« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Je venais de passer la plus belle journée de toute ma vie.
Les boutiques, tous ses vêtements, cela avait été... l'horreur totale. Est-ce que vous avez déjà vécu quelque chose en ayant l'impression d'être immergé dans un film d'horreur ? Eh bien voilà, vous avez le topo. J'étais médusé. Est-ce que les filles prenaient véritablement leur pied en dépensant des tonnes de dollars en fringues, en maquillage et en accessoires tout juste bon à rendre dingue ? (j'avais acheté un bracelet à breloques qui émettait un bruit de clochette à chacun de mes mouvements. C'était horripilant au possible).
Cependant, cette journée d'enfer avait été adoucie par la présence de Lily. Passer autant de temps auprès d'elle était un incroyable cadeau. Pour la première fois depuis ma "mort", je m'étais senti véritablement vivant. J'aurais pu passer l'éternité à simplement l'écouter parler, à la regarder essayer des vêtements. D'ailleurs, au moment des essayages, cette journée avait pris tout son sens. J'avais pu la contempler -en tout bien tout honneur, je n'étais pas du genre à mater. Non, non ! Quand cela avait été mon tour, j'avais tout naturellement enlevé mon haut au milieu du rayon. A ce moment-là, je m'étais aperçu qu'un gars louchait dans ma direction. J'avais baissé les yeux sur mon soutien-gorge avant de plaquer les mains sur ma poitrine, tentative bien dérisoire de masquer ce qu'il avait déjà vu en 3D. Il fallait vraiment que j'apprenne à me comporter comme une fille, mais c'était tellement difficile !
Le temps avait filé à la vitesse d'un tour sur les montagnes russes. Nous nous trouvions non loin de l'appartement de Lily, marchant cote à cote. Aucun de nous ne voulait briser la magie de l'instant même si l'on sentait que ce moment délicieux touchait à sa fin. Je fixais mes pieds, ne sachant que dire, quand soudain, les paroles de Lily me firent redresser la tête. Je dévisageai la jeune femme, à mi-chemin entre l'égarement et la joie. Avais-je bien entendu ou mon imagination me jouait des tours ? Elle tenta de se rattraper comme elle put, mais cela n'altérait en rien ce qu'elle venait de me proposer.
"Okay !" fis-je un peu trop brusquement, de peur qu'elle ne change d'avis. "Okay, tout ce que tu veux ! Enfin je veux dire... on peut monter chez toi. Juste pour dormir. De toutes façons, je ne vois pas ce qu'on pourrait faire d'autre..." ajoutai-je avec un sourire niais. "Je sais pas comment ça se passe entre deux filles. J'ai jamais voulu regarder de vidéo là-dessus... je pensais pas que ça allait me concerner un jour !"
Mais pourquoi je n'arrêtais pas de parler ? Pourquoi ne pouvais-je pas me la fermer ? Alerte rouge ! Alerte rouge ! Je voyais au regard de Lily que j'étais en train d'entrer en zone interdite. De toutes façons, je ne voulais pas m'aventurer là-dedans ! J'étais un mec, à la fin ! Je ne voulais pas de tous ces trucs de filles ! Je passai une main dans ma nuque, histoire la décontracter, mais le bruit de clochette de mon bracelet à breloques me stressa davantage. Je baissai le bras -TIDING !- je plaçai la main sur ma hanche -TIDING !- et finalement, n'en pouvant plus, j'enlevai le bracelet pour le jeter dans le seul sac en papier que je tenais dans mon autre main. J'avais fait quelques achats, rien de très féminin. J'avais opté pour un pantalon qui ne me serrerait pas au niveau des hanches, et quelques débardeurs coupe femme avec un croisé dans le dos (j'avais toujours trouvé ça trop sexy).
Lily avait proposé de m'apprendre le B à BA du maquillage? Je grimaçai malgré moi. Je n'étais pas certain de vouloir tout ça. Mieux valait y aller mollo pour le moment. Un petit pas chaque jour. J'aurais trop l'impression d'être un drag-queen, autrement. "J'aurais aussi des "quoi" ?" demandai-je, en haussant un sourcil anxieux. "Des... oh. Des trucs. Je sais pas, j'espère pas ! J'en ai déjà parlé avec Camellia, elle se moque de moi depuis que je suis revenu... comme ça." fis-je avec une moue en tirant sur mon tee-shirt trop large pour me désigner. "Je pense qu'elle m'aidera au cas où. Dans les toilettes, elle a tout un arsenal pour parer à ce genre de... débordement."
