« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Hush [pv - Maru Smith]

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Hush [pv - Maru Smith] _



________________________________________ 2020-09-19, 17:22




Hush



L
e vent joue avec ses boucles brunes qui virevoltent devant son visage dans un ballet incessant et chaotique. Ses yeux noirs fixent devant elle sans voir vraiment, bloqués sur des réminiscences du passé, des choses qui n’existent plus réellement ou qui n’ont, peut-être jamais existé. Quelle est la différence entre ses souvenirs d’hier et ceux d’un temps plus ancien, écrits pour elle ? Lili ne sait pas. Elle ne l’a jamais su, coincée dans ses illusions, incapable de déterminer si la petite fille, sur le banc d’en face, n’a qu’une ressemblance fortuite avec une autre enfant ou si elle aura les traits de sa fille, à l’instant où le vent soulèvera ses cheveux sombres et dévoilera son visage poupin.

Un klaxon, au loin, tire Liliann de ses rêveries. Elle cligne des yeux sur ses souvenirs et caresse le bord de sa capuche poilue, posée sur ses épaules. Combien de fois a-t-elle pensé à ces questions-là, sans trouver de réponse ? Elle ne comprend pas, ne comprendra jamais. Peau d’âne n’a pas demandé cette vie, ni aucune autre. Elle aurait préféré le calme, le silence, la solitude la plus complète, quitte à se perdre pendant des années, loin de tout, du monde, recroquevillée au fond de son propre cœur. Mais on ne lui a pas demandé son avis, touchée par la malédiction, Sort Noir néfaste qui lui a tout pris.

Lili prend une grande inspiration et frotte, machinalement, l’impression de chaleur qui naît au creux de sa paume, reliquat diffus d’une de ses nombreuses illusions. Elle ne veut pas penser aux grands yeux de Béryl, à ses petits doigts potelés posés par-dessus les siens, à cette joie de vivre qui faisait briller ses pupilles plus fort que toutes les étoiles du ciel. Alors, elle s’extirpe des souvenirs, se lève du banc, dans ce parc trop connu, près de l’océan. Liliann se souvient d’un homme, rencontré ici, prêt à jouer sa vie pour défendre un enfant contre le mal suprême. Ses yeux noirs glissés sur le siège, elle s’interroge, se demande s’il existe vraiment, s’il n’est pas, lui aussi, une ligne de trop dans un livre écrit pour elle.

Puis elle se détourne, enfin, et trace son chemin.

Peau d’âne n’a pas de temps à perdre. Bien cachée du monde, dans son gros manteau d’hiver, elle allonge le pas, s’invente un rythme qu’elle ne connaît pas et s’extirpe du parc pour rejoindre les habitations. Si elle ne se dépêche pas, elle arrivera trop tard. Si elle se dépêche trop, elle arrivera trop tôt. Un équilibre précaire sur lequel elle s’avance, les bras tendus au-dessus du vide, prête à basculer à tout moment.

Pourtant, elle arrive à temps. Au coin d’une rue, Liliann surveille l’entrée du garage, plus loin. Elle voit la silhouette qui s’éloigne et libère, enfin, la maison. Il n’y a plus personne, à l’intérieur. Peau d’âne le sait. Elle a toujours retenu, malgré elle et pour son bien tout à la fois, les emplois du temps de chacun. Elle sait qui va qui vient, à quel moment, pourquoi, comment. Aujourd’hui, elle sait qu’elle n’aura guère plus d’une heure pour accomplir son méfait et les secondes, déjà, s’égrènent lentement.

Si la brune a habité le garage, auprès de Ben et de Dinah, ces derniers mois, elle a quitté le navire depuis quelques jours. Depuis une certaine lettre, cachée dans un coin de sa grande maison, et un séjour forcé à l’hôpital de Storybrooke pour un burn-out mérité. Elle se souvient, encore, des sourcils froncés des médecins, des mots, conseils, qu’on a essayés de lui donner. Peau d’âne s’en fiche, au fond. Peu lui importe de tomber dans les pommes, de mourir d’épuisement. Il adviendra ce qui doit advenir. Elle ne va pas chercher plus loin.

La porte se referme derrière elle et Liliann tend l’oreille au moindre bruit. Sait-on jamais. Puisqu’elle ne capte aucun mouvement dans le garage, la brune s’engage dans le bâtiment et essaie de se souvenir de ce qu’elle doit faire, exactement, pour ne pas perdre de temps. Lili a une mémoire d’éléphant, une chose étrange, comme une anomalie cérébrale qui la pousse à tout retenir, tout le temps. Elle est capable de croiser un inconnu, dans la rue, et de savoir, exactement, où elle l’a déjà croisé avant.

Pourtant, elle ne sait pas où elle doit aller.

