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 Apprenons à éteindre (Liliann)

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Alec Sacabeu
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Alec Sacabeu

| Avatar : Joe Manganiello

Personnage abandonné

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Apprenons à éteindre (Liliann) _



________________________________________ 2020-09-23, 14:50




Apprenons à éteindre



A
lec en avait un peu marre du bordel qui lui tomber dessus constamment sur la tronche … Bon il le cherchait peut être un peu… Un tout petit peu … mais il avait besoin d’un job pour vivre … et faire son commerce de foin n’était pas suffisant pour ouvrir son écurie et faire ce qu’il veut … Surtout sans avoir Preminger sur le dos… Alors il était normal pour lui de continuer son commerce le plus lucratif. Celui où il y a peu de vêtement et beaucoup de corps à corps…. Il ne parlait pas de catch.

Mais donc, il est normal que ce commerce là soit un poil plus dangereux … et alors que l’homme abattit son poing sur le visage d’Alec pour la troisième fois alors qu’il était tenu par deux de ses amis … il se dit que c’était tout à fait logique. L’homme n’avait pas hésité à lui donner plusieurs autres coups alors qu’il ne se défendait même pas.

- C’n’est pas ma faute à moi si tu ne sais pas satisfaire ta femme.

Il avait une force supérieur à la moyenne… il avait une force de cheval, et alors qu’il se faisait tabasser, il entendait les rats faire des paris sur le corps qu’ils allaient pouvoir commencer à grignoter –merci les amis-. Il cracha du sang alors que l’homme lui disait qu’il était un enfoiré. Il ne savait même pas la tête qu’avaient les hommes. Pas plus qu’il n’avait réussi à reconnaitre le visage de la femme que le mari lui avait montré en photo. Peut être n’était ce même pas lui qui avait eu affaire à la femme marié ? Mais après tout, pour ce que ça change.

- Si tu es jaloux, je peux te faire découvrir la jouissance à toi aussi.

Alec n’avait pas de préférence de sexe. Ou plus exactement, il voyait le sexe pareil d’un côté comme de l’autre. Alors si l’homme voulait chevaucher un étalon, ce n’était pas lui que ça allait déranger… tant qu’on le paie en tout cas. L’homme avait viré rouge, par envie ou par colère, qu’est ce qu’il pouvait le savoir. Il sortit un couteau et planta un couteau dans le buste d’Alec alors que les deux amis le lâcheur. Il entendit un « tu es fou » et un autre « moi je veux pas être mêlé à ça » et des pas de gens s’enfuyant.

Il finit par mettre la main sur son ventre. Il avait visé pile là où il lui manque un rein… il n’allait donc pas mourir à cause de ça. Essayant de se relever, il perdit l’équilibre et tomba lourdement contre une grosse poubelle dans un râle. Ok… il allait mourir sans avoir pu aider ses frères et sœurs.



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Apprenons à éteindre (Liliann) _



________________________________________ 2020-09-25, 08:23




Apprenons à éteindre



S
es poumons se gorgent de l’air froid du début du printemps, gonflent, gonflent, puis expirent dans un souffle discret, entre ses lèvres sombres. Liliann bat des cils sur la réalité, tandis que ses yeux noirs ne lâchent plus le plafond. Elle découvre, redécouvre, les centaines de petites étoiles qui parsèment la peinture blanche, les longues éraflures qui blessent les murs, les taches, discrètes, de combats qui n’ont connu qu’un combattant, toujours plus acharné sur le perdant. Puis elle inspire, avale l’odeur de la peinture fraîche et sous un nouveau battement de cils, les traces du passé disparaissent. Le blanc est immaculé, les murs nus, la chambre vide de mobilier. Il ne reste que Peau d’âne, allongée à terre, le regard rivé sur ce qui n’existe plus.

Lili roule au sol et se relève, de cette lenteur exagérée qui est la sienne. Elle prend appui sur le plancher comme elle l’a déjà fait, tant de fois dans le passé, les épaules voûtées sur la douleur, le regard baissé de peur d’avoir l’air provocateur, les lèvres qui s’ouvrent sur le sang et crachent l’hémoglobine qu’elle devra, elle-même, nettoyer. Aujourd’hui, ses mouvements ont l’allure de ce qui a été, mais elle a la grandeur de l’age adulte, la force de son age avancé et, surtout, les bienfaits de la solitude. Il n’y a plus personne pour la frapper entre ces murs, pour la toucher et l’aimer.

Ses pas sont discrets, dans le couloir. Les craquements d’autrefois ont laissé place à une rénovation silencieuse, bienvenue, comme un coup de neuf qui a effacé le vieux, au lieu de se contenter de le recouvrir. En glissant les doigts sur les murs, elle sent la vie et ne pense plus à la mort. Même le piano, au milieu du salon, a quelque chose de beau, de majestueux. Son regard s’attarde sur le vernis noir, la marque qui incruste son flanc. Elle sent, Lili, que les choses, enfin, prennent un nouveau tournant. Elle sait qu’elle ne peut pas vivre ici, mais elle n’en a pas besoin. D’autres le feront pour elle, dans des éclats de rire comme la bâtisse n’en a plus connu depuis longtemps.

L’air a tout de même moins de poids, au dehors, et Liliann inspire longuement. Elle se rappelle d’un autre souffle froid, au fond de sa gorge, dans les rues animées de New York. Elle se souvient des armatures des ponts, au-dessus de sa tête, toit plus sécuritaire que tous les toits de sa vie ; des cartons, pliés sous elle, comme un matelas plus confortable que ceux qu’elle a connus. Puis la chaleur d’autres mains sur son corps et les rouages se remettent en place, mais Lili vit à côté de sa propre vie, en retrait, sans s’inquiéter du lendemain. Jusqu’aux drames. Il faut toujours des drames pour tout perturber, rappeler aux vivants qu’ils ne sont que des morts en sursis.

La brune relève les yeux, sur la nouvelle rue qui s’offre à elle, sans savoir où elle va. Elle erre sans but, poussée par un vent arrière qui appuie contre son dos et plaque, au creux de ses reins, le gros manteau d’hiver. Bien cachée sous sa capuche poilue, elle avance sans se poser de questions, protégée des nuisances du monde qui s’écrasent contre le tissu et lui arrivent ténue, pâle reflet de ce qu’elles sont vraiment.

Pourtant, elle l’entend.

Un coup lancé qui s’écrase contre la chair vivante, la rage qui explose et frappe, encore, et encore. Elle connaît ce bruit, Lili. Il la tétanise, sur son bout de trottoir, lui susurre, à l’oreille, de ne pas se retourner, de ne pas regarder, de ne pas s’en mêler. Il lui dit qu’elle ne doit pas voir les mensonges derrière ses propres soupirs, que si elle se retourne, maintenant, elle ne pourra qu’affronter la vérité : elle a beau faire ce qu’elle peut, Peau d’âne, il reste au fond d’elle une Anahis qui crie. Le passé ne s’effacera pas d’un coup de poignet rageur sur une feuille blanche qui n’a, pourtant, rien de vierge. Les traits de crayon se devinent encore entre les plis du passé écrasé. Elle ne pourra rien, Liliann, le jour où quelqu’un ramassera la boule et dépliera ses malheurs.

