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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Le diable ne se cache plus dans les détails } feat Emaline Songbird

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E. M. Kowalski
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E. M. Kowalski

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Le diable ne se cache plus dans les détails } feat Emaline Songbird _



________________________________________ 2019-03-25, 01:34


Le diable ne se cache plus dans les détails
Luci' & Ema'


“Lucifer !” Il grogna avant de mettre son bras sur sa tête, sur ses oreilles plus précisément. “Si tu ne te lèves pas dans moins d’une minute c’est mon pied dans ton cul que tu vas avoir !” Depuis quand Amy avait une voix aussi grave ? Et depuis quand prenait elle la liberté de rentrer dans son sanctuaire pour l’en extrayer ? Bougeant légèrement, il se rendit compte qu’il n’était absolument pas dans son lit à la dureté qu’il sentait dans son dos. Normal, il se trouvait sur le sol. Un sol qui collait et dont les émanations d’alcool lui chatouillaient les narines. Rapidement il se redressa, se cognant au passage le haut du crâne, lui indiquant qu’il se trouvait en dessous de quelque chose tout en fixant la personne qui venait de le sortir de son songe agréable. “Forcément … ce son si charmant ne pouvait venir que de toi Latrice.” Fixant son regard, il ricana avant de disparaître dans une téléportation toute aussi vaseuse que lui, atterrissant devant l’entrée de la Cour des Miracles. Tanguant légèrement, il frissonna en sentant une brise matinale venir lui chatouiller le torse. Bien, il était torse nu et les souvenirs de sa soirée n’étaient pas totalement encore net dans son cerveau toujours alcoolisé. Marchant quelques peu, il sauta dans l’espace jusqu’à arriver devant son immeuble, avant de finir dans son appartement. Il sursauta tout autant qu’Amy qui poussa un petit cri en le voyant. “Combien de fois faudra t’il que je te le dise ! Arrête de faire ça !” Ricanant, il se dirigea directement vers la machine à café, dont l’odeur de torréfaction embaumait la pièce, la préférant à celle de quelques instants auparavant … enfin ... “Ou étais tu cette fois ?” “Il est quel heure ?” “6h45”. “Ah, l’heure d’aller au lit ! Perfecto !.” Attrapant une tasse, il but le liquide brûlant, ne se souciant pas du fait que sa colocataire braillait, lui posant tout un tas de questions qui restaient sans réponse, comme d’habitude. Il était toujours étonné de voir que malgré les années, Amy n’avait pas compris que cela ne servait strictement à rien de lui parler dans cet état là. Mais bon, ce n’était pas son problème, si elle voulait s’user les cordes vocales. “J’vais me coucher ! Byeeeee” L’idée de retrouver ses draps de soie le fit sourire. “Même pas en rêve Monsieur le Président … dois je te rappeler que c’est aujourd’hui que tu fais passer les entretiens pour je cite ‘voir le potentiel de chacun et l’utiliser au maximum pour les vider comme une paire de testicules ?” Il gloussa à sa phrase, ajoutant d’un air malicieux tout en laissant la tasse sur la table. “Je crois avoir dit couille mais c’est pas grave, j'ai l'habitude que tu déformes mes propos.” Il eut droit à un regard noir de sa part avant de partir vers sa chambre, levant la main pour lui signifier qu’elle parlait dans les airs. “Luci ! Tu m’as entendu oui ?” Qui avait eu l’idée déja de mettre ses rendez vous le matin ? Ah oui, lui, parce que malheureusement il n’avait pas obtenu l’autorisation d’ouvrir l’université pendant la nuit et qu’il fallait donner le change quand même. Au moins, il n’avait déja plus à donner ses cours en amphi et il pouvait dormir dans son bureau sans que personne ne vienne le déranger. “C’est bon j’ai le temps ! Tout le monde n’est pas aussi taré que toi pour se lever en même temps que le soleil.” Claquant la porte de sa chambre, il s’affala sur son lit, pour se rouler en boule et reprendre là où on l’avait arrêté, sombrant quasi instantanément dans un sommeil lourd. Alors quand il entendit la sonnerie de son téléphone, il hésite vraiment à l’attraper pour le jeter contre le mur. Tâtant son jean, il arriva à l’en sortir, décrochant mollement, étant donné que c’était au moins la sixième fois qu’il sonnait. “Putain Luci je ne suis pas ta Babysitter !” “Katya … il est environ 6h30 du mat’ alors si c’est pas pour me proposer un tête à queue, je raccroche. Pas envie de parler boulot maintenant.” “Il est 10h passé … je sais bien que les démons n’ont pas totalement le même sens du temps tout comme nous mais n’exagère pas !” Papillonnant des yeux, il décolla le téléphone de son oreille pour regarder l’horloge numérique. "...Et bien, tu es douée pour faire la conversation c’est pour ça que je t’ai embauché. Une douche et j’arrive” Raccrochant sans forme de procès, sa tête retomba pourtant sur le matelas en poussant un grand soupir. Parfois, souvent, il regrettait sa vie d’avant, ou la seule chose qu’il avait à faire était de suivre Bean partout où elle allait. Il avait voulu faire pareil avec Zach, mais malheureusement sa taille ne lui permettait plus de grimper sur l’épaule de son humain pour se faire porter comme le roi qu’il était. Mise à part une injonction d’un tribunal si jamais une association viendrait à porter plainte, ces humains se mêlant vraiment de tout ce qui ne leur regardait pas, il n’y gagnait rien. De plus, maintenant, il avait sa propre vie, sa propre liberté. S’il appréciait pouvoir corrompre une seule âme, soumis aux anciens maîtres qui l’avaient ressuscités, il appréciait grandement de ne plus avoir à être commandé. Certes, il avait aussi une forme de liberté, mais au fond il savait très bien qu’il ne faisait pas ça pour lui même. Plonger Bean dans les ténèbres n’était qu’une partie du plan des grands maîtres pour accomplir la prophétie qui ferait d’elle la reine des enfers. Il avait accepté d’être son démon personnel pour l’unique raison qu’il voulait enfin avoir la récompense promis pour ses dures années de service, à dépecer des innocents, à faire le ménage dans les enfers. Il était monté en grades au fil des millénaires mais ce n’était pas suffisant. Il en voulait plus, toujours plus, et être le démon à la tête de toute cette entreprise lui plaisait bien. Or tout ne s’était pas déroulé comme prévu, et il se retrouvait maintenant ici, dans la peau d’un humain. Enfin, il était bien content au final d’avoir été pris dans cette malédiction, cela lui évitant de tomber éternellement dans les chutes infinies, merci Elfo. Alors oui, il n’était plus le petit démon aux grands pouvoirs mais qu’est ce qu’il avait pu gagner au change. Et puis, il n’était pas si mal comme ça. Il était beau, il réalisait ce qu’il avait envie de faire, ne suivant que son propre plaisir, éliminant la concurrence

