« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Elle pourrait être celle qu’elle voulait être. Une information qui ne manqua pas de se planter dans son cerveau et de tourner, tourner, tourner encore. Que voulait-elle être ? Shannon n’avait jamais pensé à ce qu’elle voulait, seulement à ce qu’elle pouvait faire et devenir. C’était dans cette optique qu’elle était devenue légiste. Parce qu’elle le pouvait. Tout comme elle aurait pu écouter ses parents et finir dans la police. S’infiltrer dans les réseaux criminels dans l’espoir de les briser de l’intérieur. Ce qui n’arrivait jamais. Au fond, ses parents étaient de gros imposteurs.
Si elle n’était ni de la police, ni légiste, que pourrait-elle faire de sa vie ? Shannon n’en avait pas la moindre idée. Elle ne faisait rien de sa vie, en vérité. À part glander chez elle et disséquer des cadavres… Non, rien. Pas de hobby, pas d’envie. Seulement le silence de son appartement et le froid de son laboratoire. Les pleurs des familles brisées, le son des pas du voisin du dessus. Rien d’autre que rien. Une vie qui n’en était pas vraiment une, parce que Shannon refusait de « croquer la vie à pleines dents » alors que le monde était à feu et à sang, et qu’il suffisait d’un pas, dans la rue, pour risquer sa vie au prochain tournant.
S’il la ramenait sur le rivage, elle serait celle qu’elle voulait : celle qu’elle était déjà. Shannon ne changerait pas. C’était ainsi qu’elle vivait, elle ne voulait pas vivre autrement. Ou elle ne savait pas vivre autrement, peut-être, mais elle était un cas désespéré. Il valait mieux que les autres passent leur chemin sans tenter de l’aider. Elle ne voulait pas être aidée, de toute façon. Elle était mieux ainsi. Anders lui-même aurait vite fait de l’oublier, quand elle partirait, le lendemain, pour affronter bien en face celui qui voulait la tuer.
Car Shannon ne reculerait pas.
S’il y avait bien une chose qu’elle ne ferait pas, c’était cela. Peut-être était-ce de la folie, de l’inconscience ou de la bêtise, mais elle refusait de se laisser dicter sa vie par d’autres. Shannon n’était pas femme à succomber à la peur. Elle relèverait le menton, refermerait les doigts sur son scalpel et prouverait qu’il lui en fallait plus pour flancher. Ils ne l’avaient pas tuée. C’était elle qui avait gagné. Pas l’inverse.
Une pensée qui, bizarrement, la calma un peu. Ce qui lui permettait, surtout, de ne pas penser que la présence du tueur, dans son dos, la rassurait et la détendait assez pour dormir. Elle préférait se plonger dans le déni et jurer que ce n’était pas grâce à lui, seulement grâce à sa détermination sans faille. Elle reprendrait son travail, sa petite vie. Elle retournerait faire comme s’il n’était rien arrivé. Peu importait ce que ça lui coûterait. Les insomnies, les frayeurs au moindre bruit. Shannon ferait semblant d’être intouchée et intouchable.
Ses rêves lui prouvèrent qu’elle pourrait berner le monde, mais qu’elle ne pourrait jamais se berner elle-même. Ses cauchemars la ramenèrent dans l’appartement, plaquée contre le mur par les mains de son adversaire, balancée contre la table, par terre. Elle bondit, une fois, dans le lit, réveillée en sursaut par un coup violent, porté à son crâne. Un coup qui n’avait rien à voir avec l’intrus de cette nuit. Un coup qui remontait loin, très loin dans son esprit et la laissait figée, les yeux fixés dans le vide, à ne plus savoir ce qu’elle pouvait faire pour échapper à se souvenir.
Se recaler bien mieux tout contre le tueur fut la seule solution qu’elle put trouver. La chaleur d’Anders, la puissance de ses bras reformèrent le lien avec la réalité et permirent à Shannon de sortir de son passé. Elle se rendormit pour ne plus se réveiller qu’au matin, bien plus tard que la brune n’en avait l’habitude. Elle était, elle, du genre à se lever à l’aube, même si elle ne faisait pas grand-chose de ses journées. Là, elle n’eut pas besoin de regarder l’heure (ce qu’elle ne pouvait pas faire de toute façon) pour sentir qu’il était au moins 8 heures.
La première chose qu’elle fit, fut de lever une main pour s’assurer, un peu bêtement, qu’Anders la tenait toujours. Son doigt frôla à peine la peau du tueur, mais il ne réagit pas du tout. Même pas un frissonnent ou un tic nerveux. Rien. Alors, la brune se retourna très lentement, entre ses bras, pour lui faire face et constater qu’il s’était, lui aussi, endormi.
Si voir son protecteur pioncer aurait dû l’inquiéter, ce fut plutôt l’inverse. Shannon comprit que seule la certitude d’être en sécurité pouvait permettre à Anders de se laisser aller à quelques heures de sommeil. Elle ne l’imaginait clairement pas faire la grasse matinée tous les matins et se doutait qu’il ne tarderait pas à se réveiller. Elle ne pouvait, donc, pas passer à côté de l’occasion. Elle devait en profiter.
La brune fit la première chose qui lui traversa l’esprit : elle leva une main et posa les doigts sur le tatouage de dragon, pour en dessiner les traits noirs, ses yeux sombres braqués sur le visage endormi du tueur. Ainsi immobile, les paupières fermées, alors qu’il ne pouvait plus la fixer comme il le faisait, elle lui trouvait, enfin, quelque chose d’autre qu’une simple symétrie et une bonne proportion de visage. Quelque chose de vivant, certes (Shannon restait Shanon), mais surtout quelque chose d’attirant. Ce qui n’arrivait jamais.
– Bonjour, souffla-t-elle, quand il ouvrit les yeux. Sur le ventre.
Oui, Shannon avait décidé de ne pas lui laisser le temps de se réveiller totalement, afin qu’il ne soit pas en état de lui dire non. Il avait promis, de toute façon, et sa nuit agitée n’avait pas forcé la légiste à oublier. Elle y tenait, comme elle le lui avait avoué et il pourrait voir, dans son regard, qu’elle n’abandonnerait pas l’affaire. C’était, presque, une urgence médicale, au point où le dos du tueur était bloqué de partout. Et elle savait qu’à la fin, il ne pourrait que la remercier. Il en avait vraiment besoin.
Et Shannon, aussi, en avait besoin pour ne plus penser au cauchemar qui l’avait réveillée.
La brune fut agréablement surprise de le voir obéir sans ronchonner, après l’avoir fixée un temps. Au moins, ça leur éviterait un dialogue de sourd et une perte de temps inutile. Shannon attendit donc qu’il s’allonge correctement pour se relever dans le lit et s’étirer un peu. Puis elle regarda le dos d’Anders et le t-shirt qui, évidemment, gênait absolument le travail de la légiste qui, sans crier gare, enjamba le tueur pour prendre position au-dessus de lui. Elle s’assit peut-être un peu sur ses jambes, oui, mais tant pis pour lui.
– Tu bouges pas, tu me laisses faire. De toute façon, si tu bouges…
Shannon appuya sur le bas de son dos, là où il ressentirait une petite pointe de douleur. Rien de mal, en vérité, et qui le détendrait quelques secondes après. En attendant, la brune tira le bas du t-shirt vers le haut pour le remonter jusqu’à ses aisselles. Elle ne le forcerait pas à l’enlever, mais elle ne pouvait pas le masser s’il restait totalement habillé.
– Détends-toi et fais-moi confiance. Si tu t’endors, ça me va.
La voix froide de Shannon tombait un peu moins sèchement, entre eux, mais elle avait, tout de même, assez de force pour exiger, et non pas demander. Tout comme elle ne demanda pas avant de poser les mains sur son dos et de glisser les doigts sur sa peau. Elle massa doucement, parfois en appuyant plus fort, pour une pointe de douleur qui partirait vite et laisserait, derrière elle, la sensation bienfaisante de relaxe, enfin. Elle ne s’arrêta qu’une poignée de secondes, alors que la vue du téléphone d’Anders, juste à côté de lui, dans le lit, lui donna une drôle d’idée.
Finalement, ce n’était peut-être pas une bonne idée de lui faire confiance…
Shannon s’empara du petit appareil, continua son massage d’une main de maître et alluma l’écran sur la conversation SMS d’Anders et Jason. Elle ne lut pas les messages, non. Elle n’était pas là pour espionner. Elle se contenta d’appuyer sur les pièces jointes, sur l’icône de l’appareil photo et de capturer une photographie tout pile cadrée comme il le fallait. Ce qui voulait dire qu’à l’image apparaissait le dos nu d’Anders, la main de Shannon sur ses muscles et ses jambes nues à elle de chaque côté de ses hanches. Une photo qu’elle accompagna d’un petit « dernier round » affublé de smileys presque innocents.
– Un bon début pour qu’il te fiche la paix quelques mois.
La légiste posa le téléphone près de la tête d’Anders et reprit aussitôt son massage. Ce qui était un bon moyen pour éviter qu’il se rebiffe et décide qu’elle venait de faire une connerie. Sans doute, oui. Mais elle était sûre que ça lui retomberait dessus à elle, pas à lui. Et elle était prête à faire du pâtée de Jason.
S et S Kamiya
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Personnage abandonné
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Le calme d’Anders n’était pas feint. Quand il dormait, il ne rêvait pas, il ne pensait pas. Si la jeune femme avait l’habitude de vivre avec les morts, le sommeil d’ Anders ressemblait plus à la mort qu’autre chose. Il ne bougeait pas dans son sommeil, raide. Il ne respirait que ce qu’il fallait. Il avait apprit à faire un vide total dans son esprit et à ne plus avoir de pensée que le néant. C’était étrange comme sensation. Il savait qu’il avait dormi quand il ouvrit les yeux, et mais il avait l’impression de n’avoir que battit des paupières.
Il sentait le contact de la jeune femme sur son dragon. Il se demandait ce qu’elle pouvait bien lui trouver. Tout le monde le trouver … juste là … il ne savait pas ce qu’elle faisait à le toucher ainsi, mais il ne disait plus rien. Son contact était presque rassurant pour un homme qui n’oublie jamais qu’on a besoin de rien pour tuer une autre personne.
Ouvrant les yeux sur elle, il sourit. Elle était …. Adorable … pensa t il juste avant d’avoir le droit à un ordre sortie de nul part … heureusement, ou malheureusement, il était bien trop dans la lune pour capter. Aussi fallait il dire qu’entre son mouvement de paupière et l’ordre, il n’y avait eu qu’une demi seconde d’attente. Alors il ne dit rien. Il n’haussa même pas les sourcils, ni ne soupira. Il se retourna simplement sur le ventre et attendit alors qu’il mettait ses mains sous sa tête. Il ne savait même pas pourquoi il lui donner autant de lui…. Pourquoi il ne restait pas … professionnel ? Après l’avoir doucher et dormi avec le professionnalisme pouvait aller se rhabiller.
Il était bien trop … en train d’emmerger de son sommeil pour se souvenir de la tenue dans laquelle elle était… sinon il aurait peut être demander d’attendre avant. Pas qu’avoir une femme presque nue sur lui ça ne lui faisait pas plaisir, mais ce n’était pas …. Dans l’ordre naturel des choses on va dire.
- Si je bouge, je me souviendrais que je suis en vie, j’ai compris.
Il ne disait pas cela très fort, mais il était sur qu’elle pouvait l’entendre. Et surtout qu’elle se souviendrait de la manière de prouver qu’on est en vie. En gros, s’il bouge il aura mal, et lui n’en avait pas très très envie pour dire la vérité. Il ne fit aucune grimace face à la douleur des mains de la jeune femme sur son dos. Il était calme. Et ressentait les gestes et les moindres mouvements de la jeune femme. Ce qui devrait l’alerter sur le fait que cette position n’était pas normal, mais il n’en fit rien. Alors qu’il sentait qu’elle voulait le déshabiller, en tout cas elle remonta son t-shirt, il prit l’habit et le fit passer par dessus sa tête. Le jetant au loin il remit ses mains comme avant.
- je n’ai plus sommeil.
Ce qui était vrai. Il avait assez dormi. S’il n’était pas encore totalement réveillé, il ne ressentait pas encore le besoin de dormir. De plus, maintenant que son cerveau s’allumait doucement, il était de plus en plus accroché à la réalité. Il ne pourrait plus dormir. Alors qu’il se laissait faire, évitant de justesse des grognements de bien être qui n’avait pas envie de faire, il écouta la jeune femme qui lui mit le téléphone devant les yeux.Il rit un peu. Un rire étouffé mais un rire tout de même.
