Tout en continuant de se rincer, elle avait souri. Elle n’avait pas besoin de le regarder, elle sentait son regard sur elle. Avec le temps, elle avait appris à ressentir les yeux qui se posaient sur sa silhouette, bien plus pour une question de défense que pour séduire comme certaines autres. Elle n’avait pourtant rien dit, le laissant parler, tout en secouant les bras. L’eau finirait par sécher d’elle-même. Il ne faisait pas si froid, c’était l’occasion rêvée. Elle avait fini par le regarder droit dans les yeux avec un sourire goguenard :

- Tu veux vérifier que c’est moi ? Tu es vraiment sérieux, là ?

Apparemment, puisqu’il posa sa question. Elle eût un petit pouffement de rire moqueur et elle soupira :

- C’est toi qui t’ai appris à voler, Hermès. Dans mon monde comme dans le tien. Je sais que ce n’est pas la réponse que tu attends et que tu préfères que je te dise que c’est moi, mais je n’ai fait que t’encourager. La personne qui a battu des ailes ce n’est personne d’autre que toi.

Mais le ton calme et moqueur disparu rapidement pour laisser place à la terreur. Le cri de Violette avait raisonné dans tout le zoo et tout aux alentours. Les deux dieux s’étaient précipités dehors pour observer le spectacle le plus effrayant : elle aussi se faisait attaquer par un mort vivant. Il semblait pourtant bien plus imposant que celui que Victoire avait eu à affronter quelques minutes auparavant. Avant qu’elle ne puisse réagir, Hermès s’était jeté sur lui et pendant une lutte qui la terrorisa, ne sachant comment dissocier le monstre de son frère, elle finit par entendre une explosion qui la fit sursauter. C’était fini. Le reste du corps de la bestiole avait été repoussé sur le côté et Hera s’était précipité vers lui :

- Tu n’as rien ?

Elle s’était tournée vers Violette.

- Toi non plus ? Bon... Alors...

Elle avait tendu la main à Hermès pour l’aider à se relever :

- A la douche, surtout toi, tu pues.

Tout en posant le pieds sur le zombie, elle avait retiré de ce qui restait de lui la flèche avec un air de dégoût. Elle était si profondément enfoncé qu'elle avait manqué de perdre l'équilibre en l'arrachant. La déesse avait ramené ses deux comparse au niveau du tuyau et après avoir lavé la flèche, elle avait passé Hermès au tuyau puis Violette tout en précisant à l’homme avec un signe de tête en direction de Violette :

- Et à elle, tu vérifies pas que c’est vraiment elle ?

Une fois propres, ils partirent tous les trois à la recherche de paille, plutôt décidé à ne pas se séparer pour le moment. Le zoo était vaste, il y avait des chances qu’il y en ai d’autres et ils n’auraient peut-être pas de la chance une troisième fois. Une fois la paille trouvée, ils la placèrent au mieux pour se faire des lits de fortunes dans l’une des cages qui leur semblait la plus saine. Puis ils fouillèrent encore les environs jusqu’à trouver un nouvel abri qui renfermait un vieux réchaud de camping. Hera l’examina quelques instants.

- Bon... il n'est pas neuf, mais il a l’air de rester suffisamment de gaz. Ceux qui l’ont laissé ici on du le perdre dans une bataille ou... mourir ici.

Ouais c’était pas joyeux mais il était plus que certain que le ton était déjà bien trop donné pour que l’un d’eux se sente encore choqué à l’idée que ce puisse être le cas. Lorsqu’elle se pencha pour le ramasser, quelque chose attira son regard. Elle s’allongea à plat ventre sous sur le béton et après un moment d’hésitation, décida de plonger son bras sous les étagères de fer. Sa main se referma vers quelque chose qu’elle tira à la lumière : un revolver. En examinant le barillet, elle eut un sourire en coin :

- C’est notre jour de chance, le réchaud, le pistolet et ses 5 balles, si on oublie le monde désolé et les zombies, on pourrait presque s’estimer chanceux dis donc.

Tout en se relevant, elle le tendit à Violette :

- Prends-le. Je prends ton arc. Tu seras peut-être plus à l’aise avec ça, il suffit de viser et de tirer. Ah oui, et de faire attention au recul aussi, on n’en parle jamais dans les films mais il est bien là. Alors avant de tirer fait bien attention à ce que ta position au sol soit bien implantée pour éviter de tomber à la renverse de surprise. Hermès a déjà le sien, moi il ne me reste qu’une balle dans mon fusil donc il me faut une seconde arme mais au moins maintenant, nous avons tous une arme à feu.

Elle lui tendit avec un sourire, passa l’arc autour de ses épaules ainsi que le carquois et passa son bras autour de ses épaules avec l’instant maternelle d’une mère. Puis elle récupéra le réchaud et les trois se dirigèrent vers le campement pour manger leurs raviolis.