Se levant finalement après quelques minutes d’ introspections, il se téléporta directement dans la douche. Même si ses pouvoirs n’étaient plus aussi puissants qu’avant, il en avait conservé la majorité, et il fallait dire que cela était plutôt pratique. Contrairement à la majorité des gens de Storybrook, Luci n’avait pas voulu tuer la méchante reine pour ce qu’elle avait fait. Certes, il avait râlé, promettant de faire venir les flammes de l’enfer pour se venger, mais le démon avait aussi beaucoup de gueule. En voyant qu’il n’était plus sous le joug de quelconques grands maîtres illuminato-reptilliens, il en avait profité pour faire ce qu’aucun autres démons de type personnel avaient fait. Il avait brisé les chaînes qu’on lui avait imposé pour choisir lui même l’âme qui bénéficierait de ses services. Il était ainsi le premier démon à pouvoir se targuer d’avoir eu deux humains dans son palmarès. Surtout que Bean était bel et bien présente ici, avec lui et cela n’avait finalement pas changé la nature de leur relation. Surtout que ces faux souvenirs lui avaient fait croire qu’elle était sa petite soeur. Se moquant bien de ça, il agissait néanmoins tout comme quand il le fallait. L’eau brûlante ruisselait sur son corps alors qu’il arrivait à entendre malgré le bruit son téléphone sonner. Sans doute Amy qui le harcelait, pensant qu’il avait oublié et qu’il serait en retard. Oui il serait en retard, mais une diva à bien le droit de se faire attendre non ? Car en plus de se lever à la bourre, Luci prenait souvent son temps dans la salle de bain, pour bien se pomponner, coquet qu’il était. Une dizaine de minutes plus tard, il en sortit, une serviette autour de la taille tout en sifflotant, pas pressé pour un sous, faisant un crochet par la cuisine pour attraper une belle pomme dans le panier des fruits. C’est qu’avec tout ça, son estomac criait famine. Il aurait bien pris un bon petit déjeuner mais encore une fois son téléphone le rappela à l’ordre. Rapidement, il se rendit dans sa chambre pour s’habiller correctement, même si l’idée d’y aller dans cette tenue d’Adam était séduisante. Or il entendait d’ici les reproches de Bean, d’Amy et même de Bianca qui n’hésiterait pas à l’insulter pour lui faire comprendre que dans ce lieu ci, il ne pouvait pas se promener aussi nu qu’un nouveau né. Alors il enfila l’un de ses costumes cintrés et chics, chassant au loin la sensation d’étroitesse qu’il avait. Vérifiant une dernière fois sa tête dans le miroir, il se téléporta devant l’université avant d’aller directement dans son bureau. Il était tenté par se laisser tomber dans le grand fauteuil de cuir, d’allumer une cigarette et d’appeler Katya pour qu’elle lui apporte un café, mais s’il était là, c’était déja parce qu’il avait du travail. Lui travailler, vraiment, quelle corvée. Soufflant, passant une main dans ses cheveux gélifiés, il s'octroya cependant le droit de son cigare, l’allumant du bout du doigt avant de sortir avec panache. Il balaya la salle d’attente du secrétariat de la présidence avec une certaine condescendance, un petit sourire en voyant Amy fulminer sur sa chaise. “Luciano, votre rendez vous de 10h30 est arrivé !” “Déja ? N’est il pas un peu en avance ?” “Il est 11h …J’ai décalé votre rendez vous de 8h45 à jeudi 17h45 vu que vous étiez en réunion ce matin.” Il aimait bien entendre le fort accent russe de Katya qu’il remercia d’un coup de tête, ricanant quand la fumée du cigare passa devant son visage avant de regarder du coup Amy et Emaline, les deux professeurs de musiques. “Bien, après vous Mesdemoiselles.” Si la première petite blonde passa sans faire d’histoire, il entendit clairement le c’est ça de la deuxième. “Un problème Miss Wilson ?” C’était ça, qu’il appréciait aussi, pouvoir faire taire son amie d’une simple phrase. Abus de pouvoir ? Totalement. Avant qu’il ne rentre à la suite, il entendit la douce voix de Katya l’appeler. “Luci ! C’est la dernière fois que je te sauves tes jolies fesses ! La prochaine fois c’est Bianca qui ira te chercher ! Tu n’imagines pas comme c’est stressant de dire que le directeur n’est pas là ! Qu’il est en réunion alors que le bureau est totalement vide … même une pute à l’église transpirait moins que moi fasse à tes rendez vous !” Reculant pour arriver devant le comptoir, l’ancien démon s’accouda, se rapprochant de sa secrétaire. “Ma belle, si je t’ai pris dans mon équipe c’est parce que tu es professionnelle ! Tu sais bien que je ne m’entoure que des meilleures, alors rassure toi !” On pouvait dire que Luci’ faisait vraiment vivre l’enfer à ses partenaires de travail, qui étaient aussi ses amis, mais c’était sans doute aussi pour ça qu’il était aimé. “Et les putes dans les églises sont mes portes paroles favorites !” Il lui fit un clin d’oeil charmeur avant de taper sur la banque et de prendre la direction de son bureau.

