Les bruits des hommes enivraient, les rires qui résonnent dans toute la taverne, sans oublier l’odeur de l’alcool qui remplit la salle. Aucun doute, on est bien dans un bar digne de la véritable Tortuga ! Je devrais peut-être ouvrir un établissement de ce genre à Storybrooke. Cette ambiance m’a quelque peu manqué pendant mes années à Storybrooke. Je n’ai rien contre le Rabbit Hole, mais… ça ne faudra jamais Tortuga ! Pirate dans l’âme ! Niveau ambiance, on ne peut pas rêver mieux ! Bon d’accord, ce n’est pas trop sûr comme endroit entre les bagarres les coups de feu qu’on peut entendre à l’extérieur… Mais on s’en fiche de tout ça tant qu’on amuse ! Profitons de la vie.

Au milieu de tout ce vacarme j’avais perdu la quasi-totalité de mon équipage, éparpillés parmi toute cette population d’ivrogne. Qu’ils s’amusent, ils l’ont mérité. Je les retrouverai bien quand j’aurai de nouveau besoin d’eux. C’est donc avec Diana installé contre moi à une table qu’on discute de tout et de rien avec les autres pirates, rigolant et buvant quelque pinte de bière gentiment offerte par la maison. Jamais je ne payerai de l’alcool. Question de principe. Je marque Diana comme mienne en installant mon bras crochu autour de ses épaules la collant contre moi. Hors de question qu’un autre homme la regarde ! Tous ceux qui poseront les yeux sur elle auront affaire à mon crochet !
Alors que j’allais chercher de nouveau quelques litres de rhum et de bière je vois Chovka au loin qui s’approche de moi. Hum… Il a l’air assez chaud mon petit faon ! Et on dirait même qu’il a, je ne sais pas, peur de quelque chose ? C’est étrange. Quoi qu’il en soit je le vois s’avancer jusqu’à moi me mettant en garde concernant les hommes et… attend quoi ? La culotte de Diana ?...

« Euh… Merci ? T’inquiète pas, je surveille très bien la culotte de Diana… Ils savent ce qu’il en coûte de toucher à la femme du capitaine Crochet. »

Le reste de la conversation est des plus étranges… Quelque peu, dérangeante même. J’orne un sourcil quand il s’approche davantage de moi en suggérant de… hein quoi ? Défaire les lits ? Il ne doit pas vraiment tenir l’alcool le petit faon… La suite se passa à une vitesse incroyable. Il y a encore quelques secondes j’étais là devant lui tranquille et la seconde d’après il m’avait saisi par les revers de ma veste pour… m’embrasser ! Je ne réagis pas tout de suite, trop choqué pour faire quoi que ce soit d’autre que d’écarquiller les yeux me demandant comment ce truc a pu arriver ! Quelques mini-secondes plus tard, je le repousse de moi. Peut-être un peu trop violemment vu comme il s’effondre en brisant la table derrière lui à l’impact.

« Putain mais qu’est-ce que tu fou ?! » Je lui cri dessus, m’essuyant la bouche du revers de ma main. « Je sais que je suis diaboliquement beau, mais je suis désolé mon gars t’es pas vraiment mon genre ! Je t’apprécie, mais pas de cette manière ! »

Pour oublier cette expérience des plus étranges, je me saisis d’une bouteille de rhum et en bois une très longue gorgé jusqu’à ce que la brûlure de l’alcool dans ma gorge soit quelque peu douloureuse. Je prends ensuite Diana dans mes bras pour l’embrasser fougueusement, histoire de faire table rase sur cette affaire ! Enfin, jusqu’à ce que je sois tiré en arrière par je ne sais qui… instinctivement j’essaye de dégager mon agresseur d’un coup de coude en arrière, mais je rate ma cible. Je dois être un peu trop imbibé d’alcool… puis avec le bruit et compagnie… C’est sans surprise que je vois Sir Québec me faire son petit speech, enfin sa menace. Il est sérieux celui-là ?! Il me menaçait moi ?! Son capitaine dans une taverne bondé d’autre pirate ?! Il croit vraiment qu’il peut me manquer de respect comme ça ? Quand il se retourne pour aider Chovka, j’attends que le faon soit ‘confortablement’ installé avant d’attraper Zach par le revers de sa veste pour le plaqué avec force contre la table l’enchaînant directement avec un coup de poing en plein visage.

