Into the unknown

Non, effectivement diriger Olympe ce n’était pas simple. La maigre consolation que j’avais, c’était que j’étais dans une période dite « calme ». J’espérais voir mon frère revenir avant, que tout ne parte a nouveau dans tous les sens parce que seule, je ne pourrais pas gérer. Je profitais également de la présence de Siobhan afin de souffler un peu, et de voir autre chose que la cité.

- C’est ça, c’est elle la maman. Elle a eu six bébés, trois mâles et trois femelles, j’avais donné les bébés à des amis ou des membres de la famille, mais j’ai dût en récupérer plusieurs suite à des départs. Il n’y a que Sherlock qui est resté avec un nouveau maître. Là tu as Gavroche, Eclipse, Luna, Charlie et Leo. En fait il s’appelle Leonidas, mais on l’appelle Leo c’est plus court. Luna, Charlie et Leo ne sont pas a moi, même s’ils sont ici. Luna, est à Apollon, Charlie est à ma filleule je la lui garde parce que chez elle ce n’est pas possible, et Leo est à ma sœur Athéna.

Comme on vivait sous le même toit avec Apollon et Athéna, ça faisait que les chiens n’avaient jamais été séparés, ils avaient continués de grandir ensemble. La seule fois où séparation il y avait eu c’était quand ma sœur était parti pendant plusieurs mois emmenant Leo avec elle. Evidemment, ils avaient été comme des fous lorsqu’ils s’étaient retrouvés. Heureusement, leur mère avait sût les calmer lorsqu’elle estimait qu’ils devenaient trop turbulent. C’était elle la cheffe, et tout le monde avait plutôt intérêt à obéir, Gavroche avait tenté de n’en faire qu’a sa tête lorsque je l’avais récupéré, il avait rapidement compris que ce n’était pas et ne serait jamais lui qui commandait. Elles avaient pas mal de similitudes avec ma sœur, et c’était d’ailleurs pour cela que j’avais baptisé ma chienne comme elle.

Quant à Charlie, je l’avais récupéré suite au départ d’Apple pour New York. Lorsqu’elle était revenue comme elle vivait entre autre avec Socrate, je m’étais dit que ce n’était pas nécessairement une bonne idée d’avoir la chienne en plus. Alors, on avait toutes les deux convenus que je la garderais chez moi, mais qu’Apple pouvait venir la voir aussi souvent qu’elle le souhaitait.

- Je vais te montrer quelque chose. Attend moi là, je reviens rapidement.

Je pourrais lui faire visiter la maison une autre fois, si on commençait à rajouter tout un tas de chose à notre planning déjà bien chargé, on ne s’en sortirait plus. Et je pouvais peut-être nous économiser du temps de trajet en nous téléportant mais cela ne faisait pas tout. Heureusement, nous avions deux portes pour entrer et l’une donnait sur le jardin où nous étions. En y entrant j’allais directement dans la cuisine, ce qui était parfait pour ce que je voulais puisqu’il s’agissait de friandises pour chien. J’en utilisais rarement pour le dressage, quand il s’agissait d’éduquer un chien je préférais les caresses, je trouvais que cela renforçait le lien affectif avec l’animal. Mais étant donné que c’était Siobhan qui allait donner les ordres et leur demander de faire les tours, ils obéiraient mieux avec une friandise en guise de récompense. Attrapant le paquet, je fit le chemin inverse et revint aux côtés de la petite fille.

- Regarde, je vais faire faire une série d’exercice à Athéna et si tu le souhaite, tu pourras le faire après moi.

Sifflant légèrement pour que ma chienne qui était en train de mordiller l’oreille de Luna revienne, je lui fit signe de s’installer au pied et d’attendre :

- Athéna, assis. Lui ordonnais-je

Elle s’exécuta, et je la félicitais verbalement, tout en lui offrant une friandise et la gratifiant d’une caresse par la même occasion. J’effectuais plusieurs autre ordre comme couché, ou bien la faire tourner puis distribuait des friandises à Siobhan.

- A toi de jouer. Je suis juste à côté avec Pitch, on te regarde. Si tu a besoin de quoi que ce soit avec les chiens, je suis là. Et ne les laisse pas tous s’approcher, ils sont gourmand, surtout Luna.

C’était un véritable ventre à patte, comme son maître quoi. D’un côté mon frère n’était pas un as de l’éducation canine et j’avais tenté de la reprendre plusieurs fois, mais avec Apollon comme maître c’était inutile. Tout mon travail était anéanti en l’espace de 5 minutes. J’avais finit par laisser tomber, et comptait sur sa mère pour la discipliner un peu quand elle en avait besoin. Face à Athéna, Luna ne faisait pas la fière, elle obéissait sans broncher.