- Faudrait vraiment que je pense à mettre un code sur ce téléphone.
Il ne le faisait pas car toutes les conversations étaient privés, et ou protégés, mais surtout parce que rien de louche ne s’y faisait la plupart du temps. Il savait couvrir ses arrières. Il prit son téléphone quand celui ci sonna et observa la réponse. Il la montra à Shannon.
SMS - AH enfin ! Il t’en aura fallu du temps ! En revanche la meuf elle est vachement plus sexy qu’hier j’aurais du la garder pour moi, ça fait chier.
Il n’était pas en âge de faire ce genre de message, mais la plupart des personnes a qui il envoyé des messages arrivaient à comprendre ce qu’il pensait réellement… Anders n’était pas le genre à croire que Jason était réellement mécontent. Mais au moins il avait le droit à des commentaires cool.
- Tu es sexy. C’est un grand compliment pour l…
Il arrêta sa phrase alors que la jeune femme toucha une zone de son dos. Il laissa à peine échapper un grognement. Il se laissa faire encore un peu avant de relever la tête. Il voulait se contorsionné pour voir la femme sur son dos. Au bout d’un ou deux essaie, il fini par courber son dos pour relever sa tête. Il avait donc le ventre sur le lit, le dos courbait en arrière et il mit son visage très proche du visage de sa masseuse. Il avait envie de lui dire que Jason avait raison … il avait envie de lui dire pour une raison qui le dépasser. Il resta un moment figé. Regardant ses yeux, son visage, ses cheveux. Son bleu sur son visage.
- Quand tu auras fini, tu me le dis, on ira prendre un petit déjeuner, et on ira chez toi. Trouver des indices et surtout prendre des affaires dont tu aurais besoin pour venir vivre chez.
Il réalisa alors qu’il ne lui avait pas du tout demander son opinion pour cette idée. Il pinça ses lèvres doucement, et finit par recroiser son regard.
- Si tu acceptes. Je te surveillerais dans la journée, et surveillerais toujours le temps que l’on mets en lumière la relation de tes parents avec le club Valentine.
Il ne savait pas encore la relation Shannon / Valentine. Et dans les messages il ne trouvait pas encore de solution. Il fallait encore du temps et un petit dejeuner était une meilleure idée. Il se recoucha lentement sur le lit alors qu’il attendait qu’elle finisse ce qu’elle faisait. Ouais elle était sexy et ce qu’elle faisait était divin. Il préférait oublier tout ça pour le moment et profiter de ce contact qui pour une fois ne voulait pas lui faire du mal.
Masser Anders lui avait paru être la meilleure idée du monde pour payer tout ce qu’il avait fait pour elle, alors qu’il ne la connaissait pas. C’était, aussi, une bonne chose pour ne pas penser à sa nuit et des cauchemars qu’elle n’avait plus eus depuis longtemps. Tout comme ça lui permettait de se soustraire au regard ardent du tueur et cette façon bien à lui de lui donner des mots qu’elle ne voulait plus entendre. Parce que c’était dangereux. Pour elle, pour lui, pour eux. Elle préférait reprendre le contrôle et le forcer au silence. Elle ne doutait pas qu’entre ses mains expertes, habituées à détendre des corps figés dans la mort, il ne pourrait plus dire un mot.
Au moins, le tueur avait compris la menace. Sa réponse eut le don de forcer l’un de ses sourcils à se arquer sur son front. Elle eut même une ébauche de sourire, à peine un frémissement en commissure de lèvres. S’il voulait dire aïe à tout bout de champs, ce n’était pas elle qui allait l’en empêcher. Néanmoins, elle n’était pas certaine de l’effet que ça aurait, sur elle. Shannon n’avait pas l’habitude de côtoyer aussi longtemps les vivants, en vérité. Ses collègues n’étaient que des âmes de passage. Ses parents, elle ne les supportait qu’une poignée d’heures, quand ils s’incrustaient chez elle pour l’invitaient chez eux. Au final, Shannon connaissait plus les morts que les vivants.
Et les morts ne lui répondaient pas.
Ce qui n’était visiblement pas le cas d’Anders, qui se permit de répliquer qu’il n’avait pas sommeil. Peut-être qu’il s’en persuadait lui-même, mais dormir une poignée d’heures par nuit, ça n’avait jamais fait de bien à personne. L’esprit et le corps avaient un besoin vital de dormir, de se mettre en pause pour récupérer. Il serait bien plus efficace en étant correctement reposé, qu’en restant dans le déni. Une pensée qui étonna Shannon, étant donné qu’elle était, là, prête à donner un conseil à un tueur pour qu’il soit plus efficace dans son métier. Si on pouvait appeler ça un métier.
Un protecteur, pensa-t-elle, avant de se maudire elle-même. Avait-elle été contaminée par l’assurance du meurtrier ? Il lui avait juré que son rôle était, le plus souvent de veiller à ce qu’il n’arrive rien aux filles du club. Pouvait-elle le croire ? Elle y croyait déjà, en vérité. Parce qu’elle ne voulait pas penser qu’elle avait dormi dans les bras d’un psychopathe qui adorait faucher des vies à tout va, pour le compte d’une organisation criminelle. Elle préférait croire qu’il se contentait, généralement, de tuer ceux qui étaient véritablement mauvais.
Un rire lui échappa soudain et l’entendre bloqua Shannon en plein mouvement. Ses doigts appuyèrent un peu fort sur un muscle, bien malgré elle. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il réagisse ainsi, en vérité. Elle pensait qu’elle aurait le droit à des grognements ou des insultes (tant qu’à faire) pour lui faire comprendre qu’elle ne pouvait pas faire ce qu’elle voulait, qu’elle devait cesser d’en faire qu’à sa tête, tout le temps. À la place, il riait. Un rire qui la perturba plus que tous les rires qu’elle avait pu entendre, ailleurs, jusqu’ici. Alors, la légiste reprit son massage l’air de rien, en se concentrant sur la peau nue du tueur, sous ses doigts.
Quand le téléphone revint dans son champ de vision, Shannon s’arrêta, s’empara de l’appareil et le leva à hauteur de visage, sans s’inquiéter d’être, désormais, complètement assise sur les jambes d’Anders. Elle n’était pas certaine d’apprécier la réponse. La brune ne se trouvait pas sexy, pas plus qu’elle n’aimait être prise pour une prostituée. Deux informations qui ne jouaient pas en faveur du jeune Jason à qui elle ferait, sûrement, regretter d’avoir la langue si bien pendue. Il lui avait, pourtant, paru très jeune, la veille, même si elle n’avait pas bien vu entre la panique, le sang et la douleur.
Elle venait de reposer le téléphone et s’apprêtait à répondre, quand Anders la devança pour répéter le message du SMS. Sur le coup, la légiste bugua un peu et se vengea sur le dos du tueur, en appuyant plus fort sur une zone qu’elle savait douloureuse. Ce qui eut le don de la décoincer, au passage, mais elle ne pouvait nier que ce n’était pas pour se venger de l’entendre dire aussi facilement qu’elle était sexy. En caleçon, assise sur le dos d’un inconnu, alors qu’elle lui massait les épaules, il ne valait mieux pas faire entrer la notion de sexy dans leur relation.
– Tu pourras lui dire que lui, pourtant, il ne m’a pas vue nue. Et que mes tarifs ne sont pas à sa portée. Je ne m’occupe pas des gamins, il faudra revenir quand il aura grandi.
Ce qui laissait un peu de temps à Shannon pour disparaître à tout jamais de la vie des membres du club Valentine. Car elle ne comptait pas s’éterniser dans leurs environs. Elle était venue sur le coup de la panique, parce que ses parents lui avaient dit de le faire, mais elle… elle… regrettait-elle ? Alors que ses mains glissèrent, d’un coup, sur le dos qui lui échappait, Shannon sortit de pensées dangereuses pour se concentrer sur le mauvais élève. Elle fixa Anders dans les yeux, alors qu’il osait désobéir à ses ordres pour se contorsionner et la regarder. Elle pensait avoir la paix, le temps du massage, mais il lui prouvait qu’elle avait tort de se croire à l’abri de son regard.
Un regard qui remonta jusqu’au bleu qui courait de sa tempe à son front, pour se perdre dans ses cheveux sombres. À voir ses yeux glisser si haut, Shannon eut très envie de le forcer à se retourner, pour qu’il ne regarde pas cette vulnérabilité qui bouffait une partie de son visage, qui tâchait sa peau blanche. Elle eut envie de lui dire de ne plus la regarder. Elle préférait, presque, qu’il la fixe de cette façon bien à lui, plutôt que de planter ses yeux sombres sur son hématome. Ce qu’elle ne lui dit pas, immobile, en attente de la sentence.
Une sentence qui ne plut pas le moins du monde à la légiste. Ce qu’elle faillit lui faire savoir en appuyant fort sur son dos, mais elle se retint. À la place, elle recroisa ce regard qui, enfin, cessait de détailler les traces du mal pour revenir se planter dans le sien. Un regard auquel elle échappa, pourtant, en voyant cette manière étrange qu’il eut de pincer les lèvres, comme s’il s’en voulait lui-même d’une chose qui dépassait Shannon. L’envie qu’elle eut, soudain, à fixer ces lèvres impertinentes, pour enfin les faire taire, lui arracha un peu de rose aux joues. Mais elle n’en dit rien et attendit, docilement, qu’il se retourne enfin.
– On avait dit que tu ne devais pas bouger… souffla-t-elle, en reposant les mains sur son dos.
Elle ne répondit pas tout de suite à ce qu’il venait de lui proposer. À la place, elle laissa la pulpe de ses doigts se poser sur les cicatrices qui barraient son dos. Elle remonta le cours de l’une d’elle, puis s’arrêta sur un trou cicatrisé, en évaluant, mentalement, la taille de la balle qui avait pu le causer, la profondeur de la blessure, la distance du tireur. Qui était assez vile pour tirer sur quelqu’un qui lui tournait le dos ? La brune soupira, à peine, et reprit son massage sur les épaules du tueur, ce qui la força à se pencher un peu plus.
– Quand j’aurai fini, tu le sauras, crois-moi. Et si tu ne t’endors pas, nous irons prendre un petit-déjeuner. Et j’irai chez moi.
La brune s’arrêta, les mains posées sur les omoplates du tueur et appuya assez fort pour lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas le laisser se retourner une nouvelle fois. Sans lui faire mal, ce ne fut qu’une pression de ses deux paumes sur chacune de ses épaules.
– Je ne resterai pas au club. Je veux rester chez moi. Ils ne gagneront pas comme ça.
Ses doigts se crispèrent un peu, sur la peau du tueur, mais elle s’en excusa d’une caresse douce, avant de reprendre son massage. Ce qui lui donnait le temps de réfléchir à toute cette histoire et à ce qu’ils feraient, ensuite. Shannon ne resterait pas au club. Elle n’était pas là pour traîner avec des prostituées et des tueurs. Elle ne voulait pas passer plus de temps que nécessaire dans un endroit comme celui-ci. Peu importait qu’elle y soit en sécurité ou non. Elle voulait rentrer chez elle.
– Je travaille, la journée. Et je n’ai pas besoin d’être surveillée.
Ce qui lui semblait utile de préciser. Shannon ne voulait pas d’un garde sur les basques, s’il la surveillait elle, comme si elle était la seule personne en tort. Elle savait qu’il s’agissait d’un mauvais choix de mots de la part du tueur, mais elle ne voulait pas lui laisser croire qu’il pouvait la prendre pour un chien à garder à l’œil pour l’empêcher de faire des bêtises.
– Mes parents sont flics. Infiltrés. Ils ont dû se prendre d’amitié pour ceux qu’ils devaient condamner. (Sa voix grinça un peu à ce sujet.) Ils en sont bien capables.
Les doigts de Shannon, enfin, cessèrent de s’activer sur le dos d’Anders. Elle regarda, une dernière fois, ces cicatrices qui parsemaient sa peau, la ligne bien dessinée de chacun de ses muscles, la courbure de sa colonne vertébrale. Puis elle glissa du lit et abandonna le tueur au bien-être que ce devait être, tant de nœuds envolés. Au milieu de la chambre, la légiste s’étira une nouvelle fois, grimaça en sentant le mouvement tirer sur sa blessure et releva le t-shirt d’Anders pour regarder ce à quoi ressemblait le pansement. Puisque tout semblait aller correctement, elle pivota sur ses talons pour faire face au tueur et lui tendit la main, après avoir relâcher le tissu, qui retomba sur le haut de ses cuisses, juste sous le caleçon.
