« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Non je me moque pas de toi. Je fais comme les méchants dans les films!
Devant un miroir ? Immobile, je ne laissais rien transparaître mais j’avais envie de rire. J’avais vu un film. Même plusieurs films, où les gens s’entrainaient à jouer Robert De Niro, et sa célèbre phrase « Do you talking to me ? ». J’allais certainement faire pareil. Puis, quelques secondes plus tard, je me rappelais que je n’aimais absolument pas les miroirs. Ca datait de l’époque où j’étais une tortue, et je n’y voyais qu’un monstre. Depuis, j’avais tellement peur de ne plus avoir d’aspect humain que j’évitais les miroirs. « Oui, oui, je me doute. »
Je m’étais un peu apaisé. D’ailleurs, ce n’était plus de la peur, mais de l’appréhension. Car je savais que même quelqu’un qui avait peaufiné et travaillé son personnage, il y avait une grande part aléatoire. Au final, préparer son personnage, ça n’était que limiter les risques encouru. Je me passais ma main sur l’arrête du nez dans un signe de légère angoisse. « Faut que je trouve une juste limite. Quelqu’un d’assez réservé, qui a un parcours de vie compliqué et qu’on a envie de prendre sous son aile. Sans pour autant passer pour quelqu’un de fragile. C’est assez dur,, mais je pense que c’est réalisable. »
Je restais dans le vague. Je savais que ça allait prendre du temps. Je savais que pendant peut être plusieurs semaines, voir quelques mois, je n’allais pas pouvoir être Michel-Ange mais quelqu’un d’autres. Mes contacts avec ma famille serait limité voir inexistant. Quand à mes amis… Une boule au ventre me saisit. Je ne manquerai plus à personne de ce côté là. Soit ils s’étaient éloignés soit… « Je ne vais manquer à personne, je prendrais le temps nécessaire. Il faut que j’étudie leurs différents dossiers, pour trouver la personne la plus à même de rentrer en contact avec moi. Puis organiser une filature. Ca, je suis expert dans le domaine donc je peux en prendre la pleine responsabilité. Puis, quand j’ai assez d’information, bousculer le destin le moment opportun. »
Je brulais quelques étapes je le savais. Je ne pouvais pas me permettre de me lancer là dedans sans avoir une idée claire de mon personnage et sans l’avoir travailler. Cependant j’étais comme ça, je préférai d’abord tirer les grandes lignes de ce que je devais faire, suivre cette trame sans vraiment avoir un panel détaillé. Je savais que si je bossais sur quelque chose d’extrêmement détaillé, je ne pourrai pas réaliser l’ensemble et j’irai droit à l’échec. Je fronçais légèrement les sourcils. « Elle fait de superbe pâtisserie ! »
J’avais retrouvé mon aspect un peu juvénile et immature. Me reprenant et essayant de retrouver un semblant de sérieux, je m’attelais à tâche assez grave qu’elle me demandait. L’estomac noué, j’observais son visage. Je n’avais jamais tué personne, et pourtant j’avais eu l’occasion de tuer quelqu’un de bien moins innocent que la personne que j’avais en face de moi à l’instant. Observant la photo, je réfléchissais. « Je ne peux pas tuer quelqu’un. Si ça se présente, deux solutions. Soit j’abandonne, car il est hors de question que je fasse ça, même pour l’intérêt général. Mais ça, ça ne sera qu’en dernier recours. Et si jamais cela pose un soucis, je dirai que je n’ai pas le courage de le faire, et à ce moment là, j’assurerai ma propre sécurité. »
J’hochais gravement la tête. Me battre contre une demi douzaine de personne même armé ne m’avait jamais fait peur. « Ou alors, je contacte mes supérieurs. Je veux dire, ici, pour qu’on puisse trouver un scénario avec eux. J’aurai besoin de soutiens logistique. Je rentre, je tire, deux faux témoins. La balle passe à côté. Vous emmenez Madame Peters, on la maquille, avec une fausse balle entre les deux yeux. On prend la photo dans sa boutique, puis on la cache le temps que ma mission soit terminée. »
Je ne voyais que ça comme plan, mais ça ne me paraissait pas si mauvais. En tout cas, il fallait à l’évidence réfléchir à cet éventualité. « Il doit bien exister un protocole pour ce genre de mise en scène non ? »
Anastasia Romanov
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Non je me moque pas de toi. Je fais comme les méchants dans les films!