Ses doigts frôlent la surface de la table à manger, alors qu’elle s’avance dans le salon. Lili sait ce qu’elle est venue chercher, elle sait pourquoi elle est venue le chercher. Néanmoins, elle n’arrive pas à voir, deviner, penser à l’endroit où elle aurait pu le laisser. Cet oubli la ronge de l’intérieur, lui crève le cœur. Pour la première fois de sa vie, elle ne veut pas oublier. Elle veut se raccrocher au souvenir pour le retrouver, le serrer contre son cœur et l’emporter.

Elle a beau réfléchir, se creuser la tête, plonger si profond dans sa propre conscience qu’elle n’entend pas la porte d’entrée, Liliann n’arrive pas à retrouver et cela lui fait de la peine, tant de peine qu’elle n’arrive soudain plus à penser, en apnée, bloquée sur l’image vivace d’une petite Sally joyeuse qui tend, vers elle, une si petite poupée.


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________________________________________ 2020-09-23, 09:54




Hush
« La maison est un abris primitif qui protège le rêveur,
premier univers de l'homme, absolu du refuge
elle tient l'enfance immobile dans ses bras » *




Liliann


Maru




Il y avait dans cette heure du jour bien encore assez de nuit pour que Maru décide de rester accroché à son sommeil. Le vent qui se battait à grand coup d'épée avec les persiennes vint lui chatouiller les doigts de pieds, ce qui le fit grogner sans pour autant le sortir de ses songes. Dans la cuisine une machine à café suivait le cours automatique de sa vie. Elle remplissait chaque jour les tasses à la manière d'une maman affectueuse, elle prenait son temps tout en vous regardant dormir. L'arôme floral du café colombien réchauffait ainsi le cœur de toute la maison. Depuis la mort de ses parents Maru s'était attaché à préserver ce rituel. À peine encore réveillé il trainaient des pieds jusqu'à la cuisine où l'attendait sa tasse pleine de souvenirs encore chauds. Accoudé à la fenêtre, cigarette en coin de moustache, son père lisait le même journal depuis 22 ans " L'engin spatial Lunar a été lancé en orbite autour de la lune et parait qu'il y a de l'eau glacée partout dans le sol là-bas, on pourra bientôt y faire de la patinoire ! " pendant que sa mère roulait des yeux déjà toute apprêtée, son sac dans une main, sa tasse à café dans l'autre, elle n'oubliait jamais d'embrasser ses six enfants avant de filer pour l'usine. Alors seulement après avoir goûté à ses douces réminiscences, Maru trouvait enfin le courage d'ouvrir les yeux et d'affronter une longue journée de travail.

Mais ce jour-là, ce fut autre chose qui réveilla l'ours dans sa tanière. Il avait entendu un bruit et plein d'autres petits bruits, des bruits qui n'avaient rien à faire dans une maison vide. Il se souvenait avoir grogné une première fois lorsque Dinah lui avait lancé un oreiller sur la tête, une deuxième fois lorsque Sally était venu lui faire un bisou, une troisième fois lorsque Ben avait claqué la porte et une quatrième fois lorsqu'Ishanee avait tenté de le joindre par téléphone. Ces bruits ne pouvaient provenir d'aucun des habitants de la maison, déjà tous partis pour le travail ou pour l'école. Ce doit être un raton laveur, il y'en a plein dans le jardin, c'est si mignon les ratons laveurs, songea il en serrant très fort son oreiller contre lui. Pour la première fois depuis son retour il pouvait profiter d'une grasse matinée en lit douillet et rien n'aurait pu perturber ce doux voyage.

Il n'était absolument pas décidé à sortir de son lit, quand un nouveau bruit l'interpella au point de lui faire ouvrir un œil. Le naufragé dans ses draps réalisa qu'il avait tellement bougé durant la nuit que sa tête avait pris la place de ses pieds sur le matelas. Il bailla longuement et s'étira de tout son long pour détendre les muscles de sa jambe endolorie. Une année passée dans la nature n'avait fait qu'aggraver l'état de son genou qui le faisait atrocement souffrir chaque matin. La douleur était telle qu'il se refusait à faire les exercices de rééducation recommandés par le médecin, leur préférant quelques pilules blanches de moins en moins efficaces. Sans attendre il ramassa au fond de son tiroir de table de nuit une petite boite ronde contenant des calmants. Il en avala un, puis deux, pas certain que le premier fonctionne et se leva en s'aidant du mur. Comme il était difficile de s'habiller dans ces conditions il noua une serviette autour de sa taille pour ne pas surprendre le raton laveur de sa nudité, on ne sait jamais. Il s'engagea, boiteux dans le couloir qui menait à la cuisine, guidé par l'odeur du café fraichement torréfié. Maru tomba alors nez à nez non pas avec un petit animal poilu, mais une femme qu'il ne reconnaissait pas et qui semblait surprise de trouver quelqu'un dans cette maison, surtout un homme a demi vêtu d'une serviette de bain que la pudeur ne semblait pas étouffer. Lui, en tout cas, n'était pas le moins du monde surpris de croiser des inconnus dans cette maison qui depuis bien des années était devenue une maison d'accueil pour tout un chacun.