– Si tu veux me surveiller, il faudra venir chez moi. C’est non-négociable. Mais je n’ai qu’un lit, je te préviens, et le canapé est minuscule.
Ce qu’elle ajouta avec un haussement de sourcils, comme pour le mettre au défi de dormir sur un truc aussi peu confortable que le sofa qui prenait si peu de place dans son salon. Un canapé deux places qui n’était clairement pas assez grand pour s’allonger dedans et que ses parent lui avaient souvent reproché d’avoir mis là pour qu’ils ne s’attardent pas. Ce qui n’était pas loin d’être vrai, même si la vérité était autre : Shannon n’avait jamais changé le mobilier, tout comme son appartement ne jouissait d’aucune décoration. Elle s’en fichait, en fait, puisqu’elle ne regardait jamais la télé.
– T’as intérêt à dire à Jason que c’était le pied. Si je veux changer de carrière, ce sera tout aussi bien d’avoir déjà une réputation en la matière.
Ce qui était censé être une blague, offerte avec le sérieux de la légiste, ses doigts toujours tendus vers le tueur. Shanon était trop vieille pour changer, de toute façon, on ne la referait jamais.
Bran Uaike
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| Conte : Stitch | Dans le monde des contes, je suis : : Expérience 626
Se faire masser avait de quoi rendre malléable le meilleur des hommes … et Anders se fit la réflexion qu’il aimerait être ainsi masser par la jeune femme plus souvent … mais il ne comprenait toujours pas pourquoi il lui donnait autant de … De confiance en réalité. La jeune femme sur lui, littéralement, était en train de littéralement dénouer des noeuds qu’il avait depuis des millénaires, ok là il exagère, et il se sentait à l’aise. Sous ses doigts il avait eu l’impression d’être de la pate à modeler …. Il avait eu l’impression de n’être presque plus qu’un corps mort.
C’était peut être pour cela qu’il avait eu besoin de bouger. Que cela était de lui montrer la réponse de Jason que de se contorsionné …. Ou était ce juste parce qu’il avait envie de la voir ? La deuxième solution était réfuté par son passé. Il n’était pas comme ça, et il ne le serait jamais. Il s’était calé à nouveau alors qu’il n’avait pas du tout répondu à Jason. Jason était aussi le genre de personne que l’on ignore, qui parle dans le vide et qui le sait … mais qui est lu.
Être le frère du grand directeur du gang était une place que tout le monde voulait, et personne à la fois. Il avait un peu tous les droits, et l’appui de son frère. Si Jason avait voulu être un connard, personne n’aurait pu l’arrêter. Jason n’était pas un connard. Personne ne voulait sa place non plus, car depuis le début de sa vie il avait été plus souvent kidnappé que nécessaire. Anders se souvient que la première fois qu’il avait rencontré Jason, il s’était dit que c’était le genre de personne que l’on embarque et l’on torture pour sa place. Il l’appréciait depuis le temps, mais ça ne l’empêchait pas de poser son téléphone plus loin et de juste continuer de profiter de la jeune femme.
Profiter.
Il ne voulait pas employer ce mot, bien qui se délecté de son contact. Il avait envie qu’elle continue et la confiance qui lui donnait en cette instant faisait déraillé son cerveau vers d’autres choses qu’il n’avait pas envie de réfléchir.
- Il te dira qu’à 16 ans, il est plus un gamin, et que lui il n’a pas besoin de payer. Il n’a pas demandé à une fille du club, mais à une femme de l’extérieur de venir, ce qui prouve déjà que personne n’aurait accepté ici.
Ici, toutes les filles savaient qu’Anders ne se laissait pas avoir par leur charme. Pas qu’il n’était pas hétéro, il l’était jusqu’au bout des ongles, mais il n’était pas là pour ça… Et il se demandait ce qu’elles diraient toutes s’il le voyait là tout de suite… avec une femme sur son dos… Une femme dont il avait encore l’impression de profiter sans réellement le mériter. Il n’avait rien fait pour qu’elle soit gentille avec lui. Il avait vu la rougeur de ses joues quand il lui avait dit de pas bouger.
Assez bêtement, et parce qu’Anders était à des années lumières de penser qu’elle pourrait rougir à cause d’une envie peu habituelle avec lui, il lâcha un désolé et se replaça comme il le fallait sous elle. Information qui avait décidement un mal fou à faire son petit bout de chemin dans sa tête… Il ne dit rien, mais nota qu’il devait demander un petit déjeuner. Et la ramener chez elle.
- Ils n’auront gagnés que si tu te laisses tuer, mais que tu sois chez moi, ou chez toi, ou ici, ça reviens au même pour eux.
Il ne connaissait pas la maison de la jeune femme. S’il avait déjà mentalement commencé à trouver des moyens de la protégé efficacement, et durablement, ici et chez lui, chez elle était une inconnue un peu trop grande. Il savait qu’elle était têtue, et qu’elle ne voudrait peut être pas l’écouter mais il devait au moins essayer de lui faire entendre raison.
- Je te protègerais. Tant qu’on a pas trouvé ceux qui ont osé porté la main sur toi, je te quitterais pas d’une semelle, mais as tu vraiment envie que je me glisse dans ton intimité de cette manière ?
Mauvais choix de mots. Il parlait bien évidemment du fait que la maison, sa maison, était son cocon, son cocon à elle. Il parlait pas d’autres choses sinon ça serait en fondu en noir ! Il ne disait rien de plus alors qu’elle descendit de sur lui. Il pensa au fait qu’elle était légère en plus.
- J’ai l’impression que donner sa confiance à des gens que l’on condamne c’est de famille.
Elle était tout simplement en train de lui montrer son autre intimité, protéger d’une culotte et de dos, mais tout de même…. Il détourna les yeux de la jeune femme… et à son tour un peu de rouge arriva sur ses joues. C’était étrange, il voyait tous les jours des strip tease peut habillé, des personnes nues se trémoussaient sur une barre, et ça ne lui faisait ni chaud ni froid, mais là si ? Il devait être malade, à ne pas douter.
- Je prendrais le canapé alors, je ne compte pas t’étouffer, tu pourrais même ne pas remarquer que je suis là.
Il pouvait très bien faire une base d’observation sur le toit et dormir presque à la bonne étoile…Si elle avait une maison, sinon autrement … Il pensa d’ailleurs rapidement au fait qu’il allait devoir emprunter des caméras et autres choses pour mieux sécuriser sa demeure. Alors qu’elle lui tendit la main, il la prit pour se relever doucement. Il observa à nouveau la jeune femme. Elle semblait bien mieux que la veille et ça lui faisait plaisir.
- Je ne pense pas que tu sois fait pour cette carrière.
Dans sa tête, une phrase avait été clair dans son esprit … une simple phrase « Je ne te laisserais pas toucher par des hommes » …. Comme s’il refuserait tous les clients pour la femme si elle venait à travailler ici… Il ne savait même pas pourquoi il avait eu cette pensée. Toutes les femmes ici faisaient ce qu’elle voulait, sans être forcé …. Mais avec elle, il avait l’impression que ça allait le rendre irritable. Il garda sa main dans la sienne et pose à nouveau les yeux sur elle.
- merci pour mon dos.
Il sentait la différence, bien qu’il ne donnait pas une semaine à la pression et la tension de son travail pour annuler tous les efforts de la jeune femme, là dans l’instant T il allait mieux et c’était tout ce qui compte. Il n’avait pas envie de se reculer… de lui lâcher la main, ou de … partir. Mais il le fit. Il s’approcha de la porte et l’ouvrit pour faire glisser un sac à l’intérieur. Il lui tendit.
- Il y a tout ce qu’il faut pour te changer, un pantalon, un autre t shirt … des vêtements de femmes. Tu peux garder les mieux si tu le désires, mais je n’ai pas de bas qui pourrait t’aller, et tu n’as peut être pas envie de sortir de cette chambre … peu vêtu.
Il ne savait pas s’il devait l’attendre dehors, rester là, ou même l’aider encore. Idée qui ne lui paraissait pas étrange vu ce qu’il venait déjà de faire cette nuit et ce matin … Clairement, cela ne faisait pas 24 heures, plus 12 heures … mais il était sur que c’était les 12 heures les plus bizarres de toute sa vie.
- Et ensuite je t’emmène manger. Il faudrait que j’aille vérifier que rien ne soit dangereux chez toi avant que tu y retournes, j’imagine que te demander de m’attendre ici sera la pire chose à faire ?
Il avait l’impression que, bien qu’il commençait à peine à la connaître, il savait déjà comment fonctionnait cette tête de mule sexy courageux et téméraire de bonne femme …. Et ça le surpris presque autant qu’elle pouvait être surpris de son envie de l’embrasser….
Alors qu’Anders assurait qu’aucune fille du club n’aurait accepté, Shannon se demanda si c’était bien vrai, ce mensonge. Elle ne doutait pas que le protecteur de ces dames faisait son petit effet, dans le club Valentine, et que certaines d’entre elles devaient attendre avec impatience le jour où le tueur cesserait de regarder ailleurs, pour ne regarder qu’elles. Peut-être bien que Jason n’avait pas demandé à une fille du club pour la simple et bonne raison qu’il ne voulait pas créer d’emmerdes entre les filles. Savoir laquelle serait la favorite, en quelques sortes. Celle qui aurait, enfin, eu le droit de voir autre chose que la mine sérieuse et bougonne du tueur.
Un peu comme Shannon.
Un instant, elle osa se demander quelle tête il faisait, dans une intimité plus… intime. S’il se détendrait enfin comme elle détendait les muscles de son dos, s’il sourirait, s’il rirait, s’il… ne venait-il pas de tout faire, dans la nuit, devant Shannon ? Elle ne comprenait pas, elle-même, où l’emmenaient ses pensées et mit ça sur le compte de la fatigue ou la panique. Certes, elle avait dormi une grande partie de la nuit, mais une certaine fatigue continuait de prendre possession de son esprit, pour lui rappeler que l’on ne se soignait pas d’un traumatisme en un claquement de doigts. Ce qu’elle savait déjà, en vérité.
Chez lui ? Shannon ne fut pas sûre de comprendre pourquoi Anders accepterait de l’emmener chez lui. Elle n’était personne, pour lui. Elle ne comprenait pas ce qui pouvait le pousser à proposer ça sur un ton si léger. Si, elle, elle exigeait qu’ils aillent chez elle, ce n’était que parce qu’elle savait qu’elle ne se sentirait plus ou moins en sécurité que chez elle. Paradoxe infernal avec le fait qu’elle avait, justement, été cueillie chez elle par le diable. Mais elle y avait ses habitudes et ne voulait pas prouver, à ses adversaires, qu’ils avaient la moindre influence sur elle.
– Chez moi, ça prouve qu’ils n’ont aucun pouvoir sur moi. Tant que je serai vivante, je ne les laisserai pas influencer ma vie.
Elle avait déjà donné, en vérité, l’influence néfaste des autres qui se pose sur ses épaules et appuie jusqu’à la faire sombrer. Elle ne laisserait plus jamais une telle chose arriver, même si sa vie était en jeu. Shannon ne voulait plus être victime des autres. Elle voulait relever le menton et se battre, être forte, affronter le monde. Ce qu’elle n’avait pas été autrefois. Ce qu’ils risquaient de trouver, d’ailleurs, en fouillant dans le passé de ses parents. Ce qu’elle n’avait pas encore compris, mais qui risquait de tout faire exploser.
Les mots d’Anders eurent, soudain, un sens étrange qui la força à le fixer intensément, sans répondre. Se glisser dans son intimité ? Elle ne sut pas vraiment comment réagir, loin d’elle l’idée de s’insurger du sous-entendu, pour se concentrer, plutôt, sur le sens premier de ses mots. Voulait-elle vraiment qu’il s’incruste chez elle, qu’il prenne de la place dans sa vie, qu’il soit toujours là, dans un coin, peu importait ce qu’elle faisait ? Bizarrement, ça ne la dérangeait pas tant que ça l’aurait dû. Elle ne pouvait plus nier qu’elle se sentait en sécurité, avec lui.
– Tu comptes m’accompagner jusqu’au commissariat ? Tu pourras pas me suivre au labo, t’es au courant ? T’as pas peur que ça fasse parler ? Perso, je m’en tape, mais là-bas, c’est des commères comme tu imagines pas.