La brune sursaute, dans son coin, alors que les coups cessent pour un bruit plus étrange, moins connu du monde, qu’elle a, pourtant, déjà entendu. D’un bond, elle se retourne, soudain agile sur ses pieds, prête à se lancer dans la mêlée, à s’interposer. Ses yeux noirs cherchent le drame et découvrent, au coin d’une rue, les fuyards qui la bousculent. Elle n’attend pas plus longtemps, Peau d’âne, et s’enfonce à contre-courant pour remonter jusqu’à leur victime.

Calé contre une poubelle, le ventre en sang, Alec. Comme un souvenir d’un autre temps qui se pose dans sa réalité et la maintient, une seconde à peine, en apnée. Le sang a ce pouvoir sur elle que rien d’autre n’a. Liliann se bloque aux souvenirs de Nahid et rejoint le brun en courant. Sans lui demander son avis, sans même prévenir, elle se glisse sous son bras et le maintient, forte d’une force que l’on n’attend pas chez une femme comme elle, qui semble toujours prête à briser au moindre impact.

« Laissez-moi vous aider, souffle-t-elle, même si elle ne lui demande pas son avis. Il faut aller à l’hôpital avant qu’il ne soit trop tard. »

Elle n’en a, certainement, pas plus envie que lui, mais Liliann ne voit pas d’autre possibilité. Elle ne peut pas le laisser ainsi, se vider de son sang dans la rue, et elle ne pense pas être capable de s’en occuper elle-même. Elle en a déjà vu d’autres, des blessures, Peau d’âne, mais il n’était jamais question de vie, de mort, de cicatrice. Un bras passé dans le dos d’Alec, elle tire sur son haut et dévoile la plaie, nette, suintante de sang. C’est, au moins, moins grave que ça n’en a eu l’air, au premier coup d’œil, alors que le brun s’effondrait sur la poubelle.

« Vous devriez rester à terre, le temps que les secours arrivent. Et appuyer pour empêcher le sang de couler. S’il vous plaît, ne faîtes pas de bêtises… »

Elle fait semblant, Lili, semblant de ne pas connaître l’inconnu blessé dans la rue, de n’être qu’un être désintéressé qui ressent le besoin d’aider, mais au fond, elle n’arrive plus à nier et elle profite, égoïste, de son incapacité à la reconnaître pour faire comme si. Comme s’ils ne se connaissaient pas. Pourtant, les yeux qu’elle relève, enfin, vers les siens, sont brillants de l’inquiétude qui la ronge. La panique revient au galop, serrant ses entrailles et bloquant le moindre son, dans sa gorge, à l’instant où elle détaille un visage qu’elle connaît par cœur, sur le bout des doigts. Elle s’est souvent demandée s’il existait vraiment, s’il n’était pas, lui aussi, un mot de plus dans un livre, juste une donnée tracée pour donner plus de poids à son passé. Mais il est bien là, devant elle, et elle se souvient du sourire, sur ses lèvres, qui l’avait tant rassurée, autrefois. Elle se souvient, aussi, qu’ils étaient deux jouets cassés qui essayaient, vainement, de faire croire que non.

« Ça va aller. Je ne te laisserai pas mourir avant moi. »

Ses faux airs d’autorité meurent à l’instant où, inconsciemment, elle lève une main à son visage et, du pouce, caresse le coin de ses lèvres jusqu’à sa mâchoire, pour le rassurer. Ou se rassurer elle-même. Elle ne sait plus. Au fond, elle s’en fout.


Alec Sacabeu
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Apprenons à éteindre (Liliann) _



________________________________________ 2020-10-02, 16:33




Apprenons à éteindre



L
e pouls qui pulse dans ses oreilles et contre ses yeux l’empêche de voir et d’entendre. Il l’empêche de se connecter à ce monde et à trouver du réconfort. Il détestait ce monde de merde. Il ne voyait pas le visage de la femme qui s’approcha de lui. Il entendit à peine sa première phrase qui passait dans les pulsations de son coeur. Mais il sentait le froid. Le froid qui commençait par les extrémités et remontait le long de ses membres.

Allait il mourir ici ?

A côté d’une poubelle pour avoir faire son travail ? Parce qu’il n’avait fait que cela après tout lui. Il avait peut être coucher avec une femme qu’il n’aurait pas du, mais c’était ce qu’il devait faire depuis le début…. Alec grogna alors qu’une première phrase venait de Popper dans son esprit.

- Non. Pas l’hopital.

Il était officiellement disparu depuis des années, même ici. Les enfants Sacabeu n’avaient pas eu d’existance. A l’hopital, on allait lui poser des questions auxquelles il n’a pas envie de répondre… surtout à SB. Il ne voulait pas répondre aux questions. Il voulait les enfermer loin dans son esprit et ne plus y penser. Il essaya alors de se lever.

- Pas les secours !

En faite depuis le temps de la fin de la malédiction, il avait été « remis dans le système » mais il n’y pensait pas là. Il avait trop l’habitude de ne pas vouloir aller à l’hopital pour y penser … et en plus il ne pourrait pas avoir Genièvre, sa soeur, si on apprends qu’il a été poignardé. Sa soeur restera à l’orphelinat … et ça il ne veut pas y penser. Il ne peut pas y penser. Il faut que personne ne sache. Il écoutait plus attentivement la voix qui lui parlait. La main sur sa joue… il plaça la sienne dessus. Et essaya de voir le visage. Mais rien à faire. Il n’y avait jamais rien à faire. Il grogna.

- je te connais. Je suis presque sûr que je te connais. Mais si je te connais, tu dois savoir que tu ne peux pas m’amener à l’hopital. On ne peut pas.
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Apprenons à éteindre (Liliann) _



________________________________________ 2020-10-11, 10:27




Apprenons à éteindre



I
l y a quelque chose de si triste, dans cette rue, sans que Liliann ne sache ce dont il s’agit. Comme une ombre qui se dresse au-dessus de ses épaules, prend la forme d’un animal disparu et s’écrase sur Alec pour le serrer contre elle, l’emporter avec elle, le forcer à être triste, lui aussi. Tant de malheurs et si peu d’espace pour les laisser glisser à terre, disparaître dans la terre. Il n’y a que le bitume, sous leurs pieds, et la douleur, les sentiments, tout y rebondit pour mieux leur revenir, les envahir. Lili se gorge de toute cette tristesse, elle se gonfle de la douleur de l’homme et grimace. Elle sent, elle sait ce que ça fait, elle sait ce qu’il voit, ce qu’il ressent. Anahis est déjà passée par là.

Le froid, d’abord, qu’elle essaie de chasser en caressant son dos, doucement, sans y penser. Elle n’a jamais eu personne pour la relever, pour la tirer de son caniveau et l’empêcher de couler dans les égouts, de mourir dans le dégoût de sa propre personne, de ce qu’elle a toujours été, de la femme que l’on a écrit pour elle. Deux fois. Alors, elle frotte, aussi fort qu’elle le peut, pour essayer d’insuffler un peu de chaleur dans son corps, un peu de sa présence dans ses ombres, dans son monde qui ne sait reconnaître personne. Elle le sait, Lili, elle n’a pas oublié. Elle n’a rien oublié. Ni le sourire d’Alec, ni ses mains sur elle, ni les mots qu’il lui a dits, pas plus que la lueur, au fond de son regard, la même noirceur que celle de Peau d’âne.

