« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 La Rose d'Arimathie } Erwin

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Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


Alexis E. Child

| Avatar : Kaya Scodelario

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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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Edition Octobre-Novembre 2020

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| Conte : Aucun
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| Cadavres : 4069



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________________________________________ 2020-10-11, 23:50 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris.


Est-ce que je m’étais attendu à ça ? Pas du tout. A quoi je m’étais attendu... à rien du tout, mais pas à ça. J’avais sursauté en le voyant m’observer. J’avais beau apprécier chacun des traits de son visage, voire deux grands yeux ouverts dans la pénombre alors qu’on les pensait fermés n’avait jamais rien de plaisant. J’avais craint son mécontentement aussi, de l’avoir réveillé, entre autre. J'avais craint son regret. Mais au lieu de tout ça, il avait souri, parfaitement à l’aise, bien plus que moi d’ailleurs. J’avais toujours admiré les gens aussi confiants, moi qui me figurais souvent de l’être pour cacher une timidité et une vulnérabilité dont j’avais horreur. Comme la veille, juste avant le Louvre, il semblait dans son élément, parfaitement détendu, peut-être trop ? A moins que ce n’était que moi qui était trop tendu. Il avait été compréhensif face à mes coups de fils et je n’avais pas réprimé un sourire quand il m’avait parlé d’un potentiel testament à travailler au saut du lit. Je ne pouvais que le comprendre, c’était loin d’être la chose la plus réjouissante à faire à peine levé. Je m’étais senti rougir de son allusion et de son regard sur les draps et j’avais tourné la tête à la recherche d’une pique à lui lancer, une blague qui tenterait de me dérider.

Le canapé n’était finalement pas si loin pour faire office de bon alibi. Sa réponse ne s’était pas faite attendre et mon sourire mutin s’était brusquement agrandit, le toisant d’un air malicieux de ma position assise. Le sous-entendu était plus que clair, même si l’évidence avait fait que je n’avais pas eu besoin de ce genre de précision. Non, le fait juste de le prononcer me rappelait à quel point cette situation avait était folle, hors de contrôle. Quand tout cela avait réellement commencé ? Pour moi, c’était évident, lors de cette danse au Louvre qui m’avait ouvert les yeux sur ce que j’étais capable de ressentir et d’apprécier. Cette chose que je n’avais encore jusqu’alors ignoré par mes excès de stress et mes situations rocambolesques. La chronologie était moins claire pour lui, je n’avais pas eu l’impression de percevoir quoi que ce soit lors de notre première rencontre, je n’aurai pas pu y survivre sans doute, c’était forcément arrivé plus tard... mais quand ? J’étais curieuse, toujours autant et ce genre de curiosité était flatteuse, me redonnait courage, confiance en moi. Il avait ensuite proposé un petit déjeuner et si j’avais ouvert la bouche pour m’empresser de lui dire que ce n’était pas la peine, surprise, il avait déjà le combiné en main, faisant mourir mes protestations gênées sur le bord de mes lèvres. Je me sentais stupide. Le proposait-il par sa propre envie ou parce qu’il avait entendu mon appel avec Hadès ? Je n’avais pas envie qu’il puisse croire que j’étais une quelconque profiteuse ou bien trop à l’aise avec tout ce qui venait de se passer, comme si j’avais l’habitude de faire ça avec tous les hommes que je rencontrais, notamment lors de mes “missions”. Je n’étais pas une James Bond’s girl. J'aurai bien voulu... mais non.

Pendant qu’il passait la commande, je m’étais pincé les lèvres, gênée, décidée pour autant à ne plus le stopper dans son action. C’était malpoli de couper quelqu’un qui parlait au téléphone. Pourtant, toute la situation me semblait si irréelle que j’avais profité de cet instant pour laisser mes yeux refaire un tour d’horizon sur la chambre. J’étais bien réveillée, j’en étais presque sûre à présent et là où j’aurai eu tendance à fuir, à préciser “merci pour la nuit” avant de me barrer en courant, je me retrouverai bientôt à manger un petit-déjeuner au lit avec quelqu'un que je connaissais bien trop intimement à la vue de ce que je connaissais réellement de lui. Des images me revinrent en cet instant, je sentais presque encore ses mains sur ma peau et j’avais préféré remonter la couverture sur moi pour me détourner de cette scène, plaçant mon oreiller contre la tête de lit avant d’y poser mon dos. Il venait de raccrocher et je n’avais pas pu m’empêcher d’étouffer un petit rire de surprise face à tout cela.

- Avez-vous bien dormi ?

J’avais hoché la tête timidement. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas dormi comme ça, d’un sommeil proche du coma où je ne me souvenais même plus de m’être endormie. Un repos total, du corps tant que de l’âme, si reposant et si grisant. Je n’avais pas eu le temps de lui renvoyer la politesse qu’il avait déjà répondu et je constatais avec surprise, bien que je n’en fisse aucune remarque, qu’il était plutôt bavard. C’était la première fois que je le voyais ainsi. Il avait beaucoup parlé dans son étude mais j’avais raccroché bien plus cela à son métier et au rôle qu’il se devait de me jouer qu’à un trait de caractère. Il avait semblé plus réservé la veille, me laissant sans doute dans mon stress, à moins que ce fût celui-ci qui m’avait fait occulter qui il était réellement. Mais en cet instant, cela m’avait sauté aux yeux comme une évidence. Il était gorgé d’une énergie incroyable pour un levé, faisait les questions et les réponses, mêmes celles aux questions que je n’avais pas posées. Je le laissais faire, attendri par ce type de réaction, me figurant peut-être que c’était le lien qui nous liait à présent qui le galvanisait ainsi. Comme je me trompais... et comme je l’ignorais.

- En ce qui me concerne, à merveille. Il faut dire que vous m’avez fait tomber de fatigue, mon trésor.

Si la première phrase m’avait fait lui sourire gentiment, accompagné du geste tendre qu’il avait eu pour moi, il n’en restait pas moins que la seconde m’avait fait rougir jusqu’aux oreilles. Il semblait que la pudeur n’était pas spécialement quelque chose qui l’avait en lui et même si je pouvais m’en sentir flattée, il n’en restait pas moins assez difficile de soutenir son regard face à un aveu aussi cru. Une fois de plus, plongée dans ses yeux, des images de la nuit m’était revenue. Son corps contre le mien, son front sur le mien, ses yeux... si proches des miens. J'avais dégluti en clignant des yeux, tentant de faire disparaître se souvenir si enivrant de ma tête. J’avais peut-être trop tardé à lui renvoyer le compliment puisqu’il me demandait à présent si je regrettais, me confirmant inutilement que ce n’était pas son cas. Cela me semblait évident. Un homme qui regrettait aurait plutôt était du genre à fuir la conversation voire à quitter la pièce avant mon réveil, attendant peut-être à l’aéroport dans une attitude froide et austère. Est-ce que moi je regrettais ? Pas plus que lui. Je n’avais pas honte de m’admettre que même si ça ne me ressemblait pas vraiment, j’avais passé une des meilleures nuits qui se pouvait, dans un cadre idyllique et que le parfait inconnu s’évertuait en plus au matin à ne pas le rester. Rien n’avait de sens dans mon histoire et c’était sans doute ce qui me laissait le plus sans voix. Lorsque j’avais enfin pris le courage de répondre, je m’étais directement fait interrompre par la sonnette de la porte.

Il s’était levé pour y aller et je l’avais laissé faire. Sans la moindre honte, mes yeux avaient glissé sur son corps à la seconde où il était sorti du lit. Ben quoi ? Dans quel monde il était inscrit que seuls les hommes avaient des yeux pour regarder ? Avec un petit sourire, mon regard avait glissé de son dos vers ses fesses et un sourire plus grand m’était venu tandis que je remontais mes genoux vers ma poitrine, par pur reflexe. Il s’était tourné alors vers moi, comme devinant ce que j’étais en train de faire et j’avais répondu avec un son faux air de sévérité par un faux air innocent, écarquillant les yeux, le sourire toujours aux lèvres. Après avoir passé un peignoir, il avait disparu de mon champ de vision. J’avais entendu la voix du garçon d’étage puis la porte se refermer sèchement avant d’entendre son remerciement. Surprise, j’avais froncé les sourcils. Manquait-il d’une certaine coordination ? A quoi bon dire merci après avoir refermé une porte ? Pourquoi pas plus tôt ? A bien y réfléchir, je n’étais pas certaine de l’avoir non plus entendu dire bonjour, mais la porte était loin et je ne pouvais pas non plus être certaine que mes sens ne m’avaient pas joué des tours. En le voyant revenir avec le plateau, j’avais éclaté de rire, me remettant en tailleur, tandis qu’il déposait un véritable buffet sur le lit. Je n’avais jamais fait ça de ma vie, prenant bien plus l’habitude de descendre dans la salle de petit-déjeuner que de rester dans ma chambre. Comme tout le reste de cette aventure, c’était inédit. J’avais ris de bon cœur à sa façon de parler, sa propension à s’émerveiller de tout, bénissant au passage le fait qu’il avait oublié que je n’avais pas répondu à sa précédente question. Me penchant hors du lit, en équilibre, j’avais tiré d’un geste sec le rideau afin de faire entrer un peu plus les rayons du Soleil dans la chambre. Nous étions toujours dissimulés à la vue des autres grâce au second tissu, plus léger et fin mais au moins nous y voyions quelque chose.

- Très joli, en effet. Paris ne flamboie que la nuit pour moi... mais elle n’en reste pas moins fascinante en plein jour.

Je lui avais souris, complice, avant d’attraper à mon tour un croissant encore tout chaud. J’avais mordu dedans simplement, les préférant nature. Il faisait apparemment partie de ceux qui voyaient le croissant comme un morceau de pain, prêt à recevoir un accompagnement là où je le préférai dans sa simplicité, le voyant plus comme une pâtisserie qui s’aimait pour ce qu’elle était.

- Je me trompe ou sa déconvenue vous a fait tellement plaisir que vous ne pouvez-vous empêcher d’en parler ce matin ? Je vous l’ai déjà dit... ce n’est pas bien de se moquer...

Pourtant mon propre sourire mutin contredisait ce que je venais de dire. J’étais moqueuse, assurément, me demandant comment ce pauvre Marco avait fini sa nuit. Sans doute pas seul pour autant. Un homme de ce type savait retomber sur ses pattes, avec l’argent, on pouvait tout acheter après tout. Je me rendais à peine compte que nous continuions de nous vouvoyer. Autant le premier avait relevé d’un doute que j’avais eu à son égard quant à sa réaction, autant à présent, c’était une habitude qui m’allait, gardant une certaine distance avec tout ce qui nous été arrivé, m’empêchant de paniquer à l’idée que cela puisse avoir plus de conséquence que prévu.

- Je le reverrai, effectivement. Je lui passerai votre bonjour, si vous voulez...

Une fois de plus j’étais moqueuse, inspirée sans aucun doute par le reniflement hautain qu’il avait eu à son égard. J’avais eu un petit rire contenu tout en croquant une fois de plus dans mon croissant. Tout en le reposant dans l’assiette, je l’avais écouté me poser taaaant de questions qu’il me semblait difficile de tout suivre, surtout que j’avais récupéré le petit pot devant moi et que j’étais occupé à chercher le sachet de thé adéquat à cette matinée. Il posait beaucoup trop de questions et je m’étais brusquement refermée comme une huître, me souvenant de ce qu’on m’avait appris : ne jamais en dire trop. On avait insisté sur le fait qu’il savait déjà tout ce qu’il avait à savoir, autant dire qu’il n’avait pas besoin d’en savoir plus ni que je l’en informe. Récupérant un thé vert au jasmin, j’avais précisé avec peut-être un peu plus de fermeté que je ne l’avais voulu :

- Ce n’est pas un vol. C’est une restitution.

J’avais dégluti en me rendant compte non seulement du ton que j’avais employé mais aussi de la façon dont j’avais arraché l’emballage et jeté mon sachet dans ma tasse. Avec douceur, j’avais attrapé la théière et tout en me versant de l’eau chaude et repris, plus douce :

- Vous n’avez pas à vous “morfondre” de vos actions d’hier. Vous avez été parfait, je n’aurai pas pu faire cela sans vous. Et ils ne choisissent pas au hasard, si vous avez été appelé, c’est que vous correspondiez... d’une façon ou d’une autre.

J'avais levé vers lui un regard revêche, le sourire effacé de mon visage. Mes yeux sondaient les siens pendant un court instant avant de reprendre, plus sympathiquement avec un sourire :

- Je vous sers ?

Avec concentration, j’avais versé de l’eau dans sa tasse avant de reposer la théière. J’avais terminé mon croissant tandis qu’il me posait une nouvelle question.Mon rire, en cet instant, signifiait clairement “non mais c’est pas vrai” avant de le regarder de nouveau dans les yeux. J’avais secoué la tête de gauche à droite avant de lui dire simplement :

- Aucune idée.

C’était suffisamment mal joué pour qu’il comprenne que ce n’était pas totalement vrai mais aussi pour qu’il comprenne que je n’avais aucunement envie de répondre à la question. La situation commençait lentement à m’énerver singulièrement. J’avais tenté de me défaire de cette colère qui montait en moi en versant quelques fruits frais dans l’assiette devant moi. Est-ce que tout ceci n’avait eu que pour but de me poser toutes ces questions ? Cela expliquait son calme d’hier, ses impulsions venues de nulle part, son air guilleret aujourd’hui. Est-ce que j’étais vraiment en train de me faire avoir comme cela ? Peut-être aurait-il dû attendre un peu plus longtemps avant de tenter quoi que ce soit, cela lui aurait éviter de se casser les dents, il aurait pu avoir le temps de comprendre que je n’étais pas ce genre de femme, que j’étais capable de garder un secret et que cette capacité ne se volatilisait pas à la seconde où je croisais une belle paire de grands yeux. J’avais senti son doigt remonter le long de mon bras, je n’avais pas bougé mais j’avais refusé de le regarder, me contentant de retirer mon sachet de thé du liquide avec précaution avant de piquer dans les fruits devant moi. Sa main s’était pourtant posée sur mon épaule et à contre-cœur, j’avais fini par tourner la tête vers lui, le regardant simplement, sans une once de sourire. Il avait alors posé son menton sur mon épaule et je l’avais toisé de la hauteur que j’avais sur lui, sentant tout de même ma colère fondre comme neige au soleil à mesure que les secondes passaient. Il n’avait pas insisté, il se contentait de se montrer plus tactile. Était-ce une façon de s’excuser ? Ou bien de tenter de me faire oublier son premier échec ? Et si j’étais parano ? Ce ne serait pas la première fois... après tout, dès qu’il était question de ce notaire, je n’arrivais jamais à stipuler sur le bienfondé ou non de mes doutes.

- Une parenthèse enchantée n’en est plus une si elle se prolonge trop longtemps, on finit par appeler ça une routine.