Elle ne doutait pas, Shannon, que s’il l’accompagnait jusqu’à l’entrée du commissariat, les collègues murmureraient, dans son dos, qu’elle s’était trouvé un petit-copain pas net, mais que ça la décoincerait peut-être enfin. Ils riraient moins en se rendant compte qu’elle ne changerait jamais. Et encore moins s’ils comprenaient qu’Anders n’avait pas que l’allure d’un délinquant.
– Est-ce que j’ai bien le choix, de toute façon ?
Ce qu’elle demanda juste avant de se glisser hors du lit, pour s’étirer dans la chambre. La réponse d’Anders, sur la confiance, arracha un mauvais frisson à la brune. Il ne savait pas à quel point il avait raison. Shannon ne donnait jamais sa confiance aux bonnes personnes. C’était, sûrement, en partie pour cette raison qu’elle ne faisait plus confiance à personne, pour se protéger, du mieux qu’elle pouvait, de toutes ces mauvaises personnes qui avaient eu, un jour ou l’autre, tant d’influence, sur elle. À commencer par ses parents.
Alors que Shannon lui proposait de venir chez elle, ce qui n’était pas donné à tout le monde (même ses parents, ils s’incrustaient, elle ne les invitait jamais), elle vit qu’Anders avait détourné les yeux, un peu de rouge aux joues. Elle ne comprit pas, sur le coup, et décida d’ignorer l’information, même s’il restait tout à fait intéressant de contempler la nouvelle teinte de sa peau. N’oublions jamais que la jeune femme ne détaillait, habituellement, que les peaux flasques et froides des morts. Rien de rose, rien de si… vivant.
– Ça, ça m’étonnerait.
La légiste doutait fort de ne pas remarquer Anders. Même s’il se posait dans un coin, sans bouger, pendant des heures, elle savait qu’elle le verrait et qu’elle ne pourrait s’empêcher de le regarder. Parce qu’il n’y avait jamais rien d’autre, dans la vie de Shannon, que Shannon et seulement Shannon. Même s’il pensait ne pas faire de bruit, ce serait toujours plus de bruit que le silence de son appartement et le vide dont elle avait l’habitude.
La main d’Anders trouva sa place dans la sienne et Shannon tira un peu, à peine, pour l’aider à se sortir du lit et se mettre debout, devant elle. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il ne la lâche plus mais, étonnamment, la légiste ne fit pas mine la reprendre et se contenta d’attendre bien sagement. Ce qui était assez rare pour être noté dans un coin.
– Qu’est-ce que t’en sais ? demanda-t-elle, avec un haussement de sourcil. Je suis pas un si mauvais coup, même si j’en ai pas l’air comme ça.
Évidemment, Shannon ne pensait pas vraiment se refaire une carrière dans la prostitution. Trop peu pour elle, elle passait son tour sur ce sujet-là aussi. D’ailleurs, elle était prête à parier qu’il n’avait pas tort, en vérité. Une femme comme elle, personne ne voudrait payer pour avoir le droit de passer quelques heures avec elle, dans l’intimité des draps, ou sous la douche. Ce qui se rapprochait un peu de trop de ce qu’ils venaient de faire tous les deux… Mais bon, Shannon restant Shannon, ce n’était pas elle que ça ferait rougir.
La main quitta enfin la sienne et la légiste referma ses doigts sur le vide. Elle se surprit à vouloir la reprendre, sans savoir pourquoi. Comme s’il comptait l’abandonner là et ne plus jamais revenir, sans qu’elle ne sache comment sortir du club sans être vue ou accostée ou… elle ne savait pas pourquoi elle avait tant envie de le retenir. Lui ou un autre, qu’est-ce que ça changeait ? Tout, eut-elle envie de répondre à elle-même.
– Des vêtements de femme ? répéta-t-elle, en échappant un genre de rire froid. Si c’est une jupe, tu peux oublier, ça t’irait mieux qu’à moi, c’est pour dire à quel point ça me va pas. (Shannon regarda ses jambes nues, sous le long t-shirt.) Perso, ça me dérange pas. J’imagine que vous en voyez bien plus tous les jours dans votre club. Mais je compte pas m’éterniser et dans la rue, c’est une autre histoire.
Shannon s’empara du sac qu’il lui tendait et fouilla rapidement à l’intérieur pour voir ce qu’ils avaient osé lui donner à se mettre. Des vêtements de femme… rien que l’appellation lui donnait des frissons. Shannon était le genre à s’habiller dans le rayon des hommes, en méprisant totalement les regards des gars qu’elle croisait entre les pulls à capuche et les jeans. Elle sortit du sac un legging, un soutien-gorge rose, une culotte tout aussi flashy et une tunique beaucoup trop cintrée à son goût. La légiste releva, sur Anders, ses yeux sombres.
– C’est sérieux, là ? Je mets pas ça. Si t’as un jogging, ça suffira.
Shannon balança le sac derrière elle et posa les poings sur les hanches, ce qui remonta un peu le t-shirt sur ses cuisses et marqua sa taille fine. Elle ne s’habillait pas ainsi, elle. Elle n’était pas l’une des pétasses du club. Elle n’était pas miss univers ou elle ne savait trop quelle connerie encore. Elle préférait les choses simples et confortables : sweat, jogging, baskets. Point.
– T’as tout compris. Si tu veux vérifier, je t’accompagne, mais tu n’y vas pas avant moi. Après, tu peux toujours demander, ajouta-t-elle, avec un haussement d’épaules. Mais t’étonne pas si tu vois mon ombre à côté de la tienne. J’ai toujours été une gamine désobéissante.
Ce qui était plutôt vrai. Shannon n’aimait pas les ordres, encore moins ceux qui la faisaient passer pour une chose fragile. S’il y avait quoi que ce soit de dangereux, chez elle, c’était… elle, en vérité. Et bientôt, Anders. Le reste, elle doutait que ses adversaires aient mis des pièges pour la simple et bonne raison qu’ils seraient beaucoup trop voyants dans son appartement impersonnel.
– Si t’as pas de jogging, on peut demander à Jason ou une des filles. Mais je crois que Jason commence à s’impatienter, alors dépêchons-nous. (Elle avança jusqu’à la porte, sans s’inquiéter de sa tenue.) Et me remercie pas pour ton dos, dans pas longtemps, il faudra recommencer. Mais tu sais à qui demander, maintenant.
Ce qu’elle dit avec un léger sourire, consciente, soudain, qu’il risquait d’être toujours dans le coin, dans une semaine ou deux. Une information qui était étrange et qu’elle ne sut pas vraiment gérer. Et comme toutes les choses qu’elle ne savait pas gérer, ses pensées créèrent une ligne sur son front et elle se tordit les lèvres, sans y penser. D’habitude, ça lui arrivait face aux cadavres, un scalpel tournant entre ses doigts, pas devant des témoins bien vivants.
Kot O'Neill
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Personnage abandonné
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Anders ne savait pas si un ou plusieurs femmes voulaient de lui… Mais il savait que personne n’accepterait parce qu’on commençait à bien connaître le phénomène … c’était le genre de personne à ne pas faire attention aux autres … Il ne pouvait même pas dire si les femmes avec qui il travaillait était mignonne, parce qu’il ne les regardait pas ainsi …. Mais Shannon il l’avait regarder… et il s’en voulait… Il avait envie de dire que seul un pervers un peu trop chelou remarquerait une femme parce qu’elle est pleine de sang et d’écchymose… Quel genre de pervers il était pour avoir ce genre de réflexion. Non non. Il avait battu des cils pour enlever les idées qui parasiter son cerveau. Il fallait voir Shannon comme un contrat de plus à protéger, pas comme …. Pas comme une femme… mauvaise idée de la voir comme une femme.
Il savait qu’il avait réagit étrangement avec la jeune femme … il avait fait et dit des choses qu’il ne faisait pas normalement, qu’il n’aurait jamais pensé faire. Il avait pouffé de rire … ce n’était pas dans ses habitudes. Et lui ne pouvait pas mettre ça sur le compte de la fatigue alors qu’il se sentait plus réveillé que jamais entre ses jambes, bras … à proximité de la jeune femme quoi…
- Chaque personne influence plus ou mois une vie, mais je comprends.
Et il comprenait vraiment. Il trouvait la jeune femme bien plus forte que ce qu’i ne le serait jamais … lui… Lui il avait tout simplement refuser de retourner dans la maison qui avait vu mourir sa soeur. Il avait refusé d’y remettre les pieds, et s’il continuait de payer pour la garder, ce n’était que pour que personne ne vienne dans cette maison de malheur. Qu’il ne croise pas une femme, une enfant, sortir dans l’allée pour aller chercher le Courier, sourire par la fenêtre ou se pendre la tête en bas sur la balançoire qui se trouvait dans l’arrière cours. Non. Il trouvait en Shannon une force que lui n’avait jamais eu. Retourner « chez lui » n’avait jamais été une option.
- je trouverais un moyen de te suivre dans le labo, ne t’en fais pas. Le club Valentine pourra bien trouver une idée. Mais oui, je compte d’accompagner ou que tu ailles jusqu’à ce qu’on découvre ce qui se trame.
Il pencha la tête sur le côté un instant avant de reprendre de sa manière si sérieuse qu’il avait.
- Pourquoi j’aurais peur que ça fasse parler ?
On l’avait déjà accusé de pleins de choses … Et Shannon ne devrait pas penser à chercher ce dont on l’a accusé… même si tout ce que la police avait sur lui comme suspicions était en faite pas lui, mais il ne pouvait pas le dire. Avoir une réputation de tueur doué avait au moins le mérite de ne pas se faire emmerder et d’augmenter la réputation aussi du club Valentine. Il se doutait que si Shannon croyait dans les rapports de police, elle risquerait de rechercher son scalpel pour lui planter dans le cou…
- Tu as le choix d’en discuter, mais tu es une femme intelligente, vouloir me repousser et ne pas vouloir de mon aide pourrait être une très mauvaise idée. Je m’inquiète pour toi, mais je ne resterais qu’assez pour être sur que tu ailles bien.
Il disait la vérité, il resterait juste pour qu’elle aille bien, et ensuite, comme serait certainement son désir, il disparaitra. Il n’était qu’un tueur après tout, et elle ne pourrait jamais accepter ce qu’il faisait. Il pourrait en débattre un long moment …. Anders se voyait comme un policier qu’on n’autorisait pas à tuer. Pourtant, beaucoup de policier avait tiré dans des personnes qui s’enfui, ou menace … ou autre.. et eux avait le droit. C’était la seule différence pour lui.
Cependant ce n’était pas le propos encore une fois. Juste … il ne voulait pas l’obliger à l’accepter, ce n’était pas ce qu’il désirait … mais il ne voyait aucune bonne raison de refuser sa protection, et surtout il n’arrivait pas à s’imaginer la laisser sans savoir si elle est réellement en sécurité maintenant … pourquoi ça lui prenait autant la tête ? Il ne pouvait pas le dire mais c’était le cas.
- Je peux faire en sorte d’être très discret, de ne même pas dormir chez toi pour te surveiller que de loin. Comme une ombre.
Ce qu’il savait pouvoir être. Il savait qu’il pouvait se faire très discret, comme une tache que l’on ne voit pas dans le coin de sa zone de vision… Anders savait pouvoir être invisible, mais encore une fois, quelque chose lui criait que c’était pas une bonne idée. Qu’elle ne voulait pas réellement ça. Et il ne savait pas si ça le rendait heureux ou non. Il observa la jeune femme. Analysant rapidement.
- Je pense que tu n’apprécierais pas que des hommes inconnus posent leurs mains sur toi. Aussi doué que tu sois, tu ne le fais que parce que tu en as envie, j’en doute pas, pas parce que tu vas être payé.
Il ne pouvait simplement pas croire qu’elle ferait de son corps son outil … et ni qu’elle accepterait de se faire tripoter comme certaines des filles. Lui, il était pour arrêter cette histoire de prostitution maison close du club Valentine …. Le strip tease rapporte déjà énormément … mais il savait que ça ne serait pas possible. Valentine avait assit sa domination sur le marché, et au moins, ils traitaient chacune des personnes travaillant pour lui avec respect … Ce n’était pas des objets, bien qu’elle utilise leur corps comme tel. D’un coup, il se demanda si elle était vraiment aussi doué que ce qu’elle le sous entendait, et une question fini de passer la barrière de ses lèvres.
- Tu as un petit ami ? Sinon qui est ton ex ?