J'eus un regard fuyant, espérant qu'elle allait vite changer de sujet car rien que le fait d'y penser, j'avais des sueurs froides. Heureusement, elle me parla pyjama, preuve qu'elle voulait vraiment que je passe la nuit chez elle. Je me sentais tout frétillant, tout heureux. Puis, son comportement changea, comme si elle prenait conscience de quelque chose qui m'échappait. Elle sortit les clés de chez elle. Je la regardai avec des yeux ronds. Pourtant, je croyais qu'elle les avait oubliées dans l'appartement ? Je ne comprenais plus rien... Elle voulait rentrer, elle ne parlait plus que je l'accompagne... Je sentis mon coeur dégringoler dans mes chaussettes.
"Je t'aime Elliot, mais c'est dur..."
Zoooou ! Mon coeur remonta dans ma poitrine avec la puissance d'un avion à réaction. Je plantai mon regard dans le sien, totalement désemparé. C'était la première fois qu'elle me disait une telle chose... mais en même temps, c'était tellement douloureux à entendre. Cette douleur sourde dans sa voix... Je me mordis les lèvres. J'avais envie de lui dire la même chose -pour tout avouer, ça faisait un moment que je le voulais, mais je ne savais jamais saisir le moment adéquat- mais comment faire sans la détruire ? Plus que je l'aimais, et plus elle en souffrait.
Tout aurait été plus simple si j'étais resté un mec. Nous nous serions disputés une fois ou deux encore, puis nous nous serions remis ensemble et tout aurait été beau et bleu, comme dans un rêve...
J'aurais tant aimé que tout soit idéal. Nous transporter dans un pays parfait où tout serait simple....
J'eus l'impression de recevoir une décharge électrique. Mon cerveau s'ébranla sous l'effet du coup de jus, et je clignai des yeux par-dessous ma frange brune. Puis mon regard s'éclaira en une expression légèrement hallucinée.
"Mais oui ! C'est tellement évident !"
Sans m'expliquer, je m'avançai vers Lily et passai mes bras autour d'elle. Le contact était des plus étranges, car comme je faisais pratiquement la même taille qu'elle, je manquai de manger une bonne partie de ses cheveux. Je posai ma tête dans le creux de sa nuque et fermai les paupières, un vague sourire au coin des lèvres. Je ne lui laissai pas le temps de se dégager. Je voulais nous déplacer.
Une onde nous enveloppa peu à peu. Un crachin commença à tomber sur nous. C'était moite et légèrement froid. Puis, l'eau ondula en rond autour de nous sans nous atteindre. Je me sentis décoller du sol avec Lily dans mes bras. Le temps de rouvrir les yeux, nous nous trouvions au milieu de sa chambre.
"Wouah..." fis-je en m'éloignant légèrement de la jeune femme sans la lâcher pour autant. "C'était pas du tout comme avant, mais en fait, j'aime ça ! ça rafraîchit ! Tu préfères quoi, toi ? Les flammes ou la tornade d'eau ? Téléporteur Elliot, nouvelle version !"
Je me reculai enfin, bombant le torse d'un air supérieur. Puis, me souvenant que je n'avais plus de torse mais une poitrine, je rentrai la tête dans les épaules. Je n'allais pas entamer mon moral pour si peu. Je savais exactement quoi faire.
"Viens, allonge-toi !" m'écriai-je d'un ton exalté.
Je pris mon élan et sautai sur le lit, atterrissant sur le flanc. Je rebondis quelques secondes, mes cheveux volant en l'air, avant de tapoter le matelas juste à coté de moi avec un regard éloquent. Puis je roulai des yeux devant son hésitation.
"J'ai un plan d'enfer !" expliquai-je avec un grand sourire. "Tu te souviens d'Emma et moi en mode chaud lapin ? Bah je peux faire pareil avec nous ! Enfin... pas en mode chaud lapin !" me rattrapai-je en bégayant à moitié. "C'est juste que... si je peux emmener quelqu'un avec moi dans un rêve... je me dis que je peux peut-être prendre l'apparence de qui je veux ? Genre... être de nouveau moi ! Dans le sens... être un garçon."
Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? D'un côté, je n'étais pas sûr et certain que cela allait fonctionner. Je n'avais fait ce genre de rêves qu'une seule et unique fois, et on ne pouvait pas dire que j'avais contrôlé grand-chose... O_o Néanmoins, je fixai Lily d'un air assuré. J'avais tellement envie de savoir si je pouvais être de nouveau un mec, même si ce n'était qu'une illusion ! L'espoir fait vivre, comme on dit. Et là, j'avais cruellement besoin d'espoir.
