“Pourquoi … pourquoi tu m’as dis que c’était ce que tu avais toujours voulu …. que je ne pouvais pas imaginer à quel point tu me désirais ? Que tu avais toujours espérer que cela allait arriver ? C’était quoi … Des mensonges ? Juste … juste pour coucher avec moi ?”

La colère qui grondait depuis quelques minutes s'amplifiait au fur et à mesure que lui même redisait à voix haute les mots que Skylar lui avait dit la nuit même. C’était illogique !

“Tu … tu n’as jamais pensé ces mots n’est ce pas ! Tu … Tu as juste dis toutes ces belles choses pour … pour te moquer de moi ! Pour ... pour faire des choses .... pour m'humilier !!!!!”

Julian était mortifié tandis que cette vérité là lui sautait au visage comme un foussa affamé. Ses yeux étaient écarquillés, son visage affiché désormais un grimace de terreur et sa queue touffue était raide. Oui … c’était ça … Après tout, Skylar n’arrêtait pas de le traiter de bouffon … au fond, il ne l’avait jamais vraiment considéré. Il se moquait constamment de lui et même si Julian n’y faisait jamais attention parce qu’il croyait que le pingouin ne le pensait pas vraiment, tout faisait sens maintenant.

“Tu … TU ES VRAIMENT LE PIRE DE LA VERMINE DE LA TERRE ENTIÈRE !”

C’était tout simplement affreux. Il ne pouvait s’empêcher de lui hurler dessus et de lui lancer aussi toutes les choses qui lui passaient sous la main. Il se sentait tellement blessé, humilié. Comment avait il pu être si naïf ? Comment avait il pu croire une seule seconde que Monsieur Skylar aurait pu s'intéresser à lui. Non. Comment avait il pu lui faire tout simplement confiance.

“C’est vrai … ça ne sera jamais toi l’homme de ma vie … PARCE QU’IL NE ME TRAHIRA JAMAIS COMME TU VIENS DE LE FAIRE ! Hein tu dois prendre ton pieds maintenant … à voir que tu es arrivé à rouler King Julian dans la farine et la boue. T’attends quoi d’ailleurs pour me mettre les plumes et m’exposer devant tout le monde ? C’est MOCHE ce que tu as FAIS ! Très moche !”

Sa voix était entrecoupée de sanglots, quand elle ne partait tout simplement pas en l’air. Julian n’arrivait plus à rien maîtriser. Ses mains tremblaient, son coeur cognait fort dans sa poitrine. Il n’avait qu’une envie, rentrer dans sa chambre et se mettre à pleurer toutes les larmes que son corps pouvait contenir.

“J’aurais … j’aurais tout accepté de toi ! Même de te laisser repartir en mission à l’autre bout du monde parce que je sais que c’est dans ta nature de sauver les autres …. Jamais je n’aurais cru que tu n’étais en vérité qu’un SALE MANIPULATEUR ÉGOÏSTE ! Si tu voulais juste coucher avec moi, tu aurais du me le dire et pas …. faire tout ce speech romantique, et les fleurs, et le collier, et tous les compliments qui … qui m’ont fait pensé que ce que je ressentais pour toi était réciproque. ”

Prenant une grande respiration, essayant tout du moins entre deux énormes hoquets, il fit quelques gestes avec ses bras. Il voulait être seul, pour réfléchir correctement à ce qui venait de se passer. Non en vérité, il voulait être seul pour se bourrer la gueule et ne plus penser.

“Va t’en ….”

Il lui lança le paquet cadeau qu’il avait posé sur la table.

“TIENS ! Tu pourras le revendre pour te faire un mois de salaire tout en te moquant de moi !!! ASSEZ CON POUR PENSER QUE TU AURAIS PU T'INTÉRESSER À MOI !”

Bon sang … qu’est ce que c’était douloureux de se faire rejeter aussi fortement par la personne qu’il avait toujours aimé.