Elle n’a pas oublié, mais elle fait semblant, persuadée qu’il vaut mieux pour lui, pour elle, qu’il ne se souvienne pas de Nahid. La rue est si triste, elle ne veut pas ajouter de désespoir à la douleur de l’homme blessé pour… quoi ? Existe-t-il la moindre justification pour une chose comme celle-ci ? Lili ne veut pas y croire, incapable d’affronter les coups et les cris, la douleur sur le visage de celui qui a été un ami, un mentor. Quelqu’un qu’elle a essayé de tromper, de rassurer pour qu’il ne voit pas en elle ce qu’il ressent, déjà, en lui. Aujourd’hui, elle préfère faire semblant d’être quelqu’un d’autre, forte d’un nom qu’il ne connaît pas, d’un visage qui a mûri, à défaut d’un corps qui a à peine changé, victime d’un poids, dans son ventre, qui n’existe plus depuis longtemps.

Pas l’hôpital, dit-il, et ses mots ont plus d’influence, sur Peau d’âne, qu’il ne doit l’imaginer. Elle se gorge de sa conviction, de son besoin de n’appeler personne, de rester coincé avec ses propres démons. Mais la brune ne le laissera pas seule, elle sait ce que cela fait, d’être seule, de ne pouvoir compter sur personne, de ne vouloir compter sur personne. Elle ne veut pas de ce mal-là, en lui. Alors, elle se fait plus présente, autour de lui, resserre son étreinte sur le blessé pour qu’il prenne plus d’appui sur elle, ménage sa blessure. Elle ne le laissera pas mourir dans une rue si triste, elle le jure. Peu importe ce qu’elle doit faire pour le sortir de ce mauvais pas. Liliann est prête à tout pour lui, pour retrouver, sur ses lèvres, le sourire tant apprécié, autrefois.

Inconsciemment, incapable de s’en empêcher, elle pose une main sur la joue masculine et essaie de le rassurer, comme elle le peut, avec toute la conviction dont elle est capable pour autrui. La main qui se pose sur ses doigts lui semble moins grande qu’autrefois, mais toujours aussi chaude, rassurante, en un sens. Puis les yeux sombres se baissent vers elle et Lili retient sa respiration. En apnée, elle se laisse dévorer par le regard masculin et attend le verdict, sans savoir si elle doit fuir ou affronter ce regard. La malédiction l’a-t-elle soigné de son mal ? Elle veut croire que non, qu’Alec ne mettra pas de nom sur son visage, qu’il ne verra qu’une forme informe, une ombre sur un visage qui se cache, sans cesse, sous sa capuche poilue.

Les mots la rassurent, enfin. Il ne la reconnaît pas, se persuade lui-même qu’il la connaît, comme s’il ne pouvait en être autrement. Malgré elle, Lili sourit, doucement, tristement, de cette manière toute à elle. Elle n’ose pas répondre, incapable de mentir, de dire non avec la fermeté qu’elle se doit d’avoir. Non, il ne la connaît pas. Ce n’est, pourtant, qu’un demi-mensonge. Alec ne connaît pas Liliann, ce qu’elle a fait, ce qu’elle est devenue, le nom qu’elle porte, le passé qu’on lui a donné. Il ne sait pas et ne doit pas savoir. Nahid n’existe plus. Liliann n’a rien à voir avec elle.

« Nous n’irons pas à l’hôpital
, assure-t-elle, d’une voix douce, pour le rassurer. Mais nous devons t’emmener quelque part. Je ne peux pas t’aider dans cette ruelle. »

Elle évite soigneusement les allusions à leur passé commun, à ce qu’ils ont été l’un pour l’autre. Collègues dans un métier qui fait rougir plus d’un, un tabou que Liliann n’a pas et qu’elle pourrait avouer, à la moindre question. Mais personne ne pose jamais ces questions-là.

Décidée à lui venir en aide, peu importe ce que cela lui coûte, Peau d’âne lâche la joue d’Alec et se rapproche un peu plus pour, sans honte, fouiller chacune des poches de son pantalon, en quête d’un indice de l’endroit où elle pourrait le déposer, le temps de le soigner. Ses gestes sont légers, doux, calculés pour ne pas gêner, pour ne pas le faire bouger et remuer cette blessure qui continue de saigner.

Quand ses doigts se pincent sur une petite carte, qu’elle tire délicatement de sa poche, Liliann sent les flots qui s’emparent de son regard, voile sa vision et essaie de l’empêcher de lire les quelques mots, sur la carte. Mais il est trop tard, elle a vu et retenu chacune des lettres. Au fond, la brune espérait, peut-être, que la fin de la malédiction ait été plus bénéfique à son mentor, qu’elle ne l’a été pour elle-même. Entre ses doigts, la preuve qu’elle s’est trompée, qu’elle a essayé de croire l’impossible pour se rassurer, pour se donner une raison d’être la lâche égoïste qu’elle a été, fuyant tout, absolument tout, sans se retourner. Encore.

« Il faut avancer, souffle-t-elle, tout bas, sans savoir elle-même si elle parle du passé ou du présent. Appuie-toi sur moi autant que tu en as besoin, mais il faut partir d’ici. La rue, ce n’est pas sain. Dis-moi que tu habites pas loin… »

Son ton est presque implorant alors que la rue a, pour la première fois de sa vie, les allures de l’enfer, des démons qu’il faut quitter au plus vite. Peau d’âne s’est toujours plus sentie chez elle dans les coins sombres, au bord des trottoirs, les pieds dans les caniveaux qui coulent dans les égouts, sous les ponts fuis par le commun des mortels. Aujourd’hui, pourtant, la rue la repousse, essaie de la cracher, de la forcer à se réfugier sous un toit qui, sans le moindre doute, sera plus rassurant que celui qui est le sien, qui gardera, même rénové, les traces du passé.

« S’il te plaît… aide-moi, Alec… Tu ne peux pas mourir dans la rue, pas toi. Tu n’as pas le droit. Avançons, ensemble. »

Elle se cale un peu mieux sous son bras et referme sa main sur la sienne, ses doigts glissant entre les siens pour qu’il ne lui échappe pas. Un premier pas, ils ont juste besoin d’un premier pas pour que les autres suivent, les uns après les autres. Elle le sait, Lili. Elle le sait mieux que personne. Un seul petit pas.


Alec Sacabeu
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Apprenons à éteindre (Liliann) _



________________________________________ 2020-10-18, 10:41




Apprenons à éteindre



P
lus le temps passe, et plus Alec avait l’impression que la jeune femme était quelqu’un de familier. Cependant, dans sa brume de douleur il n’arrivait pas à arrêter son esprit sur une connaissance, ou une impression, juste il n’arrivait pas à stopper son flou, et ça même s’il essaie de plisser les yeux pour apercevoir quelque chose sur son visage. Il sentait sa main dans son dos, là pour le revigorer comme elle le pouvait. Il prenait appuie sur elle. Mais ses mains avaient envie de se placer sur elle pour voir qu’il ne pourrait pas la reconnaitre.

