« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 J'ai l'angoisse dans les veines ◈ EULALIE

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Balthazar Graves
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Balthazar Graves

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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


DEMAIN DES L'AUBE.


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________________________________________ 2018-05-20, 20:40


Does she know that we bleed the same?
But if you ran away, if you ran away, come back home. Just come home.


Balthazar observait la façade de la demeure française visible depuis la grille entrouverte. Il attendait le bon moment. La patience était une vertu qu'il apprenait bien malgré lui, ces derniers temps. A ses pieds, trois mégots de cigarettes témoignaient du temps qu'il avait passé, immobile dans la rue. Par moments, il se rapprochait de sa voiture garée un peu plus loin, afin de ne pas éveiller les soupçons. Il s'était fixé un but très simple qu'il allait bientôt pouvoir réaliser. L'observation était essentielle au préalable.

Il fumait sa quatrième cigarette consécutive dans l'air humide de ce début de soirée. Une pluie fine était tombée pendant un bref quart d'heure, déposant de discrètes gouttelettes couleur d'arc-en-ciel sur les plate-bandes, le manteau ouvert, les cheveux ainsi que la barbe de Balthazar. Il avait laissé pousser cette dernière pour la tailler avec une précision chirurgicale. Une façon comme une autre d'avoir le contrôle sur quelque chose.

Une mélodie au piano lui parvenait depuis une fenêtre ouverte de la demeure. Le barbier était insensible à la beauté musicale dans son ensemble, cependant il se sentit transporté par une certaine mélancolie à mesure qu'il l'entendait. Il devait y avoir deux joueurs différents : un professeur et son élève, car le morceau s'interrompit brusquement avant de reprendre d'une façon beaucoup plus rigide et mécanique. De nombreuses fausses notes contribuèrent à le faire déprécier l'oeuvre qu'il écoutait.

Finalement, la musique s'arrêta complètement. Après quelques minutes, il aperçut deux silhouettes imprécises à travers la vitre de la véranda. Il s'empressa de retourner dans sa voiture afin de pouvoir observer tout à loisir sans être vu. Son véhicule était une vieille américaine bleu pâle dont la carrosserie était rouillée à maints endroits.

Balthazar resta stupéfait en apercevant une jeune femme élégante quitter la maison. L'Amazone. Il s'aperçut qu'il manquait d'air, et comprit qu'il avait retenu son souffle instinctivement. Il se souvenait encore de quelle façon, avec quelle facilité elle avait comprimé sa gorge afin qu'il se retrouve au seuil de la mort. Comment oublier cette délectable sensation de la vie qui s'échappe ? Cette brusque sérénité ? Puis, il avait re-basculé dans le chaos. Par sa faute.

Il porta fébrilement la cigarette à ses lèvres et en inspira une longue bouffée. Lorsque la fumée se dissipa dans l'habitacle, il vit un homme rejoindre la petite peste. Il le connaissait. Il le rasait de temps à autre. Un français. C'était sûrement lui qui habitait la maison. Le barbier se rappela à quel point il détestait ces gens-là.

"Tu as oublié ta veste !" l'entendit-il dire obligeamment.

Avec galanterie, il plaça le-dit vêtement sur les épaules de la jeune femme, tout en restant derrière elle. Ce charmant tableau laissa un goût de cendres dans la bouche de Balthazar, qui détourna très vite les yeux.

"Tu fais de nets progrès." poursuivit le français avec un sourire dans la voix. "La prochaine fois, nous entamerons quelque chose de plus difficile et rapide. Peut-être Spring Waltz de Frédéric Chopin."

Le barbier se fit violence pour se désintéresser totalement d'eux. Du coin de l'oeil, il remarqua un rapprochement mais il n'avait pas l'envie d'en voir davantage. De toutes façons, le motif de sa présence venait de se manifester : Moustache, son chat, se promenait sur le muret de pierres. Posant sa cigarette sur le tableau de bord, Balthazar sortit aussitôt de sa voiture. Il avait cherché son animal pendant un mois et demi avant de le trouver, par hasard, aux abords de cette demeure. Son propriétaire le lui avait volé et mis un collier autour de son cou, mais c'était le sien. Il l'avait reconnu. Il avait attendu le bon moment pour le récupérer.

Hélas, encore une fois, Moustache se déroba et disparut dans le jardin de la maison. Balthazar grommela un juron dans sa barbe. L'idée d'escalader le muret était envisageable mais si le français n'était pas encore rentré chez lui, il risquait d'avoir des difficultés à expliquer sa présence dans sa propriété. Il lui faudrait donc revenir durant la nuit. Cette perspective plongea le barbier dans une morosité excessive. Il détestait devoir changer ses plans. Il commença à grimper sur les premières pierres du muret avant de totalement changer d'avis. C'était absurde.

Pour quelle raison Moustache le fuyait-il ? Etait-il plus heureux chez le français ? Probablement. Il ne lui en tenait pas rigueur. C'était logique. Il n'était pas de bonne compagnie.

Soudainement accablé, il s'éloigna du muret et pivota sur ses pieds, se retrouvant pratiquement nez à nez avec Eulalie qui l'observait avec méfiance. Sans doute l'avait-elle aperçu à l'autre bout de la rue et son comportement suspect avait réveillé son instinct d'Amazone. Il resta impassible malgré son agitation intérieure. La voir si près après tout ce temps était comme une douloureuse agonie. Il avait tenté d'occulter le moindre détail de son visage, ses courbes, son odeur, la façon dont elle battait des cils dès qu'il croisait son regard. Tout ceci lui revint avec la violence incisive d'un coup de poignard, ravivant la douleur de son chaos intérieur.

Encore un français... songea-t-il amèrement.

Il se garda bien d'en faire la remarque à voix haute. Il fallait faire abstraction. Elle n'était rien pour lui, ni lui pour elle. Plus d'un mois s'était écoulé. Les blessures avaient été pansé, mais elles ne cicatriseraient probablement jamais.

"Du piano."
déclara-t-il d'un ton éteint. "On pourrait croire que tu as tous les dons."

Comme cette Pandore qui a déversé tous les maux sur la terre. Elle, elle les avait répandus en lui. Cruelle petite peste...

"Tu es allée chez le coiffeur."

Il l'avait remarqué à peine il avait posé les yeux sur elle. Elle avait seulement fait couper les pointes. C'était suffisant pour un professionnel de son envergure. A en juger par la forme du cheveu, c'était récent.

Il n'envisageait pas cette constatation comme une trahison. La vie reprenait son cours. Eulalie avait le droit d'entretenir sa chevelure. Le contraire aurait été criminel. Il en aurait été indigné autrement.

"J'accorde un soin particulier à ce genre de choses. Le diable est dans les détails."
ajouta-t-il avec l'ombre d'un rictus.

Il se pencha pour cueillir un bouton d'or qu'il fit tourner lentement entre ses doigts tandis qu'il la regardait fixement, le visage fermé. Puis, il leva la main pour glisser délicatement la fleur sauvage dans la chevelure auburn. Il attarda ses doigts quelques secondes de trop, écartant les mèches pour les effleurer dans un étrange va-et-vient indolent. Son regard se troubla et il éloigna la main tout en se raclant la gorge.

"Tu... tu as oublié un truc chez moi."

Les mots avaient franchi ses lèvres avant qu'il puisse les retenir. Il cligna des yeux, déstabilisé par ses propres paroles. Il se composa aussitôt une expression neutre pour ne pas éveiller les soupçons de la jeune femme. Que lui avait-il pris ? Il ne restait rien d'elle chez lui. En tous cas, rien susceptible de lui être rendu. Elle avait veillé à tout récupérer au plus vite lorsqu'il l'avait jetée dehors.

Il exhala un léger soupir, se remémorant les pénibles jours qui avaient suivi son départ. Il se revoyait, au milieu de la chambre vide, immobile, buvant sans relâche pour noyer sa peine grandissante et apaiser l'absence. Rien n'avait suffi. Aucun alcool ne pouvait venir à bout de la faiblesse qu'il avait pour elle. Finalement, il avait fermé la pièce à double-tour et faisait comme si elle n'existait plus.

Son existence était demeurée immobile pendant plus d'un mois, et il lui semblait que dès l'instant où il avait croisé son regard, il avait recommencé à mourir un peu.

Sans un mot de plus, il se dirigea vers sa voiture et ouvrit la portière passager, laissant l'invitation en suspens. Il remarqua que sa cigarette avait fini de se consumer, laissant un petit serpent calciné sur le tableau de bord.

Beaucoup trop de mots s'amassaient dans sa gorge serrée. Il ne pouvait en laisser échapper un seul. Ils étaient trop mièvres, trop absurdes. Ils ne lui ressemblaient pas.

Tu m'as manquée.

Il avait articulé cette phrase sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche, la tête penchée vers le siège passager. C'était plus prudent ainsi. De toutes façons, lire sur les lèvres ne faisait pas partie des talents de la petite peste. Du moins, il l'espérait.

Il releva brusquement les yeux, les braquant sur elle avec insistance. Il désirait ardemment qu'elle accepte l'invitation, même s'il ignorait où il la conduirait, le cas échéant. Chez lui ? Ailleurs ? Dans quel but ?

De plus en plus anxieux à l'idée qu'elle accepte ou qu'elle refuse, il ouvrit davantage la portière vers elle.
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- See you at the bitter end. -
Every step we took that synchronized, every broken bone, reminds me of the second time that I followed you home. You showered me with lullabies as you're walking away. Reminds me that its killing time on this fateful day.
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


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"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





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________________________________________ 2018-05-22, 23:20


Could you take care of a broken soul ?
And soon I wouldn't feel like I'm haunted, oh, falling.


La compagnie régulière de Jules était presque devenue une habitude indispensable. Elle m'apportait un apaisement que je ne parvenais plus à trouver autrement. J'ignorais si c'était l'atmosphère régnant dans la demeure, l'aura proche d'Ellie ou encore les mélodies jouées au piano, mais j'en étais venue à trouver chaque heure passée chez lui ce dernier mois de plus en plus agréable. Mon implication à rester concentrée pour assimiler chacun des enseignements qu'il me prodiguait me permettait de ne plus penser à rien d'autre pendant un court instant.

Comme toujours, Jules s'était montré des plus accueillants et serviables. Son comportement étant irréprochable, il ne manqua pas une nouvelle fois de faire preuve d'une gentillesse extrême en me ramenant ma veste. Je n'osais pas avouer l'avoir oubliée volontairement. Elle m'aurait permit d'avoir une excuse pour revenir plus tard... Tout était toujours mouvementé à la colocation. Je ne le reprochais ni à Figue, ni à Michel-Ange, puisque j'avais certainement ma part de responsabilité. Seulement, j'avais été habituée au calme pendant de longs mois et ce dernier ne régnait que lorsqu'ils finissaient par dormir. Bien qu'étrangement, une fois l'appartement que je partageais avec eux silencieux, je me retrouvais en prise avec une sorte d'angoisse dérangeante. Je ne comprenais pas l'origine de ce malaise, mais j'avais espéré pouvoir m'inviter davantage chez l'écrivain afin de l'éviter sans éveiller son inquiétude. S'il ne s'était jamais plaint de ma présence, je doutais que me voir m'imposer en plein milieu de la nuit sans raison soit acceptable.

Je cachais au mieux ma déception et le remerciais sans qu'il n'ait l'air de remarquer ma gêne. Ou mon trouble naissant. Si le Gardien ne se doutait de rien, j'avais vite compris qu'une présence indésirable se trouvait non loin. Je me gardais de le lui préciser, faisant comme si de rien n'était.