Lily Olyphant
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...j'étais pratiquement sûre d'avoir compris ce que Elliot me proposait. Pratiquement... Mais pourquoi il avait eu besoin de me rappeller qu'il avait déjà fait cette expérience avec Emma? J'aurai bien relevé ce qu'il venait de dire et je pense que j'aurai pu lui faire la morale si je n'étais pas autant excitée à l'idée de pouvoir le retrouver... Elliot, mon Elliot! Ca semblait suréaliste, mais est ce qu'il pensait bien à la même chose que moi? Est ce que c'était vraiment possible que si il arrivait à rêver de nous deux, ça le ferait revenir? Même si ce n'était que pour une nuit?
"Si ça marche... On pourrait faire ça toutes les nuits, c'est ça?"
Pourquoi les nuits? Il pouvait rêver le jour aussi. Il pouvait même ne pas se réveiller du tout et on resterait éternellement dans son rêve. Cette idée m'avait faite sourire, même si elle m'effrayait énormement. Non... C'était pas une bonne idée, je ne pouvais pas le laisser faire. J'étais sûre que si je m'allongeais à côté de lui et que je faisais ce qu'il voulait, ça changerait notre existence à jamais. C'était trop risqué. J'avais déjà vue des gens vivre que dans les rêves et ça ne leur avait pas réussi. Je ne pouvais pas le laisser faire. Mais je ne pouvais pas non plus lui briser tous ces rêves d'un coup, comme ça...
J'avais pris une grande respiration et tout en lui souriant, j'étais venue m'allonger à ses côtés. J'avais pris soin de retirer mes chaussures, pas comme lui... Et j'avais bien mis ma jupe pour pas qu'elle se froisse. Une fois allongée, je m'étais mise bien droite, sur le dos. Je voulais fixer le plafond, car quand je lui dirai que ça ne serait pas possible, qu'il ne fallait pas se laisser aller à rêver, ça lui briserait le coeur et le voir triste, ça briserait le miens par la même occasion.
"Tu sais, si ça... ne marche pas, voir même si tu changes d'avis ou... Enfin, on est pas obligé... On est bien comme ça aussi..."
Je n'en pensais pas un mot. On était bien quand on était tous les deux, mais ça nous conduirait où de rester ensemble? J'avais tellement envie qu'il redevienne lui, même si ce n'était que pour une heure ou deux. Je m'étais passée une main sur le front. Fallait pas! Fallait pas! Fallait pas! J'avais fermé les yeux. Non! Non! Non! Falait pas le laisser faire, fallait pas nous emmener droit vers le mur.
"Elliot, je ne veux pas... c'est..."
Je m'étais tourné vers lui, histoire de pouvoir le regarder dans les yeux en lui disant cela, mais quelque chose avait changé en lui. Quelque chose qui avait fait faire un bond à mon coeur. Ses yeux... ses cheveux... sa bouche... Plus je le détaillais, plus je souriais.
"Tu..."
Je ne savais pas comment le lui dire, car il ne s'était pas endormi et moi non plus. C'était... inimaginable... Je me demandais comment il avait fait, mais ça avait marché! Ca avait marché et là j'avais pas besoin de culpabiliser ou autre, car on ne dormait pas. J'étais bien réveillée, je le sentais. Car si je dormais, je ne serai pas aussi excitée et je ne sourirais pas Jack Nicholson dans Batman. Le premier, celui où y'a Michael Keaton. Je l'avais toujours trouvé terriblement sexy cet acteur. Un peu comme Elliot. Du moins au niveau des cheveux, ils étaient bruns tous les deux. Ca y est, je déraillais à nouveau. Fallait rester concentrer, mais j'avais un mal fou à me contenir et à ne pas exploser.
"Elliot! Elliot! Elliot!" lui avais-je dit plusieurs fois tout en souriant, encore, ça devenait lassant et en le pointant du doigt. Doigt que j'avais posé tout contre son torse, tout en frémissant.
"Tu ne te trouves pas différent?"
Je m'étais approché de lui pour déposer un baiser sur sa joue, puis tout doucement, je m'étais dirigé vers ses lèvres. Mon dieu que c'était différent... Etrangement, je préférais ses douces lèvres de quand il avait été une fille, mais ces lèvres là m'avaient manquées. J'avais passé une main sur ses joues et sans lui laisser le temps de réaliser ce qui c'était passé, je m'étais mise à califourchon sur lui.