Bloquer sur son visage, il ne pouvait pas trouver son origine, son propriétaire alors que le visage bougeait, changeait, et ne rester jamais avec la même apparence. C’était compliqué alors il essayait encore de trouver un indice, dans la couleur de ses cheveux qui eux restait stable. Dans la manière qu’elle avait eu de les laisser lâcher ce matin. Peut être à son odeur qu’il essaya d’humer. Alors il ferma les yeux et se concentra sur sa voix. Le sang pulsant encore dans ses oreilles l’empêchaient d’entendre comme il le faudrait.

- pas l’hopital.

Il répéta la phrase malgré lui alors que la douleur dans sa tête lançait de l’électricité dans son corps. Il avait eu plusieurs coups de poings avant d’arriver à la dernière blessure. Il essayait encore d’écouter sa voix.

- Je te connais.

Il murmurait alors que ses mains attrapaient la jeune femme pour ne pas tomber en avant. Il sentait qu’il la connaissait. C’était une certitude, et il savait aussi que la jeune femme ne serait pas comme ça avec lui si elle était une cliente. Il enleva alors de son esprit les quelques clientes qu’il avait en brune, en plus de toutes les femmes blondes et rousses qu’il avait connu. Il eu un sourire alors qu’il sentait du sang dans sa bouche.

- pas moi ?

Il eu du mal à comprendre. Il n’était rien. Même à l’époque il n’était rien. Il n’était que le cheval de son histoire, et même pas plus connu que Maximus dans Raiponce. Il rit alors qu’il sentait le sang glissait entre ses doigts.

- Je sais pas qui tu es mais je ne vaut pas grand chose. Il suffit de demander.

Il était un bon coup, ça oui. Un dealer de drogue sympas, ça oui. Mais il n’était pas plus. Même ses frères n’ont pas réellement besoin de lui en réalité. Parce qu’il n’était pas réellement leur frère.

- J’habite dans une ancienne écurie que je suis en train de retaper, une peu plus loin à 7 minutes à pied.

Il était en train de rentrer chez lui pour dire toute la vérité … donc il savait ne pas être loin, et cela même si sa vision se voila d’un filtre gris qu’il n’arrivait pas à enlever.
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Apprenons à éteindre (Liliann) _



________________________________________ 2020-10-20, 13:54




Apprenons à éteindre



S
ans le moindre doute, Liliann ne tiendra pas longtemps, face à Alec. Chacun de ses mots lui donne envie de tendre les mains vers son visage, de lui dire qu’elle est bien là, devant lui, qu’elle va prendre soin de lui. Prendre soin de lui. Ses propres pensées lui arrachent une grimace dégoûtée. De qui peut-elle prendre soin, elle ? Peau d’âne n’est rien qu’un être vicié qui ne fait jamais rien de bien. Elle se contente de tâtonner, dans le noir, d’avancer au hasard. Derrière elle, sa route est tachée de sang. Du sang des autres. De son sang, également. De celui d’Alec, maintenant.

Si Lilli avait eu le courage d’intervenir plus tôt…

La brune chasse, d’un mouvement de tête, ces pensées. Elle doit se concentrer sur le blessé, essayer de comprendre ce dont il a besoin, d’évaluer, du mieux possible, l’étendue de ses blessures. Elle sait, au fond, qu’elle ne doit pas s’inquiéter seulement du sang qui imbibe ses vêtements, à peine retenu en lui. Fait-il une hémorragie ? L’information amène, dans son cœur, la panique. Elle sent l’air qui se bloque dans sa gorge et ses yeux noirs qui cherchent un signe, sur le visage d’Alec, de la gravité de la situation.

Elle ne voit, pourtant, que les souvenirs d’un passé lointain, écrit pour une princesse qui n’a jamais eu le droit à son prince charmant. Elle voit les signes de la maltraitance, ces signes qu’elle admirait, des heures durant, dans le miroir de sa chambre, soulevant les gros pulls qui cachaient ses ecchymoses. Plus récemment, Nahid a agi de la même façon, soulevant des vêtements plus légers pour faire apparaître, sur sa peau sombre, des marques plus faibles, faites dans l’excitation et non dans la colère. Elle voit un mal qui ne peut pas être guéri, qui restera ancré dans les chairs et laissera une cicatrice indélébile. Non pas sur le corps, mais dans l’esprit.

À nouveau, Liliann sent l’air brûler sa gorge, à l’instant où Alec affirme qu’il la connaît. Elle cherche, cette fois, un signe qu’il sait ce qu’il dit, qu’il en est assuré, qu’il va, bientôt, lui donner un nom que la brune n’a plus entendu depuis si longtemps. Heureusement, il n’en est rien. Elle comprend qu’il bluffe, qu’il essaie de s’en persuader lui-même, incapable de croire qu’une inconnue puisse l’aider. Ou une cliente. Liliann sait ce que c’est, elle est passée par les mêmes tourments. Sauf qu’elle sait, elle, reconnaître la moindre main tendue vers elle, dire avec certitude que, oui, ces doigts-là l’ont déjà touchée.

Une fois encore, Lili joue de sa maladie. Elle garde les lèvres serrées sur la vérité, hermétique. Elle ne veut pas l’avouer, lui dire qu’il la connaît comme peu l’ont connue, qu’il est, peut-être, le dernier à Storybrooke à se souvenir de Nahid. Elle ne veut pas lui rappeler ce qu’il a vu en elle, ce qu’elle a réveillé en lui et tenté, tant de fois, d’endormir, pour qu’il ne vienne plus à y penser. Elle a voulu lui faire croire qu’ils sont différents, qu’ils n’ont jamais rien eu en commun et que cela n’arrivera jamais. Face à la blessure, Liliann, elle-même, n’arrive plus à s’en persuader. Le monde s’écrase contre lui comme il s’est écrasé sur elle. Mais Lili est là pour l’aider à se relever et elle ne le lâchera jamais.

« Pas toi, affirme-t-elle, avec un peu d’autorité. »

Elle ne lui demande pas de comprendre, elle ne s’attend même pas à ce qu’il cherche à comprendre. Elle préfère qu’il oublie, qu’il laisse tomber un détail qui lui a échappé, à deux doigts de se griller, car la panique est un mal dont Liliann a du mal à se défaire, contre lequel elle ne sait pas lutter. Lili préfère qu’il oublie pour ne pas avoir à avouer ce qu’il doit penser, ce qu’elle sait qu’il pense, au fond de lui, car il est comme elle, elle est comme lui. Mais la sentence tombe et Alec ne peut s’empêcher d’enchaîner. Contre lui, Peau d’âne pince les lèvres sur la souffrance que ses mots réveillent, en elle.