- Oh, excusez moi si je vous ai fait peur, je pensais être seul ici... moi c'est Maru, meilleur ami et nounou attitré du croque mitaine, enchanté ! "



Il s'approcha quelque peu maladroitement de la jeune femme pour lui tendre une main polie, mais se ravisa en constatant qu'il n'était effectivement pas dans une tenue approprié pour faire connaissance.

- Je devrais peut être aller me changer ? Je vais me changer. Mais attendez moi je reviens tout de suite ! "



Maru s'empressa de retourner dans sa chambre en sautillant comme un lièvre blessé. La mystérieuse jeune femme dans la cuisine lui laissa une étrange impression de déjà-vu, il se trouvait idiot d'avoir voulu lui serrer la main, se connaissaient-il de quelque part ? D'avant, bien avant... mais d'où ? Il enfila une chemise et un pantalon tout en dissertant à travers l'entrebâillement de la porte :

- Si vous cherchez Ben je crois que vous venez de le rater, mais il y a du café encore chaud dans la cafetière et des cookies mais j'vous les conseil pas, comme on dit par chez nous " Quand Dinah cuisine, fuyez la cantine ! " AHA je rigole ils sont vraiment super bons, mais ne lui dites pas elle va prendre la grosse tête. Noir ou bleu la cravate ? "



Lorsqu'il réapparu dans la cuisine Maru était dans une tenue déjà beaucoup plus appropriée.



*Citations recoupées de Gaston Bachelard, La poétique de l'espace

Fiche par Millaby sur Kitten-LS • Ne pas retirer les crédits

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Hush [pv - Maru Smith] _



________________________________________ 2020-09-24, 10:50




Hush



P
ourtant debout, au milieu de la pièce, Liliann n’est pas là. Elle est si profondément réfugiée en elle-même qu’elle n’entend plus rien, autour d’elle. Elle ne voit plus non plus. Elle se concentre sur les souvenirs, sur les mains de Sally, les yeux sombres de la poupée, sa petite robe brodée. Elle se souvient de l’avoir touchée, aimée à l’instant où ses yeux la fixaient, même si elle lui trouvait, soudain, un air de déjà-vu, comme une ressemblance qui aurait dû lui faire penser à elle-même, mais qui, inévitablement, la ramena à un visage plus jeune qui ne connaîtra, jamais, les dégâts du temps.

La petite poupée était comme un pâle reflet de ce que Lili a perdu, des doigts qui ne peuvent plus se glisser entre les siens, des yeux qui ne se lèvent plus vers les siens. Un si petit objet d’une valeur inestimable qu’elle a chéri, dorloté, serré si fort contre elle sans que cela ne l’aide à quoi que ce soit. Ce n’était qu’une poupée, tout au plus une effigie à l’image d’une mère éplorée qui, pourtant, y voit les traits de sa fille. Elle sait, Liliann, qu’elle a pris soin de cette poupée, qu’elle s’est toujours inquiétée de l’avoir à ses côtés.

Puis, soudain, elle n’y est plus.

La brune prend une grande inspiration et expire lentement. Le présent s’impose à nouveau à elle, tandis que le passé reste silencieux, sans réponse à lui donner. Qu’a-t-elle pu faire de cette poupée ? Peau d’âne n’en pas la moindre idée. Il lui semble qu’elle est ici, dans le garage qu’elle a habité, et pourtant, une autre voix lui susurre que ce n’est pas le cas, qu’elle ferait mieux de partir, chercher ailleurs. Mais qui dit la vérité ? Elle n’en sait rien, bloquée dans son hésitation, sans savoir ce qu’elle doit faire. Elle a un peu de temps, elle peut, au moins, fouiller la chambre qu’elle a, pourtant, nettoyée en l’abandonnant.

Décidée, Peau d’âne n’a pas le temps de bouger. Un bruit la gèle sur place et elle relève, lentement, les yeux vers l’intrus qui, soudain, se glisse dans la même pièce que la sienne. L’homme est dénudé, une serviette autour de la taille pour tout vêtement, mais cela n’inquiète pas Liliann. Elle en a vu d’autres, dans ses vies, et son regard ne s’attarde pas un seul instant sur son accoutrement. Ce sont ses yeux qui l’attirent et la maintiennent, soudain, en apnée. Cette nonchalance qui transpire du moindre de ses pores.

Et la voix, comme un accent oublié qui, soudain, remonte à la surface et rappelle les origines.