“Alors Mesdemoiselles ? Comment allez vous en ce joli mois de Mars ?” Claquant la porte pour signifier sa présence, il ne s’était pas départi de son sourire, continuant de fumer tranquillement son cigare. “Je m’excuse de mon retard, obligations professionnelles !” Il pencha la tête sur le côté, regard triste et abattu en direction de la petite blonde, faisant fit de la grimace d’Amy. “Au moins, vous avez eu le plaisir de rencontrer ma nouvelle secrétaire ! Katya ! N’est elle pas fabuleuse ? Elle nous apporte un vent de fraîcheur venu tout droit des steppes russes. Et diable nous en avons besoin … de rafraîchir l'atmosphère !” Écrasant son cigare dans le cendrier en cristal qui se trouvait sur l’immense bureau, les cendres rougoièrent quelques instants avant que la fin du cigare ne disparaisse totalement. “Mais je ne vous ai pas convoqué pour discuter de ma secrétaire.” S’asseyant nonchalamment sur le bureau, une main sur son genou, il fixa Emaline dans les yeux. “Un remaniement du personnel se fait toujours après une élection, et notre institution n’en avait pas eu depuis … oula, un très grand moment. On peut dire qu’elle était encore plus poussiéreuse que …” Il croisa le regard plus que noir d’Amy, sans doute le plus noir qu’elle ne lui ai jamais fait pour qu’il se taise, mais c’était bien mal le connaître. “... l’intimité de notre ancien doyen.” Le pire, c’est qu’il disait ça avec un sérieux d’aplomb à en déstabiliser plus d’un, tandis qu’Amy levait les yeux au ciel tout en secouant la tête. “Je regarde depuis quelques semaines les profils qui pourraient convenir aux différents postes au sein des commissions, des conseils, des secrétariats. L’administration ne porte pas son nom de milles feuilles pour rien.” Ce fut à son tour de lever les yeux au ciel avant de descendre du bureau pour s’installer enfin dans son fauteuil, son dos l’en remerciant sincèrement. “Il se trouve, que le professeur Wilson m’a parlé de vous en de très bons termes Mademoiselle Songbird, et cet entretien vient à cet effet là, mieux apprendre à vous connaître.” Tout en parlant, il avait sorti une pochette marron de son tiroir, le dossier administratif de la jeune femme. “J’ai accepté la requête d’Amy, qu’elle soit présente mais malheureusement pour elle, il faudra qu’elle sorte à un moment donné, quand nous aborderons des choses plus confidentielles.” Il pouvait voir justement les gros yeux qu’elle lui faisait, mais c’était ainsi. “Je ne vais pas vous manger voyons !” Jouant avec son stylo, il leva la tête vers Emaline, un sourire en coin. “Pas quand nous sommes en service du moins.” “Luci !” C’était visiblement trop pour Amy qui venait d’oser le ton, pointant son doigt vers lui, d’un air sévère. Il ne put s’empêcher d’éclater de rire, s’appuyant contre le dossier pour se cambrer en arrière. “J’espère ne pas être le seul à avoir un sens de l’humour dans cette pièce … cela serait très triste.” Il la titillait, sachant depuis toutes ses années ce qui l’énervait le plus. Oh elle lui ferait certainement payer les jours prochains, mais c’était vraiment trop amusant, et le démon qu’il était ne pouvait pas s’en empêcher. Ce n’était pas parce qu’il faisait quelque chose de sérieux qu’il devait l’être obligatoirement. Même pendant ses cours, pendant qu’il déclamait du Platon ou du Nietzsche il ne l’était pas, et ce n’était certainement pas maintenant que ça allait changer. “Mais avant que Miss Wilson nous laisse. Comment se passent vos cours ? Comment qualifieriez vous votre relation avec elle ? Avec le reste du corps enseignant ? Oh et bien entendu, la question la plus importante ... que pensez vous des formations de chants a-cappela, des concours et des spectacles que nous organisons ?” Il avait réuni ses mains ensemble, en forme de petite pyramide, scrutant avec attention les réponses qu'elle allait lui donner.


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Emaline Songbird
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________________________________________ 2019-03-26, 19:27



il ne se cache plusdans les détails
Luci &Emaline
Emaline enseignait à l'université de Storybrooke depuis un bon moment déjà et elle était loin d'être professionnelle, traitant ses élèves comme ses amis et ses collègues comme des potes de beuverie. Certains pouvaient vraiment l'être, mais d'autres... pas du tout. Elle eut soudain une petite pensée pour l'un des enseignants d'archéologie, qui était aussi vieux que les fossiles qu'il étudiait et qui regardait toujours la petite blonde avec un regard noir. Pourtant, tous les autres avaient l'air de bien l'aimer. Elle ne buvait jamais de café mais prenait un chocolat chaud et apportait parfois quelques trucs à manger. On pouvait lui demander un service ou même deux sans qu'elle rechigne. En bref, la collègue idéale. Même si il lui arrivait plus souvent de passer du temps avec ses élèves, plutôt qu'en compagnie des autres professeurs. Il faut dire que certains étudiants avaient le même âge que Birdy, voir même étaient plus vieux qu'elle ! Enfin passons.

