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 Les Esprits Criminels à Storybrooke [Fe]

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Anastasia Romanov
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Anastasia Romanov

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________________________________________ 2018-01-02, 23:59 « Men are such babies »

Chercher son courrier. En voilà une action banale, commune, quotidienne. Un petit quelque chose qu'on fait machinalement, presque sans s'en rendre compte, la plupart du temps pour ne recevoir que des publicités inutiles et des facteurs - utiles, pour le coup. Et parfois, plus rarement, des lettres. En ce début du mois de janvier, tandis qu'elle sortait en quatrième vitesse sans avoir pris la peine de mettre une veste pour chercher le courrier, c'est exactement ce qu'Anastasia trouva dans sa boîte aux lettres.
La jeune femme scanna rapidement les diverses lettres, s'assurant que rien n'était adressé à Dimitri, avant de s'en retourner à son bureau. Ce matin, il y avait une lettre toute simple, sans cachet de la poste, qui lui était adressée. Mais Anya ne s'en préoccupa pas immédiatement, laissant le courrier traîner sur un coin de son bureau, coincé entre une publicité pour le Comic Burger et des coupons de réduction pour un magasin de jardinage que personne dans la maison ne fréquentait jamais.
Ce n'est que plus tard dans la journée, alors qu'Anastasia posait une tasse de thé brûlant sur ce même coin de bureau, qu'elle se souvint de la lettre à son attention. Déplaçant légèrement la tasse, la jeune femme s'en saisit et, fronçant les sourcils, étudiant plus attentivement l'adresse inscrite en capitales :

PRINCESSE ANASTASIA NICOLAIEVNA ROMANOV
LA MAISON PRES DE LA FORET
STORYBROOKE

A en juger par l'absence de timbre et de cachet de la poste, le courrier avait directement été déposé dans la boîte. Anastasia le retourna, cherchant une adresse d'expéditeur : en vain. Elle se décida alors à ouvrir le courrier, tout en se demandant qui pouvait bien lui écrire. Car s'il n'était pas surprenant qu'on connaisse son identité, c'était un peu plus étonnant que quelqu'un s'en serve.
L'espace d'un instant, elle songea à appeler Dimitri, des fois que, puis se ravisa. Un courrier n'allait assurément pas lui sauter à la gorge et son presque mari avait sans doute mieux à faire.
Forte de cette conclusion, Anya déchira l'enveloppe sans autre forme de procès et vit tomber une bien étrange missive russe sur son bureau :

Chère Princesse.

J'espère que tu profites bien de ton petit bonheur et qu'Abigaëlle va bien. Pense aussi à profiter de ta chance pendant qu'elle te sourit encore. Ca pourrait tourner. Je dis ça, je dis rien.

A. I.

PS : j'ai sorti le chien.
PPS : la prochaine fois ce sera autre chose.
PPPS : et je t'ai emprunté deux trois trucs.

Anya se figea puis relut la lettre plusieurs fois. Ensuite, elle appela Hoover, en vain. Inquiète, Anastasia parcourut précipitamment la maison, les yeux écarquillés. Son bouvier bernois la lâchait rarement d'une semelle. Et quand elle s'éloignait, c'était toujours pour garder Abigaëlle, qui était seule auprès de son père.
Arrivée à leur hauteur, Anastasia ralentit le pas, s'efforçant de retrouver une respiration normale et priant pour ne pas avoir les joues en feu. Elle n'aimait pas quand Dimitri essayait de la profiler. Instinctivement, la jeune femme avait glissé la lettre dans la poche arrière de son jean. Ses méninges tournaient à plein régime. Mille idées se bousculaient dans son esprit.
- Je sors faire un tour, déclara-t-elle finalement avec assurance et détermination. J... J'en ai pour un moment.
La jeune femme s'approcha des deux amours de sa vie pour les embrasser fila sans demander son reste, marchant d'un pas vif jusqu'au poste de police. Il fallait bien commencer quelque part, non ? Le chemin avait été long et ses pas précipités, si bien qu'Anastasia arriva essoufflée. Elle ne s'accorda cependant que quelques instants de répit avant de pousser la porte du bâtiment, son regard bleu acier scannant le lieu - étonnamment désertique - à la recherche d'une personne bien précise.
Elle aurait espéré qu'ils porteraient des badges ou une plaque avec leur nom bien visible mais ce n'était pas le cas. Cependant, l'endroit ne grouillait pas de femmes, c'est pourquoi Anya se dirigea vers la seule qu'elle avait aperçu. Avec un peu de chance c'était bien Robyn Candy, la nouvelle shérif, la femme de la situation.
- Hum... Bonjour ? Je cherche une personne compétente parce que je crois qu'il y a un nouveau psychopathe à Storybrooke.
Ca c'est de l'introduction, se réprimanda la jeune femme mentalement avant de poursuivre, en forçant un sourire décontracté sur ses lèvres :
- Vous êtes Robyn Candy ? Je veux dire... Je sais pas si c'est au shérif de prendre en charge ces affaires là mais... vous savez quoi ? Je vais vous montrer, ce sera plus simple.
Sur ces mots, Anastasia sortit la lettre de la poche arrière de son jean, la déplia et la tendit en direction de la jeune femme.
- C'est peut-être moi qui me fais des idées mais... au cas où. J'ai reçu ça et... Oh je prétends pas m'y connaitre plus que ça mais.... Vous voyez les points en fin de phrase ? C'est... disons que c'est particulier comme style. On dirait une rage contenue envers... eh bien envers moi, manifestement. A. I, je ne sais pas qui c'est mais cette personne me connait suffisamment pour glisser des détails de ma vie personnelle dans son courrier. Et il n'y a pas de cachet de la poste donc le courrier a été déposé chez moi. Ce qui veut dire que la personne sait où je vis. Vous voyez comment elle écrit le terme "princesse" ? La calligraphie n'est pas la même, on dirait que toute la rage de cette personne - probablement une femme d'après les tracés même si ce n'est pas fiable à 100 % - se concentre là dedans. Alors que franchement, y a pas de quoi. Et puis... ma chienne Hoover a disparu.
Anya se mordit la lèvre. Elle avait débité son discours sans presque aucune pause. Pendant tout son trajet, elle s'était repassé inlassablement le courrier dans sa tête, si bien qu'elle le connaissait à présent par cœur. Son instinct lui intimait de se méfier. Mais elle ne voulait pas embêter Dimitri avec un vague pressentiment et des considérations linguistiques.
La rouquine se pinça l'arête du nez et tâcha de faire le vide dans son esprit.
- Désolée, je suis juste traductrice, je m'emballe peut-être.
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________________________________________ 2018-01-09, 14:40


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Enfin, je commençais à m'habituer au rythme de la vie de shérif. C'était plutôt tranquille, en fait. Il s'était jamais rien passé de vraiment très grave. Quelques histoires de vol, de gonzesses un peu trop éméchées en train de danser à poil dans une aire de jeux pour enfants et de chats coincés dans arbres ou sur un balcon. Ouais, apparemment les animaux cons étaient plus uniquement réservés aux pompiers. J'avais un peu l'impression de piquer leur boulot.