J’avais porté un morceau de mangue à ma bouche tandis que j’avais senti son visage se plonger un peu plus dans mes cheveux. Après avoir avalé, j’avais précisé en levant les yeux, droit devant moi, sur le bouquet posé sur le secrétaire :

- Ce qui fait la magie des parenthèses, c’est leur exclusivité...

J’avais eu un petit sourire avant que le dos de ma main ne se pose sur sa gorge. Avec douceur, elle avait glissé en une caresse jusqu’à atteindre son torse, alors qu’il ne bougeait plus de sa position. Il avait fini par se retirer, prétextant sa toilette et j’avais accepté cette trêve avec le plus grand des plaisirs. Ma tête était venue se claquer contre la tête de lit lorsque j’avais entendu la porte de la salle de bain se refermer. J'étais toujours en colère, je tentais de la canaliser avant qu’elle n’explose pour rien. Après tout, c’était complétement stupide. Même si ça ne restait qu’une parenthèse, comme je l’avais d’ailleurs supposé, est-ce que je devais remettre en cause tout ce qui venait de se passer ? Est-ce que l’idée même qu’il ait pu effectivement se donner tout ce mal pour récupérer des informations devait me faire regretter ce que nous avions fait ? Après tout, j’en avais apprécié chaque instant. Peu importait la résultante de l’action tant que j’en avais été gagnante sur d’autres points, non ? Et puis FRANCHEMENT en quoi un notaire avait pu prévoir un truc pareil ? Je le savais, on ne l’avait pas choisi pour rien, on ne l’aurait sans aucun doute pas choisi si c’était parce qu’il était un espion à la solde de je sais pas qui, pas vrai ? L’aventure lui avait sans doute fait suffisamment tourner la tête pour qu’il soit tout simplement curieux de ce qui l’entourait. J’avais fini par soupirer, prise de remord. L’eau s’était mise à couler à côté, je pouvais l’entendre. J’avais alors bu deux gorgées de mon thé en tentant d’arrêter de culpabiliser, celle-ci aillant prit la place de la colère. Après tout, je n’avais pas été si méchante, juste claire sur le fait que je n’en dirai pas plus, était-ce vraiment mal ?

Je m’étais alors coulée hors du lit, posant malgré moi mon regard sur le “Guerre et Paix” qui bordait mon chevet et semblait m’envoyer un message clair. Je m’étais dirigée vers la porte de la salle de bain et après un instant d’hésitation qui me sembla une éternité, je finis par frapper doucement contre le bois. Après un court instant, je l’avais ouvert avec douceur et je m’étais glissée à l’intérieur avant de la refermer. La chaleur était étouffante dans la pièce et de la buée avait envahi le grand miroir. Je l’avais regardé quelques instants, un sourire en coin avant de le rejoindre sous l’eau chaude.

- Pardon... pour tout à l’heure... d’avoir été aussi... “sèche”.

Mes doigts avaient frôlé les siens, avant de s’y entremêler.

- C’est juste... qu’on vous a dit ce que vous deviez savoir et le reste... ce n’est pas à savoir... pour l’instant.

Je m’étais approchée un peu plus de lui, hésitant toujours. Il pouvait me repousser après tout, je l’aurai sans doute un peu mérité. J'avais alors fini par poser mes lèvres sur les siennes, dans un baiser passionné, qui me ramena rapidement à la nuit précédente.

Après cette nouvelle parenthèse, il avait fallu se rendre à l’évidence : le temps des cerises était terminé. Je m’étais habillée une nouvelle fois en Marie, optant pour une chemise blanche fine en lin avec un pantalon large et léger à motif écossais noirs et blancs qui remontaient jusqu’à ma taille. J’avais ajouté une ceinture, les quelques bracelets et bagues qui allaient avec en n’oubliant pas l’alliance au passage. J'avais laissé mes cheveux lâchés mais savamment étudié et avait terminé par récupérer les escarpins vernis rouge et le sac Prada en cuir rouge qui m’avaient sagement attendu dans la penderie. Une fois terminé, j’avais récupéré ma valise d’une main, observant la pièce dans un regard minutieux pour être sûre de ne rien avoir oublié avant de poser mon regard sur Erwin :

- Vous êtes prêt ?

Nous étions redescendus pour faire le check out et j’avais quitté l’hôtel, largement plus à l’aise à l’idée de lui tenir la main. Nous étions alors montés dans la voiture et j’avais croisé dans le rétroviseur le regard du “chauffeur”, brillant autant de malice que de malfaisance. Je pouvais presque deviner son sourire en coin. Peu d’humeur à m’amuser de nos querelles habituelles, je m’étais contenté de lui dire d’un ton claquant :

- Ooh la ferme Bordas et roule.

Comme pour couper vraiment court à toute conversation, j’avais posé mon coude sur la portière et j’avais pris ma joue dans ma main, regardant le paysage de Paris défiler sous mes yeux, nostalgique et soulagée. C’était toujours les deux sentiments contradictoires qui m’animaient à chaque départ de voyage, la joie de retourner chez moi, la tristesse de ne pas en découvrir plus. Mais j’y reviendrai. Et on se retrouverait tous les deux, mon vieux Paris, j’en étais certaine. Ma main avait glissé sur la banquette à la recherche des doigts d’Erwin, bien que je n’avais pas tourné le regard vers lui, comme une demande de réconfort superflu qui m’avait pourtant fait du bien. Je m’en fichais que le “grand frère” puisse le voir, il l’avait de toute façon déjà compris. Cette pensée m’avait alors ramené à Hadès qui pour le coup, n’avait toujours pas montré le bout de son nez...
La voiture s’était alors stoppée devant l’aéroport et j’avais fini par sortir en récupérant ma valise, observant Bordas droit dans les yeux avec un sourire acide :

- Tu m’excuses, j’aurai bien voulu te donner un pourboire mais je crois que j’ai perdu mon porte-monnaie ! A plus.

Sans attendre une quelconque pique, j’avais fini par tourner les talons et nous étions entrés dans l’aéroport. Le check-in s’était plutôt bien passé, les passeports avaient été enregistrés et en moins de temps qu’il n’en avait fallu, nous avions fini par nous retrouver dans l’avion. Un peu pensive, j’avais cherché d’un air hagard mon siège en remontant l’allée de la première classe. Après l’avoir trouvé, j’avais posé mon bagage au-dessus de mon siège avant de me poser dans cette espèce de fauteuil moelleux qui ne serait pas de trop pendant les 6h de vol. Une fois installée, j’avais collé ma tête contre l’appuie tête, bouclant fébrilement ma ceinture. J'avais horreur de l’avion. Si ce n’était pas encore clair, ça allait le devenir dans quelques secondes. Je lui avais tout de même sourit, tandis qu’il prenait place à mes côtés. Encore 6h de mariage puis la liberté... et... ?

Spoiler:

http://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t19802-n-oublie-pas-qui-tu-e http://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t20958-once-upon-a-time-alexis-stories


Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

| Avatar : Rufus Sewell

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre
| Dans le monde des contes, je suis : : Preminger

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________________________________________ 2020-10-16, 21:36 « If the crown should fit, then how can I refuse? »





Il fait gronder sur eux son tonnerre éclatant


Erwin Dorian & Alexis Child



Maître Dorian était un homme rapidement fortement emballé par les réussites de la vie quotidienne. Un homme habitué à obtenir ce qu’il souhaitait en permanence pouvait en devenir blasé mais cela n’avait jamais été son cas. Oui, cela augmentait son envie de posséder, souhaiter davantage et en quantité plus importante mais cela ne diminuait jamais le plaisir qu’il ressentait en l’obtenant. Il savait savourer.
Une fois n’est pas coutume, cela n’avait pas manqué. Il fallait dire que son orgueil s’était jeté sur cette revanche comme un charognard sur une proie isolée spour mieux s’en reparaître et cela distillait en lui une sorte de ravissement enjoué. De ces ravissements qui le saisissaient lorsqu’il était proche d’une réussite déterminante. En soi, Alexis Child aurait pu n’être que le défouloir agréable et nocturne d’envies mais… Il n’était guère homme à se laisser vaincre par de si simples et bas instincts, alors il préférait de loin mêler plaisir et stratégie.
Aussi, se laissa-t-il cancaner à toute aise sous couvert de confidences « tendres » pour mieux apprécier la gêne pudique qui macula bientôt le visage de la jeune femme. Eh quoi ? Feignait-elle la pruderie ? Oh à d’autres, peut-être, mais pas à lui ! Et pourtant, qu’il restait admirable mais ô combien amusant de voir à quel point, les individus pouvaient être hypocritement gênés quant à des situations qui ne les importunaient guère dans le feu de l’action.
Certes, lui n’aurait pas été en reste, mais la raison était tout autre : il restait profondément diligent quant à la décence de certaines conversations dans les lieux publiques...mais là, il se trouvait dans un espace clos, non ? Donc la chose était réglée.

Encore avait-il creusé le malaise délicieux sur le visage d’Alexis lorsqu’il l’avait interrogé quant à ses regrets et la qualité de sa nuit. L’ensemble des réponses à ses questions se lisaient sur son visage cerné mais brillant ainsi qu’à la manière dont ses yeux s’accrochaient encore aux siens.
Chanceuse.
Techniquement, encore hier, demeurait-il à ses yeux un parfait inconnu, un rêve inaccessible, un fantasme. Aujourd’hui possédait-elle le privilège de pouvoir rêver ses souvenirs.
Elle n’avait toujours pas ouvert la bouche lorsque l’on sonna pour la livraison et il l’abandonna, là, sans attendre, pour récupérer le plateau, non sans avoir enfilé un peignoir. Décence toujours, tout de même. Cela l’arrangeait sûrement et de son côté, il ne s’en plaindrait pas. Et même si cela avait interrompu la réponse à sa question, en réalité, celle-ci importait moins que la perspective d’un petit déjeuner chaud et agréable sous le palais. Tout était dit, déjà.

Il avait rapporté les victuailles, le sourire hautain sur le visage en partie atténué par une fausse bonhommie avant de l’inciter à se servir. Il ne faisait pas de doute dans son esprit qu’elle mangerait davantage que lui, moins habituée à l’opulence élégante de ce genre de pratiques. Autrefois, les domestiques apportaient à qui le souhaitaient – souvent aux membres de la famille royale- leur petit-déjeuner au lit. Lui avait obtenu -s’était octroyé- ce privilège, comme Premier Ministre et ne s’en était, depuis lors, jamais privé. Il en usait dès que possible à chaque fois que son métier l’obligeait à passer la nuit à l’hôtel et à chaque vacances, comme beau rappel de son prestige d’avant. Il savait, même, pertinemment que si son épouse clamait au haut et fort ne pas regretter la vie confortable que lui avait procuré sa Couronne, elle admettait apprécier chaque petit déjeuner livrés. Ce que la royauté apportait…
Au regard des faits et gestes d’Alexis, cela semblait en revanche être la première fois. Elle observait la situation, les yeux grands ouverts, les gestes malhabiles.

Pourtant, elle s’y ferait. Elle apprécierait même, on ne pouvait que le faire. Déjeuner avec lui-seul, avec un personnel aux petits soins, qui s’en plaindrait ? Pas elle. Elle ne semblait guère posséder le coeur susceptible à la critique bien qu’une dose de malice existât en elle, la rendant piquante. Il appréciait cela, cette allure mutine, à la dérobée...
Elle lui en fit notamment la démonstration, naturellement, lorsqu’il évoqua l’ambassadeur. Là où d’autres s’en seraient offusquées, à peine l’invita-t-elle à cesser ses moqueries avec un sourire qui démentait l’entièreté de sa demande.
Etait-elle déjà à l’adoration du moindre de ses faits et gestes ? Sûrement. Il ne pouvait que se rappeler des événements de cette nuit, de son total abandon palpitant à sa volonté. Alors comment pourrait-il en être autrement. Oh évidement, sûrement ne le crierait-elle pas spontanément, il la sentait évaporée, leste comme la rosée, prompte à la dérobade.
Mais l’évidence était déjà en elle. Peu importait les lieues, peu importait la distance, tôt ou tard, cela se manifesterait jusqu’à l’empoisonner entièrement, à asservir son âme pour la lui livrer entière.

Elle dévorait, en attendant, son croissant et après le temps d’une dégustation de celui qui venait d’orner de confiture, lança-t-il la première valve de questions, les oreilles à l’écoute, l’esprit aux aguets guettant le moindre changement dans sa physionomie, la moindre raideur nouvelle, la première dérobade, le premier recul.
Là n’était pas tant d’obtenir mais de comprendre, de tester. Si elle parlait, parfait. Si elle reculait, peu lui importait encore ; il en tirerait toujours quelque chose et plus que tout autre, il devait comprendre à qui il avait à faire.
Bien évidement, il l’avait cernée. Elle n’était pas plus obtuse que n’importe quel individu, quand bien même dans sa vie mouvementée et tumultueuse avait-elle été confrontée à de maintes épreuves… La fleur s’épanouissait dans l’adversité. Mais il devait évaluer jusqu’à quel point elle était susceptible d’aller, de se renfermer dans sa coquille, subitement, comme lorsqu’elle se trouvait encore devant Maître Dorian et face à la menace de Crafty. Où se trouvait sa limite et où démarrait les ordres de l’organisation. Aussi avait-il enchaîné les questions, les ponctuant de fausses inquiétudes, disséminant les pièges et les attentes. La malice et l’innocence se toisaient, ainsi sans le savoir.

- Ce n’est pas un vol, c’est une restitution »

Il ne renchérit pas, se borna d’un petit mouvement de menton approbateur, comme méditant avec indifférence l’information, comme si elle ne l’intéressait pas. Au contraire. Elle s’inscrivit dans sa mémoire, et ses méninges l’enregistrèrent à loisir. « Restitution »… Quel terme curieux….songea-t-il en portant son thé à ses lèvres pour s’octroyer des secondes complémentaires. Cela laissait présager, faire hommage à un temps où les œuvres n’auraient pas été en possession du musée. Une époque bien existante, effective, certes. Il y avait donc à creuser là, ce qui signifiait par la même occasion que l’organisation était au moins ancienne, sinon motivée par un événement ancien.
Pourtant, ne lui en déplaise, un vol restait un vol. Il avait en sainte horreur, les hypocrites qui déguisaient leurs crimes en justifications pitoyables et souvent bancales, au demeurant. Non, ils avaient volés pour récupérer ce qui était tombé dans le patrimoine collectif et national. Et il était infiniment amusant que Miss Child ne semble pas s’en offusquer outre mesure. Le lui souligner à présent aurait paru incongru mais le jour viendrait.
Si d’aventure, il finissait par lui révéler son implication dans les œuvres d’art, pour le seul petit plaisir vicieux de voir son visage se décomposer, alors saurait-il lui rappeler qu’elle était aussi coupable et plus hypocrite que lui, en définitive. C’était une chose que de d’assumer ses méfaits, une autre que de fermer les yeux en prétextant qu’ils n’existaient pas.
Son petit laïus d’interrogations sous couvert d’introspection tapait dans le mille…à en croire la mine renfermée qui assombrit subitement son visage si pimpant. Comme une femme acculée et menacée, comme sous l’emprise d’un doute. Elle réagissait vite, trop vite, à raison mais trop promptement pour son propre bien. Trop franche pour le tromper dans le seul son de sa voix, sa posture, la manière dont elle jetait le thé dans l’eau bouillante. Une agressivité contenue dans un geste si minime mais tout de même, une agressivité. Il avait observé le sachet sombrer dans l’eau, progressivement au rythme de ses paroles :

- Vous n’avez pas à vous “morfondre” de vos actions d’hier. Vous avez été parfait, je n’aurai pas pu faire cela sans vous. Et ils ne choisissent pas au hasard, si vous avez été appelé, c’est que vous correspondiez... d’une façon ou d’une autre.