“ CASSE TOI !”



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« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

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"Si tu veux mon avis Kowalski, même quand tu passes une journée horrible, il y a toujours un truc de pire qui peut arriver. Par exemple..."

"Bonjour mon petit peuple à moi. Soyez joyeux, votre roi est arrivé !"

"Ouais enfin tu vois ce que je veux dire."

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"Je vais passer les prochains mois à me battre aux côtés de mecs qui ne t'arrivent même pas à la chevilles. Je vais finir par m'ennuyer, moi."

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________________________________________ 2020-11-05, 17:25


Now the dream is over
Le plus dur avec les rêves c'est de savoir qu'on finira toujours par se réveiller


Dès mon arrivée à la villa, je ressentais une boule au fond de mon estomac. Elle n’avait fait que s’accroitre lorsque j’avais vu Julian se comporter de manière si adorable. Bien évidemment, il ne pouvait pas comprendre pour quelle raison j’avais refusé son cadeau. Pas plus qu’il ne pouvait comprendre à quel point le regard tout amoureux qu’il portait sur moi ou la main confiante qui tenait la mienne étaient douloureuse. Son attitude ne faisait que renforcer en moi le doute et la culpabilité. J’entendais alors une petite voix raisonner dans mon esprit, ne faisant que répéter qu’il n’était pas trop tard pour faire marche arrière. J’aurais pu simplement avouer mes sentiments pour lui, admettre que cet amour me tétanisait mais que j’étais prêt à l’accepter parce qu’il était plus fort que tout. Mais non rien. Je n’avais rien fait de cela. Par crainte ou par fierté, je me refusais à céder à cette folie. Je ne faisais que répéter mécaniquement le discours que j’avais préparer toute l’après-midi tout en regardant le visage de Julian se décomposer. Une fois de plus, il avait tenu la promesse qu’il m’avait faite. Malgré le malaise ambiant, il n’avait pas prononcé un mot tout le long de mon monologue.

Il finit cependant par m’arrêter et je respectais ses paroles. Cependant, je ne manquais pas d’ouvrir de grands yeux étonnés lorsque ce fut à son tour de répondre. En le voyant se jeter sur moi je me demandais l’espace d’un instant s’il avait bien conscience de ce que je venais de lui dire. Peut-être cherchait-il à me faire comprendre qu’au plus profond de moi ce n’était pas ce que je désirais. Que malgré tout ce que je pouvais lui dire j’avais toujours envie de lui appartenir. Il est vrai qu’en sentant ses mains sur moi un frisson étrange et terriblement déplacé s’empara de moi. J’étais certain que s’il m’avait embrassé à cet instant précis, j’aurais fini par céder encore une fois à cette folie. Une folie oui… c’était le terme approprié lorsque l’on espérait mettre en couple des être aussi différents que nous l’étions.

Cependant, je sortis brutalement de mes pensées en saisissant le sens des actions de Julian. Secouant la tête pour chasser mes envies coupables, je lui indiquais également d’un signe négatif qu’il avait tort sur toute la ligne. Ce n’était pas un coup monté organisé par Gigi pour le mettre en traitre. Soupirant lourdement devant son attitude, je finis par passer une main sur mon visage tout en le regardant s’agiter dans tous les sens. Décidemment, il n’y avait que Julian pour se faire des scénarios pareils. Je me sentais déjà suffisamment mal comme ça. Ce dont j’avais encore moins besoin c’était bien de le voir totalement incrédule face à mes paroles.