Au fond d’elle, Anahis a comme un cri que Liliann garde caché, scellé derrière ses mâchoires serrées. Elle soutient le regard de Maru et sent la douleur qui se plante en elle à l’instant où les mots la désignent comme une inconnue. Elle n’a, elle, pas besoin de son nom pour reconnaître, dans ses gestes, ses mots, le petit garçon qui, autrefois, a jugé bon de devenir son ami. Elle le reconnaît aussi facilement qu’elle a reconnu Ben, la première fois. À ceci près que Lili sait, ce coup-ci, qu’il ne s’agit pas d’une illusion. Peau d’âne a l’esprit vicié mais pas vicieux. Elle ne serait jamais allée inventer un homme nu, prêt à faire d’elle, en quelques secondes, une intruse.

Elle n’a pas le temps de répondre que l’éclair est déjà parti, disparaissant dans les chambres du garage, direction celle qui a, toujours, été à son nom. Seule, Liliann retrouve son souffle et sa panique, comme un soupir glacé qui glisse dans sa nuque. Elle sent, au fond d’elle, deux envies se battre la place sans réussir à gagner leur guerre. D’un côté, la porte d’entrée, la sortie, la fuite de Peau d’âne qui a, au final, passé ses vies fuir. De l’autre, la petite poupée qui l’appelle, inlassablement, persuadée qu’elle finira par être trouvée.

Elle ne sait pas, elle se tâte. Son hésitation lui fait faire un pas de côté, vers la porte, mais elle ne va pas plus loin. Elle n’a pas le temps de se décider que, déjà, Maru reprend la parole. Il parle de Ben, de Dinah et Liliann retient, tant bien que mal, les sentiments que cela fait naître en elle. Elle ne peut plus vivre ici. Elle ne doit plus vivre ici. Elle se dit qu’elle peut encore partir, avant qu’il ne revienne, mais elle ne veut pas le laisser parler aux murs. Alors, elle reste et le blond réapparaît, habillé.

« Je ne voulais pas vous réveiller, dit-elle, encore perturbée par l’apparition soudaine d’un homme qu’elle n’a jamais vu, mais chez qui elle retrouve le garçon d’autrefois. Je suis vraiment désolée, je devrais peut-être vous laisser. »

Elle recule d’un pas, mais elle n’arrive pas à se résoudre à partir, appelée, encore et toujours, par cette petite poupée perdue, seule, quelque part ailleurs. Lili sait, sent, qu’elle ne pourra plus revenir. Maru a son propre emploi du temps qu’elle ne connaît pas, qu’elle ne pourra pas prendre en compte, la prochaine fois. Si elle part, ce sera pour toujours et la poupée restera, à jamais, perdue.

« Non, ne dîtes rien à Ben, ni à Dinah, s’il vous plaît. » (Suspecte, elle prend un temps de silence pour trouver une bonne excuse.) « Je voulais… faire une surprise à Sally, mais je ne suis pas sûre qu’ils puissent garder le secret. Peut-être que vous, oui ? »

Liliann s’en veut de mentir, mais elle ne peut pas avouer la vérité, comme cela, comme si c’était aussi simple de soudain dire c’est moi, regarde ce que le monde a fait de moi. Elle préfère jouer sur le malentendu, sur le souvenir diffus d’une autre brune à la peau sombre, d’une enfant qu’elle n’est plus depuis longtemps. Forte d’une mémoire infaillible, Lili peut reconnaître Maru, même si elle ne l’a pas vu depuis plus de vingt ans. Puis… elle est chez lui. Alors que, lui, pourquoi ferait-il le lien avec Anahis ? La petite fille est loin depuis longtemps, elle a abandonné la ville sans se retourner, sans un regard, sans un mot pour ses amis. Juste, comme ça, disparue.

Et les choses disparues ne réapparaissent jamais d’un claquement de doigts. Tout comme sa poupée.

« Bleue, répond-elle, un peu en retard, consciente de l’avoir ignoré. Je m’appelle Liliann, mais vous pouvez m’appeler Lili. Je suis une… amie de Ben. »

Elle se sent coupable, Peau d’âne, de se cacher derrière des demi-vérités, de ne pas tout avouer. Pourtant, elle préfère que les choses soient ainsi. Si Maru ne voit pas, en elle, la petite Anahis qui a été son amie, alors Liliann pourra partir, une nouvelle fois, sans inquiéter qui que ce soit. Elle préfère le sourire de Maru, là, devant une inconnue, que les souvenirs sombres que l’enfant risquerait d’éveiller, chez lui. Tout est mieux ainsi.

« Enchantée, moi aussi, dit-elle, avec un sourire, en tendant la main à celui qui a été son ami. »


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________________________________________ 2020-10-04, 15:06




Hush
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Liliann


Maru




Maru passa la cravate bleue autour de son cou sans pour autant la nouer, jetant l'autre dans la chambre, qui alla s'échouer parmi une collection de cravates bien trop impressionnante pour un seul homme. S'avançant dans la cuisine il répondit à la poignée de main de la jeune femme avec un sourire chaleureux, ravi de ne pas l'avoir fait fuir. Liliann...son prénom ne lui était pas du tout familier, elle ne semblait pas non plus le connaître. Cette impression de déjà-vue n'était-elle qu'une illusion de son esprit? Probablement songeât-il, Liliann n'était pas le genre de femme qu'on croise tous les quatre matins dans sa cuisine au petit déjeuner. Saisi par la force de son regard, la fragilité de son sourire, la chaleur de cette main tendue, Maru en oublia de la lâcher.