Oh oui, il correspondait. Mais son utilité pratique été restée relative, comme la sienne d’ailleurs. Ils n’avaient servi que de couverture. Il ne lui dirait pas. Ca ferait tâche sur son exaltation et le compliment précédemment adressé avec « sincérité ».. Il s’amusait en revanche de la manière dont elle se braquait à présent… Comme prise d’un soupçon, horrible, il le savait. Elle s’interrogeait...soupesait la probabilité que l’entiéreté de ses faits et gestes aient été orchestrés pour cette discussion présente.
Oh, oui… Dans les faits, il y avait effectivement un conséquent fond de vérité dans ce soupçon.
Mais fondamentalement, non. Pas spécialement. Sinon, il n’aurait guère été si abrupt envers elle.
Il avait compris cela de sa première rencontre avec Alexis, elle était méfiante, craintive. Elle se refermait facilement par crainte de la souffrance et voyait parfois de manière clairvoyante, pourtant.
Elle interprétait mal en second temps en revanche. Et pour cela, il suffisait de poser les bases de la « manipulation à laquelle il souhaitait procéder ». Et l’ardoise de doutes se gommait progressivement.
Après tout, voilà ce qu’elle voyait à ses côtés. Un honnête homme. Elle pouvait admettre avoir eu une coucherie avec ce genre d’homme qu’annonçait son allure :
Il était notaire, poli, un homme correct… qui avait accepté une aventure liée à l’art et qui se terminait en grand banditisme. Voilà ce qu’il devait être à ses yeux.
Il suffisait de le lui rappeler. Lentement, il avait tourné le regard vers son profil, sans paraître noter sa soudaine retenue et avait sourit doucement comme rassuré :

- « Vous avez raison,, je vous fais confiance. Tout est passé tellement vite hier, tout a été si...intense. La pression retombe et forcément je m’interroge sur ce à quoi j’ai participé.  Disons que j’ai un sens moral prononcé. Trop peut-être...et trop tard ». Aussi, c’est idiot, mais j’ai préféré vous poser la question car vous sembliez...plus ancienne que moi. » il avait passé une main « malhabile » dans sa propre chevelure sombre, puis jusqu’à sa nuque, « Vous devez me trouver ridicule, non ? Après tout, je savais aussi dans quoi je m’embarquais. »

Il avait secoué la tête comme pour soupirer de sa prétendue « bêtise », avant de reprendre une portion légère de céréales dans sa cuillère. Et par pure sadisme, avait ajouté une seconde question, s’amusant de sa brève et éloquente réponse, proférée les dents à peine desserrées après avoir laissé un rire nerveux :

- « Absolument aucune idée »

Tout en continuant d’ignorer son changement d’attitude, il avait bu une nouvelle gorgée de son propre thé, le dos adossé à son oreiller, comme si sa réponse ne l’avait pas préoccupé plus que ça.
Puis avait amorcé une approche différente, évinçant toute interrogation liée à l’organisation secrète de l’équation. La faire se recentrer sur lui, sa prestance, sa beauté, sa séduction, ce qu’elle avait ressenti, ce qu’elle ressentait encore. Il redevenait tactile, à dessein, glissant son doigt sur son dos, jusqu’à se pencher vers elle, tranquillement.
Qu’elle laisse donc les tensions, qu’elle revienne donc à leur nuit pour qu’il puisse fustiger ses rêves avec une feinte maladresse. Parenthèse enchantée. Il avait choisi le terme, le débit rapide, faussement naturel avec lequel les termes avaient franchi sa bouche, sans qu’il ne prenne la peine de les retenir. Pour qu’ils s’inscrivent sur son cœur et son esprit, l’interrogent quant à leur avenir. Que son cœur souffre à l’idée de ne plus le revoir, que son corps se languisse de ce dont il pouvait être privé à présent qu’il le connaissait.

-- « Une parenthèse enchantée n’en est plus une si elle se prolonge trop longtemps, on finit par appeler ça une routine. »

Et voici que venait la première réplique délibérément mordante en réponse à sa meurtrissure, évidemment. Prétexter l’indifférence, le manque d’envie. Il se retint de ne ne pas ricaner méchamment à son nez, se contenta de la fixer, comme déçu et piqué au vif, fit la moue avant de reporter son regard au plus au loin, vers la fenêtre qui les éclairait à présent de son hâlo lumineux 

- « Oh. « Routine », répéta-t-il comme sonné, plus froidement qu’à l’accoutumée, « Rien que ça ? Et moi qui pensait vous proposer de prolonger notre séjour d’une semaine, pour profiter davantage...de tout . Visiblement, déjà trop routinier pour vous »

Et voilà comment on défaisait ses propres critiques, pour pointer du doigt ensuite celui qui n’avait fait que se défendre. Le tout assorti d’une mine un peu peinée. Il finit par poser la tête, néanmoins sur le sommet de son crâne, comme pour profiter de son étreinte, comme si le fait qu’elle ait acquiescé à l’idée de la parenthèse lui donnait l’ordre d’user des derniers instants qui leur restaient ensemble.
Pauvre et naïve enfant.
Il savait pertinemment qu’elle ne voulait pas de ce départ, personne ne le voulait jamais. Et plus son étreinte s’étendait autour d’elle et plus elle expérimenterait ensuite le manque et le regret. Le remord aussi. Après tout, c’était elle qui était en tort, n’est-ce pas ? Qu’avait-il donc fait de mal lui, le pauvre notaire à peine débarqué de Storybrooke pour l’assister ? Elle avait trop bon coeur pour ne pas tomber sous le poids du doute… Et son emprise était déjà suffisamment présente, suffisamment pour que la situation ne tourne, contre les apparences actuelles à son avantage.

-Ce qui fait la magie des parenthèses, c’est leur exclusivité…

Le visage semi enfoui dans sa chevelure, il avait esquissé un sourire moqueur. Leur « exclusivité » vraiment ? Si elle savait… Elle n’y pensait même pas à vrai dire. Sûr que la question de son éventuel mariage ne lui avait même pas effleuré l’esprit et pourtant elle ne le connaissait qu’à peine. Mais comment lui en vouloir ? Elle avait sauté à pieds joints dans l’opportunité qui s’offrait à elle, trop heureuse de pouvoir se gorger de lui, de ses regards, de leurs soupirs , de la brûlure de leurs corps entremêlés sans que cette image ne soit ternie par une interrogation néfaste.
Oui naïve quoiqu’elle en dise ou fasse et à présent, comme guidée par une envie plus forte qu’elle, sa main était venue flatter son torse dans une caresse légère…
Pathétique comme l’être humain était faible devant lui. Il n’avait qu’à esquisser le moindre geste et elle succomberait encore, en contradiction totale avec ses faits et gestes pourtant, seulement muée par un instinct plus fort que sa propre volonté. Cela ne demandait rien d’autre de sa part que le prolongement de l’intimité de leurs deux corps, là déjà l’un contre corps… Et ce pouvait être plaisant de continuer là.
Mais, il balaya toute la sérénité de cette approche, en se dégagement fermement, reculant, tout en énonçant haut et fort qu’il préférait faire sa toilette. Où comment frustrer nette l’envie qui grandissait en elle.
Oui. Tout aussi délicieux que puisse consister la perspective de la voir se livrer à ses dépends, il préférait encore que la souffrance s’intensifie un peu. Après tout, n’était-il pas la « victime » ? S’il ressentait sa colère contenue encore, voyons à présent s’il pouvait l’instrumentaliser de main de maître….

Poursuivant son geste, alors, la laissa-t-il là, ramassant la soie de son peignoir sur le haut de son torse, avant de sortir du lit, comme si de rien n’était. Avec le faux esprit tranquille que possédait les innocents et dont, aussi loin qu’il puisse se souvenir, Preminger n’avait jamais fait l’expérimentation.

Sans un regard pour elle, comme encore piqué face à ses sautes d’humeur, il traversa le mince espace entre le lit et la salle de bain, la moquette moelleuse glissante sous ses pieds et referma bientôt dans un frémissement d’aise la porte de la salle de bain.
Il pouvait la verrouiller, ne le fit pas. Oh non.
Voyons, si sa malice le trompait ou non. Il présageait sa venue, restait à l’attendre.. Un sourire mesquin sur les lèvres, il posa son peignoir sur le porte-manteau à cet effet, non sans avoir guetté un long moment son reflet superbe dans le miroir mural principal de la pièce, se souriant. Il avait visiblement bonne mine, les yeux d’or brillants des jours prometteurs et une mine hautaine et séduisante… Sa superbe habituelle agrémentée d’une satisfaction supplémentaire liée à ses nouvelles ambitions et projets.
L’eau de la douche éclata en perles légères sur le carrelage tandis que la chaleur se diffusait dans la pièce, embaumant l’air d’une fumée réconfortante. Et jetant une jambe paresseuse sous le jet d’eau principal pour en apprécier la température fini par, satisfait du résultat, offrir son corps entier à la douche. Un parfum de violette tendre envahit la pièce.
Même si son époque le faisait de fait un grand amateur de bain, il admirait cette invention pour ce qu’elle pouvait d’avoir de réconfortant et énergisant. Un voile enveloppant sur le corps comme une protection confortable, et la sensation de l’eau ruisselante, comme renouvelé, comme paré d’un nouvel halo, lavé de toute impureté étrangère à son être. Pendant qu’elle se morfondait entre colère, envie et une culpabilité grandissante, il rêvassait ainsi, souriant, profitant du moment. De toute manière, il avait le Temps. Et presque son narcissisme extrême occultait déjà tout autrui de ses égoïstes pensées.

Si bien qu’il n’entendit même pas le son léger de son poids contre le battant de bois, ni même ne discerna-t-il ses pas avant qu’elle n’apparaisse dans son champ de vision. Sa physionomie avait changé, déjà en partie éblouie par le spectacle de sa beauté mais les humeurs fuyaient à présent son front, vide de nuage, ne laissant subsister que cette expression contrariée de gêne. Elle l’observa un instant dans les yeux avant de baisser la tête, en signe de repentir.

- Pardon... pour tout à l’heure... d’avoir été aussi... “sèche”.

L’intonation, la lueur de ses yeux, une dose de crainte aussi. Dans sa main, il avait senti l’intrusion de la sienne, et n’avait pas branché, retenant son sourire sarcastique de pondre sur ses lèvres prématurément, et son envie de décréter « Vous en avez mis du temps ». tandis qu’elle ajoutait encore, ayant à coeur de se justifier :

- C’est juste... qu’on vous a dit ce que vous deviez savoir et le reste... ce n’est pas à savoir... pour l’instant.

« Pour l’instant » laissait présager un léger repli, involontaire mais existant. Malgré elle. Malgré elle, elle trouvait devant lui, aujourd'hui comme hier, lui faisant face, attendant sa destinée. Nue, dans un corps fort mais prêt à se craqueler sous ses doigts.
Alors lentement, posa-t-il le regard sur elle, ni hébété ni conciliant, juste presque placide, et demanda, sans renforcer sa prise sur ses doigts ni lui lâcher la main :

- « Évidemment. A quoi pensiez-vous au juste ? Que je vous croyais de mèche avec la filiale de Crafty ? » interrogea-t-il en fonçant les sourcils avant de renchérir comme sous le coup d’une illumination «  Que j’essayai de vous soutirer des informations ? A vrai dire, je ne pensais pas que vous étiez si...informée des faits et dires de cette organisation, comme vous me le laissez présager maintenant. Sinon je n’aurais même pas tenté d’étancher ma normale curiosité. Je pensais simplement que vous étiez comme moi, une sorte de pion recrutée avec juste un peu d’ancienneté supplémentaire. Et étant curieux de nature, et étant donné que vous m’aviez informée une fois l’être également, je pensais simplement que vous apprécieriez théoriser avec moi au vu de nos expériences. Visiblement, ce n’est pas le cas. »

Il haussa les épaules, comme si cela lui importait peu alors que son corps entier demandait à partir dans un ricanement sonore. Mais il persista dans la neutralité, préférant observer l’eau consteller le corps d’Alexis, sans qu’elle n’y prête attente, ni même n’en frisonne, tout à son regard.

- « Ca me peine tout de même que vous ayez pu interpréter mes paroles, alors que je ne tendais qu’à vous faire passer un moment agréable... » ajouta-t-il.

Il avait adouci ses paroles, son visage, comme un homme ciblé d’un reproche dont il n’était guère fautif. Le tout visé à ce seul but, la culpabilisation encore, jusqu’au « Pardon ».
Le bout de ses doigts épousa la forme de sa pommette droite, délicatement, tandis qu’il avançait un peu pour approcher de son corps, renforçant son emprise, puis sourit suavement, comme consolé :

- « Quant à vous pardonner…. » la phrase sonnait néanmoins d’un ton badin, criant l’encourageant à d’autres exercices. Il aurait été dommage de ne pas profiter de l’environnement, du cocon que leur offrait la douche. La tension qui flottait dans l’air, son regret, sa peur du rejet, tout cela pouvait être galvaniser si plaisamment qu’il ne pouvait gâcher l’opportunité.

Comme répondant à son sous-entendu, elle s’était hissé sur la pointe des pieds pour l’embrasser, avec la fougue ravivée de la nuit précédente et il en avait savouré quelques instants un peu avant de tirer son visage en arrière, stoppant ses assauts.

- « C ’est un bon début. Je vous le concède » soupira-t-il narquois en enveloppant sa silhouette dans son étreinte avant de murmurer ensuite « Mais ce n’est que cela. JUSTE un bon début. Alors, je réserve mon jugement. Voyons la suite»

Elle s’y était employée avec une certaine ardeur, et il avait apprécié et récompensé les égards à leur juste valeur avant que le Temps ne les rappelle à l’ordre. Aussi alors, s’était-il vêtu d’un costume trois-pièce bleu, rehaussé d’une cravate moutarde en soie Hermès, et de chaussure de cuir qui donnait à son allure son extravagance caractéristique bien peu propre à Edward Smith. De toute manière, il n’avait pas pris la peine de créer une identité vestimentaire peu convaincante à cette chimère, les salons et cocktails étaient déjà bien assez rempli d’hommes en costume noir, coûteux certes mais sans âme ni extravagance. Il était lui et Preminger contenait en sa personne bien plus de nuances que mille âmes réunies.
Tout heureux de cette pensée, il avait rejoint Alexis dans leur chambre, souriant à son encontre. Elle paraissait chic, trop sobre certes, mais au moins possédait-elle un sens du style réel. Si on maniait cela de manière efficace, avec une dose de touche personnelle, elle saurait devenir tout à fait décente.