- Alors ? Comment je me débrouille avec elle ? Je ne suis pas trop nulle j’espère. Demandais-je à mon compagnon.

Mes neveux et nièces étaient tous beaucoup plus âgés que Siobhan. Apple, la plus jeune avait l’apparence d’une ado de 16 ans, même si tout comme Peggy, l’âge physique n’était pas tout a fait le même que l’âge réel. C’était une première pour moi, et j’essayais de faire en sorte que son week-end à Storybrooke soit mémorable. Son histoire m’avait touché, et je souhaitais qu’elle passe du bon temps ici. C’était pour cette raison que je lui avais proposé de faire faire quelques tours aux chiens entre autre. Et puis comme ça elle aurait aussi plein d’histoires à raconter quand elle reviendrait. Je suis certaine qu’aucun de ses camarades n’a pu jouer avec des chiens comme ça, ou n’a pu aller au zoo, ou à l’aquarium. Évidemment, la visite d’Olympe était à ne pas ébruiter. Nous avions déjà eu des ennuis avec le gouvernement Américain aux cours de ces dernières années. L’existence de Storybrooke demeurait secrète pour le plus grand nombre et c’était mieux ainsi. Qui sait ce qui pourrait arriver, si elle venait à être découverte. Très franchement, ce n’était pas une possibilité à laquelle j’avais envie de penser.

- Des fois, je me dit que c’est ce que j’aurais aimé qu’il se passe avec...enfin...Tu sais. Conclus-je lamentablement en esquissant une grimace.

Phobos, demeurait un sujet délicat étant donné ce qu’il faisait. Ma filleule, s’était montré plus familière que moi, le qualifiant de « blaireau » la dernière fois que nous en avions discuté. Je ne pouvais pas vraiment lui donner tort sur le sujet mais cela ne m’empêchait pas, d’avoir quelque fois un pincement au coeur et de me dire que j’aurais aimé que les choses se passent « normalement ».

Pitch & Diane

Into the unknown

J’avais sourit à Pitch, devant ses confessions. Ce n’était pas de la pitié, pas de la tristesse non plus, c’était simplement pour lui dire que quoi qu’il advienne, maintenant j’étais là et quoi qu’il advienne, nous affronterons les épreuves ensemble. C’était d’ailleurs pour cela que je lui avait aussi prit la main, tandis-que mon pouce faisait des cercles sur le dos de cette dernière. Un geste d’affection banale, que j’avais pourtant eu tellement de mal a faire au début de notre relation. Nous n’avions pas été les plus doués a ce niveau là autant l’un que l’autre, mais aujourd’hui il était indéniable que nous avions fait des progrès :

- Je sais. Dis-je doucement pour Phobos, il y a eu un temps où je croyais que je pourrais le changer, ou du moins que je pourrais réussir à lui faire entrevoir un nouveau chemin, lui faire comprendre qu’il n’avait pas nécessairement a être tout seul comme je l’ai fait avec toi. Aujourd’hui, je me rend compte que c’était au mieux utopique au pire stupide de penser une chose pareil. Il m’a dit que Chronos lui avait demandé de faire quelque chose pour lui, mais qu’il ignorait s’il en était capable. Je ne sais pas de quoi il s’agit, et je ne suis même pas certaine d’avoir envie de le savoir admis-je.

Ce qui faisait partie des raisons pour lesquelles je ne pourrais jamais complètement diriger Olympe d’ailleurs, quand je ne voulais pas savoir quelque chose cela ne me dérangeait pas de rester dans l’ignorance et pourtant je savais que la moindre information pouvait être cruciale pour tout le monde, et pas uniquement pour Olympe et les membres de ma famille, mais également pour toutes les personnes qui y étaient liées et cela incluait également Pitch, non seulement parce que peu importe ce que Phobos clamait et voulait pour toutes les autres personnes moi incluse, c’était lui son père et ce même si je ne pourrais pas lui en vouloir s’il choisissait de ne pas s’impliquer. Je comprendrais s’il décidait de ne pas l’être, c’était après tout compliqué de vraiment s’impliquer quand son fils ne le considérait pas comme son père.

- Je suppose qu’il faudrait que je discute de cela avec quelqu’un qui aurait peut-être plus de pistes que moi, comme Hypérion par exemple, ne serait-ce que pour au moins tenter d’enterrer la hache de guerre. Je pense que au point où j’en suis, rester fâcher et continuer à lui en vouloir n’a plus vraiment de sens. Au fond, les titans ne sont pas vraiment différent de nous, alors de quel droit est-ce que je peux émettre un quelconque jugement sur leurs actions, sur ses actions. Je ne serais pas toujours d’accord avec sa manière de gérer les choses, mais au fond personne n’est jamais complètement d’accord lorsqu’il s’agit de soucis divino titanesques, il y aura probablement encore des désaccord mais je suppose qu’on peut au moins être d’accord sur le fait qu’on essaye d’agir, même si ce n’est pas la manière dont chacun aurait géré le problème.

