Un matin d'août fleuri

A chaque rencontre, une nouvelle histoire s'écrit. C'est là que réside le plus étonnant mystère de l'aventure humaine.

De l’air, respirer ou du moins fuir le plus loin possible, c’était la seule pensée cohérente d’Odeya à l’heure actuelle. Uberta sa tutrice -et accessoirement mère de l’homme qu’elle aimait, était ENCORE en train de se disputer avec Melchiore. Ces deux là étaient incorrigible et si parfois cela la faisait rire, parfois cela la faisait beaucoup moins rire. Elle aurait pu trouver refuge à l’école de danse….Si cette dernière n’était pas fermée tout le mois pour cause de vacances. A défaut d’enseigner elle ne pouvait même pas pratiquer. Certes, elle avait la clé et pourrait de ce fait parfaitement s’y rendre en douce, mais ça n’avait jamais vraiment été son genre. Elle qui avait fait la morale à l’un des orphelins qu’elle côtoyait régulièrement en tant que bénévole pour justement enfreindre les règles, elle se refusait de faire partir de ces gens hypocrite qui appliquaient la méthode du « faites ce que je dit mais pas ce que je fait. »

Elle avait pleins de documents administratif à rendre, peut-être pourrait-elle se rendre sur le campus ? A bien y réfléchir l’idée n’était pas si bonne que ça, elle avait encore des choses à faire compléter notamment par Uberta. Hors, Uberta était occupé pour le moment et il était hors de question pour l’ancienne princesse d’être prise entre deux feux dans ce qu’elle nommait une querelle d’amoureux. Honnêtement, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure que ces deux là en pinçaient l’un pour l’autre, il n’y avait qu’eux pour ne pas le voir. Néanmoins, elle se garderait bien de le leur dire, cela déclencherait à n’en pas douter une nouvelle dispute, et c’était tout sauf ce dont elle avait besoin et envie.

Peut-être que faire un tour en forêt l’aiderait à y voir plus clair. Passant un blaser blanc assortie à son short sur son débardeur bleu, Odeya attrapa rapidement son sac et descendit les escaliers menant de sa chambre au bas de l’appartement sur la pointe des pieds, hors de question de se faire prendre à filer en douce. Hors de question de se faire prendre tout court d’ailleurs, elle n’avait pas très envie de jouer à l’arbitre.

Elle était presque en train de retenir sa respiration, en tout cas elle entendait clairement les battements désordonné de son coeur, alors qu’elle jetait un coup d’oeil discret au salon. Les deux protagonistes de la dispute ne semblaient pas avoir repéré sa présence, c’était déjà une bonne chose. Rasant les murs, elle passa rapidement devant l’ouverture le plus silencieusement possible sans s’arrêter et poussa un soupire de soulagement discret une fois arrivé dans l’entrée. Elle se dépêcha d’ailleurs d’enfiler une paire de tennis, sentant le début d’un fou rire nerveux. Cette situation était tellement ridicule, la voilà qui devait se cacher dans sa propre maison. Quoi qu’il en soit, Odeya ne perdit pas une minute et après avoir finit de se préparer, fila tout aussi discrètement.

Se rendant compte qu’elle avait retenue sa respiration tout du long, la ballerine s’autorisa à la reprendre. Peut-importe ce qui se passerait, elle n’était plus dans l’appartement et le temps que les deux autres s’en rendent compte elle serait déjà loin. Bon, la forêt ce n’était clairement pas la porte à côté, mais qu’importe elle allait profiter de ce temps passé seule loin des disputes. Vraiment, elle adorait sa tutrice et elle adorait également Melchiore, mais des fois s’ils pouvaient juste arrêter de se disputer cela ferait du bien à tout le monde. Et tout ça pourquoi ? Parce que le maestro était venu apporter les partitions pour la musique joué au prochain évènements de charité de l’ancienne souveraine et qu’une partie ne lui avait pas plu. Classique, mais terriblement efficace, Melchiore avait prit la mouche, Uberta s’était braqué et en moins de cinq minutes ils s’envoyaient des politesses en veux tu en voilà à la figure. Vraiment à la longue c’était fatiguant, et elle éprouva soudainement beaucoup d’empathie envers Siegfried pour avoir vécu cela presque toute sa vie.

Odeya préféra cependant ne pas trop penser à Siegfried, principalement parce que cela s’accompagnait toujours d’un léger pincement au coeur. Elle y réfléchissait régulièrement, songeant qu’il serait peut-être plus que temps de passer à autre chose, peut-être qu’au fond n’en avait-il vraiment pas réchappé. Elle avait gardé l’espoir depuis sept ans pratiquement, dès le lever de la malédiction. Mais force était de constater que depuis sept ans, il n’y avait pas une trace de son prince.

Secouant la tête, elle reprit sa marche plus rapidement cette fois-ci. Il n’était pas question de ruminer, elle était parti pour justement se changer les idées et non pas dans l’optique de broyer du noir tout le temps. Alors, elle fit comme d’habitude et choisit de ne pas y penser. Si pour certains cela ressemblait à faire l’autruche, Odeya de son côté estimait qu’elle ne fuyait pas le problème, elle évitait simplement qu’il empiète sur son morale c’est tout. Et puis, de toute façon elle était arrivé devant le parking de la forêt, le début du sentier balisé destiné au promeneur se trouvait juste devant. Heureusement pour elle, il n’y avait pas vraiment foule aujourd’hui, et tant mieux quelque part. Le problème d’Odeya c’était sa timidité, dès qu’il y avait des inconnus elle avait tendance à rebrousser chemin le plus rapidement possible.

Néanmoins, elle dût surmonter cette fameuse timidité lorsqu’au détour du sentier, elle tomba sur une jeune femme en robe bouffante dont l’attention semblait être entièrement porté sur un papillon. Alors, d’accord ici c’était Storybrooke, et donc l’endroit le moins normal qui existe sur cette terre, mais même ici il était plutôt rare de croiser des personnes avec des robes qui auraient plus leur place dans une reconstitution historique qu’autre chose. Elle hésita un instant, ouvrit la bouche une première fois, et la referma aussi tôt de peur de bafouiller :

- Huuum, excusez moi ? Osa-t-elle finalement. Vous...Vous êtes perdus ?

Evidemment, elle avait quand même bafouillé, des fois vraiment elle n’en pouvait plus de cette fichu timidité.