- Est-ce-qu'on ne se serait pas déjà vue quelque part ? Je dois confondre excusez moi... mais on peut se tutoyer, les amis de Ben sont mes amis.



Il laissa finalement la main de Liliann rejoindre sa propriétaire, détournant son attention vers la machine à Café, conscient que sans sa petite tasse du matin, il était difficile pour lui d'éveiller plus de deux ou trois neurones.

- Encore désolé de t'avoir surpris dans cet accoutrement Lili. Tu peux compter sur moi pour les secrets, même le supplice des chatouilles de Sally ne me fera pas craquer ! Être le grand frère d'une tribu de cinq enfants m'a particulièrement endurci de ce côté-là, je suis une tombe. Tu es sûr de ne rien vouloir boire ? Je peux te proposer autre chose que du café... cappuccino, expresso, chocolat chaud, thé, soupe à la tomate, cette machine fait absolument tout. C'était celle de mon père et il a fallut pas mal la bidouiller pour qu'elle survive à toutes ces années, elle est un peu magique. Fait un vœu et il se réalisera.



Maru ne plaisantait qu'à moitié, car cette machine avait en effet quelque chose de magique. Elle était le pilier reliant les habitants de la maison autour de délicieux instants suspendus, avant que chacun prenne sa route et se sépare. Il n'existait pas de moments plus approprié à la révélation des secrets qu'un matin d'automne orageux autour d'une tasse fumante. Maru porta son café à ses lèvres et se laissa envahir par une douce sensation de chaleur. Il était toujours extrêmement heureux de partager un petit-déjeuner avec quelqu'un, surtout depuis qu'il avait quitté sa forêt. Les écureuils n'étant pas des grands raconteurs d'histoires il s'était habitué à faire la discussion pour deux, aussi il espérait ne pas être trop bavard.


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________________________________________ 2020-10-13, 10:12




Hush



L
a main qui s’attarde dans la sienne lui fait soudain peur. Lili ne sait pas comment s’en défaire, récupérer ses doigts pour que les souvenirs d’autrefois ne risquent pas de passer d’elle à lui, dans une télépathie subtile, malvenue. Elle fixe ces yeux qui la fixent en retour, bloquée, en apnée, sur la possibilité qu’il comprenne le mensonge, qu’il décèle la vérité. Elle s’en veut tellement, Liliann, qu’elle pourrait s’avouer vaincue, avouer tout simplement, ce qu’elle a caché, pourquoi elle l’a fait. Mais elle tient bon, elle s’accroche à la douleur, au mal que cela engendrerait pour se forcer à ne rien faire, à ne rien dire, à rester stoïque, comme une inconnue qui ne comprend pas pourquoi il ne lui rend pas sa main.

Elle n’ose rien dire, rien faire, statue d’argile qui attend le verdict. Puis la sentence tombe et Lili fronce les sourcils sur ses yeux noirs. Elle cherche un signe, sur son visage, dans son regard, de ce qu’il comprend ou croit comprendre, de ce qu’il essaie de faire. Doit-elle avouer ? Doit-elle continuer de mentir ? Elle n’aime pas mentir, Peau d’âne, mais la vérité fait trop mal. Alors, elle garde les lèvres pincées, se retient de dire qu’il ne voudrait pas d’elle comme amie, qu’elle n’est, peut-être, même pas l’amie de Ben. A-t-elle le moindre ami ? Comme un destin qui colle à Anahis, à Peau d’âne, et s’abat sur Liliann.

« Si nous nous étions déjà vus, je m’en souviendrais, croyez-moi, souffle-t-elle, avec un sourire. Comme tu veux, ça ne me dérange pas. »

Liliann récupère, enfin, cette main qui représentait, soudain, un danger, comme des ciseaux placés autour du fil de son mensonge. Il aurait suffi d’un coup, sec, pour briser tous ses efforts de protéger Maru du retour d’Anahis, de l’étrange petite Anahis. Elle offre la vérité dans un souffle sincère, persuadée qu’il ne fera pas le lien avec l’enfant qu’elle a été et qu’elle n’est plus depuis longtemps. Ben et Maru, normalement, ne connaissaient pas les capacités de son cerveau à ne jamais rien oublier. Elle ne l’a avoué que récemment à l’hélicoptère et elle n’est pas certaine qu’il ait bien compris ce que cela veut dire, en vérité.