« Comment oses-tu me parler comme ça ! Oubli pas où est ta place ici ! Il y en a qui sont mort pour moins que ça tu piges ! » Je le saisis par sa chemise pour le maintenir sur la table. « Je veux aucun mal à Chovka sombre imbécile ! »

Je peux rien rajouter d’autre qu’il me mord sauvagement au bras comme un animal atteint de la rage ! Après un hurlement de douleur je le fais lâcher prise en le frappant dans la mâchoire avec le revers de mon crochet. A peine ai-je le temps de me reprendre qu’il se lance sur moi. Il va se calmer vite fait le fauve ! J’arrive à le maintenir de nouveau en le recollant sur la table sur son torse lui tordant le bras dans son dos et maintenant son visage contre la table avec mon bras crochu, la pointe d’acier à quelques millimètres de son œil.

« Tu vas te calmer le tigre sinon je vais te donner une bonne raison de porter un cache-œil ! »

Je reste dans cette position, la quasi intégralité de mon poids sur lui pour l’empêché de s’échapper de mon emprise jusqu’à ce qu’il soit suffisamment calmé. Quand je sens sa respiration redevenir petit-à-petit normal je le redresse pour lui murmurer les dents serrées.

« Manque moi encore une seule fois de respect et je te promets que tu participera pas au voyage de retour ! »

Je le lâche pour le faire atterrir à terre, à mes pieds. Voilà où est sa place actuellement ! Je jette un œil pour voir l’intégralité des yeux de la taverne sur moi. Je sors mon épée la pointant vers chaque homme qui a le meilleur de croisé mon regard.

« Quelqu’un a un commentaire ?! Qu’il me le dise en face et maintenant! On réglera ça à l’extérieur ! Personne ?! »

Ouais. Bien sûr tout le monde détourne les yeux pour se concentrer sur leurs activités précédente comme si rien de tout ça n’était jamais arrivé… Quel homme est assez stupide pour défier Hook ? Ils connaissent ma réputation ! Je range mon épée dans le fourreau à ma ceinture encore le regard noir, m’asseyant de nouveau en ramenant fermement Diana contre moi l’installant sur mes genoux. Sans comprendre immédiatement je me reçois une sphère d’eau sur la tête. Je regarde Diana d’abord avec, sans mon contrôle, un regard menaçant avant d’entendre ses excuses. Ah oui… j’étais peut-être un peu trop brutal dans mes gestes avec elle… Je relâche un peu ma main sur sa hanche qui l’agrippait un peu trop fort avant de laisser échapper un rire, essuyant l’eau qui ruisselle sur mon visage avec le revers de la manche de mon cuir.

« J’en avais besoin, love. »

Je rigole une dernière fois avant de lui quémander un baiser et de terminer ensuite calmement ma bière. Faut que je me calme maintenant… quoi que sa sphère d’eau a un peu aidé…

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L'Âme des Pirates

Mission Neverland 3

Deux à gauche... un à la table du fond... trois à droite... cinq au comptoir... C'est gérable. Ouais. Large.

Tournant distraitement mon verre (qui, soit dit en passant, ne semblait pas avoir beaucoup côtoyé le lave-vaisselle) entre mes doigts, j'étudiais du coin de l'œil les clients de la taverne. Des sales types à la mine patibulaire, qui faisaient certainement changer de trottoir tous les passants qu'ils croisaient. Des visages burinés par le soleil, creusés par le sel, des petits yeux vicelards et fourbes, des rictus sournois. Voilà à quoi ressemblaient les pirates de Tortuga. Et encore, là ce n'était que le menu fretin. Attendez de voir les big boss. Ils sont flippants à se faire dans l'froc, j'vous l'dis. Mais pour l'instant, je sentais bien que j'allais devoir m'occuper d'une bonne douzaine de ces sacrés gredins. Déjà, un forban accoudé au bar se rapprocha de moi, ramenant avec lui sa chère acolyte : une odeur pestilentielle, mélange subtil d'alcool et de sueur. Charmant, hein ?