Si oui… déjà il apprécierait pas des masses que sa copine passe une nuit dans le lit d’une autre personne, et en plus il faudrait définir pourquoi elle n’était pas aller le voir lui. Sinon, elle avait forcément un ex… sinon elle ne pourrait pas affirmer être un bon coup, et c’était peut être la première personne à suspecter pour avoir donner des informations sur elle.
- Ce n’est pas une jupe. Et il faudra bien qu’on aille chez toi, il faudrait que tu t’habilles.
Il ne savait pas les vetêements qu’on allait lui donner, mais quand il la vit sortir les affaires, et refuser en bloc, il eu un sourire. Il avait bien un jogging. Il se déplaça et sortir un jogging dans un placard. Il y en avait trois pas plus, et quelques autres choses. Il observa les habits abandonnées.
- Je pense que ça aurait pu t’aller bien.
C’était un super compliment … et alors qu’il posa les yeux sur les sous vêtements … il tourna aussi la tête. Non non et non. Il n’allait pas imaginer quoi que ce soit. Mais il était sur que … seulement avec les habits du dessous, elle pourrait avoir une file d’attente de client …. Il n’avait pas envie d’imaginer ça. Et le reste des habits la rentrait simplement sexy. Elle était belle pourquoi se cacher ? Il ne voulait pas y penser, encore et encore. Repoussant ses idées au loin.
- Si je peux demander, alors pourras tu me laisser, quand tu seras dans la voiture, attendre que je vérifie ton domicile avant de sortie de la voiture. Tu accepterais ? Je pense que je peux te faire confiance.
C’était un très bon deal. Il trouvait en tout cas. Il ne lui disait pas de venir, mais de lui laisser juste le temps de vérifier… et une fois que c’était fait, elle pourrait faire presque tout ce qu’elle veut. Presque, elle ne peut pas sortir avant lui, ni avec lui…. Mais ça pouvait le faire non ? Puis, si elle lui promettait de ne pas faire de bêtises, de rester juste le temps de vérifier, si elle lui faisait la promesse … alors il pouvait lui faire confiance.
- Jason s’impatiente toujours. Je n’ai pas vraiment hâte que tu le rencontres.
Pourquoi ? Mystère …. Peut être parce qu’il n’avait aucune envie de Jason croit des choses fausses sur son compte… il n’avait pas envie qu’il croit qu’elle avait écarté les jambes comme ça …non il n’en avait juste pas envie. Il nota qu’elle lui proposa un autre massage et il ne dit rien sur cela. Il dit juste un oui de la tête avant de passer devant la porte et de lui mettre le jogging dans la main. Pas question qu’elle sorte comme ça … non. C’est tout. Il attendit qu’elle finisse de passer le jogging avec qu’il n’ouvre la porte.
Une femme passait à ce moment là, fit un salut à Anders pour voir ensuite Shannon elle sourit alors qu’elle la salue aussi et se présenta sous son nom de scène « Candy ». Elle sourit en prévenant qu’elle allait rajouter une chaise en plus pour ce matin et qu’elle avait hâte d’entendre son histoire. Candy était gentille mais un peu naïve. Anders secoua la tête. Au moins, elle, on avait pas l’impression qu’elle était super jeune comme quelques autres qui risqueraient de choqués Shannon.
- Tu as des questions avant d’aller prendre le petit déjeuner ? Pour ne pas te lancer à l’aveugle avec moi ?
Idée qui le réconforta étrangement, être entouré de bêtes sauvages, c’était une chose, avoir un beafteck plus appétant c’était une autre. Et sans sourire il se dit que l’avoir à ses côtés ça lui faisait un bien fou.
Il ne savait pas à quel point la brune comprenait ce qu’il disait comme une évidence qui, pourtant, aurait mieux fait d’être tue, à ce moment précis. Shannon ne voulait pas penser à l’influence des tueurs, sur sa vie, même si la seule présence d’Anders, à ses côtés, prouvait que les choses allaient changer pour elle, désormais. Elle aimait penser qu’elle ne se laisserait plus jamais manipuler, qu’aucune homme n’aurait l’ascendant sur elle, qu’elle ne serait plus la victime d’une main trop autoritaire. À nouveau, pourtant, elle se laissait avoir comme une débutante, acceptant assez mal l’aide du tueur pour la sortir de sa galère. Faible, vulnérable, elle devait une nouvelle fois appeler au secours et attendre qu’on vienne lui prendre la main. Au moins, cette fois, elle le faisait avant qu’il ne soit véritablement trop tard.
Ce qu’il ne savait pas, Anders, mais qu’il saurait sûrement bientôt, après avoir fouillé un peu trop fort le passé de Shannon, c’était que ce n’était pas la première fois qu’elle devait fuir son foyer et elle refusait, pour ce coup-ci, de se laisser avoir ainsi. Elle ne voulait plus être celle qui recule, celle qui doit courir loin, très loin, pour préserver sa vie. Elle voulait rester chez elle, dans son territoire, prouver que la lionne avait sa tanière et qu’elle n’en changerait pas pour plaire à des hommes qu’elle ne connaissait même pas. Elle ne fuirait plus. Et si elle ne mettait plus les pieds dans son ancienne adresse, ni même dans le quartier qui avait été le sien, Shannon refusait de réitérer l’expérience avec cet appartement.
Ce qu’elle ne pouvait pas lui expliquer sans avouer ce qu’elle ne voulait pas lui avouer. Pas encore.
– Un faux badge. Tu peux te procurer un faux badge et te faire passer pour… je ne sais pas. Mon nouvel assistant ? Au moins, tu auras la sympathie des autres. Mais t’as intérêt à avoir le cœur bien accroché.
Venait-elle de lui proposer d’agir en toute illégalité ? Absolument, mais elle ne voyait pas ce qu’un badge ferait de mal. Ce n’était pas comme si elle venait de lui proposer de tuer l’un de ses collègues pour prendre sa place. Non. Elle lui indiquait un moyen normal de s’infiltrer dans sa morgue sans attirer l’attention des collègues. Ou du moins, pas une attention trop mauvaise. Elle ne doutait pas qu’il suffirait d’une heure ou deux pour qu’Anders soit, soudain, entouré de petites mouches prêtes à lui mettre la main sur l’épaule et lui donner le courage de supporter Shannon toute la journée.
– Personne a envie d’avoir un commissariat entier qui raconte dans son dos que tu peux sortir avec moi. Il y a franchement mieux comme rumeur, ça ferait chier n’importe qui.
La légiste eut un haussement d’épaules, comme pour rejeter le sujet au loin, sans vouloir y revenir. Elle n’avait pas besoin d’y réfléchir pendant des heures, elle savait pertinemment qu’elle n’était pas populaire au sein du commissariat et ça lui allait très bien. Néanmoins, Anders n’avait certainement pas demandé d’être coincé dans des rumeurs à son sujet et elle savait, aussi, que personne ne voulait être mêlé à sa vie à elle, même pour de faux. C’était juste ainsi. Elle, elle s’en fichait comme de l’an 40. Rumeurs ou pas, ça ne changeait rien à sa vie.
– Tu t’inquiètes pour moi… répéta-t-elle, comme pour peser ses mots. Mais pourquoi ? Tu sais même pas qui je suis, au final.
Ce qui était vrai. Shannon dévoilait très peu de choses sur elle-même et il ne faisait pas tellement mieux de son côté, même s’il lui avait, sans le moindre doute, dit plus de choses à son sujet qu’elle-même. Elle ne comprenait pas, en tout cas, ce qui pouvait, chez elle, le pousser à s’inquiéter pour elle. Était-ce une impression de faiblesse ? Pourtant, il lui avait assuré avec une franchise incomparable, qu’elle était forte, qu’elle était un volcan. Un putain de volcan. Ce n’était, après tout, peut-être qu’un beau parleur un peu plus convaincant qu’un autre. Ce ne serait pas la première fois qu’elle se laissait avoir par quelques compliments.
– Je préfère encore que tu sois à côté de moi.
Elle n’en ajouta pas plus et se contenta de cette vérité, offerte en toute honnêteté. Shannon préférait savoir Anders à côté d’elle, prêt à prendre la main qu’elle tendrait vers lui si le besoin s’en faisait ressentir, plutôt que de l’imaginer dans les ombres, tapi dans un coin, à la surveiller sans être vu. Le délire du stalker, elle préférait passer son tour. Le garde du corps ou gardien (ce qui ressemblait drôlement à gardien de prison) étaient déjà plus à son goût. Au moins, elle l’aurait en ligne de mire et saurait ce qu’il faisait. Tapi dans l’ombre, elle ne pourrait pas jurer qu’il était encore là et qu’il n’avait pas juste menti, profité de l’obscurité pour se faire la malle et l’abandonner à son sort.
– T’es un inconnu, et pourtant…
Oui, elle avouait presque haut et fort qu’elle s’était laissée toucher par Anders et qu’elle n’avait pas déprécié ses mains sur elle. Certes, ce n’était que pour l’aider à se débarrasser du sang et de la saleté qui lui collaient à la peau, mais ce n’était pas commun et ça restait un inconnu qui posait ses mains sur elle, comme il le disait. À lui de gérer l’aveu comme il le désirait, maintenant. Ce n’était plus son problème à elle.
Les deux questions qui fusèrent, soudain, sorties de nulle part, la forcèrent à relever ses yeux sombres sur Anders et passer une main sous ses cheveux, dans sa nuque. Le bout de ses doigt vint, alors, caresser pensivement une cicatrice discrète, juste à la base du cuir chevelu, là où il n’avait pas pu la voir, la veille au soir. Elle ne comprit d’abord pas pourquoi il posait la question, ce que ça pouvait lui faire, ce que ça changerait à toute cette histoire. Puis, elle posa le regard sur le lit défait, ses jambes nues sous son t-shirt, Anders qui n’avait toujours pas remis son haut… Il avait raison de poser la question. Histoire de ne pas être surpris par un amant jaloux. Ce qui ne risquait pas d’arriver.
– Plus depuis longtemps, avoua-t-elle. Je dois te faire une liste ? Je suis pas aussi sage que toi, je n’ai pas qu’un nom à donner. Tu cherches à savoir quoi ?
Elle ne pensait pas, elle, que ses ex avaient quoi que ce soit à voir là-dedans. Ou peut-être pas ses ex les plus récents. Ses doigts continuaient de caresser la cicatrice et eurent, soudain, envie de refermer leurs ongles sur la peau et tout déchirer. Dans un accès de folie comme elle n’en avait jamais, ou rarement, jamais devant témoin en tout cas. Un témoin qui, justement, la força à ne rien en faire et lâcher sa nuque. Si elle devait donner le nom d’un ex qui aurait pu vouloir la voir morte, elle en avait bien un. Néanmoins, il n’était pas censé savoir où elle habitait. Et s’il savait… elle finirait peut-être pas fuir cet appartement qu’elle ne voulait pas fuir, plus sûrement qu’à cause du tueur qui rôdait autour de chez elle.
Shannon observa le legging, la tunique et les sous-vêtements roses, alors qu’Anders trouvait ça très intelligent de lui dire que ça aurait pu lui aller. Vu le regard qu’elle lança aux bouts de tissus, il dut bien comprendre qu’elle ne partageait pas du tout son opinion. Elle préférait, largement, les pulls très larges, les pantalons bouffants, les capuches pour se glisser dans l’ombre et passer inaperçu. Shannon n’était personne. Certainement pas une femme qui fait claquer ses talons sur le trottoir et pourfend la foule en attirant tous les regards. Ou elle ne l’était plus depuis longtemps.
– Non, crois-moi, tout le monde se porte mieux si je me contente d’un jogging.
La brune préférait mettre sur le compte de la laideur sa non-envie de porter des vêtements féminins. Ça repoussait généralement les curieux, qui préféraient ne pas se risquer à l’insulter ou trop insister. Elle faisait ce qu’elle voulait de son corps, de toute façon, et jamais de la vie elle n’enfilerait un legging moulant sous une tunique cintrée. Plutôt crever.
– Non.
Il avait demandé, il avait sa réponse. Une réponse qui vint avec un regard déterminé. Shannon n’attendrait pas sagement dans la voiture qu’Anders se soit amusé à faire le tour de son appartement. Déjà, c’était chez elle. S’ils devaient trouver un truc suspect, il valait mieux qu’elle soit là pour comprendre ce qui avait été déplacé. Même si, en vérité, il était fort possible qu’on lui vole sa télé et qu’elle mette plusieurs jours à s’en rendre compte. Puis… elle ne voulait pas être seule. Une chose qu’elle ne dit pas, les lèvres pincées sur la vérité.