Je m’apprêtais à rétorquer quelque chose de mon tact légendaire lorsque mon Queue Rayée me balança une vérité en plein figure. Instinctivement, je savais qu’il était amoureux de moi mais jamais je ne l’avais entendu le dire à voix haute. C’était tellement irréaliste et je déglutis difficilement lorsqu’il ajouta qu’il serait totalement dévasté si je le rejetais. Encore une fois, j’hésitais à partir dans un éclat de rire pour lui dire que c’était lui qui avait raison. Tout était un canular et ce que mon discours n’avait pour but que de le taquiner. Julian m’offrait ainsi une nouvelle porte de sortie pour nous échapper du labyrinthe chaotique de drama qu’allaient emprunter ces évènements. Mais une fois de plus, ma raison finit par claquer violemment mon côté trop rêveur et utopiste. Il n’y aurait rien de bon à espérer une issue heureuse qui ne serait que temporaire. Je n’avais pas le temps de m’accrocher à des petits bonheurs illusoires qui finiraient de toutes manières en éclat de vaisselle et en crises de larmes. Notre couple n’avait aucun espoir d’être une réussite, point !

« Queue Rayée, tu veux bien arrêter de t’agiter dans tous les sens et m’écouter ? »


Persévérant dans sa crise de panique, il finit cependant par se tourner dans ma direction. Je tentais de lui adresser un sourire compatissant même si le ton de ma voix trahissait mon agacement.

« Il n’y a pas de caméras cachées et je ne suis pas en train de te faire une blague. C’est la vérité ! »


Je fis cependant moins le malin lorsque je vis Julian perdre un tantinet l’équilibre. Par réflexe, je m’étais alors lever pour l’aider à se stabiliser. Ce n’était pas parce que j’étais en train de lui briser le cœur que je ne ressentais pas la moindre compassion devant sa détresse. Après tout Julian demeurait mon ami, ce qui ne faisait en somme que rendre la situation que plus difficile. Je voulais l’aider à reprendre sa place sur le canapé mais il ne m’écoutait pas. Pire, il finit par pondre un second scénario farfelu dans sa boîte crânienne. J’ouvris alors la bouche, totalement ébahit par ce qu’il était en train de me dire. M’écartant alors, je le laissais partir dans ses délires ne sachant vraiment comment réagir. A dire vrai, je commençais réellement à prendre la mesure totale de sa détresse du moment. Ce que je ressentais pour lui était donc finalement bien plus proche d’une pitié sincère que d’un réel agacement. Je finis donc par déclarer sur un ton bien plus doux.

« Queue Rayée, personne ne m’a drogué, voyons. Arrête avec tes scénarios tirés par les plumes »


J’aurais espéré qu’il finisse par m’écouter mais il partit encore une fois dans ses délires. Pire encore, il commença à pousser la chansonnette pour ne pas avoir à m’écouter. A croire qu’il était désormais bon pour la camisole de force ! Cette réflexion me donna finalement une idée. Me plaçant devant lui, je fis la seule chose à laquelle il s’attendait et le serrais tendrement dans mes bras. Je ne m’attendais alors pas à ce que cette étreinte soit aussi douloureuse pour moi. J’avais l’impression d’avoir saisis entre mes bras une barre en fusion. Ressentir la chaleur de son corps, respirer inconsciemment son parfum, ses sensations aigres-douces me firent monter les larmes aux yeux. Le sentant s’agiter dans mes bras, je continuais pourtant à le bercer inlassablement et murmurais à son oreille.

« Chut, chut, calme-toi ! »

Il finit par le faire et tenir des propos plus cohérents et je m’écartais alors, ne pouvant supporter d’avantage ces sensation désagréables. Pourtant Julian avait retenu l’un de mes bras, me fixant de son regard émeraude magnifique qui était à présent rempli de larmes. Il me rappela alors les propos les plus touchants que je lui avais dit la veille. Ces mots qui avaient fait battre son cœur plus vite et qui désormais s’étaient transformé en lames redoutables qui déchiquetaient cet organe avec cruauté. Je demeurais alors totalement muet, ne sachant quoi lui répondre. Bien évidemment que non, ce n’étaient pas des mensonges. Ces mots-là je les avais prononcés avec toute la sincérité et l’affection du monde. C’étaient les aveux d’un cœur fou qui avait battu un peu trop vite et un peu trop fort pour les beaux yeux d’un roi qui était aussi déraisonné tout autant. Et maintenant je ne pouvais qu’assister à leur effet dévastateur tout en sachant que le lémurien ne les oublierait jamais.