« Ahoy ! Qu'est-c'qu'une si jolie sirène fait tout'seule dans l'coin ? Savez, c'pas un endroit pour les donzelles... Arrr, c'est l'compagnon qu'a largué les amarres vers d'aut'horizons, hein ? C'est-y pas malheureux ça. Si j'avais une gonzesse comme vous, morbleu que j'la laisserais point tomber, même pas pour tout'les putains des sept mers ! Il sait pas la chance qu'il a laissé passer, l'coquin ! Mais vous en faites pas, mam'zelle, p't'êt' bien qu'mes gars et moi, on pourrait vous consoler ? »

Répugnant. Pendant que le Don Juan des bas-fonds me déblatérait son baratin de dragueur du dimanche, je n'avais pas quitté mon verre des yeux. Ce mec n'avait pas idée du guêpier dans lequel il se fourrait en m'adressant la parole. Il venait de s'enliser dans le plus gros bourbier de toute sa chienne de vie. Et certainement le dernier. Après avoir claqué ma langue contre le palais, signifiant mon exaspération, je me tournai lentement vers mon interlocuteur. Son sourire torve, jaunâtre et quasi édenté m'arracha une moue de dégoût. La brosse à dents, le dentifrice, tu connais ? Ça te dit quelque chose ? Non ? Tu m'étonnes... Je plongeai mon regard d'un bleu froid et méprisant dans celui, noir et vide d'esprit, du flibustier.

« T'as d'la chance, j'suis dans un jour de bonté. Alors j'te donne l'occasion de t'rattraper : tu m'lâches la grappe, et j'te laisse finir d'cuver en paix. Mais si tu m'touches... j'vais t'faire désaouler pour de bon. Pigé, foi jaune ? »

Ma voix n'avait plus rien à voir avec celle de la Rebekah habituelle, expressive et rieuse. Mon ton était sombre, caverneux, et ne présageait rien de bon. Au fond de mes prunelles brillait d'une lumière noire la flamme vénéneuse du danger. Cependant, le pirate en face de moi était bien trop stupide pour s'en rendre compte. Ce dernier partit d'ailleurs dans un rire gras absolument immonde :

«Elle a du caractère, la donzelle ! Ça m'plaît ! En plus, j'ai toujours eu un faible pour les rousses. L'côté sauvage, ça m'fait monter la grand voile, s'tu vois c'que j'veux dire. Yarrr, c'est décidé, on t'embarque ! »

A ces mots, il me saisit brutalement par le bras, d'une main lourde de bagues. Geste fatal. Sans prévenir (bon, j'allais pas lui envoyer un carton d'invitation non plus), je fis glisser de la manche de mon bras libre un poignard, et tranchai en un éclair la main de mon agresseur. Le sang gicla du moignon, venant moucheter un peu plus mon visage parsemé de taches de rousseur. L'homme manchot regarda sa main tomber au sol, inerte. Le choc passé, il se mit à hurler comme un beau diable, essayant tant bien que mal de stopper l'hémorragie avec un chiffon sale.

« J'aime pas me répéter. »

Dans un seul mouvement, son équipage dégaina les armes. Et le tavernier, habitué des bastonnades, plongea sous le comptoir pour éviter les balles perdues. C'est parti, allons dégommer d'l'écrevisse de rempart ! Tel un ouragan, je virevoltais avec férocité entre mes adversaires. J'esquivais, parais les coups, taillais, écorchais. Un petit malin se plaça dans mon dos, pensant y être en sécurité, et me tira une balle en plein entre les deux omoplates. Le coup était à bout portant, et aurait dû m'être fatal. Oui, aurait dû. Or, le plomb me traversa comme dans de l'eau, et alla se ficher dans le mur d'en face. Je pivotai la tête vers le tireur, un sourire carnassier étirant mes lèvres :

« Bien tenté, mon chou. »

Et je fondis sur le pauvre hère, qui n'avait absolument rien compris à ce qui lui arrivait. En à peine quelques minutes, j'avais terrassé toute la bande. Epoussetant mes vêtements, je m'approchai du capitaine, qui beuglait toujours comme une truie qu'on égorge. Je m'accroupis pour me mettre à sa hauteur. De ses yeux exorbités par la douleur et la peur, il me supplia de le laisser tranquille.