- «  Oh, pourquoi le Temps nous est-il compté ? » commenta-t-il néanmoins.

En réalité, la courtesse du moment intensifierait sûrement la vigueur du souvenir. Même si la durée aurait pu la prolonger et la faire définitivement basculer vers la dépendance rapide, peut-être préférait-il après tout l’espacement qui serait le leur. Il ne pouvait pas gérer une séduction activement du fait de son réel statut. Son mariage, son rang l’empêchaient évidement de jouer complètement la carte du séducteur transi. Mais cela ne lui ressemblait guère et finalement s’il voulait obtenir la coopération d’Alexis sur la durée, il fallait adopter une méthode plus fourbe...une méthode qui lui ressemblait bien plus. Créer le manque, l’envie, la frustration, puis le désir, l’attente, la délivrance, la souffrance… Tout ce qu’il lui plairait de créer.
La porte close sur leur parenthèse, il fallait voguer vers un avenir qu’il voulait conquérant.

Les gestes semblèrent mécanique jusqu’au taxi. Fermer la porte, descendre jusqu’au vestibule, traverser le hall. En rendant les clefs, ils rendaient la demeure et l’intimité des Smith, la main de la jeune femme pourtant posée contre son bras, complice. Un couple fictif qu’il avait su rendre palpable en jouant sur ses sentiments.

Ils s’engouffrèrent dans le taxi, où l’éternel chauffeur les attendait de son habituel sourire narquois qui agaça plus que de coutume Alexis, les émotions trop à vif pour se contenir. Il finit par lui prendre le poignet pour le poser sur ses genoux, pour canaliser sa colère, notant dans un coin de sa tête, le prénom du chauffeur « Borgas », pour promettre de le compiler quelque part. Lorsqu’elle terminait de se préparer, encore dans la salle de bain, il avait écrit l’ensemble des faits dans des termes courts, allant pour le moment à l’essentiel seul et le fruit de ses écrits reposait dans une poche secrète de ses habits. Paris et ses trésors de renseignements et de souvenirs. Il n’en fallait que peu pour que le trajet lui fasse penser à ses allées et venues dans la capitale, à Georgia, à l’appartement que lui avait cédé la peste et qu’il avait offert à sa femme. Paris… La plus belle ville du monde ? Oh il pouvait admettre un attachement à ce lieu unique qui le rattachait d’une manière singulière à son passé, son présent, son futur. Comme un témoin muet de sa flamboyance marquante sur ce Monde. Comme le pouvait être aussi leur destination.
L’aéroport leur tendait les bras et il quitta les contours rassurants du véhicule et son chauffeur étrange, non sans rire à la pique d’Alexis :

- « Vous voilà bien acide envers ce pauvre zouave. Vous ne semblez pas le porter dans votre coeur » commenta-t-il avant de récupérer sa valise dans une grimace déçue. Et dire qu’il n’avait pas eu l’occasion de porter deux tenues supplémentaires… Presque à cette pensée aurait-il pu considérer le séjour comme du gaspillage. Mais bon, il se contenterait de ce qu’il avait pu tirer. Cela suffit à compenser un peu l’inexorable marche vers l’avion, avec le poids considérable de ses bagages. Si bien qu’il s’étira un peu en s’essayant dans son siège, maudissant le bagage suffisament lourd pour lui endolorir le dos une nouvelle fois.
Alexis, elle n’aimait pas l’avion. Il le vit assez rapidement, derrière le sourire qu’elle lui offrait en prenant place à ses côtés aussi décréta-t-il doucement, comme pour sincèrement la rassurer :

- « Je comptais lire ? Souhaitez-vous que je vous lise à voix basse quelques extraits de mon roman, avec la nuit passée, cela nous bercera peut-être qui sait ? » tirant son livre, il avait désigné son épaule avant de reprendre « si vous le souhaitez bien entendu ».=

Et réalité le motif restait bien moins louable que cela…. Détestant les individus qui se plaignaient sans cesse, cela aurait sûrement le mérite de la distraire d’une éventuelle et agaçante crise d’angoisse…. Puisqu’il ne pouvait pas chantonner une complainte française entendue lors de l’un de ces séjours parisiens
« Méfie-toi, toi si belle, les avions se cassent, et la Terre est basse. » .

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Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


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________________________________________ 2020-10-19, 22:57 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris.


Mon cœur avait loupé un battement lorsqu’il avait parlé de son sens moral, juste avant de repartir de plus belle. Il prétendait vouloir en savoir plus par volonté morale. Y avait-il un quelconque remord dans son action ? Mon regard s’était tourné vers le sien, sans un seul sourire, froidement, juste pour analyser ses yeux, tenter d’y vérifier la moindre goutte de doute. Je n’y avais pas songé une seule seconde. Pas une seule seconde j’avais pu penser qu’en dehors de nos ébats, c’était bien le Louvre qui lui laissait un tel souvenir amer. Était-ce moral ? Tout dépendait où nous placions notre balance morale après tout. Je ne voyais pas ce que nous avions fait en mal. Je ne le voyais plus du moins. J'avais longuement détesté chaque action, chaque découverte et je m’étais faite à l’idée que nous œuvrions pour plus, pour un bien commun, pour une main universelle et dans tous les mondes. C’était nécessaire. Ce n’était pas un vol à proprement parlé. Mais pouvais-je ne serait-ce que lui expliquer tout cela ? Non. Bien sûr que non. Et puis son sens moral me perturbait. Il arrivait si soudainement alors qu’il avait eu deux semaines de réflexion avant son acceptation, trois semaines encore pour refuser après son acceptation, il avait semblé si calme et guilleret la veille et même à son levé et soudain... Je ne bougeais toujours pas tandis qu’il objectait sur le fait qu’il savait dans quoi il s’engageait. Je m’étais contenté d’un signe de tête signifiait “je te le fais pas dire” avant de me reconcentrer sur mon petit-déjeuner.

Je l’avais senti piqué au vif quand j’avais parlé de parenthèse. Je n’avais pourtant pas voulu être mauvaise, juste sincère. C’était une mise en garde pour lui-même qu’il n’avait pas compris et déformé, sans doute sous le coup de son égo blessé ou sa volonté de poursuivre cette relation. Les histoires étaient toujours belles quand elles étaient courtes et intenses. On n’avait pas le temps de connaître l’autre, on effleurait à peine les qualités, on oubliait les défauts. Seule restait la passion dévorante. C’est ce que nous avions vécu. On ne se connaissait que trop peu et on s’accommodait de nos personnalités mutuelles car on ne se mettait presque pas en situation de danger, juste concentré sur le plaisir que l’autre pouvait nous faire ressentir. C’était bien sûr sans compter les questions du notaire en ce matin. Sur le court terme, peut-être appréciait-il ma présence comme j’appréciais la sienne mais sur le long terme, peut-être que cela ne se révèlerait qu’être un procès sans nom, une douleur atroce dont nous ne saurions pas nous extirper... Si je savais en ce moment... si je savais... Plus que de l’avertir, peut-être aurais-je mieux fait de me renvoyer le conseil... J’avais eu un petit rire en l’entendant précisé qu’il aurait voulu prolonger d’une semaine. C’était impossible et j’étais certaine que c’était aussi un mensonge. Ce genre de mot qu’on disait sur le coup de l’émotion, sans trop y penser. Pour toute réponse, plongé dans ses bras, bien que toujours échauffé par ses précédentes questions, j’avais lancé, moqueuse :

- Je croyais que vous étiez un homme très occupé ?

Il l’avait d’ailleurs confirmé, s’éclipsant par la suite, me laissant le temps de savourer son absence, tout à mon aise pour me torturer du comportement que j’avais eu à son égard. J'avais fini par trouver un moyen de me faire pardonner. Un moyen plaisant, tant pour l’un que pour l’autre, qu’il avait reçu avec un certain plaisir mais qui avait demandé en amont des explications supplémentaires. Le plus sérieux du monde, il m’avait questionné sur le fait que je le soupçonnais de me croire avec Crafty et j’avais haussé les sourcils à sa question, surprise. Pourquoi aurais-je eu la stupidité de supposer un truc pareil ? Sérieusement, aurait-il pu vraiment l’envisager ? J’avais sans doute d’autres choses à faire de ma vie que de m’acoquiner avec un mec pour ensuite le vendre à la justice tout en lui demandant de me déposséder de mes biens pour que je puisse rencontrer un notaire que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam pour... pour quoi au juste ? Non ça aurait été sans aucun doute insulter l’intelligence d’Erwin que de supposer une telle folie, non ? Il avait déjà poursuivi sur quelque chose qui me ressemblait plus mais inexplicablement, j’étais restée bloquée sur ça. Ça me faisait penser à ces films qui me faisait frissonner où des prédateurs sexuels ou criminels prenaient en filature une future proie pour la croiser “par hasard” dans un lieu propice tout en commençant leur conversation avec innocence par un “tu ne me suis pas au moins ?” sachant pertinemment que c’était eux qui suivaient leur victime. Etais-je dans le même cas ? Où le notaire tentait de me faire supposer que j’étais avec Crafty car il n’était en réalité lui-même ? Est-ce que je ne me posais pas cette question pour la 150e fois ? Totalement. Est-ce que j’étais paranoïaque ? Toujours pas de réponse à l’horizon.

Mais effectivement, j’avais trouvé un moyen de me faire pardonner. J'avais souris à sa vision des choses, me mettant à l’amende, au pied du mur, presque à genou face à ce grand pardon à venir, sans que je veuille me soustraire à ce nouveau jeu. Il avait accepté le baiser avant de me pousser bien plus profondément au vice et j’avais pu apprécier l’ardeur qu’il avait rendu à chacune de mes “excuses”. Une parenthèse enchantée... Pas vouée à se perpétuée d’après mes dires mais qu’on pouvait au moins prolonger le Temps de sa durée... Une durée qui finissait pourtant par avoir quelques limites et une fin inéluctable, quelques heures après, tandis qu’on s’observait, habillés, prêt pour le voyage :

- Oh, pourquoi le Temps nous est-il compté ?
- Parce que s’il ne l’était pas, rien n’aurait de saveur. Tout serait moins... excitant.

Je lui avais lancé un sourire en coin avant de récupérer ma valise. La suite, nous la connaissions, le taxi, l’aéroport, l’avion. Ce maudit avion. Il avait proposé de lire et je l’avais regardé un peu surprise. J’hésitais. Généralement, j’étais plutôt du genre à ce qu’on me foute la paix, qu’on me laisse me terrer dans ma torpeur et attendre la mort sans me parler ou sans un regard ou un geste. Je pouvais devenir violente pour un foutu geste parasite. Mais la proposition était plutôt tentante. Déjà parce qu’il me proposait une proximité plutôt touchante, ensuite parce qu’il était tout de même question de Stendhal, enfin parce qu’en dehors de son physique, j’avais l’habitude étrange de me concentrer sur la voix des gens et je devais avouer que la voix du notaire avait été l’une des premières choses que j’avais remarqué chez lui. Elle m’avait apaisé en peu de temps lorsque je l’avais rencontré à son office, une voix capable des sons les plus graves comme les plus aigus, enraillée par le temps et la sagesse, chaude comme un feu réconfortant qui pouvait brûler au creux du ventre. S’il m’avait apaisé une première fois, peut-être le pouvait-il une seconde ? Avec un sourire timide, j’avais hoché la tête :

- D’accord... je n’ai pas l’habitude qu’on lise pour moi, personnellement, mais avec une aussi jolie proposition... comment refuser ?

J’avais eu un sourire mutin face à l'écho que je venais de créer, à cette phrase qu’il m’avait dit avant que le jeu entre Marie et Edward ne devienne une réalité pour nous. Avec douceur, j’avais alors posé ma tête sur son épaule, une bouffée de son parfum m’envahissant brusquement. Je m’étais tournée sur mon flan, ramenant mes jambes, contre moi, sur le siège. Avec douceur, j’avais levé mes yeux, vers ses iris dorées que je peinais à apercevoir avec toute la hauteur qu’il avait sur moi. Je lui souriais avant de détourner les yeux tandis qu’il commençait sa lecture.

J'avais ouvert les yeux lentement comme sortant d’un coma profond. Pendant combien de temps n’avais-je pas été consciente ? Je me rendais compte à présent que je n’avais même pas senti le décollage. J’étais tombée de fatigue après quelques pages, alors que nous étions encore sur le tarmac, bercée par sa voix si chaleureuse et sensuelle. J’étais pourtant restée quelques minutes de plus dans la même position, tentant de reprendre possession de mon être, de me rappeler où j’étais et pourquoi. Je n’osais pas bouger. Était-il éveillé ou endormi ? Si endormi, allais-je le réveiller en bougeant ? Je sentais que le haut de mon crane était libre de tout poids, il n’était pas sur moi, je pouvais donc risquer de relever la tête sans craindre de lui décrocher la mâchoire. Avec douceur, je m’étais alors redressée et mon regard avait croisé le sien. Un peu gênée, j’avais marmonné :

- Désolée...

Je m’étais frottée la joue, légèrement endolorie par ma position.

- Je ne me suis pas sentie partir... j’espère ne pas vous avoir trop importuné... Je dois dire que vous êtes très bon lecteur.

Je lui avais souris. Un regard vers l’écran que j’avais devant moi, incrusté dans le siège avant m’avait permis d’évaluer ma sieste à environ une heure de trajet. Plus que 5h, parfait... Je me rendais compte à présent que mon estomac criait déjà famine, après une sieste comme celle-ci, quoi de mieux qu’un bon repas ? J’avais levé la tête pour voir un peu plus à l’avant les hôtesses s’afférer à la prise de commande. Parfait. J’avais récupéré la carte, cherchant déjà quoi commander. J’avais alors éternué en me rendant compte que la climatisation me tombait droit dessus. Posant la carte sur mes genoux, j’avais cherché un mouchoir dans mon sac, espérant ne pas recevoir bientôt la visite du Rhume, malgré la sympathie que je lui portais toujours. Cette pensée m’arracha d’ailleurs un petit sourire.