Mademoiselle Songbird se rendait donc à l'université dans la fraicheur de cette matinée, toute pimpante, un grand sourire accroché sur les lèvres et une veste en fourrure entourant ses frêles épaules. Elle arborait avec cela un chemisier légèrement transparent, un jean, des cuissardes et avait complété son look avec un sac Yves Saint Laurent qu'elle portait à l'épaule. Vivre aux frais d'Ali n'était pas sans avantages, elle devait bien l'avouer. Elle gravit les quelques marches qui la séparaient du bureau du proviseur, poussée par une curiosité vigoureuse. Qu'est ce que Monsieur Mattarella pouvait bien avoir à lui faire savoir ? Elle avait entendu des rumeurs sur des licenciements à venir, des sélections, ou quelque chose dans ce goût-là. La jeune femme et son optimisme empirique espéraient bien que ce soient les raisons de leur convocation. En effet, elle craignait depuis qu'on lui avait annoncé cette entrevue, d'être la cible d'une tentative de séduction de la part de son supérieur hiérarchique. Elle l'avait déjà vu à l’œuvre, et même si cela n'avait pas été le cas, sa réputation le précédait largement. C'est donc légèrement méfiante qu'elle s'approchait de celle qui semblait être la nouvelle secrétaire. Après tout, le personnel se faisait peut-être bien réellement remplacer... Emaline avait déjà eu l'occasion de se rendre dans le bureau du directeur de l'établissement, mais c'était à l'époque où Luciano n'était encore qu'un simple professeur un peu trop proche de certains élèves.

« Bonjour, vous devez être Mademoiselle Songbird ! Quant à moi, je suis Katya, la nouvelle secrétaire de Monsieur le proviseur. A ce propos, il va avoir un peu de retard, il assiste en ce moment à une réunion »

Sa voix s'était éteinte dans un murmure, mais notre professeur de musique n'y avait pas vraiment prêté attention, trop émerveillée par la façon que la-dite Katya avait de faire rouler les « r ». Un pur produit russe, il n'y avait aucun doute. Em remarqua tout de même l'attitude de la secrétaire qui bougeait trop vite pour être complètement sereine, son front était d'ailleurs légèrement brillant. Mais après tout, peut-être qu'elle s'adaptait mal aux températures plus chaudes du Maine et que son nouveau métier la stressait ? La petite blonde évita d'émettre trop d'hypothèses et conclut en indiquant vaguement un fauteuil du doigt:

« Aucun problème, je vais aller l'attendre par là-bas. Enchantée de vous avoir rencontrée Katya, j'adore votre accent ! »

Elle la salua d'un sourire et alla prendre place sur le siège qu'elle avait dans le viseur depuis un bon moment. Il était d'un satin rouge et elle se serait bien vue l'emporter chez elle pour pouvoir s'y asseoir tous les jours. Elle s'installa. Assise confortable, accoudoirs doux au toucher et qui ne blessaient pas les avant-bras, pieds solides. Un bon fauteuil. Et alors qu'elle scrutait le mobilier sous toutes ses coutures, une jeune femme plantureuse qu'elle connaissait bien fit son entrée.

« Amy ! Je m'attendais pas à te voir aujourd'hui, toi aussi tu as rendez-vous avec ce cher Luciano ? J'espère qu'il ne va pas nous obliger à nous battre à mort dans une arène en costumes de Xena la guerrière. Si cette idée est lancée, et que la rumeur selon laquelle l'université connaît une réduction des effectifs est avérée, je te laisserai la place de prof de musique, promis ! »

Emaline était une vraie pipelette, mais c'était l'une des raisons pour laquelle tout le monde l'aimait bien. Son interlocutrice, qui semblait extrêmement tendue une seconde auparavant, esquissa un large sourire et se laissa glisser nonchalamment dans l'un des fauteuils voisins avec un grand soupir. Elle avait sûrement mal commencé la journée... En espérant que l'optimisme de sa cadette soit contagieux et qu'un verre de café la rebooste, elle qui était habituellement si enjouée et pleine de vie ! Birdy fit un petit signe de la main à la secrétaire qu'elle avait rencontrée quelques instants plus tôt et qui s'éventait à présent énergiquement avec un éventail.

« Hey Katya, tu pourrais nous apporter un café et un chocolat chaud s'il te plaît ? Je sais pas trop où est ce qu'on se sert par ici... »

Elle illustra cette dernière remarque en glissant un regard aux alentours, à la recherche de distributeurs. Mais aucune machine de ce genre en vue, la jolie russe revint pourtant un peu plus tard avec trois tasses dans les mains et une expression amicale. Em se leva pour aller l'aider, faisant remarquer au passage:

« Cette réunion commence quand même à s'éterniser... J'espère que Monsieur Mattarella ne va pas trainer, je commence à avoir une envie de Macdo... »

Katya trembla un peu et Amy saisit la boisson en remerciant avant de souffler sur la fumée qui en émanait. Elles papotèrent entre collègues durant une bonne vingtaine de minutes, leur conversation parfois interrompue par la sonnerie du téléphone d'Emaline qui annonçait des messages, auxquels elle ne se gênait pas pour répondre. Après tout, ils étaient de Jude et sa relation avec lui n'attendait pas, ils devaient rattraper tout ce temps qu'ils avaient perdu et s'il fallait vivre à cent à l'heure pour cela, l'oiseau n'y voyait aucun problème. Elle en profita d'ailleurs pour proposer au jeune homme de l'accompagner au fast food, qui jonchait bon nombre de ses rêves d'affamée. Et la réponse arriva presque immédiatement, mais pas assez vite pour que Birdy ait le temps de la lire. Le grand Luciano était enfin arrivé, et il était rayonnant de classe, comme toujours. La cadette des profs de musique ne songea même pas à froncer un sourcil, charmée par cette entrée sur fond de nuage de fumée. Elle rassembla donc ses affaires et gambada jusque dans le bureau du principal, comme une brebis qui aurait retrouvé son chemin, les yeux brillants. Le concerné arriva à la suite d'Emaline et Amy qui avaient déjà pris place dans les fauteuils face à celui de leur supérieur. Mais il ne s'installa pas dans ce dernier, lui préférant apparemment le confort relatif du bois poli. Il introduit brièvement la conversation, prenant poliment de leurs nouvelles et vantant les qualités de son adorable secrétaire. Enfin départit de son cigare, dont la fumée irritait la pauvre Birdy qui n'osait rien dire, l'homme qui les avait convoquées elle et Amy, commença enfin à aborder le sujet qui intéressait vraiment la jeune femme: la raison de leur venue.