C'était calme, donc. Je pouvais bosser à la pâtisserie sans problème, me faire des pauses oréos sans être dérangées toutes les trente secondes et surtout éviter d'utiliser ce flingue à la con qu'on m'avait refourgué alors que je savais pas du tout l'utiliser. Comment Jack avait pu me confier ce truc méga dangereux sans se poser de questions ?

Mais, assise dans mon siège en faux cuir qui faisait mal aux fesses, derrière un bureau où se battaient en duel une assiette de donuts et une pile de papiers que j'avais la flemme de lire, je cogitais. Parce que ouais, ça m'arrivait. Pour l'instant, la ville se tenait tranquille. Mais pour combien de temps encore ? À un moment, ça allait finir par se déchaîner. C'était comme ça, à Storybrooke. Le monde pétait un câble, un vilain dieu se prenait pour le roi du monde et il pleuvait des grenouilles. Quand ça arriverait, que ce que j'allais faire ? Les membres de la police se comptaient sur les doigts de la main. Y avait moi, plus deux personnes que j'avais repêché à mon arrivée au poste de shérif. Les autres s'étaient cassés. Ce qui était pas un problème, vu que je m'en foutais sévère. Mais être un peu plus... Juste un peu... Au cas-où... ça pourrait être pas mal. Je trouvais que c'était une bonne piste à creuser. La question, c'était comment faire ? Fallait que je dépose une petite annonce sur Pôle Emploi ? Que je fasse passer aux intéressés un casting ? J'étais obligée de prendre que des flics ? Pourquoi personne m'avait laissé de manuel, bordel !

Une rouquine – Pour pas changer – me repêcha de mes pensées. Elle avait l'air paniquée et son débit de parole était tel que j'avais quasi rien capté. À part que les emmerdes étaient enfin en train de se réveiller.

- OK.

Je papillonnais des cils pour chasser l'expression confuse qui l'aurait pas rassuré. J'étais shérif depuis plus de deux semaines, maintenant. J'étais supposée être prête à m'occuper de n'importe quelle situation !

- Pour résumer. Vous avez reçu cette lettre. Vous vous sentez menacée. Et quelqu'un a volé votre chien.

Eh bah dit donc. Je pinçais les lèvres avec un air songeur, tout en relisant la lettre. J'imprégnais pas la totalité des mots, trop paniquée à l'idée de passer encore pour une loseuse, mais je fis l'effort de rien laisser paraître. Le but du jeu, maintenant, c'était de passer pour une pro.

- Je vais être sincère. Ouais, vous vous êtes bien emballée. Et surtout, vous avez vu plus de détails que moi ! Tout ce que je vois dans cette lettre, c'est que la personne a un sacré problème pour kidnapper votre chien. À part ça...

Je haussais les épaules, en laissant la fin de ma phrase en suspent. Bah quoi ? J'avais été pro. La sincérité, ça a du bon parfois. Je cherchais pas à l'arnaquer.

- Il ressemble à quoi votre chien ? Hoover, c'est ça ? Je peux déjà essayer de contacter le refuge pour savoir si quelqu'un l'a déposé là bas pour X raison. Ensuite, vous avez des ennemis en particulier ? Genre un ex chelou ou une voisine jalouse ?

C'était peut être cliché comme suppositions, mais j'utilisais comme je pouvais ma maigre connaissance en enquête policière. J'avais regardé Hot Fuzz, ça comptait non ?

- Et dans la lettre y a bien marqué que la personne vous a prit autre chose. Vous avez vu si il vous manquait des trucs à la maison ? Ah et pour finir... Je croyais que les traductrices ça faisait que traduire ? Genre comme un site à la Reverso. C'est normal que vous ayez analysé toute la lettre et tout ?

Ça avait été impressionnant à entendre, toute son analyse sur la ponctuation et tout. J'étais pas contre quelques trucs et astuces, au cas où je me retrouverai un jour face à un cas similaire. Même si de base, c'était elle qui avait besoin d'aide.




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________________________________________ 2018-01-09, 23:30 « Men are such babies »

- Oui... c'est ça, acquiesça Anastasia après le résumé de la jeune femme derrière son bureau.
C'était aussi succinct que les résumés dont Dimitri la régalait la plupart du temps mais Anya garda cette réflexion pour elle car ça n'intéressait probablement pas le reste du monde. Elle s'était aussi bien gardée de s'attarder sur l'air un peu rêveur de la jeune femme en face d'elle qu'elle avait peut-être interrompue dans une intense réflexion, en fin de compte. Ou une intense rêverie, mais la rouquine ne comptait pas demander confirmation. Après tout, elle avait affaire à une pro, qui n'était pas dans ce poste par hasard. Et les policiers savaient quoi faire dans pareille situation, c'était l'évidence même.
Non ?
Anastasia observait attentivement la jeune femme, scrutant la moindre réaction, ce qui n'était pas chose facile. Elle se trouva bientôt piquée dans son orgueil quand elle lui annonça qu'elle s'emballait, avec ses grandes théories linguistiques. Anya ne voulait pas être un cliché. Elle ne voulait pas être la maman en panique qui débarquait au pote ou à l'hôpital pour le moindre pet ou regard de travers. Elle tenait à sa fille, c'était certain, et avait déjà dû affronter bien des ennuis pour maintenir sa petite famille au complet et à flot. Elle tenait aussi à sa tranquillité et ne cherchait ni la publicité, ni l'attention, ni les ennuis, surtout. Anastasia n'avait pas souvenir d'avoir un jour pu énerver une personne du nom de A. I. - pas suffisamment du moins pour mériter des menaces, un vol et un kidnapping d'animal. Mais ce que son orgueil appréciait le moins, en fin de compte, s'était de s'entendre dire tout ça dans un lieu public, heureusement suffisamment désert pour que ça ne fasse pas le tour de la ville.
D'ailleurs, était-ce normal que ce soit aussi calme ? Maintenant qu'elle y prêtait un peu attention, Anya ne pouvait que noter les effectifs réduits. Et bien qu'habitante d'une petite ville du Maine, elle trouvait cela surprenant, d'autant que leur petite ville était particulièrement sujette aux grands ennuis. Là encore, elle se contenta de noter ses observations, continuant d'accuser le coup silencieusement de la sincérité de la jeune femme.
Finalement, elle se concentra sur les questions qui allaient permettre de faire avancer l'enquête.
- Hoover, c'est ça. C'est un bouvier bernois, elle a quelque chose comme deux ans et demi. Haute comme ça, ajouta la rouquine en mesurant mentalement sa fidèle compagne avant d'abaisser sa main au niveau correspondant. J'ai eu un ennemi, autrefois. Raspoutine. C'est un peu compliqué entre nous mais disons qu'on est sur la bonne voie pour s'entendre. Et de toute façon pourquoi signerait-il A. I ?
Aux yeux de la princesse, ça n'avait aucun sens. Elle poursuivit sans ajouter cette remarque mental :
- Autrement, je vois pas. Non. J'essaye de pas me faire remarquer et de ne pas m'attirer d'ennuis mais...
Soudain aux aguets, Anya s'assura que personne ne les écoutait puis baissa la voix et se pencha vers son interlocutrice :
- Je fais partie de la Magic League, c'est une organisation pour protéger la magie dans le monde réel. Vous pensez que ça a pu m'attirer des ennuis ? Je sais même pas si je suis sensée parler de ce truc-là ou pas. Pas de voisins et pas d'ex non plus, reprit-elle avec un volume normal.
Par chance, elle n'était pas obligée d'en dire plus et d'avouer publiquement qu'elle n'avait connu qu'un seul homme. Non pas que ce soit honteux. Anastasia état très satisfaite de sa vie intime et justement, elle tenait à ce qu'elle reste dans le domaine du privé.
- Je n'ai pas spécialement fouillé ma maison mais rien ne m'a sauté aux yeux. Je... je ne vois pas ce qu'on pourrait me voler. Enfin, à part Hoover, manifestement. Je veux dire... On est pas très riches, on ce qu'il nous faut et pas plus. Je... attendez. J'ai été une princesse. Si on m'a pris quelque chose, c'est forcément lié à ça, c'est logique. Il faudrait vérifier... On peut aller voir, si vous voulez ? Vous savez, pour traduire, il faut analyser les mots alors... j'imagine qu'on développe quelques compétences à ce niveau-là, ajouta Anya en haussant simplement les épaules.Je ne sais pas... En fait, ça m'a paru évident, toutes ces choses que j'ai vues dans la lettre. Mais vous avez peut-être raison, si ça se trouve, je m'emballe.
Anya aurait presque espéré que ce soit le cas. Cela voudrait dire que les choses étaient normales et qu'aucun taré ne lui en voulait. Mais ce pressentiment anxiogène ne la quittait pas.
- Vous allez sans doute trouver ça bizarre mais... J'ai véritablement le sentiment qu'il se passe quelque chose. Et s'il n'y avait que moi passe encore mais... il y a Abigaëlle.
A la mention de sa fille, un sourire tendre se peignit sur les lèvres d'Anastasia.
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________________________________________ 2018-01-16, 19:31