« Non, j'peux pas t'laisser comme ça, fis-je en secouant lentement la tête de droite à gauche, mes prunelles fixant le frais moignon. Tu vois, j'crois qu'y a pas assez d'place dans c'monde pour deux Captains Hook. Et puis, entre nous, j'en supporterais pas un deuxième... »

Je me redressai, empoignant mon vieux pistolet que je pointai sur le front du pirate. Le mécanisme de déverrouillage émit un cliquetis sinistre dans le silence de la taverne.

« Hasta la vista, baby. »

BANG.
J'avais toujours rêvé de sortir une phrase de ce genre. C'était fait. J'en profitai pour récupérer deux ou trois bagues sur la main coupée, toujours lamentablement étalée sur le sol. Des rubis, des saphirs... C'était pas de la camelote ! En me retournant, j'aperçus un jeune homme recroquevillé derrière une table. Le p'tit dernier. Je m'avançai d'un pas nonchalant, comme si j'avais tout mon temps. Soudain, un coup sourd résonna, faisant vibrer l'air par sa puissance.

« Sauvé par le gong », plaisantai-je en direction du mousse tout tremblant.

Je sortis de la taverne, l'air dégagé, comme si de rien n'était. Au deuxième coup de gong, j'arrivai dans une autre auberge, où je retrouvai mes compagnons de voyage. Je me postai à côté de ma sœur, essuyant en vitesse le sang qui séchait sur ma figure. Diana n'avait pas besoin de voir ça. A Tortuga, mon âme de pirate ressortait, et avec elle tous mes vices (les nixes ne sont pas les créatures les plus bienveillantes, croyez-moi). La Dame du Lac devait sans doute le savoir, mais je ne voulais pas lui infliger le spectacle de mes mains ensanglantées.
Tous les pirates de la taverne étaient debout, prêts à partir. Dia' étreignit ma main dans un geste affectueux. Je lui répondis par une même étreinte. Quoi qu'il arrive, nous serions ensemble, et c'était le plus important. Tout le monde se mit alors en route, dans un cortège interminable, jusqu'à une grande demeure de bois rouge. Notre équipage s'engouffra dans un long couloir, où jonchaient différents coffres remplis d'or, de babioles plus ou moins coûteuses, des tableaux étaient accrochés aux murs à intervalles irréguliers... Sympa comme ambiance. Enfin, nous arrivâmes devant un personnage peu ragoutant qui tenait un coffre. Il fallait y déposer un objet pour pouvoir entrer dans la salle située derrière lui. Je fouillai dans mes poches, et tombai sur le pin's. Je l'avais complètement oublié, celui-là ! Il avait déjà servi, et ne m'était donc plus d'aucune utilité. Toutefois, il avait un certain pouvoir, et donc une certaine valeur. C'était THE pin's. Je le déposai dans le coffre, ainsi qu'une des bagues que j'avais récupérées sur la main de feu Don Juan.
Une fois dans ce qui semblait être la salle de réception, toutes les personnes présentes entonnèrent l'hymne des pirates. J'en eus la chair de poule d'émotion. Ma voix grave et mélodieuse se mêla aux autres, chantant avec force et fièvre.
Je ressentis tout d'un coup une étrange fatigue. Non, ce n'était pas mes petits exploits à la taverne qui m'avaient épuisée... C'était encore ce foutu truc qui pionçait dans un coin de ma tête. Canaliser la chose, c'était exténuant. Je vis une table au centre de la pièce, entourée de neuf sièges. L'un d'eux me paraissant confortable, je m'y installai, en toute désinvolture. Pfiou, j'me tape un de ces coups de barre, moi ! Pour être plus à l'aise, je déposai mon sabre sur la table.
Un silence de plomb s'abattit sur l'assemblée. Un homme venait d'entrer, et s’approchait de moi (enfin de la table quoi). Il avait l'allure d'un noyé de plusieurs mois, et cela fit remonter chez moi de vieux souvenirs... Oh bordel, me dites pas que... Comme s'il avait entendu mes pensées, l'homme (que j'avais reconnu comme étant Bill le Bottier) lança :

« Davy Jones. »

Mon cœur rata un battement. On y était, enfin. Perdue dans mes pensées, et un peu sous le choc des évènements, je n'entendis pas les deux énergumènes s'approcher de moi, arme au poing. Heureusement, Zachaël eut la bonne idée de lâcher une bombe qui me réveilla :