« Un remaniement du personnel se fait toujours après une élection, et notre institution n’en avait pas eu depuis … oula, un très grand moment. On peut dire qu’elle était encore plus poussiéreuse que... l’intimité de notre ancien doyen. »

Emaline ne put s'empêcher de glousser, elle était l'une de ces jeunes femmes à l'âme en fête, dont le rire franc faisait sourire les oreilles. Et même si elle était d'une sensibilité exacerbée, elle avait souvent le mot pour rire dans les mauvaises situations. Tout cela pour dire que lorsque quelque chose l'amusait, elle était incapable de retenir les commissures de ses lèvres qui s'étiraient vers ses oreilles jusqu'à dévoiler une rangée de dents bien blanches. Alors qu'il venait enfin de rejoindre le siège qu'il était censé occuper, le proviseur poursuivit:

« Il se trouve, que le professeur Wilson m’a parlé de vous en de très bons termes Mademoiselle Songbird, et cet entretien vient à cet effet là, mieux apprendre à vous connaître. »

Alors que ces mots agréables chantaient à l'oreille d'Emaline, la concernée lançait un petit regard reconnaissant à sa collègue et amie qui le lui rendit aussitôt malgré le mal de crâne que Luciano semblait lui inspirer. Ce rendez-vous lui était donc seulement consacré, à elle. C'est seulement quand elle tourna à nouveau la tête vers le bureau qu'elle remarqua une pochette dans les mains du trentenaire, d'un coup d’œil furtif elle saisit les lettres qui composaient son nom et son prénom. C'était donc son dossier... Elle était curieuse de savoir ce que l'on pouvait bien y trouver, est ce qu'il était assez précis pour mentionner les violences, les services sociaux et l'orphelinat ? Ou n'était ce que des informations sommaires qui recensaient au plus le nombre de fois où elle avait trainé avec les élèves, et au moins son âge et sa nationalité ? Elle déplia le sourcil qu'elle avait froncé et leva ses grands yeux azurs vers son interlocuteur qui s'apprêtait à faire une plaisanterie qui ne plairait, après réflexion, pas à la petite blonde.

« Je ne vais pas vous manger voyons ! Il aurait mieux fait de s'en tenir à cette réplique, pas quand nous sommes en service du moins. »

Sur le coup, Em laissa un petit sourire glisser sur ses lèvres, cela faisait toujours plaisir de se faire plus ou moins draguer. Même si c'était par le doyen et qu'il avait la même attitude avec les trois quarts des personnes présentes dans son établissement, élèves et enseignants confondus. Et puis, la benjamine repensa soudainement à toutes ces fois où elle l'avait vu aguicher sans retenue tous ceux qui passaient sous son museau de prédateur affamé. Ses sourcils se durcirent sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit et elle commença à l'observer jouer avec son stylo, cet éternel sourire malicieux au coin des lèvres. Est-ce-qu'il se croyait irrésistible ? Amy se chargea de le rappeler à l'ordre, alors qu'il éclatait de rire comme s'il avait inventé la blague du siècle.

« J’espère ne pas être le seul à avoir un sens de l’humour dans cette pièce … cela serait très triste. »

Mademoiselle Songbird se détendit et s'arma de son rire le plus doux, après tout, elle se battait pour sa place. Sans ajouter de blague supplémentaire, il rassembla ses mains pleines de doigts qu'elle soupçonnait d'avoir parcouru plus de mille et une courbes, et posa un regard attentif sur notre oiseau régional. Les questions, des questions, trop de questions. Elle réunit tous ses neurones pour n'en oublier aucune et s'appliqua à répondre avec tout le naturel possible.

« Mes cours se déroulent à merveille, les élèves sont trop cools même si je ne suis pas sûre qu'ils fassent un jour carrière dans la musique... Quelques talents se détachent néanmoins du lot de casseroles et ça fait plaisir à voir, ou à entendre plutôt ! Je pense pouvoir dire que je m'entends avec tous mes collègues aussi bien qu'avec Am.. Mademoiselle Wilson. A part avec le vieux prof d'archéologie là, je suis sûre que vous voyez auquel je fais allusion, horrible, je crois qu'il me déteste. Non, en fait je crois qu'il déteste tout le monde... Sinon, toute la partie chant, spectacles et autres merveilles artistiques organisées ici, eh bien... je dois dire que je suis complètement sous le charme. En fait, c'est ce qui me plaît le plus, entendre les talents des élèves mis à profit et puis le parfum de la compétition... j'adore ! »

Une lueur de défi s'était allumée dans les prunelles bleues de la jeune femme qui s'était presque levée de sa chaise, un poing serré devant sa poitrine.

« D'ailleurs, je serais très honorée de mener un jour une comédie musicale ou quelque chose comme ça. Mon jeune âge est un atout considérable dans la proximité avec les élèves, même les plus... elle marqua une pause réflective, disons, coriaces ! Enfin j'imagine que je m'emporte un peu... »

Elle esquissa un petit sourire embarrassé et entortilla une mèche blonde autour de l'un de ses doigts. C'est dans ces moments-là qu'elle ressemblait vraiment à une gamine à peine majeur qui était entrée dans un monde d'adultes. Enfin, plus où moins quand on voyait l'attitude du principal...