Par miracle, je n'avais pas croisé sa route avant aujourd'hui. Je faisais tout pour l'éviter en réalité. Et il aurait pu en être ainsi pendant encore des mois, peut-être des années. Je n'avais qu'à rentrer et l'ignorer. Sauf qu'il n'avait rien à faire ici : j'étais persuadée qu'il ne connaissait pas le propriétaire et les autres occupantes assez personnellement pour venir leur rendre visite. Une seule raison pouvait expliquer sa présence près de cet endroit. Ce chat de malheur. Je m'imaginais que l'animal me suivait pour me torturer et avait même envisagé de l'emmener sur un autre continent pour m'en débarrasser, lorsque j'avais remarqué qu'il occupait à présent cette maison. Malheureusement, Ellie et Jules s'étaient habitués à la présence du félin sans que je ne le comprenne. Je le soupçonnais d'avoir la capacité d'amadouer autrui avec ses grands yeux brillants, tandis que le seul pouvoir qu'il avait sur moi était de constamment me rappeler le barbier. Était-ce lui qui l'avait laissé s'installer ici dans ce but ? Je n'étais pas sûre de ce détail. Au contraire, il donnait l'impression de chercher à le récupérer, avant de se rétracter.

Je sentis chacun de mes muscles se tendre en me retrouvant face à lui. Il ne me suffit que de quelques secondes pour le détailler. La dernière fois que j'avais croisé son regard, je l'avais presque achevé. Il ne présentait plus aucune trace des blessures que je lui avais infligé le mois dernier, au premier coup d’œil. Je ne savais pas si cette constatation devait me soulager ou me laisser indifférente. J'étais incapable de définir ce que je ressentais. Le son de sa voix me surprit, ne faisant qu'embrouiller davantage mes réflexions. Nous avait-il espionné, ou ne faisait-il que des suppositions concernant le piano ? J'aurais dû lui poser la question, sans doute, l'interroger sur ses intentions en cherchant à entrer comme un voleur sur le terrain de Jules. Mes préoccupations étaient tout autre. Je n'aurais pas dû me présenter. C'était inconscient de ma part.

Pourquoi prenait-il la peine de me parler ? Ce n'était pas important. Tout comme il n'était pas nécessaire que je précise que le coiffeur que j'avais été voir était bien moins talentueux que lui. Ce rendez-vous avait été pris impulsivement. Je tentais de me convaincre qu'il ne s'agissait que de coquetterie, mais j'étais consciente qu'il s'agissait d'une tentative bancale pour le... remplacer. Quelque chose comme ça. C'était en vain, à l'évidence, puisque j'avais passé un terrible moment. Le shampoing avait été une torture, sans parler du temps interminable pendant lequel ce coiffeur avait tenté de me faire la conversation en abordant une dizaine de sujets différents sans intérêt. Il avait voulu me convaincre de faire une couleur et cela avait finit par me faire partir sans payer.

Je savais qu'il s'agissait du domaine de prédilection de Balthazar. Je n'avais malgré tout pas réussi à me résoudre à laisser à ce psychopathe le soin de s'occuper de mes cheveux, même en admettant son talent certain. J'aurais préféré, pourtant. Il était délicat quand il travaillait. Je trouvais toujours agréable – autant que déstabilisante – cette façon qu'il avait de caresser mes cheveux quand il les coiffait. Le regard qu'il adoptait, ou encore le silence dans lequel il s'abîmait lorsqu'il se focalisait sur sa tâche. Comme il était en train de le faire maintenant.

Mon cœur se souleva dans un battement douloureux en sentant sa main s'éloigner. Il ne devait pas me perturber de la sorte. J'optais pour une technique des plus simples : ne rien répondre. Rester aussi impassible que possible. Ne pas montrer que ce qu'il venait d'annoncer me laissait perplexe. Je faisais mentalement l'inventaire de tous mes biens, me rappelant ce que Basile avait prit le soin de déplacer afin de m'aider. Je ne voyais pas quel « truc » avait bien pu rester chez lui, au point qu'il juge utile de le faire remarquer. Il ne disait jamais rien au hasard. Soit l'objet le dérangeait, soit il l'exaspérait, soit... Je fronçais les sourcils, l'observant s'éloigner vers sa voiture.

Si il y avait bien une chose que je n'avais pas prévu de faire aujourd'hui, c'était de retourner dans cet appartement. Je me rappelais encore avec une précision déroutante des derniers moments que j'y avais passé et il ne pouvait les avoir oublier. Et maintenant, il voulait que je le suive ? Je ramenais mes bras contre moi, ne cessant de le fixer avec hésitation. Comptait-il me séquestrer afin de se venger ? Avait-il l'intention de me laisser pour morte dans un fossé ? Non, il n'était ni assez puissant, ni assez stupide, pour se permettre une telle folie. Ses lèvres bougeaient mais j'identifiais forcément mal les mots qu'elles avaient formé. Mon regard scrutant le sien laissait transparaître autant de doute que d'incompréhension. Il ne pouvait être sérieux.

Je voulus lui tourner le dos mais je réalisais que je restais figée, dans l'incapacité de faire le moindre mouvement. Mon rythme cardiaque emballé et ma respiration affolée m'indiquaient clairement ce qui était en train de m'arriver. J'acceptais difficilement la manière dont nos chemins s'étaient séparés. Le revoir ici sans m'y être préparée me rendait confuse. Et ce que j'avais cru comprendre m'intriguait. Autant que cela me chamboulait. Ce mélange de réactions variées, où s'immisçait des restes de colère, ne pouvait que démolir mon instable équilibre.

Les lèvres pincées, je tournais la tête en direction de la maison que je venais de quitter.

« Si tu veux récupérer Moustache, tu devrais le leur demander. Ce serait plus simple que de chercher à l'attraper en cachette. »

Qu'il le récupère serait arrangeant, d'un côté, cet animal ne cessant de vouloir se servir de mes jambes comme d'un arbre à escalader à chacune de mes visites. En quelques pas et non sans un soupir, j'arrivais à la hauteur de sa voiture, y jetant un bref coup d’œil avant de reposer mes yeux sur lui.

« Je préfère marcher, habituellement. »

Je n'utilisais jamais ce mode de transport, je le trouvais aussi inutile que l'avion. Pourtant, je retirais ma veste de mes épaules et m'installais sans un mot de plus sur le siège passager. J'en claquais doucement la portière tout en observant, curieuse, l'intérieur de l'habitacle. C'était étrange de remarquer que l'odeur qui y régnait rappelait celle du barbier, encore davantage de me rendre compte que je m'y sentais détendue.

« On ne va pas vraiment aller chez toi, n'est-ce pas ? »

Je me perdais dans la contemplation du volant derrière lequel il s'était placé. Je n'y voyais pas de raisons, pas d'intérêt. Il n'y en avait pas non plus justifiant que je me trouve là, cela dit.

« Je sais que je n'ai oublié aucune de mes affaires. » décidais-je finalement de prononcer, sans aucun reproche.

Ce n'était qu'une constatation. Et, même si c'était le cas, j'étais certaine que se débarrasser des biens qui avaient pu m'échapper aurait été l'un de ses passes-temps favoris. Il aimait en détruire certains même quand j'habitais encore avec lui.

« Si ton projet était de percuter un arbre à pleine vitesse dans l'espoir que ça nous tue tous les deux, tu peux l'oublier. Je survivrais à n'importe quel accident. »

Un bref sourire étira mes lèvres, et ma main alla appuyer sur les divers boutons de ce que je supposais être la radio, sans que ça ne produise le moindre son. Ma tête se pencha sur le côté et une moue contrariée prit place sur mon visage, se dissipant rapidement. Le mécanisme de cet engin m'échappait totalement et je ne voyais rien d'impressionnant à sa structure. C'était presque décevant. Pourquoi alors mon cœur se déchaînait-il ainsi ? Oh, je savais pourquoi. Je replaçais une mèche de mes cheveux, attrapant au passage cette fleur qu'il y avait placé. Mes yeux s'y attardèrent, puis remontèrent vers ses traits que je connaissais par cœur.

« Tu... »

Mes doigts se mirent à frôler distraitement les plis de ma veste sur mes genoux. Qu'est-ce que je voulais dire ? Qu'est-ce qui méritait d'être dit ? Tu avais raison, tu es toujours dans ma tête ? Tu mens. Je ne t'ai pas manqué. Il éprouvait juste des difficultés à se faire au retour de sa solitude, comme je trouvais difficile de me faire à son absence. Est-ce que c'était... ça, le manque ? Passer des semaines à tenter de ne plus penser à lui et, en quelques minutes à peine, me retrouver avec ma main accrochée au bord du siège que j'occupais pour me retenir de la porter à son visage ?

Il me bousculait avec une facilité désarmante et tout se mélangeait quand je le regardais. Il avait réveillé l'adrénaline dans mes veines au moment même où j'avais senti son aura. Une sensation des plus délectables dont je n'avais pas réalisé l'absence avant aujourd'hui. Je ne m'étais pas sentie aussi vivante depuis que je l'avais laissé. Ça m'agaçait autant que ça m'apaisait. Je le détestais autant que je le désirais. Et là était là sérénité que je cherchais.

« Tu peux m'emmener où tu veux. Personne ne m'attend ce soir. » furent les seuls mots que je parvins à ajouter.

Une soirée, ce n'était pas grand chose. Peut-être même à peine une heure. Je profiterais de ce qui me serait accordé. Tant pis, si ça me torturait ensuite. J'en avais besoin. J'avais besoin de lui. Même si ce n'était que pendant un instant éphémère.
black pumpkin

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Fool me once, fool me twice. Are you death or paradise ? Now you'll never see me cry, there's just no time to die.

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Balthazar Graves
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________________________________________ 2018-05-25, 22:06


You're so like a rose.
I wish you could stay here. There's no going back.


Il gardait les yeux résolument rivés sur la route, emmuré dans le silence. Bon gré mal gré, il se laissait bercer par les paroles de la petite peste. Dès l'instant où elle était montée dans la voiture, le temps avait repris sa course folle. Son pied s'enfonçait tout seul sur l'accélérateur. Le véhicule semblait dévorer la chaussée. Lorsque le barbier s'aperçut qu'il dépassait largement la limite de vitesse autorisée, il ralentit l'allure. Il n'avait aucune envie de retourner au poste de police. L'Amazone était-elle toujours une gardienne de la paix ? Cette appelation manqua d'arracher un rictus à Balthazar. Ce métier lui allait très mal. Après tout, elle avait témoigné en la faveur d'un dangereux criminel au lieu de le laisser derrière les barreaux. Rien que pour ça, il la considérait comme très mauvaise dans son domaine, même s'il lui en était reconnaissant.

Il chassa cette réflexion. De toutes façons, il y avait des lieux beaucoup plus intéressants à visiter que le commissariat. Eulalie avait ouvert le champ des possibles avec sa naïveté habituelle, par laquelle il fut plus que jamais touché. Son absence avait creusé un trou dans son âme fracturée, et une émotion inconnue s'y engouffrait.

"Tu peux m'emmener où tu veux. Personne ne m'attend ce soir."

Il se répéta cette phrase plusieurs fois dans sa tête, la décortiquant avec une précision obsessionnelle. Personne ne l'attendait... ce soir-là. Cela sous-entendait qu'elle était attendue par quelqu'un habituellement. Il balaya ce détail qui le crispait un peu trop. Il pouvait l'emmener où il le souhaitait. Son coeur avait manqué un battement lorsqu'elle avait prononcé ces mots. Il avait haï cette faiblesse passagère. La voiture avait eu un à-coup, avant d'accélérer brusquement.

Les possibilités de destination étaient à la fois multiples et réduites. Balthazar cherchait dans sa mémoire un endroit adéquat susceptible de convenir à l'Amazone sans pour autant la contenter. Le problème résidait dans le fait qu'il ne savait pas ce qu'il voulait, en définitif. Lui plaire ou lui déplaire ? Que souhaitait-il véritablement ?

Il déglutit et fixa la route, le front en avant. Les jointures de ses doigts bleuissaient presque tant il cramponnait le volant.

Le cimetière ? Un bar quelconque ? Son appartement ? Pourquoi ne l'aurait-il pas emmenée chez lui ? C'était ce qu'il avait proposé, au départ. Elle n'y avait pas cru. Il pouvait la contredire, histoire de retomber dans les mauvaises vieilles habitudes. C'était facile. En tous cas, ça l'était beaucoup plus que d'innover.