- Oui, c'est réalisable, l'encouragea Anastasia avec force de conviction. Vous pouvez le faire si vous y réfléchissez sérieusement, si vous testez votre personnage, si vous écoutez ce que je vous dis et si vous vous inspirez de vous-même. Pour le moment c'est ce que vous faites à peu près. La jeune femme ne pouvait nier que Michel-Ange l'écoutait mais elle doutait sincèrement d'avoir la même définition de "sérieux" que lui. Cela dit, ça ne voulait pas forcément dire qu'il ne l'était pas, à sa façon. Anya voulait bien croire que Michel-Ange prenait leur affaire avec gravité et qu'il donnerait le meilleur de lui-même déjà pour survivre une fois en infiltration mais aussi pour obtenir ce qu'il souhaitait : être réintégré aux forces de l'ordre de Storybrooke. La jeune femme aurait cru qu'il serait également pressé de mettre cette affaire derrière lui pour reprendre une vie normale (ce qu'il n'allait pas avoir pendant un moment), mais, manifestement, Michel-Ange avait l'air de penser que sa vie normale était pour ainsi dire inexistante, en tout cas en matière de relations. La jeune femme lui adressa une moue désolée. Malheureusement pour lui, Anastasia n'était pas la personne la mieux placée pour remonter le moral des gens dans ce genre de situation, en particulier quand la personne qui en aurait eu besoin ne lui était pas proche. Car c'était une chose de réconforter sa ville, le trésor de sa vie, et une autre de réconforter un jeune homme persuadé qu'il ne comptait plus pour personne. Un détail dont la profiler avait au demeurant déjà conscience. - Vous ne devriez pas dire ça. Que vous n'allez manquer à personne, explicita la jeune femme. Je me suis suffisamment renseignée sur vous pour être certaine que c'est faux. Cela dit, vous avez raison sur un point, poursuivit-elle sur un ton plus professionnel, avec lequel elle était, de fait, plus à l'aise. Il faut prendre le temps nécessaire et puisque c'est votre persona qui va devoir s'intégrer c'est effectivement mieux si vous étudiez les informations auxquelles nous avons accès pour proposer vous-même le plan d'approcher du cartel. On n'avait pas parlé de filature pré-infiltration à Anastasia mais elle n'y voyait pas d'objection, au contraire, aussi elle ne fit aucun commentaire à ce sujet, n'appréciant pas réellement de parler simplement pour parler. - Dans les grandes lignes de la mission, c'est totalement ça, s'autorisa-t-elle à conclure avant d'enchainer sur les fonctionnements des cartels afin de préparer Michel-Ange non seulement à devenir un autre (ça, c'était plutôt bien parti) mais aussi de le préparer à ce et ceux qui l'attendaient, concrètement. C'était pas ce qu'on pourrait appeler la partie la plus fun de la mission, ni pour Anya et certainement pas pour Michel-Ange, mais, comme le reste, elle était essentielle s'il voulait réussir. Même sans se sentir particulièrement proche du jeune homme, la profiler n'avait pas envie qu'on le leur expédie par la poste en pièces détachées ou qu'un bateau le repêche six mois plus tard près des docks. Et pour cela il fallait faire entrer dans sa tête qu'il serait peut-être amené à tuer de sang froid quelqu'un d'aussi doux et innocent qu'Amelia Peters, ça ne faisait pas peur à la rouquine qui sourit toutefois en l'entendant mentionner la qualité de ses pâtisseries. Sur ce point, pourtant très éloigné de leur sujet, Anya ne pouvait qu'abonder dans son sens : les pâtisseries vendues à La Pelle à tartes étaient franchement délicieuses et la rouquine y allait fréquemment, souvent accompagnée de sa fille qui était aussi gourmande que sa mère. Mais ce détail, Anya ne le partagea pas avec Michel-Ange. Très vite, le sourire laissa place au sérieux et les yeux bleu acier de la profiler commencèrent à scruter le jeune homme pour étudier ses réactions. Anya s'était