"On ne rêve pas! T'as vue? C'est... Magique. J'allais te dire que je ne voulais plus, vue que je pensais que rêver de ça, ça serait bizarre et ça ne nous réussirait pas pour la suite, mais regarde toi. Tu es un véritable petit garçon!" avais-je dit en rigolant, tout en voulant imiter un conte que j'avais lu par le passé et en me posant en même temps la question de si c'était pas un peu bizarre ce que je venais de dire. Pour ne pas lui laisser le temps de répondre, je l'avais embrassée à nouveau. Puis tout à coup, je m'étais reculée, restant toujours sur lui, mais mon visage bien éloigné. J'avais pris une mine suspecte...
"Dites voir jeune homme... Vous vouliez me faire venir dans votre rêve pour faire quoi?"
Ben oui, il avait pas arrêté de parler de Emma et il avait bien insisté sur le fait que les rêves avec lui, c'était... Enfin vous voyez... Alors pourquoi voulait il absolument que je vienne dans son rêve, même si là on était toujours dans la réalité? Hein? Pourquoi? Etrangement, cette idée ne me dérangeait pas. Au contraire, ça me démangeait même! Mes mains avaient glissés jusqu'à sa chemise pour en déboutonner des boutons, avec un petit sourire en coin.
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« What a wicked game to play, to make me feel this way. What a wicked thing to do, to let me dream of you. What a wicked thing to say, you never felt this way. What a wicked thing to do, to make me dream of you and, I want to fall in love (This world is only gonna break your heart). No, I want to fall in love (This world is only gonna break your heart)... With you. » Chris Isaak
Toutes les nuits... Je frissonnai. Je m'étais juré de ne pas me laisser aller à des pensées déplacées, mais là c'était Lily qui me provoquait. Non Elliot, calme ton esprit, ce n'est pas le moment pour ça. Elle s'allongea à coté de moi, ce que je pris comme une approbation. Je me laissai tomber sur le dos et fermai les yeux, les paupières plissées dans une expression concentrée.
Endors-toi, endors-toi, endors-toi !
Plus facile à dire qu'à faire. En plus, j'étais dans un tel degré d'excitation que j'avais bien du mal à me détendre pour trouver le sommeil. Sentir Lily si proche de moi, réentendre à l'infini ses dernières paroles... Toutes les nuits... Toutes les nuits...
Rien à faire. Je n'y parvenais pas. Agacé, je rouvris les yeux et me tournai vers elle, donnant un coup dans le coussin avant de glisser mes mains en dessous. Elle semblait indécise et troublée. Que s'était-il passé ? Je n'avais absolument rien fait !
Elle répéta plusieurs fois mon nom, comme si elle n'en revenait pas. Euh... oui, c'est moi Elliot. Je sais, je suis une fille, mais mon prénom est resté le même... Elle finit par poser un doigt contre mon buste. Je tressaillis mais ne bougeai pas d'un millimètre. Elle me perturbait.
"Tu ne te trouves pas différent?"
Pas spécialement, mais elle en tous cas, j'avais bien envie de lui demander si elle n'avait pas un peu de fièvre. Elle me dévorait des yeux. Sans prévenir, elle s'approcha pour effleurer ma joue de ses lèvres. Je frémis et restai figé, la bouche entrouverte... bouche qu'elle captura de la sienne, avant de me faire rouler sur le dos et de se mettre au-dessus de moi.
Eberlué, je la dévisageai.
"Je... je suis un quoi ?"
Ma voix en était le témoignage flagrant. Je portai une main tremblante à ma gorge et déglutis avec peine en sentant que ma pomme d'Adam était de retour. Puis je passai une main dans mes cheveux. Ils étaient plus courts et ébouriffés, comme avant !
"Je suis de nouveau moi !" m'écriai-je. "Je suis MOI !"
Comme j'aimais le timbre viril et grave de ma voix ! Je m’amusai à faire plusieurs notes, notamment le Figaro, Figaro, Fiiiiigaro sur un ton de ténor mais m’apercevant que ça devait sûrement paraître, bizarre, je me stoppai. En plus, ça me faisait penser à ma colocataire, ce qui n’était pas vraiment le truc à faire en cet instant. Je levai le poing vers le plafond en signe de triomphe et levai les yeux vers Lily pour lui lancer un regard ravi plein d'exaltation. Cette dernière me renvoya un regard suspicieux avant de poser une question qui me fit rosir le bout des oreilles. Mais je lui fis remarquer sur un ton malicieux :
"Eh mademoiselle ! Je vous signale que c'est vous qui êtes à califourchon au-dessus de moi !"