A un carrefour, il bifurqua à gauche, puis tourna à droite si brusquement que les pneus de la voiture protestèrent. Imperturbable, il poursuivit sa route jusqu'à la sortie de la ville. Il emprunta une voie à demi perdue dans la forêt qui s'achevait par un parking verdoyant. Quelques rares véhicules étaient déjà garés. Le barbier pila pratiquement en se plaçant à son tour, tant il était nerveux.

Sans un mot, il sortit de la voiture et claqua la portière. Il supposait qu'Eulalie serait suffisamment futée pour comprendre qu'elle devait le rejoindre dehors. Il passa une main dans sa nuque et déplia les doigts, avant de pivoter vers la jeune femme qui avait fini par le rejoindre. Il lui adressa un bref regard oblique puis se dirigea vers un portail ouvert dont la structure en forme d'arche délimitait le périmètre, ainsi qu'un haut mur de pierres dressés entre les arbres.

Elle allait détester, c'était évident. Pourquoi se sentait-il aussi fébrile ? Avait-il peur qu'au contraire... elle apprécie ?

Subrepticement, il porta une main à son col de chemise afin d'enlever quelques boutons, accélérant l'allure jusqu'à dépasser le portail. De l'autre côté, un élégant chemin de graviers blancs menait jusqu'à un immense jardin empli de fleurs de toutes sortes et de toutes couleurs, principalement des roses. Ca et là, des arceaux étaient dressés, autour desquels les plantes audacieuses avaient poussé. Parfois, l'on avait l'impression de passer sous un tunnel de verdure.

"C'est une roseraie." grommela-t-il, bourru.

Il trouvait que c'était magnifique, au printemps. L'avait-on déjà emmenée ici ? Ce n'était pas important, au fond. Il préférait de loin se promener au cimetière mais parfois, sa mélancolie le menait jusqu'à cet endroit.

"Lucy adorait les roses blanches."

Cet aveu, écho d'une autre vie, le fit tressaillir. Il jeta un coup d'oeil anxieux à Eulalie. Jamais encore il n'avait évoqué sa femme en sa présence. Cela avait quelque chose de gênant, de déplacé. Pour rien au monde il ne voulait s'épancher sur le sujet. Il se mordit les lèvres et indiqua un stand de glaces à la jeune femme. Sans attendre d'approbation particulière, il s'y arrêta. Le glacier, un homme au sourire jovial, les salua un peu trop chaleureusement. Balthazar l'ignora pour se pencher sur les différents parfums et friandises exposés. Le choix était large mais il avait seulement voulu vérifier. Il savait déjà ce qu'il était venu acheter.

"Elle va prendre deux boules vanille-fraise avec coulis de chocolat et des morceaux de fraises." déclara-t-il au glacier.

"Oh, vous avez de la chance d'avoir un petit ami qui connaît si bien vos goûts !"
fit ce dernier d'un ton coquin à Eulalie.

Balthazar ouvrit la bouche pour répliquer l'habituel "C'est ma cousine." mais les mots restèrent bloqués au fond de sa gorge. Il s'aperçut qu'il n'avait pas envie de les prononcer. Ils lui semblaient pénibles et inutiles. Il garda donc les lèvres scellées, observant la jeune femme à la dérobée pendant que le glacier faisait son travail.

"Voilàààà !" annonça-t-il tout en lui tendant la glace dégoulinante de chocolat et de fraises bien rouges. "Et pour vous, ça sera quoi ?"

"Un cornet."

"Evidemment, mais un cornet à quoi ?" fit le glacier d'un ton entendu.

"Juste un cornet."

Le vendeur cligna des yeux, indécis, avant d'émettre un petit rire incertain. Il se saisit d'un cône et lança :

"Elle était bonne ! Vous êtes un farceur ! Sérieusement, je vous mets quoi ? Chocolat ? Banane ? Straciatella ?"

Balthazar prit une profonde inspiration. Ce type commençait à l'agacer sérieusement. Il braqua sur lui un regard perçant et articula avec parcimonie :

"Un cornet. Vide."

"Vraiment ?"
insista le glacier. "Mais... un cornet sans boule, c'est comme une femme sans seins ! Pardonnez-moi l'expression."

A la dernière phrase, il jeta un coup d'oeil à Eulalie. Le regard du barbier devint incendiaire. Le glacier comprit qu'il ne valait mieux pas insister. Il laissa tout de même échapper un commentaire tandis qu'il pianotait sur sa caisse :

"Ca me tue de faire ça !"

"Ne me tentez pas." susurra Balthazar, presque menaçant.

Le glacier leva les yeux de sa caisse pour froncer les sourcils dans sa direction.

"Je vous fais payer que la glace." décida-t-il, sympathique.

Le barbier sortit quelques billets d'un dollar pour régler le paiement et attrapa son cornet vide pour s'éloigner rapidement de cet individu qu'il jugeait détestable. Eulalie trottinait à côté de lui, louchant sur son énorme glace. Il secoua légèrement la tête tout en la regardant. Son visage cherchait à se contracter en un sourire qu'il ne parvint pas à esquisser. Il lui faisait confiance pour engloutir la glace avant qu'elle n'ait le temps de fondre. Pas besoin de préciser qu'il se souvenait de ses goûts. Curieusement, il s'était rendu compte que tout ce qui la concernait était ancré dans sa tête de façon irréversible. Il éprouvait un plaisir masochiste à s'accrocher lorsque tout était perdu d'avance.

Il baissa les yeux sur le cornet vide qu'il tournait entre ses doigts. Il l'avait pris uniquement pour l'accompagner, car il n'aimait pas la glace. Il sentait qu'il avait faim. Ca lui suffirait. Il se contentait toujours de peu.

"Verne et toi, ça fait longtemps ?"
demanda-t-il soudain.

Il cherchait le bon moment pour poser cette question, et finalement, ne l'avait pas trouvé. Il venait seulement de se rappeler de son nom pour l'avoir écrit une fois ou deux sur son carnet de rendez-vous. Etrangement, il n'éprouvait aucune jalousie à l'idée de ce qu'elle pourrait répondre. Seulement une abyssale déception.

"Est-ce qu'il te dit à quel point tu es merveilleuse ?"

Il avait relevé la tête, son regard incisif croisant le sien.

"Parce que... tu es merveilleuse, Eulalie." reprit-il d'un ton égaré et étonnamment doux. "Quand tu n'es pas une petite peste."

Un bref rictus espiègle déforma ses traits. Il n'avait pas pu s'en empêcher. Alors qu'ils passaient près d'une fontaine, un gardien les invita à se diriger vers la sortie. La roseraie allait bientôt fermer, leur apprit-ils. Le barbier acquiesça et fit mine de faire demi tour, mais lorsqu'il fut certain que le gardien s'était suffisamment éloigné, il attrapa Eulalie par la main pour l'entraîner sous une arche de roses rouges, derrière un buisson. Ainsi, ils étaient cachés, à l'abri des regards.

"C'est encore plus beau quand c'est interdit."
chuchota-t-il, exalté à la perspective d'être enfermé toute la nuit.

Le parfum des roses était entêtant et l'oppressait presque autant que ce brusque rapprochement. L'Amazone était tout contre lui. Il voulut s'éloigner un peu mais des épines griffèrent sa main. Il grimaça et resta immobile, se contentant de la fixer alors que leurs souffles se mélangeaient. Son haleine avait une odeur de fraise et de chocolat. Dans un état second, il s'aperçut qu'il avait toujours sa main dans la sienne. Il ne l'enleva pas.

Afin de se changer les idées, il mordit dans son cornet vide : cela provoqua un bruit croustillant. Il plaqua aussitôt son doigt contre sa bouche, comme pour intimer à l'Amazone de rester silencieuse, alors que c'était lui qui était à l'origine de la nuisance.

Le jour mourait lentement dans un débordement de couleurs vives, aux teintes orangées. Pourtant, à l'abri sous la voûte de feuillage et de roses, Eulalie paraissait aussi pâle qu'un cadavre.

"A moins que tu veuilles... aller ailleurs."
déclara-t-il d'un ton rauque.

Il lâcha sa main pour remonter lentement le long de son bras, ses doigts l'effleurant à peine. Il ne devait pas recommencer à sombrer. Il avait appris à vivre sans elle. Ce n'était pas compliqué. Une question d'habitude.

Pourtant, ça semblait tellement plus facile de basculer à nouveau...
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________________________________________ 2018-05-28, 22:30


Coming like a hurricane, I take it in real slow
The world is spinning like a weathervane, fragile and composed,
I am breaking down again, I am aching now to let you in.


Il recommençait. Il me clouait sur place, me coupait le souffle, m'empêchait de me dégager de cette infime caresse contre mon bras.

Je ne prononçais pas un seul mot. Tout comme j'étais restée muette lors de son échange avec le glacier. Et comme je n'avais rien répliqué quand il nous avait éloigné du chemin de la sortie. Ce n'était pas dans mes habitudes. Je ne savais pas si mon silence était dû au ton qu'il avait emprunté en évoquant cette Lucy, ou au fait qu'il m'ait offert de quoi manger. C'était ce qui s'était passé, non ? A moins que ce ne soit l'allusion concernant Jules à laquelle je ne m'attendais pas. Ou la simple étrangeté de ce qui me paraissait de plus en plus être un rendez-vous improvisé et imprévu, dont je savais que l'issue serait forcément chaotique. Il en était toujours ainsi, avec lui.

« Tu le penses vraiment ? » répliquais-je simplement dans un murmure.

Merveilleuse. C'était nouveau. Inattendu. Plaisant. Trop plaisant. Bien des adjectifs avaient déjà été utilisés pour me décrire, mais jamais encore je n'en avais été si perturbée. Sortant de sa bouche, ce simple mot avait un impact particulier sur mon esprit confus. Mon cœur battait de plus en plus vite uniquement en me répétant à moi-même cette phrase qu'il avait prononcé.

Je baissais la tête, observant la glace que je tenais toujours. Elle n'avait pas apprécié la précipitation de notre dissimulation. Je n'en avais pas pris grand soin, étonnée par la tournure des événements. Une moue désappointée prit place sur mes traits face à son apparence bien moins attrayante que précédemment. Une partie avait dû tomber sans que je ne m'en rende compte et le léger contact glacé contre mes doigts m'indiquaient qu'ils l'avaient fendillés à maints endroits, à être trop crispés. Je n'avais plus très faim de toute façon. Ce n'était toutefois pas ce détail qui me faisait frissonner, ni les légères bourrasques de vent atténuées par la flore.

« Jules me trouve extraordinaire. Je crois. Ça fait un mois maintenant que je le vois et... »

Je ne voyais pas en quoi ça le regardait et pourquoi même je répondais. D'où s'interrogeait-il sur la relation que je pouvais entretenir avec l'écrivain ? Je me pinçais les lèvres, presque inquiétée par ce soudain intérêt.

« C'est un excellent professeur. » poursuivais-je, incertaine.

Il était agréable de discuter avec lui, de le côtoyer et d'apprendre à ses côtés. Mais il n'était... Il n'était pas lui.

« On peut... On peut ne pas en parler ? »

Cela faisait des semaines que je ne m'étais pas retrouvée si proche de lui. Plus encore, en faisant abstraction de notre dernier tête à tête à la nature plus agressive. J'en étais électrisée de la plus horrible et de la plus merveilleuse des façons. Pour le temps que ça devait durer, je préférais éviter les sujets susceptibles d'être délicats. C'était cette même motivation qui me retenait de poser les nombreuses questions qui me brûlaient les lèvres. Sur cette femme, sur ses intentions, sur... Tout.

« Je veux rester ici. »

Je n'avais pas la moindre envie de partir. Pas maintenant. Si jamais je désirais soudainement sortir, ce ne serait ni le mur ni le portail fermé qui m'arrêteraient. Que ce soit interdit m'importait peu également, ce malgré le métier que j'exerçais. Je n'étais pas la meilleure pour obéir aux règles.