Et a côté de cela il y avait Apple, Apple qui me considérait clairement comme sa figure parentale étant donné sa manière de constamment chercher mon approbation sur certaines choses, y compris sa musique étant donné que j’étais toujours la première a qui elle faisait écouter ses compositions une fois terminée, même si elle argumentait que ses colocs ne supporteraient pas de l’entendre encore une fois, étant donné qu’ils avaient assisté a tout le processus de création. Je ne connaissais pas bien Nora ou Meg alors je ne pouvais pas émettre de jugement, en revanche je connaissais très bien Socrate et quelque chose me disait que effectivement, assister au processus de création lui aurait suffit.

Je n’étais pas entièrement certaine que ma filleule ait renoncé à sa lubie concernant l’adoption. C’était toujours un peu compliqué de ce point de vu et je marchais sur des œufs. Techniquement, Aphrodite ne voulait pas d’elle -et était de toute façon trop occupé à frayer avec Phobos- quant à mon fils, je n’étais pas entièrement certaine d’avoir envie d’accéder à sa requête concernant notre relation -principalement parce que cela excluait Pitch- néanmoins je ne voulais surtout rien faire qui pourrait mettre le feu aux poudres, aussi me contentais-je d’agir en tant que marraine, et en ne lui donnant absolument aucune indication qui pourraient laisser entendre que j’attendais a tout moment, qu’elle me ressorte des papiers d’adoptions comme la dernière fois.

- Phobos semble me voir comme sa mère, du moins c’est ce qu’il m’a laissé entendre à plusieurs reprises. Pour autant, j’admets qu’a chaque fois je n’en suis que plus méfiante. C’est difficile d’oublier qu’il n’y a pas si longtemps, son objectif semblait être de nous éliminer. Je n’ai pas l’intention de me laisser endormir par de belles paroles, et je n’ai pas non plus l’intention de faire ce qu’il souhaite. Pendant longtemps, il n’y a toujours eu que Apollon et moi, il était la personne la plus importante pour moi et j’estimais que tant que je l’avais, je n’avais besoin de rien d’autres car après tout, nous étions deux moitiés d’âmes. Les choses ont changés, et s’il est vrai que je ne peux concevoir un monde où il n’est pas, il me serait impossible ne serait-ce que d’envisager que tu ne fasse pas partie de l’équation. Tu m’es aussi indispensable que lui, c’est a prendre ou a laisser, soit Phobos le comprend, soit nos relations sont voués à rester tendus.

Je n’étais pas Aphrodite, si j’étais prête a tout pour protéger les membres de ma famille, je ne le faisais pas en lui tournant le dos. Je ne savais pas ce que Phobos souhaitait exactement, quelle était la part de manipulation, et la part de sincérité là-dedans et c’était pour cette raison que je me devais d’être constamment sur mes gardes quand cela le concernait.

Pitch & Diane

Into the unknown

Jusqu’ici, lorsque cela concernait Phobos j’avais toujours été seule. Mais il est vrai que j’avais tendance à oublier que de nous deux, c’était Pitch qui était le premier entré en contacte avec lui. Je n’étais pas contre le fait de lui faire face ensemble bien au contraire, mais étant donné la manière dont il considérait mon compagnon, je ne l’aurais pas mal prit si lui de son côté décidait également d’appliquer la même considération à Phobos. Lui faire face avec Hyperion, n’était pas la même chose que lui faire face avec Pitch. Et, lui aurait peut-être des questions que je n’aurais pas. En résumé, plus j’y réfléchissais et plus l’idée s’imprimait dans mon esprit ce serait effectivement une bonne chose d’agir en équipe. Quoi qu’il en pense, Phobos avait deux parents et c’était Pitch et moi.

- J’y veillerais. Lui répondis-je. A l’avenir si tu souhaite être plus impliqué dans ce qu’il se passe fait le moi savoir d’accord ?

Nous aurions effectivement le temps de continuer notre conversation plus tard, Pour l’instant Siobhan était là et les affaires divines ne la concernait pas de même que Phobos. Je hochais la tête en guise de réponse à Pitch et nous téléportais à nouveau tous les trois, cette fois-ci devant l’aquarium. Ce qu’il y avait de pratique avec Storybrooke c’était que je n’avais pas nécessairement à cacher mes pouvoirs. Me voir apparaître en pleine rue comme sortie de nul part était quelque chose de banale pour la ville. L’aquarium et le zoo n’étaient pas très loin l’un de l’autre ce qui nous permettrait une fois que nous en aurions finit avec le premier de se rendre au second. Peut-être que nous pourrions reprendre notre conversation quand Siobhan serait occupé avec les animaux, je n’avais pas répondu lorsqu’il avait parlé de la possibilité de l’enlever de l’équation, mais cela n’empêchait que j’y avais pensé.

