ft. Jack Frotenson
Retour à la réalité. L’elfe de maison avait disparu et toute la magie qui l’entourait aussi. Violette observa les alentours de l’endroit dans lequel ils venaient d’atterrir. Ce n’était absolument pas de là que Violette était partie.
« Tu as commencé ton voyage ici ? » demanda-t-elle perplexe avant de s’intéresser à la même chose que Jack : les objets en face d’eux.
Le rouge à lèvre à la teinte inconnu était là Mais cette fois-ci, il y avait un mot. Il en était de même pour Jack. Violette prit le rouge à lèvre dans sa main, mais au lieu de lire le mot, elle enleva le capuchon et observa la teinte du rouge à lèvre. D’une oreille très attentive, Violette écoutait la lecture que Jack faisait du mot. Violette, elle, essaya le rouge à lèvre sur le dos de sa main, afin de voir si cela correspondait à son teint.
« Sympa ! »Violette releva la tête brusquement. Ce qu’elle venait de dire pouvait être mal interprété. Aussi il fallait qu’elle rectifie le tir.
« Pas ce mot hein. Je parlais de ce rouge à lèvre. » indiqua-t-elle en l’agitant sous ses yeux.
« En tout cas, on aura partagé une sacré aventure. Je sais pas si on peut dire qu’on s’est bien amusé. On a quand même failli mourir, et … mourir bah c’est pas amusant. »Tout ce qui gravitait autour de la mort n’était pas intéressant et elle savait de quoi elle parlait. Lorsque Jack évoqua de nouveau le sujet « célibataire », Violette fronça les sourcils. Pourquoi revenait-il sur le sujet.
« Mieux vaut être seul que mal accompagné. C’est bien ça la citation, non ? »Est-ce qu’elle était fière d’être célibataire ? Non. Mais elle préférait largement se cacher derrière des citations à la noix que de faire face à la vérité. Ses copines trouvaient petits à petits l’amour et Violette demeurait seule. Son père lui mettait la pression pour finir avec Dyson et le futur semblait être de son côté. Puis, il y avait Peter. Même si ça faisait déjà plus d’un mois qu’elle lui avait demandé de ne plus jamais revenir, Violette n’arrivait pas à l’oublier complètement.
« En fait non. Mieux vaut être seul qu’avec quelqu’un qui nous rend plus souvent triste qu'heureux. »Parce qu’au final, c’était ce que Peter avait réussi à faire : la rendre triste. Violette soupira longuement avant de sourire face à l’explication de Jack et à son faux compliment. Mais son sourire s’effaça rapidement lorsqu’il fit demi-tour, prêt à partir sans même lui dire au revoir. Qu’avait-elle encore fait ? Mais ce dernier sembla changer d’avis puisqu’il se retourna. Violette l’observa, plongeant son regard dans le sien.
« Moi aussi Jack. Je l’espère aussi…je crois ?! »Elle s’emmêlait les pinceaux. Elle était perdue. Elle flippait. Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ? S’imaginer le revoir dans d’autres circonstances ? Pour déboucher sur quel genre de relation ? C’était l’ex d’Alexis, son amie. Elle n’avait pas le droit. Mais pourquoi lui aussi se comportait-il d’une façon étrange ? Il semblait déboussolé, à ne plus savoir où il vivait.
Jusqu’au moment où Jack lui prit l’avant-bras après avoir sorti un stylo de sa veste à capuche.
« Qu’est-ce qu… »Violette laissa son regard passer de son bras à Jack plusieurs fois. Il était en train de lui écrire son numéro sur le bras. Mais pourquoi ? Pourquoi ne l’avait-il pas fait sur le mot chiffoné ? Ou même pourquoi n’avaient-ils pas tous les deux sortis leurs téléphones ? Violette était bien trop perdue de cette action pour pouvoir réagir correctement. Alors elle le laissait faire. Est-ce que c’était bien ? Avait-elle le droit de prendre le numéro de l’ex de son amie. Rah. Mais dans quelle histoire s’embarquait-elle ?
Et sans reprendre complètement ses esprits, Violette observa Jack partir dans une direction. Le bras toujours tendue, Violette resta plantée là quelques longues secondes avant finalement de secouer la tête et de faire demi-tour. Elle tâta la poche arrière de son jean à la recherche de son téléphone mais en vain. Mince. Elle l’avait laissé à la Mairie !
De retour sur son lieu de travail, Violette se dépêcha de prendre son téléphone et d’entrer le numéro dans son répertoire. Néanmoins elle n’envoya aucun message. Elle hésitait toujours sur le fait que ce soit une bonne idée. Une chose était sûre elle n’avait absolument pas envie de garder ces numéros sur son avant-bras. Elle avait l’impression d’être une de ces pauvres victimes des camps de concentration. Ceux à qui on avait enlevé leur humanité pour leur attribuer un numéro. Alors Violette lécha deux de ses doigts et entrepris d’effacer les chiffres sur sa peau. Mais manque de bol, la seule chose qu’elle avait réussi à faire c’était d’étalier l’écriture en un pâté immonde.
Prochaine mission ? Trouver un gilet dans son bureau ou ceux de ses collègues pour cacher son affreux bras !