« Apollon dit que les jardins sont des lieux très inspirants, pour la peinture. Et pour... d'autres choses je suppose. Je n'écoute pas tout ce qu'il dit, il est parfois ennuyeux. »

J'affichais un faible sourire et entreprenais un mouvement de recul. Je ne parvins finalement qu'à serrer encore plus fortement le cornet dans ma main, me contrôlant pour ne pas complètement briser cette pauvre glace. Je savais que le gardien était loin. Je n'entendais pas le moindre bruit de pas à proximité, seulement une agitation lointaine. Nous aurions pu nous échapper de cette cachette sans que personne ne nous voit. Pourquoi est-ce que je ne m'écartais pas, alors ?

« On pense à tort que les fleurs sont faciles à représenter. Il y a énormément de détails à prendre en compte, entre les pétales, les jeux de couleurs et... ce n'est pas si simple, en fait. »

J'étais agacée par mes propres absurdités. Bien évidemment, à défaut de savoir quoi faire, je préférais déblatérer des idioties banales et quelconques. Je n'étais pas mieux qu'Apollon. Ma main libre se contracta avant de se relever subitement, se portant à son col que j'écartais quelque peu. Ma tête s'était penchée et ma poitrine se serrait tout en le détaillant.

« Tu ne m'en veux pas ? »

Mon regard croisa de nouveau le sien. Je n'arrivais pas à le déchiffrer. Je n'y étais jamais parvenue, il n'y avait pas de raisons pour que ça change aujourd'hui.

Je ne culpabilisais pas de ce que j'avais fais, il l'avait amplement mérité. J'estimais que ça avait été nécessaire. Je n'éprouvais aucune tristesse en me remémorant ce moment. Juste un immense vide, à l'idée que je l'avais laissé seul sans lui avoir accorder la faveur réclamée. Encore une fois. Comme à New-York. Dès que j'atteignais la limite de ma propre faiblesse, j'agissais lâchement.

Ma main se posa totalement contre sa nuque, me procurant une sensation de chaleur agréable et confortable. C'était tout autant douloureux. Je m'étais redressée, faisant disparaître la faible distance qui nous séparait encore. Mon corps réclamait plus que ce que j'étais en capacité d'accomplir. Je ne pouvais lui céder, tout comme je ne pouvais l'ignorer.

Le souffle court, je laissais ma main s'aventurer dans son dos tandis que ma tête se posait contre son épaule. Je n'étais pas habituée à ce type d'étreinte. Encore moins avec lui. Je ne savais ni quoi dire, ni ce que je devais faire de plus. Je sentais mon rythme cardiaque reprendre sa course effrénée. Je préférais me concentrer sur le sien, il était plus plaisant à écouter. Je n'avais pas eu l'occasion de profiter de ses oscillations depuis ce qui me semblait être une éternité. Je déglutissais difficilement, inspirais un peu plus longuement et laissais même mes yeux se fermer. Peut-être qu'il n'y avait rien d'autre à ajouter.

« Tu m'as manqué aussi, Balthazar. »

Ce simple chuchotement ouvrait un véritable gouffre sous mes pieds. Je ne savais pas si c'était mon âme que je sentais tambouriner dans ma tête ou ma conscience s'alarmant brusquement. Je tentais de ne pas y prêter attention. Ma prise le serra un peu plus fort, sans brutalité, s'accrochant à son manteau. Je ne voulais pas le lâcher. Comme en écho à ce qui m'animait, un grondement lointain retentit. Il me laissa indifférente, avant de se répéter à nouveau, comme s'il se rapprochait.

« Il va pleuvoir. » constatais-je sobrement, sans parvenir à maîtriser un léger tremblement dans ma voix.

Je me détachais lentement de lui, ma main glissant un instant contre sa chemise, y restant de longues secondes avant de s'écarter. Il ne me fallut pas plus de temps pour percevoir l'absence de témoins potentiels aux alentours et je quittais cet abri temporaire, esquissant un mince sourire où se dégageait tout mon malaise.

Le peu de glace qui me restait encore quelques instants plus tôt était définitivement détruit, collé contre ma paume et dispensant une odeur prenante de fraise et de vanille. Je trouvais rapidement une poubelle pour y jeter les morceaux du cornet écrasés que je tenais toujours, non sans un soupir exaspéré. Ma jupe en avait été tâchée. Un gâchis supplémentaire. Je m'en voulais un peu plus, cette fois, c'était lui qui me l'avait acheté. Mais ce n'était pas très étonnant, je finissais toujours par détruire quelque chose quand il était dans les parages.

« Je comprendrais que tu souhaites rentrer. »

Considérant que ma tenue était déjà fichue et que le paraître avait peu d'importance, j'utilisais ma jupe en y frottant ma main dans l'espoir que cela nettoie un minimum cette dernière. Ma veste était restée dans sa voiture. Ce n'était pas très grave, la pluie ne me dérangeait pas. Au contraire, elle aurait le mérite de me nettoyer et de remettre mes idées en place.

« Tu le peux encore. »

Tout ne devait pas être totalement clos, c'était ce que je suggérais par cette simple phrase. Du moins je... le supposais. S'il partait maintenant, s'il décidait de me laisser ici, je le laisserais tranquille. Je ne le retiendrais pas. J'essayais de m'en convaincre. Je n'étais pas sûre d'en être capable, s'il s'attardait trop longtemps.

Un éclair zébra le ciel, lui donnant une étrange luminosité alors que la nuit n'était pas totalement tombée. J'entendais avant de les sentir le son des gouttes d'eau commençant à heurter le sol. L'orage était presque au-dessus de nos têtes. L'air était chargé d'électricité. Je n'étais pas sûre que ce soit de la faute de la météo.
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


DEMAIN DES L'AUBE.


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________________________________________ 2018-05-30, 13:02


Pour your misery down on me.
I'm only happy when it rains.
I'm only happy when it's complicated.


Oui, il pensait tout ce qu'il avait dit. Etait-ce si étonnant ? La franchise faisait partie de ses rares qualités. Il ne se cachait jamais derrière un mensonge sauf en cas d'extrême nécessité... ou pour parvenir au but qu'il s'était fixé. Face à Eulalie, il s'était montré authentique à chaque fois. Trop parfois, peut-être. Il ne regrettait rien. Il fallait qu'elle apprenne les difficultés, la violence de certaines paroles qui engendraient ensuite une douleur lancinante et intérieure...

Plusieurs mois auparavant -autrement dit, une éternité- l'amazone lui avait demandé de lui enseigner les sentiments. Il avait estimé ne pas être le meilleur pédagogue en la matière, mais il avait fait de son mieux. Désormais, il avait la confirmation que Verne était son professeur régulier. Le maigre espoir qu'il nourrissait venait de pourrir dans les méandres de son âme en lambeaux. Verne était avec elle. Il la trouvait extraordinaire. C'était beaucoup mieux que merveilleuse. Qu'avait-il imaginé, de toutes façons ? Il lui avait dit qu'il serait facile à oublier. Il l'acceptait. Que pouvait-il faire d'autre ? Une étrange impression d'accablement le saisit à partir de cet instant. Il se mordit l'intérieur des joues alors qu'elle lui demandait de ne pas pousser la discussion plus loin à ce sujet. Elle semblait embarrassée. Lui se contentait de fixer la glace qui avait coulé le long de sa main. Il se sentait incapable de faire davantage et surtout, il n'avait plus envie d'engager la conversation.

Elle attira son attention lorsqu'elle leva la main jusqu'à son col de chemise pour l'écarter légèrement. Que cherchait-elle à voir ? Il fronça les sourcils, accrochant son regard sans le vouloir. Sa question le laissa indécis. A dire vrai, il ignorait s'il lui en voulait de l'avoir remplacé. Ce n'était pas utile de s'attarder là-dessus. Ne jamais regarder en arrière. Son expression laissait présager qu'elle parlait d'autre chose. Il réfléchit quelques secondes avant de comprendre. Oh, elle faisait allusion à leur dernière entrevue, lorsqu'elle l'avait laissé pour mort. Il lui en voulait de ne pas avoir été jusqu'au bout, c'était certain. A quoi bon remuer le passé, encore une fois ? Que cherchait-elle à provoquer ?

Si elle ne lui avait pas coupé le souffle en l'étreignant, il aurait peut-être posé la question. La rage qui se réveillait en lui s'estompa brusquement sous la douceur inattendue de l'étreinte. Il resta immobile alors qu'elle se serrait contre lui. Son odeur venait de prendre le dessus sur toutes les roses qui les entouraient. Le barbier sentit presque la tête lui tourner. Comme il est étrange de perdre pieds quand une personne semble pourtant vous retenir...

"Tu m'as manqué aussi, Balthazar."

Cet aveu chuchoté le fit brièvement fermer les yeux. Elle avait donc lu sur ses lèvres et attendu le moment propice pour le lui apprendre. Pourquoi lui infligeait-elle ce supplice supplémentaire ? Probablement qu'elle n'en avait pas conscience. Elle était trop jeune pour comprendre toutes les subtilités de la torture, même si elle s'en sortait remarquablement bien.

Après un instant infini à hésiter, il leva finalement une main dans l'intention de la poser dans son dos, mais la jeune femme s'éloignait déjà. Trop tard. Trop lent. Comme d'habitude.

Balthazar cligna des yeux, restant figé sous l'arche alourdie de roses. La pluie glacée se déposa sur sa nuque et son crâne en gouttelettes timides, le sortant peu à peu de son immobilisme. Il frissonna. Il n'avait pas lâché Eulalie du regard, même si elle s'était écartée de plusieurs pas. En la voyant essuyer sa main sur sa jupe, il laissa échapper un soupir exaspéré.

"Trois ans d'âge mental." grommela-t-il en secouant la tête.

Ou plutôt quelques mois, si l'on voulait être exact. Par moments, il avait du mal à le croire. Et à d'autres -comme en cet instant- cela lui paraissait tout à fait concevable.

La foudre illumina un bref instant le visage pâle et dérouté de l'amazone, puis le tonnerre se fit entendre. L'atmosphère était à la fois lourde, humide et électrique. Le barbier détestait ce temps. D'ordinaire, il s'en trouvait d'une humeur encore plus morose qu'à l'accoutumée. Etrangement, cette fois-ci, il se sentait seulement... électrisé.

La pluie s'intensifia rapidement. Bientôt, la roseraie ressembla à une aquarelle abandonnée sous une averse. Les couleurs des fleurs semblaient se diluer dans l'air saturé.

"Je veux rester aussi." dit-il brusquement.

Il jeta son cornet détrempé pour s'avança vers elle à grands pas. Une fois à sa hauteur, il ôta son manteau pour le poser sur ses épaules. Le même geste que Verne. Il ne cherchait pas à le copier -cette idée le révulsait. Il voulait seulement la protéger de la pluie battante. N'importe qui aurait fait la même chose. Elle était une amazone, donc plus résistante, mais il avait pourtant l'impression de l'avoir vue trembler.

A peine s'était-il séparé de son manteau qu'il sentit l'eau traverser sa chemise, telles de petites lames glacées. Dans le flou du paysage, il indiqua une direction.

"Suis-moi."
lança-t-il, mais sa voix fut couverte par le tonnerre.

Le ciel se déchaînait au-dessus de leurs têtes. Ils se mirent à courir le long d'une allée, puis une autre. Sur les derniers mètres, l'averse atteignit son paroxysme. Ils arrivèrent enfin jusqu'à une maison en briques rouges qui s'accordait de façon harmonieuse avec la roseraie. Sans attendre, Balthazar attrapa une pioche qui se trouvait contre le mur et cassa une vitre à l'aide du manche. Puis, il passa la main au travers afin d'ouvrir la fenêtre de l'intérieur. Après quoi, il s'y engouffra. Côtoyer Sherlock Holmes le rendait plus débrouillard et encore plus inconscient qu'il ne l'était déjà.