– Je suis venue à pied tu sais, c’est juste à côté. Je veux bien te laisser entrer avant moi si ça te rassure, mais je resterai pas sagement dans la voiture comme un chien qui attend son maître. Et si tu tombes sur la voisine, je t’assure que tu regretteras de pas m’avoir laissée t’accompagner.
Une voisine qui détestait Shannon et profiterait de la première occasion pour cracher son venin, elle n’en doutait pas une seconde. Ce qui ne valait pas pour l’autre voisin qui, lui, au contraire, l’appréciait sans qu’elle n’ait jamais compris pourquoi. Et s’il voyait Anders en train d’entrer chez elle sans elle… il valait mieux qu’elle soit là pour lui dire d’aller voir ailleurs si les champs étaient en fleurs. Les combats d’ego entre coqs, trop peu pour elle.
– Je peux gérer Jason, j’ai connu pire.
Ce dont elle ne doutait pas, elle, loin de se douter qu’Anders n’avait pas hâte pour des choses qui la dépassaient tout à fait. Elle ne pensait pas à tout ceci, elle. Peu lui importait qu’il la prenne pour une prostituée. Même si elle n’aimait pas ça, elle n’irait pas le contredire et il valait mieux ça qu’autre chose. Au moins, il n’emmerderait pas Anders au sujet de quelconques sentiments (elle avait eu le coup mille fois avec ses parents, elle ne le souhaitait à personne d’autre) à son égard. Une prostituée, on la touche, on ne l’aime pas.
Puisqu’il lui tendit un grand jogging, Shannon l’enfila immédiatement et remonta le pantalon sur ses hanches pour serrer l’élastique et l’empêcher de retomber. Ce qui serait fâcheux en plein milieu du club. Quand elle fit retomber le t-shirt par-dessus, affublée des deux vêtements d’Anders, la légiste releva la tête vers la porte qu’il ouvrit sur une fille du club. Candy. Un prénom bien pourri, mais Shannon n’en dit rien et se contenta d’un hochement de tête pour saluer l’autre. Elle ne comprit pas quelle histoire elle devrait raconter à celle-ci, mais la jeune femme ne lui semblait pas très maligne.
La réaction d’Anders n’aida pas Shannon à comprendre ce qu’il venait de se passer. Elle fronça à peine les sourcils et se demanda si elle ne devait pas le lui demander directement, histoire de ne pas faire de bourde pendant le petit-déjeuner. Néanmoins, le tueur la devança en lui demandant si elle n’avait pas quelques questions à lui poser avant de rejoindre les autres. Elle ne comprit pas ce qu’il entendait par « se lancer à l’aveugle avec lui », mais une idée trotta dans sa tête et elle ne sut pas la faire taire. Le seul moyen de l’enlever, c’était de se laisser tenter, mais elle savait d’avance qu’Anders n’allait pas apprécier.
– Finalement, je vais revenir sur ce que j’ai dit hier : je m’excuse pour ce que je vais faire, mais c’est nécessaire.
Alors, sans crier gare, pour qu’il n’ait pas le temps de se rebiffer et de la repousser, la brune le poussa contre la porte, leva une main vers son cou, pour glisser les doigts sur son tatouage, puis jusqu’à sa nuque et elle se dressa à peine pour venir poser ses lèvres sur les siennes. Quand elle s’écarta, le regard toujours aussi froid qu’à son habitude, même si sa main s’attardait sur la peau chaude du tueur, Shannon haussa les épaules, comme pour minimiser son geste. Elle avait bien compris qu’Anders n’avait eu qu’une femme dans sa vie et elle n’avait pas l’ambition de la remplacer. Elle préféra, donc, se justifier :
– S’ils deviennent suspicieux et nous demandent de prouver, il faudra pas donner l’impression que c’est notre premier. Ce genre de choses se voit, crois-moi.
Oui, elle s’était peut-être faite griller, une fois, en essayant de berner ses parents avec un faux petit-ami et la couverture était tombée à l’instant où ses parents avaient exigé un baiser. Autant, ça ne changeait rien à la vie de Shannon, un petit bisou, autant la tête choquée de son acteur avait tout fait péter. Elle ne pouvait pas laisser Anders faire la même chose face à Jason.
– Allons-y.
Kot O'Neill
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Anders n’aimait pas fouillé dans le passé. Il n’aimait pas décortiquer la vie des autres. S’il l’avait souvent fait, avant, il ne pouvait plus le faire aussi bien aujourd’hui. Il le savait. Parce qu’il avait toujours envie de revenir sur le passé. D’y foutre des « Si » qui ne serait jamais possible. Si je l’avait rencontré avant. Si je l’avais trouvé avant. Si j’avais pu être un soutien pour elle/lui avant de la voir morte. Il aimait son travail de protecteur, mais malheureusement il savait qu’il avait déjà échoué à protéger comme il le voulait si bien.
Non en faite, il n’avait jamais échoué à protéger, ce n’était pas exactement vrai. Il avait échoué parce qu’une personne avait refusé d’être protégé, c’était donc là d’où lui venait son insistance pour la jeune femme et … le fait d’être là ? Certainement.
Il observa dans ses yeux et dans ses réactions des pointes de craintes. Plus lointain que celle qu’elle devrait avoir juste après une agression. Ce n’était pas que ça. C’était plus. Il le sentait mais il se disait qu’il ne pouvait pas encore lui demander. Il ne voulait pas la « mettre au pied du mur » alors qu’elle avait réussi à lui donner sa confiance pour le moment.
- Pas la peine d’avoir un faux. Ne t’en fais pas j’ai le coeur bien accroché. J’en ai vu d’autres et ce n’est pas des corps morts qui vont m’inquiéter.
« Méfiez vous des vivants, pas des morts » avait dit je ne sais plus quel médecin légiste dans une des séries que j’affectionne. Les morts étaient par définition incapables de faire du mal. Anders n’avait donc aucun intérêt pour eux. Sauf si on cache une bombe en eux, ou qu’il y a un agent bactériologique à l’intérieur, mais là encore ce n’est pas le mort qui fait l’action, c’est le vivant. Ou avant de mourir, ou après l’avoir tuer c’était encore autre chose à nouveau. Il ne revient pas sur le fait que c’était « mieux » pour lui pour s’attirer la sympathie des gens. Shannon avait vraiment l’impression qu’il avait envie de cette sympathie ? Non pas du tout, donc….
- Cela ne me ferait pas chier. Personne n’a envie d’avoir un club entier qui pense qu’on a couché pour de l’argent avec le plus frigide d’entre eux, et pourtant tu comptes le faire. Que tout le monde pense que je suis en couple avec toi ne me dérange pas.
Il pense juste au fait qu’ils ne devaient jamais savoir qui il était réellement. Il ne pourrait pas se le permettre. La mettre en danger n’était pas une bonne idée, et il ne comptait pas le faire. Alors il allait devoir changer un peu. Il en faut peu pour paraître différent. Cacher son tatouage, changer de coupe de cheveux, fuir le regard, plier le dos, tant de choses qui mettront mal à l’aise et rendra presque impossible le souvenir complet de l’homme au cas ou ça lui retombe dessus. Cependant, il ne comprenait pas en quoi cela serait mal pour la jeune femme de se retrouver avec un homme. Les rumeurs pourraient se faire entendre, Anders s’en fichait, mais la jeune femme méritait la paix.
- Est ce qu’il faut une raison pour s’inquiéter pour quelqu’un ? J’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi, et j’ai envie d’être une aide pour trouver les salopards qui t’ont fait ça et que plus jamais tu n’y repenses.
Oui… Il ne voulait plus qu’elle fasse de cauchemars, qu’elle se retourne dans la nuit pour des souvenirs qui la hanteront. Il voulait l’aider à cela. Il ne la connaissait peut être pas, il ne savait peut être pas qui elle était, mais il en avait envie. Et c’était bien la première fois qu’une telle chose lui arriver. Il ne pouvait pas dire ce qu’il avait vu en elle, mais il avait envie d’être l’investigateur d’une aide … comme un volcanologue qui comprends comment faire pour que le volcan explose sans toucher la population. Pareil, sauf que là il s’en fichait lui des dommages collatéraux si la jeune femme allait mieux.
Et dans dommages collatéraux il pensait surtout au fait qu’il allait tuer toutes les personnes qui avaient oser la main sur elle, aujourd’hui, demain … ou hier. Il allait tous les retrouver et leur faire payer à la manière de chez lui, c’était à dire sans légalité et avec plein de vivacité. C’était en tout cas ce qu’il pense.
- Alors je serais à tes côtés.
Etrangement lui aussi il préférait cela. Être à ses côtés. Être l’aide dont elle aurait besoin. Être là pour elle, il trouvait cela mieux qu’une ombre …. Bien que moins efficace et il allait devoir changer certainement chose pour être sur que ça compense efficacement ce qu’il perdra à disparaitre dans les ombres. Il préférait cela. Et s’il lui donnait le choix pour beaucoup de choses, elle n’allait pas avoir le choix pour plein d’autres choses … comme le fait de mettre une alarme qui le préviens lui, de mettre des caméras, de changer de porte pour une porte blindé, et il allait toujours vérifier les fenêtres. On pouvait passer par la fenêtre du 5 ém étage quand on savait y faire alors pas question de laisser ça passer.
Il pense à la nuit dernière quand elle parla de cette nuit. Son « pourtant » lui fit fronçait les sourcils alors qu’il réfléchit. Il ne pensait pas de la manière de la jeune femme. Il n’avait clairement rien fait qui soit proche d’un acte avec une prostituée.
- Je t’ai touché, mais je n’aurais jamais oser te toucher plus intimement. Et je pense que tu ne t’aurais pas laisser faire.
Il n’aimait pas les violeurs. Qui les aime ? Eux même certainement … mais lui il ne les aimait pas … et quand il pensait à toucher la jeune femme, intimement, il ne pouvait pas penser une seule petite seconde qu’elle aurait été consentante. Non… Il l’avait aidé à se laver, et encore sans dépasser les bords de la pudeur, mais il ne l’aurait jamais toucher. Il ne voulait pas la forcer, et ça ne serait pas arriver. Il avait déjà assez profiter d’elle et de son état ce matin pour ne pas en rajouter d’avantage sur sa conscience.
- Une liste serait bien. Il va falloir que je vérifie qu’aucun d’eux n’est lié à ton agression. Peut être inconsciemment aussi. Je pense que tes parents, si le souci vient de là, n’aurait jamais laisser l’adresse de leur fille dans leur dossier. Donc tes agresseurs ont dû le connaître autrement. Donc si tu peux me faire une liste de tes ex, et des tes ennemis aussi, cela m’aiderait à trouver si une personne est lié à tout ça
Et à lui faire payer au centuple. Il le pensa. Mais il ne le dit pas. Pas sur que la jeune femme accepterait la manière de trouver un coupable à la manière Anders pas content. Il observa la jeune femme et il se demanda combien d’homme avait pu être assez con pour la laisser filer. Parce qu’il fallait bien être con pour ça… Elle était si … intéressante. Que savoir qu’elle avait une liste et qu’aucun n’était encore là… ça l’agaçait et le rassurait à la fois. Sentiment qu’il décida encore une fois de mettre dans la boîte « on verra jamais » de son esprit…
Sauf qu’à force de tout mettre dans cette boîte, elle commençait à être un peu pleine … carrément même … mais…. Ce n’était pas maintenant qu’elle allait déborder.Il préféra reconnecter son cerveau à l’instant au lieu de penser à la stupidité des hommes.
- Je ne te crois pas. Mais je vais faire semblant juste pour te faire plaisir.
Il pensait que les vêtements serrés lui irait bien… mais une pensée percuta son cerveau. Il pensait que sans vêtement ça lui irait bien aussi. Hop la pensée attrapait au vol et envoyer à la suite dans la boîte non mais oh. Dans tous les cas, il avait plus l’impression qu’elle se cachait, elle et son corps, derrière des vêtements… pour ne pas qu’on la remarque, pour ne pas percuter l’esprit et laisser une trace. Anders se dit que c’était étrange. Et pourtant il était si naturel pour elle d’être en petite tenue, littéralement, devant lui. Il n’était pas sur de tout comprendre à cette histoire à nouveau, mais il allait comprendre.