Je demeurais totalement muet devant mon Queue Rayée qui me balançait ses quatre vérités à la figure. Ses mots commençaient à tourner dans ma tête comme la ritournelle d’un manège infernal. Mensonge. Humiliation. Trahison. Il me fit comprendre qu’à ses yeux j’étais la pire ordure du monde entier et il avait entièrement raison. A l’instant, je pensais exactement la même chose à mon sujet. Je sentais mes yeux se remplir de larmes alors que j’observais la détresse profonde dans laquelle Julian s’enfonçait. Le voir souffrir autant était pour moi une véritable torture. Je ne voulais pas qu’il soit malheureux par ma faute. Moi tout ce que je désirais c’était le voir heureux, qu’il se sente en sécurité à mes côtés. Ma seule ambition était de pouvoir protéger mon ami contre les personnes cruelles qui mettaient en danger sa sécurité. Ouais mais le méchant dans cette histoire-là c’était moi !

Honteux et confus, je rabaissais la tête vers le sol un instant alors que Julian était toujours en train de m’invectiver. Je serrais les poings pour contenir cette rage que j’éprouvais envers moi-même. Ils étaient rares ces moments dans ma vie où je sentais le déshonneur s’abattre sur moi, ou j’avais cette impression de manquer à mon devoir et trahir tous ses idéaux personnels qui me rendaient si fier d’être le grand commandant que j’étais. Or, tandis que Julian me traitait de sale manipulateur égoïste je n’avais plus l’impression d’être le pingouin que je m’étais toujours promis d’être. J’avais juste le sentiment d’être un sale puffin… ouais je pouvais carrément me comparer à Hans vu la cruauté dont j’avais pu faire preuve envers Julian. Et j’estimais que la moindre des choses c’était de pouvoir le reconnaitre. La gorge serrée, je relevais un regard humide en direction de mon ami.

« Tu… tu as raison, j’aurais dû être clair avec toi depuis le début. J’aurais dû peser mes mots, en choisir certains qui n’auraient laissé planer aucune ambiguïté. Mais je me suis laissé emporter parce que j’étais tellement heureux à l’idée de pouvoir te tenir un soir dans mes bras que j’ai plus rien calculé. »

Les derniers mots que j’avais prononcé avait raffermi ma détermination, je m’avançais d'un pas dans sa direction repoussant le énième coussin qu’il me balançait à la figure. Je repris sur un ton qui se voulait doux et compatissants.

« Il faut que tu me croies… je n’ai pas cherché à te manipuler. D’ailleurs je suis un très mauvais menteur ! Ce qui s’est passé entre nous j’en avais envie tout autant que toi et chacun des mots que j’ai pu te dire étaient sincères. Mais je… je ne voulais pas que tu penses que j’étais amoureux de toi. Je suis désolé. Et si je pouvais faire quoi que ce soit pour me racheter je te jure que je le ferais sans hésiter. »

Bien sûr qu’il y en avait de moyen. Il aurait suffi que j’assume cette minuscule part de moi qui me poussait irrésistiblement dans ses bras. Il aurait suffi que j’écoute cette toute petite voix qui me disait que Julian était le grand amour de ma vie et que je faisais une erreur monumentale en l’abandonnant. Mais je m’y refusais encore et toujours… ma raison prenant le pas sur tout autre sentiment.

Je saisis alors la boite à bijoux qui s’était écrasée sur le sol. J’avais d’ailleurs été surpris, sachant que Julian voulait quand même me la remettre. C’était peut-être bon signe au fond. Je pouvais garder l’espoir que notre amitié n’était pas totalement morte dans cette tragi-comédie. Conservant mon regard dessus, je repris mon discours.