La salle était toute en longueur et spacieuse. Des formes imprécises se découpaient dans la pénombre, dont la nature fut révélée par un éclair qui illumina la pièce un bref instant : il s'agissait de tableaux exposés sur des chevalets ou les murs de pierre brute. La majorité représentait des paysages ou des fleurs, mais quelques uns étaient des portraits. D'autres encore ne s'apparentaient à rien de connu, juste des taches sur les toiles.

Une galerie d'art. Les coïncidences sont parfois curieuses ; après tout, Eulalie n'avait-elle pas mentionné la peinture quelques minutes auparavant ?

Tout dégoulinant d'eau, Balthazar avança de quelques pas à travers la pièce. Sans un mot, il se dirigea vers la salle adjacente qui se révéla être de plus petites proportions. Elle était en désordre et sentait fortement l'essence de térébenthine. Il s'agissait d'un atelier de peintre. Plusieurs tableaux inachevés, une multitude de tubes, de pots de peinture, de pinceaux et même des outils. Il posa un regard indifférent sur la pièce, jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait. Des chiffons à l'aspect propre. Il en prit plusieurs et se retourna pour aller dans l'autre salle. Il se retrouva alors pratiquement nez à nez avec Eulalie. Elle l'avait suivie, silencieuse comme une ombre. Il eut un léger sursaut qui s'acheva par un frisson le long de son échine.

Il lui tendit brusquement plusieurs chiffons, et en garda deux dont il se servit pour s'essuyer sommairement les cheveux et le visage. Ce n'était pas commode. Ils furent imbibés d'eau en moins de quelques secondes, mais c'était toujours mieux que rien. De toutes façons, la jeune femme était moins trempée que lui grâce à son manteau. Il regrettait presque de le lui avoir donné, même s'il n'avait pas froid, pour le moment. La galerie d'art avait emmagasiné la chaleur de la journée.

Un autre éclair illumina l'atelier dans lequel ils se trouvaient, accentuant le regard interrogateur qu'ils se renvoyaient.

"Alors, comme ça... tu peins ?"

Il avait l'impression que sa phrase n'avait aucun sens. Ce n'était pas une invitation à lui faire une démonstration. Quoique... qu'y avait-il d'autre à faire en un moment pareil ?

Il observa sa chevelure mouillée plaquée contre son front et une partie du manteau, ainsi que l'eau qui coulait le long de sa joue comme une larme. Mû par une pulsion subite, il reprit les chiffons qu'il lui avait donnés et s'en empara pour tapoter son visage. Une fois. Deux fois. Doucement.

Il la contourna ensuite pour se placer derrière elle et attraper la masse dégoulinante de cheveux dans les chiffons. Délicatement, il les enveloppa et les essuya avec la maîtrise indhérente à sa profession. Il en profita pour masser légèrement le cuir chevelu de la jeune femme, rêvant de son contact à travers le tissu. Il avait conscience que c'était étrange. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de continuer.

Sans doute devenait-il chaque minute un peu plus fou par sa présence ? Il exhala un léger soupir dans sa nuque alors qu'il penchait la tête, laissant ses gestes en suspens. Après quelques secondes, il enleva les chiffons de sa chevelure humide.

Qu'y avait-il d'autre à faire, de toutes façons ? Brusquement, ses mains enserrèrent ses épaules.

"Montre-moi." murmura-t-il à son oreille.

Il ne voyait pas son visage, il devinait seulement son expression déroutée. L'était-elle autant que lui ? Il ne savait pas, il ne savait plus rien. Tout ce dont il était certain, c'est qu'il la voulait. Encore plus à présent qu'il savait qu'elle était inaccessible.

"Ce que... tu sais faire."

Il parlait de peinture. Du moins, il tentait de s'en persuader. A elle de comprendre ce qu'elle voudrait. Il n'en serait pas responsable.
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________________________________________ 2018-06-01, 11:29


There are things only you can make me feel
when you're wrapped up in my arms.


Il pouvait partir. Il avait choisit de rester. Comme je l'avais déjà fait tant de fois sans même savoir pourquoi. Avait-il une bonne raison ? J'en doutais fortement. Aucune ne serait susceptible d'expliquer la manière dont il agissait. Que Jules me ramène ma veste était une chose prévisible, concevable, un geste ordinaire. Que Balthazar me prête la sienne était au contraire un acte bien trop insolite pour me laisser insensible. Pourquoi être aussi prévenant ? Je n'en avais pas besoin. Je ne risquais rien. Je ne frémissais pas à cause du froid. Cette attention me désarçonnait encore davantage. Je ne comprenais pas les règles de ce nouveau jeu qu'il mettait en place. Est-ce que c'en était un ?

Sa manière d'entrer par effraction dans cette petite maison ne me surprit pas. S'il n'avait pas lui-même cassé cette vitre, je m'en serai chargée. Ce fut plutôt son absence totale d'hésitation avant d'agir qui m'arracha un bref sourire, que je laissais disparaître en découvrant à mon tour cette étrange pièce. Mon regard passait distraitement sur les œuvres présentes, alors que mes pas prenaient par réflexe le même chemin que les siens. Ça ne ressemblait pas vraiment à l'endroit où Apollon créait ses chefs d'oeuvre, mais je supposais qu'on ne pouvait pas comparer l'antre du dieu des Arts à celle que j'étais en train de découvrir.

Je ne murmurais pas même un merci en attrapant les chiffons tendus vers moi et me contentais de relever la tête vers Balthazar. Sa question ne me perturba pas. Je ne l'avais pas affirmé clairement mais j'en avais fais l'insinuation, sans préciser que j'avais encore moins de talent dans ce domaine que dans l'exercice du piano. Mes yeux se baissèrent et j'esquissais à peine un haussement d'épaules. Sa chemise était trempée. Ce détail accrocha bien plus mon attention que le poids de l'eau que je sentais sur ma propre personne.

Je ne montrais aucune résistance et n'eus pas le réflexe de reculer en sentant le contact du tissu sur mon visage. Ce n'était pas désagréable. Et la douceur dont il fit preuve en s'occupant de mes cheveux ne devait pas me troubler : il aurait agit de la même façon avec n'importe qui. Mais je ne le contrôlais pas. Plus il tardait à mettre fin à sa tâche, plus mes doigts se crispaient contre les pans de son manteau. Je ne respirais même plus. Il avait voulu que je parte. Il n'avait attendu que ça pendant des mois. Alors pourquoi... Qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Je ne posais pas la question. Rien ne m'assurait que la réponse me plairait, si seulement il daignait m'en donner une.

Sa prise sur mes épaules contracta mes muscles d'une curieuse façon. Je n'étais pas en alerte ou sur la défensive. J'étais dans l'attente. Le son de sa voix s'élevant près de mon oreille me fit frissonner et je me mordais les lèvres, satisfaite qu'il ne puisse pas le remarquer d'où il était. Je contrôlais du mieux que je le pouvais mes inspirations pendant que mon cœur déchirait ma poitrine. Je n'étais pas obligée de faire ce qu'il voulait. Rien ne m'y forçait. Sa demande n’avait rien de déplacé ou de choquant, elle était simplement surprenante. Il était surprenant.

M'éloigner en m'avançant d'un pas m'envahit d'une frustration évidente que je tentais d'ignorer en me débarrassant de son manteau. Le vêtement fut rapidement abandonné, laissé près des œuvres en suspens. J'en profitais pour également me délester de mes talons trempés qui en étaient devenus des plus inconfortables. Je ne me sentais pas dérangée d'investir ainsi la propriété d'autrui, ce n'était qu'un lieu de travail, pas une habitation permanente. Je supposais que ça ne posait pas de problèmes ou que, dans tous les cas, personne à part le barbier ne saurait jamais que j'étais passée ici.

Je portais toute mon attention sur les divers pinceaux et accessoires disposés sur le plan de travail, mes doigts les effleurant pensivement. L'orage ne semblait pas se calmer. J'avais brièvement tourné la tête en direction de la fenêtre à une nouvelle manifestation de la foudre. Nous ne pouvions qu'attendre et je ne voyais pas... Je ne voyais pas quoi faire d'autre, après tout.

« Je ne suis qu'une débutante. Tu vas être déçu du résultat. »

Ce n'était pas une supposition mais une certitude personnelle. Une autre occasion pour lui de se moquer. Même s'il me trouvait soit-disant merveilleuse.

Mécaniquement, je posais l'une des toiles vierges sur le chevalet, sans grande conviction. Je ne lui accordais pas un coup d'oeil et attrapais la palette qu'une multitude de couleurs séchées ornaient déjà. Le matériel était de qualité même s'il ne venait pas d'Olympe. Il ne me fallut que quelques secondes pour étudier l'étalage des teintes qui se présentaient à moi, m'emparant d'une partie d'entre elles pour en décorer la planche de bois.

« Tu as dû voir des tableaux magnifiques, à Venise. »

La remarque était subite. Innocente. Ou intéressée. Je ne comprenais pas pourquoi j'avais jugé utile de la prononcer. Je ne savais rien de ce qu'il y avait fait, ni de ce pourquoi il s'y était rendu. J'avais juste entendu une conversation entre Basile et le Gardien à ce sujet. Il avait comprit qu'il était préférable de ne pas discuter avec moi des détails de la vie de l'homme que j'avais envoyé à l'hôpital, dernièrement. Avec qui y était-il allé ? Pas cette Lucy. La manière dont il l'avait évoqué laissait penser à une disparition. Peut-être la personne qu'il avait appelé lorsqu'il était en prison, alors ? Je secouais la tête, traversée par une hésitation désagréable.

Je lâchais le tube que je serrais trop fort dans ma main pour pivoter dans sa direction. Mon regard indécis resta fixé sur son visage toujours humide, le manque de clarté lui donnant une apparence encore plus déroutante.

« Tu risques d'attraper froid si tu la gardes sur toi. »

J'étais de nouveau face à lui et, avant de le réaliser, mes mains se relevaient pour agripper le haut de sa chemise. Comment faisait-il ? Pourquoi était-ce si difficile de me maîtriser maintenant qu’il était là, juste à côté de moi ? Je devais lui demander d’arrêter.

« Ne dis rien. S'il te plaît. »

Ma gorge se retrouva trop serrée pour être capable de laisser s'échapper quoi que ce soit d'autre. Avec une drôle d'aisance et une certaine lenteur, mes doigts parvenaient à défaire les boutons, un par un. Le contact du vêtement trempé était insuffisant pour me permettre de réfléchir correctement, bien que je tentais de me focaliser sur l'action en elle-même plutôt que sur ce qu'elle signifiait. J'accompagnais mes propres mouvements des yeux, même si ces derniers peinaient à suivre le rythme, s'attardant sur les parcelles de sa peau que je redécouvrais. Le dernier bouton émit une légère résistance, ou alors n'était-ce que mon agitation qui me déconcertait.

J'en lâchais les bords pour remonter à hauteur de ses épaules, attrapant le tissu pour le faire descendre le long de ses bras. Inconsciemment, j'exerçais une pression de plus en plus forte, jusqu'à atteindre ses poignets. Ça n'avait duré que quelques secondes. A peine. J'étais complètement inconsciente.

Mes lèvres se pincèrent lorsque je m'écartais et je le contournais pour aller poser le vêtement sur l'unique chaise de la pièce. Je pensais vraiment ce que j'avais dis. Sa constitution humaine était telle qu'il pouvait tomber malade en la conservant. Du moins... cela avait bien été ma première motivation.

Sans un mot de plus, je retrouvais la peinture que j'avais laissé, trop déroutée pour savoir quel pinceau je devais prendre en premier. Non. Ce n'était pas ça que je devais faire. Les étapes étaient simples. D'abord, un crayon. Apollon m'avait fait mémoriser chaque stade indispensable à la création d'une œuvre digne de ce nom et elles étaient infinies, mais me concentrer sur cette tâche me paraissait délicat à cet instant. Le dieu ne respectait lui-même pas les règles qu'il donnait. Il n'était à l'évidence plus habitué à enseigner, il le faisait uniquement parce qu'il considérait être mieux placé que Jules pour me donner des leçons dans le domaine de l'Art sous toutes ses formes.