« Je n’ai pas besoin de demander. Pas toi, pas dans la rue, c’est tout. Ne cherche pas à comprendre ce qui te dépasse. Pas grand-chose, c’est déjà mieux que rien. Tout le monde mérite d’être sauvé. »

Tout le monde sauf elle, mais Peau d’âne se ferme sur sa vérité. Elle ne dit rien et se contente de se concentrer sur le premier pas, le tout premier pas qui leur permettra d’enchaîner sur les suivants. Elle sait que tout se joue sur ce pas-là. Celui-ci et aucun autre. Elle le sait, tout comme elle sait que le plus dur est de se relever. Ensuite, le menton se dresse seul, le dos se remet droit, le sourire revient tromper les vivants.

« On y va. »

Liliann n’a pas besoin de plus pour savoir de quelle maison il parle. Elle connaît la ville sur le bout des doigts, parfois perdue entre les souvenirs d’autrefois et le présent, mais les choses ne changent pas tant. Elle sait où se trouve l’écurie pour l’avoir évitée, des dizaines de fois, incapable de faire face au souvenir des animaux, entre ses clôtures. Lili n’est toujours pas curée de sa peur de faire du mal au règne animal, peu importe les efforts de son patron pour la rassurer avec ses chats.

« Un premier pas, allez. »

Elle ne lui demande pas vraiment son avis, en vérité, alors que Peau d’âne, sous l’épaule d’Alec, pousse le blessé à avancer. Même aussi petite que ce qu’elle paraît, entre les bras d’un homme aussi grand, Lili reste plus forte qu’on ne le croit, dans son apparence de porcelaine fissurée. Alors, ils font un premier pas et, comme elle le soupçonnait, les autres s’enchaînent. La brune ne parle plus, concentrée sur le trajet, sur les obstacles qu’elle lui indique tout bas et qu’elle évite le plus possible, tout en coupant au plus court pour rejoindre l’ancienne écurie.

Jusqu’à ce qu’elle se dresse devant eux.

Liliann a un serrement au cœur, en entrant dans la propriété privée. Elle se détourne des souvenirs des chevaux, dans les prés, et se concentre sur la porte qu’elle ouvre devant eux. Le poids d’Alec, sur son dos, commence à peser. Même elle, forte d’une force insoupçonnée, commence à faiblir. Heureusement, ils sont arrivés et Lili fait glisser le grand brun dans un canapé. Elle l’allonge délicatement, sans lui laisser le temps de protester, et pose une main sur sa joue, tandis qu’elle s’inquiète de son état de fièvre et de fatigue.

« Je vais chercher de quoi te soigner, ne bouge pas d’un pouce, s’il te plaît. »

Elle n’a pas la moindre autorité, Peau d’âne, mais son désespoir parle pour elle. Elle n’attend aucune réponse pour disparaître à toute vitesse et fouiller les tiroirs les plus susceptibles de refermer ce dont elle a besoin, avant de revenir près de lui, chargée de choses et d’autres. Liliann s’agenouille, alors, à côté du canapé et échappe un petit « désolée », tandis qu’elle plonge les ciseaux dans le t-shirt d’Alec et le coupe sans la moindre hésitation.

La vue du torse musclé ne l’intéresse pas. Elle s’inquiète, aussitôt, des ecchymoses des coups, puis de la plaie ouverte, sur son abdomen. Il n’y a plus qu’à essayer de tout nettoyer et soigner, de ses mains douces de professionnelle et de ses doigts fins de pianistes. La concentration avale toute sa panique et Liliann se met au travail, sans hésiter.

Elle aura tout le temps de craquer quand il sera, enfin, tiré d’affaires.

HRP : Je sais pas trop ce que tu avais prévu, donc je mets ça comme ça, mais tu me dis ♥ Si jamais Alec est plus ou moins K.O., il peut très bien se réveiller soigné, et Lili qui s'est endormie (ou pas, comme tu veux) en attendant qu'il revienne à lui Apprenons à éteindre (Liliann) 1574146564 Apprenons à éteindre (Liliann) 1574146564 (oui, à moitié par terre, en lui tenant probablement la main Apprenons à éteindre (Liliann) 3392629739)


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Apprenons à éteindre (Liliann) _



________________________________________ 2020-11-02, 17:14




Apprenons à éteindre



I
l savait qu’il la connaissait. Et c’était cette pensé qui l’animait et le faisait se mouvoir pour le moment. Il la connaissait et il n’arrivait pas à mettre la main sur son identité, comme s’il ne pouvait pas l’attraper à travers un effet d’optique de la lumière et qu’elle se trouvait en faite, bien plus loin que ce qu’il ne pensait. Il avait pu reconnaitre Preminger à sa démarche. Elle, il pourrait la reconnaître aussi, d’une manière ou d’une autre. Il le savait.

Mais son état était telle qu’il ne serait même pas sur de reconnaître un être humain d’une vache, et ça l’énerver. Pas toi qu’elle lui répéter … Pourquoi pas lui ? Pourquoi est ce que quelqu’un aurait quelque chose à faire de lui. Qui était elle ? Et c’était les pensées qui tambouriner dans son crâne alors que la migraine des coups faisait des cymbales. Il l’écoutait. Buvait ses paroles.

- Me parlais-tu autant avant ?

Il avait l’impression que les paroles n’étaient pas ce qui l’aiderait à trouver qui elle est. Comme si c’était nouveau pour elle d’avoir tant de parole à son égard, qu’à l’époque elle ne lui parlait pas autant, ou différemment. Il rit de « mériter d’être sauver ». Ce n’était pas réellement la vérité, il ne méritait pas d’être sauver. Il le savait. Qui pourrait bien penser honnêtement l’inverse ? Il se laissa porter alors que son cerveau en ébullition demander plein de chose à son esprit. Il se laissa faire comme un pantin, il essayait de la voir de forcer ses yeux à voir. Mais il n’y arrivait pas. Il se laissa tomber, bouger, marcher. Il se laisserait rouler dessus dans l’état actuel des choses parce qu’il était trop occupé à vouloir découvrir qui elle était.

Alors qu’il pensait encore découvrir qui elle était, il sentit une douleur aigu. Il ne voulait pas tomber dans les pommes. Il refusait de tomber dans les pommes et risquer qu’au réveil elle ne soit plus là.

- Ne disparais pas ok ?

Il attrape son poignet alors qu’il se sentit tomber dans l’insconcience… Mais il refusait de perdre cette femme, il ne voulait pas alors qu’il n’arrivait toujours pas à mettre un nom sur sa présence à ses côtés.

Il se réveilla plus tard alors qu’il entendait le silence. Ses yeux s’ouvrirent sur un monde presque noir, alors qu’il observa les alentours. D’abord, il sentit à nouveau la douleur, puis quelque chose de chaud dans sa main. Il tourna la tête pour y voir l’inconnue, assise à moitié sur le sol. Il souffrit de devoir bouger, mais il essaya de la ramener sur le lit, où elle serait mieux.

D’abord il glissa le long du lit pour se mettre sur le sol à ses côtés, puis il essaya de se lever sans succès. Il s’approcha de l’inconnu la main toujours dans la sienne. Il ne savait pas quoi dire… une blague pour la réveiller ? En mode « Belle au bois dormant, si tu ne te réveilles pas je vais devoir t’embrasser » ou en mode « merci de m’avoir sauvé la vie » ? Il ne savait pas et essaya de se relever en réfléchissant.