« Je suis vraiment, vraiment désolé, Queue Rayée. Je ne voulais pas te faire souffrir autant. On n’aurait pas dû céder à ce coup de folie. La folie ça ne mène jamais nulle part. La seule chose que je puisse espérer c’est qu’un jour tu trouves la force de me le pardonner. »

Je vis alors Pancho débarquer dans la salle. Tout occupé à son travail, il n’avait pas dû entendre ce qui se tramait dans le salon. Portant dans ses mains les assiettes de surimi, je jetais un regard inquiet vers les couteaux qu’il gardait toujours assez inexplicablement à la ceinture.

« Les assiettes des entrées sont prêtes. Vous préférez les manger dans le salon, votre majesté ? »

Il jeta des regards interloqués en voyant son monarque avec une mine totalement défaite. Pour être honnête, je ne devais pas vraiment être plus beau à regarder. En plus, le salon était sens dessus dessous depuis notre dispute avec tous les objets au sol.

« Mais qu’est-ce qui s’est passé ici ? »

« Rien rien… j’allais m’en aller. »


« Tu comptes déjà repartir ? Et le dîner ? »

Il jeta un œil étonné en direction de son roi qui avait des larmes plein les yeux. Je sentis alors une légère tension dans l’air. Le regard de Pancho se raffermit et il semblait être prêt à m’attaquer si Julian le lui avait ordonné. Mais devant le mutisme total de Julian, il n’insista pas. Il se contenta d’un échange cinglant avec moi à mon départ.

« Surtout prend bien soin de lui. »

« Quoi tu veux dire mieux que toi, c’est ça ? Honnêtement ça va pas être très difficile ! »


Je repartais alors, emportant le cadeau que Queue Rayée m’avait si gentiment offert. Hésitant à rajouter quelque chose à son adresse, je partis sans demander mon reste.

Quittant la villa, je partis m’asseoir sur ma moto et regardais un instant l’immense bâtiment au dehors. Les yeux levés en direction de l’étage supérieur, il me semblait voir Maurice me juger d’un regard passablement méprisant. Était-ce réellement le cas ? Ou s’agissait-il seulement d’une impression ? En tout cas, la seule chose dont j’étais certain était que la culpabilité aurait seule suffit à me mettre réellement mal à l’aise. Me coiffant de mon casque, je repartis à toute allure dans la ville. Craignant de devoir affronter le regard de mes hommes, je pris la direction de la plage. Depuis toujours, le bruit des vagues avait le don de me calmer et c’était tout ce dont j’avais besoin en ce moment. Postant ma moto dans le parking, j’avais retiré mon casque pour aller m’asseoir sur la barrière de pierre séparant la plage du reste de la ville.

Je repensais à tout ce qui venait de se passer. A la détresse de Julian éclatant en sanglot devant moi, à toutes ses vérités qu’il m’avait craché à la figure. On était revenu au point de départ… exactement là où on était resté après la scène de la piscine. Moi pestant contre ma monstrueuse bêtise, Julian en train de pleurer toutes les larmes de son corps parce que je l’avais repoussé. Mais dans le cas présent sa douleur devait être pire que tout car là ce n’était pas seulement son ami qu’il avait vu s’éloigner de lui. Non, c’était l’homme pour qui son cœur battait, le pingouin qui avait fait s’écrouler ses rêves juste après les avoir réalisés. En somme, je venais de lui porter un des coups les plus cruels au monde. Et moi est-ce que j’étais vraiment satisfait de cette situation ? Je ne voulais pas sortir avec lui car pour moi cela ne pouvait pas marcher. C’était une évidence ! Alors pourquoi je me sentais aussi vide à l’intérieur ?