Je n'en revenais toujours pas de ce brusque changement. Je palpai mon torse de mes mains fébriles, les fit descendre légèrement, mais en effleurant les cuisses de Lily, je les fis remonter comme si je m'étais brûlé. Tout était là, tout avait l'air à sa juste place. Le regard intense qu'elle me jeta m'enflamma de la tête aux pieds. Confirmation : TOUT était de retour et tout avait l'air de fonctionner correctement. "Comment c'est possible ?" balbutiai-je. "J'ai réussi à m'endormir aussi vite ? Bon, faut dire que quand j'étais au lycée, j'étais capable de dormir dans le couloir entre deux cours, alors pourquoi p... Hmf !"
Je n'avais pas eu le temps de terminer ma phrase que Lily avait fondu sur moi pour m'embrasser à nouveau. Je suffoquais presque sous l'assaut de ses baisers. Je restai tétanisé un bref moment, me cramponnant à la couverture, puis soudain, je la saisis par la taille et me redressai, nous faisant basculer en avant sur le bord du lit. Je lui rendis son baiser avec passion et impatience. Je la voulais, elle me rendait totalement dingue...
Je ne voulais pas m'éloigner d'elle. Je voulais que nous ne fassions qu'un. Néanmoins, je trouvais le courage de me reculer juste assez pour dire, d'un ton saccadé :
"Lily... c'est trop dingue ce qui nous arrive..."
Etre avec elle dans un rêve, c'était toujours mieux que de ne pas du tout partager sa vie. Je pouvais m'accommoder du "presque bien", du moment que c'était en sa compagnie. Dans les rêves, aucun super pouvoir ne pourrait venir troubler cet instant. Je n'allais ni m'enflammer, ni inonder le matelas sous le coup d'une émotion trop forte... Il n'y avait qu'elle et moi. C'était incroyablement... excitant.
Je sentais son souffle contre mon visage. Son haleine sentait la fraise et la réglisse. J'avais envie de la manger toute crue. Mes mains caressèrent son dos tandis que je la plaquai contre moi, l'embrassant à nouveau. Puis, mes doigts trouvèrent le chemin de son chemisier. Mes mains s'engouffrèrent en dessous, remontant lentement le long de sa colonne vertébrale...
Lily Olyphant
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Oh mon dieu, oh mon dieu, oh mon dieu ! J'en avais mis de partout ! J'avais beau frotter, frotter, ça ne voulait pas partir. Le tshirt était imprégné de cette substance blanche à l'odeur mentholée. Je frottais, frottais encore. J'avais passé un peu d'eau dessus. D'abord froide, puis chaude, mais rien y faisait. Dire que c'était le tshirt d'Elliot que je lui avais emprunté en quittant le lit. J'espérais qu'il ne tenait pas trop à son haut. En arrivant dans la salle de bain, j'étais tellement excitée que sans trop savoir comment j'avais fait, tout était partit d'un coup, remplissant le tshirt de haut en bas. J'avais poussé un cri qui n'avait pas réveillé mon bel étalon et j'avais commencer à frotter le dentifrice qui se trouvait sur le tshirt.
Le mieux c'était encore de le retirer et de le passer en machine. Je m'y étais attelée de suite et j'avais attrapée une serviette qui se tenait là. Je l'avais passée autour de moi et j'avais quittée la salle de bain en route vers la buanderie. En passant par la cuisine qui se trouvait sur mon chemin, j'étais encore en train de bouger mon corps au rythme de la musique que j'avais dans ma tête. Je ne préfèrais pas chanter les paroles à voix haute, car c'était déjà assez perturbant d'avoir cette chanson qui tournaient en boucle dans mon cerveau. A proximité de la table à manger, j'avais arrêtée de danser, me contentant de faire un petit coucou de la main à William, qui buvait son café, de l'autre, je tenais encore ce fameux tshirt que je tentais de cacher au mieux derrière mon dos.
"Salut... C'est.. mon tshirt du mardi, je vais aller le mettre dans la machine."
Je m'étais éclipsée sur la pointe des pieds, puis j'étais repassé par la cuisine une fois le tshirt mis dans la machine. Avant de disparaître dans l’embrasure de la porte, je m'étais arrêté et j'avais tourné la tête vers William, en plissant les yeux à leur maximum.
"Tu n'as rien entendu de bizarre cette nuit? Je crois que nos voisins sont un peu bruyants. Faudrait que t'aille... Enfin j'irai moi même leur dire un mot, laisse moi faire."