Il secoua la tête doucement alors qu’elle lui sortit une négation qui voulait tout dire. Elle allait le tuer un jour, c’était une certitude… Et il eu envie de sourire à cette idée. Juste envie pas plus … il ne le fit pas. Le sourire bloquait dans un passé qu’il n’arrivait pas à dépasser.
- A pied ? Tu habites si prés ?
Cela veut dire qu’il aurait pu la croiser dans la rue, un jour, et ne pas l’avoir remarquer ? Non…. Il ne l’avait juste pas vu comme une menace et mit dans un coin. Mais … comment avait il pu ne pas la voir ? Il ne comprenait pas alors qu’elle habitait à côté.
- d’accord, alors tu me laisseras rentrer avant toi, et tu resteras bien derrière moi pour que je vérifie les alentours et les pièces. Les voisins ne me font pas peur. Ne t’en fais pas … je sais comment les gérer.
Il n’avait pas de voisin autre que ceux qui vivent ici … alors il n’avait pas peur des voisins … Cependant si on essayait de dire des vilaines choses sur Shannon, il n’avait pour le moment aucune idée de comment il allait réagir personne ne voulait qu’il devienne méchant, alors il valait mieux pour la voisine qu’elle ne vienne pas le faire chier.
- Jason n’est pas le pire, mais tu risques de te retrouver avec un pot de colle curieux. Il est gentil la plupart du temps.
En faite, il n’avait vu qu’une fois Jason méchant … il l’avait vu qu’une fois s’énerver et cogner quelqu’un…. Ce jour là il s’en souviendrait bien sur, comme toutes les personnes présentes. Mais c’était encore une autre histoire que nous ne pouvons pas voir maintenant.
Candy avait disparu depuis bien longtemps et le couloir avait un aspect froid et triste. Comme si les murs crachaient plus de tristesse que ce que le coeur pouvait en montrer. Il observa la jeune femme et pencha la tête sur le côté. Il ne savait pas de quoi elle parlait.
Et il n’aurait peut être pas voulu le savoir. Alors qu’il allait sortir dans le couloir, pour partir vers la salle du petit déjeuner, la jeune femme le poussa contre la porte. Il aurait pu voir cela comme une agression, une attaque, mais il n’avait même pas besoin de la regarder pour savoir que ce n’était pas le cas. Et elle l’embrassa.
Ce n’était qu’une délicate caresse. Une douce sensation de chaleur dans le coeur, et sur ses lèvres qui étaient déjà en manque d’un « plus ». Il l’écouta parler alors qu’il essayait à nouveau de mettre des choses dans la boîte à n’ouvrir jamais. Cette boîte pleine à craquer qui continuer de supporter le poids de la vie d’Anders. Il fallait donner l’impression que ce n’était pas le premier.
Il aurait voulu lui répondre. Il aurait voulu répondre au tac au tac, au lieu de la regarder ainsi. Il observait la moindre de ses respirations, et le délicat mouvement de ses cheveux. Le corps d’une femme contre lui … Est ce que ça lui manquait ? Avant elle, il aurait dit non…. Et là étrangement il dirait oui. Est ce que Jason avait réussi à faire ce qu’il voulait ? Décoincer la partie du cerveau de son ami qui était dans une immobilité parfaite. Pour la première fois de sa vie, alors qu’il attrapa Le Bras de la jeune femme doucement, il oublia tout.
Sa vie, sa soeur, sa peur, sa rancoeur, sa vengeance. Il ne pensa plus qu’au fait qu’il avait envie de plus. Posa ses yeux sur elle, il s’approcha et fit courir un doigt sur le visage de la jeune femme. Contournant ses joues pour observer son visage.
- Tu penses que ça leur suffira pour croire qu’on a passé la nuit à s’embrasser.
Non merci, il n’avait pas envie de penser à plus alors qu’il était déjà dans un état étrange maintenant … Alors il s’approcha lui aussi de ses lèvres et planta son regard dans celui de la jeune femme. Il était si proche que chaque parole permettait un contact avec les lèvres des la jeune femme. Et se fut ce moment là où la boîte craqua. Tout simplement.
- Tu n’as pas des lèvres rougit pas une nuit de folie, ni même de marque.
C’est à ce moment précis que si tu n’aimes pas on vire juste et on dit que la réponse se fini ici.
Il pencha la tête doucement alors qu’il l’embrassa à son tour, puis, délicatement, pour lui laisser le temps de le repousser si elle en avait envie, il embrassa le coin de ses lèvres, son menton, son cou…. Et il se mit à embrasser la peau à un endroit visible. Une autre marque, un petit bleu de plus, ça n’avait jamais tuer personne… et en plus, c’était ce genre de marque que l’on trouvait sur un corps après une nuit d’ébats amoureux. Alors il fit la marque doucement alors qu’il laissa sa main parcourir son bras doucement. Puis, il se recula pour voir son « travail ». Et il sourit. Pourquoi ? Parce qu’il en avait envie.
- Je préfère que l’on dise que tu n’es pas une prostituée, mais on peut garder le mensonge pour cette nuit, maintenant qu’il est si bien ficelé.
Une prostituée ? Anders ne l’aurait même pas regarder …. Shannon, il ne pouvait pas détacher ses yeux d’elle. La boîte ouvrant les informations qu’il avait poussé au loin. Cette femme était belle, forte, incroyable, et son petit coeur avait envie de la protéger, pas parce que c’était son boulot mais parce qu’il en avait envie. D’elle, de cette force, de cette personnalité si … indescriptible. Il n’avait pas l’habitude de cela, et pouvait faire semblant de ne pas remarquer son attirance pour elle, mais maintenant il savait qu’elle était bien réelle.
Une liste de ses ex ? Shannon ne le ferait pas. Il ne fallait pas abuser. Ses ex étaient tous partis sur le même constat : pas assez d’amour, pas assez de chaleur, une femme trop bizarre qu’on apprécie de regarder de loin mais qui est insupportable de près. Elle n’était pas faite pour les relations amoureuses, elle ne se donnait jamais à fond. Son amour, elle ne le donnait plus depuis longtemps. Il était mort et enterré avec une partie de son passé. Elle ne voulait plus y penser. Elle ne pouvait pas y penser. Alors, ses ex, même s’ils se disputaient un peu avant de claquer la porte derrière eux, elle savait pertinemment qu’ils n’iraient pas jusqu’à la vendre à des mafieux. D’ailleurs, aucun d’eux ne connaissait son adresse. Ce qui faisait partie des choses qu’on lui reprochait. Shannon ne se donnait jamais, même pas un peu.
Des ennemis, en revanche, elle n’en avait pas autant que des ex. Un seul venait flotter dans son esprit, un nom écrit au fer rouge, un nom qu’elle aurait préféré oublier, mais qui ne voulait pas la quitter. Un nom qu’elle ne pouvait pas lui donner, pas maintenant. Pour la simple et bonne raison qu’elle préférait croire qu’il ne connaissait pas l’adresse de son appartement. Peut-être tout ceci n’était qu’une grosse coïncidence ? Ou alors, on l’avait suivie. Du commissariat à son appartement, pour savoir où elle habitait. C’était possible. C’était imaginable. C’était mieux que de penser que l’autre pouvait être mêlé à toute cette histoire.
Ce qui la forçait à garder le silence, encore, ses yeux sombres bloqués sur une détermination qu’il ne pourrait pas comprendre pour mieux cacher, au fond, un désespoir auquel elle ne voulait plus goûter. Ne pas se donner à la vie, c’était toujours mieux que de retomber dans les filets des mauvais. C’était ce qu’elle pensait. C’était ce qu’elle ne faisait pas, visiblement, alors qu’elle se tenait devant un tueur prêt à faire de la charpie de ses ennemis. Pourquoi continuait-elle d’accepter sa présence dans sa vie ? Pourquoi lui proposer de venir chez elle ? Pourquoi ne pas le laisser dans un coin et s’arranger pour le perdre ? Après tout, lui non plus, il ne connaissait pas l’adresse de son appartement.
– À quelques blocs, oui. C’est pas pour rien que je me trimballe avec un scalpel. Mes voisins sont des criminels.
Et elle parlait, cette fois-ci, du club Valentine, pas de ses voisins les plus proches qui n’avaient rien de criminel. La vieille à droite était juste une vieille peau, et le gars à gauche un flic qu’elle croisait de temps en temps au poste. Le quartier était bourré de petits délinquants qui n’avaient pas le droit de s’approcher trop près du territoire du club Valentine. Des caïds insignifiants qui, paradoxalement, étaient presque plus dangereux. Parce qu’ils avaient tout à prouver, eux, et qu’ils n’hésitaient pas à le faire, dans l’espoir d’être reconnu par un groupe criminel ou un autre.
Shannon ne fit pas plus de remarque sur le fait qu’elle habitait tout près (d’ailleurs, ça ne l’était pas tant que lui, elle, qu’il ne l’ait jamais remarquée dans la rue), ni sur ses voisins qu’il pensait pouvoir gérer. La vieille était redoutable, mais elle craignait un peu plus le voisin de gauche, une vraie fouine qui connaissait plus de choses, sur Shannon, qu’elle ne l’aurait aimé. Elle suspectait, en vérité, ses parents d’avoir mis ce gars là pour la surveiller. Il était, étrangement, arrivé peu de temps après elle et s’entêtait à vouloir la déranger quand elle rentrait chez elle. Ce qu’il ne valait mieux pas faire. Et pourtant, hier, il n’était pas là pour l’aider. Une donnée qui popa, d’un coup, dans son esprit, avant qu’elle se souvienne qu’il était justement de garde. Et si les tueurs connaissaient, aussi, ce détail ?
Ce qui amena la brune dans des pensées que son cerveau ne pouvait pas encore gérer et qu’elle refourgua loin pour ne pas s’attarder dessus. Peu importait, au fond. Elle savait que le voisin n’était pas responsable, que s’il devait être à la botte de quelqu’un, c’était seulement celle de ses parents. Mais ça l’inquiétait un peu, tout de même, de penser que ses tueurs auraient pu avoir un indic dans la police. Un homme assez au courant des choses pour savoir à quelle heure elle rentrerait chez elle, et quel jour il fallait frapper pour que son « ange gardien » ne soit pas là pour intervenir. Tout ceci semblait bien trop ficelé pour une attaque sur un coup de tête. Voulaient-ils vraiment la tuer ?
Shannon chassa tout ça d’un grand coup de pied mental et se concentra sur un autre problème : Candy qui lui proposait de la merde (elle n’avait toujours pas compris) et leur mensonge qui risquait de voler en éclats en un seul instant, si on leur demandait n’importe quoi. Et elle ne doutait pas qu’on leur demanderait n’importe quoi. Elle faisait trop de liens entre ses parents et Jason (qu’elle ne voulait surtout pas voir dans la même pièce) pour ne pas s’inquiéter de ce genre de choses.
Ce qui était, il fallait l’avouer, une très bonne excuse pour ne pas dire qu’elle en avait eu envie. Une envie étrange, pour une femme comme elle qui n’avait jamais envie de rien. Mais ces lèvres impertinentes qui osaient tout lui ordonner, qui osaient la contredire, lui dire ce qu’elle devait faire, ce qu’elle ne devait pas faire, lui demander tant de choses sur son passé… Elle avait eu envie de les faire taire avec les siennes et elle ne s’était pas gênée pour le faire. Shannon se gênait rarement à faire ce qu’elle voulait. Même si cette envie restait étrange, incompréhensible, impossible.
Le contact avait été doux, assez rapide, et eut l’effet escompté : Anders ne pipa pas un mot. Ce fut presque stressant, en vérité. Shannon sentit un peu de rose lui monter aux joues alors qu’il se contenta de la fixer de ses yeux si… si… Elle ne savait pas, mais elle avait envie qu’il tourne la tête, qu’il cesse de la voir comme elle ne voulait plus être vue. La légiste resta, pourtant, parfaitement immobile, ses yeux noirs levés vers les siens, à essayer de comprendre ce qui pouvait se jouer dans son esprit.
Peut-être voulait-il la frapper pour le lui faire regretter.
Une pensée qui la fit frissonner, alors qu’il avança vers elle. Sauf qu’il ne fut pas violence et haine, il fut d’une douceur qu’elle ne connaissait plus, Shannon, dont elle n’avait jamais eu l’habitude. Le doigt glissa sur sa joue et elle déglutit péniblement, incapable de savoir ce qu’elle devait faire contre ceci. Elle était prête à être giflée, à tomber à terre, à demander pardon comme la larve qu’elle avait été, autrefois. Elle n’était pas prête à ça.
