« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« In our family portrait, we look pretty happy... seriously ? » Pink
J'avais suivi l'échange sans trop savoir que faire. Je me contentai d'observer Lily s'agiter. J'aurais voulu qu'elle se repose mais avec la double personnalité qui lui était imposée, ce n'était pas évident...
Quand je sentis la main de la jeune femme se poser sur mes fesses, je me raidis, sachant très bien que François profitait déjà de la situation, alors que je venais PRECISEMENT de lui dire le contraire. Puis tout continua de s'enchainer à une vitesse folle. Comme je ne comprenais que la moitié de la conversation, je décidai de rester silencieuse. J'avais l'envie dévorante de gifler François pour ce qu'il venait de faire, mais étant donné que cela signifiait frapper Lily, je me retins. J'avais appris à maitriser mes émotions et mon emportement. J'avais passé une longue période chez les moines bouddhistes, au Tibet, bien avant que ce dernier ne soit envahi par les chinois. J'avais ressenti le besoin de me libérer de toutes ces pulsions remplies d'amour qui m'habitaient depuis ma naissance. Cela m'avait été fort utile : désormais, je ne me jetais plus sur de parfaits inconnus. Je réfléchissais un minimum avant de choisir mes proies. Seuls les sentiments pour Hadès et Dyonisos demeuraient intacts, aussi vibrants qu'auparavant. Ce n'était pas pour autant que je ne luttais pas contre eux perpétuellement. Je ne voulais pas être dictée uniquement par mon instinct. C'était bien trop pathétique pour la déesse que j'étais.
Les paroles de François -car il ne pouvait s'agir que des siennes- allumèrent un feu là où les braises couvaient, dans mes entrailles. Je le fusillai du regard et répliquai aussitôt, le regard perçant :
"A ton avis, pourquoi ai-je bloqué l'accès de la ville à Judah ? Le fait d'avoir été un mortel les vingt dernières années t'a-t-il rendu idiot ?"
Je plissai des yeux avant d'ajouter, d'un ton acerbe :
"J'ai agi au plus pressé. Je pensais que j'allais mourir, emportée par ton âme accrochée à la mienne, alors j'ai décidé de protéger les seules personnes qui comptent à mes yeux car personne d'autre n'aurait été là. Une fois partie, personne n'aurait protégé notre fils et elle de l'abominable dieu des enfers !"
Je désignai Lily, ainsi que son ventre, avant d'émettre un bruit agacé du bout des lèvres. "Avant, jamais je n'aurais cru qu'il lèverait le petit doigt sur sa descendance." dis-je à mi-voix. "Mais les temps ont changé, il est en train de changer. Cette rousse, comme tu dis, le bouleverse totalement. Il est devenu encore plus imprévisible qu'autrefois car il ne veut pas reconnaitre qu'il éprouve des sentiments pour elle. Qui sait jusqu'où il ira pour refuser l'évidence ? S'il souhaite ravager la terre dans un champ de feu, qu'il le fasse, mais la fournaise n'atteindra pas Storybrooke. C'est l'unique limite à sa colère. Elliot et Lily doivent survivre. Elliot, il... il est la seule chose qui n'a pas été gâché. La seule personne qui illumine réellement l'univers depuis la nuit des temps."
Je baissai les yeux, le temps de me ressaisir. Parler de mon fils avec tant d'éloquence me remplissait à la fois de fierté et de désespoir, car tant de choses dépendaient de lui.
Relevant la tête, je m'aperçus que Lily paraissait troublée. Je me rendis compte de mon erreur. Je lui avais parlé en croyant avoir à faire uniquement à François, j'avais oublié qu'elle était là aussi, qu'elle m'entendait...
Je lui pris les mains et les serrai dans les miennes, penchant la tête vers elle en lui souriant.
"Je retire ce que j'ai dit tout à l'heure. Tu as besoin d'Elliot. Il faut que vous soyez ensemble. François se tiendra tranquille." dis-je d'un air menaçant. "Tu dois aller lui parler. Peu importe ce qu'il s'est passé entre vous, ça doit être réglé."
Mes yeux tombèrent sur ma tenue de vigile et j'émis un soupir désabusé. Me souvenant de ce que François avait demandé, je déclarai :
"J'ai acheté ce haut à la boutique du centre-ville, juste devant chez Granny's. On peut faire du shopping ensemble, si tu veux ! Je vais te rendre tellement belle qu'Elliot ne pourra pas faire autrement que de te pardonner !"
J'élargis mon sourire pour la rendre confiante, puis j'ajoutai à l'adresse de François, levant l'index vers le front de la jeune femme :
"Interdiction de mater pendant qu'on fera les essayages ! Je t'ai à l'oeil !"
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Evil is a point of view
Arpenter à jamais le royaume des cauchemars n'est pas sans une certaine ténébreuse splendeur.