HRP - Il a toujours la main dans la sienne certainement qu’elle se réveillera mais tu peux choisir si c’est quand il descend du lit ou si quand il la porte pour la mettre sur le lit



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________________________________________ 2020-11-09, 08:21




Apprenons à éteindre



P
aeau d’âne se concentre tant sur la vie qu’elle essaie de sauver, qu’elle ne cède pas à la panique, ou essaie de ne pas y goûter, à l’instant où elle comprend qu’il la quitte pour rejoindre le monde de l’inconscience, le noir complet, le sommeil qui ne repose pas et les rêves qui n’existent pas. Elle connaît ce monde-là, Liliann, même si elle n’en a jamais rien dit à personne, plongée dans un mutisme tout à elle, un coup de censure noire passée sur son passé. Ses absences, à elle, n’ont jamais duré longtemps, mais elle sait.

Évidemment, elle n’a pas répondu à Alec, consciente que la réponse pourrait le mettre sur une piste qu’elle ne veut pas lui offrir. Elle se complaît dans son anonymat, consciente qu’il vaut mieux pour lui, pour elle, qu’ils ne se connaissent pas, qu’elle soigne celui qui fut son mentor et qu’elle disparaisse, comme un mirage insaisissable, une image un peu floue qui n’a jamais existée que pour lui. Une idée alléchante qui évitera, à Alec, la culpabilité qu’elle lui devine avant même d’y avoir goûté. Cela aussi, elle le sait. Car, à l’instant où ses yeux noirs se relèvent sur le blessé, Lili se sent coupable, criminelle, et elle ne peut pas lutter contre ce sentiment.

Les doigts, sur son poignet, lui sapent, un instant, sa respiration. En apnée, Liliann se force à ne pas le regarder, à garder les yeux braqués sur la blessure, le coup de lame qui aurait pu être fatal. Elle a très envie d’appeler les secours, de demander de l’aide aux personnes compétentes pour le sauver, mais elle n’en fait rien et reprend une grande inspiration quand le brun la quitte pour les bras de Morphée. Pour lui, elle n’appellera pas la police, ni l’hôpital, ni qui que ce soit d’autre.

Puisqu’elle n’a, au final, plus besoin de s’inquiéter de ces yeux sombres qui cherchent, sans cesse, un signe de qui elle est, pour comprendre ce qui ne doit pas être compris, Lili peut se concentrer sur la plaie. Elle garde, tout de même, un œil sur sa respiration, sur la cage thoracique qui se soulève, lentement, à l’affût d’un signe du mal qu’elle lui fait. Et si elle aggrave sa situation, plutôt que de le sauver ? Pourra-t-elle survivre avec, sur la conscience, la mort d’un homme en plus de celle de son propre enfant ?

Néanmoins, Liliann n’abandonne pas. Butée, incapable de reculer, elle s’acharne sur la blessure, avec un soin, une précision qu’elle ne se connaissait pas. Heureusement pour lui, celle qui fut mère sait coudre et recoudre, retrousser un pantalon sur un revers pour raccourcir sa longueur, resserrer les trous, dans les vêtements, dus aux nombreuses chutes d’une petite princesse aux cheveux plus sombres que les ténèbres. Ses gestes sont lents, calmes, ses mains ne tremblent pas, ses doigts le touchent à peine. Elle referme la plaie, nettoie sa peau salie par son propre sang, applique une épaisse compresse et hésite, les doigts pincés sur le bandage trouvé dans la boîte.

Si elle ne le momifie pas sur place, un peu plus que nécessaire pour s’assurer que rien ne se rouvre, c’est seulement parce qu’elle sait qu’elle ne pourra pas passer les bras sous le blessé, qu’elle pourrait risquer de le réveiller ou d’aggraver les choses elle-même. Alors, Liliann abandonne ses affaires à côté d’elle et s’empare, plutôt, de la grande main d’Alec. La panique revient avec la fraîcheur de ses doigts qu’elle frotte un peu, sans y penser, pour les réchauffer. Elle ne sait plus, elle-même, comment elle fait pour ne pas craquer, maintenant qu’il n’y a plus personne pour la regarder.

Assise à même le sol, appuyée sur le lit, à côté d’Alec, Liliann ne lâche pas cette main, pour s’assurer qu’il va bien, alors qu’elle se laisse, soudain, emporter par la fatigue causée par tous ces sentiments qui continuent, sans cesse, de remuer au fond d’elle. Le calme l’emporte avec elle et Peau d’âne sombre, à son tour, dans un sommeil qui ne la reposera pas, qui ne la repose plus depuis longtemps, déjà.

Elle se réveille en sursaut, Peau d’âne, arrachée de ses cauchemars habituels par une grande inspiration qui gratte le long de sa gorge et lui brûle l’œsophage. Elle s’extirpe de ces souvenirs qui la font frissonner et se tourne vers l’homme, à ses côtés, sans le voir vraiment. Ses yeux noirs sont tournés sur les bribes traumatisantes qui remuent dans son esprit et il lui faut quelques secondes, quelques battements de cils, pour revenir à la réalité.

« Qu’est-ce que tu fais… souffle-t-elle, tout bas, en tendant une main vers l’épaule d’Alec pour l’empêcher de bouger. Tu ferais mieux de rester couché. »

Lili sourit un peu, à peine, de ce sourire tout à elle qu’il ne peut pas voir sur ses lèvres. Ce sourire qui cache, bien mal, l’inquiétude de la brune à son égard. Elle a peur que les mouvements ne tirent sur les fils, ne rouvrent la plaie béante, ne le précipitent, à nouveau, dans l’inconscience. La deuxième fois est toujours plus dangereuse que la première et Liliann sent ses limites se rapprocher, son pied se poser sur la frontière et hésiter à glisser, à la faire craquer une bonne fois pour toutes, égoïste, pour se libérer de la pression sur ses propres épaules.

« Tu dois rester calme, ne pas bouger, reprendre des forces. Tu as perdu beaucoup de sang, il te faut du temps pour le renouveler. Je vais te préparer à manger. Reste dans le lit, s’il te plaît. »

Elle ne lui demande pas vraiment son avis, à Alec, au sujet de la nourriture. Liliann sait qu’un bon repas l’aidera à s’en remettre, à reprendre l’énergie nécessaire pour se lever et cicatriser. Elle sait qu’il faudra le forcer, qu’il n’aura pas envie de manger, pas plus qu’elle n’en avait envie, à l’époque. Mais elle sera là pour le forcer, comme personne ne l’a jamais forcée, pour l’aider à se relever, à oublier ce qu’il s’est passé. Bientôt, il ne restera qu’elle pour s’en souvenir comme du jour-même, une image si vivace qu’elle aurait, sans cesse, l’impression de la voir se jouer devant elle, de se revoir tendre des mains impuissantes et, surtout, d’entendre la bagarre sans oser agir, empêcher l’irréparable d’arriver. Elle aurait pu intervenir, mais elle ne l’a pas fait et elle sent, au fond d’elle, qu’elle ne le ferait jamais, bloquée sur ses traumatismes.