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Elle avait encore réussi à me perdre. Ça faisait trop d'informations d'un coup. Tout en l'écoutant, j'entrepris de fouiller les tiroirs de mon bureau pour essayer de trouver un stylo et le bloc-note avec le logo de la police imprimé en bas de chaque pages qu'on m'avait refilé à mon arrivée. Jusqu'ici, il m'avait jamais servi. Du coup, j'avais absolument aucune idée de où il pouvait avoir été mis. Je l'avais quand même pas balancé à la poubelle ? Et merde. J'avais un doute maintenant.

Je le retrouvais finalement dans la corbeille casée à mes pieds, au milieu des paquets d'oréos vides et des feuilles de papiers froissées sur lesquelles avaient été gribouillées des début d'idées et des parties solitaires de morpion. Ça se voyait qu'à ce bureau j'étais vachement productive et que je me faisais pas du tout chier en général ?

Pendant que la mademoiselle continuait à me donner des infos, je pris des notes avec un stylo bic au bout mâchouillé repêché dans le tiroir du bas. Y avait beaucoup à prendre en compte. Selon ce que j'étais en train d'écrire, fallait que je fasse un avis de recherche pour un bouvier bernois femelle plutôt imposante, que j'interroge un certain Raspoutine qui était rangé dans la catégorie "ennemi" mais plus vraiment de la rousse et qu'elle était une princesse. Ah et aussi qu'elle faisait parti d'une association visant à protéger la magie. Parce que c'est bien connu, la magie a besoin qu'on la défende. Le tout faisait d'elle une véritable affaire sur laquelle véritablement bosser. Eh bah putain. Je pensais que ce jour arriverait jamais.

- Vous dîtes faire parti d'une organisation qui a l'air plutôt du genre secrète vu la petite voix que vous avez prise pour m'en parler. Vous vous en êtes déjà prise à quelqu'un ? Genre à un ennemi de la magie ? Parce que si ça se trouve, vous vous êtes faîtes d'autres ennemis que ce Raspoutine.

Le nom de ce dernier m'était étrangement familier, d'ailleurs. Raspoutine... c'était pas le nom d'un plat québécois, à la base ? Avec des frites, du fromage et une sauce dégueulasse à la couleur bizarre ? Si ça se trouve, dans une autre vie, la personne que j'avais en face de moi avait été une québécoise aux papilles agressées.

- Je trouve pas ça bizarre. Vaut mieux être prudente et en alerte, surtout si il se passe vraiment quelque chose et que Hoover a été kidnappée. Peut être que vous êtes juste sacrément parano et du genre à vous faire des films pour rien. Mais vous avez de la chance, c'est mon boulot de vérifier ça.

Je lui adressais un sourire, en me levant de mon fauteuil. J'arrachais la page griffonnée de mon calepin, la fourrait dans la poche arrière de mon pantalon et récupérais mon flingue rangé dans son étui pour l'accrocher à ma ceinture, à côté de mon insigne. Lui et moi, c'était pas du tout l'amour fou. Moins j'avais utilisé, mieux je me portais. Mais le pointer vers quelqu'un sans même avoir l'intention de tirer, ça faisait toujours son petit effet.

- On va se rendre au refuge et ensuite on ira chez vous. Une petite inspection des lieux, ça serait pas mal. Et puis comme ça vous me direz si il vous manque des trucs.

Normalement, y avait pas de papiers à remplir pour ce genre d'intervention. Normalement, hein. Dans l'étagère d'une autre pièce se trouvait tout un tas de formulaires pour tout un tas de choses différentes. Ah et fallait aussi peut être écrire un rapport à la fin, mais j'étais pas sûre non plus. Bon, on allait d'abord enquêter et ensuite je penserai à la paperasse. Sinon on allait pas retrouver son chien avant trois mois.

- Juste... C'est qui Abigaëlle ? Un élément important à prendre en compte dans les recherches ?

Je m'étais arrêtée sur le pas de la porte pour me tourner vers la rousse, une main sur l'encadrement. Ce détail là, je l'avais pas noté sur mon bout de papier. J'arrivais pas à savoir si c'était une vraie personne ou un espèce de nom de code.

- Ah et si je pouvais avoir votre nom, ça serait cool. À moins que vous préfériez que je vous appelle la Rousse ou Princesse. C'est comme vous voulez. Mais ça serait mieux je pense de connaître votre prénom.

De mon côté, pas la peine de me présenter. Elle avait l'air d'être au courant de mon identité complète. Putain, c'était chelou de quitter l'anonymat le plus complet et de se retrouver avec mon nom gravé sur une plaque dorée, exposé au reste du monde. Les gens dans la rue me reconnaissaient désormais comme le shérif Candy, et plus la pâtissière grossière à la batte.

- Autre choix. Vous habitez à côté ? Ou faut qu'on y aille en bagnole ? Parce qu'on peut soit partir à pied, soit prendre ma voiture, soit le van réservé aux flics.

Valait mieux lui demander. Je conduisais comme une dingue. J'avais jamais eu d'accidents, mais ça pouvait faire flipper. Surtout que ma voiture, c'était celle de course que j'avais ramené de Sugar Rush. Couverte de chocolat et de bonbecs, fabriquée avec du matériel 100% d'origine pâtissière. Le van était plus costaud, avec plus de place. Mais putain, que ce qu'il était moche. Blanc, manquant d'âme, avec l'aspect d'un véhicule appartenant à un trafiquant de drogue chelou ou un kidnappeur de chien. Je comptais le faire repeindre aux couleurs de la police pour qu'il fasse plus sérieux. J'avais juste pas encore eu le temps. Et je savais toujours pas quand j'en aurai.