attendue à le voir mal à l'aise car c'était bien normal de l'être quand on était une personne ordinaire. Michel-Ange n'aurait pas été dans la police, un jour, s'il avait été un tueur en série. C'était quand même très différent qu'une entrée par effraction dans son ancien appartement. Ainsi, comme la rouquine l'avait imaginé, Michel-Ange montrait des signes de malaise voire de dégoût à l'idée d'abattre une personne de sang froid. Il faudrait qu'il apprenne à contenir cette humanité et s'endurcisse quand il serait infiltré dans le cartel, sinon il n'y ferait pas long feu. Sans piper mot ni détourner le regard, Anastasia écouta sa réponse ou plutôt ses deux solutions. Abandonner la mission, qui était loin d'être l'idéal pour lui et sa carrière comme pour le démantèlement du cartel, ou la prise de contact, certes risquée, avec ses supérieurs hiérarchiques et mettre au point un scénario pour duper le cartel. - Je vous déconseille d'abandonner la mission si vous tenez à réintégrer la police de Storybrooke, commenta Anastasia après quelques instants. Et à démanteler le cartel, ça va sans dire, poursuivit la jeune femme. Ce serait possible, oui, de mettre en place un scénario similaire à ce que vous proposez mais uniquement si le meurtre qu'on vous demande de commettre ne doit pas être commis immédiatement. Comprenez : si on vous livre Madame Peters ou n'importe qui, les yeux bandés et ligotée, qu'on vous tend une arme et qu'on vous demande de tirer, c'est plus difficile de suivre votre deuxième option. Dans tous les cas, rassurez-vous, je doute que le cartel vous demande de la descendre, elle. Mais il faut, et j'insiste, que vous ayez conscience que ce genre de petite demande surprise peut vous arriver et il faut que vous soyez préparé à entendre ce genre d'horreurs. A entendre n'importe quelle horreur, en fait, se corrigea la profiler qui imaginait bien que le meurtre n'était pas le seul type de crime dans lequel un cartel comme le leur trempait. Pour le moment, reprit la jolie rousse en lui adressant une moue désolée, vous êtes pas trop prêt. Ca c'est un peu vu que vous étiez mal à l'aise, que vous êtes un gentil. Faut vous endurcir ou faire semblant de l'être, à minima. Ca va être un long travail pour vous, je peux vous regarder agir et vous conseiller du mieux possible mais je peux pas le faire à votre place. Anya se tut et laissa l'information s'imprimer dans l'esprit de Michel-Ange avant d'ajouter : - C'est plutôt une bonne chose que vous ayez réagi à ma demande, ça montre que vous n'êtes pas un psychopathe. Mais pour cette mission, c'est pas idéal. Bien, si vous n'avez plus de questions sur ces points, on peut enchainer, déclara la jeune femme en disposant d'autres impressions sur son bureau, face à Michel-Ange afin de voir ce qu'il allait déjà pouvoir en tirer. Voici la copie du dossier qui a déjà été monté sur le cartel. Qui, quoi, comment, où, les topos habituels, les preuves ou plutôt l'absence de preuve qu'on a contre eux, ce genre de choses. Ce sont des copies, je vois pas d'inconvénient à ce que vous les gardiez pour vous mais évitez de les perdre, OK ? A ces mots, les yeux bleu acier d'Anastasia croisèrent le regard de Michel-Ange et s'y attardèrent quelques instants. - Le prenez pas personnellement sinon ça va m'agacer. Mais faites attention dès maintenant à ce que vous dites, faites ou laissez trainer hors de chez vous. Ca se finit par souvent bien pour les têtes brûlées insouciantes dans ce genre d'histoire.
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« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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Bizarre ce gateau. Très bizarre pfiwhihi.
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Non je me moque pas de toi. Je fais comme les méchants dans les films!