« Tu ne mourras pas aujourd’hui… »

L’affirmation tombe entre eux autant pour la rassurer elle que lui. Elle sent, dans la chaleur de la main qu’elle tient toujours dans la sienne, que l’homme reprend des forces, qu’il s’en remettra, qu’il pourra, bientôt, continuer d’avancer. Alors que Lili, elle, ne peut plus résister. La pression retombe soudain sur ses épaules et elle ploie l’échine sur la culpabilité, l’impuissance, la panique qui l’ont étreinte, maintenue à la surface pour mieux, désormais, la faire plonger loin, très loin dans les flots. Et les flots viennent s’épandre sur ses joues, en petites gouttelettes translucides, qu’elle n’ose pas chasser, sur sa peau sombre, pour ne pas indiquer leur présence à Alec. Avec un peu de chance et beaucoup de déni, Lili se dit qu’il ne s’en rendra pas compte, qu’il passera à côté et se contentera de faire ce qu’elle lui demande sans la moindre autorité. C’est mieux ainsi.

HRP : J'ai voulu être sympa et te laisser, enfin, une occasion de reconnaître Lili Apprenons à éteindre (Liliann) 479813545 Je pense qu'on peut partir du principe qu'elle a toujours sa manière un peu bizarre à elle de se réveiller, après une grande inspiration et avec un temps de "latence" pendant lequel elle n'est pas vraiment là et se contente de cligner des yeux, puis de revenir au présent. Maintenant, c'est à toi de voir si Alec a déjà vu Nahid se réveiller Apprenons à éteindre (Liliann) 1574146564


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________________________________________ 2020-11-24, 12:10




Apprenons à éteindre



A
lec était donc réveillé et avait « glisser » le long du lit pour être à côté de l’inconnue… une inconnue qui se réveilla en sursaut d’un coup. Il l’observa alors que cette façon de se réveiller se …. « Mis en parallèle » à un vieux souvenir qu’il avait. Il secoua une fois la tête… peut être avait il rêvé, c’était pas impossible… mais entre la voix et ça ? Il réfléchit sur les possibilités d’avoir « rencontré » hors de SB pendant les faux souvenirs une personne qui était en effet de SB. Il avait la tête qui tourne … et il ne pouvait que faire un oui de la tête quand elle lui dit qu’il aurait mieux fait de rester coucher.

- Ouais …. Coucher, mais toi tu es sur le sol. Donc si tu y es j’y suis.

Il grimaça alors qu’il s’approcha de son visage pour essayer d’en voir des contours qui ne faisaient que fluctué. Il fit une tête agacée. Il avait des idées… une en réalité qui cognait contre sa tête et ne voulait pas s’enlever, mais comment le prouver. Avec une impression ? Il ne pouvait pas se fier qu’à ses impressions …

- J’aime pas.

Dit il en bougonnant. Il n’aimait pas ne pas bouger. Il n’aimait pas rester stoïque alors qu’il y avait un mystère qu’il pouvait effleurer du bout des doigts. Le cul sur le sol, il observait la jeune inconnue à ses côtés… Il était presque sur de ce qu’il était sur, mais un coin de sa tête lui disait qu’il ne ferait mieux pas d’y penser. Nahid était un souvenir douloureux, comme un couteau planté dans son dos qui ne l’avait jamais quitté. Ce qu’il avait fait, il ne se le pardonnerait jamais. Il voulu se relever, faisant pression sur la douleur… il pouvait rester à ses côtés le temps qu’elle fasse à manger…

Il ne savait pas s’il rêvait ou pas… si la personne à ses côtés était son amie ou non, mais il savait reconnaître des larmes quand il en voyait. Flou et se dispersant sur des formes de joues différentes à chaque seconde, mais ils pouvaient les voir. D’une main, il prit la joue de la jeune femme et en essuya les tracas.

- J’aime pas plus les larmes. Ne pleures pas. Je ne vais pas mourir aujourd’hui.

Même si au fond, Alec s’en fichait, aujourd’hui demain ou dans 10 jours, cela serait pareil pour lui, mais il n’avait pas envie de mourir alors qu’elle, elle avait tout fait pour le garder en vie. Il essaya les larmes, et dans une tranquille douceur il s’approcha d’elle et la prise dans ses bras. Il fit attention qu’elle n’aie pas de contact avec la zone de sa douleur, mais il savait qu’elle ferait attention elle aussi.

Il était sur maintenant, et cette certitude lui faisait bien plus de mal que d’être poignardé dans le ventre ou bien écartelés. Il savait qui elle était. Sa douceur et son humeur n’appartenaient qu’à une personne. Sa voix collait à son idée. Ses gestes aussi… et le fait de ne pas le voir mourir. Nahid avait été son amie dans une certaine mesure un peu étrange. Il avait été son mentor pour des choses que personnes ne voudraient apprendre ainsi …. Mais il savait qu’hormis elle, peu de gens auraient eu fait cas de sa mort. Ses frères certainement… mais ses frères étaient des hommes et pas elle. Logique.

- Dès que tu te sens mieux, allons faire à manger.

Dit il alors qu'il n'avait toujours pas désseré ses bras autour de la jeune femme.

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________________________________________ 2020-11-26, 09:55




Apprenons à éteindre



A
u fond d’elle, une Nahid veut crier au monde qu’elle est toujours là, qu’elle n’a pas disparu, qu’elle a bien existé, au moins pour elle, au moins pour lui. Elle veut remonter à la surface, retrouver le confort étrange de bras qui n’ont, pourtant, eu aucune envie de ce qu’ils lui ont fait. Mais Nahid n’en a rien à faire. Nahid n’a jamais connu, de toute sa vie, une douceur comme la sienne, une tendresse comme la sienne, un attachement comme le sien. Un miroir dressé entre elle et lui, un reflet qu’ils trouvent, de l’un et l’autre, dans les yeux de l’autre. Il est elle autant qu’elle est lui et ce constat, aussi douloureux et déchirant qu’il soit, lui a toujours fait un bien qu’elle ne soupçonnait même pas. Pour la première fois de sa vie, elle pouvait dire qu’elle avait trouvé quelqu’un qui la comprenait, qui ne la jugerait pas, jamais. Quelqu’un qui pouvait, en toute objectivité, lui dire si elle est victime ou coupable.

Liliann la muselle comme elle a toujours museler le moindre sentiment, depuis qu’il n’y a plus personne pour les recevoir, les accepter et les garder. Elle garde les lèvres fermées sur la vérité, essaie de se persuader qu’il ne pourra jamais la reconnaître, voir sur son visage un visage qu’il ne voit pas, qu’il n’a jamais vu et qu’il ne verra jamais de sa vie. Une chose qui peut faire enrager les autres, mais que Lili a, au final, toujours apprécié chez lui. Plus encore maintenant que Peau d’âne s’est réfugiée sous sa peau, qu’elle en gratte la surface pour lui rappeler qu’elle a été, autrefois, quelqu’un d’autre, si loin de ce qu’elle est aujourd’hui.