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________________________________________ 2018-01-17, 00:02 « Men are such babies »

La question de la shérif surprit Anastasia qui resta silencieusement concentrée quelques instants. Elle se repassait tous les souvenirs qu'elle avait de la Magic League, des fois que. Mais elle n'avait pas l'impression que ce soit réellement utile. Ou peut-être que si ?
Anya se mordit la lèvre puis se lança finalement :
- Je suis partie en mission en Russie avec des gens d'ici, on a... sauvé le monde ? Je sais pas trop. Vous savez c'était un peu comme dans les jeux vidéos. On a battu le boss final qui était un genre d'armée de supervilains, comme dans les BD et on est rentrés. Honnêtement, s'il devait y avoir représailles eh bien... déjà, ces supervilains ne connaissent pas vraiment notre identité et je pense pas qu'ils décideraient de me voler des choses. C'est pas le profil, ajouta Anastasia.
Elle ne s'était pas formalisée de la remarque sur sa potentielle paranoïa car, au fond, c'était peut-être vrai. En devenant maman, Anya était aussi devenue plus vigilante, comme tout parent normalement constitué, de son point de vue, du moins. Elle préféra également ne pas remettre cette histoire d'instinct sur le devant de la scène, juste au cas où. De toute façon, le shériff Candy avait décidée de l'aider et c'était, au fond, tout ce qu'elle voulait entendre - pour l'instant. Il fallait à tout prix qu'Anastasia connaisse le fin mot de cette histoire de kidnapping de chienne et de lettre mystérieuse. Quel que soit ce fin mot, d'ailleurs.
Anya la gratifia d'un sourire reconnaissant. Elle avait presque craint qu'on la traite simplement de folle ou, pire, qu'on lui rappelle les errements peu glorieux de Dimitri (car des Russes dans le Maine, ça ne courrait pas non plus les rues, pas suffisamment pour que quelqu'un d'un peu au courant fasse le lien). Alors était heureuse de trouver exactement qu'elle espérait : de l'aide.
Puis elle acquiesça face au plan du shérif et lui emboîta le pas. Les deux femmes avaient déjà fait quelques mètres sans qu'Anya ne sache trop quoi dire de plus quand Robyn rompit le silence. Et sa question manqua presque de faire glousser la rouquine. Puis elle se rappela que ce qui était évident à ses yeux ne l'étaient pas forcément à ceux des autres.
- C'est ma fille. Elle a un peu plus de deux ans. De mon point de vue c'est un élément capital et son importance dépasse largement l'enquête en cours, ajouta la jeune femme dont les lèvres s'étaient étirés en un sourire vraiment très large et très tendre. Si quelqu'un la menace, il est primordial d'annihiler cette menace. Et la personne, A.I. parlait d'elle dans sa lettre. Moi ça m'inquiète. Sans cette mention... Je ne suis pas sûre que je serais venue.
Le sourire d'Anastasia avait fait place à un visage plus fermé sur lequel on pouvait discerner de l'inquiétude mais aussi, et surtout, de la détermination.
- Et donc moi c'est Anastasia Romanov. Mais vous pouvez m'appeler Anya, précisa la rouquine comme elle le faisait quasiment toujours lors de ces événements que sont les présentations formelles. Je dois vous appeler shérif Candy ? hasarda-t-elle ensuite afin de se faire une idée du degré d'intimité, ou plutôt de proximité, qu'elle voulait instaurer.
- J'habite à l'orée des bois. On y sera plus rapidement en voiture, je pense. Van ou voiture, c'est vous le chauffeur donc c'est vous qui voyez.
Les questions du shérif étaient aussi pertinentes que pragmatiques. Anya aimait bien cette fille. Elle n'avait pas l'air de s'encombrer de chichis.
Robyn choisit sa voiture personnelle qui était haute en couleurs.
- J'aime bien ! commenta Anya. Et ça vient de quelqu'un qui ne s'intéresse pas aux voitures, crut-elle bon de préciser. Abigaëlle adorerait aussi, ajouta-t-elle enfin, comme une réflexion personnelle qu'elle aurait pu garder muette.
Avec la conduite sportive de Robyn, il ne fallut pas bien longtemps pour arriver au refuge, ce lieu par lequel Dimitri devait souvent passé, à voir le nombre de chiens qu'ils avaient à la maison. D'aucuns ne manqueraient pas de dire que c'était surprenant avec tant de chiens de s'apercevoir que l'un avait disparu. Mais Hoover n'était pas n'importe quelle chienne. Elle était une véritable compagne et avait aidée sa propriétaire à traverser bien des épreuves. Anya aimait son calme flegmatique, son air soucieux quand elle était triste ou inquiète, sa façon de veiller sur Abigaëlle. Elle savait que Hoover n'aurait jamais laissé Abigaëlle. D'ailleurs, elle dormait toujours sur le pas de la porte de sa chambre, alors même que ce n'était pas un chien de garde. Anastasia se sentit l'envie de partager ces informations, qu'elle trouvait utiles, et s'empressa d'en combiner un résumé concis le temps du trajet.
A leur arrivée au refuge, elle remarqua beaucoup d'animaux mais rien qui ne ressemblait à Hoover.
- Je peux peut-être regarder sur mon portable si j'ai une photo ? hasarda la rouquine.
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________________________________________ 2018-01-28, 18:53


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J'étais plus que ravie qu'Anya me laisse le choix du véhicule. Ouais, parce que j'avais decidé de l'appeler Anya. Elle avait proposé, je trouvais ça pas trop long et puis ça sonnait plus sympa que "Vous voulez quoi Madame ?". Et de mon côté, j'avais bien insisté sur le fait que je préférais qu'on m'appelle Robyn. Si elle avait le droit à un peu de familiarité, y avait pas de raison pour que ça soit pas mon cas. Et puis j'avais toujours du mal à m'habituer au titre de Shérif. Ça faisait presque... pompeux. Déjà que j'avais du mal avec Princesse Vanellope ou Votre Sucrerie...

Pendant le trajet extrêmement rapide, je pris note mentalement des détails sur son chien qu'elle me racontait. J'avais beau être bien concentrée sur la route pour éviter de foncer dans le décor ou un passant inconscient se jetant sous mes roues en biscuit chocolaté, la plupart des informations furent bien assimilées. Anya tenait énormément à son chien. Et je pouvais le comprendre. La fois où Jack Frost l'abruti avait tagué son numéro de tel sur Candy, j'avais failli le tuer. Et pourtant la peinture partait après un nettoyage au jet d'eau. Les animaux avaient un peu trop tendance à rendre surprotecteur et agressif. J'avais déjà imité Liam Neeson dans Taken pour cet éléphant.