Quand elle affirma que c’était faux, et que j’allais manqué, j’avais préféré détourner les yeux. L’entendre dire de la bouche de quelqu’un d’autres, c’était différent de s’en convaincre soit même. Je finis par relever les yeux vers elle, glissant une espèce de remerciement dans mon regard. « Merci. Vous avez certainement raison. »
Je remontais la pente, même si c’était dur. De toute façon, je n’allais pas rester un looser qui s’apitoie sur son sort toute ma vie. J’avais encore besoin d’un peu de temps, même si ça allait mieux. Et je savais d’expérience qu’on ne pouvait se sortir que seul de cette situation. En général, quand vous n’alliez pas bien, les gens avaient tendance à vous fuir. « Je veux réintégrer la police. Mais si j’abandonne la mission, c’est juste pour éviter de mourir. Je ne vais pas tellement bien en ce moment, mais pas assez pour que ma seule dépouille soit réintégrer. C’est ça que je voulais dire. »
Je ricanais, à ma propre autodérision. J’étais pas stupide à ce point là, j’avais un bon instinct de survie, d’ailleurs c’était certainement pour ça qu’on m’avait envoyé là bas. Avec ma détection du danger, j’étais également le plus à même de savoir quand la situation dérapait. Mais ça, bien évidemment je le gardais pour moi. « Ah, mais il y a une différence entre les entendre et les commettre. Ne vous inquiétez pas, si j’estime la situation irréalisable, je miserai sur mon adaptation. J’ai de bonnes bases là dedans, j’ai été élevé comme ça. Mon père est très darwinien. Ce n’est pas le plus fort, ni le plus intelligent qui survie. C’est celui qui s’adapte. »
Je lui adressais un léger sourire. C’était sous cette philosophie que nous avions tous survécu pendant des années, alors que nous étions des espèces… Plus que menacées. Et encore, c’était applicable aujourd’hui. Le vrai monde, était cruel et impitoyable. Si on ne s’adaptait pas, on périssait. J’aurai mieux fait d’adapter cet adage à ma propre situation. « Je ne vais pas les perdre, rassurez vous. »
Je plissais des yeux, observant chaque détails et lisant dans les grandes lignes pour le moment les informations que j’avais à ma disposition. Passant d’un passage à l’autre, puis revenant à un autre de temps en temps, je continuais de lire, avant de fermer le dossier. « Je le garderai uniquement une nuit et je le rapporterai ici. J’ai pas vraiment envie qu’on trouve ça chez moi si jamais ma couverture est percée à jour. »
Je pensais quand même à ma famille, chez qui j’habitais. Soupçonner quelqu’un de trahison, c’était une chose, trouver une preuve chez lui, s’en était une autre. Bien que j’aurai bien ri, de voir Maître Splinter ouvrir à quelqu’un du cartel. « J’ai des défauts, mais j’ai pas celui là, enfin je crois pas. »
Je marquais une pause, puis je levais les yeux au ciel, réfléchissant à ce que j’allais dire. Je pense que la séance était sur le point de se terminer, aussi il fallait qu’elle comprenne que j’étais prêt. « De toute manière, je ne suis ici que pour suivre ma peine, et pointer. C’est ce qu’il y a marqué dans la condamnation du tribunal. Que je dois pointer au commissariat toutes les semaines. »
C’était la raison que je venais de trouver pour effectivement effectuer des rapports quotidiens. Je ne savais pas si j’allais pouvoir effectuer ces démarches. Le plus efficace, aurait été de trouver un moyen de communication rapide, et très discret, comme un échange de téléphone. Je ne restais que quelques instants au commissariat, et si j’étais fouillé, on ne trouverait aucun document sur moi. « Le mieux serait d’ailleurs d’avoir deux téléphones identiques, avec les instructions et les rapports cryptés dans une application quelconque. Ainsi, je n’ai qu’à fournir le téléphone remplit d’information sur le cartel, et je n’ai qu’à reprendre celui avec mes instructions. C’est une bonne base pour communiquer. Vous avez un gars doué en informatique à la police ? Mon frère s’y connaît bien. Et c’est quelqu’un d’honnête. »
Anastasia Romanov
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Non je me moque pas de toi. Je fais comme les méchants dans les films!
Anastasia était contente, pour ne pas dire soulagée, que Michel-Ange n'ait pas envie de s'épancher davantage sur ses états d'âme. Plus, ça l'aurait mise mal à l'aise. Elle aurait été bien en peine de trouver les mots justes et, accessoirement, ce n'était ni le lieu ni l'endroit pour le sentimentalisme. Si Michel-Ange ne pouvait pas faire abstraction de ses sentiments, il n'avait rien à faire dans une mission d'infiltration d'un cartel de la drogue. Heureusement, malgré les apparences qui semblaient contre lui, le jeune homme semblait faire preuve de résilience et, comme pour prouver qu'il avait chassé ses pensées négatives de son esprit, réaffirma sa volonté de réintégrer la police - et celle de rester en vie pour ce faire. La jeune femme rousse opina. - Désolée d'apprendre que ça va pas fort, commenta la policière d'un ton plus sec que ce qu'elle avait cherché à produire. Ca serait mieux, pour vous, précisa-t-elle en poursuivant, que d'ici le début