Pas plus qu’elle n’était prête pour la suite.
Shannon fut, soudain, en apnée, accrochée au regard intense d’Anders, à ce contact furtif, sur ses lèvres, à chaque mot prononcé. Elle eut, une fois encore, envie de lui dire de se taire, d’arrêter de parler pour l’embrasser comme elle ne l’avait plus été depuis longtemps. Elle donnait, généralement, l’impression d’une femme qui avait besoin d’être poussée, bousculée, d’un peu plus de violence passionnée que d’autres femmes ne le permettraient. Elle se laissait souvent faire sans broncher, incapable de dire si elle aimait ça ou non. C’était juste… habituel.
La douceur du tueur, elle, n’avait rien d’habituelle. Cette façon qu’il eut de lui promettre qu’un seul petit baiser ne suffirait pas à tromper tout le monde. Cette manière de pencher la tête, de toujours lui donner le droit de dire non, de le repousser, de glisser, finalement, ses lèvres sur son menton, son cou. Si elle mit les mains sur son torse, prête à pousser pour qu’il la lâche, elle ne fit aucune pression. Elle se laissa faire, tendit même le cou pour qu’il puisse agir à sa guise, loin de s’inquiéter de ce qu’il pourrait faire. Il n’était pas une bête sauvage, il ne mordrait pas à pleines dents pour lui arracher la jugulaire. Il se contenta d’un suçon qui laisserait une marque que Shannon ne doutait pas d’observer, dans un miroir, dès que l’occasion lui serait donnée. Elle avait l’habitude des bleus, mais pas de ça.
– Tes sourires sont encore plus dangereux que le reste.
Plus encore que ses yeux qu’elle fixait sans détour, sans cligner. Ce sourire qu’il osait lui donner avec tant de naturel, lui qui ne souriait jamais. Les mains de Shannon étaient toujours sur son torse et elle les glissa jusqu’à ses épaules, sans savoir elle-même ce qu’elle voulait, ce qu’elle comptait faire. Elle ne s’était plus laissée avoir de la sorte depuis des lustres. Elle se contentait de prendre, généralement, ce qu’elle voulait, ou de se laisser faire parce que ça ne la dérangeait pas. Elle n’avait plus eu d’envies depuis tant d’années… Et les dernières envies avaient failli la tuer.
– Je préfère que l’on dise que tu n’es pas un tueur… pour ne pas être obligée de t’empêcher de continuer.
Et pour qu’il n’ose pas la contredire, comme il aimait tant le faire, Shanon referma ses bras dans sa nuque et vint réclamer ce qu’elle voulait de sa manière à elle. Finis les baisers chastes, innocents. Elle y mit son envie de sentir les gestes doux d’Anders sur elle, qu’il la serre contre lui et ne la laisse plus partir. Elle avait beau vouloir être forte, la brune, elle resterait à jamais la même : dépendante des autres, accrochée à eux comme un parasite dont on ne peut pas se débarrasser. Par pitié, peut-être. Elle ne voulait pas de sa pitié, mais elle ne méritait rien d’autre, en vérité.
– On arrive.
Ce qu’elle dit, soudain, en se détachant d’Anders, ses yeux rivés sur une petite tête qui dépassait du couloir et les fixait d’une drôle de manière. Une diversion qui tombait à pic, en vérité, car Shannon avait depuis longtemps envoyé bouler sa blessure et ses maigres convictions. Elle aurait pu continuer plus loin qu’un petit bisou innocent. Le déni attendrait le lendemain qu’elle se trouve des excuses à n’en plus finir. Mais ce n’était pas arrivé et, sans trop se détacher du tueur, elle relâcha son étreinte pour, enfin, lui donner le choix de lui échapper. Elle n’était pas aussi gentille que lui, elle.
– Ça devrait suffire, non ?
Elle essaya bien de sourire un peu, mais ça ressembla à une grimace étrange, alors que Shannon ne savait pas comment donner du poids à son mensonge. Non, elle ne l’avait pas fait pour pouvoir mentir à table, devant tous les autres. Oui, elle voulait qu’il croit le contraire. Non, ce n’était pas très réussi.
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Il savait, bien plus qu’il ne comprenait, que quelque chose clochait dans cette histoire. Cette histoire d’ex semblait la troubler … bien plus que de dormir avec un tueur d’un club qu’elle n’aime pas ou autre … Cette histoire la perturbait, et il ne comprenait pas pourquoi pour dire la réalité … Il se demandait bien ce qu’il se passait dans sa tête … mais il n’était pas légitime à vouloir y rentrer. Rentrer dans la tête de Shannon c’était comme rentrer dans son intimité ça ne se faisait pas. Il comprit bien vite que la jeune femme refuserait de lui dire …
Sauf que pour la protéger, il allait devoir fouiller. Elle n’en avait peut être pas encore conscience, ou alors justement et elle ne voulait pas user sa salive ? Anders ne savait pas mais il savait qu’il allait devoir apprendre sur son passé pour comprendre la situation actuelle et que si ça ne lui plait pas …. Ça allait être très chaud en réalité … Très très même. Il haussa un sourcil.
- Tes voisins ont ils une seule fois menacé ta vie ?
Il savait qu’elle parlait d’eux… du club et de tout ça ….. mais il savait aussi que son clan ne ferait jamais quelque chose comme agresser une femme dans la rue. Si quelqu’un un jour l’avait menacé, il aurait dû en être au courant… Puisqu’il ne l’était pas la seule raison possible pour qu’elle est peur d’eux était que quelqu’un les faisait passer pour des monstres. Et ça Anders ne pouvait pas laisser passer.
Il ne revenait pas sur les ex, mais il pouvait revenir un peu sur ses voisins, non ? Surtout que la suite risquait de lui donner des noeuds au cerveau avec sa boite qui déborde … il fallait laisser la boîte déborder ? On s’en fichait du passé on veut le présent ? Oui, oui j’y arrive.
Anders c’était donc rapprocher d’elle. Et même s’il semblait stoïque en réalité, il était en train de se sentir … étrange … comme s’il … comme s’il était vivant et qu’il ressentait réellement quelque chose à l’intérieur de lui. Qui bougeait. C’était le ras de marée de cette boîte que Shannon avait réussi à remplir à une vitesse folle, là où le reste du monde n’avait été que vider dans les bennes à ordures. Même son ex était passé dans la benne et juste ..; annuler par la suite.
Là, son regard sur elle … il ne pouvait que se dire que sa chaleur venait de son volcan intérieur. De cette vie qui battait dans sa cage thoracique et de cette force qui découlait de chacune de ses pores …. Elle était … incroyable encore une fois. Et elle le laissait faire.
Il avait fait les gestes tranquille. Dans la douceur et le calme qui le caractérisaient si bien. Anders était toujours calme, mais là … Le calme n’était que fictif alors qu’il sentit son coeur raté des battements pendant son petit ménage. Un suçon était après tout un bleu que l’on faisait à une personne. Une marque. C’était …. Étrange de le faire. Mais Anders savait aussi que c’était souvent une marque de possessivité. « Cette femme est prise » était écrit sur le cou de Shannon… et Anders c’était appliqué pour qu’elle ressente tout de même … quelque chose d’agréable dans ce geste.
Il sentait aussi une confiance, encore, dans le fait de ne pas se reculer. Il ne la serrait pas, et ne l’empêcherait pas de partir, mais elle ne le fit pas. Il n’osa pas la regarder juste après avoir fini, se laissant quelques secondes contre son cou pour faire disparaitre le rose de ses joues. Et ensuite il se recula …. Pour transformer le rose en rouge. Dangereux n’était pas ce que le commun des mortels voulaient entendre … Mais dans ce cas là, il voulait dire bien quelque chose d’autre et il ne pouvait que rougir de cette idée …
Quand elle déplaça ses mains, Anders se surpris à la regarder encore plus, oui c’est possible, dans ce geste si doux et emplit de quelque chose de nouveau qu’il n’arrivait pas à définir. Il avait l’impression que dans sa tête c’était en train de carburer…. Et il se surpris à être heureux d’avoir eu une réaction si … intense ? De la part de la jeune femme. Il ne savait pas en avoir besoin avant de le voir à l’instant …
- D’accord. Je ne suis pas un tueur.
Il avait dit cela, les yeux plantaient dans les siens. Il n’était pas, pour lui en tout cas, un tueur. Alors il ne lui mentait pas. Mais si elle voulait qu’il le dise en plus, et que cela donnait le fait qu’elle ne soit pas une prostituée, ça lui allait… elle pouvait être qu’une femme qu’il a rencontré et avait besoin d’aide …. Une femme avec qui la compatibilité d’attirance avait eu un quotient très élevé. Alors qu’elle l’embrassa, il avait mis une main sur ses reins… et il avait tellement envie d’approfondir la chaleur qui naissait dans le coin de son coeur… mais ils furent arrêter… et il maudit cette personne de tout son être sur le moment.
L’intrus disparu, même s’il savait qui cela pourrait être selon le son de ses pas … il passait un temps fou à surveiller dans le silence, il connaissait la foulée de toutes les personnes ici. Il secoua la tête.
- Si tu pensais qu’être au coeur des commérages de ton commissariat me déranger prépare toi à être au coeur de celle d’une maison de plaisir.
Il observa son sourire et son mensonge. Il devait admettre qu’il était attiré par elle. Elle n’avait pas seulement réveillé la chaleur, elle s’était infiltré. Elle avait réussi en une nuit à détruire des années de défense mis en place comme si c’était la plus naturelle des choses … et en plus sans forcer. Anders le remarquait. Elle avait dit qu’il n’avait pas baissé sa garde, mais c’était faux. Il l’avait totalement abaissé devant la jeune femme. Il avait laissé les autres dans leur monde et avait pris la jeune femme dans le sien.
- J’ai l’impression que ça ne me suffira jamais.
Dit il avec le sérieux qu’on lui connaissait. En disant cela, il voulait lui faire comprendre plusieurs choses. 1. Il avait bien compris qu’elle en avait envie elle aussi. 2. Il avait compris qu’elle ne voulait pas l’admettre et ne comptait pas la forcer. 3. Lui il admettait qu’il était déjà trop tard, et assumait totalement avoir des envies de fondus en noir mais aussi de dodo dans les bras l’un de de l’autre…. OK il assumerait peut être pas le second. Le premier était normal, pouvant se faire sans attache et sans amour. Donc lui dire qu’il la trouvait jolie au point de vouloir essayer le sport horizontal était une chose. Avouer qu’il avait envie de délicatesse, tendre, dans un lit comme ce matin c’était autre chose… Et il n’avait pas envie de lui faire peur; Il reçu un message.
SMS - Dit que je suis un génie ? Je suis trop fort. Je m’aime, tu le sais ?
Jason était bien survolté depuis qu’on lui avait dit avoir vu une scène des plus étranges. Anders avait une petite amie. C’était ça qui allait être crier dans le club. Personne ne pouvait penser qu’Anders le ferait avec une autre personne. Il avait presque envie de s’excuser auprès de Shannon pour ça. Il allait inspirer pour lui dire avant de se bloquer.
Il ne coucherait jamais avec elle, si elle voulait juste mentir. Il ne coucherait pas plus avec elle si elle était une prostituée. Il ne coucherait pas avec elle, ou ne serait même pas attirer par elle, si elle ne l’intéressait pas autant. Il ne coucherait pas avec elle si ce n’est pas pour une vraie relation… et cette éclair de pensée reconstitua la boite pour y mettre de nouvelles informations. Un cadenas dessus et rangé. Mais il était déjà trop tard pour arrêter son esprit alors qu’il pensa qu’il aurait aimé être un autre homme pour sortir avec cette femme.
Mais il était un tueur, malgré ce qu’il aimait à penser… et elle était une médecin légiste qui arrêtait les gens comme lui. Il était au club Valentine, et elle n’aimait pas vraiment le Club Valentine. Elle était un ange. Il était un monstre. Et une relation entre les deux seraient elle possible ?
Préférant, essayant, de ranger ça ailleurs, il glissa sa main le long de son bras pour lui prendre ses doigts. Il se déplaça alors vers le couloirs. Il devrait parler là non ? C’était ainsi, les gens parlent … surtout après s’être embrasser… mais il n’arrivait pas à penser à une chose à dire, alors il se tut. Il avait juste envie de chose qu’il ne pouvait avoir, et ça lui faisait bizarre alors que quelques heures en arrière, il n’avait aucune de ses envies …