Je rêvais d’un bon bain chaud, de mon lit et de ma licorne dormant sur mon ventre. Le voyage avait été épuisant malgré les deux trois siestes que j’avais faites, loin de l’épaule d’Erwin pour la plupart, pour son propre bien. Nous avions fini par atterrir à Portland et j’avais retrouvé autant ma valise que celle de Marie. Super... ils avaient réussi à les mettre toutes les deux dans le même avion mais si je n’avais pas eu besoin de m’en soucier à Paris, je me retrouvais à présent avec une valise aussi grosse que celle qu’on prenait pour deux semaines de vacances et une plus petite. Avec un soupire, je les avais toutes les deux récupéré avant de les enregistré sur le petit avion qui volait en direction de Storybrooke. La ligne s’était ouverte il y avait peu et je comprenais toujours pas par quel miracle mais présentement, je m’en fichais. Après un ultime embarquement et un ultime décollage qui avait failli me provoquer une crise cardiaque, nous étions ENFIN arrivés sur le tarmac de Storybrooke et ce que je voyais à travers mon hublot ne me plaisait que moyennement.

- Oh c’est pas vrai...

Je m’étais collé contre mon siège comme pour me soustraire au regard de ceux que j’avais vu au dehors, ce qui était complétement stupide car ils ne pouvaient pas me voir de là. J’avais fermé les yeux en inspirant, découvrant avec horreur la surprise d’Hadès. J’avais alors tourné vivement la tête vers Erwin, humidifiant mes lèvres à l’aide de ma langue à la recherche d’un truc à dire.

- Je... Par pitié ne prêtez pas attention à ce qu’il va se passer dehors. Ça va être pénible mais ça ne durera pas longtemps...

Enfin ça, rien de moins sûr mais j’avais au moins le mérite de l’espérer. En déglutissant, j’avais débouclé ma ceinture et j’avançais désormais à contre cœur vers la sortie. Norbert était désormais plus que visible vu la taille du minotaure qu’il était et à ses côtés, un Hadès souriant. Avec mes deux valises, j’avais pressé le pas en leur direction, distançant un peu Erwin tout en remarquant paniqué que la créature tenait un ballon rouge qui m’était visiblement destiné. Il ne savait apparemment pas que j’avais un passif avec un certain clown qui aimait ce genre de ballon. J’avais cligné des yeux en les observant tous les deux, surprise :

- Mais qu'est-ce que vous...

Mon regard c’était alors posé sur une pancarte que Norbert tenait dans ses pattes et sur laquelle il était écrit avec une écriture bancale et digne d’un enfant de 4 ans “Asexie”. Apparemment il avait une petite dyslexie entre les “l” et les “s”. Mon cœur s’était mit à battre à tout rompre, pourquoi seigneur, POURQUOI ??

- Salut Norbert ! Qu'est-ce que vous faites là ??
- Bon retour Alexis!

Il avait ouvert la bouche en grand et je l’avais observé avec des yeux ronds. Hadès me lança un regard qui signifiait clairement “t’inquiète, il gère” et d’un coup, il s’était mit à chanter d’une voix tonitruante :

- On s'était dit rendez-vous ce soir
Même gare, même rame, même hommes
On se verra quand il sera tard
Sur le quai de la place des grands hommes.


Complétement mortifiée et sentant la présence d’Erwin derrière moi, j’avais tenté de couper court au désastre :

- Oooookay mer...

Mais Hadès m’avait coupé la parole, venant à la rescousse de la créature :

- Je sais. C'est le train qui bug. On voulait trouver un truc avec un avion, mais c'était plus facile un train. Tu veux qu'on la refasse à la gare ?

Il s’était tourné vers le minotaure et avait ouvert la bouche, sans aucun doute pour lui demander de nous téléporter à la gare. Prise de panique, j’avais brusquement élevé la voix pour attirer leur attention avant de la baisser de nouveau à un volume normal à mesure de l’avancée de ma phrase :

- Non non c’est bon, ça va ! Merci Norbert, c’était adorable, très joli, très bien exécuté... merci !

J’avais amorcé un début de mouvement pour me tourner vers Erwin et lui expliqué la situation mais je m’étais ravisé très rapidement, transformant mon intention en geste parasite que le dieu ne remarqua pas.

- Il fera mieux la prochaine fois. Le Temps était limité.

Il s’était approché de moi avant de poser sa main sur mon bras. J’avais baissé la tête pour observer ce contact, prête à faire un mouvement de recul. On savait très bien comment ça finissait avec lui, une boîte et il ne répondait plus de rien et récemment, même sans boîte d’ailleurs. Enfin... “récemment” avant cette absence... Lentement, légèrement, il remonta sa main le long de mon bras, vers mon épaule :

- Tu vas bien ? Le voyage était bien ? Pourquoi t'es partie ?
- Euh ouais ça va ... le voyage était très bien oui ! Je... j’ai rejoins des amis à Paris !

J’avais fait un pas de côté pour l’obliger à me lâcher, les joues rouges de honte. En temps normal, je me serai sans doute pas privée de lui en coller une ou de répondre avec plus de véhémence mais l’idée de savoir que le notaire observait toujours cette scène ahurissante me faisait perdre tous mes moyens. Norbert s’était alors approché de nous pour prendre mes bagages alors qu’Hadès le stoppa d’une main :

- Attend, tu dois te ménager un peu. Je te sens fatigué en ce moment.
- Je manque de vitamines C je crois.
- Laisse faire pour les valises.

Il regarda autour de lui à la recherche sans doute d’un caddy ou quelque chose du genre et il posa alors son regard juste derrière moi, sur Erwin.

- Ah ben tiens, le voiturier, ça tombe bien. Et il a déjà une valise.

D’un geste de la main, il lui indiqua mes valises et je me sentis brusquement mourir de honte. C’était peut-être le moment de préciser que c’était pas le voiturier. Mais bizarrement, ça venait pas. Ca restait coincé au fond de ma gorge. Parce que si c’était pas le voiturier, c’était qui ?! Et cette réponse, je refusais de lui donner. Avec Hadès on savait quand les questions commençaient mais jamais quand elles finissaient. Il observa la valise de “Marie” avec un sourire :

- Tu as des goûts de luxe à ce que je vois. Mais c'est bien, faut se ménager.

Il claqua des doigts en direction d’Erwin avant de lui pointer du doigt mes valises dans un geste qui n’était pas équivoque : il lui intimait juste de la pire des façons de porter mes affaires.

- Non mais ça va je peux porter mon truc toute seule...

J'avais tenté de marmonner un truc, écarlate, titubant presque sous la pression, les mains tremblantes. C’était une calamité et pourtant je refusais TOUJOURS sciemment de dire “Non Hadès, tu te trompes, il n’est pas voiturier, il est notaire et il était à Paris avec moi”. Je m’étais penchée pour récupérer mes valises mais Hadès avait enroulé son bras autour du mien et m’avait attiré vers lui avant de prendre le pas vers la sortie de l’aéroport. J’avais tourné la tête vers Erwin pour lui lancer un regard qui montrer à quel point j’étais navrée et Norbert semblait décidé à lui faire la causette à l’arrière :

- En ce moment, ça va pas fort...

Le cœur battant, j’avais de nouveau tourné la tête vers Hadès :

- Merci pour la surprise... t’es... t’es venu en voiture ?

Je tentais d’évaluer au plus vite sur combien de mètres voire kilomètres Erwin allait devoir se trainer les valises, ne comprenant pas pourquoi nous nous n’étions tout simplement pas téléportés. La réponse était sans doute dans le fait qu’il avait voulu me faire une véritable surprise. L’horloge de l’aéroport annonçait 16h et la journée me semblait encore longue :

- Une voiture ? C'est tellement banal.

Il pencha sa tête légèrement en arrière pour parler avec Erwin :

- Sans vouloir vous vexer. Après tout, c'est votre domaine les voitures. Vous conduisez quel genre de voitures ? Vous en avez une grande ?

Sans attendre la dernière réponse, il me regarda droit dans ls yeux, apparemment intéressé :

- Il en a une grande ?

J'avais écarquillé les yeux, rougissant de plus belle au quiproquo que proposait cette question à laquelle je refusais catégoriquement de répondre.

- Oh Pu... naise... c’est pas vrai...

Je m’étais stoppée net en comprenant ce qui nous attendait à présent. Une CALECHE !!! Une vraie calèche qui allait mettre mille ans à revenir vers le centre-ville. J'hésitais à fondre en larme tout de suite mais j’avais encore quelques ressources en magasin.

- Aaah ouais.. t’as fait les choses en grand quoi.... et Norbert il rentre là-dedans ? On va être un peu serrer si on est déjà 3 dedans sans lui...
- Norbert s'occupe des chevaux. Il monte devant.

Il regarda alors Erwin.

- Autant mettre les valises sur le toit et vous avez qu'à prendre place à l'arrière, ça fera contre poids avec Norbert.

Il lui désigna le petit siège à l’arrière du véhicule. Je n’avais plus d’énergie... Juste envie de m’enterrer. Oui, tout cela ne resterait qu’une parenthèse en définitive, je commençais à en être de plus en plus sûre... Ne serait-ce parce qu’aucun homme sain d’esprit aurait envie de poursuivre une histoire quelle qu’elle soit après... CA... pas vrai ?

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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2021-01-09, 19:24 « If the crown should fit, then how can I refuse? »





Il fait gronder sur eux son tonnerre éclatant


Erwin Dorian & Alexis Child



Pour sa part, il n’avait jamais craint de s’élever. Alors peut-être cela expliquait-il le total manque d’effroi à l’idée de monter dans un avion. Ca plus l’absolue certitude que son destin n’était pas de mourir présentement. Quel décès stupide… Au moins donc pouvait-elle s’apaiser de ces chimériques crainte : étant avec lui, son heure n’était pas venue. Mais il ne souhaitait pas avoir le transport gâché par de diverses plaintes et cris d’angoisse. Là était le problème lorsqu’on se liait avec un lien aussi périssable qu’une nuit de plaisirs, les autres estimaient connaître jusqu’à l’âme de l’autre et babillaiten alors sans retenue. Pathétique.
Alexis possédait la qualité et le défaut, cela dépendait de la situation, d’être bavarde et dotée d’une langue bien pendue, alors mieux valait ne pas prendre de risque… Alors, lui était venue l’idée de lire à voix haute quelques passages de son livre. Avec une voix aussi superbe que la sienne, qui lui ferait l’outrage de lui dire non ?
Pourtant, s’il ne pensait pas accueillir son refus, il reçu son accord avec une satisfaction toute flamboyante, activée par une simple question prononcée innocemment mais à fort double-sens. « Comment refuser ? » Qu’elle ait ou non remarqué l’affection qu’il portait à cette phrase, le résultat était identique, cela avait fonctionné. Comme une sorte de pacte involontaire qu’elle faisait avec lui, comme si elle admettait son trouble et lui confiait bien plus que la gestion d’une simple angoisse. Dans un autre contexte, peut-être se serait-il grisé aussi vite que cette phrase prononcée sans arrière pensée, jusqu’à un transport bien plus vif. Mais la situation ne lui permettait pas. Alors se contenta-t-il de se modre la lèvre légèrement, tandis que son index tapotait sa joue doucement. Il ponctua le geste d’un petit rire piquant, puis ouvrit son ouvrage, encore distrait. Il contenait l’ardeur de son rire et tout juste se borna-t-il à ouvrir la bouche pour énoncer les premières lignes du roman.
Comme il l’avait espéré, elle s’endormit rapidement, bercée par le son de sa voix, si bien qu’il finit par stopper son débit de paroles. Même le son de sa voix possédait un effet ensorcelant il le savait bien. En plus du phrasé magnifique qu’il avait, bien évidement. Le tout formait un tout parfait. Grâce à lui, la Beauté prenait un visage officiel. Amusant de penser qu’avant qu’il ne vienne au Monde, personne n’avait encore vu la vraie signification du mot…
Il avait apprécié cette analyse mentale un petit moment, vu qu’elle revenait à penser à lui, lui et encore lui puis avait repris sa lecture silencieusement. Ce n’était pas une découverte mais une relecture et il pouvait affirmer qu’à travers ces récents événements, l’ensemble de l’ouvrage prenait un goût différent mais non nécessairement moins appréciable. Il s’amusait des conjectures. Le trajet passa rapidement, une fois son esprit suffisamment happé par l’histoire pour occulter le contexte autour. Il n’avait qu’abandonné l’ouvrage qu’une fois arrivé à Portland puis l’avait fini peu avant son retour à Storybrooke.. Littéralement « La Ville des Histoires ». Regina sur cela avait doté de peu d’imagination…
Alexis s’agita subitement. Elle qui en dehors de la peur panique que lui créait les décollages, avait été pour le moins calme et d’une compagnie supportable qui frisait l’agréable, semblait subitement contrariée. Le nez sur le hublot ; elle fronçait les sourcils, inquiète. Il eut un mouvement des épaules, un peu évasif lorsqu'elle se confondit soudainement dans une farandole de supplications craintives, l’esprit néanmoins en alerte. Pour qu’elle s’en angoisse ainsi, la pauvre enfant devait s’être fait monts et merveilles de contes de fées de ce qu’elle avait vécu cette nuit et visiblement, déjà dépendante et amoureuse, craignait grandement de susciter un désaveu ou rejet de la part de celui qu’elle idolâtrait déjà. Un fin sourire se dessina sur son visage, puis il murmura sérieusement :

- « Voyons… Je suis certain que rien ne sera en mesure de me heurter ma chère…Cessez de vous angoisser.  »