« Ça risque de prendre un moment. » jugeais-je utile de préciser, les sourcils froncés.

Il me reprochait souvent ma manière trop scolaire de suivre chacun de ses mots. Je ne voyais pas où se situait le problème, puisque c'était ce que j'étais supposée faire, non ? Respecter le déroulement normal de la production de l'ouvrage, sans en faire trop, ni pas assez. Le dieu répliquait à coup d'inventivité. D'impulsivité. D'inspiration.

Ma main serrait la palette de bois ovale. Ne pas copier bêtement ce que je voyais. Ne pas m'arrêter aux limites de la toile. Je pouvais lui montrer... autrement. Ma tête se pencha sur le côté pendant que je me tournais vers lui. J'étais plongée en pleine incompréhension de mes propres réflexions. Je ne savais pas ce que j'étais sur le point de faire. J'ignorais si ça avait le moindre sens.

Encore un pas. Encore un rapprochement. Mes yeux se baissèrent à nouveau vers son torse et j'y posais sans gêne ma main brûlante. Je la laissais glisser contre sa peau, l'habillant de peinture aux nuances bleutées qui avait recouvert mes doigts. Ça lui allait bien. Il inspirait cette mélancolie intrigante et cette sérénité effrayante.

« Je sais que c'est bizarre. » marmonnais-je davantage pour moi-même, sans attendre de confirmation quelconque. « Mais j'en avais envie. »

Je ne cherchais plus de logique. Me laisser guider par mon instinct était ce que je savais faire le mieux. Je sentais mon cœur s'emballer, tandis que je ne rompais toujours pas le contact. Au contraire, je le prolongeais, dessinant doucement des cercles imprécis. Il était à l’origine de la chaleur qui m’envahissait, du doute qui me tiraillait et de toutes les pensées que je n’arrivais pas à dominer. Je n'entendais même plus les grondements du ciel déchaîné.

« Je ne t'ai pas oublié. Je n'ai pas réussi. »

Je n'avais même pas essayé. Je ne le voulais pas. J'arrêtais mes mouvements confus subitement. J'ignorais ce que laissait transparaître mon regard quand je le plongeais dans le sien. Pas d'anxiété, pas de crainte. J'étais sûre de ce que j'étais en train de faire. Moins de ce que lui voulait réellement.

« J'ai envie de plus. »

Mon autre main se porta à sa joue, traçant une nouvelle ligne floue de peinture contre sa mâchoire. Il m'avait manqué. Mais ce n'était pas seulement le fait de le toucher, de le regarder, ce n'était pas juste le contact de ses lèvres. Je me mettais sur la pointe des pieds, en rapprochant assez les miennes pour les frôler. C'était tellement plus que ça.

« Même si ça finit par me faire du mal. » ajoutais-je dans un soupir, au bord de l'explosion.

Il me détruisait autant qu'il m'animait. Mais je m'en fichais. Tout semblait bien plus simple, quand j'arrêtais de m'interroger.
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Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


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________________________________________ 2018-06-03, 11:04


I don't want to know who we are without each other.
I don't want to lose part of me
Will I recover? That broken piece,
let it go and unleash all the feelings.


Curieuse utilisation de la peinture. Après tout, l'art s'exprime sous bien des formes. Balthazar n'était pas très connaisseur en la matière. Pour lui, rien n'était plus magnifique qu'un sourire dessiné sur une gorge ouverte. Cependant, il ne s'était pas dérobé quand Eulalie s'était approchée, tout d'abord pour enlever sa chemise, et ensuite pour dessiner des cercles de peinture bleue sur son torse. Il l'avait senti plus qu'il n'avait observé. Il avait surtout ressenti. Cette curieuse oppression à l'intérieur de lui, cette chaleur dévorante qui éclipsait tout le reste. Comment faisait-elle pour allumer si vite son feu intérieur ? Il pensait pourtant que les braises avaient fini par s'éteindre.

Il avait frissonné quand la peinture était entrée en contact avec sa peau, légèrement froide, contrastant avec la main tiède de l'amazone. Etait-ce mal de vouloir ardemment ce qu'on ne peut obtenir ? Cela faisait des années que le barbier ne se posait plus la question. Il n'avait jamais ce qu'il désirait. Ou il s'en apercevait lorsqu'il ne le possédait plus, quand il était trop tard.

Que s'était-il passé ? Au départ, Eulalie était censée peindre quelque chose. Et voilà qu'elle traçait des formes imprécises sur son corps à demi nu. Il était plongé dans un état second, incapable de penser ni même de réagir. Elle l'avait pris au dépourvu. Avait-elle agi sciemment ? Elle aussi paraissait égarée dans un autre monde.

Ses paroles tournaient et retournaient sans cesse dans son esprit.

"Je sais que c'est bizarre. Mais j'en avais envie. Je ne t'ai pas oublié. Je n'ai pas réussi. J'ai envie de plus."

Sa main caressa sa joue tout en y laissant une traînée humide de peinture. Balthazar ferma les yeux, s'imprégnant de cet instant. Il sentit les lèvres de l'amazone effleurer les siennes. Il resta immobile, presque pétrifié. A quoi jouait-elle ? Après plus d'un mois à vivre sans elle, elle ressurgissait avec une fougue improbable. Faisait-elle semblant ? Cherchait-elle à le pousser dans ses derniers retranchements pour mieux le mettre à terre ?

Toutes ces questions flottaient dans sa tête, ainsi que les mots de la jeune femme, en écho.

"Je ne t'ai pas oublié. J'ai envie de plus."

"Moi aussi." dit-il enfin du bout des lèvres.

A quoi répondait-il, au juste ? Peut-être aux deux phrases. Il ne voulait pas savoir. Il ne souhaitait pas aller plus loin dans sa réflexion. La souffrance intérieur qu'il endurait lui semblait suffisante. Il ne tolèrerait pas davantage.

Il imaginait avec une complaisance perfide à quel point Verne devait être mauvais pour que la jeune femme soit si prompte à se rapprocher de lui, même s'il se doutait qu'il y avait autre chose. Cette impression singulière qu'il éprouvait lui aussi, comme un lien indicible qui les unissait. Lui qui ne croyait en rien, il commençait pourtant à y croire. Il se sentait si bien et si mal depuis qu'il l'avait retrouvée. Ce n'était pas anodin. Elle était différente. Merveilleusement cruelle dans toute son innocence.

La peinture commençait déjà à sécher sur son torse et sa joue. Lorsqu'il entrouvrit la bouche, il sentit le rouge se craqueler légèrement contre sa peau. Leurs souffles précipités se mélangeaient. Il aurait suffi au barbier de se pencher rien qu'un peu pour capturer les lèvres pulpeuses de l'amazone. Il n'en fit rien. A la place, ses mains se posèrent contre ses hanches et il la fit reculer de deux pas, afin de se rapprocher de la table sur laquelle se trouvaient quelques pots de peinture ainsi que la palette. Tout en restant face à elle, il éloigna l'une de ses mains pour poser ses doigts contre la peinture rouge. Il les trempa dedans et avec lenteur, dessina deux traces écarlates sur chaque joue d'Eulalie, comme des peintures de guerre.

"Amazone." articula-t-il.

Il l'observa de son regard perçant, impassible.

"Je fais de l'art vivant aussi."

L'ombre d'un rictus amusé passa sur son visage, qu'il perdit très vite alors qu'il la fixait de nouveau avec intensité. Le désir qu'il lisait dans ses yeux augmentait les battements de son coeur fragmenté. Etait-ce réel ? Avait-il des hallucinations ? Il baissa brièvement le regard vers sa poitrine qui se soulevait à une cadence précipitée, bien qu'elle essayât de ne rien en laisser paraître. Vaillante petite peste...

Les mains de Balthazar se posèrent contre sa gorge sans la serrer pour autant, avant de descendre lentement le long de ses épaules, puis de ses bras nus.

"C'est vraiment ce que tu veux ?" demanda-t-il, soucieux.

Savait-elle seulement ce qu'elle désirait ? Celui qu'elle désirait ? Sa nuque se crispa à cette pensée. Il serra la mâchoire et ses gestes devinrent subitement plus brusques. Pourquoi aurait-il fait des efforts ? En faisait-elle, de son côté ? Ou s'amusait-elle seulement ? Profitait-elle de lui ?

Ce ne serait qu'un juste retour des choses... songea-t-il amèrement.

Il s'était servi d'elle, lors de leur première nuit ensemble. Il avait cru se débarrasser de la pensée obsédante qui l'habitait en couchant avec elle. Et cela avait été tout le contraire... L'obsession en avait été exacerbée de la plus frustrante des façons. Depuis, il était plus mort que vivant. Il n'était pas certain d'en guérir un jour. Qu'importe. Il avait envie de rester moribond, dans ce cas.

Ses mains glissèrent dans son dos et s'y pressèrent, l'incitant à se rapprocher davantage. Ses cheveux humides se collèrent contre son torse. Un nouveau frisson parcourut son échine. Il agrippa une bretelle de sa robe, sur le point de l'arracher, mais stoppa soudainement son geste.

"Non." dit-il d'un ton sec.

Il voulait que ce soit différent, cette fois. Peut-être cherchait-il à lui montrer qu'il pouvait être... meilleur. Si tant est que ce soit possible. Une émotion étrange, légère et inhabituelle s'était emparée de lui.

Il pencha la tête vers la gorge de la jeune femme alors que ses mains glissaient de nouveau dans son dos. Le corps de l'amazone se renversa légèrement en arrière, épousant l'inflexion du sien. Il ferma les yeux puis déposa quelques baisers ça et là sur son décolleté, avant de remonter le long de sa nuque. Là, il écarta quelques mèches de cheveux collées contre son cou. Son autre main dézippait sa robe avec une lenteur infinie, sans aucun bruit.

L'atelier fut illuminé un bref instant par un éclair. Le tonnerre gronda alors que leurs regards se croisaient de nouveau. Le souffle court, Balthazar maintint la robe fermée seulement grâce à sa main, cherchant une quelconque approbation de la part de la jeune femme. Il ne voulait rien précipiter, cette fois. Il voulait qu'elle s'offre. Puisqu'elle connaissait les enjeux. Elle n'était plus une débutante, désormais.

"Tu n'as qu'un mot à dire."
murmura-t-il.

Que voulait-elle de plus, exactement ? C'était bien la première fois qu'il voulait ardemment qu'elle parle davantage afin qu'il comprenne enfin.

Attendre. Espérer.

Lui qui pensait être à l'épreuve des sentiments les plus faibles...

Sa main libre ne savait que toucher. Il n'en pouvait plus d'attendre une réponse de sa part. Pourquoi avait-il décidé d'avoir des principes ? Espérait-il que cela rendrait les choses plus simples ?

L'orage s'intensifiait au-dehors, comme s'il était sur la même fréquence que leurs corps survoltés. Sans prévenir, Balthazar plaça ses mains autour de la taille de la jeune femme et la souleva du sol pour la faire asseoir sur la table juste derrière elle. Quelques tubes furent bousculés, des pinceaux roulèrent sur eux-mêmes dans un bruit étrangement lointain. Il remarqua avec un agacement certain que sa robe défaite s'obstinait à coller à sa peau, malgré qu'elle soit ouverte dans le dos.

"Soit je m'arrête."
prononça-t-il d'une voix rauque. "Soit..."

Laissant sa phrase en suspens, il posa ses mains le long de ses cuisses, dans une caresse alanguie. Elles remontèrent lentement, passant sous sa jupe pour se stopper trop haut, ou pas suffisamment. Tout dépendait du point de vue.

... je continue. acheva-t-il mentalement, le sang battant follement à ses tempes.