Arrivées au refuge, je la laissais faire le tour, en la suivant de loin. J'avais qu'une vague idée d'à quoi pouvait ressembler un bouvier bernois, je n'aurai pas été d'une grande aide. En attendant, je ressortie le papier où avaient été griffonnés à la hâte les quelques pistes lancées par Anya pour l'examiner et essayer de trouver un résonnement logique à tout ça et un début d'idée. C'était la première fois que j'enquêtais réellement. Y avait déjà eu l'affaire des sacs à main, en Décembre, mais à cette période là je ne prenais pas réellement les choses aux sérieux. Cette fois là, c'était différent. Je voulais aider la jeune femme, je voulais retrouver son chien et surtout je voulais coffrer la personne qui lui avait envoyé une lettre de menace. Parce que c'était le rôle d'un vrai shérif. L'étoile accrochée à ma veste n'était pas juste une déco sympa.

- Je suis pas sûre que ça serve à quelque chose de me montrer la bouille de votre bêbête. Vous savez à quoi elle ressemble, et elle a pas l'air là. Donc on va partir du principe que oui, Hoover a bien été kidnappée. Même si pour être sûre avant de partir, je vous propose d'aller voir quelqu'un qui bosse ici.

Au cas-où. Peut être que la chienne était effectivement passée par la case refuge et que quelqu'un l'avait déjà adopté. Ou qu'elle était juste en balade. Même si ça faisait pas si longtemps que ça qu'elle avait disparu. Dans le doute, je préférais essayer quand même.

Comme Anya avait de connaître l'endroit mieux que moi, je la laissais me guider jusqu'aux "bureaux". Si on pouvait appeler comme ça un bâtiment froid, qui sentait le chien mouillé et donc le sol était recouvert de petits et grands corps poilus, le museau sur les pattes et la queue battante. La gonzesse assise sur le bord d'une table de camping instable leva les yeux de ses papiers uniquement quand une bestiole de la taille d'un lapin se jeta à nos pieds en jappant de manière hystérique. Je n'osais plus bouger, de peur de l'écrabouiller sans faire exprès.

- Pardon ! Vous êtes là depuis longtemps ? J'espère que non, j'étais trop perdue dans mes dossiers pour sentir la présence de qui que ce soit.

La fille eut un sourire contrit et vint en zigzaguant entre les chiens nous serrer les mains. Elle se pencha ensuite pour récupérer la bestiole qui continuait à vouloir impressionner nos mollets pour la caser sous son bras tout en repoussant une mèche terne qui lui était tombée devant les yeux pendant le processus.

- Que ce que je peux faire pour vous ? Vous êtes là pour une adoption ?

Je secouais la tête négativement et attrapais un pan de ma veste en faux cuir pour faire ressortir le doré brillant de mon étoile. Fallait bien l'avouer, j'adorais l'effet classe que ça donnait. Et voir les gens pâlir pendant qu'ils se remémoraient rapidement les derniers délits potentiels qu'ils avaient pu commetre et qui expliqueraient la venue du shérif, c'était assez drôle.

- Shérif Candy. Je viens vous voir concernant une affaire d'enlèvement. Madame Romanov ici présente recherche son chien qui aurait été kidnappé dans la journée. Nous n'excluons pas la piste d'un égarement de la part de l'animal, donc nous sommes venu ici pour vérifier si quelqu'un ne vous avait pas ramené un bouvier bernois femelle, de cette taille à peu prêt.

D'un geste de la main, j'imitais la hauteur que m'avait montré un peu plus tôt Anya. N'empêche que... waouh. Je m'impressionnais. Mon ton était sérieux, mon expression juste assez menaçant pour mettre mal à l'aise un potentiel coupable et en plus de ça, je galérais pas trop à choisir mes mots. Y avait du progrès. Le but du jeu, maintenant, c'était de pas montrer à quel point je pouvais être fière de moi.

- Cette description vous dit quelque chose ?

Je croisais les mains devant moi, non loin de la crosse de mon arme, en restant bien droite, surélevée de quelques centimètres par les semelles épaisses des bottes en cuir qui complétaient ma tenue. J'essayais d''imiter la posture de ces flics imperturbables et presque effrayants qu'on voyait dans les films. Vu les yeux écarquillés de la fille, ça devait faire son petit effet.

- N-non.

Elle du déglutir avant de reprendre la parole, tout en posant dans panier le petit chien, les mains tremblantes. Raclement de gorge, réajustement de son pull informe et trop grand et elle osa enfin croiser mon regard.

- On a pas eu de... de bouvier depuis pas mal de temps. Ce matin tôt on m'a ramené un chaton mais c'est tout. Je suis désolée. De pas pouvoir aider et pour votre chien.

Elle offrit un sourire forcé à Anya, avant de replonger ses yeux dans les miens. Je restais impassible, même si en vrai, j'avais super envie de sortir mon flingue et de la menacer avec juste pour voir si elle allait s'évanouir ou pas. C'était méga tentant n'empêche.

- OK, merci de votre coopération. Si vous retrouvez un bouvier bernois femelle ou que n'importe quelle information vous revient tout à coup, contactez nous. Je pense pas avoir besoin de vous donner le numéro du commissariat ?

Le ton de ma voix s'était fait discrètement plus menaçant, tandis que j'avançais d'un pas vers elle en vaillant à ne pas écraser la patte d'un animal trop prêt de mon pied.

- Non ! Bien sûr que non ! Je vous tiens au courant.

La gonzesse secoua sauvagement la tête comme si elle était à un concert de hard rock pour bien me faire comprendre que oui, elle avait reçu le message et que c'était tout bon.

Je hochais simplement la tête en réponse et fis un signe de la main à la rouquine qui m'accompagnait pour qu'elle me suive à l'extérieur. Je restais de marbre jusqu'à ce qu'on soit arrivé non loin de la voiture. Au bout d'un moment, je craquais et un éclat de rire s'échappa de ma gorge. Il attendait que ça depuis tout à l'heure.

- Oh putain. Vous avez vu sa tête ? Je suis sûre qu'elle cache quelque chose, genre une consommation excessive de drogue pas légale du tout. J'aurai bien exagéré et lui dire qu'on voulait fouiller son bureau, mais je suis pas sûre qu'elle aurait tenu le coup.

Cette fille n'était pas à son aise avec la police. Elle avait forcément un vice qu'elle voulait pas partager avec le shérif. Mais j'étais certaine qu'elle n'avait pas menti concernant Hoover ou qu'elle ait quelque chose à voir avec sa disparition. Elle aurait jamais osé me regarder dans les yeux si c'était le cas. D'après les livres sur la psychologie criminelle que j'avais commencé à lire.

- Attendez deux secondes.

Ma main alla se loger sur mon arme, tandis que je m'approchais de ma voiture. Quelque chose était posé sur le siège du conducteur. Tout en surveillant les alentours, j'attrapais avec précaution le papier plié en quatre qui avait été abandonné là.

- Quelqu'un ne veut pas qu'on continue à enquêter. Cette fois c'est sûr, vous êtes pas juste parano.

Je tendis à Anya la feuille que je venais de déplier et sur laquelle quelqu'un avait écrit en grande lettre majuscule un petit mot doux à mon attention.

"ARRÊTEZ D'AIDER LA PRINCESSE OU VOUS LE REGRETTEREZ"

- A.I n'aurait jamais du me menacer. Maintenant, j'ai encore plus envie de savoir qui elle est et de lui passer les menottes. Toujours partante pour aller fouiller chez vous ?