Dans un soupir, je sortis la boîte à bijou de ma poche. J’hésitais quelques instants, imaginant que si tout c’était passé comme prévu, j’aurais dû l’ouvrir devant un Julian rempli d’excitation et certainement curieux de savoir si son présent m’avait réellement touché. Un cadeau qui valait réellement très cher puisqu’il m’avait précisé qu’il égalait au moins un mois de salaire. Je l’ouvris pour découvrir une magnifique gourmette en or sur laquelle mon nom était inscrit. Elle était vraiment splendide et je ne pouvais que je montré admiratif devant un tel présent.

« Elle est vraiment magnifique… »

Puis réalisant que je parlais tout seul, je la serrais très fort dans ma main sans la casser. Puis, portant le poing à ma bouche, je murmurais tout doucement.

« Je suis… je suis tellement désolé pour tout, Queue Rayée ! »

Une fois de plus, je m’étais comporté comme un parfait idiot. Furieux, j’écrasais mon poing vide sur la barrière de pierre alors que j’étouffais un hurlement de colère et laissais quelques larmes descendre le long de mes joues. Tout ça n’aurait jamais dû se produire ! Nous n’aurions jamais dû passer notre nuit ensemble. Comment j’avais pu être naïf au point de croire que ça n’aurait aucune conséquence dans nos vies respectives ? Ce que nous avions vécu ce n’était pas un rêve mais la réalité. J’aurais dû assumer ma décision quelle qu’elle soit plutôt que de faire marche arrière au pire moment possible.
Laissant passer quelques minutes, je repris la route pour me rendre au bar le plus proche. J’avais besoin de me saouler, de m’infliger une sévère correction que je n’aurais pas pu autrement. J’avais juste envie de laisser me faire exploser la cervelle à coup de verres bien sentis. Je ne me doutais cependant pas qu’une demi-heure plus tard, Queue Rayée aurait la même idée que moi. C’était très étrange de le voir rejoindre un bar pareil et seul qui plus est. Mais cela n’avait rien de surprenant, considérant l’état dans lequel il devait être. J’hésitais alors à m’approcher de lui, sachant parfaitement que je devais être la dernière personne au monde qu’il avait envie de voir en ce moment.

Finissant par me résigner, je restais seul assis devant mon verre alors que j’observais du coin de l’œil Julian se mettre dans un état pitoyable. Je préférais conserver mes distances mais lorsque j’observais deux hommes baraqués s’approcher de lui pour le bousculer un peu je n’hésitais pas une seconde. Me relevant d’un bond je m’approchais d’eux pour les voir supplier Julian d’éponger leurs dettes. Après tout sa seigneurie avait de l’argent à foison non ? Il pouvait bien faire ça pour des clients du Moite sans le sou.

« Eh les gars et si vous lui fichiez la paix ? »

Ils se retournèrent alors dans ma direction, me toisant de haut.

« T’es qui toi pour venir jouer les héros pour le roi ? »

Son coéquipier ajouta alors en pouffant de rire.

« Oh mais attends, je sais qui c’est ! Tu serais pas l’ancien chef de la sécurité par hasard ? »

Il donna un coup de coude à son coéquipier avant de pouffer de rire. L’autre l’imita bientôt comprenant ce que cela voulait signifier. A ne pas douter, tous les deux avaient suivi l’interview de Gigi et était au courant de notre relation.

« Oh je vois et monsieur est jaloux ? Il aime pas voir d’autres hommes tournés autour de son petit ami ? »

« Ce n’est pas mon petit ami ! »


J’avais lancé cette phrase dans un éclat de voix qui firent se retourner quelques têtes. Mon regard à moi s’était dirigé vers les yeux cassés de Julian, plongé dans un état second. Lui souriant gentiment, je tournais mon attention vers les deux autres voyous.

« Mais c’est mon ami et en tant que tel ça justifie amplement le fait que je vous casse le bras si vous osez lui faire du mal. »

« Ouais c’est ça, cause toujours tu nous intéresses. Alors ta majesté, on peut convenir d’un montant. 300 dollars en liquide. Tu dois bien avoir ça sur toi, non ? »

A ces mots, je m’approchais de lui furax et le plaqua contre le bar. Levant son bras dans une position des plus inconfortables, je me rapprochais de lui en disant d’un air mauvais.