Inconsciemment, la brune suit Maru et le regarde évoluer si naturellement dans cette maison qui, au final, a toujours été la sienne. Une maison qu’elle a squattée trop longtemps et qui, heureusement, ne garde aucune trace de son passage. Liliann s’en est assurée, nettoyant tout derrière elle, pour ne laisser qu’un souvenir diffus de la brune qui se tenait, si souvent, dans la cuisine pour préparer les repas de tout ce petit monde. Il ne reste que la poupée, quelque part, que Lili n’arrive pas à retrouver, incapable de se souvenir où elle a pu la laisser.

Devant elle, le blond fait la conversation et elle relève ses yeux sombres sur lui, sans répondre. Le son de sa voix a quelque chose d’apaisant, au fond. Lili est heureuse de voir que son ancien ami va bien, qu’il est grand et fort, qu’il a l’air heureux. Elle ne souhaite que le bien de Maru, de Ben, de Sally, de tous ceux qui gravitent, sans cesse, autour de ces trois-là, comme des soleils, des aimants qui attirent tout le fer à eux. Mais Lili, elle, est trop pleine de rouille, encrassée, incapable de se laisser avoir par le champ d’attraction. Elle préfère faire un pas en arrière et sourire un peu.

« Ce n’est rien, tu es chez toi, c’est moi qui devrais m’excuser de débarquer sans prévenir. Je pensais que la maison serait vide. »

Elle donne la vérité sans détour et se demande si elle peut, véritablement, compter sur Maru pour garder le secret. Sally est, à sa manière adorable, un petit démon maître de la manipulation. Mais elle ne veut pas que l’enfant soit triste d’apprendre que Liliann est venue, pendant que personne ne pouvait la voir, pour récupérer une poupée qu’elle a oubliée.

« Non, je ne veux rien, merci. Je ne vais pas m’attarder, je ne voulais pas déranger. »

Liliann essaie de saisir sa chance de fuir, encore une fois. Peau d’âne n’a toujours fait que cela, de toutes ses vies, fuir les situations qui la dérangent, lesquelles elle a du mal à gérer, incapable de trouver une solution. La fuite, toujours la fuite, une fois que les méfaits sont accomplis. Une fois qu’il est trop tard pour faire face.

« Un vœu ? (Prise au dépourvu, elle ne sait que répondre.) Je n’ai pas de vœu particulier. »

Elle essaie d’imaginer ce qu’elle pourrait demander à une machine à café. L’image est étrange, ridicule, mais Lili s’y accroche avec plus de force qu’elle ne le devrait. Dans un autre monde, la brune possédait une boîte enchantée, pourquoi n’existerait-il pas, ici, une machine qui exauce les souhaits ? Une chose si précieuse devant laquelle elle est passée, tant de fois déjà, sans s’en inquiéter.

« Je doute qu’elle puisse rendre tous les résidents du garage heureux, mais dans le de doute, je veux bien tenter, répond-elle, avec un sourire un peu crispé. Et toi ? Qu’as-tu souhaité ? »

Loin d’elle les subtilités des vœux qu’il ne faut pas répéter, jeu auquel Liliann ne s’est jamais adonnée et qu’Anahis n’a, sûrement, jamais compris, si tant est qu’elle y ait déjà joué. Ce dont elle doute. Doute dangereux face à quelqu’un du passé.


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________________________________________ 2021-01-07, 16:36




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Liliann


Maru





- Et bien, déclara-il en fermant les yeux et buvant cul sec sa tasse de café, mon vœu est de t'aider à réaliser cette surprise pour Sally ! Ça tombe bien j'ai vraiment rien de prévu aujourd'hui, pas une voiture au garage ! Et je déteste me tourner les pousses. Si tu veux m'aider à sauver ma journée je t'aiderais à faire ta surprise. Je suis sûr de pouvoir t'aider d'une manière ou d'une autre, je suis un peu l'homme à tout faire dans cette maison et je dois t'avouer que j'ai un don particulier, qui me vient de ma vie passée dans le monde des contes. Il me suffit d'un coup d’œil pour que je repère les choses cassées et que je comprenne comment les réparer. Pratique quand on est garagiste. Je sais pas si ça pourra t'être d'une grande aide, mais sait-on jamais !



L'infatigable Maru, à peine sorti du lit était déjà prêt à se mettre au travail. La perspective d'une journée passée dans le canapé le rebutait au plus au point. Mais il avait terminé tous ses travaux au garage, car il avait littéralement le don de tout réparer avec une rapidité déconcertante. Il était sans cesse à la recherche de machines plus complexes les une que les autres pour mettre son pouvoir à rude épreuve. Mais il lui suffisait de visualiser l'ensemble d'un mécanisme pour comprendre son fonctionnement et le réparer en un tour de main. Sa rapidité avait fait la réputation du garage et le bruit courait qu'il était le meilleur de toute la région. Cependant, malgré le travail acharné de ces habitants pour le maintenir en vie, la longue absence de Maru s'était faite remarquée. La concurrence devenait rude et certains jours, comme celui-ci, on ne voyait pas un chat trainer autour du garage. Alors, l'ancien soldat en profitait pour faire du sport, s'occuper bénévolement des chiens du chenil ou se balader dans la ville en quête d'aventures et de rencontres. Après une journée bien remplie, il s'autorisait parfois une pause glace au chocolat devant la télé avec sa sœurette, une bière avec Ben et un gros câlin avec Sally, mais il repartait aussitôt pour une longue balade au clair de lune et oubliait même parfois de rentrer, s'endormant dans la nature comme il en avait pris l'habitude.