Il l’entendait, se sachant fier et serein quant à sa supériorité sur autrui mais savait qu’elle ne l’entendrait pas de cette oreile. Bien évidement, qu’elle y verrait un refus de la juger, une politesse admirable et une douce amabilité qui la séduisait déjà.
Puis avait déposé un baiser léger sur sa joue douce, lentement, dans ce qui serait sûrement leur dernière effusion avant qu’il n’en désire une autre. Il devait y réfléchir. Placer ses pions. Bien que désirée et réfléchie, toute cette nuit n’en n’avait pas moins été une improvisation impulsée par un caprice.
La situation jouait néanmoins bien plus avec sa curiosité, néanmoins, si bien qu’il se pencha un peu, se soulevant légèrement pour tenter d’apercevoir ce qui causait son angoisse.
Il finit par le voir. Le petit attroupement qu’elle décrivait comme pénible qui ne se composait pourtant que de deux personnes. L’un qui ne semblait que composer de muscles et… l’autre…. Tiens donc. D’ailleurs, à juste raison avait-il hâte de mettre à présent le pied à terre. Non pas par souci de confrontation mais une volonté de rencontre qui côtoyait ses intérêts. Comme quoi… Elle qui se gênait de ses fréquentations !
Oh bien évidement, en elle-même, la personne qui faisait le pied-de-grue ne valait pas la peine. Mais sa fonction si.
Et cette dernière fascinait le notaire. Il la voulait. Pour commencer. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin. Après tout, la mairie ne faisait qu’effleurer le pouvoir ; elle ne le décidait pas. Surtout pas avec un benêt à sa tête, comme pouvait l’être Hadès. Mais au moins, cela rendrait-il l’ensemble plus….facile. Il aimait la difficulté mais après tout...jamais rien n’était réellement à son niveau…. Alors….
Il lissa son costume, avec arrogance, satisfait. Une bonne occasion pour rencontrer le maire en compagnie d’une amie à lui. OUI. Assurément. Il suffirait de quelques paroles et l’individu serait sous le charme s’il ne l’était pas déjà. Assurément ! Comment aurait-il pu ne pas le distinguer, lui si chic, si gracieux au milieu de toute cette masse informe de plèbe ? Il pouvait parier que le maire n’avait pu que désirer être LUI à la mine où il avait découvert son existence. Tout le monde désirait être lui.
Alexis s’était levée. Après avoir débouclé sa ceinture, rapidement avançait-elle vers ses « amis », prenant un peu de distance avec lui. L’oubliant presque d’apparence, même s’il savait être dans son esprit, dans chaque pensée, incrusté dans chacun de ses pores, de ses contours.
Il ne se pressa pas à sa suite, cela aurait semblé des plus curieux. Alors que la situation ne se prêtait absolument pas à la polémique. Ils avaient tous deux faits un voyage d’affaire à l’extérieur de Storybrooke et le hasard avait voulu que leur date de retour soit identique. Peut-être même avaient-ils sympathisé dans l’avion et échangé quelques mondanités. Peut-être venaient-ils tous deux de Paris ou peut-être s’étaient-ils rejoints à Portland. Tant de possibilités.. Si rien ne lui venait, il était prêt à bondir sur n’importe quelle excuse probable qui justifierait une potentielle rencontre en gommant tous les aspects embarrassants de la chose.
La jeune femme avait peut-être pris de l’avance mais en tout cas, il perdait peu au change, songea-t-il subitement, lorsque le mastodonte éleva une voix tonitruante pour clamer une chansonnette qui ne méritait même pas qu’on lui prêta attention. Retenant son envie de se boucher théâtralement les oreilles, tout juste s’autorisa-t-il un ricanement moqueur, puis entortillant son doigt dans une mèche de ses cheveux, chercha-t-il des yeux un caddy, n’en trouva pas et tapa une fois du pied ! Peste ! Mais quelle manque d’organisation ! Il refusait de continuer ne serait-ce qu’à porter ses valises une minute supplémentaire. Son regard coula vers le mastodonte songeusement. Voilà qui ferait l’affaire. Un homme taillé pour empiler six valises sans souffrir un torticolis, pour sûr ! S’il amadouait le Maire il ne doutait pas une seule seconde qu’il lui prêterait, parce qu’il le valait bien, son garde du corps. Tant qu’il ne chantait pas… Sa voix était bien trop désagréable.
Celle du Maire aussi… OU en tout cas l’incompétence qui y perçait rendait l’ensemble désagréable. Mais c’était à n’en point douter et comme il le savait déjà : un original un peu « hébété », fourmillant de questions sans sens et sans intérêt… Il les enchaînait avec une telle rapidité qu’Alexis peinait à les retenir, se contentant de réponses évasives. Une fois le pied posé sur le sol de Storybrooke, elle redevenait la jeune femme un peu fragile mais tenace qu’il avait rencontrée dans son office quelques mois auparavant. Les dernières traces de l’assurance de Mary se dissolvaient et elle reprenait aussi un maintien moins altier, plus ordinaire. Dommage. Mais intéressant néanmoins. La malléabilité était un potentiel pour qui savait en user. Il savait qu’il prendrait plaire à la manier.
En attendant, il attendait un moyen de s’annoncer, s’immiscer dans la conversation. Mais peut-être que cela viendrait-il de lui-même lorsque le Maire poserait les yeux sur lui. Ébloui et heureux de le voir à porté de conversation. Oui, sûrement. Evidemment.
Il stoppa un instant de tirer les valises pour mieux se masser le poignet, observant avec amusement Hadès tenter de dissuader son garde-du-corps de s’occuper des valises. A d’autres. A quoi pouvait-il bien servir d’autres. Même fatigué, six valises devaient être comme soulever un morceau de sucre pour lui. Une simplicité enfantine qu’il aurait pu envier. MAIS il n’enviait jamais quiconque et pour rien au monde n’aurait-il abandonné son corps plus somptueux que celui d’Apollon pour se doter de force. A quoi bon la force lorsque vous possédiez l’esprit ?
Hadès tourna la tête et croisa son regard aussi le notaire se mit-il à lui sourire, posément, adoptant instinctivement une allure altière. Prenant presque la pause, comme pour mieux se laisser admirer. Forcément l’officier municipal allait le reconnaître… Mais il n’esquissa pas un geste pour le saluer, préférant évoquer le voiturier, comme le coeur en joie, se retournant seulement pour regarder derrière lui. ENFIN allait-on le débarrasser de ces encombrantes valises… D’autant que leurs contenus étaient pour sûr bien décevants ! Presque rien de convenable à porter… Son regard suivi le regard du maire et il se retourna. Fronça les sourcils néanmoins, cherchant des yeux la vue dégagée et vide de monde qui s’offrait à lui.
Personne. Il n’y avait personne. Le Maire, en plus de ces nombreux défauts flagrants, parachevait-il l’ensemble d’un délirium secret ?
Il ramena le visage, songeusement vers le maire, un peu perplexe, notant que ce dernier désignait à présent les valises d’Alexis, comme si un individu invisible se trouvait à présent entre lui et la jeune femme. Oh cela n’était pas si délirant après tout. Vu tout ce qui existait à Storybrooke, une personne dotée d’invisibilité ne semblait pas si improbable. Il en existait une d’ailleurs… Une de la Magic League. Se devait être elle.
Et pourtant, les valises ne bougèrent pas d’un iota… Si bien qu’il ramena ses yeux sur le Maire. Surpris son geste. Descendit son regard sur ce qu’il désignait… Et comprit. Ou plutôt fut bien obligé d’admettre ce que son esprit refusait de voir. Il n’y avait pas de voiturier invisible, ni de voiturier du tout. C’était à lui qu’il s’adressait depuis le départ… Parce qu’il le prenait pour…. Non. Non. NON. C’était une plaisanterie. Personne n’aurait pu croire qu’un tel individu, d’une exquise classe, d’une renversante allure, d’un style incomparable puisse être voiturier ! Et puis, forcément que vu le nombre de galas où il s’empressait de tenir le beau rôle, il ne pouvait QUE le connaître. Ce qui résumait la situation à...une farce. Evidemment. Une farce justifiée...par la jalousie. Quel dommage que cet homme tomba aussi bas. Quoiqu’il pouvait décemment peu lui en vouloir. Devant une telle Beauté, il y avait de quoi être jaloux, évidemment. Sa gorge s’était ressérée sous le coup d’une rageuse arrogance et son coup encore s’était étiré, pour ployer le menton vers le ciel. Hautain, une moue supérieure incrustée sur le visage.
Alexis semblait sur le point d’articuler quelque chose mais avant qu’elle n’ait pu mot dire, le Maire l’avait tiré vers l’avant, la forçant à se détourner, s’éloignant déjà, comme si… Comme s’il comptait suivre leurs pas comme un vulgaire petit chiot. Il aurait pu le détromper aussi. Le mastonde était resté en revanche, se dandinant d’un pied à l’autre, maladroitement, sans spécialement faire la démarche de poursuivre. A se sentir observé ainsi, presque attendu, Preminger attendait encore de héler Hadès… Qu’à cela ne tienne…

- « En ce moment, ça va pas fort… »[/b] maugréa soudain le minotaure à l’instant même où le notaire ouvrait la bouche.

Coupé dans son élan, il tourna la tête vers lui, vivement, les prunelles rétractées.

- [b]« Plaît-il ? »
rétorqua-t-il avec froideur, observa les valises au sol un bref instant puis ajouta dans un superbe sourire suffisamment pour appâter un sot « Vous semblez pourtant dans une forme splendide… Moi hélas, je souffre de maux de dos incommensurables, je ne serais bien incapable de soulever ou porter la moindre valise... »

Comme pour joindre le geste à la parole, il se passa une main dans le dos, clignant des yeux comme pour chasser la douleur inexistante qui irradiait son corps puis se stoppa soudainement comme pris à vif. Après un instant, en suspension, il se redressa un peu, reprenant sa position initiale devant l’air compatissant de l’autre :

- « Oh ben ça, c’est vraiment pas de chance.. »

Puis il tourna les talons, rejoignant le groupe sans crier gare, le laissant seul. Preminger cligna des yeux. « Sale petit décérébré » grimaça-t-il intérieurement. Peste ! Idiot ! Voilà qu’il le laissait là au milieu des valises sans la moindre aide, sans avoir saisi l’illusion. Ciel… Pourquoi n’avait-il pas employé le ton qu’il employait avec Nick vu que visiblement ces deux derniers se situaient sur un plan d’égalité frappant niveau néant intellectuel ! En attendant, les valises restaient encore sur le sol et les autres s’éloignaient comme une évidence.
Pour qui le prenait-on ? Croyait-on réellement qu’il allait se charger de ces milliers de kilos sur ses fines et légères épaules ? Elles étaient bien trop délicates. Et il était ROI. Et Preminger.
Son attention se focalisa sur Alexis qui discutait avec le Maire mal à l’aise...sans pour autant s’étouffer d’excuses, la gêne excusait son comportement mais cela ne signifierait pas pour autant qu’il se priverait de lui rendre de manière exagérée cet affront.
Et tout d’abord, comme il était hors de question et inenvisageable qu’il se chargea d’autres valises, il les laissa là, se contentant de tirer avec difficultés sur les siennes. Oh, les autres étaient sûrement plus légères mais celles-ci ne représentaient pas un petit centième de sa garde robe à la différence de luit.
Aussi, reprit-il sa route, laissant le reste derrière lui, un air satisfait sur le visage, entreprenant de rejoindre les autres. Ils attendaient sur le perron, les visages fascinés par...une calèche. Une….calèche...à Storybrooke. Il songea rapidement qu’il rêvait de pouvoir encore se balader en carrosse avant de revenir à des préoccupations plus importantes… Vu que visiblement on attendait que lui qu’il s’en chargea… Un hoquettement moqueur sortit de sa gorge, instinctif et il planta ses yeux dans ceux ordinaires du Maire :

- « Pour répondre à votre précédente question, je ne conduis que des voitures luxueuses de collection. Je dois en posséder plus d’une dizaine cela varie » commença-t-il de la voix aimable qu’il prenait lorsqu’il s’exprimait auprès de ses patients et qu’il utilisait encore auprès d’Alexis. Il reporta son attention sur la calèche, observant les chevaux, la place de derrière qu’on lui réservait à lui qui arborait un costume bleu si splendide et ajouta le plus délicatement possiblem : « Mais… je pense Monsieur le Maire qu’il y a là un fâcheux quiproquo... »

Il ne monterait pas à l’arrière d’une calèche, il était bien trop superbe pour y monter ! Et encore moins pour y hisser des valises…. Il était fait pour parader à l’intérieur, avec le maire en laquet et le bêta juché derrière… Quant à Alexis...elle pouvait rester à ses côtés, cela resterait courtois et galant. Même si son attitude lui donnait plutôt envie de la faire courir à côtés de la calèche le cas échéant…
Le Maire répliquait déjà

- « Ah je suis totalement d’accord ! Parce qu’on ne m’avait pas prévenu qu’un voiturier serait présent. Et j’ai fait venir une calèche ! » il marqua une pause et renchérit « Mais ça doit se conduire comme une voiture. Ca fonctionne aussi avec des chevaux. »

Preminger manqua de ricaner. A la place, son sourire devint franchement narquois. Vraiment diantre quelle idiotie… Et dire qu’on aurait pu attendre d’un dieux qu’il connaisse le Monde et son fonctionnement dans les moindres détails vu l’ampleur de son immortalité mais il fallait croire que leur durée de vie les abrutissaient… Enfin, pour celui-ci, la tare était peut-être de naissance… Il se retenait grandement de lui demander s’il pensait que des petits chevaux miniatures faisaient tourner le moteur lorsque le musclé ouvrit la bouche

- « J’ai mangé un cheval une fois » commenta le mastodonte laconiquement tandis qu’Hadès dirigeait son regard vers lui « Mais j’étais jeune »

« Oh bravo ! Ca explique votre cou de taureau » mais ses lèvres demeurèrent muettes, aimables, polies. Il se forçait à demeurer avenant, appréciable sans que son mordant ne ressorte. Bien qu’éloignée, la jeune femme n’était pas sourde. Il souhaitait préserver cette image douce, raffinée qu’il entretenait si bien à visage caché, dont il avait joué, en floutant les contours de son être, esquissant divers visages.

- « Problème résolu, n’est-ce pas ? » décréta alors comme semblant ne pas faire grand cas de l’information donnée par son garde-du-corps.

La jeunesse excusait tout… Ou plutôt son esprit mal attaché aux choses du monde ne parvenait pas à en créer une cohérence. Il aurait eu tôt fait d’en finir avec lui, de le mettre dans sa poche bien plus aisément s’il n’avait pas du conserver cette facette douce et inoffensive. Alors, se contenta-t-il d’elle, de cette apparence aimable pour contredire, tout en souriant, secouant néanmoins la tête

- « Monsieur le Maire...Monsieur le Maire » il le répétait comme une litanie respectueuse qui flatterait l’individu, il le savait, peu résistaient au pouvoir et beaucoup aimaient se le voir rappeler « Je suis navré…VRAIMENT...de vous décevoir mais… je ne suis pas voiturier, encore moins cocher, d’ailleurs » compléta-t-il en coulant une moue désapprobatrice à la calèche qui attendait encore et l’attendrait encore longtemps puis fixa le benêt d’un air convaincu « Mais ce Monsieur fera fort bien l’affaire, ne serait-ce que pour hisser les valises » .

Hadès ne semblait guère avoir prêté attention à sa dernière phrase, bien plus occupé à faire des allers-retours entre lui et son garde-du-corps attéré :

- « Tu n’es pas voiturier ? Je t’ai toujours connu voiturier... » il orienta sa tête vers Alexis et déclama « Ton voiturier n’est pas voiturier »

Cela semblait sidérer le Maire avec une telle surprise que cela augmenta l’agacement du ministre. Comprenant ainsi que...visiblement la jalousie n’avait rien à voir là-dedans. C’était juste...la stupidité. Voilà. Il fallait parfois savoir poser les mots adéquats sur les situations. En l’occurence, cela convenait parfaitement à Hadès : stupide. Mais cela n’en faisait pas systématiquement une mauvaise chose, au contraire, il avait l’habitude des idiots et l’habileté pour en faire ce qu’il souhaitait. D’autant plus qu’il ne ressentait aucune hostilité émaner de l’individu. Là résidait l’occasion. Il suffisait de savoir s’y prendre. L’occasion idéale.