La brune prend une grande inspiration, cligne une fois des paupières, sans savoir ce qu’elle doit répondre à l’homme grognon. Doit-elle se glisser dans le lit pour qu’il l’y rejoigne, accepte de rester allongé et de ne plus bouger ? Ce n’est pas elle que cela dérangera, en vérité. Lili ne voit pas le problème, persuadée depuis longtemps, déjà, de n’être plus qu’un déchet que l’on jette avec les autres, rien de plus intéressant qu’une possibilité, comme un trophée qu’il suffit de prendre puis d’écarter. Elle ne s’inquiète pas des autres, de ce qu’ils pourraient lui faire, alors pourquoi s’inquiéterait-elle de lui ?

« S’il n’y a que ça, je peux m’allonger avec toi, avoue-t-elle, du bout des lèvres. Mais tu dois faire attention. »

Elle ne dit pas, Peau d’âne, que la seule place qu’elle mérite est celle-ci, au pied du lit, assise à même le sol sans s’inquiéter de se salir. Elle pourrait dormir là, par terre, dans la rue, même. Quelle différence cela fait-il pour quelqu’un comme elle ? Le monde ne peut plus la salir plus qu’elle ne l’est déjà, elle ne se sent plus touchée par quoi que ce soit. Il ne reste que la vie des autres qui la remue, la force à s’accrocher un peu, à attendre tout en se mouvant, à s’incruster, quelques temps, dans la journée d’Alec avant de le quitter. De l’abandonner sans jamais rien lui avouer. C’est ce qu’il y a de mieux pour lui, pour elle, pour eux.

Il n’aime pas ne pas bouger et l’information la force à pincer les lèvres, sans savoir ce qu’elle doit répondre. Peau d’âne est tout l’inverse, bloquée dans sa léthargie, dans ses longues minutes d’immobilité, à ne plus laisser, comme signe de vie, qu’une respiration discrète entre ses lèvres. Elle peut comprendre le besoin de vivre, de remuer, de ne pas laisser les racines du monde s’enrouler autour des chevilles pour le maintenir, comme elle, suspendue en plein mouvement, incapable de le terminer. Mais que peut-elle dire, contre cela ? Lili ne veut pas qu’il bouge, ne veut pas prendre le risque de rouvrir la plaie sur son ventre. Elle ne veut pas le voir sombrer une nouvelle fois. Elle ne résisterait pas.

« Tu ne dois pas. »

Elle ne sait pas quoi lui dire d’autre qu’une vérité, offerte avec l’inquiétude qui lui crève le cœur, lui bouffe le ventre. Elle sait, pourtant, qu’il ne le fera pas, qu’il sera plus têtu, qu’elle capitulera. Liliann ne sait que dire oui, sans s’imposer. A-t-elle jamais su s’imposer ? L’a-t-elle, un jour, voulu ? Elle se laisse porter au gré des autres, d’un côté puis de l’autre, sans s’inquiéter de ce que l’on peut bien lui demander, exiger d’une femme comme elle. Même si elle veut lui ordonner de rester tranquille, de ne plus bouger, d’attendre que les choses se calment, elle n’en pas l’autorité.

Peau d’âne n’a même plus la force de faire semblant, alors que les larmes échappent à ses paupières et roulent sur ses joues. Elle veut les chasser, les faire disparaître à jamais, jurer qu’elles ne sont rien d’autre qu’un excès d’eau, un besoin de l’évacuer qui n’a rien à voir avec lui, avec la peur qu’il a soufflée en elle, sans même s’en douter. Elle reste immobile, essaie de se persuader qu’il ne se rendra compte de rien, comme l’aveugle qu’il n’est pas et n’a jamais été.

La main d’Alec se pose sur la joue de Peau d’âne qui ne peut plus faire semblant de sourire, de ne pas s’inquiéter. Il chasse ses larmes qui sont, si vite, remplacées par des dizaines d’autres, hydre immortelle qui, sans cesse, se multiplie. Elle a tant envie de l’écarter, de lui dire de ne pas la toucher, de ne pas laisser sa crasse salir celui qu’elle a tant estimé, celui qu’elle a aimé comme quelqu’un qui ne sait plus aimer, avec l’affection de l’ami, du collègue, et le détachement de celui qui sait qu’il disparaîtra, qu’il ne sera pas toujours là. Et il est parti, comme tous ceux que Liliann a laissé derrière elle, sans se retourner.

Puis les bras se referment sur elle et Lili n’a plus la moindre barrière pour garder contenance, faire semblant de ne pas le connaître, de n’avoir qu’une gentillesse désintéressée, une inquiétude naturelle pour le monde entier. Elle glisse ses mains dans son dos, referme les doigts sur sa peau nue et se trouve une place à elle, contre lui. Là où elle dérange le moins possible, sans toucher à sa blessure, avec la délicatesse de Peau d’âne et, pourtant, la détresse de Liliann. Un mélange étrange qui la force à s’accrocher à lui plus fort qu’elle ne l’a jamais fait, tout en gardant la douceur d’une brise, d’un fantôme qui n’a jamais vraiment été là.

« Et si je ne me sens jamais mieux ? »

Sa voix n’est qu’un souffle qui s’écrase sur l’épaule de celui qui a été, à un moment étrange de ses souvenirs, le pilier auquel se raccrocher, le soutien sur lequel prendre appui pour continuer d’avancer. Le seul, sans doute, auquel elle n’a besoin de rien dire pour qu’il comprenne, qu’il voit, dans son regard, qu’il est comme elle. Certainement l’unique homme, au monde, qui peut savoir que Liliann n’est pas pessimiste, seulement réaliste. Elle est si enfoncée dans ses passés, dans ses traumatismes, qu’elle ne peut plus en sortir. Elle peut, à peine, sortir la tête de l’eau, mais pas s’arracher aux flots.

« Reste allongé, s’il te plaît. »

La brune force un peu, à peine, sur les épaules d’Alec pour lui demander de la lâcher. Elle veut s’écarter, réinstaurer une distance naturelle entre elle et lui, entre le monde et elle. Elle ne veut pas que ses larmes salissent le blessé, que sa proximité réveille celui qu’elle a, toujours, cherché à endormir, à recaler loin, très loin dans le cœur de son mentor sans jamais y arriver. Mais elle n’a aucune force, dans les mains, et ne cherche pas plus à se détacher.

« Je suis désolée, lâche-t-elle, sans préciser pour quoi. »

Pour tant de choses, en vérité, qu’elle ne peut pas lui avouer. Pour avoir voulu croire qu’il n’existe pas, qu’il n’est qu’une invention, un souvenir écrit dans son esprit. Pour ne pas avoir cherché la vérité plus tôt. Pour ne pas avoir su intervenir au bon moment, bloquée sur son bout de trottoir, à écouter les bruits de la bagarre, des coups portés dans son crâne. Pour lui cacher celle qu’elle est, sans avouer la vérité, persuadée qu’il vaut mieux qu’il ne retrouve jamais Nahid, qu’il se contente de l’oublier. Pour ne plus savoir comment le lâcher, désormais.


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