« Qu'est ce que vous avez besoin de savoir d'autre ? Je suis prête à tout vous dévoiler pour garder ce job, c'est vraiment le meilleur que j'ai eu ! Même si après réflexion je n'en ai pas connu beaucoup d'autres et que mon travail au Rabbit Hole est quand même super... Excusez mon enthousiasme, j'ai tendance à m'éparpiller lorsque j'aborde des sujets qui me tiennent à cœur »

Le rouge lui monta aux joues, lui donnant un air de poupée tandis qu'elle attendait une réponse qu'elle espérait positive, à l'antithèse de la moquerie ou du malaise. Emaline se fichait bien de l'avis d'autrui, mais elle avait toujours un léger pincement au cœur lorsque l'on se riait d'elle ou qu'on la tournait en dérision.
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________________________________________ 2019-04-14, 00:55


Le diable ne se cache plus dans les détails
Luci' & Ema'

En parlant comme il le faisait, Luci affirmait son autorité. C’était lui qui menait la danse et personne d’autre. Il voyait bien les tentatives désespérés d’Amy de le remettre dans le droit chemin mais il était une cause perdue. Ce n’était pas parce qu’il avait obtenu ce poste qu’il allait redevenir le sage professeur qu’il avait été pendant la malédiction. Quand il y repensait, tout de même. Qu’est ce qu’on ne lui avait pas fait faire. Une dépression malheureux ! Et pour une soit disante rupture amoureuse. D’accord ce n’était pas uniquement pour ça, mais le reste était bien pire. Parce que soit disant il était responsable de la mort de l’enfant qu’il avait avec sa potentielle femme, elle l’avait quitté par dessus le marché. Déja il avait un enfant … lui, le démon du vice, mais qui avait eu cette idée vraiment tordue ? Et en plus il avait fallu lui rajouter cette pénitence, comme si on voulait lui faire payer les dizaines de milliers d’années qu’il avait passé à torturer les gens. Mais ce n’était pas de sa faute ! Il était comme ça ! Comme le ciel est bleu, l’herbe est verte, le démon corrompt. C’est la nature même des choses et vouloir la transformer ne peut rien apporter de bon. Alors quand cette stupide malédiction s’était brisée, Luci avait voulu reprendre le contrôle de sa vie, et il le faisait avec une certaine maestria, embarquant avec lui un nombre incalculable de personnes sur ce chemin de l’enfer qu’il pavait de bonnes intentions. Il trouvait cette époque moderne, voir post moderne fantastique, de débauches, de vices, et de coups d’éclats. Quand il pensait avoir trouver quelque chose d’affreux pour la dignité, il y avait toujours pire, et cela le réjouissait plus que tout. Il se vautrait dans cette décadence comme le professionnel qu’il était, balayant d’un revers de main toute la moralité que sa pratique de la philosophie lui enseignait pourtant. Il était là le paradoxe du professeur Mattarella. Il prêchait l’éthique et la moral, appréciant cette sagesse qui découlait des pages qu’il lisait régulièrement, prenant au sens étymologique le mot philosophie, l’amour de la sagesse. Alors que quand on connaissait véritablement le bonhomme, l’amour de la sagesse n’était qu’une doux mantra pour attirer le plus de monde dans son filet. Il était tout le contraire. Néanmoins, il ne se dissimulait pas, jamais, fier de ce qu’il faisait, de ce qu’il était, de ce qu’il promouvait. Sa réputation n’était plus à faire et il se fichait bien de savoir comment on pouvait l’envisager. Il était un démon, race supérieure depuis toujours au humain, il était au dessus de la pile de la chaîne alimentaire et même si on lui avait fait croire le contraire, il reprenait place petit à petit. L’élection de directeur de l’université n’était que l’une de ses pierres à l’édifice, mais pas n’importe laquelle.Celle de la fondation de sa nouvelle vie hybride, celle d’un démon dans le corps d’un humain. Son coté un peu défaitiste et pas forcément sur de lui qu’il avait hérité durant la malédiction lui disait qu’il ne réussirait pas, que tout le monde verrait clair dans son jeu. Or son côté démon, qui était quand même beaucoup plus envahissant que le reste avait balayé d’un revers de mains les interrogations qu’il pouvait voir pour aller de l’avant. Et le résultat avait été payant, très payant. Il avait été élu à plus de 69% des voix, et il avait vu en ce chiffre érotique un signe de changement. Il fallait que cette université bouge. Il fallait que cette université évolue. Il fallait que cette université se mette au niveau des plus grandes de ce monde, et il était le pionnier qui allait entreprendre ces travaux gigantesques. Avec l’aide de l’adjointe à la culture, il avait obtenu une enveloppe pour pouvoir faire des travaux de modernisations des salles, des structures existantes. Il voulait donner un coup de jeune aux infrastructures vieillissantes, datant de l’air de la construction de la ville par Madame Regina Mills. Alors depuis le début du mois de Mars l’on voyait des engins de chantiers rentrer