Avec un sourire féroce, j'ouvris la portière et me glissais sur le siège qui sentait bon la pâte à sucre, prête à écraser mon pied sur l'accélérateur pour aller le plus vite possible résoudre cette enquête. A.I allait très bientôt regretter d'avoir voulu jouer les criminelles.





Anastasia Romanov
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________________________________________ 2018-01-29, 01:16 « Men are such babies »

Robyn avait raison. Le chenil n'était pas énorme, à l'image du reste de la ville. Un rapide balayage du regard avait montré qu'Hoover n'était pas là, mais il avait été important de vérifier. A cas où, comme on dit.
La rouquine opina et suivit Robyn (qu'il était bien plus sympa d'appeler ainsi que madame le Shérif, surtout quand on s'appelle Anastasia et qu'on a les formalités excessives en horreur). Elle ne s'était pas faite prier pour conduire la jeune femme nouvellement promue auprès de la responsable, évitant tant bien que mal les animaux en quête d'affection qui avaient l'idée de se placer dans le chemin.
Anya adorait les animaux mais en avait suffisamment pour ne pas être en mesure de céder à l'appel de l'adoption, même si elle ne doutait pas que Dimitri n'aurait pas été si en colère que ça (après tout, ils avaient récemment rajouté deux énormes chiens à leur collection personnelle). La tête froide, elle gardait cependant son objectif en vue : retrouver Hoover et comprendre qui avait écrit cette lettre et ce que cette personne pouvait bien lui vouloir.
Comme elle s'y était attendue, l'employée (ou responsable ? elle ne savait pas trop et ce n'était pas réellement important) n'avait aucune information. En fait, Robyn n'avait réussi qu'à lui tirer du malaise et quelques gouttes de sueurs. Anya se serait presque crue dans ces séries télé qu'elle aimait bien. Anya aurait sans doute témoignait plus d'excitation si l'affaire ne tournait pas autour d'elle. Alors elle s'était contentée renvoyer son sourire à la femme mal à l'aise. Le reste du temps, elle était demeurée impassible mais attentive. Quelques salutations plus tard, de retour près de la voiture, elle sentit se lèvres s'étiraient en un large sourire en entendant le rire franc de Robyn, qu'elle rejoignit bientôt.
- Et comment que j'ai vu ! C'était magistral et grotesque à la fois ! Il faut dire que vous étiez vraiment dans le rôle ! C'était mieux que dans les séries et je sais de quoi je parle ! renchérit Anya.
Très vite cependant elle capta l'air anxieux de Robyn et cessa de rire. Comme c'est elle qui avait l'arme, Anya la laissa prendre les devants pour finalement récupérer une simple feuille qu'on avait déposée là. Une coïncidence ? Certainement pas. Pas dans cette ville et pas vu ce qui était inscrit.
La missive était aussi concise que claire. L'écriture était capitale mais c'était bien la même que sur le premier mot. Anya et Robyn échangèrent un regard, ce qui permet à la rouquine de noter que le shérif n'avait pas peur. Elle ne put s'empêcher de sourire, c'était exactement ce à quoi elle s'était attendu. Quant à Anastasia, elle n'était tout de même pas rassurée de savoir son ennemi(e) aussi proche mais pourtant invisible. Cette sensation d'insécurité la ramenait deux ans plus tôt, quand il lui avait semblé qu'Aloysius lui avait définitivement enlevé l'homme qu'elle aimait pour en faire son pantin.
- Contente de vous l'entendre dire, commenta Anya en chassant ces pensées avant de s'installer sur la place passager. Je crois que ce sera inutile de le dire mais tant pis : je confirme que c'est la même personne dérangée qui a écrit ce mot et l'autre que j'ai reçu. Même écriture, seulement plus de rage dans la deuxième.
Le trajet jusqu'à chez elle fut tout aussi rapide et intense que celui qui les avait menées au chenil. Une fois à destination, Anastasia attrapa ses clés et déverrouilla la porte.
- Je suis rentrée ! annonça-t-elle, ne sachant pas si Dimitri et Abigaëlle étaient là ou de sortie.
Le silence qui lui répondit fit office de réponse. Se tournant vers Robyn, elle reprit :
- Apparemment ils sont sortis. Tant mieux, la maison est petite, ce sera plus simple pour fouiller.
Sans perdre une seconde, la rouquine se dirigea vers sa chambre, ne se préoccupant pas réellement de savoir si Robyn la suivait. D'ordinaire, elle n'amenait pas d'inconnus chez eux et qui plus est dans leur chambre. Mais Robyn n'en était plus totalement une et la situation n'avait rien d'ordinaire.
Anastasia fouilla rapidement les tiroirs puis la garde-robe. Elle inspecta aussi la salle de bains, la chambre d'Abigaëlle et son bureau, l'œil à l'affût du moindre détail inhabituel. En ouvrant le dernier tiroir dudit bureau, la jeune femme eut un hoquet de choc et porta instinctivement la main à ses lèvres.
Ce fut suffisant pour que Robyn manifeste sa présence sur le pas de la porte. Anya ferma les yeux, tâchant de se rappeler que ce n'était que du matériel, rien d'important. Sauf qu'à ses yeux, c'était loin d'être le cas. La jeune femme inspira à fond puis se tourna vers Robyn pour reprendre, professionnelle :
- La personne qui a fait ça a pris trois choses : une tiare de princesse qui est en fait une fausse que j'ai reçue... longue histoire, probablement sans intérêt pour nous ; elle a aussi pris la robe qui allait avec dans ma penderie, maintenant que j'y pense et... elle a pris ma boîte à musique qui, elle, est vraie et... disons qu'elle signifie beaucoup pour moi, ajouta Anya d'une voix plus faible en serrant instinctivement la clé qu'elle portait toujours autour du cou. Je crois que ça veut dire que votre enquête avance, reprit-elle avec plus de conviction. Maintenant je suis certaine que nous cherchons une femme, probablement de mon âge et très certainement rousse. On ne vole pas les reliquats de princesse Anastasia et on ne menace pas la princesse en question juste "comme ça". Je... je peux me tromper mais je pense que cette femme veut me voler ma vie. Elle a littéralement commencé, d'ailleurs.
Anya marqua une pause puis réalisa qu'elle manquait d'air.
- J'ai besoin de sortir, on sera mieux sur le perron pour réfléchir, ajouta-t-elle en passant devant Robyn. Qu'est-ce qu'on est censé faire maintenant ? demanda-t-elle quand cette dernière l'eut rejointe.
Anastasia pinça l'arête de son nez, mimique qu'elle avait piquée à Dimitri avec le temps et regarda autour d'elle. Tout ceci pouvait très bien dire que l'autre folle avait emmené Dimitri et Abigaëlle, en fin de compte, pas qu'ils étaient sortis. Mieux valait cependant ne pas y penser.
Sans s'en apercevoir, la jeune femme commença à marcher, des fois que cela puisse l'aider à réfléchir. C'est alors qu'elle l'aperçut, un peu plus enfoncé dans la forêt que ne l'était la propriété de Dimitri. Ses pas se firent plus grands pour combler plus vite la distance entre elle et l'homme qui... creusait un trou pour y enterrer un sac poubelle de la taille d'un gros chien. Le cœur d'Anastasia manqua un battement.
Il ne colle pas au profil, se rappela-t-elle mentalement.
Mais ça ne lui disait pas ce qu'il faisait ici.
Anya racla sa gorge pour s'annoncer et se calmer puis demanda :
- Juste pour être sûre... vous n'êtes pas en train d'enterrer un bouvier bernois, hein ?
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


DEMAIN DES L'AUBE.