- « Visiblement, Monsiuer le Maire connaît fort peu de ma personne…….depuis touuuuuuuuuuuuuuuuuut ce teeeemps » ne put-il s’empêcher d’ajouter cyniquement puis il lui sourit, comme si en aucune façon cette situation avait pu le vexer ou l’agacer, comme si cela ne constituait qu’une plaisante plaisanterie dont son bon coeur ne retiendrait que l’amusement « Je suppose que mes nombreuses automobiles vous ont pour le moins….perturbé. Vous avez perdu le compte et en êtes arrivé à cette conclusion…. C’est...assez logique...pour un esprit...comme le vôtre….si….original »

Il avait ponctué sa tirade d’un autre sourire très doux, comme si cela constituait un excellent compliment et cela suffirait à l’en convaincre, il le savait. Et cela fonctionna :

- « Oh merci ! » eut tôt fait de s’exclamer le maire tout flatté. « Bientôt ce bon à rien se rengorgerait comme un coq pour un simple sourire » songea Erwin avec méchanceté vive. Parfait néanmoins, il ne s’en plaindrait certainement pas… Il savait s’attirer les bonnes grâces des puissants…

- « Mais du coup tu es dans quoi, fiston ? »

Cela aurait pu ou du déplaire à un homme de sa stature, de son rang mais pourtant il n’en pris aucun ombrage, aucune critique ni vexation. Bien au contraire… Il vit soudainement cela comme une confirmation flagrante, involontaire de ce qu’il avait toujours su. Preminger se vantait souvent de posséder à une beauté sans âge ou tout juste l’ombre proche de la trentaine venait caresser le hâle séduisant de sa peau (même s’il possédait dix ans de plus) et la remarque naïve d’Hadès ne venait-elle pas consacrer cette apparence de fin de vingtaine qu’il constatait posséder ? Finement, son regard glissa vers le visage fin d’Alexis, puis revint vers le maire, dans une attention arrogante dissimulée sous un franc plaisir :

- « Monsieur le Maire apprendra que je suis notaire » énonça-t-il en levant le nez d’un air important tandis que le reste de ses manières demeuraient simples, puis il enchaîna vicieusement « Je m’occupe du transfert de biens et droits immobiliers et mobiliers de personnes vivantes et des morts. C’est lié au patrimoine des contribuables de la ville pour résumer, je suis sûr que vous voyez l’ampleur » conclua-t-il d’un ton complice.

En réalité, il était persuadé qu’Hadès n’avait pas compris un traitre mot de ce qu’il venait d’énoncer dans un concentré de grandes expressions et de justifications plus rhétoriques qu’autre chose. Cela n’avait pas vocation à l’instruire seulement mais à lui faire prendre la mesure de son importance et des choses complexes dans lesquelles il travaillait. Un jour, peut-être pourrait-il railler ce dernier du fait qu’il préparait presque les morts à l’au-delà. Mais, mieux valait éviter de se montrer trop complice avec ce dernier au risque de se voir taxé d’arriviste, non pas par Hadès il était bien incapable de déceler cela, mais bien par Alexis. Elle ne connaissait pas cette facette de lui et il refusait de la lui livrer pour le moment. Il souhaitait surtout qu’elle puisse croire qu’en manœuvrant ainsi, il tâchait d’évincer du maire toutes les questions indiscrètes qu’elle craignait tant. Il évitait de la regarder, sans l’ignorer mais sans lui témoigner de l’intérêt. Tout comme elle. Et pourtant, il se doutait bien que chaque dérobade, chaque interstice de lui la ramenait auprès de lui, auprès de la nuit qu’ils avaient passé, près de ses lèvres. Plus des inconnus mais encore peu de chose. Mais de leur promiscuité neuve et naissante rien ne paraitrait si elle ne trahissait rien. Cela en resterait secret. Indétectable pour autrui. Indétectable pour Hadès.
Ce dernier avait fait une pause, réfléchissant sans répondre. Puis au bout d’un moment qui parut une éternité, il finit par dire :

- « Notaire…. » Il marqua une nouvelle pause comme surpris puis ajouta après une longue pause d’assimilation « J’en ai connu un une fois.   Je ne savais qu’il y en avait encore. Faudra qu’on en parle un jour. Ca semble très intéressant. Surtout si c’est pour le bien de nos concitoyens » Puis il ajouta «Bon ! Allons-y. Norbert, tu nous téléportes ? Enfin, sauf si vous voulez rentrer en calèche. Mais je crois que ça me donne la nausée ces choses là. D’ailleurs, je me sens devenir faible tout d’un coup »
- « C’est le manque de vitamines C » commenta Norbert

Preminger observait la scène assez satisfait. Il l’avait. Là. L’opportunité offerte. Il n’en n’aurait peut-être d’autre claire et évidente. Alors il porta sa main à son costume comme feignant d’être touché, glissant imperceptiblement son index et majeur dans le costume pour y ressortir une carte, qu’il dissimula aisément dans le creux de sa main. Puis, alors seulement il parla :

- « Vous n’aurez aucun mal à me retrouver. Je suis le seul notaire de la ville. Et si je peux un jour vous aider en quoique ce soit, cela sera avec plaisir, Monsieur le Maire » proféra-t-il gardant sa main soigneusement placée sur sa poitrine puis il observa la calèche, le mastonde, Alexis, puis le Maire, « Votre moyen de votre transport sera le mien, si vous acceptez de m’emmener avec vous… Néanmoins, n’oubliez pas les valises de la demoiselle là-bas »

Il pointa l’index gauche vers l’endroit où demeuraient encore les valises d’Alexis, profitant de l’attention de chacun dirigée vers ce qu’il souhaitait pour glisser avec habileté sa carte dans le veston du maire. Puis, alors que les regards convergeaient à nouveau vers lui, il ajouta

- « Mais si votre volonté était de faire plaisir à cette demoiselle, Monsieur le Maire, alors je pense que l’idéal serait encore de vous reporter à son avis. » l’ambre de ses yeux se figea sur ceux d’Alexis un bref instant avec une intensité légèrement plus prononcée que jusqu’alors « Et je ne voudrais absolument pas déranger vos projets, quelqu’ils soient ».


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Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


Alexis E. Child

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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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________________________________________ 2021-01-11, 23:53 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Paris, je m'ennuie de toi, mon vieux.
On se retrouvera tous les deux,
Mon grand Paris.


Un désastre. Un pur désastre. Je venais d’assister à un grand et fracassant désastre. J’étais restée silencieuse, comme figée sur place de voir l’avancée de la conversation. Ce qui m’avait sidéré à mesure que les secondes s’égrainaient, c’était la force avec laquelle le notaire était resté calme. Tout le monde n’avait pas la patience de supporter Hadès et il était certain que les deux hommes étaient aussi différents que chaque face de deux pièces radicalement différentes. Le dieu était trop curieux, un mot de trop et il ne me lâcherait plus. Le notaire était bien trop précieux, une expression grivoise et j’avais peur que tout ce que nous avions pu vivre la veille ne lui laisse qu’un goût amer. Je n’avais pas spécialement prévu de le revoir, pas spécialement non plus eu envie de le quitter définitivement. Ce que nous avions vécu était plus que plaisant et j’avais envie de voir où cela pourrait me mener, sans me prendre la tête, me laisser porter quelle que soit l’horizon. Mais l’idée qu’Hadès puisse précipiter cette relation vers une fin prématurée par une bourrasque bien trop puissante d’idiotie ne me convenait pas pour autant. Pourtant, petit à petit je m’étais figuré que si l’homme avec lequel j’avais passé ma nuit avait l’horreur de me juger sur le comportement de mes amis, alors peut-être valait-il mieux que tout se finisse au plus vite ?

Pourtant il n’en avait rien fait, au contraire, restant même courtois, apaisant sans le savoir mon cœur battant à tout rompre. J'avais craint une question gênante au moment où Hadès avait compris qu’il n’était pas voiturier, il m’avait questionné mais pour toute réponse, je m’étais contentée d’ouvrir grand les yeux. Et soudain, retournement de situation, le dieu des enfers avait semblé comme sympathisé avec Erwin, lui proposant même à mi-mot de collaborer avec lui. De mon côté, n’ayant que faire des discussions politiques, je m’étais alors rendue compte que mes valises ne nous avaient pas suivi et j’avais froncé les sourcils à cette pensée. Il allait vraiment falloir que je retourne en arrière ? Il aurait au moins pu me demander de l’aide, m’interpeler plutôt que de tout laisser ça en plan. Avec le bol que j’avais, il y avait déjà un plan vigi-pirate à l’intérieur de l’aéroport et dans quelques secondes on allait faire sauter ma valise sous un bouclier de plomb.

Mes sourcils ne s’étaient défroncé que lorsque j’avais entendu le notaire ENFIN parler de mes bagages et il avait pointé du doigt l’intérieur du hall, exactement là où je supposais qu’il les avait laissés. J’avais glissé un regard contrarié vers lui mais mes yeux avaient brusquement été happés par ses doigts habiles qui s’affairaient près du veston d’Hadès sans que celui-ci ne remarque quoi que ce soit. Était-il véritablement en train de lui glisser sa carte de visite dans la poche ? Un peu surprise, j’avais observé le manège, ne connaissant pas encore cette facette de cet homme qui m’avait pourtant jusqu’alors affirmé ne rien connaître à la prestigitation de ce que nous avions fait à Paris. Ce moment lui avait-il donnait des ailes ? Ou bien le fait de glisser sa carte de visite dans les poches appropriées était un talent qu’il possédait déjà ? Nos regards s’étaient alors croisé une fraction de seconde, il avait compris que je l’observais... J’avais brusquement détourné le regard, prenant soudainement peur d’avoir fouillé là où je ne devais pas malgré moi et risquant une discussion ou une dispute que je ne voulais pas avoir. Néanmoins, une fois mon regard dévié, je n’avais pu m’empêcher d’avoir un petit sourire en coin amusé de la situation, sourire qu’il ne manquerait sans doute pas de remarquait, tandis que je sentais pour une fraction de secondes encore son regard de braise posé sur moi. Il avait alors proposé que je choisisse la façon dont nous devions rentrer et j’avais évité son regard en me tournant vers Norbert :

- Norbert, je suis désolée de te demander ça mais tu veux bien aller chercher mes valises s’il te plaît ? Ce sera quand même nettement plus rapide si tu le fais toi... Je te donnerai des oranges pour ta Vitamine C si tu veux...

Pour toute réponse, le minotaure eu un frisson si puissant que j’en conclu rapidement :

- T’aime pas les oranges... ben... Des kiwis alors ?

Cela sembla satisfaire la créature qui se téléporta instantanément avant de me ramener mes valises. Les récupérant, je le remerciais avant de préciser à Hadès :

- C’était vraiment super sympa la calèche... mais je crois que je préfère encore rentrer en téléportation. Je ne voudrai pas importuner Maître Dorian outre mesure... Et puis ça me laisse le temps de me remettre du voyage en avion, 6h c’était déjà assez long...

J’avais tenté de lui sourire en espérant qu’il ne soit pas vexé. Tout ce que je voulais c’était évident que la situation ne dérape plus qu’elle n’avait dérapé. Si tout s’était bien passé jusque maintenant, il suffisait en réalité d’une simple balade en calèche pour que tout parte en cacahuète. J’avais ajouté d’un air engageant :

- Je dois encore passer voir Elliot ce soir, si tu veux après je passe te voir... avant qu’Autumn se couche, d’accord ?

La simple évocation de sa fille avait dû faire l’affaire. J'avais proposé à Norbert de nous téléporter au centre-ville histoire que tout le monde se sépare à mi-chemin et le minotaure nous avait finalement téléporté devant ma bibliothèque, me précisant par la même occasion qu’elle était aussi au “centre-ville”. Après des au revoir qui m’avait semblé interminables, ils avaient fini par repartir et je m’étais retrouvé seule avec Erwin, une fois de plus, dans un silence gênant. Avec un léger rire, je lui avais précisé :

- Je vous avez dit qu’ils... étaient hauts en couleurs... mais ce ne sont pas des mauvais bougres... je suis contente que... que ce soit bien passé... pour vous...

Je lui avais lancé un regard brillant d’une lueur de malice, faisant clairement allusion à ce que j’avais vu un peu plus tôt. J’ignorai comment nous devions finir cette “parenthèse”, comme il l’avait appelé un peu plus tôt. Je n’avais aucune envie de lui montrer que j’espérai plus car ce n’était pas vraiment dans mes projets mais je n’avais pas envie non plus de lui montrer que tout devait s’arrêter définitivement là. La nuit avait été somptueuse, incroyable, la matinée avait été agréable et fantasque. Elles étaient de cette qualité qui ne me donnait pas spécialement envie de tout arrêter... Seul l’Avenir nous le dirait, je m’étais promise de laisser faire le temps. Trouvant enfin l’illumination, j’avais levé un index avec un sourire malicieux, l’intimant à l’attente. Puis, j’avais fouillé dans mon sac à main à la recherche des clés de ma boutique. Libérant le verrou d’un tour de poignet vif, je lui avais fait un signe de tête de me suivre à l’intérieur. Tout était sombre, nous étions à l’abri des regards et j’avais pris garde à ne rien allumer sur mon passage. Seule la lumière de la rue nous éclairait et nous restions dans la pénombre pour toute personne qui passerait à ce moment-là. D’un geste vif, je m’étais dirigé vers le comptoir et je m’étais penché par-dessus pour y récupérer dans un petit porte carte une de mes cartes de fidélité. Avec un sourire entendu, j’étais revenue vers Erwin. Sans le quitter des yeux ni ne me départir de mon sourire, j’avais alors entrouvert la veste de son costume bleu pour y déposer la carte dans sa poche intérieure et tout en la glissant, j’avais concédé d’un signe de tête et d’une voix à peine plus haute qu’un murmure.

- Maintenant... nous sommes quittes.

Après une seconde d’hésitation, je m’étais hissé sur la pointe des pieds pour déposer sur sa joue anguleuse un baiser tendre.

Et en un instant il avait disparu. J’avais refermé rapidement la porte de la librairie à clé derrière moi, craignant de le voir revenir en arrière. Me hissant assise sur le comptoir, j’étais resté un certain temps ainsi, le regard dans le vague, me remémorant un peu abasourdie cette folle parenthèse enchantée à Paris... Ignorant encore tout du Destin qui venait de se sceller.

FIN pour Alexis.