« Je sais pas qui c'est ce type, mais c'est pas comme si il allait crever sous les ovations. »

Ce type avait le don de sortir de ces trucs ! Nan mais je vous jure, il était à mourir de rire quand il s'y mettait. En tout cas, sa petite remarque me permit de réaliser la menace qui planait sur mes épaules : sentant un souffle fétide derrière moi, je reculai brutalement mon siège, prenant dans le bras gauche le coup qui était destiné à mon crâne. J'utilisais trop d'énergie pour calmer la bête qui sommeillait en moi pour être encore réactive après toutes ces péripéties. En temps normal, je ne me serais jamais faite avoir. Une brûlure suivit immédiatement le contact entre l'acier froid et ma chair. Lançant un juron, je me relevai, récupérant mon sabre. Deux canailles m'avait prise pour cible. Apparemment, le fait que je me sois assise les défrisait. Je me retins de leur signaler que, si ces deux gredins voulaient se poser, il y avait d'autres places de libre, mais j'étais trop occupée à... comment dire... me défendre ? Reprenant complètement mes esprits, je ripostai. Et pas qu'un peu. J'envoyai un magistral coup de genou dans le ventre de Machin n°1, puis je lui assenai un violent coup sur la tête avec le pommeau de mon épée. Il tomba, assommé. Machin n°2, celui qui m'avait entaillée, se rua sur moi pour finir ce qu'il avait commencé. J'attendis jusqu'au dernier moment, et, en moins de temps qu'il ne faut pour dire "aïe", je me décalai sur le côté et lui collai mon coude dans les côtes. Le souffle coupé, il recula, et j'en profitai pour l'achever avec un uppercut dont j'avais le secret. Et de deux. Ceux-là, je les laisserais en vie, nous étions quittes. Et je n'avais pas la force de gérer les représailles de leurs camarades. Ma besogne terminée, je repris ma place sur mon siège.
C'était comme ça que ça fonctionnait chez les pirates. Il fallait s'imposer, par la force et par la crainte que l'on inspirait aux autres. Il fallait prouver que l'on était capable de gérer de pareils affronts, parce qu'un pirate qui ne peut pas se protéger lui-même n'est pas un vrai pirate. Et je ne vous explique même pas lorsqu'on est une femme ! Entre les boucaniers qui ne vous voient que comme des filles de joie et ceux qui ne vous respectent pas, faut savoir se faire une place.
Portant ma main à mon bras blessé, je me rendis compte que quelque chose clochait. Normalement, la plaie aurait dû se refermer immédiatement, comme si de rien n'était. Mais là, de l'eau (mon sang à moi) suintait de la plaie, toujours ouverte, et toujours douloureuse. A tous les coups, l'arme de Machin n°2 était magique, ou une saleté dans le genre. C'était malin... Je jetai un coup d'œil à Diana, lui signifiant qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Ma blessure guérirait vite. N'y prêtant plus attention, je fixai d'un air de défi l'assemblée piratesque. Elle était prévenue : qui se frotte à moi se pique.
A présent, ce qui faisait battre la chamade à mon cœur, c'était la mention du capitaine du Hollandais Volant. J'avais entendu dire qu'il avait pour animal de compagnie le Kraken (chacun ses goûts, hein, on juge pas). Peut-être saurait-il quelque chose à propos de mon paternel, le Léviathan ?

Je préfère oublier la petite erreur de Zach, je ne peux pas lui en vouloir vu son âge et surtout son origine. Ce n’était juste pas une chose à faire devant des centaines de pirate. Je lui en reparlerai une fois sur mon navire, à l’abri des regards. J’ai remarqué les regards noirs que mon équipage me lançait et j’en avais que faire ! Wendy me connait de mon passé sombre à Neverland, elle sait comment je peux être énervé et encore là j’étais très calme. Zach m’a vu dans un bon jour, puis je ne pouvais me montrer aussi mauvais qu’avant avec Diana à côté de moi... Ce genre de rassemblement me replongé dans mes anciens vices. Dans ce genre de lieu c’est de Hook dont on a besoin pas Killian, mais les autres ne sont pas obligé de connaitre cette partie de moi… Je dois me contrôler. J’essaye de me changer les idées avec l’alcool et Diana sur mes genoux… Faut profiter un peu des plaisirs que la vie peut nous offrir. Hélas je fus interrompu par un gong. Toute la taverne plongea alors dans un silence digne d’un cimetière. Au second gong les pirates c’était mis à célébrer l’appel du Roi. C’était l’heure… j’incite Diana à se lever avec un regard désolé de devoir couper court aux douces activités que j’effectuais sur elle… On va continuer dans ma cabine t’en fais pas.