Maru vivait pleinement, intensément pour ne pas regretter une seule seconde de cette troisième et nouvelle vie qui s'offrait à lui. Sa première existence avait été dans le monde des contes, la deuxième à Storybrooke pendant la malédiction et la troisième après son accident en Irak. Son retour était pour lui une renaissance, l'occasion de racheter toutes ses fautes en aidant le plus de monde possible. Si Liliann avait besoin d'aide il serait là pour elle et ce même s'ils ne se connaissaient pas. En la voyant s'efforcer à sourire quelque chose au fond de lui résonna comme une alerte de pompier " personne en détresse, personne en détresse ". Il ne la pousserait pas à se dévoiler si elle n'en avait pas envie, mais il sentait que quelque chose de plus grave se cachait derrière cette surprise pour Sally.

- Parle moi de cette surprise, est-ce pour une occasion particulière ? Un jour je lui ai offert un super jouet hélicoptère, mais alors que nous étions en promenade sur une colline, la petite s'est mise en tête de le faire voler et l'a jeté de tout en haut. L'engin s'est évidemment écrasé au sol en 1000 morceaux. Sally m'a supplié d'utiliser mon pouvoir pour le réparer, mais à la place je lui ai appris à bricoler d'elle-même et nous avons réparés son jouet ensemble. Depuis on l'appel le zombiecopter car il est vraiment très moche et qu'il il ne vole toujours pas, mais il nous a laissé un super souvenir qu'on oubliera jamais. Ce n'est peut-être pas l'objet qui comptait en lui-même, mais ce moment passé ensemble à le réparer. L'année dernière, je n'étais pas là pour lui souhaiter son anniversaire et je m'en veux terriblement... J'aimerais moi aussi me racheter en t'aidant, si tu l'acceptes.



Maru ne pouvait pas être plus sincère, il avait réellement envie d'aider Liliann et espérait gagner sa confiance en lui confiant la vérité sur son pouvoir, il n'en parlait pas à tout le monde par crainte d'être considéré comme un tricheur.


Fiche par Millaby sur Kitten-LS • Ne pas retirer les crédits

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Hush [pv - Maru Smith] Arugar10


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Hush [pv - Maru Smith] _



________________________________________ 2021-01-21, 12:08




Hush



L
a culpabilité sous les ongles, Liliann ne sait plus ce qu’elle doit dire ou taire. La vérité et les mensonges se mêlent les uns aux autres et le labyrinthe se referme sur elle. Peu importe où elle regarde, elle se confronte à un mur, une voie sans-issue qui la recrache dans l’autre sens. Pourra-t-elle se sortir de cette galère dans laquelle elle s’est jetée elle-même, incapable d’avouer à son ancien ami qui il a devant elle ? Parce qu’elle ne veut pas qu’il s’inquiète, parce qu’elle ne veut pas qu’il se souvienne. Qu’il se souvienne de cette petite fille qui a été touchée par le mal comme personne ne devrait l’être, qui a bien failli décider du dernier coup à donner à son calvaire, qui aurait pu n’être plus rien d’autre qu’un souvenir diffus et une pierre froide, dans le cimetière.

Elle prend une grande inspiration qui se coince dans sa gorge, sans atteindre ses poumons. Soudain, elle sent quelque chose bouger, au fond d’elle. Quelque chose qu’elle n’a plus senti depuis longtemps, qu’elle pensait mort, vidé, comme un trou, une pièce qui lui manquait. Mais la chose revient au grand galop, essaie de pousser l’air dans l’autre sens, de recracher ce souffle qui s’est logé au creux de sa trachée.

Liliann a envie de crier.

De crier comme elle ne l’a plus fait depuis le dernier cri donné à la mort, aux souvenirs, à des vies qu’elle ne veut pas avoir. De crier au monde qu’elle est une idiote, une chose affreuse qu’il faut repousser, qu’il faut cesser d’aider, d’aimer sans raison. Elle veut qu’on lui hurle, en retour, ses crimes, ses erreurs, qu’on l’accuse une bonne fois pour toutes du mal qu’elle a fait. Elle veut cracher ses mensonges, pour faire apparaître la vérité, lui faire comprendre qu’elle n’est pas quelqu’un de bien, qu’elle n’est pas l’amie de Ben, ni rien d’autre qui mérite son attention.

Mais elle se tait.