sur le campus pour moderniser tout ça. Luci avait repensé lui même les amphithéâtres, avec l’aide d’une dessinatrice de talent, la jeune soeur des Brooke, Cassiopée. Elle lui avait fourni un travail impeccable et il n’avait eu en réalité pas le moindre petit doigt à lever, juste à dire. On commence les travaux. Alors si la rénovation avançait comme il voulait, ce n’était pas que de l'extérieur qu’il voulait mettre un coup de jeune et un coup de fun, mais aussi de l’intérieur. Déja, il connaissait un bon nombres de professeurs. Pas forcément en tant que lui même professeur de philosophie et titulaire de la chaire, mais plutôt comme organisateur des concours de chants et sans doute parrain de l’une des sororité les plus festives et dangereuses. Or il pensait que c’était justement grâce à ça qu’il avait été élu. Il ne fallait pas être uniquement que bon dans son domaine, il fallait aussi prouver ses qualités ailleurs. Et Luci avait clairement prouver ses dernières années qu’il pouvait être à la foi un meneur, un suiveur, un entraîneur et un metteur d’ambiance. Il commentait avec rigueur les groupes qui se battait pour le championnat, sauf quand il avait trop bu et consommés de substances illicites donc au bout de 5 min, mais en vrai cela ne faisait pas une grande différence. Depuis, cela lui avait fait germer de drôles d’idées dans sa cervelle, et il allait faire pareil. Pour que les petiots réussissent, il fallait de l’ambiance. Il fallait du fun de l’extra, du génial, et il ne garderait que les personnes rentrant dans les cases qu’il avait décidé lui même. C’était pour cela qu’il avait actuellement Emaline devant lui. Favoritisme ? Oh oui ! Il faisait partit de la société des copains et des gredins. il en était même le roi. Luci était corruptible au maximum, pouvant se faire soudoyer par une bonne bouteille ou un plan de cannabis bien frais. Or il fallait que cela soit fait avec une grande habilité, et pas grossièrement comme certains profs avaient essayés de le faire. Raffiné comme les costumes de luxe qu’il portait, il apportait un grand soin à corrompre les âmes dans la longue lignée des démons dont il descendait. Encore plus, quand, l’une de ses plus proches amies, avait insisté pour être là. Il savait très bien qu’Amy ferait tout pour l’en empêcher. Or il avait vu son âme, il avait vu ses rêves et ce n’était pas pour rien qu’elle était sa colocataire depuis de trop nombreuses années pour le bien de sa santé mentale. Faisant bouger ses phalanges, il écouta avec une attention particulière la blondinette devant lui. “Vous êtes réalistes. Vous savez très bien que nous sommes uniquement là en réalité pour contenter les parents. Si nous trouvons le nouveau Mozart, c’est que notre heure sera bientôt arrivé car entre nous, on sait très bien que dénicher des talents n’est pas une activité rentable.” Il entendait déja la voix lointaine de la douce Queenie lui hurler dessus qu’il faisait totalement fausse route. Qu’il était un abruti de première de penser une chose pareille, et que s’il continuait à l’énerver elle utiliserait son armure du purgatoire pour lui donner une bonne leçon. En même temps que la frayeur que cette vision pouvait lui donner, il n’arrivait pas à se départir de son sourire mesquin. Contrairement à elle, il n’avait aucune foi en l’humanité. Il était son contraire, celui qui appuyait du mauvais coté de la balance. “Bien entendu ! J’aimerai nommer quelqu’un d’autre de beaucoup plus compétent à la place de lui, mais elle refuse obstinément de prendre le poste.” Il poussa un soupir, comme abatu. Il avait proposé à Cassipée mais cette dernière lui répétait en boucle qu’elle n’était pas faite pour enseigner aux autres. Certes son envie de la caser avec Spencer prenait sans doute le dessus, mais il trouvait qu’elle ferait une merveilleuse professeur d’Archéologie. Si elle était aussi enthousiaste qu’Oliver, et il n’en doutait pas là dessus, elle saurait motiver des troupes. Or il avait bien vu, qu’elle n’était malheureusement pas seule à décider, et il était contrarié. Pourquoi ? Encore un grand mystère, peut être parce qu’il appréciait véritablement Spencer, qu’elle était aussi surtout la soeur de l’un de ses amis proches, Cyan, et qu’il sentait que le mal n’était pas loin. En tant que démon, il avait ce flair incomparable. Elle était entrain de mauvaises mains et ce n’était pas les siennes. Il n’aimait pas ça, c’était tout. Bref, il secoua la tête comme pour se chasser cette idée, se reconcentrant sur ce que Mademoiselle Songbird disait. “Ah je vous comprends. J’ai toujours été fasciné par les spectacles grandioses des élèves.” Il prit l’air d’un vieux sage, comme s’il se souvenait de ses propres années en tant qu’étudiant, qui elles, n’étaient en aucun cas … sages. Dans tous les cas, son regard ne se départissait pas de la jeune femme qui s’était levée de la chaise avec enthousiasme pour prononcer son voeux le plus cher.