Je lui avais fait un petit sourire, puis je m'étais éclipsé sur la pointe des pieds. La seule chose que William m'avait répondue, c'était :
"C'est marrant, la fille d'en haut doit aussi s'appeler Lily à ce que j'ai entendu..."
J'avais fermé totalement les yeux, en fronçant mes joues, puis j'étais retourné dans ma chambre sur la pointe des pieds. S'il pensait que je ne l'avais pas entendu, on en parlerait plus. Une fois de retour dans mon chez moi, j'avais vue la forme volumineuse sous mes couvertures bouger. Elliot était sans doute en train de se réveiller. Il était temps, grand paresseux, pensais-je avec un petit sourire en coin. J'avais laissé tomber ma serviette de bain, qui me montrait sous mon plus beau jour, puis je m'étais glissée sous les couvertures. Je m'étais allongée sur le dos et j'avais poussé un grand soupire. Ca avait été tellement... Rythmé - magique - sexuellement bon - tendre - appétissant Rahhhhhhh ! J'avais envie de hurler son nom, mais très mauvaise idée avec Will à côté.
Ca y est, la forme était en train d'émerger. Je m'étais tournée sur le côté, passant une main dans mes cheveux pour les mettre en arrière. J'avais descendu un peu la couverture et j'avais levé les sourcils plusieurs fois, mais il m'était du temps à quitter sa position. Non mais, j'allais pas attendre toute la journée. J'avais un peu grattouiller la couverture pour lui faire comprendre de sortir rapidement. Une tête avait émergée et j'avais fait la chose la plus appropriée possible...
Ok, j'avais fini par crier son nom, mais c'était pas par joie, mais plus par surprise. J'y avais cru, j'étais persuadée que Elliot resterait Elliot, mais non, ce n'était vraiment qu'un rêve et voilà que Elliot était redevenu cette jeune femme brune. J'avais relevé rapidement les couvertures. J'avais senti son regard un peu trop insistant sur ma poitrine. Il ne fallait pas paniquer, après tout, cette fille, c'était Elliot et je savais exactement ce qu'il me restait à faire pour arranger la situation. Je lui avais fait un petit sourire, puis je m'étais approché de lui - d'elle - et je lui avais fait un rapide bisou sur les lèvres. C'était pas si écœurant que cela. Puis, je m'étais rallongée totalement sur le dos, j'avais fermé les yeux et j'avais attendu.
"Tu me dis quand c'est bon."
Il allait à nouveau nous faire rêver, il allait y arriver. Pas question que je parlerai avec cette jeune femme de la nuit que je venais de passer avec mon amant. Une fois que Elliot sera de retour, faudra qu'on mette les choses au clair, car on aurait déjà dû le faire avant. D'un, il fallait qu'on parte du principe que c'était lui et moi et personne d'autre. Ensuite, ça serait qu'en rêve, après tout, même si c'était bizarre, c'était pas mal du tout. J'avais pris autant de plaisir qu'en vrai, surtout quand il avait... Et... Oula... Oh mon dieu, fallait que je me calme, j'étais en train de me dandinet dans le lit. J'avais ouvert tout doucement les yeux. Je voyais toujours cette jeune femme.
"Attend attend, je me concentre. Mais c'est pas facile, c'était... Rien que d'y penser... Enfin tu vois? Non, surement pas. Bon, je me concentre."
Elle ne pouvait pas comprendre, mais lui oui. J'étais prête pour une grande discussion ou un nouveau round si il en avait envie. Rien que d'y penser, ça m'avait fait sourire. C'est fou ce qu'il pouvait être endurant. Rien à voir avec mes anciens petits copains, mais d'un côté, lui, il était un dieu, ça jouait peut être. Je demanderai à Merida. Pourquoi à Merida? J'avais entendu parler d'elle et Judah, mais peut être que c'était pas ce que je croyais. Je lui demanderai quand même. Et si c'était pas parce qu'il était un dieu? J'étais peut-être juste chanceuse? Et lui il était peut être vraiment extrêmement doué, surtout quand il était en haut et qu'il... Oula, et qu'il... Arrête de te dandiner Lily ! J'avais envie de me cogner la tête contre le mur. Au lieu de ça, j'avais pris mon oreiller et je me l'étais mis sur le visage.
"Che mech Concchentre." avais-je marmonné à travers l'oreiller.
Je voulais vraiment me concentrer, je faisais tout pour en tout cas.