Son regard brûlant la fixait avec une insistance presque douloureuse. Tu n'as pas idée de ce que tu me fais endurer.
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________________________________________ 2018-06-06, 21:56


You'd be surprised how good it feels to just let go.
Come a little closer to me, let me see you spin
Want to get inside of your mind, I'll make you let me in.


« Non. »

L'espace d'une seconde, je crus que mon cœur s'était arrêté pour de bon. Qu'est-ce que ça signifiait ? Pourquoi ? Ce seul mot agita mes idées désordonnées. Je n'avais pas pris la peine de répondre à sa question. Ça ne servait à rien, il en connaissait déjà la réponse. De mes frémissements à chacun de ses gestes à la façon dont je lui permettais de m'atteindre si aisément, il ne pouvait que comprendre qu'il me faisait perdre pieds.

Je fermais les yeux sans le réaliser, le contact de ses lèvres me faisant tout oublier. J'avais beau être collée à lui, sentir ma robe s'ouvrir me donnait envie de me rapprocher plus que je ne le pouvais. J'étais sensible à la moindre de ses respirations ressenties contre ma peau, seul le bruit de la tempête venant perturber mon écoute attentive de son cœur battant. C'était comme me tenir au bord d'un précipice : il pouvait me faire tomber à tout moment mais il était aussi le seul à pouvoir empêcher ma chute. Pourquoi je le laissais avoir tant d'emprise ?

Si je n'arrivais pas à définir avec exactitude ce que je lisais dans son regard, je savais au moins que c'était agréable. Et profondément captivant. J'avais du mal à comprendre. Je lui avais déjà dis que je le voulais, à un point que ça en devenait déchirant. Je lui avais tout avoué. J'avais partagé tellement. Trop, peut-être. Alors pourquoi me demander maintenant un simple mot pour le convaincre ? Je m'appuyais sur la table où il me posait et je secouais à peine la tête, qu'il arrête étant la dernière chose que je souhaitais.

Ce n'était pas ce qu'il voulait non plus. Il me haïssait. Mais il me désirait. L'un n'empêchait pas l'autre, c'était mon cas également. Depuis le début. Ou ça l'avait été ? Je ne le détestais plus tant que ça. J'étais partagée. Ses caresses ne m'aidaient pas à y voir plus clair. Je ne savais plus. Je ne contrôlais rien. Ni mon rythme cardiaque débridé, ni les tremblements de mes doigts crispés. Mon regard cherchait une réponse, encore, pour ne pas changer. Une explication logique. Pas pour mon comportement, mais pour le sien. Qu'est-ce qui le poussait à agir ainsi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ici ?

Je posais mes mains sur les siennes et guidais doucement leurs mouvements, me redressant juste assez pour leur permettre de remonter ma robe encore davantage. Je ne lui redonnais le contrôle de ses propres gestes que pour m'occuper de la retirer complètement. Mes cheveux humides retombèrent lourdement sur mes épaules, mais je n'y prêtais pas la moindre attention. Le tissu avait été lâché sur la table, quelque part, ça n'avait pas d'importance.

D'une manière assurée, mes jambes s'agrippèrent à ses hanches. Une légère pression suffit pour me faire glisser jusqu'à lui. Le moindre fragment de ma peau touchant la sienne était en ébullition. Ce n'était pas parfait, certains morceaux de dentelles m'empêchant de pouvoir en profiter pleinement, mais rien ne pressait. Mes yeux avaient lâché son visage pour le contempler différemment, mes doigts le parcouraient comme s'ils ne l'avaient jamais fait auparavant. Je remontais jusqu'à sa gorge que j'avais blessé, la mienne se serrant dans le même temps.

« Tu es magnifique. »

Ce n'était qu'un murmure, je n'étais même pas sûr qu'il l'ait entendu. Ma respiration saccadée et ma voix défaillante ne facilitaient certainement pas la compréhension.

Mon regard croisa de nouveau le sien pendant que mes mains venaient entourer son visage, loin d'être dérangées par la douceur de sa barbe ou la peinture séchée. Il m'arrivait souvent de trouver des personnes agréables à regarder, comme les tableaux qui se trouvaient ici. Lui était unique. Il ne s'en rendait pas compte. Il ne réalisait pas que tout ce qu'il dégageait provoquait un tel effet. Il y avait quelque chose de brisé, de tragique, de beau dans tout ce qu'il était, qui me saisissait plus que je ne me l'admettais.

J'oubliais tous les avertissements qu'on avait pu me faire, tous les conseils qu'on m'avait donné. J'abaissais toutes mes barrières, parce que j'étais incapable de faire autrement en sa présence, malgré toute ma volonté.

Je l'attirais vers moi, me cambrant légèrement avant de capturer ses lèvres des miennes. Leur contact était aussi brûlant que délicat. Une étrange chaleur m'envahissait sans que je ne tente de la stopper. Au contraire, ma main se perdait dans ses cheveux, s'accrochait à sa nuque. L'autre s'égarait, glissant contre son torse d'une façon qui m'électrisait de plus belle, me serrant à lui plus que de raison en passant dans son dos. Je frémissais en y devinant ses cicatrices dont je connaissais par cœur les emplacements, mes gestes se faisant alors plus lents pour s'aventurer sous le vêtement qui le couvrait encore.

Je ne lui laissais pas une occasion de reprendre son souffle, alors que j'avais moi-même l'impression de pouvoir respirer à nouveau après des mois sans avoir trouvé d'air pur. J'accentuais ce baiser sans une once de brutalité, ma prise contre sa taille se prononçant dans un réflexe. Je me suspendais à lui, perdant presque l'équilibre que la table m'offrait. Je lui faisais confiance pour me retenir. Ma propre tendresse me chamboulait, l'échange m'enfiévrait. Je sentais les palpitations infernales de mon cœur contre son corps. Je ressentais la fougue, la frénésie. Mais je n'agissais pas simplement par pulsion. C'était moins brutal, moins soudain, que lorsque je l'avais souhaité la première fois.

Je ne le lâchais pas en m'écartant juste assez pour l'observer. C'était à cause de cette sensation nouvelle qui ne me quittait plus depuis New-York. Celle même qui m'avait envahi sans prévenir et m'avait poussé à l'abandonner dans cette baignoire sans chercher à comprendre. Tout était différent à cause d'elle. J'avais espéré que notre séparation forcée la fasse disparaître, mais je savais que c'était tout le contraire. Elle ne faisait que s'accroître. Et... elle me terrifiait.

Mes lèvres se pincèrent tandis que mes inspirations se faisaient plus rapprochées. Je n'étais pas habituée à ce sentiment, ni à celui qui l'engendrait. Je ne savais pas les gérer, je ne savais pas comment les apprivoiser. Je ne le pouvais pas, en réalité. C'était sans doute ce qui rendait le tout plus agréable, ou plus douloureux, par moment. Peut-être que les souffrances qu'il m'avait infligé avaient été nécessaires pour pouvoir profiter de tout ce qui me traversait. J'étais prête à les encaisser. J'étais à cet instant précis prête à subir tout ce qu'il souhaiterait me faire endurer.

Comme pour le prouver, ma main toujours trop bas s'appliqua à le débarrasser de son pantalon encombrant, sans pour autant remonter lorsqu'il finit par tomber au sol dans un simple bruissement. Ma tête se pencha juste assez pour que je lui vole un autre baiser, plus instable, plus affamé. Je n'en serais jamais complètement rassasiée. Mes mains caressaient, s'impatientaient, se faisaient plus téméraires. Je m'étais plaquée un peu plus contre lui, dans un mélange d'effervescence et de frustration. Mes lèvres ne lui laissaient un moment de répit que pour effleurer sa mâchoire, atteignant son oreille.

« Je ne veux pas que ça s'arrête. » soupirais-je finalement.

Prononcer ces quelques mots me demandait un effort considérable. Je n'avais plus envie de parler. La dernière fois, le contraire l'avait énervé. Du mois c'était ce que je déduisais. Si je n'étais pas plus expérimentée, je possédais de nouvelles connaissances sur le sujet qui m'avaient fait réaliser certaines de mes maladresses. Je ne voulais pas le mettre en colère, cette fois, ni l'agacer. J'avais envie qu'il ressente exactement tout ce que je ressentais.

Mes doigts retrouvèrent son visage lorsque je me reculais pour plonger mon regard dans le sien, caressant sa joue. Il n'y avait pas la moindre trace d'hésitation. Mon corps entier était galvanisé par le désir et mon esprit exalté par une assurance qui me dépassait.

« Je veux être à toi. »
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I see that look in your eyes. It makes me go blind
Cut me deep, these secrets and lies
Storm in the quiet.


Allumeuse.

L'amazone était une véritable braise qu'il serrait contre lui. Il allait finir par s'y brûler, c'était certain. N'avait-il pas déjà basculé dans une fournaise sans possibilité de retour ? Si c'était cela l'enfer, alors il en redemandait.

Petite allumeuse... songea-t-il avec une délectation étrange.

Les paroles de la jeune femme étaient douces et caressantes comme ses gestes. Mais contrairement à eux, elles étaient aussi très rares. Le barbier était surpris par le manque de babillage d'Eulalie. Avait-elle compris qu'en certaines circonstances, le silence était préférable ? Cette question fut balayée par un vent brûlant alors que les flammes intensifiaient en lui à chaque nouvelle caresse. Sa peau en était électrisée.

Il n'entendait plus ni l'orage ni la pluie qui claquait pourtant furieusement contre le toit de l'atelier.

Le compliment qu'elle lui adressa le troubla davantage. Il ne méritait pas tant d'égards. Que voyait-elle en lui ? Comment pouvait-elle le définir "magnifique" ? Elle ne le connaissait pas. Elle n'avait vu et touché qu'une ombre. Elle le soupçonnait d'avoir tué. Ce n'était qu'un mot auquel il fallait donner du corps et de l'esprit. Cette douce petite folle n'en était que plus exquise dans toute sa naïveté... Si elle savait le quart de sa vie passée, probablement qu'elle s'éloignerait de lui, saisie par le dégoût. Il fut tenté de lui soupirer une horreur ou deux à l'oreille, mais il ne voulait pas interrompre cet instant sublime. La vérité pouvait attendre. Que l'amazone reste suspendue encore un peu aux chimères qu'elle s'inventait. Et puis... une part de lui appréciait qu'elle l'imagine meilleur qu'il ne l'était. Après tout, le Mal ne connait aucune limite.

Le souffle de Balthazar lui manqua alors qu'il sentait l'amazone s'impatienter, en se plaquant davantage contre lui. Ses jambes agrippaient si fort contre ses hanches qu'il en ressentit une vive douleur. Cherchait-elle à le broyer ? Ses mains se posèrent sur ses cuisses et les écartèrent lentement l'une de l'autre. Il était loin de calmer ses ardeurs en agissant ainsi -ce n'était pas le but recherché, de toutes façons. L'une de ses mains remonta peu à peu, caressante et ferme à la fois.

"Je veux être à toi."

Il interrompit brusquement son geste. Son regard troublé croisa celui, brûlant de désir, de la jeune femme. Sa main resta en suspens, toute proche de la dentelle qu'elle s'apprêtait à soulever.

Douce petite folle...

Une simple pensée. Un désastre.

"Ne dis pas ça."

Sa voix était rauque, comme désincarnée. Il lui semblait revenir de très loin. Comme il aurait aimé se perdre en elle... Si seulement elle n'avait pas prononcé ces derniers mots.

"Tu le regretteras." assura-t-il en penchant la tête.

Elles finissaient toutes par mourir. Toutes celles qui avaient désiré la même chose qu'elle. Etre à lui. Lucy, sa chère Lucy... Mrs Lovett (la seule qui ne lui évoquait aucune compassion). Angelika. Elle avait beau être toujours en vie, elle portait la marque indélébile d'une petite mort en elle. Il ne se l'expliquait pas, mais il le savait. C'était le prix à payer pour avoir voulu être à lui.