D’un signe de tête je fais en sorte que mon équipage me suivent jusqu’au lieu de rassemblement. Arrivé au portique de sécurité il me suffit seulement de montrer mon crochet et a Diana de montrer la bague que je lui ai offerte un peu plus tôt, je signale que les quatre autres personnes un peu paumés derrière moi sont avec moi et boom première barrière passé sans difficulté. Avant de pénétrer à l’intérieur j’invite Smee à venir me voir…

« Retourne sur le Jolly Roger je t’en donne la garde. Je te prends ça avant de partir. » Je lui vole son célèbre bonnet rouge, ne prenant pas garde à son visage d’une tristesse infini. « Je vais t’en offrir un autre… Et ramène Rumpy avec toi. »

Je rigole en voyant mon Second tête baissée repartir vers mon navire avec Rumpy le suivant comme son ombre… A dommage pour lui. Rangeant son bonnet dans la poche de mon cuir je pénètre à la suite de mon équipage dans ce lieu sacré. Je reste silencieux dans ce lieu observant chaque trésor et gravure de ce long couloir, ressentant un léger pincement au cœur en voyant l’hymne de la piraterie brodé sur une des banderoles. Je ressens une grande nostalgie de ma vie de piraterie sur les hautes mers des diffèrent royaumes que j’ai pu visiter. J’ignore l’aventure malheureuse de Chovka avec sa momie… première fois qu’il en voyait une de si prêt ? Sexy non ?

Au deuxième portique de sécurité qui réclame un objet personnel je présente le bonnet de mon second que je lui ai dérobé quelques minutes avant. Oui, ce bonnet est très important pour moi ! Très symbolique… C’est ce qui faut non ? Quand Zach donne son t-shirt je n’arrive pas à empêcher mes yeux de suivre chacune de ses cicatrices et tatouage. Je claque de la mâchoire m’en voulant quelque peu de l’avoir humilié quelques minutes plus tôt… Il en a vraisemblablement morflé dans sa vie et il était encore si jeune… Des cicatrices j’en ai aussi pas mal, mais j’ai passé 350 ans en tant que pirate c’est normal que j’ai encore les vestiges de ma vie passé gravé sur ma peau. Les coups d’épée, les coups de fouet dans mon dos… mais lui, pourquoi ? Je ne vais pas lui poser la question, c’est sa vie privé et je la respecte. Une fois dans la pièce principal j’observe chaque personnes présentent et cette table ronde au centre… des sièges encore vite. Hum… Zach m’interpelle pour me montrer la jambe de bois d’un des pirates. Je me mets à rire.

« Tu peux lui prendre sa jambe si tu veux ! Je suis certain qu’il y a une bouteille de rhum à l’intérieur. »

Je ne peux pas plaisanter davantage car une nouvelle fois l’hymne des pirates résonnent dans la salle. Comme tout bon pirate digne de ce nom ma voix se mêle à celle des autres, touché que certain membre de mon équipage chantent eux-aussi. Brave petits. Je resserre la main de Diana dans la mienne. Combien de fois j'ai pu lui chanté ?

Après le chant un silence de plomb s’abattit dans l’assemblé et pour cause… Mon regard se durcit quand je vois Bill le Bottier, Second de mon père arrivé dans la salle. Si un regard pouvait tuer il serait déjà au fond de l’océan ce mollusque. Je sens une colère monter en moi quand il annonce le nom de mon père en déposant l’épée sur la table. Bien entendu que le grand Davy Jones allait se présenter !