« Toi tu vas filer dans la seconde et avant que je m’énerve, c’est clair ? Tu vas rembourser tes dettes tout seul comme un grand. »

« C’est bon, c’est bon j’ai compris ! Pas la peine de t’énerver. »

Ils s’éloignèrent alors me promettant que cette humiliation publique ne resterait pas impunie. Levant les yeux au ciel, je tournais alors mon attention vers Queue Rayée. Je lui lançais alors tendrement.

« Queue Rayée tu ne devrais pas rester ici. C’est pas un endroit pour toi. Allez viens avec moi, je te ramène à la villa. »


Le regard toujours perdu et interrogateur, je le vis porter son regard sur mon avant-bras, celui-là même où j’avais attaché la gourmette qu’il m’avait offerte en cadeau. Un sourire tendre sur mes lèvres, j’espérais qu’il me suivrait sans trop faire d’histoire. C’est ce qu’il finit par faire et je payais nos deux consommations au barman tout en m’excusant pour le dérangement. Julian essaya de marcher droit mais c’était plutôt difficile avec toute la quantité d’alcool qu’il avait ingérée. C’est pour ça que malgré ses protestations, je plaçais une de ses mains derrières mes épaules et le tins par la taille pour l’aider à marcher. L’entraînant jusqu’à ma moto, je lui donnais un casque avant de l’inviter à prendre place derrière moi.

« Si tu n’arrives pas à te tenir, agrippe-toi à ma taille. Au moins tu ne craindras pas de tomber. »

A peine avais-je prononcé ces mots que je sentis ses deux mains passer sur mon ventre pour s’accrocher à moi. Mon cœur manqua alors un battement et le sentir s’approcher ainsi de moi ne fit que je me faire rougir davantage. Fort heureusement que je portais un casque. Cela me permettait de dissimuler ma gêne.

Le chemin n’était pas très long jusqu’à la villa et nous nous y trouvions deux minutes plus tard. Plaçant ma moto à l’arrêt, je descendis du véhicule et aidait Julian à en faire de même. Je l’aidais alors à retirer son casque. Puis, comprenant que rentrer à la villa serait une entreprise périlleuse, je le soulevais doucement dans mes bras et consentit à le porter jusqu’à l’entrée.

« Permettez votre majesté que votre chevalier servant vous ouvre la marche. »

Je demeurais alors un instant interdit, ne gardant comme image que le regard de Julian fixé sur mon visage. L’espace d’un instant, je sentis mon cœur battre un peu plus fort. Semblant désespéré et ivre, je crus malgré tout voir apparaître sur son visage un faible sourire. Il s’agrippa alors à ma veste, appuyant sa tête contre mon torse. Je l’entendis alors supplier dans un murmure de ne pas le quitter. Il avait besoin de moi et il ne voulait pas que je parte. Simple hallucination auditive de ma part ou non, je demeurais perdu dans mes pensées un instant. Je lui adressais alors un sourire amical et réconfortant.

« Quoiqu’il arrive je ne serais jamais très loin de toi. Tu le sais, non ? »


Je vis alors Pancho et Maurice se précipiter hors de la villa, visiblement rassuré de savoir leur roi en vie et en un morceau. Silencieux, je me rapprochais d’eux et déposais délicatement le corps de Julian dans les bras de Pancho. Je ne rajoutais pas un mot, sachant parfaitement que j’étais entièrement coupable de l’état dans lequel il se trouvait. D’un simple signe de tête je leur confiais leur monarque alors que je m’éloignais priant pour que dans un sursaut Julian ne se mette à vociférer et à me lancer dans une supplique qu’il ne voulait pas que je parte. Je m’éloignais alors non sans écraser une petite larme à mes yeux et me promis d’être là pour lui dès qu’il en sentirait le besoin.

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