Il attendit qu’elle finisse avant de se lever à son tour, carnisser. “Amy, ma chère, veux tu nous laisser s’il te plait. Tututut ne rajoutes rien à ta pensée complexe. Tu auras tout le temps de me hurler dessus à l’appart.” Il la voyait, rouge, sur le point d’exploser même pensa t’il, mesquinement, tandis qu’elle se levait en tapotant l’épaule d’Emaline. “Je te jure Luci … fait gaffe à ton cul !” Il mima un tremblement, mettant sa main devant la bouche avant que son regard ne se fasse sévère. En même temps la luminosité baissa dans la pièce, comme si tout était liée. “Moi ? Faire attention ? Dois je te rappeler à qui tu parles ? Je t’apprecie beaucoup ma chère mais ne va pas jusqu’à faire stopper les rouages du pouvoirs. Ceci n’est pas le terrain de jeu des monstres marins juste bon à s'échouer.” Parce que oui, Luci pouvait être terrible, même horrible, voir atroce avec ses proches. Il n’avait pas réellement l’adn du bien dans son sang, juste celui de faire en sorte que tout marcher sur des roulettes, que tout, se trouvait en haut de la pyramide. Il voyait bien le regard triste qu’elle lui lançait. Il analysait bien le sentiment de peur qu’elle ressentait. Il sentait même la rancoeur qu’elle pouvait avoir en cet instant là, mais lui aussi était dans son rôle. Il n’était pas Luci, le coloc’ sympa qui mettait des musiques cools et offrez des bières à tout le monde. Non. Il était Luci le démon. Luci le corrupteur, près à tout pour avoir les bons éléments dans son équipe sans penser aux étapes d’âmes ni aux sentiments. Sans doute Amy lui ferait elle la gueule pendant quelques temps. Sans doute s’en voudrait il lui aussi pendant quelques temps. Mais à l’heure actuelle, il s’en fichait absolument comme de sa première dent de lait, et cela se reflétait sur son visage aux traits durs, et légèrement flippant. Il attendit que la porte se claque dans un mouvement brusque, ricanant du mauvais, s’en emplissant même avant de se retourner vers la jeune femme. “C’est une idée fort intéressante ! Il y a déja le concours de chant, dont je m’occupe avec Mademoiselle Wilson et deux autres professeurs qui donne un rayonnement à notre université … mais monter une comédie musicale … demande bien plus que du talent :” Il s’était arrêté, proche d’elle, fixant son regard sans ciller. “Visiblement vous êtes prête à donner beaucoup pour notre université mais jusqu’où êtes vous prêtes à aller ?” Sa voix grave emplissait l’espace, qui, même s’il avait retrouvé sa luminosité d’avant demeurait bien sombre. Il la contourna, telle une ombre, avant d’aller se positionner non loin de la cheminée. “Je sais que vous connaissez ma réputation, mais je préfère être clair avec vous. Je ne force en aucun cas les gens. C’est comme, une sorte de bénéfice mutuel sans surplus de crédit. Il y a des avec, et il y a des sans, dans tous les cas, je me contente de ce que j'ai.” D’ailleurs, Katya avait bien fini d’achever sa réputation de Casanova mais ce n’était pas plus mal. Au moins, les personnes le rencontrant savaient à qui, ils avaient affaire. Ils ne pourraient jamais plaider l’innocence face à lui. “Le Rabbit Hole …” Il eut comme un petit haussement de dédain, tout en faisant apparaître une cigarette. “Je préfère la Pleine Lune où le Shantey, mais chacun ses endroits n’est ce pas ?” Initié de la vie nocturne, il connaissait en vérité tous les meilleurs lieux pour faire la fête. Cyan s’en souvenait sans doute encore, lui qui venait de rentrer de l’étranger mais qui lui avait pourtant demandé une certaine forme d’exotisme. “Je ne vous ai pas proposé mais vous voulez boire quelque chose ?” Il fit une petite moue avant de porter sa cigarette à la bouche, un coin de sa lèvre se retroussant. “En vérité, je sais déja tout ça. Que vous vous entendez bien. Que vous êtes un professeur agréable, malgré son âge, même si entre nous, l’âge n’est qu’une question de chiffre, mais d’accomplissement.” Il en avait vu des choses en deux billiards d’années, et il s’était rendu compte que ce n’était pas tant l’âge qui comptait, mais plus l’envie qui transpirait de la chose que l’on voulait faire. “Allez y ! éparpillez vous ! Vous pouvez tout me dire, rien ne sortira de cette pièce. Je dirais bien que vous avez ma parole mais …” Il ricana, alors que le feu dans la cheminée s’alluma comme par magie, sans que rien autour ne l’ai pour fait. “... elle n’est pas la meilleure des preuves de sincérité.” Il fit une petite moue avant d’éclater de rire. “Ce n’est pas la qualité première des démons que d’être sincère, mais il va falloir faire avec Mademoiselle Songbird.” L’ombre que le feu de cheminé, qui avait grossi en quelques secondes projeta était étrange. Toute petite, elle grandit elle aussi rapidement sur le mur, mais ce n’était en rien celle d’un homme… “Et l’on sait tous les deux, que vous avez envie de monter en grade. D’avancer. Que rester cantonner dans un unique chemin n’est pas fait pour votre belle voix.” Malgré le sérieux dont il pouvait faire preuve, contrastant avec l’ombre qui s’était maintenant détacher de lui pour vivre sa vie sur le mur, s’amusant avec les bûches du feu, il avait ce sourire énigmatique. “J’ai besoin d’éléments forts dans mon équipe proche. Il y a la partie élue, faisant la liaison avec la maire, avec l’adjointe au Maire, Madame Scarletto. Parfois elle assiste au conseil, mais en ce moment elle est vraiment très prise par la réforme du collège.” Il fit un petite moue, comme s’il était désolé, mais cela l’arrangeait bien que Queenie ne soit pas forcément là dans les conseils d’administrations ou les conseils de la vie étudiante. Certes, il jouait à un jeu dangereux. Il connaissait la puissance la jeune femme, il avait déja goûté à ses armures, et en aucun cas il voulait retenter l’expérience. Elle lui avait assez accordé sa confiance à l’heure actuelle pour qu’il ait les coudés franches, il ne fallait pas la décevoir. Néanmoins, elle n’était pas au courant de tout, et heureusement pour sa belle gueule, et il ne souhait pas qu’elle le soit. “Et il y a la partie interne. Il faut que notre université remonte dans les classements. Que nos élèves soient les meilleurs des meilleurs, et entre nous … on sait très bien que s’ils n’ont pas un petit coup de pouce, ils préfèreront s’entraîner avec leurs dons magiques en tout genre que plutôt apprendre la racine carré de 178965 où encore bien le théorème de poisson.” Voila le noeud du problème. Il n’avait pas qu’à gérer des étudiants boutonneux en pleins crises d’adolescences. Il devait gérer des humains avec des caractéristiques magiques, qui parfois n’avaient rien d’humain, juste la face, réincarnation grâce à Mlle Mills de leur côté animal, et il en savait quelque chose. Oxford n’avait qu’à bien se tenir. Il ne voulait pas seulement former l’élite de la nation en tant que futurs intellectuels. Il voulait aussi apprendre à ces petits à utiliser leurs dons à bon escient, c’est à dire avec sa vision des choses. S’amuser le plus possible. Céder à tous les désirs sans penser aux conséquences ni aux lendemains. “On va aller droit au but. J’ai eu vent de votre don … et il m’intéresse grandement. Vous êtes spéciales et j’aime ça. Alors je vous propose un marché. Vous, rentrez à mon service, même si officiellement, vous l’êtes déja, et en contrepartie …” Luci, roi du suspense. Il fit quelques secondes de silences, montant l’attention avant d’ajouter le plus naturellement du monde. “... Vous obtenez un salaire bien au dessus de celui d’un professeur de 23 ans, qui n’est pas mirobolant. Vous gagnez en grade, en notoriété et en prime, vous avez l’opportunité de faire votre comédie musicale, qui, si j’estime qu’elle est suffisamment bien, pourra en plus, se jouer aussi à Broadway. J'ai mes entrées vous pensez bien ... ” Se décalant à contre coeur de la cheminé et de la chaleur que cette dernière lui donnait, il alla s'asseoir dans le fauteuil occupé précédemment par Amy, posant sa tête contre son coude. “Et en plus, avec moi, vous avez la sécurité de l’emploi. Je ne suis absolument pas du genre à virer les personnes qui font de l’excellent travail, et je pense, Emaline, que vous êtes, l’une de ses personnes.”


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