Il y avait des moments où comme tout le monde, nous avions besoin de décompresser. Avec une famille comme la nôtre cela n’avait au fond rien d’étonnant. Mais je me rendais compte que cela faisait des mois, que je n’avais pas prit de temps pour « moi ». A la place, j’avais essayé de renouer des liens avec d’autres personnes et ce quand je n’essayais pas d’aider Apollon à résoudre son problème actuel. En résumé, j’avais été très présente pour les autres et très peu pour moi même, et de plus en plus je me rendais compte que j’avais besoin d’une pause, d’un moment de solitude qui de préférence se compterait en heures afin d’essayer de penser à d’autres choses. Il faut dire que depuis sa rupture avec Cassandre, mon frère était devenue une vrai loque. Et moi, j’étais en colère. Il n’y avait rien a faire, cette colère ne passait pas. A chaque fois, que je croisais le chemin de mon jumeau, ma mâchoire se contractait immédiatement, et je sentais de nouveau la rage m’envahir. Pendant des semaines, j’avais fait comme je pouvais afin d’évacuer ce sentiment en faisait de la pâtisserie. Après quoi, j’avais passé des heures à pratiquer divers morceaux à la harpe, néanmoins j’en étais venue à une conclusion : j’avais besoin d’une autre activité, quelque chose me permettant de ne vraiment pas penser à tout cela.
La solution, était apparût d’elle même : combien de temps n’avais-je pas mit les pieds en forêt ? Alors qu’avant j’enchaînais les randonnées et autres activités de pleine air, voilà plusieurs mois que je ne m’y étais pas vraiment rendu. Je n’avais aucune excuse valable, cette dernière se trouvant juste à côté de chez moi. Je suppose que j’avais été tellement prise par toutes ces histoires que j’en avais oublié ce que j’aimais faire par dessus tout. La Nature me manquait, la forêt me manquait et la chasse me manquait, alors peut-être était-il temps pour moi de remédier à ce problème non ? Et puis, cela me permettrait de mettre de côté ce trop plein de pensées qui me faisait bien souvent l’effet d’un tourbillon.
Je connaissais par coeur, les animaux qui vivaient aux alentours. Pas question d’abattre un gros gibier, de toute façon les sangliers ne faisaient a priori pas vraiment de dégâts par ici, quant aux cervidés je mettais un point d’honneur à ne pas y toucher. La biche faisait partie de mes représentations, et d’une manière générale j’avais toujours eu une forme d’affection pour cette espèce, qu’ils s’agisse de biche, cerf ou d’une autres espèces appartenant à cette famille. Et à Storybrooke il y en avait plein, il m’était déjà arrivé de tomber sur l’un de ces animaux lors de mes promenades. Je restais la plupart du temps immobile, attendant de voir ce qu’il comptait faire. Étant un véritable aimant à animaux bien malgré moi, il s’approchait pour rester à mes côtés jusqu’à ce qu’il ne veuille s’en aller ou qu’un bruit ne le fasse fuir.
Ce qui me semblait le plus approprié c’était le faisan, et puis je pourrais emmener les chiens avec moi. Pas tous, puisque je ne les avaient pas tous éduqué de manière à en faire des chiens de chasses. Mais Athéna et Eclipse me semblaient des choix pertinents. Rapidement, je m’étais changée troquant mon ensemble d’été contre un jeans et une paire de chaussures plus adaptée. Les deux chiennes sur mes talons, j’avais fait apparaître arc et carquois tandis-que je franchissais le portail délimitant la fin de ma propriété au profit de la forêt.