Elliot Sandman
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J'avais l'impression de flotter sur une eau douce et délicieuse. Le temps n'avait plus aucune emprise sur moi. Bras et jambes écartés, je dérivais vers l'infini et au-delà... Les nuages me fixaient de leurs formes voluptueuses, mon regard se noyait dans l'azur. Jamais encore je ne m'étais senti aussi bien. Ce n'était pas un rêve, c'était une réalité tangible.
Puis, peu à peu, les nuages prirent une consistance plus compacte et descendirent lentement du ciel pour m'envelopper. Je n'étais plus étendu comme une étoile de mer mais recroquevillé sur moi-même, la tete reposant contre un oreiller de plumes. Je soulevai les paupières. La couverture était rabattue sur moi, et la lumière du jour filtrait à travers celle-ci, projetant des éclats orangés sur le matelas. Je remuai légèrement. Puis, enfin, ma tete émergea de la couverture. Je clignai des yeux, la lumière m'aveuglant à moitié, et je manquai de tomber du lit en entendant quelqu'un crier mon nom à coté de moi.
Mon coeur battait la chamade. Je déglutis avec peine et me tournai vers la personne, l'air hagard. C'était Lily. Ok. Lily criait comme une hystérique en me voyant. Bonne ou mauvaise chose ? Je ne savais pas trop quoi en penser. Mon esprit était encore ailleurs. Les souvenirs me submergèrent et je me laissai aller à sourire béatement. Wow, quelle nuit...! Mon sourire s'accentua tandis que mon regard tombait sur les atours de Lily. Elle ne s'était pas aperçue que la couverture avait légèrement glissé de sa poitrine. Je m'approchai d'elle dans l'intention de la prendre dans mes bras pour l'embrasser, mais à cet instant précis, allez savoir pourquoi, je passai une main dans mes cheveux... et me retrouvai à nouveau les doigts prisonniers de ma chevelure. Je me mordis les lèvres, restai immobile quelques secondes, avant de dire d'une toute petite voix :
"Je suis de nouveau une fille, c'est ça ?"
Le timbre de ma voix me le confirma. Je laissai échapper un cri plein d'impuissance avant de me laisser tomber en arrière. Je rebondis sur le matelas et sentis mes cheveux chatouiller mes joues. C'était vraiment pénible, ce truc. Pourquoi, pourquoi le rêve devait-il déjà prendre fin ?
Je sentis les lèvres de Lily se poser sur les miennes. Je tressaillis mais me laissai faire, apaisé par ce simple contact. Ses paroles me motivèrent davantage. Je fermai les yeux et me concentrai. J'avais bien réussi à redevenir un mec une fois, je pouvais très bien recommencer ! Je me focalisai sur mon ancienne apparence, puis réfléchis sur l'aspect que le rêve pourrait avoir, cette fois-ci. Je pouvais nous faire apparaître n'importe où. Au sommet d'une montagne, dans un restaurant, sur un gratte-ciel... Ce n'était qu'un décor.
Cependant, le principal ne semblait décidé à changer. Je rouvris les yeux et levai les mains devant mon visage. Mes doigts étaient toujours fins et graciles, de vraies mains de fille. Je poussai un nouveau soupir avant de plaquer mes bras le long de mon corps.
"Je crois que je suis trop crevé pour nous refaire... décoller." fis-je d'un ton navré.
Je n'osais pas regarder Lily. Elle allait me prendre pour quoi ? Pour un type incapable d'en rester un plus d'une nuit ? Techniquement, j'avais brûlé deux fois plus d'énergie qu'un homme normal, étant donné que j'avais du faire preuve d'endurance tout en maintenant mon apparence masculine... Malgré moi, les souvenirs refirent surface dans mon cerveau, m'embrouillant l'esprit au lieu de m'aider. Je rougis légèrement avant de m'enfoncer davantage dans les couvertures.
Je risquai enfin un regard vers Lily et me rendis compte que sa tête avait disparu sous l'oreiller. Je me mordis les lèvres, attendri par sa réaction, et oubliai aussitôt toutes mes angoisses pour glisser vers elle et soulever le coussin.
"Paradise Land est fermé pour la journée, il va falloir attendre pour y retourner."
Mon dieu que je me sentais con de dire ça... On aurait dit un gamin de cinq ans. Je dévorai Lily des yeux. Elle était tellement belle. La lumière du jour donnait des reflets cuivrés à sa peau. Je n'hésitai pas une seconde avant de déposer un tendre baiser sur son épaule nue. J'inspirai son odeur à pleins poumons en fermant les yeux.