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________________________________________ 2018-02-01, 22:08


Suspicious Minds
Would I still see suspicion in your eyes?


Ces derniers temps, le destin s'acharnait sur Balthazar Graves. Il n'en comprenait pas la raison. Après tout, il payait ses impôts, réglait ses factures à échéances fixes, se montrait aimable autant que possible avec ses clients, et n'avait toujours pas égorgé son amazone de compagnie malgré les multiples occasions qui s'étaient présentées. Il était bien placé pour savoir que lorsqu'on était un modèle d'excellence, on ne récoltait que des ennuis. Peut-être était-il trop agréable avec autrui, ces derniers temps ? C'était sûrement pour cette raison que le destin le stoppa dans sa besogne, alors qu'il était occupé à creuser un trou dans la forêt.

Il avait cherché l'endroit idéal : un lieu à l'écart des habitations, guère exposé aux regards. Il avait commencé à creuser son trou à l'aide d'une pelle qu'il avait emmenée avec lui. Sa voiture était garée à la lisière des bois, à plusieurs mètres de distance afin de ne pas attirer les soupçons. Le sac poubelle n'attendait que d'être enterré. Le barbier était extrêmement satisfait de ce qu'il faisait. Ce n'était pas aussi jouissif que d'ouvrir la gorge de quelqu'un avec un rasoir, mais c'était une façon de se venger comme une autre.

Et voilà que le destin, sous les traits d'une femme, décidait de l'interrompre :

"Juste pour être sûre... vous n'êtes pas en train d'enterrer un bouvier bernois, hein ?"

Plus que contrarié, Balthazar cessa de creuser pour s'appuyer contre la pelle et jeter un coup d'oeil à l'inconnue : rousse, arrogante, avec une voix désagréable. Il crispa instinctivement la mâchoire. S'agissait-il d'un modèle en série ? Il nota que son physique était quelconque, à la différence de la personne à laquelle il songeait présentement. Il planta brusquement la pelle dans le sol à cette pensée.

"Bien sûr que si. Pourquoi ?"
répliqua-t-il farouchement à sa question.

Il n'avait pas envie de se montrer aimable. Après tout, elle le dérangeait. Il aurait pu être intrigué par la question de la jeune femme, mais il était habitué à des réflexions bien plus étonnantes, ces derniers temps.

Il vit le visage de la rousse changer de couleur et il fronça les sourcils sans comprendre. Un bouvier bernois, c'était bien un chien ? Il en conclut que la femme avait perdu son cabot et se mettait donc dans tous ses états. Ses signes de nervosité étaient évidents. Continuer de la faire stresser était tentant, mais le barbier se contenta d'ouvrir le sac poubelle. A l'intérieur se trouvait une quantité surprenante de vêtements féminins en tous genres, lingerie comprise. Il n'avait aucune intention d'expliquer la présence de ces habits, ni la raison qui le poussait à les enterrer. Après tout, ça ne regardait que lui.

A cet instant, il aperçut une silhouette approcher. Son regard accrocha deux choses : la blondeur de ses cheveux et l'insigne doré qui était épinglé sur sa veste en cuir. Décidément, le destin était railleur. Sur toute la population de Storybrooke, il fallait que ce soit la shérif qui lui tombe dessus. Il regrettait amèrement d'avoir ouvert le sac poubelle, bien que le garder fermé aurait paru tout aussi suspect.

"Shérif."
la salua-t-il avec un regard méfiant.

Il les observa l'une après l'autre, puis ajouta sur le même ton laconique :

"Je n'ai pas vu de chien."

Il récupéra sa pelle et recommença à creuser à un bon rythme, soulevant la terre pour former un petit tas à côté du trou.

"C'est pas un crime d'enterrer de vieilles affaires."
grommela-t-il, les yeux rivés sur son ouvrage.

Pourquoi les deux femmes restaient-elles plantées là ? Il ne faisait rien de répréhensible. Tout au plus, on pouvait lui reprocher de dégrader un espace public avec sa pelle, mais les gamins faisaient de même dans le bac à sable au parc et ça ne dérangeait personne. Il assena des coups dans le sol de plus en plus violents, jusqu'à ce qu'il réalise quelque chose. Sans s'arrêter, il proposa, lugubre :

"Si vous voulez récupérer des vêtements, faites-vous plaisir. Ensuite, il sera trop tard."

Il marqua une courte pause avant d'ajouter :

"Ca ne vous ira pas à vous."

Il venait de lever les yeux vers la rousse ; il les baissa au niveau de sa poitrine avant de la regarder de nouveau avec éloquence. Bien trop plate. Il laissa échapper un soupir las et poursuivit sa besogne.
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PANIQUEZ PAS J'VIENS JUSTE CHERCHER UN TRUC DANS MA BOITE MP
(Et ouais du coup j'en profite pour faire un tour et mâter les profils, z'allez faire quoi pour m'en empêcher hein ?)

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________________________________________ 2018-02-14, 18:44


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J'avais toujours pensé que le métier de shérif consistait à arrêter des gens bourrés dégradant des biens publics et à faire des courses poursuites en voiture pour pouvoir refiler une amende à une petite vieille appuyant un peu trop fort sur l'accélérateur sans même s'en rendre compte. En gros, je voyais ça comme un poste un peu chiant, compliqué à gérer au début et qui me permettrait de bouffer des donnuts pendant mes heures de travail sans être jugée sans arrêt. Avant tout, j'étais pâtissière. Les forces de l'ordre, c'était une option en plus, presque un passe-temps.

Du moins de base, c'était supposé être rien de plus. Plus je me retrouvais impliquée dans des affaires qui, aux premiers abords, paraissaient banales au possible, plus je me rendais compte que cette ville était habitée par de sacrés tarés. Et mon rôle, dans tout ça, avait l'air d'être de devoir nettoyer les rues des criminels, des pervers, des stripteaseuses voleuses et des gens chelous enterrant de la lingerie féminine dans les bois sans raison valable. Bordel. Fallait que je commence à m'inquiéter pour la suite des événements ou pas ?

- C'est peut être pas un crime, mais par contre c'est juste très spé de se débarrasser de fringues de gonzesse en allant les enterrer. Ça aurait pas été plus simple de tout ramener aux Emmaüs ou dans un bac de collecte comme on en voit un peu partout ?

C'était pas les possibilités qui manquaient, pourtant. Les sourcils froncés et le bout de mes doigts caressant la crosse froide de mon arme, je détaillais le type aux allures de croque-mort qui n'avait pas l'air décidé à lâcher sa pelle. La situation ne semblait pas le déranger ou lui faire peur. Soit il n'avait vraiment rien à cacher, soit il était juste extrêmement confiant et pas du genre à avouer ses crimes quand la shérif lui tombait dessus au détour d'un arbre.

- Et ces vêtements, ils appartenaient à qui ? Votre copine ? Votre femme ? Votre bonne vieille mère ? À moins que vous soyez du genre à porter des robes et des soutifs une fois rentrez chez vous. Ce que je ne jugerai pas, hein. Chacun fait ce qu'il veut. Tant que ça consiste pas à assassiner quelqu'un.