Il tituba légèrement en prenant conscience d'une vérité désarmante.

Je ne veux pas te perdre.

Non, il ne pouvait formuler de telles paroles. Cela aurait sonné faux après tout ce qu'il lui avait fait subir, toutes ces douleurs, tous ces tourments... Elle ne comprendrait pas. Mieux valait qu'il garde cette pensée pour lui. Elle risquerait de vouloir lui appartenir davantage. Bien qu'elle soit plus... solide que n'importe qui. Pouvait-elle mourir ? Etait-elle l'unique exception ? Malgré tout, il était envahi par une crainte nouvelle. L'obsession venait de changer dans son esprit. Radicalement.

Instinctivement, il se rapprocha d'elle, bien qu'il ne restât que peu d'espace entre eux, désormais. Ses yeux baissés se posèrent sur la dentelle brièvement éclairée par un éclair, au-dehors ; ses doigts l'effleurèrent. La peau de l'amazone fut parcourue d'un irrésistible frémissement qui le traversa également.

"C'est joli, ça..." fit-il remarquer tout en poursuivant son geste.

La fois précédente, il n'avait pas prêté attention à ce qu'elle portait, trop accaparé par son objectif pernicieux. Il avait promis que ce serait différent, ici et maintenant.

Sa main se glissa pour de bon sous la dentelle, cherchant avec douceur un ailleurs, plus loin, toujours plus loin. Il entendit l'amazone étouffer un gémissement surpris, avant qu'il ne l'embrasse avec un mélange de tendresse et d'exaltation. Il interrompit leur baiser pour murmurer dans un souffle précipité, alors que son geste s'intensifiait :

"Tu ignores encore tellement de choses..."

Il captura ses lèvres de plus belle, sentant leurs coeurs fous pulser à l'unisson, pressés l'un contre l'autre. Après quelques instants -qui avaient dû être un délicieux supplice pour l'amazone - les mains du barbier agrippèrent les bords de ce qu'elle portait encore et qui ne demandait qu'à céder.

Il allait finir par perdre le peu de raison qu'il avait encore. Tel était le prix à payer, sans doute, pour un moment d'éternité.

*** J'ai l'angoisse dans les veines ◈ EULALIE 892581231 ***

L'orage avait fini par s'éloigner. Le roulement du tonnerre avait accompagné leur corps à corps. Balthazar était demeuré sourd et aveugle aux éclairs, tout comme à la fureur de la pluie. Il avait seulement ressenti, touché, effleuré, embrassé...

Il avait perdu la notion du temps. Plus rien ne comptait. Il se sentait égaré dans un endroit étrange dans lequel la vengeance ou la haine n'avait aucune emprise. Un lieu serein. Rassurant.

Il écarta une mèche rousse pour déposer un baiser sur la nuque pâle de l'amazone. Ils étaient allongés côte à côte, leurs corps entremêlés sur une sorte de sofa qui devait servir à faire prendre la pause aux modèles pour la peinture. Le barbier s'écarta juste assez pour l'observer dans la pénombre, alors que sa main se promenait désinvoltement le long de son flanc, de sa jambe jusqu'à ses côtes.

"Peut-être..."

Sa voix n'était guère plus qu'un murmure. Il ne voulait pas briser l'instant. Il hésita à redevenir silencieux.

"Peut-être que j'ai survécu juste pour ce moment."

Il racontait n'importe quoi. Les mots ont le sens qu'on leur donne.

"Tu m'as rappelé ce que c'est d'être vivant."

Il secoua un peu la tête, dubitatif. C'était contradictoire, après qu'elle l'ait laissé pour mort, après leur dernière entrevue. Pourtant, c'était ce qu'il ressentait en cet instant. Sa main se glissa dans le dos de la jeune femme pour la rapprocher doucement de lui. Il aurait aimé la garder indéfiniment au creux de ses bras. Il n'était pas redevenu naïf : il savait que le bonheur ne durait jamais. Qu'arriverait-il, cette fois ? Il ne voulait pas y penser. Pas maintenant. Il faisait confiance au destin pour trouver une torture à sa mesure.

Il ferma les paupières et respira l'odeur d'Eulalie, s'en imprégnant tout entier. La volupté...

Tu m'as ramené d'entre les morts, douce petite folle. songea-t-il, accablé. Tu n'as sûrement pas conscience du poison que tu as distillé en moi.

L'espoir...
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- See you at the bitter end. -
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
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mais de là à garder une distance de sécurité..
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________________________________________ 2018-06-12, 21:05


We all need someone to hold.
Can you keep me close ? Can you love me most ?


Ma crainte qu'il s'en aille brusquement, comme la dernière fois, s'effaça à la caresse de sa main. Je ne voulais pas qu'il parte. Je savais pourtant que ça arriverait, maintenant ou à un autre moment. Mais je n'en avais pas envie. Tout avait été bien trop réel. Sa chaleur, sa manière de me toucher, chacun de ses gestes. J'entendais ses paroles mais elles me paraissaient lointaines, comme étouffées par les battements de son cœur. Ils étaient calmes et apaisés, tandis que les miens peinaient à retrouver leur cadence régulière.

Je réprimais difficilement un soupir de contentement lorsqu'il me rapprocha de lui, me serrant à son corps comme dans un réflexe. Je frissonnais encore, incapable de le contrôler, mes doigts caressant son épaule. Ils remontaient, s'égaraient dans ses cheveux. Cette sensation que rien ne pouvait m'atteindre était aussi étrange qu'agréable, un mélange entre la quiétude et la confiance, un bien-être qui me traversait de toute part. Je ne pouvais pas l'expliquer. Est-ce qu'il avait le même ressenti ? Est-ce que c'était ce qu'il voulait dire, par être vivant ? Je ne comprenais pas. Il me donnait trop d'importance en prétendant que j'étais capable de lui rappeler une telle chose, alors que j'ignorais moi-même ce que ça signifiait réellement.

Je me reculais seulement pour le fixer. Aucun mot ne me semblait mériter que je brise le silence dans lequel je m'étais perdue - bien qu'il ne fut pas total, sans qu'il n'ait eut l'air d'en être dérangé. Attendait-il seulement une réponse ? La seule que je fus capable de lui apporter s'exprima par le contact de mes lèvres sur les siennes. Une douceur infime pour compenser mon mutisme inhabituel. Rien de ce que j'aurai pu prononcer n'aurait été suffisant, même si cet acte ne l'était sans doute pas non plus. J'avais peur de tout gâcher, comme je le faisais si souvent. Je préférais me laisser porter, réfugiant mon visage contre sa nuque. Est-ce qu'il était possible d'arrêter le temps pour rendre cette nuit infinie ?


* * *


« Je pourrais l'offrir à Hypérion pour la fête des pères. Il en sera content. »

La tête légèrement penchée sur le côté, j'observais la feuille posée au sol avec une expression des plus perplexes. Ce n'était pas de la peinture, juste un dessin. Je n'avais pas eu la patience de faire plus. Je m'étais assise à même le sol, appuyée contre le sofa, me retournant juste assez pour jeter un coup d'oeil vers Balthazar. J'avais fini par retrouver l'usage de la parole, non sans que ma voix ne me semble étrangement fatiguée.

« Je t'avais prévenu que tu allais être déçu. »

C'était un portrait des plus réalistes de Gabrielle. Je l'imaginais déjà affiché au-dessus de la cheminée de mon créateur -en avait-il une ?- qui serait fier de mon travail soigneusement accompli. C'était ce que ressentaient les parents pour leurs enfants, non ? Je ne savais pas vraiment comment définir notre relation. Cela dit, une telle attention de ma part serait certainement appréciée, j'avais peu de doute à ce sujet.

Dans un haussement d'épaules, j'abandonnais le crayon au sol avant de me relever, m'éloignant pour essuyer mes mains sur un chiffon. Je n'avais pas prit la peine de revêtir ma robe. A la place, je m'étais contentée d'emprunter la chemise à présent sèche du barbier. Il n'en avait pas besoin après tout. Je forçais un sourire en pivotant dans sa direction, ne sachant soudainement plus comment agir. J'avais pris l'initiative de le recouvrir d'un drap, non seulement pour rendre plus simple le fait de le regarder mais parce que je supposais que c'était une... bonne chose à faire. Il n'avait pas été compliqué d'en trouver un, puisque plusieurs tableaux de la galerie en étaient recouverts. J'avais d'ailleurs remarquer que cette dernière était quelque peu inondée, à cause de la fenêtre cassée, sans que ça n'ait heureusement rien abîmé.

J'ignorais si il avait dormi ou simplement jugé inutile de me signifier qu'il ne s'était pas vraiment assoupi. J'aurais volontiers profité de son étreinte pendant des heures, si seulement il n'avait pas été de plus en plus douloureux de rester entre ses bras. Le poids des minutes qui s'écoulaient avait peu à peu commencé à oppresser ma poitrine, me faisant estimer nécessaire de m'occuper l'esprit avant que ce ne soit encore plus dur à supporter. Maintenant que la tâche que je m'étais donnée était terminée, il m'apparaissait plus difficile de l'ignorer.

« Tu as froid ? »

Je regrettais cette question au moment même où je la posais, la trouvant stupide. D'un pas hésitant, j'atteignais le sofa où il se trouvait encore, restant debout pour effleurer son bras. J'avais l'impression d'être brûlante à chaque fois que je le touchais, ce qui était davantage un fait.

« J'ai pensé à... à ce que tu as dis. »

Je n'osais pas le regarder directement. Je me trouvais dans un état de confusion dérangeant. Je le désirais toujours, je le savais à cette drôle de sensation dans mon ventre, mais tout était différent. J'étais pourtant habituée à être déstabilisée en sa présence, mais je me retrouvais désarmée, à l'instant.

« Et je ne suis pas d'accord. »

Mon souffle se fit plus court. Je n'étais pas assurée de ce que j'allais dire. Je n'avais aucune certitudes. Est-ce qu'il me haïssait toujours autant ? Est-ce qu'il me reprochait ce qui c'était passé ? Est-ce qu'il regrettait ? Il me faisait éprouver toutes les émotions et leurs contraires. J'ignorais ce qu'il pensait. Je n'arrivais pas à le cerner. Je ne faisais que des hypothèses, considérant que le fait qu'il soit encore présent signifiait au moins qu'il n'était pas désolé, cette fois. Je l'espérais. Il n'avait pas à l'être.

« Je ne suis pas d'accord pour que ce soit juste pour ce moment. »

Ça ne pouvait pas se résumer à ça. Je ne le concevais pas. Ma gorge serrée rendait mon ton vacillant, à moins que ce ne soit que l'appréhension de sa réaction.

« Je veux qu'il y en ait d'autres. »

Je relevais finalement mon regard vers le sien, cherchant un signe d'approbation, quoi que ce soit pouvant me faire penser qu'il ne quitterait pas cet endroit pour ne plus jamais me reparler. J'étais paralysée à l'idée que cette soirée soit un unique souvenir que je ne pourrai que me remémorer avec un arrière goût d'inachevé.

« Je sais que tu ne veux plus de moi chez toi. Et c'est bien, comme ça. » poursuivais-je finalement après un temps d'indécision.

Je hochais lentement la tête, comme pour appuyer mes propres propos. Il était mieux pour tout le monde que je me familiarise avec d'autres individus. Ça faisait partie du processus pour apprendre à connaître ce monde. Et il avait besoin de sa solitude, d'une certaine manière.

« Mais j'ai besoin de toi. »

Mon geste contre son bras se stoppa et je ramenais ma main vers la sienne, indécise.

« Et j'ai besoin... j'ai besoin de savoir ce que je dois faire, maintenant. »

J'étais totalement perdue. Il m'avait déjà apprit beaucoup de choses, il devait bien pouvoir m'aider cette fois aussi, non ?

black pumpkin

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Fool me once, fool me twice. Are you death or paradise ? Now you'll never see me cry, there's just no time to die.

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