Once upon a Time

Ce dont j'avais le plus peur, à vrai dire, ce n'était pas de ma propre forme très peu ordinaire, mais de faire peur aux autres à cause de celle-ci. Parce que je ne suis pas une louve comme les autres ; ce n'est pas la pleine lune qui définit mon cycle, et ce n'est pas le loup qui définit mes actes.
C'est ainsi que je me recroqueville au fond du placard, me demandant encore pourquoi j'avais choisi cette endroit. Ma robe s'effiloche par endroits, et tombe en morceaux par d'autres, et je tente tant bien que mal de la rassembler, bien que mes bras lupins ne se prêtent guère au jeu. Les gens dehors se mirent à me prier de sortir... mais je ne pouvais pas ! Pas avec ce visage-ci ! Ils vont partir en courant et en pleurant si je fais ça...
Sauf peut-être... la femme aux airs de poupée. Elle a quelque chose de familier. Je ne sais pas trop comment décrire cela... mais elle a une odeur familière, qui me rappelle un peu cet homme étrange et adorable qui me traitait comme un chiot dans la forêt. Le propriétaire de la boutique de Farces & Attrapes... Ah oui ! Jack !
Quoi qu'il en soit, c'est elle qui ouvre gentiment la porte, et m'appelle. À ma grande surprise, elle ne semble nullement effrayée, et m'encourage même à les approcher... comme si c'était eux qui allaient me faire du mal. Quelle drôle d'idée ! Comment des humains normaux pouvaient-ils bien faire du mal à une puissante louve d'un peu plus de deux mètres de haut ?!
Dans tous les cas, je m'approche d'elle, d'abord un peu méfiante, avant de pratiquement lui sauter dessus en sautant au dehors de la penderie. Ma robe me gêne un peu dans mes mouvements, mais pour l'instant, il est primordial que je les conserve...
La suite, par contre, je n'ai pas tout compris. Prise dans la joie de ne pas être rejetée ou fuie, la langue pendante et la queue agitée dans tous les sens, j'observe les demoiselles aller à tour de rôle embrasser la princesse endormie. Penchant la tête de côté, bouche désormais fermée, je me demande ce qu'il se passe... avant de voir Mary Margaret foncer derrière moi en lâchant un gros « beurk ».
C'est un jeu !! C'est un nouveau jeu c'est ça ?!
Prise d'une envie folle de courir partout comme un chien surexcité de sortir en balade, je renverse accidentellement Mary Margaret avant de lui donner des grands coups de nez affectueux dans le creux du cou, tandis que mon attention se porte sur Sally, qui semble s'adresser directement à moi. Mes yeux ont désormais la couleur orangée de quand je perds un peu de mon humanité pour laisser place à... un gros chien affectueux.
C'est ainsi que, voulant faire comme tout le monde pour jouer moi aussi, je bondis en tous sens pour me rendre auprès de la princesse, avant de lui faire une grande léchouille à travers à peu près l'intégralité de son visage, puis retourne me frotter contre Sally, comme attendant une récompense...

Once upon a Time

Qu'est-ce que c'est bon le grat-grat aux oreilles !
Malgré tout, je compris assez vite que le feu qui grimpe aux rideaux fait peur à ma nouvelle amie la dame aux airs de poupée. Et ça, j'aime pas, qu'on fasse peur à mes amis. Surtout si j'ai ma forme la plus forte. C'est ainsi que mes yeux reprennent leur teinte bleu glace habituelle, et je me place devant Sally, sur la défensive. Mais bon, un corps de loup aussi fort soit-il va pas arrêter le feu pour autant...
Alors je saisis un seau en plaçant la poignée entre mes deux, tentant de le remplir d'eau tant bien que mal, sauf que c'était vraiment pas facile. C'est cool de garder une conscience humaine sous une forme aussi bestiale... mais c'est pas pratique. Vraiment pas. Il y a des moments où je préférerais chasser des biches dans la forêt sans m'en rendre compte jusqu'au contrecoup trois jours après.
C'est alors que le pire arrive. Les vitres à l'intérieur explosent soudainement, tandis que des grondements sinistres retentissent à l'extérieur. Une créature très... grosse semble sur le point de nous rejoindre.
Peut-être qu'elle nous aidera à éteindre le feu ?! Ah mais non, le petit gars d'avant qui vient de filer sans demander son reste nous avait parlé d'un dragon... et les dragons aiment le feu. Ça va pas être la même chose. Bah, on essayera de le convaincre de nous aider quand même.
Me dirigeant à l'intérieur, abandonnant le puit et mon seau derrière moi, je me place instinctivement entre Sally et le dragon, servant malgré tout de barrière de protection. Derrière les trous qui étaient autrefois des fenêtres, on peut apercevoir le balai incessant du lézard géant et volant, ses écailles noires luisant dans la lueur des flammes. Puis, sans prévenir, la créature éclate le mur en pierre, envoyant valdinguer les morceaux à gauche à droite...
Je n'ai que le temps de me jeter sur Shéhérazade et Sally pour les emporter avec moi dans un coin abrité des jets de pierre sans aucun ménagement, avant de jeter un regard inquiet vers Mary Margaret, restée malheureusement hors de ma portée...