Parce que ce cri vient d’ailleurs, elle le sait. Il vient de loin, de très loin. Il ressurgit parce qu’elle ne sait plus comment faire face, parce qu’elle a peur de ce qu’elle pourrait voir, derrière elle, si elle jette un œil au-dessus de son épaule. Parce qu’elle sent, encore, les doigts du vilain glisser sur elle. Maru n’en est que le dernier déclencheur, la goutte d’eau en trop, celle qui remplit le verre, à ras le bord. Pas celle qui lui permet de déborder, d’exploser. Pas encore.

« J’ai menti, avoue-t-elle, tout bas. »

Le poids de son crime est soudain posé sur ses épaules. Liliann ploie l’échine, à peine, et se réfugie sous son gros manteau d’hiver. La capuche manque, par-dessus son crâne, mais elle ne fait pas mine de la glisser sur ses cheveux noirs. Elle inspire, respire, cherche un moyen de se sortir de ses ennuis, de ce besoin irrépressible de fuir. Elle n’a toujours fait que cela de sa vie, Lili. Fuir, fuir, fuir, ne jamais revenir.

Sauf qu’elle ne peut pas s’empêcher de revenir.

« Je ne suis pas là pour faire une surprise à Sally, je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. »

Elle passe une main sur son visage, cherche les mots qu’elle peut donner à Maru, les explications qu’il comprendra, qui ne le précipiteront pas dans l’incompréhension, le flou, la confusion. Elle ne sait pas. Elle a l’impression qu’il est trop tard, qu’elle ne peut plus parler de tout ceci avec logique. Cela n’a pas la moindre logique. Il faut être Peau d’âne pour comprendre son mal. Et encore, même elle ne se comprend plus depuis longtemps.

« Je vivais ici, avant. Avant que tu ne reviennes chez toi. (Elle sourit à peine, mais c’est un sourire sincère.) Je suis partie, pour une raison ou une autre, au fond, ce n’est pas important. »

La brune ne veut pas avouer qu’elle a fui, encore. Pour que le mal qui se dresse, au-dessus de sa tête, comme une épée de Damoclès, ne retombe sur ses amis. Elle ne veut pas qu’il s’approche du garage, qu’il tende ses mains griffues vers Ben, Sally, Maru. Elle préfère être seule, dans sa maison de malheurs, pour affronter celui qu’elle ne pourra pas affronter, celui qu’elle finira par pardonner. Parce qu’au fond, elle a toujours été faible, Peau d’âne. Elle le restera à jamais.

« Sally m’avait offert une poupée, une jolie poupée. Et je l’ai perdue. Je voulais la retrouver, mais je ne voulais pas que Sally sache que je l’ai égarée, ni que Ben voit que je suis revenue, sans le dire. Est-ce que tu veux bien garder le secret tout de même ? »

Elle n’arrive pas à savoir s’il le fera, s’il acceptera de se tenir de son côté alors qu’elle ne le connaît pas. Au fond, qu’est-ce que cela changera ? S’il le dit à Ben, s’il le dit à Sally, Liliann n’est plus ici. Elle s’est enfuie et il n’y a que Ben pour savoir où elle se cache. Ben et Maru, aussi, s’il fait le lien avec Anahis. Mais, cela, elle ne veut toujours pas le lui dire, persuadée qu’il s’agit du meilleur mensonge de sa vie.

« Je pense que tu ne dois pas t’en vouloir et qu’elle ne t’en veut pas, elle. Sally est une bonne fille, elle comprend. Le meilleur cadeau que tu puisses lui faire, c’est de rester avec elle, maintenant. »

De remplacer, peut-être, le vide que Peau d’âne a laissé derrière elle, en fuyant. Elle n’en est pas certaine. Elle ne veut pas croire qu’elle a laissé une trace, dans cette maison, dans le cœur de ses habitants. Elle veut penser qu’ils l’oublieront aussi vite qu’elle est arrivée.

« Ne doute pas du bonheur que ce doit être pour elle, pour Ben aussi, de te revoir. Tu es quelqu’un de bien, Maru… Ça se voit, ajoute-t-elle, soudain, par peur d’être démasquée. C’était sûrement une erreur de venir. Cette poupée ne doit pas être ici, mais je ne sais plus où je l’ai mise. »

Ce qui, au fond, la panique un peu. Elle n’oublie rien, Peau d’âne. Rien de rien. Le moindre détail s’inscrit dans sa rétine, se loge dans son esprit. Elle pourra redire, dans dix ans, de quelle façon Maru a pris sa tasse, a bu d’une traite son café. De quelle manière il lui a parlé. Quels mots il a prononcés. Pourtant, elle ne se souvient pas de ce qu’elle a fait de cette poupée. Comme un trou noir dans son passé le plus récent. Et ça l’effraie, au final, plus qu’elle ne voudra jamais l’avouer.

« Tu n’as pas vu de poupée, au garage ? »


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