Légèrement provocante, je croisais le regard du grand déglingué, attendant de voir sa réaction. Parfois, quelques mots suffisaient à déceler la vérité. Selon, encore une fois, les films et les séries que j'avais regardé pour essayer d'approfondir mes connaissances policières. Je ne savais pas si leurs conseils étaient véridiques ou pas, c'était un peu la limite du système.

- Je peux connaître votre nom et votre prénom ? Il se trouve que j'enquête en ce moment même sur une affaire, et que votre présence non loin de chez mademoiselle Romanov ici présente, me parait quand même vachement louche. Parce que, vous voyez, elle s'est faîte voler. Et son chien a été kidnappé. C'est un bouvier bernois, il fait à peu prêt la taille de votre sac poubelle. Vous n'auriez pas vu, par le plus grand des hasards, une personne errer dans le coin ? Femme, homme, enfant, ado, vieillard... N'importe qui. Ou n'importe quoi.

On vivait à Storybrooke, en connexion direct avec Olympe. Y avait un bon paquet de bestioles non humaines qui se baladaient dans le coin parmi le commun des mortels. Il fallait ouvrir le champs des possibilités. Parce que, à bien regarder, il y en avait un bon paquet.

- Elle est probablement repartie avec un costume complet de princesse et un chien sous le bras. Et j'ai tendance à penser qu'elle se trouve encore dans le coin.

Ma main était toujours posée négligemment sur mon arme, tandis que le coin de mes lèvres était légèrement relevé en un demi sourire. Monsieur était suspect, mais j'étais certaine qu'il n'avait rien à voir avec cette histoire. Pas celle là, en tout cas. Et j'avais la sensation dérangeante et un peu excitante que nous n'étions pas seuls. A.I devait être non loin. Comme quand Anya et moi étions au refuge. J'étais certaine que si je retournais à ma voiture, un autre mot aurait été déposé sur le siège. Encore une menace, ou un dernier avertissement. Même pas peur.

- Je suppose que ça ne vous gênerait pas de vider votre sac pour que je puisse vérifier que rien de suspect ne s'y trouve ?

Sans me départir de mon sourire, j'attendis que Monsieur veuille bien coopérer. C'était pas parce que je bossais sur le cas Anya que je ne pouvais pas enquêter plus en profondeur sur le cas Sac Poubelle. C'était toujours louche cette histoire, hein. Et puis, si ça se trouvait, nous étions face à A.I qui, en réalité, était un caméléon humain capable de prendre la forme de n'importe qui et d'embrumer nos esprits pour nous forcer à voir un sac de fringues au lieu d'un chien et d'une robe. Mais je me faisais peut être juste un peu trop de films là. Le combo Western/S.F me montait à la tête.

- Quand il aura gentiment coopéré, vérifiez bien si ne vous reconnaissez pas quelque chose vous appartenant. On sait jamais. Il vous manquait peut être plus que ce que vous m'avez listé tout à l'heure.

Je laissais pas sous entendre que Anya était incapable de checker la liste de ses biens kidnappés. Juste qu'elle avait peut être zappé de vérifier correctement son tiroir de sous-vêtements. Même si le type cadavérique laissait sous-entendre qu'elle aurait même pas pu porter ces fringues. Depuis l'affaire René le Pervers, j'étais parano des histoires glauques.




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________________________________________ 2018-02-15, 00:37 « Men are such babies »

Anastasia avait blêmi, incrédule, ne sachant quoi penser. Etait-ce une mauvaise blague particulièrement peu drôle ou la vérité ? Difficile de juger. Une chose était sûre : l'homme n'avait pas apprécié d'être dérangé. Mais la rouquine avait pu se détendre après l'arrivée de Robyn et l'ouverture du sac. Des habits de femme. Chacun son délire, après tout. Anya préférait donner ses vieilles fripes voulait bien croire que les enterrer était une solution. En tout cas, elle n'avait pas cherché à en savoir plus, se contentant de constater qu'il y avait peu de chances, là tout de suite, que cet homme et elle soient bons amis.
Il était grossier et vraiment peu aimable. Même Dimitri, à leur première rencontre, avait été moins agaçant, pour vous dire ! Anya n'avait pas du tout apprécier la remarque désobligeante sur sa poitrine - aucune femme n'aurait apprécié, d'ailleurs, qu'on parle ainsi d'elle. Anastasia était bien trop énervée pour répliquer mais fut bien contente que Robyn formule ce qu'elle avait plus ou moins en tête pendant qu'elle se contentait d'adresser un regard lui aussi lourd de sens à ce drôle d'énergumène.
Anya ne put s'empêcher de sourire quand la shérif évoqua la possibilité que ce type ait lui-même porter les vêtements. L'image mentale que cette idée (qui avait aussi traversé son esprit) lui procurait valait le détour. Probablement autant que sa petite poitrine, sauf que c'était tout d'un coup bien plus drôle, de son point de vue.
Même si l'homme ne collait pas au profil qu'elle avait établi, Anastasia resta attentive à son interrogatoire. Après tout, rien n'indiquait que A.I. ne pouvait pas avoir un complice, ne serait ce que pour attirer Hoover dehors. Ou lui servir de domestique. Mouais. En fait Anastasia en doutait un peu. Elle était cependant curieuse de voir ce que le sac allait contenir et avait acquiescé au conseil de Robyn... tout en espérant ne pas apercevoir une de ses culottes dans le sac.
Tout en observant la scène, elle continuait de réfléchir sur A.I. et entraina bientôt Robyn hors de portée de voix pour lui dire :
- Je peux me tromper mais je pense pas que A.I. serait du genre à avoir un complice. Même s'il est probablement aussi tordu qu'elle, ne put s'empêcher d'ajouter la rouquine. A.I. a trop confiance en elle pour s'encombrer d'un complice. Elle se croit trop maligne. Mais ça reste à prouver. Par contre, elle est très discrète et ça, ça peut être un problème. Je pense qu'elle nous observe et je parie que vous pensez la même chose. Ca m'étonnerait pas qu'elle attende le bon moment pour m'approcher et... Tenter sa chance, quel que soit son plan exact. Si elle veut ma place, elle doit vouloir m'éliminer, c'est logique. Et probablement le faire de ses propres mains pour se prouver qu'elle est aussi forte qu'elle le prétend. Le type là-bas a l'air louche mais si elle l'avait embauché pour me saigner il avait l'opportunité pendant quelques instants et ne l'a pas saisie. En fait, la seule opportunité qu'il ait saisie est celle d'être désobligeant, ironisa Anya.
La rouquine se croyait presque dans un épisode d'Esprits Criminels. Ca aurait pu être grisant si elle n'avait pas été la cible de la nouvelle psychopathe en ville. Mais, au fond, elle appréciait de jouer les enquêteurs, bien que ce soit malheureusement sur sa propre vie et sans doute son passé. Anastasia préféra ne pas avouer à Robyn l'adrénaline que toute cette affaire lui apportait. Pas avant qu'elle ne soit résolue, du moins.
Les deux femmes rejoignirent l'homme qu'elles n'avaient pas quitté des yeux pendant leur bref échange.
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