de l'infiltration vous ayez remis de l'ordre dans vos idées, réglé les problèmes qui font que ça ne va pas fort ou ce genre de choses. Je dis ça pour vous, assura la jeune femme en opinant une nouvelle fois. On n'est pas copains alors dans l'absolu je peux complètement m'en fiche que ça n'aille pas fort pour vous mais je sais par expérience que pour ce genre de travail il faut avoir les idées claires. Donc les problèmes, soit vous les réglez, soit vous les enfermez quelque part à double tour. Je vous fais confiance sur ce point, conclut Anya qui ne tenait pas particulièrement à savoir par quelles façons Michel-Ange allait remonter la pente qu'il avait dévalée et se retrouver dans un état d'esprit plus serein. Pour autant, le jeune homme, visiblement prompt aux confidences personnelles, expliqua à Anya quelle était la philosophie de son père et comment il se l'était réappropriée pour s'adapter. S'il appliquait ces enseignements à ses problèmes personnels, il pouvait probablement s'en sortir tout seul et les mettre derrière lui avant le début de son infiltration, non ? Laissant cette question en suspend quelque part dans son esprit, Anastasia rendit son sourire à Michel-Ange. Contre toute attente, la jeune femme ne détestait pas Michel-Ange, pas plus qu'elle ne le méprisait. Si elle restait sceptique quant au bien fondé de sa réintégration au sein des forces de l'ordre de la ville, cela ne l'empêchait pas de croire qu'il ferait effectivement tout ce qui était en son pouvoir pour réussir la mission. Et, d'un point de vue plus pratique, pour garder les documents confidentiels qu'elle venait de lui remettre... confidentiels et entiers. Même s'il s'agissait de copies, la rouquine n'avait pas spécialement envie de lui refaire des photocopies toutes les semaines parce qu'il était trop peu soigneux ou tête en l'air pour avoir conservé les feuilles dans leur intégralité. Ces feuilles, justement, Michel-Ange avait commencé à les étudier presque aussi rapidement qu'Anastasia les avait disposées devant lui. La jeune femme s'enfonça donc dans une position plus confortable dans sa chaise de bureau et croisa une nouvelle fois les bras sur sa poitrine. Elle continuait de l'observer pour essayer de comprendre quelles informations avaient retenu son intention en premier, lesquelles il avait survolé et deviner ainsi le fonctionnement de son esprit. Finalement le jeune homme referma le dossier et annonça qu'il ne le garderait qu'une seule nuit avant de le lui rendre. - Sage décision, approuva Anya dans un hochement de tête appréciatif. La rouquine jugea inutile de préciser que Michel-Ange ne commencerait pas à fréquenter le cartel dans la semaine et qu'il pouvait donc, en presque toute tranquillité, le conserver plus longtemps. Il devait le savoir mieux qu'elle, de toute façon, et la profiler ne voulait pas interférer dans sa façon de processer les informations. Michel-Ange était encore libre d'agir comme il le souhaitait. Pour aujourd'hui, Anya et Michel-Ange avaient fait le tour des questions préliminaires et des informations que la profiler pouvait d'ores et déjà fournir au futur infiltré. On ne pouvait pas tout à fait dire que les cartes étaient entre les mains du jeune homme, mais il avait de sérieuses pistes à creuser et semblait, lui aussi, avoir conscience que l'entretien prenait fin. Contre toute attente, il choisit de le conclure en mentionnant de nouveau sa condamnation, cette raison qui faisait qu'il était présentement assis en face d'Anastasia. A pointer toutes les semaines au poste, même si la rouquine était loin de s'occuper de ce genre de formalités (si tant est qu'on puisse appeler un pointage de la sorte), ils allaient forcément se croiser régulièrement, ce qui leur permettrait d'avancer sur leur dossier (et quel dossier !) en cours. - Je sais, se contenta de répondre la jeune femme d'une voix neutre. Pendant la phase de préparation, nous pourrons en profiter pour continuer de travailler votre persona. J'imagine que vous aurez le temps, de toute façon.... Surtout s'il tenait à ce point à réintégrer la police, ajouta silencieusement Anastasia avant d'écouter son idée, très hollywoodienne, de téléphones cryptés et d'y réfléchir quelques instants. - Ca doit pouvoir se faire, décréta-t-elle finalement. Je me charge de voir avec le service informatique et on en reparlera quand vous viendrez pointer la prochaine fois, OK ? Merci de proposer votre frère, je suis sûre que c'est quelqu'un de très bien, ajouta la jeune femme, plus par politesse que par conviction, mais on n'est pas une entreprise. On n'externalise pas vraiment ce genre de choses, sauf quand on peut vraiment pas faire autrement et dans ce cas là on prend des consultants assermentés, expliqua brièvement la profiler. La jeune femme ponctua cette dernière phrase d'un sourire qui se voulait désolé puis se leva de sa chaise. Elle contourna son bureau et tendit la main à Michel-Ange pour clore formellement leur échange. - A bientôt, Michel-Ange. Je compte sur vous pour bien travailler d'ici notre prochaine rencontre.