« Davy est-il trop lâche pour venir de lui-même ? Il a besoin d’un de ses sales mollusques pour le représenter ? »

Je regarde fièrement les deux femmes de mon équipage autre que Diana s’imposer dans cette assemblé pour prouver qu’elles sont digne d’y siéger. Bien sûr qu’elles le sont ! Je fronce les sourcils en voyant Wendy sortir une pièce de huit… Depuis quand… ? Je regarde aussi d’un air méfiant l’échange entre la blonde et le Second de Jones Senior… Il vient de lui faire passer un mot je ne rêve pas ?! J’ignorai si je pouvais faire confiance à Wendy, je le voudrais pourtant mais après ce petit passage plus rien n’est sûr. Une mutinerie à venir ? Je lui en toucherai deux mots à la fin...

Après un petit moment de silence je dépose à mon tour mon épée sur la table dans un silence des plus absolus. Quoi ? Je regarde d’un air grave chaque représentant pour les voir sourires, même Bill que je mitraille du regard.

« pfff comme s'il avait une chance ce nabot »

Je me retourne pour voir l’auteur de ses dires rire avec ses petits collègues. C’est ma fête aujourd’hui ou quoi ?! Moi, indigne de ce poste ?! Sans plus de cérémonie je me saisis de mon pistolet pour lui tirer une balle en pleine tête. Il s’écroule aussitôt sur la table la tachant de son sang. Il l’a cherché ! Je vois les autres qui posent leur main sur la garde de leur épée. Qu’ils n’aient pas peur je ne leur ferais aucun mal. Je dépose mon pistolet à côté de moi sur la table.

« Quelqu’un d’autre ? »

Silence… Je sors ma pièce qui était soigneusement caché dans le support en cuir de mon crochet. Je la fais tournoyer entre mes doigts la montrant bien et défiant tous les autres pirates avant de la ranger de nouveau à sa place. J’allais m’asseoir à la place libre à côté de Bekah quand soudain j’entends comme du poison dans mes oreilles.

« Tu es un menteur Hook. »

« Répète un peu ?! » Je pose ma main et mon crochet sur la table dans un fracas de bruit. Regardant ce rat dans les yeux. Il veut connaitre le même sort que son copain ? Ma main sur mon arme juste au cas où… un autre pirate m’interpelle non loin.

« T’as pas tué le ténébreux, ton Crocodile comme tu l’surnommais. Davy Jones l’a fait ! comment un manchot pathétique comme toi aurai pu ?!»

Mes yeux s’écarquillent avant de plonger dans un rire nerveux. Ils se foutent de moi ? J’entends l’approbation de ses dires par les autres pirates. Non mais… Je regarde Bill à côté de moi ne voulant qu’une chose le décapiter pour envoyer un message à Davy.

« Davy Jones l’a tué ? Vous pensez ça ? »

Je me mets à fouiller dans la poche intérieure de mon cuir pour en sortir la dague du Ténébreux, vierge de tout nom sur sa lame. Je la présente à tout le monde avant de la déposer à son tour sur cette table. Ils voulaient une preuve ?! La voici.

« Alors, expliquez-moi pourquoi je possède ceci et pas lui ? Et aussi pourquoi le pont du Jolly Roger est encore taché du sang de Rumplestiltskin ? On dirait que cette vieille pieuvre vous a dit des mensonges. Pendant que Jones était tranquillement assis dans sa cabine à se tripoter ses putains de tentacules en profanant des mensonges à mon propos pour en tirer tous les lauriers j’ai risqué ma vie lors de cet affrontement ! Une personne ici-même m’a vu transpercer le Ténébreux et mettre fin à sa misérable vie. Vous allez encore contester ? »

D’un signe de la main je présente Diana à mes côtés. La seule qui peut confirmer toutes mes révélations. Je me penche pour murmurer à l’oreille de Bill.

« Si ton capitaine est trop lâche pour venir me voir directement c’est son problème pas le mien… mais dis-lui bien que la prochaine fois qu’il salit ainsi mon nom et ma réputation j’irai le trouver moi-même sur son navire miteux pour une petite réunion de famille, t’as enregistré ? »

Quelque peu énervé par tout ça je m’assoie enfin à une des chaises autour de la table. Que quelqu’un ouvre sa bouche à présent ! Ce putain de calamar m’a vraiment tout prit ! Je le retrouverai très bientôt pour régler mes comptes avec lui. Je range de nouveau la dague du Ténébreux à l'intérieur de mon cuir, protégeant ce trophée si précieux pour moi.

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