Subitement, je me rendis compte que je la couvrais de baisers. J'étais remonté le long de son bras, en avait déposé quelques uns au creux de sa nuque, avant de capturer ses lèvres. Je n'arrivais pas à me rassasier d'elle. Je me plaquai contre elle mais cessai subitement de l'embrasser en sentant les courbes de nos corps seulement arrêtés par le drap qui nous séparait. C'était euh... vraiment bizarre comme impression.
"Euh..."
Je m'éloignai en me dandinant dans la couette, comme une chenille handicapée. Un petit silence gêné s'installa, puis je décidai vaillamment de le briser. Après tout, j'étais l'homme de la situation (aha...).
"Au moins, on sait que c'est possible. Je veux dire... dès que je serai regonflé à bloc, on pourra recommencer !" fis-je, exalté et plein d'espoir. "Enfin... on pourra retourner dans le rêve, pas forcément pour... refaire ça ! On fera ce que tu veux !" ajoutai-je précipitamment. "Du moment que je suis un mec, on peut faire tout ce que tu veux !"
Elliot, pitié, tais-toi. Mais juste avant, j'avais vraiment envie de savoir si elle avait autant aimé que moi. C'était délicat à demander... Je décidai de choisir la technique la plus stupide qui soit :
"C'était génial, hein ?" fis-je comme un demeuré, la voix rauque.
J'avais envie de me planquer sous la couette tellement je me sentais idiot, mais j'aurais paru encore plus crétin en faisant cela. Je tapotai donc des doigts sur le rebord de la couette, l'air pensif. J'aurais tellement voulu redevenir un mec... Pourquoi cela me semblait-il si difficile alors que rien ne m'était impossible la nuit dernière ?
Subitement, tandis que mes idées se faisaient plus claires, un autre gros point d'interrogation prit une place énorme dans mon cerveau. Je glissai mes mains sous la couette pour effleurer mon corps nu. Gloups. Ok, il y avait un problème.
"Attends... on s'est endormi avec nos vetements et on se réveille... totalement nus. C'est un reve normalement, non ? C'était bien un reve ?!"
Je ne savais plus quoi penser. C'était très perturbant. J'essayai de me souvenir comment s'était passé le réveil lors de mon reve troublant avec Emma. J'avais l'impression que je m'étais retrouvé dans le lit, seul, et nu comme un ver également. Je me cramponnai aux couvertures, en proie à un doute affreux. "Oh puta*n, je crois que c'était pas un reve !" réalisai-je, les yeux écarquillés devant cette révélation.
Logique : un reve ne pouvait pas empiéter à ce point sur la réalité. Mais alors... ça voulait dire que je pouvais me retransformer à volonté ? Garçon, fille, garçon fille... interchangeable ? Comment devais-je faire pour que ça reste permanent ? Oh, tellement de questions et si peu de réponse... "ça va, tu es sure ?" m'enquis-je en me tournant brusquement vers Lily. "Je suis désolé, je... si j'avais su que c'était réel, j'aurais été, disons... plus prévenant."
Non pas que je me sois comporté comme une brute lors de notre calin brulant, mais croyant etre dans un songe, j'avais joué les super-héros. J'avais fait de ces trucs... En y repensant, le rouge me monta aux joues. Notre situation devenait vraiment de plus en plus compliquée...
Lily Olyphant
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Lucy Hale ♥
« Copain Grand Sourire ! »
« T'inquiètes Elliot, c'est
pour Halloween... un déguisement...
mais ça fait mal... »
| Conte : Dumbo ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Dumbo ☣ l'éléphant qui sait voler. ϟ
Plus prévenant? Il était sérieux? Ca m'avait bien fait sourire de l'entendre dire ça. Il avait été parfait et maintenant je n'avais qu'une envie... Lui sourire et fuir. Que ça avait été un rêve ou non je ne voyais pas de différence, la seule chose perturbante, c'est qu'il était encore une fille. Ca aurait pu marcher, il aurait pu rester un petit garçon, comme quoi j'avais jamais de chance. Mais c'était pas grave, parce que je savais ce que j'allais faire. Continuer à sortir avec lui, mais sans pour autant le voir, car ça compliquerait tout de se voir. J'avais un bon plan. Pour ça que je m'étais levée, que je lui avais fait un petit sourire, un clin d'oeil et que j'avais quittée la pièce... o_O
A suivre dans : http://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t8640-cha-va-pas-chetre-cholie-za-foir-fe#70438 Cha va pas chetre cholie za foir!! o_O