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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2021-01-16, 22:18 « If the crown should fit, then how can I refuse? »





Il fait gronder sur eux son tonnerre éclatant


Erwin Dorian & Alexis Child



Fouiner revenait généralement à se placer dans des situations des plus délicates. Alexis Child était une fouineuse. Involontaire, peut-être mais par deux fois plaçait-elle ses yeux là où il n’y aurait mieux valu qu’ils n’y figurent pas. Et par deux fois, en obstacle à ses intérêts personnels. Pourtant avait-il accueilli avec moins d’extrémisme que précédemment, son regard curieux et sa mine saisie. Avec un amusement qui frôlait la tranquillité d’esprit. Avec la morgue indolente presque de se voir confondu. A peine ses yeux laissèrent échapper le moindre sursaut. Au contraire, il les planta insolemment dans ceux de la jeune femme, notant le frémissement de son sourire amusé. Un rictus long étira ses lèvres, froid, satisfait et il détourna le regard, se rapprochant du minotaure, sans feindre relever lorsqu'elle énonça son prénom à voix haute. Vendu, avait-il été bien malgré et cela faisait, elle aussi s’était...Vendue. Vendue toute seule… un coeur palpitant et le monde se trouvait dépeuplé et vous devenez le rouage causant votre propre hantise. Affligeant. Mais délicieux. Si bien qu’il n’avait pas ouvert la bouche, se laissant totalement étranger à la solution de transport choisie et s’était contenté de se laisser téléporter, les sens et la curiosité en éveil. Il n’avait jamais expérimenté cette pratique hormis lorsqu’une armée de robots avait menacé des millions de vies humaines dans les locaux d’Amazon et le stress l’avait empêché de s’intéresser à l’expérience… La vérité était, songea-t-il une fois que le garde-du-corps les eut téléporté devant...la librairie d’Alexis et sembla décidé à s’arrêter là sans le déposer à son étude – que la sensation était trop brève pour s’en préoccuper outre mesure, l’estomac se serrait un instant tout au plus. Monsieur le Maire échangea encore quelques mondanités sans saveur puis disparu ensuite, trop vite, en compagnie du colosse mythologique, un bref instant plus tard. Dommage… Il regrettait presque de n’avoir pu bénéficier de quelques minutes supplémentaires en leurs présences mais qu’importait ? Le Destin était lancé et il savait pertinemment que sa carte saurait le trouver. A défaut...il aurait encore elle. Elle qui n’avait attendu que leur départ avec une nervosité flagrante. Que les humains étaient sots et dénués d’observation… Il aurait été aisé pour un individu aussi intelligent que lui que de faire le lien entre l’état émotionnel et amoureux de la jeune brune et sa présence à ses côtés. De toute manière il suffisait de le dévisager pour le savoir capable de tous les maux de ce genre. Une beauté comme lui.

- « Ils ne sont pas désagréables… » mentit-il en ébauchant un sourire puis ajouta en toute sincérité « J’ai côtoyé et je côtoie encore des individus du même acabit. Même pires, sûrement...alors, ça ne pouvait que...« bien se passer ». »

Il avait repris son terme, souriant aux derniers mots. Ils avaient tous deux de quoi ils parlaient. De l’autre chose qui dépassait sa gestion de ces personnages curieux, hauts en couleur et ridicules dont un portait l’écharpe de Maire de la ville. Cela la dérangeait-elle ? Visiblement pas le moins du monde. Elle semblait amusée d’avoir surpris quelque chose de tel, même...intriguée. Mais pas dans le mauvais sens. Même l’invita-t-elle dangereusement à entrer, après avoir déverrouillé la porte de sa librairie, faisant entrer le loup dans la bergerie, sans même prendre la précaution d’allumer la lumière, nota-t-il. S’il avait voulu l’éliminer là, il l’aurait fait sans témoin…Il ne le fit pas mais la suivit le long des allées sombres jusqu’à s’adosser à une étagère, patiemment. Il ignorait ce qu’elle était venue y chercher mais le saurait bien assez tôt. Une clef peut-être… déjà ? Il était si ravageur au point de lui donner des ailes pour s’y risquer maintenant, déjà ?Mais en quoi cela serait-il surprenant après tout ? Il ne savait pas ce qu’il en ferait. Serait-il cruel au point de les lui rendre ? Ou les accepterait-il se donnant le temps de la réflexion. Sûrement. Bien plus. Au moins, cela pouvait toujours servir. Dans tous les cas, il devrait peiner à réprimer la moquerie lorsqu’elle lui offrirait, songea-t-il. Tout était avec lui, si simple. Lorsque l’on possédait tout, on arrivait à tout.
Alexis s’approcha de lui avec un sourire mutin, se moulant dans le clair obscur de sa librairie, s’écartant de la lumière pour fondre vers les ténèbres où il l’attendait. Rapidement, sa main trouva son costume et s’y glissa. Et un ricanement surpris trouva Preminger. Ce n’était pas des clefs, non. Mais bien que différant sa totale admission de sa conquête, le chemin qu’elle lui proposait involontairement se révélait mille fois plus trépidante. Plus qu’une acquisition admise, la libraire s’affichait joueuse, mutine, différent sa victoire déjà pourtant gravée dans le Temps. Il sentait sa main frôler sa peau, tandis que ses lèvres murmuraient accentuant le rictus sournois de l’homme de « droit ». Dans la pénombre, ses yeux dorés ne se trouvaient pas aveugles, loin de là. Ils détaillaient la silhouette d’Alexis, en décelant les ombres mouvantes qui tentaient de s’en extraire pour l’enlacer là, le rejoindre lui, l’ultime noirceur. La lumière déniait les coloris artificiels de ses apparats. Mais elle n’y verrait rien. Oh non, rien. Il inclina la tête un peu, la considérant goguenard, sentant sa respiration, sa tension aussi clairement que si elles se trouvaient cristallisées, puis murmura à son tour, comme réfléchissant à voix haute :

- « Peut-être...sommes-nous loin d’être quittes... »

En réalité, il n’ignorait pas qu’ils ne l’étaient pas. Et qu’ils n’avaient guère qu’à l’être que pour justifier le prolongement de quelque chose d’imprévu et inédit qui elle s’expliquait pas l’exaltation de ses sens, renouvelés et entiers et qui pour lui rejoignait une œuvre colossale vouée à son ascension. Intérêts différents mais non contradictoires ni opposés. L’éventualité d’un beau chemin à entreprendre pour suivre ses objectifs…. La raison pour laquelle il poursuivit son inclinaison, laissant ses lèvres butiner les siennes, sournoisement. Ce n’était pas un cadeau, une invitation ou une promesse d’avenir, c’était bien autre chose...un « goût de plus ». Une « envie d’encore » qu’il lui inoculait. Sans promesse, sans certitude, juste cette délicieuse et mortifiante envie. Le goût empoisonné d’un délice à peine effleuré qu’il déposait sur sa bouche, y laissant les sensations et les désirs à vif. Il la sentait réceptive, ô combien réceptive, comme elle l’avait été hier, répondant à son désir, à cette pulsion imprévue gorgée d’orgueil qui l’avait traversé et il n’y avait qu’à se baisser sûrement si une envie supérieure le prenait là d’obtenir bien plus que la simple saveur de ses baisers. Mais il s’y garda bien, refusant d’y céder, préférant poser, créer les galons du piège qu’il lui tendait. Elle qui se retirait, prudemment, craintive face à la Beauté et à l’Amour qu’il lui inspirait déjà si ardemment, il saurait la faire de toute parcelle de son corps et de son âme espérer, craindre, attendre, redouter, exiger, supplier son retour, les jours passants après le départ qui se profilait. Alors qu’elle se perdait un peu davantage dans les promesse de son baiser, s’arracha-t-il à ses lèvres, les mains sur ses épaules, la sondant encore de l’or terrible de ses yeux.

- « Vous savez… J’avais déjà su aisément vous trouver, une première fois, voyons si cela me montrera davantage le chemin.  »

Il avait laissé le bout de ses doigts frôler le bas de sa mâchoire dans un toucher léger, délicat, comme pour en inscrire les formes dans son esprit puis sourit lentement de ces sourires troubles, indiscernables qu’il prenait parfois, par plaisir d’entretenir le mystère , tandis qu’il écartait une mèche de son front :

- « Prenez soin de vous….Mademoiselle Child. »

Puis reculant, il avait pivoté, non sans ébaucher un dernier sourire en lissant sa veste de costume… et était parti, repoussant la porte de la librairie pour retrouver la ville et le reste de son royaume.
Il n'avait pas envie de voir le canapé violet nettoyé et comme neuf qui l’attendait dans le salon aussi s'apprêtait-il à monter directement, pour crier le nom de son épouse d'une voix impétueuse, lorsqu'il
entendit une voix chantante provenir de la cuisine. Restant dans le vestibule, il traversa le hall, jusqu'à la cuisine, s’accoudant à la porte pour observer sa femme. Concentrée, elle chantait à mi-voix, ne s’attendant pas à son arrivée dont il avait oublié de l’avertir. Volontairement. Mais elle ne semblait guère malheureuse, songea-t-il avec une hauteur aigre.

- « There's a star, calling my name ; Its echo is true and the song is not the same »

Une odeur de pâte et de chocolat flottait dans l’air. Visiblement, elle sortait un gâteau du four. Elle qui ne possédait aucun des talents culinaires de la Grande Gastronomie... Pathétique. Un chignon rapide retenait ses cheveux blonds comme souvent autrefois et elle scrutait avec attention son œuvre, attentive, n’ayant pas pris acte de sa présence, s’essuyant les mains sur son tablier blanc, repoussant un peu plus loin, une bouteille de vin rouge entamée.
Pour le reste, elle semblait apprêtée malgré tout, comme si la confection avait été commencée puis subitement interrompu par autre chose indépendamment de la volonté de la reine.
Il aurait du avancer mais il resta là, néanmoins, en retrait, surpris de ces rares moments où sa femme lui échappait un peu. Curieux.

- « All those years drifting in space ; I have known you well, yet I've never seen your face You turn around, looking at me, laughter in your eyes ; And now I can see ; And the cold, cold wind, it blows me away ; The feeling all over is a black black day»

Cela s’adressait-il à lui ? Oui, elle ne le connaissait pas. Elle ignorait ou tâchait de l’ignorer, s’enfermait dans sa petite bulle claire et indolore dans laquelle il l’avait enfermée.
- « But I know that I'll see you again ; And I know that you're near me »

Un peu affairée, un peu courbée, ses yeux bleus se soulevèrent pourtant au dessus de son œuvre, découvrant une mine à la fois soulagée, aimante, surprise et peinée en l’apercevant qu’il feignit ne pas remarquer. Pensait-elle le voir s’excuser ? Pensait-elle le faire souffrir ? Pensait-elle le voir ramper ? Pour qui se prenait-elle ? Elle rêvait si elle pensait avoir ne serait-ce qu’une petite miette de remords se distiller sur son visage. Cette nuit, il lui avait fait bien plus de mal qu’elle ne pouvait le concevoir. Ce faisant, il se sentait régénéré. Libéré de cette impression de non-sens qui le liait à la malédiction. Pourquoi plus que de garder l’image du mari parfait, aurait-il du se donner la peine de l’incarner à vie ? Il n’en n’avait nulle utilité ni aucun bénéfice. Geneviève n’était rien d’autre que….sa femme. Il ne lui devait rien, ni respect, ni gentillesse, ni amour, tout ce qu’il était incapable de d’offrir ou donner gratuitement à un autre que lui-même. Cette nuit, bénéfique pour ses affaires, avait eu l’intérêt complémentaire de ramener les pendules à l’heure… A son Heure exclusive.

- « Erwin...! »
- « Mon charmant sucre d’ooooooorge » s’exclama-t-il mielleusement en esquissant quelques pas rapides pour venir la rejoindre de sa démarche excentrique.

Elle semblait le considérer avec interrogation voir méfiance nota-t-il alors qu’il empoignait ses bras pour déposer un baiser sur sa bouche, s’y soustrayant tout aussitôt, pourtant, se rejetant un peu en arrière d’un pas.

- « Surprise de me voir ? Surprise de me voir siiiiiiiiiii tôoooot ? »
- « Tu ne m’avais pas dit quand tu rentrerai » la voix de sa femme serait toujours douce mais ses yeux demeuraient surpris, de cette clarté qu’il tentait toujours d’atténuer en sa présence et qui pourtant demeurait toujours à son grand dépit.

Mais qu’avait-il à s’en soucier ? Il n’en n’avait en réalité que faire. Il avait déjà tout gagné, il ne restait qu’à mettre en œuvre.

- « Je t’ai manqué, alooooors ? » susurra-t-il dans un grincement narquois « Moi tu as été dans chacune de mes pensées. A vraaaaaai dire, tu as coupé mon sommeil. Je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit.. » proféra-t-il en détournant théâtralement la tête de la vue de Georgia puis revint à elle, la sournoiserie sur les lèvres, pressant ses mains avec hargne, tâchant d’ignorer la sensation un peu farineuses qui coulait entre ses doigts «Tu devrais laver les mains. Oh, ne t’inquiète pas, ne t’en veux pas… Mais qui puis-je si à chaque fois que je te quitte, ne serait-ce qu’un bref moment, tu te hâtes de prendre des décisions, comme si tu voulais absolument te soustraire à mon avis ? Avec la meilleure des volontés, bien sûr…. Oh n’en parlons plus. »

- « Tout va bien ? Tu es sûr ? »

Elle l’avait interrogé ainsi, après un petit instant à l’observer silencieusement puis il lui avait offert son meilleur sourire, hocha la tête pour la rassurer, pourtant lointain, volontairement détaché, tout à ses rêves de gloire. Et rivé dans le regard de sa femme, un monde revanchard, sublime, égoïste dansa dans ses yeux.
Un bruit retenti soudain, le tirant de ses pensées. Il ne venait pas de la cuisine, non, il venait...provenait ...du salon. Il y avait quelqu'un. Quelqu'un d'autre dans sa maison. Il crispa son visage vers le bruit, l'entièreté de ses yeux méfiants, la cruauté attisée. Puis pivota vers elle, détaillant son sourire inquiet qui subitement lui parut crispé, son attitude qui lui parut évanescente, la tenue sobre et élégante qui lui paru outrancière, excessive, aguicheuse.

- "Tu as...de la visite, ma reine?" interrogea-t-il méchamment alors que son regard s'arrêtait sur le gâteau, la bouteille de vin," Et tu cuisines. Tu offres du vin... Laisse-moi deviner...Encore ce petit parasite?"
- "Mais non, voyons! C'était po..."

Il l'avait craché et s'était dégagé avec une hargne réelle de toute tentative de repli de sa...non de la reine. Elle ne méritait rien. Une petite garce... Une sale petite garce! Comment avait-elle pu OSER ne serait-ce qu'inviter ce parasite? Dans sa maison? A LUI! LUI! Il sentait un sentiment de fureur l'envahir et pourtant le retenait de toutes ses forces. Il ne fallait pas qu'il explose. Pas encore. Pourquoi donc le ferait-il? Il refusait de se dissoudre sous cette colère sourde, cruelle, impulsive, non. Elle s'expliquerait après. Il devait voir avant, voir jusqu'où poussait le vice de cette vipère.
Se contentant d'un sourire altier, vicieux, il franchit la porte qui séparait du salon, sous les explications de Georgia

- "Mais enfin, non... Ce n'est pas lui. C'est...."

Il se figea. La rage se cristallisa. Tout se cristallisa. Se focalisa. Et il saisit le bras de son épouse, lorsqu'il la vit. Là. Dans le fauteuil violet, sirotant un verre de vin rouge qu'elle leva à son intention, les lèvres ourlées dans un sourire.

HERA.

FIN POUR ERWIN

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