Si j’en croyais la météo il faisait chaud aujourd’hui. Pour moi ce n’était pas un problème, je ne ressentais pas les fluctuations de températures comme tous les autres divins. Néanmoins, je me devais de garder un œil sur mes deux compagnes du jour. Contrairement à moi, elles ressentaient la chaleur. Pour l’instant elles se contentaient de gambader joyeusement à mes côtés, mais s’il fallait faire une pause je n’hésiterais pas. Gardant toujours un œil rivé sur elles, je remarquais néanmoins qu’a peine m’étais-je enfoncée dans les bois, qu’une sensation d’apaisement prenait petit a petit le pas sur mon énervement des derniers mois. C’était un environnement dans lequel je m’épanouissais et dont j’avais besoin, c’était bien pour cette raison que j’avais choisis une maison se trouvant par ici.
A l’avenir songeais-je, il serait préférable que je n’oublie plus a quel point être en contacte avec La Nature me faisait du bien. Jardiner c’était une chose, et je prenais toujours grand soin de mon jardin ainsi que de ceux d’Olympe. Mais, avoir l’impression de pleinement la ressentir c’en était une autre.
Je savais bien que je ne devrais pas être à ce point énervée à cause d’une histoire qui ne me concernait pas directement. Mais, quand Apollon allait mal, j’allais moi aussi mal. Et le voir agir comme un dépressif, et réduit à l’état de loque tout ça à cause d’une personne qui n’en valait même pas la peine avait le don de m’exaspérer. Je savais bien que je ne pourrais pas lui demander de l’oublier d’un simple claquement doigt, les relations amoureuses laissaient des traces qu’on le veuille ou non. Et quelque part, je supposais que ce n’était qu’un juste retour des choses. Lui aussi avait dût éprouver ces mêmes sentiments lorsque j’avais été à sa place il y a trois ans. Certainement, n’avait-il pas non plus apprécié lorsque nous avions décide de nous laisser une seconde chance avec Pitch -néanmoins, Pitch était un adulte qui se comportait comme tel contrairement à Cassandre.
Sortant des chemins boisés, afin d’entrer dans une clairière je tendis l’oreille captant le bruit de l’animal que je cherchais, m’immobilisant afin de faire le moins de bruit possible, je prit une flèche dans mon carquois, pendant que je sifflais les chiens pour aller débusquer le gibier. Les deux golden retriever s’en donnèrent à coeur joie, faisant de ce fait s’envoler l’oiseau que je visais d’une flèche. Je n’aimais pas faire souffrir inutilement, quand je chassais je faisais toujours en sorte que ce soit rapide, et que l’animal n’ait pas le temps de le voir venir. Je n’utilisais qu’une flèche a chaque fois, pas plus et pas moins.
- Beau travail, félicitais-je Athéna et Eclipse, les gratifiant chacune d’une caresse et d’une friandise.
Attrapant le faisan, je décidais de faire un léger détour avant de rentrer, me rendant dans une partie du bois où je me promenais rarement. Et peut-être aurais-je dût y aller plus souvent d’ailleurs, la maison sur laquelle je tombais n’appartenais pas à un garde forestier ou bien un ermite, je distinguais très nettement l’aura appartenant à Héra. Et elle aussi, avait probablement dût sentir la mienne. Cela n’était pas prévu, j’étais arrivé ici par hasard mais maintenant que j’étais là, peut-être que c’était le moment de faire un geste. Au final, qu’étions nous l’une pour l’autre sinon des étrangères ? Nous ne nous connaissions pas vraiment, moi-même de mon côté j’admettais avoir mes torts dans cette histoire. Trop prise par beaucoup de choses, je n’avais pas fait l’effort de lui tendre la main, et de chercher à en savoir plus elle, d’agir vraiment comme une sœur.
Aujourd’hui, j’avais décidé de laisser beaucoup de choses de mon passé derrière moi. Si j’étais capable, de faire la paix avec Hypérion, alors j’étais capable d’aller voir Héra et de lui parler, de faire un premier pas vers elle. Mieux valait tard que jamais, et ce n’était certainement pas en restant planté là que j’arrivais à créer quelque chose. Aussi me décidais-je à faire ce que toute personne civilisé ferait dans cette situation : je toquais doucement à sa porte et j’attendis.
black pumpkin