J’ignorais jusqu’où il était capable d’aller, plus d’une fois Phobos m’avait en quelque sorte « mise en garde » évoquant mes proches. Je savais que cela avait pour but de me faire changer d’avis, et de faire ce que lui souhaitait que je fasse mais j’étais resté ferme. La possibilité qu’il décide purement et simplement d’éliminer Pitch n’était pas à exclure et elle n’était pas sans m’inquiéter. Parce que si je venais à le perdre lui ou Apollon cela ne me ferait pas changer d’avis bien au contraire, cela ne ferait que renforcer mes convictions. Secouant la tête, je chassais ces pensées de mon esprit et inspirait un bon coup pour essayer de me défaire du nœud qui tordait mon ventre. Ce n’était pas le moment de mettre à angoisser, ni le moment d’avoir des idées noires. Je m’avançais vers les caisses afin de demander trois entrées, et attrapait un dépliant avec le programme et le circuit de visite. Néanmoins, la réalité me rattrapa bientôt et je me tournais vers mon compagnon penaude :

- Je suis désolée, c’est une habitude que j’ai. J’aurais dût te demander avant, si tu souhaitais le faire au lieu de prendre directement les devants.

Les relations sociales ou ma plus grosse lacune, particulièrement lorsqu’il s’agissait de ce genre de relation. Pitch était le premier homme avec qui j’étais en couple, et je n’y connaissais pour ainsi dire : rien. Évidemment, après plusieurs années de relation certaines choses s’étaient mise en place d’elle-même mais ce genre d’occasions ne s’était encore jamais présenté, généralement lorsque nous sortions nous avions plus ou moins un programme pré-établit, selon la personne qui décidait de mettre cela en place. L’idée était souvent de surprendre l’autre aussi ce genre de questions ne se posaient pas. Et de mon côté, j’étais tellement habitué à tout faire par moi-même que je n’avais pas songé à poser la question à Pitch. Un faux pas, qu’il faudrait que je corrige à l’avenir. Je savais pourtant que me mettre dans un état pareil était ridicule, il n’allait pas me faire un procès ni quoi que ce soit, et la journée n’allait pas s’arrêter comme cela a cause d’une bévue de ma part. Pour autant je respirais la nervosité, c’était presque plus fort que moi. Et lorsque j’étais nerveuse, mon empathie avait tendance à s’emballer, aussi étais-je en train de me recevoir en pleine figure, toutes les émotions des personnes aux alentours. Je devais me calmer impérativement, sinon je finirais avec un mal de tête avant même d’avoir pénétré à l’intérieur de l’aquarium.

- Et si on faisait un jeu ? Proposais-je à Siobhan, parmi tous les poissons que l’on va voir, on essaye d’en trouver qui nous font penser à des personnes que l’on connaît. Tu en penses quoi ?

Au moins cela m’aida à me reprendre, et reprendre également le contrôle de mon pouvoir, mettant volontairement de la distance entre les émotions des autres et les miennes, et me focalisant uniquement sur ces dernières. Le soucis de l’empathie c’était que lorsque j’en perdais le contrôle, ce que je ressentais pouvait influer directement sur mes propres émotions et dans ces cas là ce n’était pas un excellent mélange. En fonction, de ce que la personne ressentait et ce que moi je ressentais, cela pouvait donner « naissance » à une susceptibilité qui ne m’était pas coutumière, un agacement persistant et j’en passais. En résumé ce n’était pas un état dans lequel j’aimais me montrer et c’était souvent pour cela que je faisais en sorte de garder le contrôle

- Pitch aussi peut y participer, enfin s’il le souhaite bien sur ajoutais-je avec un sourire taquin à son adresse.

Il n’était évidemment pas obligé si cela ne le tentait pas plus que cela, personne ne s’en formaliserait et certainement pas moi. De toute façon, je n’aimais pas forcer les gens a faire quoi que ce soit qui ne leur conviendraient pas. J’avais pour règle de ne jamais faire a autrui ce que je ne souhaitais pas que l’on me fasse et cela commençait par mes proches. Et si Pitch avait déjà été en contacte avec une enfant de l’âge de Siobhan, cela remontait à quasiment une autre vie, depuis elle avait été la seule assez brave pour se prendre d’affection pour le Croque Mitaine. J’admettais que c’était très amusant a voir, et que plus la journée avançait et plus je me prenais d’affection pour elle a mon tour.

Pitch & Diane